Bon il semblerait qu'une partie du forum est disparue...
Alors je vous remet le dernier chapitre, même si vous l'avez déjà lu mais j'ai perdu tout vos sympathiques commentaires... sigh...
CH7 : Départ.
- Cette mission pourrait se révéler plus compliquée que prévu….
La kage s’interrompit, scrutant le visage calme et attentif du ninja qui lui faisait face, semblant hésitante sur la conduite à tenir. Malgré la sortie plutôt tapageuse de ses anciens élèves, il s’était rapidement repris : il devrait régler le problème que posait Naruto tôt ou tard, il le savait, plus tôt que tard d’ailleurs, si il ne voulait pas que l’atmosphère de l’équipe devienne carrément invivable ; mais cela pouvait attendre.
Tsunade n’avait toujours pas repris la parole. Il la considéra avec un peu d’étonnement : s’il y avait une chose à laquelle la cinquième n’avait pas habituée ses subordonnés c’était sans contexte les démonstrations de doute ou d’hésitation. En fait, la kage avait jusqu’à là montré une tendance marquée à prendre la plupart de ses décisions à l’emporte-pièce, sans souffrir le moindre commentaire. Kakashi, en bon ninja et en bon fainéant, ne prenait pas la peine de juger cette façon de faire : les résultats étaient là et c’était tout ce qui comptait.
Mais ce matin, la voix habituellement forte et assurée de l’hokage semblait hésiter, une étrange lueur de doute s’était glissée dans les yeux autoritaires. L’œil exercé du copy ninja remarqua également les rides qui marquaient les coins de la bouche de la femme et les cernes violettes qui lui soulignaient les yeux. Ses traits tirés la vieillissaient, faisant transparaître son âge véritable. Sans trop savoir pourquoi, le copy ninja en éprouva un profond malaise. L’épuisement et la nervosité de la shinobi la plus puissante de Konoha ne pouvaient tout de même pas être liés à un simple retard dans une mission de rang inférieur ? Il ne comprenait pas et détestait ne pas comprendre.
Tsunade se racla la gorge bruyamment comme pour conjurer son propre malaise :
- L’homme que vous allez devoir escorter a pour nom Meiyamoto Ohira. J’ai déjà eu l’occasion de le rencontrer, il y a un certain temps… dix ans environ.
Elle se tu à nouveau et son visage s’assombrit.
- La situation était alors « particulière » et elle l’est à nouveau. Cette mission est officiellement classée B mais j’aimeriez que vous la considériez comme de rang A, voire S.
L’œil visible de jounin s’écarquilla, semblant un instant prés à lui jaillir de l’orbite sous l’effet de la stupeur.
- HEIN ? Mais je… Hokage-sama, vous n’y songez pas ! Naruto et Sakura ne sont absolument pas qualifiés pour ce genre de mission ! Et…
- KAKASHI ! Vous vous oubliez ! Tsunade se redressa brutalement frappant du poing le bureau déjà en pitoyable état. Je commence à trouver votre attitude et celle de vos équipiers franchement déplacée ! Depuis quand les ninjas de Konoha discutent-ils les ordres donnés pas l’hokage ?
Les mâchoires du l’homme frémirent visiblement sous la reproche, mais il fronça les sourcils et rendit regard noir pour regard de même, grognant sourdement entre ses dents :
- Mouais… J’imagine qu’il existe sûrement de bonnes raisons pour expliquer l’envoi d’une chuunin débutante et d’un simple genin dans une mission de cette importance…
La kage sembla sur le point de répliquer violemment à cette marque d’insolence, mais s’adoucit soudain et se laissa retomber sur sa chaise.
- J’ai déjà dis que je n’avais pas souhaité en arriver là. Si il y avait eu une autre solution, je l’aurais adopté, soyez en sur, Kakashi. Mais il se trouve qu’il n’y en a pas. Vous êtes la seule équipe libre et cette mission ne doit pas souffrir de retard. Et puis… Vous ne devriez pas sous-estimez ainsi les niveaux de vos équipiers, vous êtes bien placé pour savoir à quel point ils ont augmenté.
