drabbles ? topic général

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

R'iryh
Ninja de Légende
Messages : 5432
Inscription : jeu. 20 avr. 2006, 18:30
Localisation : Tout près d'Angers ^^

Message par R'iryh »

Elle fille la chaire de poule, parce que Sevee a bien retranscrit l'atmosphère qui suinte de Claymore.

'Drabble' (avec l'accent English :lol:) lu Sev' ^^

Une seule (ou deux :siffle:) chose a dire :
Ton 'near perfection'... J'aime ta façon de raconter tout ça.. J'ai toutes les images qui défilent dans ma tête, généralement signe d'absorption totale de lecture passionnée...

Bon sang, on s'y croirait, en plus, c'est exactement comme ça que j'imagine le recrutement des demoiselles... L'extra n°4 confirme d'ailleurs amplement ta vision des choses, eheh 8-)
(Mission n°1 accomplie... Plus qu'une... :mrgreen:)


Dans un autre registre, j'ai lu 'Festival de rêve' aussi...
Xoux a écrit :Les visages continuent de se teinter de marbrures illuminées.
:shock: , très jolie tournure...

En fait, moi aussi je trouve que t'es très observatrice (voir ce bondieu de fauteuil en section fanart), mais je sais pas vraiment pourquoi :lol:

Le passage après « Viens par-là, donne-moi ta main. » est tout simplement succulent de réalisme...
'Enough said'


(J'me trouve bien anglais ce soir >_>)
ImageImageImageImageImage
'Tain, y sont cool mes 'tits monstres :3
sevee
Chunnin
Messages : 607
Inscription : lun. 30 oct. 2006, 21:25
Localisation : sur le forum...

Message par sevee »

xoux a écrit :Entre temps, j'avais déjà décidé de faire une autre histoire courte. Chose faite. Seulement, elle fait 6,5 pages word. Est-ce que je la poste quand même dans ce topic, ou bien c'est trop gros et il faut que je fasse un topic particulier?
Ca dépend plutôt de la tournure de ton écrit : s'il est anecdotique, parodique, s'il suit un axe bien précis ou qu'il revient surtout sur les événements déjà connus, il y a de fortes chances que ce soit un drabble.

ex : dans le drabble sur Claymore, j'avais très peu d'inconnu. J'ai pratiquement rien inventé. Je regroupe tous les indices qu'on connaît sur Claymore pour mettre en avant et arriver à une seule idée : le fait qu'elles sont exploitées du début à la fin.

Festival de rêve est du même acabit : arriver à la chute, à un détail : Hinata qui se prend à rêver que Naruto lui prend la main, même si tu inventes un peu plus en créant un contexte, il y a néanmoins un fil conducteur unique et anecdotique.

A toi de voir si ton histoire est de cet ordre là. Enfin j'avoue que le nombre de lignes doit quand même jouer aussi, et avec près de 7 pages, ton récit peut tout aussi bien être considéré comme un One-shot, même s'il est drabble dans le fond^^


R'iryh, alias Mia Frye :lol: :
Ouais j'étais bien contente quand jai lu l'extra 4 de voir qu'il y avait effectivement peu d'élues à la fin de l'entraînement, comme j'avais imaginé^^

Et puis tu vois que t'as pas de souci pour formuler un commentaire^^ (et même super :grin: ). Il faudra que tu reviennes plus souvent en section fanfics :grin:
Image
xoux
Jounin
Messages : 2038
Inscription : lun. 24 avr. 2006, 21:42
Localisation : somewhere over the rainbow

Message par xoux »

Merci Sevee pour cette réponse!

J'ai donc deux drabbles, et un on shot, et si j'ai bien compris, les drabbles c'est ici, et les one shot c'est un topic spécial.

Voici déjà un drabble que j'ai fini hier soir. Je préviens c'est très court, et ça sert à rien. Mais j'ai trouvé ça marrant quand même ^^




Ramen pas ta fraise

« Ra-men ! Ra-men ! Ra-men ! »
Les mains croisées derrière la nuque, Naruto marche d’un bon pas. La fin du monde pourrait bien arriver, rien ne l’empêcherait d’aller si allègrement…
« Au restaurant de Ramens d’Ichiraku !!! »
Le jeune homme coiffé en pétard pousse la porte de l’échoppe aux délices tant convoités.
« Ah ! Naruto ! On peut dire que ça fait un moment qu’on ne t’a pas vu ! » l’accueille le boutiquier, un grand sourire fendant son visage.
« Votre meilleur client est là patron ! Faites sauter les nouilles ! »

Naruto s’attable. Il est tout seul aujourd’hui, mais rien ne pourrait lui gâcher son petit plaisir personnel. Ses ramens. Il attend, béat, qu’on lui porte le bol fumant pour lequel il est déjà en train de saliver.
« Rikka, voici le plus grand mangeur de ramens de tous les temps ! Naruto, je te présente Rikka, ma nièce. Je lui apprends les bases du métier. Un jour, le restaurant sera à elle. »
Cheveux noirs aux étonnants reflets acajous, œil malicieux, sourire intimidé, la jeune fille s’avance, le bol de ramens fumants entre ses mains tendues.
« C’est moi qui les ai faites ! J’ai fait du mieux que je peux, j’espère que ça vous plaira. Bon appétit ! »
Ses joues se teintent de rose. Il ne faudrait pas que son plat déplaise à l’expert en ramens qu’on vient de lui présenter.

