ce que ça veut dire ?? que c'est moi qui ai la clé de l'énigme, mouahahaha ! hum hum la suite ^^ elle est pas très gaie mais c'est aussi le retour de Tashiya
Chapitre IV
Séquelles
Le lendemain, quand Sakura ouvrit les yeux, elle les referma avec un grognement. Quelle nuit ! Il régnait à l’hôpital de Suna une effervescence bien supérieure à celle de Konoha. Les blessés et les morts avaient afflué à un rythme effréné toute la journée. Apparemment, le village avait du mal à se remettre de l’enlèvement du Kazekage. Ça rappelait de mauvais souvenirs. Et d’après ce qu’elle avait entendu, les autres villages et peuples avoisinants en profitaient pour faire grimper la tension diplomatique et faire valoir leur suprématie militaire. De nombreux ninjas de Suna revenaient blessés de missions pourtant sans grande importance en zones sensibles. Le Conseil était désorienté. Face à cette situation totalement nouvelle pour eux – et c’est là que l’on se rendait compte du sentiment de sécurité que Gaara avait réussi à instaurer – les villageois ne savaient pas comment réagir. Désemparés. Suna était désemparée. Fallait-il partir à la recherche de leur chef ? Fallait-il en élire un nouveau ? Les avis étaient divers mais devant le danger que suscitait chacun d’entre eux, ils pariaient tout sur l’aide de Konoha.
C’est facile de compter sur les autres pour résoudre ses problèmes, songeait Sakura avec amertume tandis qu’elle se retournait dans son lit. Comme ça, si jamais il y a un pépin, c’est chez les autres qu’on compte les morts !
Et des morts, il risquait fort d’y en avoir au cours des prochains jours. Comment pourrait-il en être autrement ? Naruto, Kakashi-sensei et elle se lanceraient bientôt à la poursuite de l’Akatsuki ; et il y avait fort à parier qu’ils ne reviendraient pas tous. Ou qu’ils ne reviendraient pas tout court. La mort. C’était tout ce qui les attendait. Et puis après tout, peut-être que ce serait mieux comme ça…
Sakura soupira. Elle se sentait comme déconnectée du monde. Plus rien ne la touchait. Elle était devenue amère, pessimiste, agissait comme à regret. La vie, la mort, ça lui était égal. Sa raison de vivre, elle l’avait perdue à l’instant même où elle avait compris qu’il ne reviendrait jamais. Et parce qu’au contraire Naruto en avait trouvé une autre qu’elle depuis qu’il sortait avec Hinata, elle se sentait plus seule que jamais. Elle fourra son visage dans son oreiller. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ?
A sa grande exaspération, quelque chose d’humide roula sur sa joue. Une larme. Elle serra les poings. Elle s’était pourtant jurée de ne plus jamais pleurer, de ne plus se lamenter sur son sort ; en somme, de ne plus ressembler à la gamine futile et misérable qu’elle avait été. Et voilà qu’elle recommençait à se comporter en nunuche. Ne pouvait-on donc jamais changer ? Les caractères restaient-ils figés pour toujours ? Resterait-elle à jamais une fille incapable de fermeté ? Non. Non et non ! Il suffisait de regarder Gaara ; chez lui, le changement avait été spectaculaire. Mais c’était surtout parce qu’il l’avait voulu et qu’il avait travaillé pour obtenir ce résultat. Et si elle voulait qu’il en soit de même pour elle, il fallait qu’elle se secoue.
Elle se rappela alors qu’elle devait aller vérifier l’état de Kankuro. A priori, il n’y avait plus aucun risque mais mieux valait s’en assurer. Elle se leva avec lenteur et alla prendre sa douche. L’eau fraîche lui revigora l’esprit. Ragaillardie, elle s’habilla vite et sortit. Mais en longeant le couloir, elle entendit un bruit dans l’une des chambres et s’arrêta. Ce n’était pas un bruit, c’était… une voix. Une voix d’homme. Elle fronça les sourcils, mi inquiète mi perplexe.
Une voix d’homme dans la chambre de Témari ??
Un voleur ? Un voyeur ? Ou un assassin ? La panique la saisit. Elle s’apprêtait à défoncer la porte d’un coup d’épaule quand il lui vint à l’esprit qu’elle s’emballait peut-être un peu vite. Alors, approchant sa main de la porte, elle toqua.
