Relève toi et marche comme un homme [FINI]

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

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Jainas
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Message par Jainas »

*touriste*

quoi ? moi ? non non, je ne poste pas pour commenter (faut pas rêver tout de même...) :roll:


Tout ça pour dire que j'ai prit le dernier chapitre sur ma clé USB et que je trouverais bien le temps de le lire pendant mon exil loin du net (comprendre : les vacances.)


Donc review d'ici une semaine ou deux, il n'est jamais trop tard pour bien faire. YOUHOU !

:ange:
lebibou
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Message par lebibou »

    • Chapitre 37 : Fatigue


-¤ 1 ¤-

Naruto avait visité le camp de prisonnier de Suna. Évidemment, ce n'était pas une envie soudaine d'aller faire du tourisme qui l'y avait traîné. Il y était allé sur ordre pour une extraction commanditée par Juubi.
Il devait récupérer Temari, tout simplement. Il ne savait pas pourquoi mais il le devait.
Le bâtiment accueillant les prisonniers étaient situé un peu à la périphérie du camps installé par Suna, à une vingtaine de kilomètres de Konoha. Il s'agissait en réalité d'une vieille bâtisse en pierre abandonnée que personne n'avait songé à détruire.
Elle était grande, voire gigantesque et Naruto demanda ce qui était à l'origine de la défection d'un domaine aussi beau et pourquoi aucun civil n'avait songé à la récupérer.
Malgré l'abandon, elle n'en restait pas moins magnifique, la végétation chaotique lui conférant un petit aspect sauvage pas désagréable. Le toit d'ardoise était toujours intact, un miracle en quelque sorte.
Le bâtiment n'était pas très protégé. En effet, Suna n'avait aucun prisonnier étranger à son actif et les seules personnes présentes étaient des prisonniers politiques, victimes de la purge lancée par Kiogi Mirua. Par conséquent, il ne risquait pas de subir une attaque extérieure pour tenter une extraction.
Cela rendit la tache de Naruto nettement plus aisé. Les gardes étaient pour la plupart des chuunin, incompétents en plus et Naruto n'eut aucun mal à se faufiler à l'intérieur, assommant les gardes, n'en tuant aucun, comme il l'avait stipulé dans son pacte, et les remplaçant par des clones de son cru.
L'intérieur de la bâtisse était immonde comparé à l'extérieur. Il n'y avait presque pas de lumière mais cela n'empêchait pas de pressentir la répugnance du décor.
Le sol était couvert d'une couche épaisse de poussière, les toiles d'araignées avaient remplacé les papiers peints, les rats avaient pris la place (et le gabarit) des chiens. Leurs déjections s'accumulaient dans tous les coins et il paraissait invraisemblable qu’eux-mêmes puissent y survivre. L'air était vicié et l'odeur prenait à la gorge toutes les personnes passant le seuil de la porte. Une violente nausée avait saisi Naruto et il avait été obligé de faire une pause quelques secondes pour reprendre son souffle.
Il comprenait un peu mieux pourquoi personne n’avait souhaité reprendre cette endroit.
Il erra de couloir en couloir, ne sachant pas très bien comment s'y prendre pour retrouver Temari. Les prisonniers étaient peu nombreux, dispatchés à la vite dans des chambres différentes dont les portes avait été remplacé par des barreaux.
Naruto s'arrêta devant une des geôles pour mieux détailler l'un des blessé. Il savait maintenant pourquoi la surveillance était aussi relâchée. Le prisonnier qu'il apercevait avait les deux genoux détruits à coup de marteau. Si tous les détenus étaient dans cet état, un seul garde serait amplement suffisant.
Il continua sa progression.
Finalement, il parvint à trouver la bonne cellule. Temari était à l'intérieur, recroquevillé au fond de la pièce. Elle portait une cagoule mais Naruto était certain que c'était elle. Elle était la seule kunoïchi qu'il avait aperçue et il avait reconnu son allure.
Il ouvrit la porte avec délicatesse. Il ne la fit pas exploser comme à son habitude en hurlant son nom à tout va. Il se contenta juste de puiser dans son chakra démoniaque, attaquant le métal comme un acide.
Il y eut un petit déclic lorsque la porte s'ouvrit. Face à lui, Temari commença à s'agiter voire à se débattre, se collant au maximum contre le mur. Elle lâcha quelques petits couinements plaintifs que jamais Naruto n'aurait imaginé entendre venant d’elle.
Il fit un pas dans la pièce. Son pied s'échoua dans une gamelle remplie d'eau croupie, la renversant dans un tintement désagréable. Son regard alla alors vers l'autre gamelle, rempli d'une vague pâté.
Il s'approcha de Temari et lui retira sa cagoule. Elle le reconnut immédiatement.
« Na...Naruto ? »
Il acquiesça. Il lui fit signe de se retourner pour qu'il puisse détacher ses liens. Il observa soigneusement les liens et fut surpris par la qualité des noeuds. Le dos des mains s'opposait et chaque doigt était séparé des autres par un cordage distinct se terminant au niveau des coudes. Une autre corde était chargée de relier les deux bras et était tellement tendue que les épaules étaient sur le point de se déboîter.
Naruto n'était pas surpris. Il fallait au moins ça pour retenir un ninja dans une cellule. Les chaînes bloquant le chakra n'était pas à la portée de tous et n'était vraiment utile que si l'on souhaitait éviter de blesser le prisonnier. Ce n'était pas le cas dans cette prison qui s'apparentait plutôt à une salle de torture.
Il coupa les cordes avec un kunaï, prenant soin de ne pas accentuer la douleur parcourant déjà les bras de la soeur aînée du cinquième Kazekage.
« Merci, articula t'elle en se frottant les poignets. Maintenant, il faut aller chercher Kankuro.
- On ne peut pas récupérer Kankuro. »
À la suite des ses mots, il assena un coup violent au niveau de la deuxième vertèbre cervicale, assommant Temari. Juubi lui avait bien ordonné de ne libérer que Temari et Naruto ne se sentait pas de débattre avec elle.