Naruto dévisage un instant celle qui lui a préparé ses ramens et qui a mis un tel soin dans la préparation de son plat préféré. Puis son regard bleu descend sur le bol de nouilles, le fumet lui chatouille agréablement les narines. Il sait déjà qu’il va se régaler comme jamais auparavant. Ses yeux amoureux scrutent les ingrédients qui surnagent dans le bouillon. Le bol doit être chaud. On voit les mains de la jeune fille rougir. Naruto observe un instant les doigts frêles changer de couleur avec la température du bol. Il remonte le long des poignets délicats, étonnamment pâles si on les compare avec la teinte qu’ont prise les doigts. Il remonte le long du bras. Ses yeux se perdent dans les plis des coudes qui tendent si fièrement le bol à leur commanditaire. Ces coudes tendus qui compressent la poitrine de la jeune cuisinière, faisant naître des formes appétissantes que l’épaisseur de la toile du tablier ne parvient pas à masquer.

Un filet de bave coule de la bouche entrouverte de Naruto.

Il a à peine le temps de voir les coudes tendus se plier, la main délicate poser attentivement le bol sur le comptoir, l’autre main plier ses doigts et se tendre en sa direction…

« Baaaang ! »

Il vient de se prendre un coup de poing phénoménal en plein dans la figure. Il en est tombé de son tabouret.
« Et si jamais tu recommences, j’y mettrais les deux mains au lieu de sauver tes ramens ! »
Rikka tourne des talons, réajuste son tablier et, la mine pincée, se dirige vers l’arrière boutique, pour regagner les cuisines.

Naruto le sait. Il l’a su au moment même où il a senti l’odeur des ramens offertes. Malgré l’énorme hématome qui déforme sa joue et décore son visage de ses dégradés violacés, il sourit d’un air bête. Il vient de rencontrer la femme de sa vie.
Image
The FFNPA's Raaly fan!
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

Pff, je suis a la ramasse, j'ai lu presque aucuns de tes écrits, Xoux...
Mais ce dernier petit drabble est excellent et très bien écrit. Naruto aime les filles qui le tappent... ^^


Changement radical de ton avec une idée qui m'est venue en début de semaine pendant une période d'insomnie.

Attention, si vous n'êtes pas à jours dans les scans ça n'aura pas grand sens pour vous.
Et pour mémoire
, Tenzô (alias Yamato) est un clone du premier Hokade créé par les bons soints de notre ami Orochimaru. On en sait pas beaucoup plus. Le nom Kashiwa est de moi, tiré d'un autre projet de fic.
Quand à Madara, c'est le fondateur du clan Uchiha, dont la statut fait face à celle du Premier Hokage à la Vallée de la fin. Il n'est pas dit explicitement qu'il ait tué ce dernier (il est censé avoir perdu a la Vallée de la Fin, mais vu qu'il est toujours vivant et que l'Hokage non on est en droit de se poser des questions), mais moi je part de la théorie qu'il a obtenu son Magekyou en tuant Kashiwa.


---

Chant du cygne


« Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
des divans profonds comme des tombeaux

Baudelaire, Les Fleurs du Mal


Ils se rencontrèrent tout à fait par hasard, quelque part au-delà du Feu, dans l’un des bordels de la zone frontière avec le pays du Vent.
Madara avait été à la recherche d’un corps souple et chaud sous le sien pour la nuit. Le garçon… Le garçon était là pour ses propres raisons, sans doutes peu différentes des siennes au final, mais dont Madara ne s’enquit pas.

Il avait su son existence, bien entendu. Les oreilles qui écoutaient pour lui à Konoha avaient l’ouie fine, et les échos de la dernière création d’Orochimaru n’avaient pas échappés à son attention. Bien sûr qu’il avait su ce qu’avait fait le sannin… Il avait su, et dans les secondes qui avaient suivi la nouvelle, il avait décidé qu’il ne chercherait pas l’enfant –s’en était un, à l’époque-, qu’il s’en tiendrait le plus loin possible.
L’auto-aveuglement n’était pas dans les habitudes d’Uchiha Marada. Il n’était pas de ces hommes qui pouvaient simplement choisir d’ignorer les motivations profondes de leurs actes, qui pouvaient aller, inconscients des forces les mouvants. Madara savait toujours pourquoi il agissait –et c’était parfois des mauvaises raisons, mais dans ce cas-là, il le savait, et s’il décidait d’agir malgré tout c’était en toute connaissance de cause.
À la seconde même où il avait appris l’existence du garçon, il avait su que s’il décidait de s’intéresser à lui, ni la légitime curiosité, ni même la surveillance d’un tel pouvoir en devenir ne seraient ses véritables raisons. Il avait également su qu’aussi valables soient ces deux excuses, elles ne faisaient pas le poids, et qu’il était certaines choses qu’il valait mieux laisser reposer.
Il n’y avait aucune utilité à tripoter les plaies anciennes pour le plaisir douteux de voir si elles se rouvraient ou non.

Et à la seconde où il le vit dans ce bordel miteux –un jeune homme à présent, et non plus l’enfant que lui avaient décris les premiers rapports,- il sut qu’il avait eu infiniment raison de garder ses distances, et qu’en ce qui le concernait, cette plaie particulière n’était finalement pas de celles qui cicatrisent jamais tout à fait. Pas même après plus de soixante-quinze ans.