Le jounin surpris de l’attitude conciliante de la kage avait retrouvé ses esprits, et se sentait à présent assez embarrassé de se propre conduite. Il n’avait pas l’habitude de perdre son calme et avait horreur de le faire en public. Un peu déconcerté par les brusques changements d’humeur de l’hokage
_elle a toujours été lunatique mais il ne faut pas exagérer_, il reprit :
- Je comprends… Hum… Veuillez m’excuser… Mais une mission classée B… ? Notre client souhaiterait-il une discrétion particulière ?
- Il s’agit bien de notre client ! s’écria la kage, s’accompagnant d’un geste irrité. Il se prétend menacé pas un groupe de ninjas « rancuniers », mais ce n’est pas de ces ninjas dont je veux que vous vous souciez, mais du client lui-même.
- C’est-à-dire ?
- Surveillez-le, répondit-elle d’une voix sèche. Ne le lâchez pas d’une semelle. Ne l’abandonnez pas tant que vous ne serez pas au moins à des dizaines de kilomètres de Konoha. Et surtout, surtout, vous m’entendez bien ? Ne lui faites jamais confiance sur quoi que ce soit et en aucun cas, quelle que puisse être son attitude. Suis-je claire ?
- Vous l’êtes. Mais qu’ai-je à redouter exactement de cet homme ? Qui est-il ? Que désire-il ?
La kage poussa un profond soupir et appuya son front sur ses deux mains.
- Si seulement je le savais, Kakashi, souffla-t-elle. Si seulement je le savais… Mais il est dangereux extrêmement dangereux, n’en doutez pas instant. Et quelles que soient ses intentions, elles sont tout sauf favorables à Konoha. Et si la chose devenait nécessaire, vous ne devrez pas hésiter, ni faire preuve de compassion : tuez-le. Car lui n’hésitera pas et ne montrera aucune pitié. Peut-être que je me trompe. Peut-être qu’il ne se passera absolument rien. Je l’espère…
- Pourquoi tant de mystères ? Est-ce vraiment tout ce que vous pouvez me dire ?
- C’est tout. J’essaierai d’en découvrir davantage mais pour l’instant vous devez vous fier à vos propres réflexions. Je vous fais confiance et vous êtes un homme intelligent, affirma-t-elle plantant son regard dans celui du jounin. Vous ferez au mieux.
Il ne partageait pas vraiment les certitudes de la kage sur sa propre compétence, mais ne releva pas.
- Hokage-sama, excusez-moi de vous interrompre mais il n’empêche que seulement trois personnes pour une mission de ce rang c’est peu, et ce n’est pas conforme à la procédure.
- Vous avez effectivement raison, mais je manque de shinobis et je peux difficilement vous fournir du renfort. Mais il se trouve que j’ai peut-être la solution à notre problème.
La tension s’effaça un instant du visage de Tsunade, alors qu’un léger sourire glissait sur ses lèvres et qu’une lueur inquiétante s’allumait dans son regard. Une angoisse sourde submergea aussitôt Kakashi.
Oh bon Dieu… Dans quel coup tordu me suis-je encore fourré ?
La kage se tourna vers la mur et brailla un nom.
Le copy ninja avala sa salive de travers et retint un gémissement en reconnaissant le nouvel arrivant qui passait la porte.
Dites-moi que je rêve…
La journée avait commencé de manière catastrophique et semblait bien partie pour se finir de même.
Il avait cherché désespérément une explication à cette désastreuse suite de malheurs : avait-il offensé tel ou tel dieu en faisant mal ses prières ? Un esprit malin à l’humour pervers s’était-il attaché à ses pas ? Les esprits de ses ancêtres s’étaient-ils mise en tête de châtier leur descendant indigne ? Ou peut-être tout à la fois ? A moins qu’il ne s’agisse d’une conspiration générale de tout le village, femmes, enfants, cochons, poulets y compris contre sa pauvre personne…
Il n’avait jamais rien demandé à personne ! Tout ce qu’il avait toujours voulu c’est qu’on lui foute la paix, qu’on le laisse dormir, se saouler, jouer dans son coin bien tranquillement. Mais le destin s’acharnait sur lui, et l’hokage lui prêtait allégrement main forte. Il avait passé une nuit épouvantable à imaginer les horribles tortures qu’on lui ferait sûrement subir au matin pour sa pitoyable incompétence, et n’avait quasiment pas fermer l’œil jusqu’au matin. Il venait enfin de s’assoupir quand un chuunin non invité était apparu dans une explosion retentissante presque sur son ventre. Encore sous le choc des terreurs de la nuit, il avait poussé un hurlement suraigu. L’autre avait rigolé, avait affirmé qu’il ressemblait à s’y méprendre à une vierge effarouchée, puis sans lui laisser le temps de riposter, lui avait annoncé sa convocation immédiate chez la kage.