-¤ 2 ¤-

« Ah mon très cher Naruto, je vois que tu t'es parfaitement acquitté de ta mission. Tu peux déposer cette charmante Temari ici. »
Juubi était venu à sa rencontre avec un air particulièrement enjoué. Derrière lui se tenait Hishiki, les bras croisés et les mains sous les aisselles. Il paraissait attendre quelque chose avec une impatience non dissimulée.
Plus loin, sous un arbre se tenait le corps endormi de Sakura. Juubi avait tenu à ce qu'elle passe le voyage dans un état à mi-chemin entre le coma et le sommeil, « pour ne pas qu'elle voit le temps passé » avait-il argué. La vérité était que les dix premières minutes de voyage n'avaient été qu'une longue suite de noms d'oiseau adressé au démon millénaire, Sakura déployant un trésor d'ingéniosité pour ne jamais se répéter, puisant dans toutes les langues qu'elle connaissait.
Ce monologue avait amusé un temps Juubi avant de l'exaspérer au plus haut point. Il s'était donc rabattu sur un jutsu pour l'endormir à défaut de la faire taire pour l'éternité. Naruto avait bien cherché à s'interposer, se portant garant de son silence mais Juubi n'avait pas écouté et s'était justifié en arguant qu'elle se réveillerait plus tard.
Naruto s'exécuta et déposa Temari à côté de Sakura. Alors qu'il s'accroupissait, un vertige le prit. Il se redressa pour s'appuyer contre l'arbre, avant de fermer les yeux pour se focaliser sur sa respiration.
Il se sentait bizarre.
« Et bien mon petit démon, on se sent un peu patraque, s'amusa Juubi.
- Qu'est-ce qu'il m'arrive ?
- Et bien, j'aurai tendance à penser que ton organisme fait une petite overdose de chakra démoniaque. Entre moi, le magnifique loup derrière moi et la renarde que tu héberge, il n'y a rien d'anormal à ce que tu ressentes un petit contre-coup. C'est déjà un miracle en soi que les humains aient été capables de sceller les démons. »
Naruto acquiesça. Effectivement, il avait l'impression que son chakra entrait en résonance avec celui du Gobi. Il était surpris par cette découverte. Il arrivait pourtant à fréquenter Gaara sans difficulté.
Sauf que lui aussi jouait un rôle de barrière entre Shusaku et Kyubi.
Pourtant, il sentait qu'il y avait quelque chose d'autre, comme si Juubi s'amusait à remplir un rôle de catalyseur, pour amplifier cet écho.
« Et bien Naruto, si tu ne te sens bien en restant à proximité, que dirais-tu si je t'envoyais remplir une petite mission de rien du tout pour moi. Cela te permettrait de prendre un peu l'air et tu pourrais prendre Sakura avec toi. »
Naruto n'était pas emballé par ce scénario. Une « petite mission de rien du tout » était sans aucun doute quelque chose de très désagréable et surtout, Juubi cherchait à l'éloigner, en gardant bien évidemment avec lui Temari.
« Je prends Temari aussi ? posa le blondinet.
- Non, répondit Juubi. Elle reste ici. »
Son ton signifiait qu'il n'y avait pas matière à discuter.
Naruto déglutit péniblement. Il avait vu juste. Juubi voulait garder Temari. Il ignorait pourquoi mais il savait que ce n'était pas bon signe.
« Que... Qu'est-ce que vous allez faire à Temari.
- Tututu... fit Juubi en agitant le doigt. Cela ne te concerne en aucune façon. Et puis, il serait plus intelligent pour toi que tu t'enquiers de la mission à venir plutôt que pour une chose que tu préfères ignorer. »
Il y eut un silence. À cet instant, Naruto se rendit compte à quel point il haïssait Juubi.
« Qu'est-ce que je dois faire ? »
Juubi prit un air grave avant d'afficher un sourire radieux.
« Et bien... Pour te remercier de tes bons et loyaux services, je me suis dit que j'allais t'offrir une fleur... (Il marqua une pause) Pour faire simple je te propose de te réunir pour un temps la fameuse équipe 7 qui a tant fait jasé autours du monde. Pour un temps seulement. »
Naruto lâcha un regard noir à Juubi.
« Quel est donc ce regard mon petit démon ? N'es-tu pas content de la mission que je te propose ? Tuer Sasuke a pourtant fait partie de l'un de ses rêves que tu n'as jamais osé t'avouer non ? Peut-être non effectivement. Mais écoute, si je fais ça, c'est pour toi. Je pense avant tout à ton avenir et à celui de Sakura. S'il est là, ce ne sera qu'une entrave à votre amour idyllique non ? »
Naruto tenta de décocher son poing dans la mâchoire du démon millénaire. Ce dernier l'évita in extremis. Il attrapa le bras de Naruto et le propulsa sur le sol. Il lui donna un violent coup de pied dans les côtes avant de l'aider à se relever.
« Dommage, mon jinchuuriki, marmonna t'il. Plus de chance la prochaine fois. Que dirais-tu, maintenant que nous avons mis fin à cet échauffourée, d'aller accomplir ta mission ?