-

Il avait été en train de discuter avec la pute en chef quand le garçon était entré au côté d’un jeune homme dont le peu de vêtement était une indication assez fiable de la profession, et il n’y avait eu aucun doute, aucune hésitation –mais comment y aurait-il pu y en avoir ? Le garçon était son portrait craché, sa frappante image à l’âge de dix-sept ans, et les cheveux bruns coupés férocement courts plutôt que portés longs n’y changeaient rien, pas plus que l’uniforme bleu de Konoha à la place de l’armure.
De saisissement il en laissa presque tomber son sac.

Ce n’était pas lui, bien sûr, il y avait assez de subtiles différences dans le langage corporel, les expressions du visage tandis qu’il discutait avec l’hôte court-vêtu pour qu’il soit capable de distinguer le garçon –Tenzô, se souvint-il, c’était son nom,- de Kashiwa au premier coup d’œil. Mais les similitudes étaient tout aussi douloureusement criantes. Et la sensation de familiarité était suffisamment saisissante pour le déstabiliser, le laisser à fixer ouvertement le jeune homme avec un manque de discrétion à peine digne qu’un genin.

À partir de cet instant tout fut décidé.
Il aurait pu se détourner, évidemment, accepter la fille que la courtisane essayait de lui refourguer pour la nuit et ignorer le jeune homme qui était et n’était pas le Premier Hokage de Konoha se tenant à quelques mètres de distance.
Il l’aurait pu, même malgré le désir féroce et immédiat qui l’avait si soudainement envahi, malgré les yeux sombres du jeune homme à présent braqués sur lui à travers la pièce –un enfant aurait pu sentir le poids et l’intensité de l’attention que Madara dirigeait vers lui.
Mais à cette seconde précise, simplement l’ignorer avait perdu tout sens. Madara était trop vieux pour ne pas savoir reconnaître une défaite, pour ne pas savoir quand il était irrémédiablement trop tard.

Il n’était pas Kashiwa, et il le savait parfaitement, mais cela ne l’empêcha pas de planter là la courtisane fardée. Il savait aussi qu’il était à présent mu par des raisons probablement toutes plus mauvaises –voir franchement malsaines- les unes que les autres. Mais à vrai dire cela n’avait pas d’importance non plus, et ne l’empêcha pas de franchir la distance qui le séparait du garçon en trois longes foulées à la lenteur délibérée.

-

La suite fut ridiculement simple –après tout ils étaient là pour la même chose- et pourtant ridiculement compliquée.
Quelques mots, l’invitation à boire un verre et le sous-entendu d’une nuit bien plus intéressante que celle à laquelle trois ryô –une fortune, au regard d’un tel bouge- pourrait lui donner droit, le départ du bordel sous le regard courroucé de la tenancière perdant deux clients d’un coup. La raideur méfiante du jeune homme –son nom : Tenzô, paranoïaque comme tout ninja se doit de l’être-, le saké de mauvaise qualité dans la salle commune de l’auberge, les mots sans sens, anodins et provocateurs, pour désamorcer la tension. Kashiwa avait toujours été long à la décision, et ce Tenzô était encore manifestement sur ses gardes. Il ne le pressa pas. Il n’était pas sûr pour le jeune homme, mais il savait que Kashiwa y aurait mal réagit, et que s’il s’était décidé à la négative, le faire changer d’avis aurait été proche de l’impossible. Il ne voulait pas risquer cela.
Même sans avoir beaucoup bu Madara avait l’impression d’être ivre, et sa bouche courrait sans lui, alignant idioties et sous-entendus sans difficulté, comme s’il s’agissait de n’importe qui d’autre, et non pas de ce jeune homme inconnu qui ne l’était pas.
Un sourire, arraché à un visage qui ne donnait pas l’impression de sourire beaucoup.
Une étincelle amusée, dans les yeux froids et las qui disaient plus clairement que tout le reste un retour de mission.
Avec un sentiment distant de surprise, Madara avait réalisé qu’il voulait faire réagir ce Tenzô qui n’était pas Kashiwa, mais n’était pourtant qu’a une cellule souche de distance de l’homme qu’il avait fini par tuer.

Puis il y eut la chambre exigu, le contact enfiévré des corps l’un contre l’autre, les souffles déposés contre la peau nue. Madara se souvenait de l’absurde orgueil de la jeunesse et avait été prêt à laisser la préséance à son compagnon, mais Tenzô le surprisit en refusant d’un signe de tête muet. Un instant, il s’interrogea sur la porté de l’impact laissé par l’éducation d’Orochimaru. Pour de multiples raisons ce n’était pas un train de pensée des plus plaisants, mais la pression offensive de la bouche du jeune homme sur sa clavicule l’en détourna très vite.
Puis… ce fut… Il n’y avait pas de mots pour cela.
C’était comme rentrer à la maison, comme abreuver une gorge trop longtemps asséchée.
C’était des sensations, leurs souffles haletants et les muscles roulant sous la peau tendue, un corps jeune et souple et pourtant dur ondulant contre lui dans la pénombre.
Et tout du long, malgré le reste, la claire conscience qu’aucun foyer n’était plus le sien depuis bien longtemps, que parfois rentrer à la maison est pire qu’en rester éloigné, parce que la ville a changé, que les gens qui peuplent la maison ne sont plus les mêmes… -et que de toute façon on avait mis le feu au bâtiment avant de partir.
C’était plus terriblement douloureux qu’il ne l’avait prévu.

