Et voici un nouveau chap...Reviews
, plise ?
Une voie de plus
Akodo apprendrait par la suite que l’entrée dite du « coup de vent » était célébrissime dans tout Konoha, et qu’elle était surtout réputée comme un excellent moyen de s’attirer les foudres de Godaime, à tel point que les passants avaient appris à garder le nez en l’air lorsqu’ils passaient devant le bâtiment des Hokage, afin d’éviter toute retombée de la fureur de Tsunade. Bien sûr cela donnait lieu à un nombre incalculable de collisions inter-piétons, et à un certain nombre de prises de contact subites entre divers bâtiments, murs, poteaux et ninjas distraits, occupés à surveiller les fenêtres du bâtiment ; mais qu’était un poteau récurrent face à la colère d’un Sannin, fut-elle par projectile interposé ?
Enfin bref.
C’était cette entrée même qui avait eu lieu sous ses yeux, une entrée contraire à toutes les règles d’approche militaire, paradoxale, dont la mise en place était d’une discrétion absolue, et dont l’exécution tenait de la dernière des esbroufes. Mais c’était un moyen comme un autre de compenser l’ennui profond de la remise de rapport par un peu d’autosatisfaction. Curieusement, ce genre de phénomène n’arrivait qu’à Konoha. Tsunade en était venue à se demander si elle n’aurait pas dû devenir Raikage, loin au nord dans un pays de landes et de collines, avec des villes plates et peu de fenêtres.
Comme l’indiquait l’étrange pause dans l’accumulation de tension qui battait son plein il n’y a pas 5 minutes, il semblait que l’entrée de ce shinobi suffisait à détendre plus ou moins l’atmosphère. Ce n’était pas tant qu’il était particulièrement impressionnant ou apte à s’accaparer l’attention (comme le prouvait l’absence de reluisance de sa dentition), mais plutôt que sa voix semblait faite pour résonner et faire répercuter son timbre, affleurant dans l’espace silencieux comme un nuage paresseux dans un ciel d’azur. Il avait ceci de particulier que sa voix seule installait un climat de légèreté, avec une touche de dérision inénarrable.
Le shinobi en question portait l’uniforme traditionnel de Konoha ; son âge restait assez indéfinissable pour trois raisons : la relative jeunesse de ses traits supérieurs, la couleur argentée de ses cheveux et l’absence relative de traits inférieurs, dissimulés qu’ils étaient par un masque de tissu. Sans parler de la timidité proverbiale de son œil gauche, pudiquement voilé par son bandeau. Comme souvent, Kakashi arborait ce sourire que lui seul avait à faire, une sorte de sourire oculaire, qui consistait simplement en un œil droit fermé et un coup de pouce quelconque à l’intuition physionomiste de son interlocuteur.
Une veine saillit légèrement sur le front de Tsunade.
-Kakashi… commença-t-elle.
Le ninja copieur eut ce que chez quelqu’un d’autre on aurait pu appeler un élan de précipitation.
-Au rapport. Et j’apporte aussi celui de Naruto, il a croisé Iruka et…
-Ca va, je connais la suite, le coupa sèchement Tsunade, exaspérée à la fois par son entrée, par le rajout de paperasse à la liste et aussi par le désespérant manque de professionnalisme qu’elle notait chez le jeune shinobi (sans toutefois noter le sien quant aux tâches administratives, il est vrai, mais curieusement personne ne lui fit la remarque).
Kakashi descendit du rebord de la fenêtre et alla déposer les deux formulaires sur le bureau de l’Hokage, qui pour sa part alla s’asseoir dans son fauteuil, histoire de s’assurer un peu de repos et d’autorité par la même occasion. Le ninja copieur adressa un salut de la main à toutes les personnes présentes, et leva légèrement le sourcil droit en voyant Akodo.
-Ah, Kakashi-san, voici… commença Saito.
-Asano Akodo, fils de Byakugan no Mayumi, termina Kakashi avant de le saluer cordialement.