- Il y a un petit détail que vous avez oublié, lâcha Naruto les lèvres serrées. Je ne peux pas tuer. »
Juubi se frappa le front avec une mimique qui aurait pu être drôle s'il n'était pas Juubi.
« Mais quel idiot ! J'avais complètement oublié ce détail. Psssss.... Tout une mise en scène à revoir, tout un scénario à réécrire. Je suis mauvais, je suis mauvais. Voilà pourquoi je n'ai jamais été réalisateur de pièce de théâtre. On passe d'une scène à l'autre et j'ai déjà oublié le début. Il va donc falloir improviser. Voilà ce que je te propose. Tu mets Sasuke hors d'état de nuire et tu le ramènes ensuite. Je verrai bien ce que je peux faire pour donner un côté épique à cette histoire. Ça te va comme ça ? - Naruto acquiesça. - Comme c'est dommage. Vraiment. J'avais rêvé d'un combat sur des terres en fusion en train de s'écrouler. Il y aurait des sabres las...»
Naruto n'écoutait plus. Il était parti récupérer Sakura pour la déposer sur son épaule. Il coula un long regard au corps endormi de Temari avant de lâcher un « je-suis-désolé » silencieux.
Il se haïssait pour ce qu'il était en train de faire.
Il commença à s'éloigner sous le regard approbateur de Juubi, avant que ce dernier, mû par une soudaine envie de tester les limites de Naruto, se faufilât derrière lui et apposât ses lèvres sur l'oreille de Naruto.
« Mon très cher, je pense que je te dois quelques explications. Vois-tu, un contrat me lie avec tous les membres de l'Akatsuki, ceux encore en vie bien entendu, et chaque contrat a des termes très spécifiques. Laisse-moi donc très rapidement te parler de celui de Hishiki. Quoique... Non. En fait je vais te parler de l'homme avant de te parler du reste. Bien, pour faire simple, c'est le dernier membre d'un clan aujourd'hui anéanti. Mais à la limite, ça n'a aucune importance. Ce qui est plus marrant, c'est de savoir que c'est un déserteur de Iwa no Kuni. Et ce qui est encore plus drôle, c'est de savoir pour quelles raisons. »
Il marqua une courte pause pour reprendre son souffle et pour faire durer le suspense.
« Le Tsuchikage avait une fille vois-tu. Le fait que j'emploie le passé doit commencer à te mettre sur la piste mais tu n'entrevoies qu'une partie de la vérité. Donc, il avait une fille. Elle devait atteindre les... hum... seize ans je crois. Une très jolie fille par ailleurs si j'en crois les documents dégottés par Ryuusaki. Elle a disparu pendant quelques jours. Tu imagines la situation, branle-bas de combat, le village fouillé de fond en comble et cetera et cetera puis finalement on l'a retrouvé. Elle était plus morte que vive, souillée et en état de choc. Où ?es tu en train de te demander. Et bien, elle était planquée dans le placard de Hishiki, bâillonné et ligoté. Je te passe les détails, écoeurant au demeurant. Pour la petite histoire, il faut savoir qu'Hishiki provient d'un clan de dégénéré, ayant... comment dire... quelques difficultés à gérer leurs pulsions sur de longue durée. Et on peut ajouter que mademoiselle la fille du Tsuchikage s'est suicidée quelques temps plus tard. »
Juubi savoura le visage de Naruto, décomposé comme il l'aimait. Il reprit :
« Comment dire ça simplement ? Hishiki est quelqu'un de fondamentalement simplet, avec des envies assez sommaires. Pour tout te dire, il ne m'a demandé qu'une seule chose, un produit pour le moins cocasse quand on sait que j'étais disposé à lui offrir n'importe quoi. Il veut des femmes. À intervalles réguliers cela va sans dire. Cependant, je dois avouer que cela fait quelques temps qu'il n'a pas eu l'occasion de manger une friandise et un plus, Ryuusaki lui a personnellement interdit de toucher aux personnes qu'il doit tuer. À cela s'ajoute la frustration de ne pouvoir toucher à Sakura car sous ma protection et à Himigi évidemment. Je pense que maintenant tu as une vague idée de la frustration qu'il s'apprête à déverser sur la Temari que tu m'a amenée. »
Il y eut un long silence. Naruto n'osait pas dire un mot.
« Mais je vois que je te ralentis avec ma petite histoire. Je pense qu'il est temps que tu accomplisses ta mission non ? »
Naruto acquiesça et reprit sa marche, d’un pas mal assuré. Il lança un petit coup d'oeil à Sakura. Finalement, il était content qu'elle soit endormie. Car si elle était réveillée, elle lui aurait dit de faire demi-tour, de ne pas se préoccuper d'elle et de faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver Temari. Et Naruto savait qu'il l'aurait écouté.