Il avait prié sur tout le chemin pour qu’une tuile mal ajustée glisse sous son pied, qu’une cheminée lui tombe sur la tête, ou n’importe quoi qui puisse le mettre dans l’incapacité de se présenter devant l’abominable bonne femme. Mais quand la poisse s’est mis en tête de vous coller aux fesses, vous pouvez toujours courir pour vous en dépêtrer et il était arrivé en un seul morceau devant le bureau de la kage.
Juste à temps. A peine avait-il pénétré dans le bâtiment qu’une voix se mit à rugir :
- HIJO ! BOUGRE DE CRETIN ! DANS MON BUREAU IMMEDIATEMMENT !
Ah, ça doit être pour moi ça… Mais pourquoi est ça qu’elle me traite comme ça ? Je n’ai encore eu le temps de rien faire, moi !
Il se glissa dans le petit bureau, la queue entre les pattes, en prévision de l’engueulade qui allait sûrement suivre. Pour ce qu’il en savait, on ne l’avait jamais convoqué seul dans le bureau de l’hokage pour autre chose qu’un tirage d’oreilles en règle. Mais aujourd’hui justement, il n’était pas seul.
Le ninja qui écoutait l’hokage avait décollé son épaule de la cloison contre laquelle il était appuyé pour pivoter vers le chuunin et le regardait à présent d’un air profondément consterné.
Oh meeeeeeeeeerde… Dite-moi que je rêve !
- Il vous manque un équipier ? Et bien il se trouve que j’ai justement ce qu’il vous faut sous la main ! Hijo est chuunin, il servira de renfort à votre équipe durant tout le long de cette mission.
- …
niargh !
- C’est un garçon un peu particulier mais je suis sure que vous pourrez vous en accommoder !
- …
argh !
- Vous pouvez dire « merci », Kakashi, ajouta Tsunade arborant un sourire qu’Hijo trouva absolument cruel.
Pourquoi moi ???
- Pourquoi lui ?
Le jounin semblait avoir enfin retrouvé l’usage de la parole et de nouveau tourné vers la kage, cherchait en vain sur son visage un démenti. Hijo, pétrifié sur place, était trop ravagé par ses propres angoisses, pour s’indigner de l’attitude humiliante de son supérieur. Il n’ignorait pas l’opinion générale du village sur son cas et ne s’en formalisait plus vraiment, surtout quand cette opinion était aussi clairement sous-entendue par un des ninjas les plus talentueux de Konoha, l’élite de sa génération, qui était également par malheur celle de Hijo.
Le sourire narquois de Tsunade s’effaça aussi vite qu’il était apparu. Un nuage passa sur son visage et l’inquiétude et l’obscurité revinrent dans ses yeux qui s’étaient un instant éclaircis.
- Pour plusieurs raisons, vous allez avoir besoin d’hommes Kakashi et dans certaines situation, nous ne pouvons nous permettre de faire les difficiles. Et ensuite… Hijo a déjà eu affaire à notre client. Je préférerais que le moins de personnes possibles soient mêlées à cette affaire. Et enfin, ajouta-elle avec un regard mauvais en direction du chuunin, il ne sera jamais capable de tenir sa langue.
Hijo ne tenta même pas de protester, essayant simplement d’intervenir faiblement :
- Mais euh… de quoi s’agit-il exacte…
- Kakashi t’expliquera, coupa la kage.
Le chuunin lança un regard traqué au copy ninja qui fixait un point non identifié sur le mur opposé d’un air morose.
