Publié : sam. 19 nov. 2005, 23:16
merci à tous ! vous n'allez pas le croire : un autre chapitre ! muahahah bon j'avoue il est court et plutôt transitoire mais il donne des pistes sur l'intrigue
Chapitre XVII
Aveugle
Un silence stupéfait suivit cette déclaration. Ils s’étaient attendus à tout. A tout. Sauf à ça. On aurait presque pu leur annoncer qu’ils étaient finalement bel et bien morts dans l’attaque et qu’ils se trouvaient actuellement dans une sorte de Paradis qu’ils n’auraient pas été surpris plus que cela. Mais cela… ça impliquait beaucoup trop de choses qu’ils ne voulaient pas croire. Naruto fut le premier à réagir.
- Quoi ?
- Ame n’a jamais eu d’intentions belliqueuses envers Suna, répéta Hisa. C’est pour ça que je ne…
- Qu’en savez-vous ? coupa violemment Témari.
La jeune ANBU se redressa, ses yeux bleus brillant soudain d’une lueur inquiétante.
- Tout simplement parce que je suis d’Ame. Capitaine en chef des unités d’ANBU du village. Je suis donc bien placée pour vous parler des stratégies diplomatiques qui y ont cours.
Nouveau silence, puis Témari reprit la parole.
- C’est impossible, déclara-t-elle.
Hisa se tourna vers elle.
- Pardon ? demanda-t-elle d’un ton poli.
- Jin-sama a montré à Kakashi un message de menace venant d’Ame. Il a reconnu l’écriture de votre Kage.
- Jamais un tel message n’a été envoyé, répliqua Hisa, catégorique.
- Je peux pourtant vous garantir que cette écriture était bien la sienne. Mon Sharingan me le permet.
Hisa fronça les sourcils. Une ride contrariété apparut sur son front.
- Je ne comprends pas. Peut-être était-ce un faux…
- Ou peut-être que ce Jin nous a roulés ! s’écria Naruto. Il nous a fait croire qu’Ame allait attaquer et nous a envoyé droit sur ces mercenaires cinglés pour nous faire la peau !
- Il ne nous aurait jamais appelés à l’aide pour nous tuer ensuite, fit Kakashi qui semblait plus penser à voix haute qu’autre chose. C’est ridicule.
- Et d’ailleurs, ajouta Témari, j’ai été envoyée avec vous. En tant que citoyenne de Suna et sœur du Kazekage, je pense pouvoir dire qu’il serait mal vu de me faire tuer.
- Mmm, murmura Kakashi. Mais il y a quand même quelque chose qui cloche. Jin connaissait certainement les dangers de la route.
- Donc il était sûrement au courant pour les mercenaires…
- C’est fort possible, approuva Hisa. Ils sont assez connus et leurs armes sont atypiques.
- Pourtant, reprit Kakashi, il n’a rien dit. Donc soit il nous jugeait capable d’en venir à bout…
- Soit il voulait nous faire tuer, compléta Naruto.
- Mais non…
- Tu crois que ça m’amuse de penser ça ? Et puis si tu y réfléchis, si on considère que Jin a voulu nous écarter pour prendre le pouvoir, te faire assassiner est logique : en tant que sœur du Kazekage, tu pourrais…
- Stop ! coupa Témari. Tu divagues ! Jamais Jin-sama ne ferait cela.
- Tu es trop confiante.
- C’est toi qui me dis ça ?
- Ça n’a tout de même pas de sens, dit Kakashi en secouant la tête, comme pour se convaincre lui-même qu’il faisait fausse route. Pourquoi aurait-il fait ça alors que…
- Alors que quoi ? demanda Témari qui sentait venir la révélation désagréable.
Et effectivement, ça ne loupa pas.
- Alors que Jin m’a confié le rouleau de techniques secrètes de Suna soit disant pour le protéger d’une attaque future d’Ame.
Il y eut un nouveau silence. Naruto cligna des yeux d’un air assez bête, essayant d’intégrer la nouvelle. Hisa haussa les sourcils. Mais Témari explosa littéralement.
- QUOI ??
- Tu as bien entendu.
- TU VEUX DIRE QUE DEPUIS LE DEBUT TU L’AS ET…
- S’il vous plait ! protesta Hisa. Ne criez pas ! Vous allez réveiller votre amie.
- Trop tard, marmonna une voix endormie.
Sur son lit, Sakura venait de se redresser avec une grimace.