-¤ 3 ¤-


La première chose que fit Shikamaru lorsqu'il ouvrit les yeux fut de courir.
Avant de faire le moindre check-up médical, ni même de s'être assuré de sa capacité à marcher, il était debout, enchaînant les foulées.
Son premier pas avait été le plus dur. Il avait ressenti une douleur atroce lui parcourant chaque centimètre carré de son épiderme. Il ne chercha alors pas à imaginer les balafres lui barrant le torse et ses membres.
Pendant quelques secondes, il avait eu un espoir fou que le méian' lui avait soigné ses blessures mais c'était loin d'être le cas.
Il saignait peu mais la seul personne qu'il devait remercier, c'était Himigi et sa défense absolu. Le méian' n'avait rien à voir là-dedans.
Lors de son second pas, il remarqua un cadavre aplati à sa droite. Himigi lui fit alors l'effet d'un chat écrasé comme il en avait déjà vu sur les routes. L'un d'entre eux l'avait marqué par son aspect incongru, similaire à celui d'Himigi. Le corps était completement plat et seule la tête avait conservé sa rondeur initiale. Le contraste était saisissant, très désagréable à entrevoir, encore plus à analyser.
Shikamaru détourna les yeux par dégoût et non par pitié. Elle avait essayé de le tuer, elle était morte, point à la ligne. Il avait perdu l'habitude de se soucier pour ses adversaires depuis longtemps déjà. A partir du moment où un combat était lancé, il pouvait y avoir la mort au bout, tous les ninja le savaient et tous faisait avec. Son combat avec Tayuya avait porté ses fruits.
Si la mort d'Himigi ne l'intéressait guère, par contre il était intrigué par la gigantesque empreinte de pas dans laquelle elle reposait.
Une empreinte de loup ?
Son intellect fit le reste du travail. Seul un démon pouvait laisser une empreinte de cette superficie et le seul démon loup qu'il connaissait était celui envoyé par Kiri. Seule la mort de Yamato permettait d'expliquer sa libération. Et la seule personne ayant suffisamment d'influence sur les démons pour les faire obéir était Juubi.
Par contre un détail lui échappait. Pourquoi est-ce que lui, Shikamaru Nara était encore en vie ?
Sans qu'il ne le veuille vraiment son cerveau surlignât au marqueur jaune les propos d'Himigi :
« Je peux t'assurer qu'elle va mourir. Je ne sais pas dans quelles conditions mais je pense qu'elle sera mieux dans l'autre monde après sa rencontre avec Hishiki.»
Cette phrase raisonna dans son esprit avec force et il n'eut aucun mal à faire le rapprochement.
C'est pour ça que tu veux que je vive. Tu veux t'amuser. Voir si j'arriverai à temps ou voir si je n'aurai que le fait accompli sous les yeux.
Alors qu'il s'était levé sans savoir quoi faire, maintenant il pouvait voir très clairement sa cible.
Il commença à suivre les gigantesques traces et crut pouvoir les suivre avant que, prit un traître par une intense fatigue, il s'effondra.

-¤ 4 ¤-

Leur rencontre avait quelque chose de romantique.
Il pleuvait. Il pleuvait souvent pour leurs retrouvailles ou leurs séparations.
Tous les deux avaient un visage pâle, les traits tirés par la fatigue. Un coup de tonnerre vibra dans le ciel sans explication. Aucun éclair ne s'était montré.
Ils étaient dans une grande clairière clairsemée de quelques arbres. Des saules pleureurs pour la plupart. D'une magnificence à pleurer, l'extrémité de leur rameau caressant le sol avec douceur.
Tous les deux avaient une coiffure inhabituelle. Leurs cheveux habituellement relevés alourdis par l'eau de pluie s'aplatissaient sur leur crâne leur donnant un aspect étrange, presque onirique.
Seul l'un des deux avait du sang sur ses vêtements mais les deux savaient que ce n'était que des vêtements. Leurs coeurs en étaient déjà couverts, à la limite de la noyade.
Ils étaient déjà harassés de fatigue. Avant même de commencer, l'épuisement les avaient sais au ventre.
Ils ne voulaient pas combattre. Auraient préféré ne pas passer par cette extrémité, se serrer dans les bras comme deux personnes perdues de vue depuis longtemps. Comme deux frères aussi.
Elle aurait dû être réveillée pour leur asséner des baffes, pour se plaindre de leur retard avant de les insulter un à un avant de finir par leur frotter amicalement la tête comme elle aimait le faire, leur rappelant par ailleurs qu'ils lui étaient soumis corps et âme.
Ils ne souriaient pas. Ils auraient dû pourtant. C’étaient des retrouvailles, en théorie le point d'orgue d'une séparation, le moment où l'on se laisse emplir par la joie de retrouver les autres, où tous les mauvais souvenirs s'évanouissent. Sauf qu'ils avaient encore de nombreux mauvais souvenirs à créer.
« Tu as maigri, lança Sasuke. On ne te nourrit pas bien à l'Akatsuki ? »
La pique avait quelques choses de factice, d'artificielle. Le jeune Uchiwa lui-même n'avait même pas reconnu sa voix.
Naruto eut un sourire crispé. Il aurait aimé sourire pleinement à la remarque de son rival, pour répliquer à son tour et alors leur rencontre aurait eu des allures de retrouvailles. Il n'y arrivait pas. La longue tirade de Juubi était encore marquée au fer rouge dans son esprit.
Il y eut un long silence. Naruto avait toujours Sakura à l'épaule.
« Tu l'as fait ? demanda Naruto »
Il savait que si Sasuke était devant lui alors il n'y avait pas d'autres solutions. Pourtant, il savait que c'était son rôle d'am... de rival de l'aider à travers cette passe. Nul doute qu'il devait se sentir différent, vidé. Triste.
« Oui. »
La voix de Sasuke était neutre, posée. Aucune fêlure, pas le moindre petit écart dans la voix n'affleurait dans ce mot.
La question de Naruto n'en était pas une, juste une affirmation. La réponse de Sasuke n'en était que plus vide de sens. Pourtant, il fallait qu'il réponde, qu'il donne un écho à ce qui s'était passer quelques temps plus tôt.
À cet instant, Naruto aurait aimé pénétrer les pensées de son ami. Pour essayer d'y lire son desespoir. Mais Sasuke n'avait jamais été facile à cerner. Tous avaient essayé avec plus ou moins de succès selon mais aucun n'avait réussi. Personne n'arrivait à saisir clairement le cheminement de sa pensée. Calme et réfléchi la plupart du temps, il n'en restait pas moins aussi impulsif que Naruto par instants, pour des raisons pas toujours très claires. Anticiper les réactions de l'Uchiwa équivalait à prévoir les tremblement de Terre. Les techniques employées étaient douteuses et d'une efficacité quasi-nulle. La seule chose à faire était de réparer les dégâts après.
Naruto se tut et ne bougea plus, savourant à sa manière leur retrouvaille. Juubi lui avait dit de ramener Sasuke mais il ne lui avait pas donner de limites de temps.