Il prit un soin tout particulier au plaisir du jeune homme, ralentissant volontairement alors que ses hanches se paquaient agressivement contre les siennes, mordillant et frôlant la ligne d’un cou offert, changeant de rythme jusqu’à ce que le garçon ne soit plus qu’une masse de muscles tremblants, tendus vers le plaisir, jusqu’à ce que ses mains s’accrochent indistinctement à ses épaules, à ses bras, sa nuque, dans une recherche désespérée.
Ils jouirent en silence, le garçon les yeux fermé, le visage tendu, Madara les yeux grands ouverts, buvant son apparence jusqu’à la lie.

-

Plus tard, alors que le jeune homme glissait dans un sommeil de chat, lové sur lui-même et une main repliée sous l’oreiller où était sans doute glissé un kunai, Madara se rhabilla en silence. La chambre se trouvait sous les toits, et de la lucarne mal couverte filtrait suffisamment de lumière de lune pour remplacer la chandelle à présent éteinte. Il observa un instant le profil pur mangé par l’ombre, les traits à présent relaxés, si terriblement semblables.
Il examina la possibilité de tuer le garçon –Tenzô-, ici et maintenant. C’était probablement le choix le plus judicieux, il était encore jeune, et il n’avait pas encore atteint sa pleine puissance. C’était une excellente occasion, une qui ne se représenterait pas.

Avec un souffle étouffé le jeune homme roula sur lui-même et entrouvrit a demi une paupière. Madara supposa qu’aussi fatigué soit-il, il ne pourrait pas totalement s’endormir tant qu’il saurait une personne qui n’avait pas sa confiance absolue à proximité. C’était un sain mécanisme de protection.
Insuffisant si Madara décidait de passer à l’action, bien entendu, mais en même temps il était l’homme qui avait tué le Premier Hokage de Konoha. Bien peu de choses pouvaient l’arrêter une fois qu’il était après quelqu’un…

Ses yeux se posèrent sur la tête de la paillasse, là ou le montant était en bois, et où un rameau poussait à présent du panneau, surmonté d’un bourgeon vert et gonflé. Son souffle vacilla un instant dans sa gorge.
Les pouvoirs uniques comme celui de Kashiwa –de Tenzô- n’avaient pas tant à faire avec sceaux et chakra qu’avec une puissance instinctive latente. Les sceaux servaient à modeler ce pouvoir pour lui donner des formes complexes, mais dans sa plus simple expression une simple bouffée d’énergie incontrôlée était suffisante. Il semblait fortement que dans le feu de l’action, Tenzô ait laissé échapper de quoi faire fleurir le boit du lit… Il avait encore du travail de maîtrise devant lui, et les aubergistes allaient se poser des questions le matin venu, songea-t-il avec humour.
Se mouvant avec plus de silence qu’une ombre, Madara vint s’accroupir à la tête du lit et tendant la main, cueillit la pousse d’un geste délicat.

D’un autre côté, Tenzô n’avait rien à voir là-dedans, c’était une affaire entre Madara et le fantôme d’un homme qu’il n’était pas. Les choix avaient été faits et le prix payé longtemps auparavant.
Pensivement il fit rouler le bourgeon dans le creux de sa main. Si le garçon était physiologiquement identique à ce que Kashiwa avait été, alors il avait aussi certainement sa capacité concernant les Bijuus. C’était une carte qu’il pouvait être utile de garder en jeu le plus longtemps possible.

Quand il quitta la chambre en silence, laissant derrière lui la forme endormie du garçon qui n’était pas l’homme qu’il avait également aimé et haï, Madara glissa le bourgeon dans une de ses poches, et ne se retourna pas pour jeter un dernier regard dans la pièce.
Parfois les raisons qui le faisaient agir n’étaient pas les bonnes, mais parfois aussi, elles étaient plus que suffisantes.


.
xoux
Jounin
Messages : 2038
Inscription : lun. 24 avr. 2006, 21:42
Localisation : somewhere over the rainbow

Re: drabbles ? topic général

Message par xoux »

Comme d'habitude, c'est super bien écrit!
Par contre, Clair Obscur a l'air de t'avoir traumatisée! lol
C'est quoi cette tendance au yaoi??? :lol:
Mais sinon, c'est toujours aussi génial.

En ce qui concerne mes écrits, pas grave si tu les as pas lu, chacun fait ce qu'il peut, et tu dois être occupée. ;-)
Image
The FFNPA's Raaly fan!
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

ba quoi, c'est bien le yaoi :ange:

Plus sérieusement, celle-ci en particulier n'aurait pu être autre chose... Madara est la seule personne encore vivante à avoir connu le premier Hokage après tout.
Arakasi
Gennin
Messages : 462
Inscription : dim. 11 sept. 2005, 09:57

Re: drabbles ? topic général

Message par Arakasi »

Ca va faire longtemps que je n'ai pas posté ici, mais bon, ne remuons pas le couteau dans la plaie...
Même si la fanfic me passionne moins qu'auparavant, j'avoue que le "petit" nouveau Madara-Tobi devient de plus en plus intéressant.
Qui aurait pu penser qu'un spectre de ce genre viendrait hanter le petie monde de Konoha?