- Merci pour le réveil, Témari-san. Elle regarda autour d’elle, perplexe. Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ? Et c’est qui elle ?
Kakashi lui expliqua rapidement la situation. Sakura ne parut pas surprise d’apprendre que son sensei trimballait le rouleau de Suna depuis le début. Par commodité, le Jounin mit cela sur le compte de la fatigue. Mais Témari elle, n’avait toujours pas digéré la nouvelle.
- Je n’arrive pas à croire que tu n’aies rien dit ! cria-t-elle.
- Jin m’a demandé de garder le secret. Et je ne savais pas que tu viendrais avec nous à ce moment là.
- Tu aurais quand même pu m’en parler après !
- Mais réfléchis un peu ! intervint Naruto. Pourquoi nous confier ce rouleau, soit disant pour le protéger, alors qu’il savait qu’Ame n’attaquerait pas ? Et pourquoi refuser de nous mettre, toi, moi et Sakura, au courant ? Tu trouves pas ça louche ?
- Ah ça y est ! Vous recommencez à dire que Jin-sama est un traître.
- Avoue que c’est étrange quand même.
- Je suis sûre qu’il y a une explication logique.
- En tous les cas, reprit Kakashi, la réponse est à Suna. Il faut y retourner.
Naruto soupira.
- Quand je pense à tous les kilomètres qu’on a parcourus pour rien…
- Vachement pertinent comme remarque, ricana Sakura.
- Oh ça va. Ça te perturbe pas plus que ça de penser que Jin a voulu nous tuer par mercenaires interposés ?
Témari leva les yeux au ciel.
- N’importe quoi.
- Hisa, intervint de nouveau Kakashi, d’après vous, risquons-nous de retomber sur ces mercenaires si nous partons demain ?
- Pas si quelqu’un de mon équipe vous accompagne. Nous les traquons depuis un moment et ils nous redoutent, tout comme nous les craignons. On évite donc les affrontements au maximum.
- Une sorte de dissuasion mutuelle en somme.
- Si vous voulez.
- Vous pourriez nous filer quelqu’un ?
- Je vais me renseigner auprès de mes hommes tout de suite.
Elle se leva et quitta la pièce. Naruto regarda la porte quelques secondes puis se tourna vers Kakashi.
- Vous iriez bien ensemble, Kakashi-sensei…
Le Jounin ferma les yeux, consterné.
- T’as rien de plus intelligent à dire ? répondit Sakura.
- Oh ça va, toi. J’essayais de détendre l’atmosphère, c’est tout.
- T’es vraiment con.
- Quoi ?
L’amusement disparut instantanément des yeux de Naruto.
- Répète ?
- Eh oh, intervint – une fois de plus- Kakashi. On se calme tous les deux. Vous trouvez que c’est le moment ?
Les deux jeunes se jaugèrent un instant du regard puis se détendirent. Mais Kakashi sentit l’inquiétude l’envahir de nouveau. Depuis quelques jours, Sakura se comportait étrangement. Ce n’était vraiment pas son genre de provoquer des disputes ou d’insulter Naruto pour qui, de toutes évidences, elle ressentait des choses de plus en plus fortes. Pour tout dire, son attitude lui rappelait assez celle de Témari. Etait-ce lié ? Et si oui, quelle conclusion en tirer ? Les cauchemars y étaient-ils pour quelque chose ? Et où était celui qui apparemment les provoquait ?
- Kakashi-sensei ?
Il leva les yeux. Sakura le dévisageait avec inquiétude. Ses yeux étaient étrangement brillants.
- Mmm ?
- Vous… vous ne croyez quand même que nous avons été envoyés ici pour êtres tués ?
Il soupira. Les yeux verts de Sakura lui donnaient le tournis.
- Je ne sais pas. Je sais plus.
Naruto et Témari échangèrent un regard inquiet. Voir Kakashi aussi perdu ne les rassurait pas vraiment. Le jeune homme soupira.
Quelle galère… Mission à la con ! J’espère que tout va bien pour les autres.
Mal. Il avait mal. Il ne parvenait à penser à rien d’autre. Ses yeux lui brûlaient. Tellement mal. Sa tête était lourde, comme remplie de plomb en fusion. C’était insupportable. Il ne pouvait pas bouger. Trop engourdi. Sa bouche était sèche. Il avait soif. Il aurait pu boire ses larmes. Des larmes de souffrance, des larmes de désespoir. Le problème, c’est qu’il n’arrivait pas à pleurer.