Akodo ne répondit pas. Il prenait conscience, de plus en plus clairement, de la différence presque effarante entre le monde qu’il venait de quitter, et du fait qu’il se trouvait en présence de deux légendes vivantes. Tsunade ne trahissait pas sa réputation, mais de Kakashi on ne connaissait généralement que sa valeur au combat, son sang-froid et son œil gauche, pas son air apathique, son sens inné de la dérision et d’une manière générale tous ces détails plus ou moins ridicules dont ses ennemis et ses contemporains de bataille ne témoignent presque jamais. La transition n’en était que plus incroyable : dans les campagnes, on entend parler des quelques légendes militaires, d’autant plus qu’on a une mère qui travaille dans ce même domaine. Mais il semblait à Akodo qu’en franchissant les portes de Konoha, il venait de pénétrer au cœur même de ces légendes, dans leur intimité, là où on peut voir le mortel derrière la machine de guerre. C’était à la fois rassurant et effarant.
C’est là que se fit la rupture. Akodo eut l’impression d’être en colère. Mais il n’était pas en colère, enfin ce n’était pas exactement lui. C’était cette chose dans son ventre. L’espace d’un instant il se dit que le chakra ne lui manquait pas, que sa vie n’était pas en danger et donc qu’il n’y avait aucune raison pour son corps de chercher la vie. Et pourtant il pouvait entendre ce sifflement enfler dans ses oreilles comme le feulement cruel d’un fauve avide de sang.
Il ne ressentait pas ce vide insupportable, cette faiblesse qui envahissait son corps comme une maladie et appelait un remède immédiat : c’était différent. Il lui semblait que ses entrailles grondaient de rage, non pas contre son refus de se nourrir, mais contre le monde entier, contre toute la vie dans cette pièce… Akodo se sentit tomber en arrière, aussi bien physiquement que mentalement, et sentit quelque chose remonter des profondeurs de son âme, se frayer avidement un chemin à travers son esprit paralysé et tenter de le déloger de la conscience. Et au moment où ils entrèrent en contact, au moment où il lui sembla que sa vie même était sur le point de changer de visage, il comprit, comme s’il était frappé par la foudre.
Cette chose, qui couvait et ruminait sa rage dans ses entrailles, fulminait contre la paix qui s’était emparée de la pièce. C’était cette atmosphère de calme et de détente qui lui insupportait, comme si elle était faite pour anéantir la sérénité et la paix. Akodo ressentit jusque dans ses os le contact de cette force belliqueuse, il la sentit se glisser lentement dans son corps et tenter d’en prendre le contrôle. Il eut un sursaut de dégoût.
Tout ceci semblait avoir duré des siècles pour lui, mais en réalité il ne s’était pas écoulé une seconde pour l’assistance. Mais cette seconde avait amplement suffit. Saito avait été le premier à remarquer que quelque chose n’allait pas. Au moment où il avait entendu Akodo pousser un gémissement étouffé, son Byakugan s’était activé par réflexe, et ce qu’il vit le fit frissonner. En tant que médecin, il savait parfaitement qu’il était pratiquement impossible à un corps humain de contracter tous ses muscles à l’unisson. Mais Akodo semblait décider à défier tous ses pronostics.
Pendant un infime instant, si rapide que Saito crut avoir rêvé, le corps du jeune homme fut prit de convulsions. Ou plutôt d’une convulsion. Un seul spasme, d’une force et d’une ampleur telles qu’il semblait s’emparer de la pièce toute entière. Comme lorsque brusquement la terre s’ébroue et fait frémir les villes avec elle.
Ses yeux mordorés se révulsèrent, il s’évanouit et tomba de sa chaise. Et tous crurent qu’ils avaient rêvé. Mais lorsque Shizune se précipita pour porter assistance au pauvre jeune homme qui était pitoyablement allongé par terre, le cauchemar refit surface.
Les traits d’Akodo se contractèrent et son corps trembla. Une tension terrible monta dans la pièce. Elle enflait et pulsait comme un cœur ; c’était une promesse effrayante de souffrance, résonnant puis se taisant, comme la mer s’avance puis recule, tandis que le visage du jeune homme était pris de spasmes de plus en plus rapides. La pièce toute entière semblait trembler devant les pulsations de cette agressivité, qui sans cesse grandissait puis retombait, comme si le souffle d’Akodo battait contre sa poitrine, désirant plus que tout s’en échapper.