- Je pense que vous pouvez laisser rentrer à présent vos…
- HEY ! On peut rentrer, maintenant ?
Une tête blonde apparaissait par l’entrebâillement de la porte, souriant insolemment.
Ce gamin… Ce gamin… Je l’ai déjà vu quelque part…
Ah.
Oh, BORDEL.
Hijo n’en menait déjà pas large, mais là il commençait à se sentir mal, vraiment très mal.
Les deux adolescents pénétrèrent dans le bureau, la jeune fille arborait une impression légèrement gênée mais n’arrivait pas à cacher entièrement sa curiosité. Le garçon croisa les bras sur sa poitrine, levant haut son regard clair, claironna :
- Ben, vous avez terminé vos messes basses ? Qui c’est lui ? ajouta-il remarquant avec un temps de retard le chuunin qui le lorgnait les yeux exorbités. Et cette miss…
Il s’interrompit brusquement, palissant sans raison apparente. Les autres occupants de la pièce surpris s’immobilisèrent le regard fixé sur le jeune ninja muet. Dans le silence soudain, quelqu’un laissa entendre un gloussement étouffé.
- Et bien, et bien… Je dois m’avouer flatté. Tant de puissants shinobis pour un pauvre voyageur, c’est bien trop de bonté, Tsunade-san…
Kakashi fit volte-face, imité par ses deux élèves, pendant que Tsunade soudain livide se levait de son bureau les deux mains appuyées sur la table. Un homme se tenait appuyé contre l’encadrement de la porte, un sourire jovial aux lèvres, paraissant extrêmement satisfait de l’effet qu’il venait de produire.
L’hokage laissa lentement échapper son souffle, luttant de toute évidence pour réfréner une montée de colère.
- Ohira… Que faites-vous ici ? grinca-elle.
L’inconnu haussa les sourcils :
- Vous me le demandez ? Une escorte devait m’accompagner ce matin et vous sembliez pressée de régler cette mission. Je vous facilite la tâche, tiens !
Et sur ces paroles avec un sans-gêne parfait, il pénétra dans la salle, vint se planter devant Kakashi et lui tendit vivement la main, enchaînant sans attendre la réponse de la kage :
- Kakashi-no-sharingan… Le célébre copy ninja !. Me faire escorter par un ninja de votre renommé est un honneur.
Le jounin serra la main tendue, non sans quelques secondes d’hésitation, troublé par le ton amical et direct. Se faisant il croisa le regard de Meiyamoto, un regard assuré et tranquille mais où brillait une froide lueur de raillerie. Certains sympathies et antipathies naissent en moins d’une seconde : Meiyamoto Ohira déplut souverainement à Kakashi Hatake. Impossible de deviner au visage souriant de l’autre, si la chose était réciproque.
- Je vous en prie, c’est moi qui suis honoré, rétorqua-il froidement.
Leur client recula, nullement froissé, jeta un regard indifférent à Hijo qui semblait chercher un trou où se cacher et à Sakura ; les yeux gris s’immobilisèrent une demie seconde sur le quatrième membre de l’équipe, un si bref instant que Kakashi le remarqua à peine, avant de se tourner à nouveau vers l’hokage.
- Aaaah… Et bien, j’imagine que personne ici ne souhaite perdre plus de temps. J’attendrai dehors que votre équipe soit prête à partir.
Et joignant le geste à la parole, il se dirigeait déjà vers la porte quand la voix de l’hokage l’arrêta :
- Ohira !
L’homme s’immobilisa sans se retourner.
- Oui, Tsunade ?
- L’équipe qui était censée vous prendre en charge devait arriver au village dans la nuit, or cela fait des heures qu’elle devrait être ici et toujours aucune nouvelle. Ne trouvez-vous pas ça étrange ?
La voix de la kage, tout comme son attitude était glacée.
Meiyamoto à moitié sorti du bureau, tourna la tête et lui adressa un sourire par-dessus son épaule.
- Très étrange en effet. Mais que voulez-vous ? Les bois sont de moins en moins surs de nos jours …
L’équipe sept venait de sortir du bureau de la kage, Kakashi un peu inquiet se tourna vers ses deux anciens élèves, ignorant Hijo qui se traînait déprimé à leur suite.
