One shots de Sangjin

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Sangjin
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One shots de Sangjin

Message par Sangjin »

Ce topic sera l'index des nouvelles que je posterais sur ce sujet. C'est un peu de tout, essentiellement tiré de divers RPG que j'ai pu faire sur le net. N'hésitez pas à poster vos commentaires et votre opinion

Page 1 : Un jour d'adieux, un jour de retrouvailles.
C'est une nouvelle mettant en scène une personne âgée, usé par la vie dont son seul amour est partie tôt dans sa vie.
Dernière modification par Sangjin le dim. 04 mars 2007, 18:50, modifié 1 fois.
Sangjin
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Message par Sangjin »

Un jour d'adieux, un jour de retrouvailles

L'hiver avait laissé sa place au printemps, concédant son manteau blanc à la fourrure vert de son héritier. Les oiseaux et tous les animaux investissaient les lieux renouvelés, les fleurs, doucement, renaissaient pour paraître dans un nouvel éclat, les hommes, continuaient à vivre leur vie comme si de rien n'était. Les cimetières, lieux de repos et de deuil étaient tout particulièrement délaissés, l'hiver et son froid glacial prenant souvent le pas sur le travail des employés, surtout ceux n'ayant à rendre compte qu'aux défunts. La nouvelle saison est souvent le moment propice aux familles à nettoyer le symbole de leurs aimés pour que de nouveau, ces derniers prennent la digne apparence qu'ils arboraient autrefois.

C'est dans un cimetière, presque aussi commun que tout les autres qu'une chose, une fois, arriva. Il est possible d'ailleurs que cela puisse se passer en de multiples endroits dans le monde mais pour l'heure, c'est dans un cimetière en Angleterre qu'un événement aussi extraordinaire qu'attendrissant se produisit. La grille ne grinçait comme aucune autre alors qu'une main parcheminée par le temps la poussait avec force et détermination. Ouverte d'un mètre tout au plus, une personne passa discrètement, sans faire le moindre bruit. Un peu de neige subsistait dans les recoins ombragés du lieu mais la majorité des allées et des chemins était redevenus telle qu'ils étaient auparavant, caillouteux, parfois goudronnés, certains même en terre brute. Enveloppée dans un gros manteau gris, le mystérieux individu marchait toujours d'un pas lent vers une destination que lui seul connaissait. Vu son assurance, il aurait certainement put faire le trajet les yeux fermés car aucune hésitation ne faisait flancher son pas qui partait toujours dans la direction qu'il souhaitait. Il portait cependant une canne mais qui, curieusement, ne paraissait pas utilisée dans sa démarche. Elle avait un manche particulier, comme celui d'un sabre japonais, avec de fines cordelettes tissées entre elles pour assurer une adhérence parfaite. Mais le secret était bien gardé et jusque là, personne ne put réellement déterminer l'origine de cet objet bien intriguant.

Son voyage dans un dédale de tombes et de mausolées prit plusieurs minutes. Il ne regardait aucun nom à l'inverse de la plupart des visiteurs, les enfants, parfois, cherchant la personne la plus âgée parmi toutes les pierres. Non, il était bien trop vieux pour jouer à cela et il était bien trop fatigué pour faire des détours inutiles. Il l'avait évidemment fait, avec des amis, son frère, des cousins mais à présent, il n'en aurait certainement trouvé aucune utilité. Mais il sourit, se souvenant de ce qu'il avait pu faire dans son enfance. Des flashs, des petites choses qui le firent retomber pendant une fraction de seconde en enfance. Mais la réalité revenait toujours au galop et il s'arrêta, devant une tombe qu'il savait connaître. Il ne regarda même pas le nom, certain de là où il était. Il s'assit sur un banc vert juste en face de la large pierre marbrée. Il était froid et totalement inconfortable comme tout ces vieux bancs métalliques que l'on peut voir encore dans certains parcs de ville d'Europe. Laissant ses mains sur l'extrémité de sa canne, il se laissa choir sur son siège, oubliant le froid pour se laisser bercer par des souvenirs.