Les vitres gémirent et vrombirent tandis que les pulsations prenaient de la force. Akodo ne bougeait toujours pas, mais ses cheveux roux se mirent à se soulever sous l’effet d’une force invisible et à frémir comme autant de serpents. Lentement, comme dans un rêve, son visage se souleva du sol, ses traits vides semblant mépriser la tension qui régnait dans la pièce. Saito ne rêvait pas : ses muscles étaient parfaitement inactifs. Malgré son chakra qui s’échappait continuellement des plaies béantes de son keirakukei, son cœur ne cessait de battre, presque avidement, et ses muscles restaient inertes. Et pourtant son corps se soulevait, comme un pantin tiré par des fils invisibles, se redressant sans bouger de lui-même.
Bientôt il fut suspendu au-dessus du sol, le visage levé vers le plafond de pierre, de sorte que Saito ne put voir ses yeux ; la chaise vola en morceaux, le bureau de Tsunade commença à trembler et les vitres gémirent, sur le point de se fendre. Et entre les murs retentit un gémissement étouffé qui s’échappait des lèvres closes d’Akodo.
Au plus profond de lui-même, Akodo savait ce qui allait se passer : il allait faiblir, céder le pas, et peut-être se réveiller pour voir un champ de ruines empli de poussière et de sang. Ou ne jamais se réveiller, que sa conscience ait été engloutie ou que son corps ait été tué. Et il pouvait se rendre compte que ça valait peut-être mieux ainsi. Après tout, ce qui était indispensable à sa survie était aussi conçu pour attenter à celle des autres. Il pouvait clairement se définir à présent : un être qui, pour vivre, doit tuer.
Il savait bien qu’il existait bien des solutions pour compenser la perte de chakra, mais il savait aussi, maintenant, que ce n’était pas que la perte de chakra qui déchaînait cette chose dans ses entrailles. Même s’il trouvait le moyen de vivre une vie tranquille, loin de l’irrépressible haine que tous finissaient par lui porter, il arriverait forcément un moment où cette chose allait lui voler le contrôle de ses actes et déchaîner sa frustration. Mieux valait en finir maintenant, plutôt que d’endurer des années de souffrance et de mort.
Au moment de se laisser glisser, d’abandonner la conscience, il repensa une dernière fois à avant… avant cette putain de mauvaise année. A son village, à ses amis qui en étaient venus à le détester eux aussi, à son père et surtout à sa mère, si douce et franche, qui lui avait appris tout ce qu’il savait.
Il se rappelait les heures qu’il passait à l’écouter parler des légendes du Pays du Feu, des temps anciens et des mythes guerriers, de l’ère féodale et de ses grands seigneurs, régnant sur les batailles comme des dieux vivants, de Konoha et des heures noires d’avant sa création, des shinobis qu’elle avait côtoyés et qui étaient par la suite devenus célèbres… Elle lui avait dit tant de choses…
« Les shinobi tels que lui se bâtissent leur propre voie… »
Akodo se souvint de l’air profondément nostalgique qu’avait sa mère lorsqu’elle parlait de lui. Il n’avait jamais su ce qu’il était devenu… sans doute était-il mort au combat. De tout ces héros dont il avait entendu l’histoire, c’était sans doute lui qu’il admirait le plus. Peut-être était-ce cette façon qu’elle avait d’en parler, comme si pour elle il était infiniment plus héroïque que les autres. Akodo avait été d’emblée impressionné par l’histoire pourtant si simple de ce jeune homme qui avait défié tout un clan par sa vie. Peut-être était-ce le fait que, contrairement à tous les autres, il n’avait été au départ qu’un jeune homme comme les autres, vivant sa vie ici, dans ce même village…
« Il n’a jamais abandonné. » répétait-elle souvent, avec cette voix emplie de nostalgie.