Kakashi ouvrit un œil fatigué. Pour tout dire, il n’avait pas beaucoup dormi : au mieux avait-il fermé les yeux une heure. Après avoir regardé Témari s’endormir, il avait retourné son rêve dans tous les sens, cherchant une explication qui hélas, ne vint pas. Et quand il déposa les armes, son cerveau surchauffé eut bien du mal à se détendre. Il se leva lentement et étira ses membres ankylosés. Puis il regarda vers la lumière qui filtrait à travers les épais rideaux. Il devait être à peu près sept heures. Il était plus que temps qu’il reparte. Par acquis de conscience, il jeta un dernier coup d’œil vers Témari qui dormait toujours et se figea malgré lui.
- Wow…
Les draps complètement rejetés sur le côté, la jeune femme apparaissait dans toute la pureté de ses formes. Une des bretelles de sa chemise de nuit avait glissé de son épaule. Ses boucles blondes tombaient avec grâce sur son visage détendu. Ses cuisses étaient à peine couvertes par le bas du tissu léger. En contemplant ce corps à la peau laiteuse et aux muscles souples, Kakashi déglutit avec difficulté et eut toutes les peines du monde à détourner son regard. Non pas qu’il ait pris un plaisir certain à contempler Témari (quoique…) mais c’était un aspect d’elle qu’il n’avait jamais vu (le contraire aurait été alarmant) et dont il n’avait jamais soupçonné l’existence. Si calme, si jolie…
Mais qu’est-ce qui m’arrive ?? songea le Jounin éberlué par l’allure que ses pensées prenaient. Je déraille complètement !
Trois coups frappés à la porte suivis d’un grognement de Témari le convinrent de prendre la poudre d’escampette. Il plaça précipitamment ses mains et disparut dans un souffle. Une fraction de seconde plus tard, la porte s’ouvrait et Sakura entrait. Balayant la chambre du regard, elle fronça les sourcils avant de hausser les épaules et se dirigea vers le lit de Témari.
- Témari-san, murmura-t-elle en la secouant doucement. Témari-san, réveille-toi.
La ninja du sable s’agita un peu puis se dressa sur son lit dans un sursaut.
- Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Du calme, du calme ! Tout va bien ne t’inquiète pas. Je venais juste te dire que je vais voir Kankuro. Ça te dit de venir avec moi ?
Témari se frotta les yeux. Les battements de son cœur s’apaisèrent doucement. Lentement, les souvenirs de la nuit passée lui revinrent. Elle jeta malgré elle un regard anxieux vers la porte. Apparemment, Kakashi était parti. Elle soupira intérieurement de soulagement.
La tête de Sakura si elle avait trouvé son sensei dans ma chambre !
Elle hocha la tête.
- D’accord. Je viens, donne-moi cinq minutes. Ou plutôt non. Vas-y, je te rejoindrai.
- Très bien, comme tu veux.
Sakura se leva et sortit. Mais au moment de fermer la porte, elle se retourna.
- Témari-san, tu es sûre que tout va bien ?
La jeune femme lui fit un clin d’œil.
- Pas de soucis.
- Aaaah !!
Dans un sursaut, Naruto se dressa sur son lit, tendant devant lui sa main droite comme pour saisir quelque chose ; ou quelqu’un. La respiration haletante, il resta un long moment sans bouger, puis ses yeux clignèrent et sa main retomba lentement, le vide sifflant entre ses doigts. Peu à peu, ses pensées se mirent en place, et il se souvint. Il était à Suna. Il était arrivé la veille avec Témari, Sakura et Kakashi-sensei. Sakura avait soigné Kankuro. Kakashi-sensei s’était fait agressé par une vieille folle à qui Naruto avait manqué de casser la figure. Mais il ne l’avait pas fait. Pas le droit ; pas le cœur ; pas nécessaire. Le reste de la journée s’était passé en discussion sur la décision à prendre quant à l’Akatsuki. Il avait écouté sans écouter vraiment. Les discussions ne l’intéressaient pas. Il était ninja ; il était là pour exécuter les ordres, pas pour prendre les décisions. Il ne voulait pas prendre de décisions. Il ne voulait plus. Il subissait encore, tout comme beaucoup d’autres, les séquelles de la dernière fois. Et il ne voulait plus prendre le risque. La douleur d’avoir causé la perte de quelqu’un de cher le brisait chaque jour un peu plus. Il aurait voulu l’oublier. Ne plus jamais la ressentir. Mais c’était impossible. Alors il attendait. Il attendait les ordres. Et quand quelque chose aurait été décidé, il pourrait enfin faire quelque chose d’utile. Rester ici sans rien faire le rendait fou. Il fallait qu’il fasse quelque chose. N’importe quoi ! Mais en attendant… en attendant l’étau de malaise et de regret broyait son estomac plus douloureusement à chaque minute. Un nuage épais et gonflé de pluie semblait avoir élu domicile dans son cœur et son âme. Chaque seconde qui passait rendait son chagrin plus lourd. Jamais il n’avait senti aussi vivement la vanité de l’existence humaine. Vivre. Combattre. Souffrir. Encaisser. Eventuellement être heureux et encore, pas longtemps. Et mourir. Plus ou moins sereinement.