- Naruto ?
Le jeune homme sursauta en entendant son nom et leva les yeux vers son chef d’équipe, celui-ci sourit refusant comme d’habitude de laisser transparaître n’importe quelle émotion. Si il était inquiet, empli de doute, ou d’angoisse, il ne le montrait jamais, à personne, et surtout pas à ses élèves. Un ninja se doit de rester toujours impassible, un leader ne doit jamais montrer aucune inquiétude, un sensei ne doit jamais montrer trop ouvertement son affection pour un élève. Selon Gai, il s’agissait surtout d’un beau « ramassis de conneries », qu’il utilisait pour se donner bonne conscience ; mais Gai n’était pas là et en ce qui concernait Kakashi, il pouvait aller se faire voir.
Mais depuis l’arrivée de Meiyamoto la conduite du garçon avait été étrange, il n’avait pas émis un seul son, n’avait pas dit une seule absurdité, mais était resté muet et pâle. Ce comportement était si inattendu venant du ninja le plus remuant et le plus bruyant du village, que Kakashi jeta pour une fois ses préceptes aux oubliettes.
- Naruto, ça ne va pas ? Il se racla la gorge : S’il s’agit de… la mission dont nous parlions tout à l’heure, tu n’a pas à t’inquiéter, elles sera organisée. Et nous y participerons tous, n’est-ce-pas Sakura ?
Il mit dans son ton toute la conviction dont il était capable et le résultat n’était pas trop mauvais.
Le garçon acquiesça, l’air absent, sans répondre.
Kakashi fit un effort sur lui-même, ne sachant trop comment réconforter le jeune homme.
C’est Iruka qui sait comment gérer ce genre de situation ! Comment serais-je capable de réconforter qui que ce soit, moi ? Enfin, il étendit la main avec un sourire s’apprêtant à ébouriffer les cheveux blonds. Il n’avait jamais été démonstratif et l’être avec ses élèves s’avérait encore plus difficile ; mais il avait trouvé dans ce geste un bon compromis, moitié affectueux, moitié moqueur, qui ne l’engageait pas à grand-chose.
- Oh, c’est bon ! Arrêtez avec ça, vous !
Naruto se déroba et foudroya son sensei du regard :
- Je ne suis plus un gosse ! Arrêtez de me traiter comme ça, je n’ai pas besoin d’aide !
Et il s’éloigna d’un pas rageur vers la sortie du bâtiment où devait les attendre Ohira, laissant sur place Kakashi et Sakura stupéfaits.
- Naruto, attends ! s’écria la jeune fille se lançant à sa poursuite avec un regard désolé pour le jounin.
Celui-ci haussa les épaules avec désinvolture, comme si le chose n’avait pas d’importance. Les enfants grandissent que voulez-vous ? Il était blessé pourtant, mais ne l’aurait montré pour rien au monde. C’était peut-être de sa faute après tout : les gens changent.
Mais je n’aurais pas pensé que Naruto puisse changer à se point…
* * * * * * * * * * * * *
Seule dans son bureau, Tsunade se massa le visage, tentant de chasser ses mauvais pressentiments. Elle avait rarement eu l’occasion de voir une mission commencer dans une atmosphère aussi morose et sombre : Kakashi impassible n’avait presque pas parlé avant le départ, Naruto lui n’avait pas dit un mot, semblant de façon stupéfiante morne et sombre, Sakura lançait des regards désespérés à ses deux coéquipiers, et Hijo arborait un air constamment traumatisé et semblait frôler la crise cardiaque à chaque fois que le regard de Meiyamoto ou de Kakashi passait sur lui.
Ohira quant à lui était, bien entendu, d’excellente humeur.
Un lourd silence pesait sur l’équipe quand elle avait quitté le village prés d’une heure auparavant. Elle soupira, ce n’était vraiment pas le moment. Si les choses tournaient mal, l’équipe devrait être soudée pour faire face au danger. Elle aurait voulu se convaincre que tout se passerait bien, que la mission se déroulerait sans incident mais ne pouvait y arriver.