J'ai déjà lu cette OS à sa sortie et il m'a paru trés intéressant (et puis pour une fois, c'est rigolo de délirer sur des personnages dont on ne sait strictement rien - à part bien entendu qu'ils sont trés trés trés fort, mais ça bon... on commence à en avoir l'habitude).
Bon OS, toujours trés bien écrit et sur un personnage qui promet. Notez quand même que ce type, non comptant d'être un monstre, a joué pendant des mois le rôle de Tobi-bon-garçon et en plus a paru y prendre un pied non négligeable!
Ciel... Je n'ose y penser... Aurons-nous à faire à... à... un Uchiha doté du sens de l'humour?
Certains fans ne s'en remettrons pas. ^ ^

Et perso, j'avais complétement oublié que Yamato était un clone du 1er hokage... La confrontation vaut pourtant le coup d'oeil. ^ ^

Et venez reviewer les gens, z'étes pas marrants!
Image
sevee
Chunnin
Messages : 607
Inscription : lun. 30 oct. 2006, 21:25
Localisation : sur le forum...

Re: drabbles ? topic général

Message par sevee »

J'ai un peu de retard dans les scans donc je veux pas spoiler trop tôt avec ton OS, désolé Jainas^^

Sinon, c'est la fête à Kakashi aujourd'hui. Si si, dans le calendrier des euh.. ninjas. :mrgreen:

Bon sang, ils étaient partis sans lui !
Non, cela ne se pouvait pas.
Tout à coup, un filet d'eau glacée coula le long de sa tempe ; alors, pour réfuter l'invraisemblable hypothèse, il repassa soigneusement en revue tout ce qu'il avait pris la précaution de faire avant de venir : choisir le masque qu'il porterait aujourd'hui, acheter un nécessaire à toilettage canin, jeter des cailloux sur la vitre de Gai, se faire payer une glace par une connaissance et la manger, caché dans un arbre, en relisant sa compil des meilleurs moments de la série des Icha Icha.
Dire qu'il ne pouvait même pas vérifier avec une montre... L'insoutenable suspens prit fin en voyant arriver les trois gennins au loin. Plus d'affres de l'angoisse, mais l'horrible vérité qui le frappa de plein fouet.
Kakashi était en avance.



Oui je sais, elle était facile^^


Et pour la peine, voici les Dix faits inintéressants concernant Hatake Kakashi :

1. Les retards, les livres Icha Icha, la technique des 1000 ans de douleur... Quinze après, Kakashi se demande s'il en a assez fait pour faire oublier le rigoriste et insensible gamin qu'il fut.

2. Le sabre de son père ? Il l'a remisé. Pourquoi l'afficher alors qu'il a fait la paix avec lui ?

3. Afin de grossir son chiffre de vente, Jiraya a demandé au célèbre Kakashi de préfacer Icha Icha Volume 4. Kakashi soupçonne l'ero-sennin de vouloir s'approprier son secret auprès des femmes ; qu'à cela ne tienne, Kakashi est un homme généreux.

4. Je n'ai qu'une chose à dire à mes détractrices, écrivait Kakashi. Mes lectures sont un exercice de rééducation visuelle prescrit par mon kiné.

5. Jiraya savait qu'il aurait du se méfier de la bonne volonté de Kakashi ; C'était pas humain la pub qu'il venait de lui faire auprès de toutes les femmes compatissantes de Konoha.

6. Sharingan par-ci, Copy Ninja par là... Il se passerait volontiers de la vérification annuelle des connexions entre sa tête et son greffon.
Tu parles d'un cadeau, Obito.

7. Un jour, Kakashi arriva le premier. Pendant les quelques minutes où il attendit la team 7, seul, il revécut irrationnellement le jour où il attendit, attendit, attendit, que Rin se pointe au rendez-vous.

8. Quand la team 7 sortit des buissons où elle s'était cachée, souriant sous cape, pouffant ou s'exclamant selon les individus, Kakashi se demanda comment on pouvait dans le même temps regretter amèrement d'avoir des élèves et être aussi heureux de les voir.

9. Le matin, au réveil, il a des envies de feu de joie envers une innocente combinaison verte. Paraît que d'autres font le même cauchemar, mais avec un pyjama.

10. Ca fait longtemps que Kakashi a deviné pour Naruto. Ce devait être le secret le mieux gardé de Sandaime, des sannins et du haut Conseil, mais c'était sans compter... la ressemblance flagrante. Il espère cyniquement que Jiraya ressent le même pincement au coeur quand il regarde Naruto, mais il en doute.

And ze bonus : la 10 bis :

La raison pour laquelle Kakashi, envers et contre tout, continue à répondre aux défis de Gai ? A cause de l'enjeu originel : cinq défis gagnés à la suite, et Gai devra porter une journée entière la tenue réglementaire des Juunins de Konoha.


Et c'est tout pour ce soir :grin:
Image
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

la dernière est juste... :lol2:

sinon très bonne série, assez légère (haa... Le paradis de la drague... ^^), avec des soupçons d'ombre dans les coins.
Ca donne presque l'impression que même dans les "10 faits" Kakashi est très doué pour faire semblant... :???:
xoux
Jounin
Messages : 2038
Inscription : lun. 24 avr. 2006, 21:42
Localisation : somewhere over the rainbow

Re: drabbles ? topic général

Message par xoux »

MDR les 10faits de Kakashi!!!