Il avait l’impression d’avoir basculé dans un gouffre noir sans fond. Un gouffre à vous en donner le vertige. Et toutes ses pensées semblaient voltiger autour de lui dans un désordre indescriptible, soufflées par ce courant d’air glacé. Il avait l’impression de glisser vers le vide sans rien pour se raccrocher. Il n’arrivait pas à penser. Il avait trop mal. Trop peur. Qu’allait-on faire de lui à présent ?
Il battit des paupières mais ne vit rien d’autre que des ténèbres insondables. Il pensa vaguement à son chakra et tenta de le concentrer dans ses yeux. Mais rien n’y fit. L’obscurité resta là. Mal. Tellement mal.
Pourquoi… pourquoi ça marche pas ?
Il réessaya, encore et encore. Sans les signes. Avec les signes. En se concentrant. Sans se concentrer, chaque fois un peu plus talonné par la peur. Il n’avait jamais eu peur du noir. Jamais. Mais peut-être était-ce parce que dans sa famille, le noir n’existait pas. Ils voyaient tout. Le chakra, les mouvements, les animaux, les personnes et parfois les sentiments. Tout, ils pouvaient presque tout voir. Et à cause de cela, ils ignoraient la notion d’obscurité matérielle. Mais là, alors qu’il ne parvenait pas à voir, et parce qu’il commençait à comprendre, il sentait l’épouvante retourner son estomac, le serrer à l’étouffer et briser ses résistances. Un cri de détresse s’échappa de ses lèvres. Jamais encore il n’avait ressenti une telle peur. Il lui sembla entendre des voix près de lui. A défaut de voir, il se concentra sur les sons. Des voix d’hommes. Tout près.
- Alors ?
- La transplantation s’est bien passée. C’est un acte médical courant.
- Comment va-t-il ?
- On aurait dit un enfant. Il était émerveillé. Maintenant, il faut qu’il apprenne à contrôler cet œil.
- Et le Hyuuga ?
- Affaibli. Et probablement très affecté. Il ne posera pas de problème.
- Parfait. Dis à Sagara de venir me voir pour le…
A partir de là, il n’écouta plus. Ses paupières se mirent cligner frénétiquement. Une nausée lui monta à la bouche et dans un sursaut, il se pencha sur le côté pour vomir. Alors c’était bien cela. Sa bouche se crispa d’horreur. Lui, Hyuuga Néji, il était aveugle.
Chapitre XVII
Aveugle
Un silence stupéfait suivit cette déclaration. Ils s’étaient attendus à tout. A tout. Sauf à ça. On aurait presque pu leur annoncer qu’ils étaient finalement bel et bien morts dans l’attaque et qu’ils se trouvaient actuellement dans une sorte de Paradis qu’ils n’auraient pas été surpris plus que cela. Mais cela… ça impliquait beaucoup trop de choses qu’ils ne voulaient pas croire. Naruto fut le premier à réagir.
- Quoi ?
- Ame n’a jamais eu d’intentions belliqueuses envers Suna, répéta Hisa. C’est pour ça que je ne…
- Qu’en savez-vous ? coupa violemment Témari.
La jeune ANBU se redressa, ses yeux bleus brillant soudain d’une lueur inquiétante.
- Tout simplement parce que je suis d’Ame. Capitaine en chef des unités d’ANBU du village. Je suis donc bien placée pour vous parler des stratégies diplomatiques qui y ont cours.
Nouveau silence, puis Témari reprit la parole.
- C’est impossible, déclara-t-elle.
Hisa se tourna vers elle.
- Pardon ? demanda-t-elle d’un ton poli.
- Jin-sama a montré à Kakashi un message de menace venant d’Ame. Il a reconnu l’écriture de votre Kage.
- Jamais un tel message n’a été envoyé, répliqua Hisa, catégorique.
- Je peux pourtant vous garantir que cette écriture était bien la sienne. Mon Sharingan me le permet.
Hisa fronça les sourcils. Une ride contrariété apparut sur son front.
- Je ne comprends pas. Peut-être était-ce un faux…
- Ou peut-être que ce Jin nous a roulés ! s’écria Naruto. Il nous a fait croire qu’Ame allait attaquer et nous a envoyé droit sur ces mercenaires cinglés pour nous faire la peau !
- Il ne nous aurait jamais appelés à l’aide pour nous tuer ensuite, fit Kakashi qui semblait plus penser à voix haute qu’autre chose. C’est ridicule.