Une minute s'était écoulée en silence, à peine entrecoupée par le clapotis de la pluie s'écrasant sur les feuilles.
Naruto cligna des paupières avec lenteur, s'approcha d'un arbre et y déposa Sakura avec une douceur presque maternelle. Il dégagea une des mèches roses collée à son visage, s'étonna du fait qu'elle n'était pas encore réveillée alors que toute sa gestuelle traduisait un réveil proche : marmonnement, respiration plus saccadée, gestuelle accentuée, léger marmonnement.
Il lança un coup d'oeil inquiet à Sasuke, surpris de ne pas le voir s'approcher vers Sakura, ne serait-ce pour prendre des informations sur son état.
Soit il avait une confiance aveugle en Naruto, soit la mort de son frère l'avait plus affecté qu'il ne le laissait paraître. Ou encore ne s'estimait-il pas digne de s'inquiéter pour elle alors qu'il n'avait pas était capable de la protéger suffisamment.
Le blondinet se releva, ses genoux craquèrent.
« Tu crois au destin ? lança t'il d'une voix posé »
Cette fois ci, ce fut Sasuke qui lui décocha un drôle de regard. C'était la première fois que Naruto abordait un sujet aussi personnel.
Le destin
Il s'agissait de la dernière interrogation que Sasuke s'attendait à voir poindre dans l'esprit de Naruto. Quelqu'un ayant renié ce concept tout entier si souvent, une personne si indépendante par ces actes et sa façon de pensée, il était inconcevable de penser qu'elle ne puisse n'être qu'un pantin que l'on a remonté à sa naissance pour suivre des rails préconçu. Naruto ne pouvait, ne devait appartenir au destin. C'était inconcevable. Cependant une étrange idée germa dans l'esprit de Sasuke, Celle d'une petite locomotive posé sur des rails défectueux et pouvant sortir de son destin à n'importe quel moment.
Est-ce que sortir de son destin, ou la non-destiné peut être considéré comme un destin à part entière ?
Il n'avait pas la réponse. Par ailleurs, il s'en fichait éperdument. Il s'était déjà posé cette question maintes et maintes fois. Non le destin n'existait pas. Il devait être libre de choisir. Sinon leur histoire n'avait aucun sens. Et quelque part, il trouvait cette idée de non-sens encore plus dérangeante que celle de la liberté absolue dont il jouissait.
" Non je n'y crois pas. Je me refuse d'y croire. Car si le destin existe alors nous ne sommes responsables de rien. Tout ce que nous entreprenons est vide. »
Naruto acquiesça.
« J'y ai beaucoup réfléchi alors que j'étais chez Juubi. Et je suis d'accord avec toi. En partie tout du moins. Certes personne ne contrôle nos actes, nous ne suivons pas une voie tracée en pointillé. Pourtant, je me demande, lorsque je nous regarde, je ne peux m'empêcher d'y voir une certaine répétition. Toujours les mêmes situations, toujours les mêmes adversaires...
- Ce n'est pas le destin qui décide de ça. C'est l'Homme. Et l'Homme ne change pas. Donc les situations ne peuvent que se répéter.
- Donc nous sommes les seuls responsables si nous nous affrontons dès que l'occasion se présente ? »

-¤ 5 ¤-

« Comment va-t-il ? lança Lee d'une voix se voulant dure mais ne pouvant cacher une pointe d'inquiétude.»
Toujours aussi nulle pour cacher ses émotions à ce que je vois persifla Ino en son for intérieur,
« Ino ! aboya Lee »
Elle regarda ses mains alors entourées d'une aura bleuté et s'aperçut qu'elle avait manqué de faire cicatriser de la peau sur le tissu. Elle marmonna un merde d'une élégance peu commune et reporta son attention sur son travail de soin.
À sa grande joie, sa bourde n'avait eu aucune incidence sur le processus de cicatrisation et les plaies sanguinolentes se refermer peu à peu.
« Pour répondre à ta question, commença-t'elle, il ne va pas bien. Il a perdu du sang. Beaucoup. Son chakra est à un seuil critique. Et son corps l'impression d'avoir souffert d'un traumatisme violent que je n'arrive pas à expliquer. »
Elle se tut et effectua quelques rectifications dans son travail pour limiter les cicatrices et les infections.