Et puisque tu dis que c'est sa fête, alors il faut la lui souhaiter :
BONNE FÊTE KAKASHI!!!

Lol

En tout cas, c'était bien sympa à lire, il faudrait savoir quand tombent les fêtes des autres ninjas, dès fois que tu sois inspiré, et que tu puisses nous refaire la même en d'autres versions!
Image
The FFNPA's Raaly fan!
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

UP :)


Série de drabbles écrits autout du thème "Printemps" pour la communauté lj frenchdrabble .
Ca m'a donné l'occasion de m'essayer a des fandoms que j'ai toujours plus ou moins voulu écrire, mais pour lesquels je n'avais jamais tappé ne serait-ce qu'une ligne. J'aime beaucoup l'Habitant de l'infini, je pense que j'essairais de réécrire dessus.
Et puis j'ai aussi écrit un petit quelque chose pour mon Sabreursverse. :D



Fandom : Naruto
Ninja un jour...
100 mots

"Ah, le retour des beaux jours... Enfin."
Genma jeta un regard torve à Anko qui s'étirait voluptueusement dans un rayon de soleil, découvrant son ventre à peine couvert d'un t-shirt en résille.
"Je croyais que tu détestais le soleil ? Tu passes ton été à te plaindre de la chaleur…”
La kunoichi haussa les épaule et lui adressa un sourer mieleux, dont il savait devoir se méfier par principe.
“J’aime pas la chaleur,” admit-elle. “Mais quand il fait beau, c’est bien plus facile de détourner l’attention de l’adversaire avec un décolté ou une tenue de combat bien moulante que lorsqu’il fait -40.”
Genma se contenta de soupirer.
"T'es irrécupérable."


---

fandom: L'Habitant de l'Infini
Revenir
105 mots

Il releva le nez de ses notes en sentant le parfum des roses. Son fude lui échappa presque de saisissement.
Makie se tenait dans l’encadrement de la porte, vêtue d’un kimono de voyage maculé de poussière. Un foulard couvrait des cheveux, et en silence elle le laissa glisser, découvrant ses mèches sombres férocement coupées court. Ses geste étaient précis, et aussi gracieux que dans son souvenir malgré les cicatrices hideuses sur ses mains.
Il franchit la distance les séparant sans même s’en rendre compte.
“Makie…”
“C’est le printemps,” murmura-t-elle d’une voix tremblante alors qu’il l’attirait conter lui. “Je n’ai pas pu rester au loin, finalement.”


---

fandom : One Piece
tel est pris qui croyait prendre
101 mots

C’était une île printanière, et à peine le vaisseau ancré, Luffy était déjà à terre, courant dans tout les sens à la recherche d’un truc à manger, rebondissant de-ci de là, se pendant aux arbres luxuriants.
Le temps que la barque transportant le reste de l’équipage s’échoue sur la grève, le Capitaine était depuis belle lurette hors de vue.

Ce fut Zorro, égaré à l’exact opposé du point d’ancrage qui le retrouva. On ne voyait plus que ses sandales, et quand il l’en tira, les sucs gastriques de l’énorme fleur carnivore avaient commencé à ronger le tissu de son T-shirt.



---



fandom : Naruto
Printemps
note : situé dans l'univers de ma fic De Sabres et de Sang
114 mots

Le deuxième printemps de sa desertion, Kô le passa sans cesse en movement.

Les Chasseurs étaient sur sa trace, et peu importe combien elle en tuait, il semblait toujours en venir plus, sans fin.
Elle était au Pays du Feu lorsque s'ouvrirent les premières fleurs de cerisier, perdue dans l’immensité aride du Vent lorsqu’elles tombèrent. Elle vit fleurir le désert en une nuit, et le lendemain passait la frontière vers la Terre. Rester en mouvement et espérer qu’ils se lassent de se faire abattre comme des chiens était la seule chose à faire.

Au moins, songea-t-elle, le sang fertilisait le sol. Même si elle n’était pas dans l’esprit du renouveau printanier, elle y contribuait.

-
Itachi-san
Corbeau Myope
Messages : 10387
Inscription : lun. 01 août 2005, 13:05
Localisation : Konoha... autrefois

Re: drabbles ? topic général

Message par Itachi-san »

Je suis fan de celui avec Anko, tout à fait dans le ton du personnage :lol: Pis elle a les moyens de ce genre de "stratagème" faut dire :ange:
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

merci :)


OS écrit en cadeau pour la communauté lj obscur_fandom, où chacun fait des demandes anonymes sur des fandoms rares, et où d'autres personnes répondent tout aussi anonymement. Cette cession est finie et l'anonymat levé, donc voici ce que j'ai écris.

Fandom : Stardust / Disque Monde / un poil de Bons Présages si on cherche vraiment
Persos/Couple : Yvaine, La Mort
Rating : PG
Note : Le prompt était en fait "Death et Yvaine", mais en le lisant je me suis trompé, et j'ai compris "la Mort" au lieu de "Death", du coup je suis partie sur la Mort de Pratchett plutôt que celle de Gaiman... et je ne m'en suis apperçu qu'au moment de poster mon texte. Comme ce sont deux personnages très différents, il n'y avait pas trop moyen de les interchanger, à moins de tout réécrire...
Mais bon, le texte a quand même fait plaisir. :)


----


Starend

" Que les cieux soient tendus de noir !
Que le jour fasse place à la nuit !
Comètes, qui amenez le changement des temps et des empires,
Secouez dans le firmament vos tresses cristallines... "

W. Shakespeare



Vides sont les cieux, l’espace est effrayant de transparence.
Elle repose dans la clarté obscure qu’elle émet, les bras repliés sous sa tête, le regard perdu dans l’immortel ennui du calme sidéral. Ses cheveux de perle coulent dans son dos, étincelant d’une lueur rentrée, condensée et pourtant infiniment brillante.
Les autres étoiles ses soeurs la disent belle entre toutes… Lui ne sait pas, il ne peut juger, mais il se souvient encore de son regard au tout début, de sa lumière déjà étincelante et pourtant sans commune mesure avec ce qu’elle est à présent.