Quelque chose changea. Akodo se souvint qu’il avait souhaité pareille destinée pour lui-même. Peut-être n’était-ce qu’un rêve d’enfant, mais ce rêve avait aujourd’hui une chance de se réaliser. Tous s’accordaient pour le dire, il était exceptionnel ; certes ce don était dangereux, mais il n’en restait pas moins exceptionnel. Il se rappela l’importance qu’attachait sa mère aux leçons qu’elle lui donnait : pourquoi l’avait-elle élevé ainsi, si ce n’était dans l’espoir de ce jour ? Il se rappela la tendresse et la tristesse qu’il avait vues dans les yeux de Saito : pouvait-il vraiment l’abandonner à son deuil ? Il se rappela cet homme qu’il avait tant envié : pouvait-il vraiment trahir sa mémoire ?
Il ne se sentait pas le droit d’abandonner. Il pouvait vivre pour maîtriser cette chose dans son ventre, vivre pour faire la fierté de sa mère malgré les épreuves, pour se prouver à lui-même qu’il avait tort. Il se devait de le faire. Ne serait-ce que pour oublier cette putain de mauvaise année, pour racheter les crimes que sa faiblesse lui avait fait commettre, il devait faire en sorte d’être heureux. Il fallait essayer. C’était sa volonté, son devoir, sa voie.
Tout ceci n’avait duré que quelques secondes. Que Kakashi avait immédiatement mises à profit pour révéler son Sharingan et analyser la situation. Il n’eut pas le temps de voir grand-chose que les choses changeaient soudainement. Akodo tomba, aussi soudainement qu’il s’était élevé lentement. Il resta à genoux, et sa respiration reprit peu à peu de la force. Un gémissement rauque remonta le long de son poitrail et roula dans sa gorge tandis que ses mains se serraient si fort que ses phalanges blanchirent.
Et tous sentirent. Les fenêtres avaient tenu, mais pourtant un vent froid effleurait leur chair, les faisant frissonner de sa caresse glaciale. Une brise macabre qui griffait leur peau et traversait leur corps pour rejoindre Akodo, laissant derrière lui la froide trace de son passage, comme la mort prélevant son dû. Kakashi et Saito virent ce qu’eux seuls pouvaient voir : de frêles volutes bleutées étaient dérobées aux vivants pour venir entrer en Akodo, absorbées par de grandes lignes brillantes qui parcourraient son corps. De la vie à la vie.
Akodo ouvrit sur le monde des yeux mordorés qui brillaient d’une détermination farouche. Plus rien dans son attitude ne rappelait la faiblesse qui l’avait pourtant saisi tout entier il y a quelques secondes à peine. Il se tenait droit, ses cheveux roux brillant sous le soleil comme une couronne de feu écarlate.
Tsunade marmonna :
-Alors c’est décidé…
Elle se leva et parla d’une voix forte, imposant sa présence à tous.
-Akodo. Comme tu as pu le voir en arrivant ici, le Pays n’est plus aussi sûr qu’avant. Les escarmouches frontalières se multiplient, et la diplomatie commence à se faire à couteaux tirés. Autrement dit, nous sommes au bord de la guerre. Et en guerre, nous avons besoin de ninjas : tu as acquis les bases grâce à Mayumi. Elle savait ce qu’elle faisait, et il est possible de faire de toi un bon shinobi avec un peu de temps et beaucoup d’effort.
Elle marqua un temps avant de reprendre.
-Mais en guerre nous avons aussi besoin d’armes. Je ne vais pas jouer les idéalistes, parce que la situation ne me le permet malheureusement pas : tu es une arme, une arme terrible. Du moins tu peux le devenir en développant tes capacités. Nous pourrions en avoir besoin dans les temps à venir, mais plus encore, nous n’avons certainement pas besoin que d’autres personnes, des personnes moins conciliantes et avec des intentions bien moins louables s’emparent de toi et t’utilisent contre nous. Autrement dit, soit tu restes ici de ton plein gré, en tant que shinobi de Konoha, en acceptant de mettre tes pouvoirs au service du village, soit tu es gardé prisonnier et abattu si tu tentes de t’échapper. A toi de choisir.
L’expression d’Akodo ne changea pas, mais le silence sembla porter un moment en lui les paroles de Tsunade. Le jeune homme sourit : voilà qui scellait son destin. Mais ce n’était pas pour lui déplaire. Il s’inclina profondément.