Il baissa la tête. Il aurait voulu qu’Hinata soit là. Près d’elle, tout reprenait du sens, tout était beau. Près d’elle, il était heureux. Seulement voilà, elle n’était pas là et il fallait bien qu’il fasse avec. Il se leva lentement, prit sa douche et s’habilla. Puis il sortit. Dans le couloir, il croisa Kakashi qui manifestement n’avait pas beaucoup dormi et le rejoignit en silence. Le Jounin lui jeta un regard en coin.
- Tout va bien, Naruto ?
J’ai l’impression qu’il a aussi bien dormi que moi.
- Pas de soucis, répondit le jeune garçon toutefois sans grand enthousiasme. Et vous ? Bien dormi ?
- A merveille.
Tu parles...
- Et où est Sakura ?
- A l’hôpital avec Témari.
- Ah d’accord.
Silence.
- Kakashi-sensei…
- Mmm… ?
- On va bientôt partir sauver Gaara, hein ?
- Je ne sais pas, Naruto. On fera ce que le conseil de Suna décidera.
- Mais la Vieille nous a demandé de…
- Notre mission est d’aider Suna. Si le Conseil estime que ce n’est pas en sauvant Gaara qu’on les aidera, nous n’irons pas.
- Mais…
- Ecoute Naruto, ça ne me plait pas plus qu’à toi mais c’est comme ça. On doit obéir à ce qu’on nous demandera de faire.
Naruto baissa la tête, encore plus déprimé. Il détestait se sentir inutile, n’avoir rien à faire, être impuissant. Pendant qu’il restait ici, dieu seul savait ce que Gaara était en train de subir.
- J’en ai marre. Marre d’être un outil.
Le pas de Kakashi ralentit imperceptiblement.
- Je voudrais faire un peu ce que je veux. Aider qui je veux sans qu’on me prenne la tête. Je veux diriger ma vie, c’est tout…
- Je sais.
- … franchement, est-ce que c’est trop demandé ?
Kakashi ferma les yeux.
- Peut-être bien.
-
Alors, quelles nouvelles ?
- Hatake Kakashi et les gamins sont arrivés à Suna. Tout porte à croire qu’ils vont bientôt partir à la poursuite de Sasori et Deidera pour remonter jusqu’ici.
- Il faut les retenir autant que possible là-bas. Dis à Akane et Kemuri d’appliquer le plan.
- Entendu. Je les préviens.
Devant les grandes portes de Konoha, Gaï et ses trois élèves se préparaient au départ. Le Jounin vérifia une dernière fois son équipement puis se redressa :
- Lee, Néji, Tenten, vous êtes prêts ?
- Oui Gaï-sensei, répondit aussitôt Lee.
Tenten hocha la tête mais à côté d’elle, le visage tourné vers Konoha, Néji resta silencieux. Un pli était apparu au milieu de son front et une légère inquiétude luisait dans ses grands yeux blancs. Lee eut un léger sourire mais Gaï fronça les sourcils.
- Néji ?
Le jeune homme se tourna vers son sensei.
- Oui ?
- Tout va bien ?
- Oui, répondit-il d’une voix pourtant maussade avant de se retourner vers le village.
Tenten s’approcha et posa une main sur son épaule.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle du ton voilé et tendre qu’elle employait pour s’adresser à son ami. Tu sembles nerveux…
- Ça va, répondit Néji, un air buté qui voulait tout dire sur son visage lisse. Y a rien.
- Tu me prends pour une bille ? Je suis pas bête, tu sais.
Néji fit claquer sa langue avec impatience. Manifestement, il devait se maîtriser pour ne pas crier.
- Je sais que tu fais ça dans une bonne intention mais ce n’est pas la peine. Merci.
Et il lui tourna le dos. Un peu peinée, Tenten recula et leva les bras d’un air perplexe en direction de Lee.
- Vas-y toi.
Lee hocha la tête et alla rejoindre le jeune Hyuuga. En réalité, il savait parfaitement ce qui se passait dans la tête de Néji. Tous les deux s’étaient considérablement rapprochés ; ils se parlaient plus, s’encourageaient mutuellement et se confiaient pratiquement tout. Dont…
- Elle est en retard, c’est ça ? murmura-t-il d’un ton malicieux à l’oreille de Néji.
- Oui, lui répondit l’autre d’une voix tendue. Sa mission aurait du prendre fin hier, j’ai demandé à Hokage-sama.