Tsunade avait demandé au trois juunin de partir en reconnaissance. L'apparition d'un gigantesque démon avait provoqué une énorme agitation dans l'armée de Konoha dont le seul précédent était l'attaque de Kyubi un peu moins de vingt ans auparavant. La guerre n'avait même pas officiellement pris fin, la signature du traité officiel (l'officieux étant sur la table du bureau de la Godaime mais il y manquait la signature d'Orochimaru, dont l'absence était de plus en plus troublante. Tsunade s'était tu sur le sujet tout comme sur la disparition de Jiraya) devrait attendre que les remous politiques que connaissait Suna se tasse un peu, ce qui prendrait quelques jours, leur laissant à charge un certain nombres de Juunin ennemi.
Les quelques rares ninja toujours en vie et ayant affronté Kyubi affichait des visages résignés.
Tsunade avait estimé que pour le moment, mieux valait réaliser une collecte d'information. Une attaque à ce stade serait prématurée et dangereuse. D'abord il fallait conclure la guerre quitte à enchaîner avec une alliance de tous les partis déjà sur place pour réduire à néant la menace Juubi. De toute façon, elle avait déjà convaincu le conseil que le village de Konoha n'était pas un point névralgique en soi et que s'il fallait le sacrifier, alors elle le ferait en déroulant le tapis rouge à ses ennemis.
Shino, Ino et Lee s'étaient portés volontaires. Kiba quant à lui avait préféré s'occuper de la sécurité du quartier Sud de Konoha qui, comme par hasard, incluait le domaine des Hyuuga.
Même si Hiaishi Hyuuga faisait preuve d'une ouverture rare pour un Hyuuga, il n'était pas très friand de la relation entre le jeune Inuzuka et sa fille aînée. Voire carrément opposé...
De plus, la disparition de Neji avait affecté le chef du clan Hyuuga. Beaucoup plus durement qu'il n'avait pu l'afficher. Il pleurait la mort d'un neveu mais aussi celle l'homme idéal pour réconcilier la Bunke et la Soke, processus que Hiashi avait entrepris depuis plusieurs années déjà, par petite touche pour ne pas brusquer les habitudes. Tout d'abord, il avait commencé par introduire Neji dans le conseil, à titre de consultant et donc sans pouvoir de décision mais c'était le premier pas. Cela n'avait pas été bien difficile car le juunin jouissait d'une excellente réputation si l'on écartait son aventure avec une Extérieure. Plus tard, il aurait dû accéder à un pouvoir de décision relatif et petit à petit, la Bunke aurait gagné en importance. Une fois l'ancienne génération du conseil décédée, et la nouvelle habituée à l'essor de l'influence de la Bunke et avec l'aide de ses filles alors au pouvoir, la Bunke aurait fini par se libérer. La mort de Neji mettait un coup de frein gigantesque à cette entreprise. Il faudrait longtemps avant de retrouver un membre de la Bunke faisant la quasi-unanimité au conseil sans pour autant courber l'échine trop facilement.
Cette nouvelle ne l'avait pas vraiment mis en condition pour apprendre que sa fille fréquentait un Extérieur. Cela ne pouvait que faire baisser l'influence déjà basse de son aînée et la rendre moins apte pour aider à la transition.
Dès lors, Kiba faisait tout pour s'attirer les bonnes grâces du père d'Hinata, ce qui expliquait sa non-participation à la mission.

La personne au pied d'Ino commença à s'agiter, la forçant à s'accroupir pour le calmer.
"Calme-toi... marmonna t'elle. J'ai cicatrisé une bonne partie de tes blessures mais ton organisme n'a pas encore remplacé tout le sang que tu as perdu. Pour le moment, tout ce que tu gagnerais à te lever, ce serait des vertiges et des évanouissements. »
Shikamaru mit quelques secondes à reconnaître la voix d'Ino. Cependant, cela ne l'empêcha pas d'en ignorer sciemment le sens et tenta quand même de se lever. Il fut accueilli par le plat de la main d'Ino qui le repoussa sur le sol.
« T'as pas écouté ce que je viens de te dire. Tu es tout sauf en état de te lever."
Shikamaru articula quelque chose mais Ino ne parvint à en saisir le sens. Elle colla son oreille à ses lèvres.
« Pas le temps de roupiller... Temari...»
Elle fronça les sourcils. C'était un simple réflexe dont le déclencheur s'avérait être le nom Temari. Elle n'avait jamais apprécié la petite amie de son camarade. Quoique... Ne pas apprécier est un terme trop loin de la vérité. Elle la détestait. Elle la trouvait dominatrice, vulgaire et d'une violence rarement atteinte par une femme. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il lui trouvait, ni pourquoi il était si souriant depuis qu'il la fréquentait.
« Quoi Temari ? répéta Ino
- Vont la tuer...
- Qui va la tuer ?
- Akatsuki. »
Elle posa ses yeux sur Shino, dans l'espoir d'y lire une quelconque remarque. En vain. Shino restait impassible, la laissant patauger avec un Shikamaru délirant.
À la réflexion, elle détestait aussi Shino.
« Calme toi... Pourquoi l'Akatsuki voudrait s'en prendre à Temari. Ça n'a pas de sens. »
Il ne répondit pas. Et que pouvait-il dire ? Que c'était à cause d'un jeu mis en place par Juubi ayant pour participant lui et Temari ? Il était déjà bien en peine de le croire alors avant que les autres accordent crédits à ses mots. De plus, il n'était même pas certain qu'elle avait été kidnappé. Il ne se basait que sur les assertassions d'une psychopathe découpeuse de cadavre et sur le fait que Juubi semblait lui avoir laissé la vie sauve. Cette fois-ci, ce n'était pas un implacable raisonnement qui lui permettait à cette conclusion mais ces tripes qui le lui hurlait de tout leur soûl.
« Je le sais... articula t'il dans un murmure avant de ressombrer dans un semi-sommeil. »
Ino acquiesça et, estimant qu'il ne menaçait pas de braver son interdiction de se lever, elle se releva pour discuter avec Shino.
« Qu'est-ce qu'on fait pour Temari ? demanda t'elle »
Shino, les sourcils froncésne répondit pas.
« On ne fait rien, répliqua Lee. »
Elle se retourna pour lui faire face.
« Pardon ?
- Que l'information soit véridique ou pas, on ne fait rien. Ça ne rentre pas dans notre mission. Et je n'irai pas risquer ma vie pour l'un des ninja de l'ennemi. »
“Un ninja de l'ennemi” avait un sens plus large dans l'esprit de Lee. Il sous-tendait “Un ninja du pays qui a tué Neji.”
« Qu'est-ce que tu es en train de dire Lee ? gronda Ino. Que même si on croise Temari, on la laisse au main de l'Akatsuki ? On ne fera rien pour l'aider ? C'est ça que tu veux dire ?
- C'est parfaitement ce que je suis en train de dire. La mission passe avant tout. »
Il y eut un silence. Ino fixait Lee dans le blanc des yeux avec une étrange expression duquel affleurait un mélange de surprise et de colère.
« Ça ne te ressemble pas Lee. Où est passé le Lee qui sauve les autres avant de penser à lui ? Depuis quand suis tu les préceptes ninja à la lettre ? »
Lee ne répondit pas dans l'immédiat. Il fixait Ino d'un regard que l'on qualifierait de mauvais si la bonhomie de Lee n'était pas connu de tous.
Il avait changé du tout au tout depuis la découverte du corps quasi sans vie de Tenten. Shikamaru aurait pu en témoigner.
Jamais il ne s'était senti si vide. La joie, l'envie de se surpasser, le plaisir de ses entraînements sans fin, tout avait disparu, remplacé par une éponge à émotion ayant pris place dans le creux de son ventre et se chargeant au fil des heures, son poids allant en croissant au gré des tic-tac. Cette éponge lui faisait mal, le rendait nauséeux à chacun de ses pas.
Il aurait aimé dire qu'il était en colère, couvert de haine mais ça n'aurait été qu'un mensonge. Seul le désespoir, l'envie d'en finir l'aidait à se mouvoir. Par moment, sans trop savoir pourquoi, il était pris d'un accès de frayeur qui se muait bien vite en colère pour s'évanouir aussitôt.
À cet instant, il se serait damné, aurait tué toutes les personnes présenter pour pouvoir revoir son équipe au complet. Ce n'était pas le Lee de d'habitude et il ne savait pas comment en sortir.
Lee avait l'impression de s'être perdu.