Ses yeux, ridés et âgés par le temps, avait pourtant gardé cet éclat que l'on a lorsque nous sommes animés par un feu passionnel allant vers un but ou une quête. Son visage lui aussi avait été usé par le temps, sans doute par les épreuves, peut être par des combats ... Il resta silencieux pendant un certain temps, peut être plusieurs dizaines de minutes avant qu'il ne se racle la gorge pour parler normalement, d'une voix grave, à peine cassé mais pouvant apaisé la plus enragée des bêtes :

C'est ... notre anniversaire aujourd'hui, j'imagine que tu n'as pas oublié.
Sa voix fut étranglée par un sanglot qu'il ravala immédiatement. Cela fait soixante quinze ans aujourd'hui ma chérie, soixante quinze années depuis que nos cœurs se sont unis. Je suis sûr que nous ne sommes pas légion à avoir tant d'années en commun. J'en porte ... une certaine fierté tu sais? Et notre fille aussi d'ailleurs. Elle disait souvent qu'elle voulait avoir un couple comme le nôtre, comme celui que nous avons formé sur cette terre pendant si peu d'années. Nous étions vraiment heureux, en tout cas pour ma part, j'étais parfaitement comblé. Lorsque tu es devenu ma femme, je devais sans doute être le plus heureux des hommes. A cette époque, cette vieille époque, jamais je n'aurai pensé qu'un jour, une jeune femme telle que toi se serait intéressée à moi, jetant son dévolu sur un jeune homme pas vraiment mature avec des priorités parfois étranges et pas toujours censées.

Ton amour, si improbable pour moi, inondait chacune de tes tendres paroles à mon égard et je regrette souvent de n'avoir eu la possibilité d'entendre ta douce voix, pour m'endormir, pour m'encourager ou tout simplement, pour me dire « je t'aime ». Tout cela me manque tellement. Parfois, j'ai l'impression de l'entendre comme si tu étais toute proche de moi mais aussi rapidement que cela venait, le silence instaurait de nouveau son bon droit. Au fur et à mesure que les années passaient, ces instants disparaissaient mais à chaque fois, je me sentais mal, comme déchiré, tranché en deux sans pouvoir retrouver cette moitié qui me faisait tant défaut. Et c'est un destin funeste que je possédais alors car j'avais conscience que ce qui me manquait n'était autre que toi et que jamais je n'aurais la possibilité, en ce monde de réunir ce qui avait été séparé par de sombre dessein. La volonté de Dieu? Il faut parfois l'admettre même si on ne le comprend pas. Je ne l’admets toujours pas. Pourtant, j'ai prié de toutes mes forces, j'ai hurlé de toute ma voix pour que mon âme soit en paix afin qu'elle cesse d'être tourmentée par cette séparation.

Mais jamais, jamais je ne pus t'oublier ou te mettre de côté. Car sans cesse, j’avais les souvenirs partagés avec toi qui me revenais à l’esprit. Sans cesse, ses souvenirs me forçaient à te garder près de moi, toutes ses images, ses sentiments chaleureux et réconfortant qui venaient étreindre mon cœur lorsque la solitude m’emportait trop profondément dans la mélancolie.
Cette situation paradoxale, je la vis encore malgré moi même à cet âge. Mais si je suis ici, c’est pour observer si oui ou non, tu as tenu cette promesse que tu m’as faite lors de cette première danse avec moi. Je suis vieux, plus de quatre fois l’âge auquel nous nous sommes rencontrés. A présent, notre fille est grande, nos petits-enfants sont dans la bonne voie pour être à leur tour parents. Il semblerait qu’il faille laisser la place à cette nouvelle génération prometteuse. A présent, il est temps pour moi de partir, et de te rejoindre si ma compagnie est tout aussi désirée par ton cœur qu’il y a des années de cela. Mon aimée, en ce jour bénit de Dieu, je vais te retrouver pour que de nos âmes, de nos cœurs et de nos esprits, il ne subsiste que notre amour.


Le vieil homme, regardant une dernière fois ce monde dans lequel il avait vécu tant d’années seul, cligna des yeux une dernière fois, respira le dernier souffle de sa vie pour qu’enfin, il trouve le repos, au côté de celle qui l’observait et qui l’attendait là-haut.

Fin
sevee
Chunnin
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Message par sevee »

Personne n'a répondu encore ?? C'est une bien jolie nouvelle, ça mérite des encouragements ;-)

Bon ça parle pas de Naruto mais on s'y laisse prendre sans problème (comment ça je suis une grosse dingo de ce manga :fou: ). Je me demande s'il n'y a pas déjà des topics exprès pour les récits courts, genre celui créé par Aizen : http://forum.narutotrad.com/viewtopic.php?t=4560.

Tu as un bon style, on sent que t'aimes jouer avec les mots et que la langue française est ta copine :grin:

Juste que tes formulations sont des fois un peu maladroites, un peu longuettes, et puis quelques erreurs de temps aussi : le POV du vieillard, je l'aurais mieux vu au présent. (Au cas où : POV c'est Point Of View et tu peux aussi aller sur le dictionnaire du forum, y'a une excellente partie sur les termes des fanfics : http://forum.narutotrad.com/viewtopic.p ... 67&start=0).

Mais bon ta nouvelle est très poétique et ça se boit comme du petit lait. Je lirai avec plaisir les autres.
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