- Oh, carrément ! Tu te renseignes sur son emploi du temps ?
- Ce n’est pas drôle, Lee. Je suis inquiet. Tashiya n’est jamais en retard, d’habitude.
- C’est une dure à cuir, Néji. Je suis sûr que tout va bien pour elle. Cesse de t’inquiéter et…
Une explosion vers l’ouest suivie d’un grondement du sol lui coupa la parole. Gaï et Tenten laissèrent échapper un cri de surprise. Lee grogna et se rattrapa de justesse à son ami. Mais le visage de Néji s’illumina brusquement.
- Elle est rentrée !
- Ouais ben, dis lui d’être un peu plus discrète la prochaine fois, grommela Lee en époussetant les feuilles et la poussière qu’il avait dans les cheveux.
- J’y vais, fit Néji sans écouter. Toi, trouve une excuse et surtout, ne dis rien à Tenten.
Et il disparut.
- C’est drôle, fit Lee. Je ne me rappelle pas avoir donné mon accord ! Pfff…
Néji courut aussi vite qu’il put vers l’académie. S’il avait bien vu – et le contraire aurait été surprenant – elle y était. Ils se retrouvaient toujours là-bas. Et effectivement, lorsqu’il déboucha sur l’avenue qui longeait le bâtiment, il distingua au loin une mince silhouette reconnaissable à la couleur rouge vif de ses cheveux. Il accéléra sa course et lui fonça littéralement dessus. Mais au dernier moment, il la prit dans ses bras et la souleva, transporté de bonheur. Tashiya éclata de rire.
- Arrête abruti ! fit-elle en lui tapant gentiment sur la tête. Je pue la transpiration !
- Bof, c’est pas grave, j’ai l’habitude.
Furieuse, la jeune femme le frappa sur l’épaule. Souriant, Néji l’embrassa sur le front, la posa par terre et redevint sérieux.
- J’étais inquiet. Tu es en retard, que s’est-il passé ?
Tashiya pencha la tête sur le côté, attendrie.
- Tu sais que tu es craquant quand tu me fais ces yeux là ??
- Tashiya !
- Ça va, ça va ! Figure-toi que le ninja qui était censé nous guider pour le chemin du retour s’est perdu ! Du coup, on a mis un peu de temps à revenir. C’est con mais bon…
- Mouais.
Malgré tout, il se sentait soulagé. Il avait eu beau se raisonner, se dire que Tashiya savait très bien se battre, il n’avait que peu dormi et s’était rongé les sangs une bonne partie de la matinée. Il leva une main hésitante. Il ne se sentait jamais très à l’aise lorsqu’il s’agissait de faire des câlins. Tashiya s’en aperçut et soupira.
- T’es vraiment un empoté !
Elle prit sa main et l’appuya contre sa joue. Néji rougit violemment. Il n’aimait pas trop la brusquerie de son amie, mais devait s’avouer qu’il aurait bien aimé avoir un doigt de son audace. Finalement, prenant son courage à deux mains, il se pencha vers elle et l’embrassa doucement. Il sentit Tashiya se détendre d’un seul coup entre ses bras. Cela dura quelques secondes, plus il recula. Tashiya lui sourit d’un air approbateur.
- Tu fais des progrès, c’est bien.
Néji secoua la tête.
- Je dois y aller, Tashiya. Lee et Tenten m’attendent.
Les sourcils de la jeune femme se froncèrent immédiatement ce qui était mauvais signe. Instinctivement, Néji recula.
- Tu m’as pas dit que tu repartais en mission aujourd’hui…
- Ça a été décidé il y a une heure. Si tu étais rentrée hier, on aurait pu se voir un peu plus…
- Je t’ai dit pourquoi je…
- T’aurais du étudier le terrain avant de partir, ça t’aurait éviter des problèmes.
- C’est ça, ça va être ma faute maintenant.
Et croisant ses bras, elle détourna le regard d’un air boudeur. Néji se mordit les lèvres.
- Il faut que j’y aille…
Tashiya leva son regard tranchant.
- Eh ben vas-y ! T’attends quoi ?
Néji la dévisagea, peiné, mais afficha instantanément un visage impassible. Il ne voulait surtout pas lui donner la satisfaction de l’avoir blessé. Il se détourna et s’apprêtait à partir quand la voix de son amie frappa de nouveau ses oreilles.
- Eh !
Il se retourna et haussa un sourcil dédaigneux.
- Quoi ?
- T’as intérêt à ramener tes fesses ici très vite et en un seul morceau ! Sinon je viendrai te chercher moi-même par la peau du cul !
Néji réprima un éclat de rire et lui fit une grimace.
- Voilà qui va me stimuler un bon moment !
- J’espère bien !