Il continua de fixer Ino, le regard vide. Sans crier gare, le plat d'une main s'abattit sur sa joue. Elle lui laissa une marque mordante sur sa joue et un filet de sang s'insinua dans sa bouche.
Il n'avait pas eu mal. Tout juste une petite impulsion électrique était parvenu à son cerveau, lui signalant le mouvement. Dire qu'il avait mal alors que tous les soirs, il rentrait des entraînements avec chacun de ses muscles distordus hurlant à chaque mouvement serait de la pure mauvaise foi.
Pourtant, cette baffe lui avait mal d'une certaine façon qu'il n'osait pas admettre.
Deux mains virent le saisir au niveau du col. Il s'en dégagea du dos de la main, d'un air signifiant «laisse moi tranquille.» Ça aurait dû suffire. Ça avait suffi avec toutes les personnes qu'il avait croisées. D'aucun n'avait osé insister, de le pousser à bout. Le temps manquant, il manquait toujours chez les ninja, rare osait s'attaquer aux cicatrices des autres, de peur que l'on ne s'occupe des siennes.
Chacun portait le deuil à sa façon et nul n'avait le droit de venir s'y immiscer.
Ino n'était pas de cet avis. Elle reprit Lee par les vêtements et le cala contre un arbre. Le geste était violent. Elle ne s'y serait pas pris autrement si elle avait voulu le blesser. Elle leva le bras et lui asséna une gifle, suivie d'une autre, suivie d'une autre, suivie d'une autre...
Elle s'arrêta quelques secondes et s'apprêtait à recommencer lorsque Shino le saisit par le bras.
« L'heure n'est pas au conflit interne, posa t'il. »
Ino l'ignora, dégagea son bras et affirma sa prise sur Lee.
« Tu crois être le seul à souffrir Lee ? tu crois être le seul à avoir perdu quelqu'un ?! »
Sa voix s'éteignit. S'en suit un silence à peine entrecoupé par l'orage.
« J'ai perdu Choji. Bordel Choji est mort. On a retrouvé son... - Sa voix se crispa comme des doigts sur une vitre - bouffé par les insectes. Et tu crois que j'ai eu le droit d'en parler ? De partager ma peine avec Shika ? Non ! Maître Asuma et moi n'avons pas eu le droit de lui faire part de la nouvelle. Ordre de l'hokage. Il ne faut pas le perturber il paraît. Tu ne peux savoir combien de fois j'ai été sur le point de tout lui dire, alors que je le voyais comme si de rien était au détour d'un couloir, le nombre de fois que j'ai commencé une phrase avant de conclure par un «non rien »à peine convaincant et de conclure par un grand sourire qui l'était un peu plus. Et maintenant regarde le ! ( Elle tendit un doigt en direction du corps comateux de Shikamaru) Tu crois que ça me fais plaisir de le voir comme ça ?! (Des larmes de fureur se mêlèrent à l'eau ruisselant sur son visage) Dis moi Lee, regarde moi ! Tu penses vraiment être le seul à souffrir de cette putain de guerre ?! Tu penses être le seul à perdre des compagnons d'une vie ?! »
Lee ne la regardait pas, fixant ses pieds avec entêtement. Il ne répondit pas non plus, se dégagea plus violemment qu'il ne l'aurait voulu, expulsant Ino fesses sur le sol.
Elle se releva et voulut bondir en direction de Lee. Cependant, Shino s'interposa et le retint avec plus de vigueur.
« On a plus le temps pour vos enfantillages. Vous réglerez vos comptes après. C'est compris ? »
Ino l'ignora et tenta de se dérober à sa prise sans y parvenir.
« C'est compris ? répéta t'il sans hausser le ton mais avec quelques insectes commençant à remonter sur son visage »
Elle le fixa longuement avant d’acquiescer.
« Bien, reprit Shino. Lee, prends Shikamaru sur ton dos. Il vient avec nous. On ne peut pas le laisser seul dans cet état et même s'il est difficilement apte à combattre, une fois réveillé, son intellect pourrait se révéler utile. »
Ils s'en allèrent.