« BONSOIR. »
Elle se tourne vers lui, et elle n’a pas vraiment l’air surprise. Elle sourit.
« Je ne sais pas si bonsoir est le terme le plus approprié. C’est la nuit éternelle ici. »
Zut, encore raté. Et dire qu’il pensait pourtant commencer à le maîtriser.
« HA. NAVRE. J’ESSAIE DE ME METTRE DANS L’AMBIANCE ET C’EST UNE EXPRESSION TYPIQUEMENT HUMAINE… COMME VOUS L’AVEZ ETE UN TEMPS, JE ME SUIS DIT… »
L’étoile descendue sur terre… Il n’y a pas prêté un œil très attentif, mais il est plus ou moins conscient qu’il y a eu moult débats à l’époque, concernant la légitimité ou non de laisser à un humain la possibilité d’obtenir l’immortalité d’une étoile… Finalement les Hautes et Très Basses Instances s’étaient mises d’accord, et on avait laissé les choses suivre leur cours… Il se souvient avoir récupéré les Frères une fois ceux-ci libérés –les livraisons en pack comme celle-ci sont rares, même avec une perspective millénaire-, puis plus tard le garçon, Tristan.
« Ce n’est pas grave. Cela faisait longtemps que je ne l’avais entendue, ce n’est pas désagréable. » Elle sourit de nouveau et frotte machinalement son pouce et son index, provoquant une nuée de poussière stellaire irisée qui va se perdre dans le vide. « Je suppose que ce n’est pas une visite de courtoisie ? »
Il s’en sentirait presque gêné.
« NON. »
« Ha, je m’en doutais. Cela fait des siècles que je sens ma lumière se condenser… »
Il jette un coup d’œil au sablier argenté finement gravé qui repose dans sa main osseuse (il a renoncé à prendre la forme d’un quasar, les personnifications stellomorphiques ne facilitent pas la conversation).
« IL RESTE ENCORE DU TEMPS, » offre-t-il maladroitement. Les humains veulent toujours plus de temps. Les étoiles sont différentes, bien entendu, toute en grâce lumineuse et sereine quand vient le moment de s’éteindre, mais d’un autre côté aucune étoile n’était auparavant descendue puis remontée ensuite…

« Merci, c’est gentil. Mais vous savez, pour une étoile le temps est une donnée plutôt abstraite… »
« MAIS PAS POUR LES HUMAINS. »
Elle acquiesce.
« Non, pas pour les humains. Pour eux, c’est l’aune à laquelle se mesurent les chandelles de leurs vies. » Elle fixe de nouveau le vide, produisant un nouveau nuage moiré de diamants stellaires tandis qu’elle frotte ses doigts entre eux, puis le regarde une nouvelle fois, pensive.
« C’est étrange vous savez, les secondes en bas m’ont paru infiniment plus longues que tous les éons de solitude que j’ai pu passer ici à briller. »
« VRAIMENT ? »
« Oui… Ça n’a été qu’un temps, un battement de cœur au regard de mon existence, mais ça aurait tout aussi bien pu être toute ma vie. Le scintillement qui a suivi depuis… depuis la mort de Tristan n’est rien, vraiment. Une formalité, à peine, une habitude dont la lumière est alimentée par le feu dégagé lors de ces secondes de vie qui ont été des siècles dans mon coeur… »
Il ne sait que répondre, aussi ne dit-il rien.

« Et puis l’avantage d’être une étoile, c’est que même une fois que je serais morte, je continuerai à briller, et les humains me verront toujours, le temps que ma lumière leur arrive. »
« C’EST LE PRIVILEGE DES ETOILES. »
« Les créatures les plus proches de l’immortalité, et qui en échange ne vivent pas et ne font que briller. »
« SAUF VOUS. »

Quelque chose d’ancien et triste, et pourtant chaud passe dans le regard d’Yvaine.
« Sauf moi. Et vous, bien entendu, vous vous êtes vraiment immortel. »
« MAIS JE NE SUIS PAS VIVANT. »
« Vous êtes soit l’un, soit l’autre. Et vous ne pouvez pas mourir. Donc, vous êtes vivant», le sermonne-t-elle à demi sérieusement. Sa lumière enfle comme celle d’un phare en pleine tempête, étincelante et pure, faisant un instant reculer l’obscurité sidérale, momentané combat du jour et de la nuit.
Il n’a pas besoin de regarder le sablier pour savoir que les derniers grains chatoyants sont en train de glisser dans la partie inférieure du verre.