- Et d’ailleurs, ajouta Témari, j’ai été envoyée avec vous. En tant que citoyenne de Suna et sœur du Kazekage, je pense pouvoir dire qu’il serait mal vu de me faire tuer.
- Mmm, murmura Kakashi. Mais il y a quand même quelque chose qui cloche. Jin connaissait certainement les dangers de la route.
- Donc il était sûrement au courant pour les mercenaires…
- C’est fort possible, approuva Hisa. Ils sont assez connus et leurs armes sont atypiques.
- Pourtant, reprit Kakashi, il n’a rien dit. Donc soit il nous jugeait capable d’en venir à bout…
- Soit il voulait nous faire tuer, compléta Naruto.
- Mais non…
- Tu crois que ça m’amuse de penser ça ? Et puis si tu y réfléchis, si on considère que Jin a voulu nous écarter pour prendre le pouvoir, te faire assassiner est logique : en tant que sœur du Kazekage, tu pourrais…
- Stop ! coupa Témari. Tu divagues ! Jamais Jin-sama ne ferait cela.
- Tu es trop confiante.
- C’est toi qui me dis ça ?
- Ça n’a tout de même pas de sens, dit Kakashi en secouant la tête, comme pour se convaincre lui-même qu’il faisait fausse route. Pourquoi aurait-il fait ça alors que…
- Alors que quoi ? demanda Témari qui sentait venir la révélation désagréable.
Et effectivement, ça ne loupa pas.
- Alors que Jin m’a confié le rouleau de techniques secrètes de Suna soit disant pour le protéger d’une attaque future d’Ame.
Il y eut un nouveau silence. Naruto cligna des yeux d’un air assez bête, essayant d’intégrer la nouvelle. Hisa haussa les sourcils. Mais Témari explosa littéralement.
- QUOI ??
- Tu as bien entendu.
- TU VEUX DIRE QUE DEPUIS LE DEBUT TU L’AS ET…
- S’il vous plait ! protesta Hisa. Ne criez pas ! Vous allez réveiller votre amie.
- Trop tard, marmonna une voix endormie.
Sur son lit, Sakura venait de se redresser avec une grimace.
- Merci pour le réveil, Témari-san. Elle regarda autour d’elle, perplexe. Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ? Et c’est qui elle ?
Kakashi lui expliqua rapidement la situation. Sakura ne parut pas surprise d’apprendre que son sensei trimballait le rouleau de Suna depuis le début. Par commodité, le Jounin mit cela sur le compte de la fatigue. Mais Témari elle, n’avait toujours pas digéré la nouvelle.
- Je n’arrive pas à croire que tu n’aies rien dit ! cria-t-elle.
- Jin m’a demandé de garder le secret. Et je ne savais pas que tu viendrais avec nous à ce moment là.
- Tu aurais quand même pu m’en parler après !
- Mais réfléchis un peu ! intervint Naruto. Pourquoi nous confier ce rouleau, soit disant pour le protéger, alors qu’il savait qu’Ame n’attaquerait pas ? Et pourquoi refuser de nous mettre, toi, moi et Sakura, au courant ? Tu trouves pas ça louche ?
- Ah ça y est ! Vous recommencez à dire que Jin-sama est un traître.
- Avoue que c’est étrange quand même.
- Je suis sûre qu’il y a une explication logique.
- En tous les cas, reprit Kakashi, la réponse est à Suna. Il faut y retourner.
Naruto soupira.
- Quand je pense à tous les kilomètres qu’on a parcourus pour rien…
- Vachement pertinent comme remarque, ricana Sakura.
- Oh ça va. Ça te perturbe pas plus que ça de penser que Jin a voulu nous tuer par mercenaires interposés ?
Témari leva les yeux au ciel.
- N’importe quoi.
- Hisa, intervint de nouveau Kakashi, d’après vous, risquons-nous de retomber sur ces mercenaires si nous partons demain ?
- Pas si quelqu’un de mon équipe vous accompagne. Nous les traquons depuis un moment et ils nous redoutent, tout comme nous les craignons. On évite donc les affrontements au maximum.
- Une sorte de dissuasion mutuelle en somme.
- Si vous voulez.
- Vous pourriez nous filer quelqu’un ?
- Je vais me renseigner auprès de mes hommes tout de suite.
Elle se leva et quitta la pièce. Naruto regarda la porte quelques secondes puis se tourna vers Kakashi.
- Vous iriez bien ensemble, Kakashi-sensei…
Le Jounin ferma les yeux, consterné.
- T’as rien de plus intelligent à dire ? répondit Sakura.