-Hokage-sama. J’accepte.
Tsunade sourit à son tour et approuva du chef. La tension qui avait imprégné l’atmosphère sembla se dissiper tandis que chacun exprimait son soulagement à sa façon.
Godaime fit un signe de la main.
-Shizune. Amène Akodo aux quartiers des étudiants, montre-lui la chambre qui lui a été préparée. Saito, Izumo, Kotetsu, vous pouvez disposer.
-Suivez-moi Akodo-kun, fit Shizune.
Il ramassa ses affaires et suivit Shizune, seul Kakashi restant dans le bureau.
Le ninja copieur reste devant le bureau et attendit que Tsunade prenne la parole, une fois la pièce vide.
-Alors ?
-Alors j’en dis qu’il promet, mais qu’il faudra y faire attention. Si vous voulez mon avis il faudra traiter le problème de la même façon que pour Naruto.
-A ceci près qu’Akodo est moins dangereux, mais aussi bien moins stable. Sans parler du danger accru que ça représente pour lui, sachant que le manque peut finir par le tuer.
-Vous pensez le confier à qui ?
-Sarutobi-sensei t’avait confié Naruto. Je pense que je peux te confier Akodo pour l’instant, du moins jusqu’à ce qu’on trouve quelqu’un de plus adapté. Je demanderais à Saito de me faire un rapport avec ce qu’il sait, histoire que je puisse y réfléchir.
Kakashi réfléchit un moment.
-…En premier lieu, je pense qu’il faudrait peut-être même songer à deux personnes, ne serait-ce que pour le surveiller, voire même tester ses capacités.
-A qui tu penses ?
-D’abord quelqu’un avec assez de chakra pour compenser les pertes d’Akodo, mais qui ne souffrirait pas trop de lui en avoir donné, et ensuite quelqu’un capable de le maîtriser rapidement.
-Mieux vaut que cette deuxième personne puisse employer autre chose que des ninjutsu, on ne sait pas encore à quel point les pouvoirs d’Akodo lui permettent de les contrer. Sans parler du fait que s’il perd le contrôle il faudra réparer les dégâts qu’il aura subis.
-Bref je pense qu’ils sont tout trouvés.
-Et ?
-Et je pense qu’au début ils ne pourront pas s’encaisser…
Tsunade et Kakashi sourirent.
-De toute façon ce ne sera que temporaire, nous avons surtout besoin de quelqu’un pour l’entraîner. J’organiserai une réunion pour lui trouver un sensei. Je compte sur toi pour essayer d’en découvrir un peu plus sur ses capacités en attendant, histoire de faciliter le choix.
-Comptez sur moi.
-Tu peux disposer.
Kakashi s’évanouit dans les airs après un signe de tête respectueux.
Tsunade poussa un gros soupir et se leva. L’air songeur, sans avoir la tête à ce qu’elle faisait, elle suivit son habitude et commença par ouvrir un des tiroirs de son bureau, un grand tiroir au massif ventre de bois, qui auparavant contenait les dossiers financiers du village ; auparavant, parce que ce que Tsunade venait d’en sortir n’avait pas vraiment l’air d’un dossier financier, à moins que les finances n’aient soudainement pris un tour plus orienté vers l’alcool de riz. Une coupelle plus tard, elle s’était assise dans ses appartements.
Dans cette petite pièce modeste étaient accrochés au mur les portraits de 5 des plus grands shinobis que ce village ait jamais vu. De Shodai, son grand-père, à elle-même, en passant par Sandaime, son maître. Tous deux avaient du maîtriser quelque chose de bien pire qu’Akodo. Le jeune homme n’était pas un Jinchûriki, il n’était pas aussi dangereux, mais il n’en restait pas moins problématique. Elle n’avait plus à s’inquiéter au sujet de Naruto, et ce depuis près de 3 ans maintenant. A présent il fallait se soucier de ce qui allait advenir du jeune Asano.
Tsunade poussa un grand soupir : des ennuis ? Trois fois rien pour l'instant, mais sûrement un paquet en perspective...