« IL EST TEMPS. »
« Enfin, » répond-elle tandis que la faux chante, et tranche le vide. « Adieu, donc. »
« ADIEU. »

-

« Il y a des volumes qui sont tièdes encore sous les doigts comme une chair recrue d’amour, comme si le sang battait sous la peau fine,
et aussi chaque nuit, dans le silence des grandes bibliothèques, il y a un livre glorieux dont vacille dans le noir et s’éteint pour toujours la petite lumière, mais sans qu’on le sache encore,
comme nous parvient après des siècles la nouvelle de l’extinction d’une étoile.
»
Julien Gracq
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

UP

titre : Une affaire de famille
fandom : Avatar
thème : Insolence
persos : Sokka, Azula
nb de mots : 241
note : Un petit drabble, fruit de ma toute nouvelle obsession pour Avatar. Joue un petit peu avec la chronologie de la saison 2.
Et je suppose que le thème "psychopathe" aurait pu faire l'affaire aussi, mais bon.

---


La folle furieuse ne le lâchait pas d’une semelle, et Sokka plongea en catastrophe pour éviter l’éclair bleuté qui décapita un rocher devant lui. Il jura un bon coup quand elle dévia le boomerang d’un revers de main dédaigneux, et décida que l’option fuite était décidément un bon parti. Pourquoi des lunatiques passaient-ils leurs temps à vouloir lui faire la peau ?
La fille était plutôt jolie, si on était sensible au genre psychopathe monomaniaque aux yeux jaunes comme de l’huile – et tout aussi prompte à s’enflammer. Un nouvel éclair le manqua de peu.
« Dis moi où est l’Avatar », ordonna la fille en bondissant par dessus le rocher derrière lequel il avait vainement cherché refuge. Elle lui disait vraiment quelque chose… Sa machette vola au loin, balayée par un enchaînement pied-poing que Tsuki n’aurait pas renié, et il se retrouva à contempler de bien trop près à son goût les yeux fauves, deux doigts pointés sur la poitrine.
« Parle paysan ! Où est il, où est l’Avatar ?»
La lumière se fit dans son esprit.
« Ahhh, ne dites rien, laissez moi deviner… » La folle furieuse haussa un sourcil arrogant. « Vous êtes de la famille de Zuko, c’est ça ? On a déjà du vous le dire, mais vous avez le même nez, haha. Vraiment, même si vous ne m’aviez pas poursuivit en exigeant savoir où est Aang, j’aurais pas pu m’y tromper. »
Il grimaça une tentative de sourire.
« Le même nez je vous dit. »
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Re: drabbles ? topic général

Message par Jainas »

C'est encore moi, toujours avec du Avatar...
Attention, spoil sur le livre III



Rêve de Feu

Pendant très longtemps, Zuko a été terriblement en colère.
Depuis l’instant ou il s’est éveillé dans une chambre drapée de rouge et a senti la morsure de la douleur sur la moitié gauche de son visage, la rage a été sa seule compagne, plus constante encore que l’oncle Iroh, la seule chose dont il pouvait être vraiment sure.
C’était la rage ou le désespoir, il a choisit la rage et s’est accroché à elle comme un naufragé se cramponne à une planche au cœur de la tempête, avec la certitude qu’il ne survivrait pas s’il lâchait prise. C’est la rage qui a nourrit sa flamme, lui a donné le courage de continuer un jour après l’autre, la force de survivre. Il a haït de toutes ses forces, le monde entier, lui-même, son père, l’Avatar. C’est ce qui l’a gardé en vie.
Et puis il a Choisit, finalement. Il a comprit ce que disait son oncle depuis le début.
Et la rage est partie.

Il était stupide et immature avant le Choix, il a fait des choses terribles, dont il a honte aujourd’hui. La colère brûlait fort en lui et à l’époque il pensait que la douleur écorchante était une preuve qu’il était en vie, un message. Une leçon. Maintenant il sait qu’elle le consumait de l’intérieur et le détruisait.
Mais malgré cela, malgré ce qu’il a appris, il s’éveille parfois le matin, étendu sur la pierre froide du temple de l’Air australe. Il ferme les yeux pour bloquer la lumière grise de l’aube qui vient, et il cherche en lui-même, là ou se trouvaient la flamme et la rage, le centre sur lequel il s’est si longtemps reposé. Il n’y a plus rien, juste la chaleur calme du choix effectué, la certitude d’être finalement où il devait être.
Et il se sent vide.
Sa rage lui manque, comme un membre qu’on aurait amputé. La détermination est toujours là, mais comme atténuée. Il a gagné quelque chose d’une grande valeur, mais en retour, il a du abandonner autre chose, quelque chose qui a été une part de lui pendant si longtemps qu’il s’est trouvé incapable de maîtriser le Feu quand il y a renoncé.
Il y a un vide en lui là où était la rage, et ni la certitude ni la paix nouvellement acquises ne peuvent tout à fait le remplir. Elles ne sont pas assez intense, elles ne brûlent pas, ne l’emplissent pas de manière aussi totale, aussi annihilatrice de tout autre considération.

Ces matins là, il ferme les yeux, et songe à la danse des dragons, et au Feu originel. A ce qu’il a ressentit à cet instant, à la maîtrise parfaite et à la beauté des gestes. Il songe à l’expression sur le visage de l’Ava- d’Aang-, quand ils ont mêlés leurs mouvements à ceux des maîtres, quand ils ont dansé avec les dragons.
Et il sait qu’il peut finalement abandonner la rage sans craindre le vide.


-
Répondre