- Oh ça va, toi. J’essayais de détendre l’atmosphère, c’est tout.
- T’es vraiment con.
- Quoi ?
L’amusement disparut instantanément des yeux de Naruto.
- Répète ?
- Eh oh, intervint – une fois de plus- Kakashi. On se calme tous les deux. Vous trouvez que c’est le moment ?
Les deux jeunes se jaugèrent un instant du regard puis se détendirent. Mais Kakashi sentit l’inquiétude l’envahir de nouveau. Depuis quelques jours, Sakura se comportait étrangement. Ce n’était vraiment pas son genre de provoquer des disputes ou d’insulter Naruto pour qui, de toutes évidences, elle ressentait des choses de plus en plus fortes. Pour tout dire, son attitude lui rappelait assez celle de Témari. Etait-ce lié ? Et si oui, quelle conclusion en tirer ? Les cauchemars y étaient-ils pour quelque chose ? Et où était celui qui apparemment les provoquait ?
- Kakashi-sensei ?
Il leva les yeux. Sakura le dévisageait avec inquiétude. Ses yeux étaient étrangement brillants.
- Mmm ?
- Vous… vous ne croyez quand même que nous avons été envoyés ici pour êtres tués ?
Il soupira. Les yeux verts de Sakura lui donnaient le tournis.
- Je ne sais pas. Je sais plus.
Naruto et Témari échangèrent un regard inquiet. Voir Kakashi aussi perdu ne les rassurait pas vraiment. Le jeune homme soupira.
Quelle galère… Mission à la con ! J’espère que tout va bien pour les autres.
Mal. Il avait mal. Il ne parvenait à penser à rien d’autre. Ses yeux lui brûlaient. Tellement mal. Sa tête était lourde, comme remplie de plomb en fusion. C’était insupportable. Il ne pouvait pas bouger. Trop engourdi. Sa bouche était sèche. Il avait soif. Il aurait pu boire ses larmes. Des larmes de souffrance, des larmes de désespoir. Le problème, c’est qu’il n’arrivait pas à pleurer.
Il avait l’impression d’avoir basculé dans un gouffre noir sans fond. Un gouffre à vous en donner le vertige. Et toutes ses pensées semblaient voltiger autour de lui dans un désordre indescriptible, soufflées par ce courant d’air glacé. Il avait l’impression de glisser vers le vide sans rien pour se raccrocher. Il n’arrivait pas à penser. Il avait trop mal. Trop peur. Qu’allait-on faire de lui à présent ?
Il battit des paupières mais ne vit rien d’autre que des ténèbres insondables. Il pensa vaguement à son chakra et tenta de le concentrer dans ses yeux. Mais rien n’y fit. L’obscurité resta là. Mal. Tellement mal.
Pourquoi… pourquoi ça marche pas ?
Il réessaya, encore et encore. Sans les signes. Avec les signes. En se concentrant. Sans se concentrer, chaque fois un peu plus talonné par la peur. Il n’avait jamais eu peur du noir. Jamais. Mais peut-être était-ce parce que dans sa famille, le noir n’existait pas. Ils voyaient tout. Le chakra, les mouvements, les animaux, les personnes et parfois les sentiments. Tout, ils pouvaient presque tout voir. Et à cause de cela, ils ignoraient la notion d’obscurité matérielle. Mais là, alors qu’il ne parvenait pas à voir, et parce qu’il commençait à comprendre, il sentait l’épouvante retourner son estomac, le serrer à l’étouffer et briser ses résistances. Un cri de détresse s’échappa de ses lèvres. Jamais encore il n’avait ressenti une telle peur. Il lui sembla entendre des voix près de lui. A défaut de voir, il se concentra sur les sons. Des voix d’hommes. Tout près.
- Alors ?
- La transplantation s’est bien passée. C’est un acte médical courant.
- Comment va-t-il ?
- On aurait dit un enfant. Il était émerveillé. Maintenant, il faut qu’il apprenne à contrôler cet œil.
- Et le Hyuuga ?
- Affaibli. Et probablement très affecté. Il ne posera pas de problème.
- Parfait. Dis à Sagara de venir me voir pour le…
A partir de là, il n’écouta plus. Ses paupières se mirent cligner frénétiquement. Une nausée lui monta à la bouche et dans un sursaut, il se pencha sur le côté pour vomir. Alors c’était bien cela. Sa bouche se crispa d’horreur. Lui, Hyuuga Néji, il était aveugle.