Elle avait peu dormi cette nuit, à chaque fois que ses yeux se fermaient et même maintenant assise à son bureau, deux yeux rouges brûlants flottaient dans l’obscurité de ses paupières.
Que cet homme soit maudit… Elle frissonna car si la folie s’éveillait encore chez Meiyamoto, rien ne garantissait vraiment que quatre ninjas seraient capables de s’y opposer…
Peut-être ou peut-être pas. Mais tout au fond elle, elle le sentait : le destin s’était mis en marche.
* * * * * * * * * * * * * * *
Neverwhere.
Il existe un lieu qui n’en est pas réellement un.
Un lieu où le temps et l’espace n’ont plus cours.
Un lieu où une seconde dure un siècle et un siècle une seconde.
Un lieu où jamais se confond avec toujours, où ici et nulle part n’ont plus aucun sens.
Un lieu à la limite de la réalité et du rêve ou plutôt du cauchemar.
Un lieu où il n’y a ni vie, ni futur, ni passé, mais qui n’est pas pour autant vide…
Ils n’existent pas vraiment mais pensent.
Ils ne respirent pas mais rêvent.
Ils n’ont ni griffes pour déchirer, ni dents pour arracher, ni bras pour broyer mais ils peuvent haïr. Et ils ne s’en privent pas.
Eux, qui eurent tout, puissance, force, richesse et pouvoir, tout leur a été enlevé et seule rescapée de cette chute vertigineuse ne leur reste plus que leur haine. Leur haine et l’attente.
Ils ont été bannis, chassés, rejetés dans le néant mais ils se sont refusés à mourir, pas complètement. Ils se sont cramponnés désespérément à un semblant de vie, au souvenir de la gloire passée, à une ombre de conscience et d’une manière ou d’une autre quelque chose a survécu.
Au tout début, ils ont rugi de rage et de souffrance, ont déchiré le vide de leurs ongles inexistants et de leurs hurlements muets. Puis, la compréhension est venue et avec elle la patience. Le temps ne compte pas et l’attente, dans cet endroit sans heures, ni secondes, est insupportable ; mais ils attendent tout de même. Leur haine et leur rancœur sont toujours là mais se sont solidifiées, compactées en un noyau brûlant, emmagasinées jusqu’au jour où… jusqu’au jour où…
Leurs yeux disparus mais encore brûlants de fureur impuissante fixés sur le monde qui les a renié, ils espèrent…
Et enfin ! Enfin leur espoir et leur obstination sont récompensés.
-
Orahime...
Ce n’est pas une parole, à peine une pensée qui flotte un instant dans le vide sans recevoir de réponse.
-
Orahime ! M’écoutes-tu ? Réveille-toi, le temps du sommeil est passé.
-
Que veux tu dire par là ? Point de temps ici… Rien… Rien…
Un long gémissement silencieux qui vibre avant de s’éteindre absorbé par le néant.
Mais la première pensée reprend avec ce qui pourrait être un début d’irritation, si son émetteur avait plus de consistance qu’une brise.
-
Pas ici, non. Mais regarde. Regarde ! Tout commence.
-
Aaaah… exale l’autre et nul ne pourrait prétendre décrire le mélange d’avidité, de rage et d’espérance folle que renferme ce fantôme de soupir.
-
Bientôt… Bientôt… murmure le premier comme une prière.
Le destin est en marche et ils le sentent, ils le savent, la délivrance est proche et avec elle, la vengeance.
S’ils avaient eu des lèvres, ils auraient souri.
S’ils avaient eu du souffle, ils auraient haleté et soupiré de désir et d’exaltation.
S’ils avaient eu un cœur, les battement de celui-ci auraient triplés.
Mais à bien y réfléchir, de cœur ils n’ont en jamais eu, ni au présent, ni au passé, ni même au futur.
Des noms par contre, ils ont en eu de nombreux, presque tous tombés dans l’oubli en même temps que leurs propriétaires.
Mais il en est un qui n’a pas été entièrement oublié : le plus significatif et le plus étrange peut-être.
On les nomme…
* * * * * * * * * * *
Voilà!!!
Comme dit précédemment: désolé pour la derniére phrase mais moi ça me fait marrer...
Euh... Et pas seulement ça, rassurez-vous.