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Parler de combat pour décrire l'affrontement entre Sasuke et Naruto serait admettre que Sasuke avait une chance. Ce qui n'était pas le cas.
Il était communément admis par tous les ninja de Konoha que Sasuke et Naruto possédaient un niveau équivalent, et ce malgré leur style antagoniste.
Naruto était la force, Sasuke la technique. Pourtant, il n'était pas question de parler d'un quelconque Pierre-Papier-Ciseau, où l'un dominait l'autre avec aisance. Si l'on voulait rester dans les métaphores de jeu, on aurait dit qu'ils étaient pierre et pierre. Dans le fond, il sortait du même moule. Tous deux avaient goûté le sang avant le lait.
Sasuke n'avait aucune chance et il le savait pertinemment. Dans le fond, cela l'attristait. Il aurait aimé affronter Naruto dans des conditions valables. Là il se sentait entièrement vide. Plus de chakra d'adrénaline, de sucre. Tout lui avait été arraché à la mort de son frère. Non pas qu'il regrettait quoique se soit, ni même qu’il pensait ce fratricide allait le dépouiller de son avenir. Il avait réussi à voir plus loin. La mort de son frère s'était mué en une étape, glauque au possible, et n'était plus une fin en soi. Il avait d'autres objectifs à accomplir. Il n'était plus dénué d'avenir. Pourtant, cet événement l’avait affecté durement. Et il en ressentait le contre-coup.
Le poing de Naruto percuta son menton. Son adversaire était plein de vitalité et lui, le génie Uchiwa ne pouvait rien faire. Il s'écrasa dans la boue avec fracas. Il resta au sol, fixant le ciel noir et la pluie qui tombait.
Comment tout cela allait finir ? Il n'en avait pas la moindre idée. La fin dont il rêvait lui paraissait bien loin. Il savait qu'il devrait cesser de se faire de douces et amères illusions pour se concentrer sur la réalité.
Il se releva, essuyant la boue collée à son visage. Une fatigue colossale s'écrasa sur ses épaules. Elle était aussi bien mentale que physique. Son combat avec son frère lui avait laissé des traces mais plus que ça, il était écoeuré des combats. L'excitation des premières minutes s'était évanoui bien vite.
Naruto, qui une seconde se trouvait à cinq mètres de là, apparut sous ses yeux et saisit par le col. Sasuke tenta, plus pour la forme qu'autre chose, de se dépêtrer mais son vieil ami ne lui en laissa pas l'occasion et cette fois-ci, ce fut un cerisier qui le cueillit en plein vol.
Mal. Il avait mal. Il s'écroula de tout son flan le long de l'arbre.
Avant même d'avoir le temps de se relever, Naruto lui saisit le bras droit, le passa derrière son dos, cala son pied sur son omoplate et tira d'un coup sec.
Avec une acuité désespérante, Sasuke sentit son bras sortir de son axe, entraînant avec lui quelques ligaments dont il ignorait l'existence mais dont il était persuadé qu'ils étaient très bien à leur place.
Si Sasuke avait jamais eu un semblant de chance, elle venait de s'évanouir. Un bras en moins signifiait pas de signe donc pas de techniques et son taijutsu se voyait réduit de soixante-quinze pour cent.
Comme pour cristalliser son raisonnement, Naruto posa d'une d'une voix simple :
« C'est game over Sasuke. »
Par réflexe, il acquiesça. Quel pitoyable combat il venait de livrer. Il aurait mieux valu qu'il se déboîte lui même l'épaule dès le début pour ce que ça aurait changé.
Ce n'était pas le combat qu'il avait souhaité. Il aimait les combats avec son alter-égo, point d'orgue de leur amitié et rivalité. Rivalité autoproclamée par Naruto et à laquelle il n'avait adhéré que tacitement. Cette fois-ci, cela avait tout l'air d'un pétard mouillé.
Cherchant probablement un quelconque réconfort, il posa son regard sur l'arbre accueillant la Belle au bois dormant.
Sauf qu'il ne la vit pas.
Oubliant l'espace d'une seconde la douleur lui déchirant le bras et le goût terreux de la boue, il focalisa ses pensées sur cette incohérence, s'assurant que ce n'était pas sa vue qui le trompait. Il devait se rendre à l'évidence, il n'y avait l'ombre d'un cheveux rose.
Soudain au dessus de lui, alors que Naruto empoignait son bras encore valide, il entendit un ponk sonore.
Ponk ?
Il sentit son bras être entraîné un temps par Naruto, la douleur prit des proportions inouïes et il sentit tous les plombs de son cerveau lacher avant de perdre conscience, puis Naruto le lâcha. Ou plutôt, n'eut d'autre choix que de le lacher, propulsait par un coup d'une violence inouïe.
Naruto, projetait en l'air, réussit à rétablir sa position pour retomber sur ses pattes. Il savait qui l'avait frappé. Une telle puissance ne pouvait avoir qu'une origine et ce fut avec un petit sourire qu'il posa son regard sur Sakura.

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Quelque chose de surprenant pour la majorité des humains est la facilité avec laquelle la nature reprend ses droits.
Konoha avait subi trois guerres inter-village, des dévastions consécutives à l'attaque de bijuu et un nombre incalculable de catastrophes diverses, passant d'un gennin s'entraînant au katon sans avoir à proximité une personne capable d'éteindre un début d'incendie à un astéroïde ayant quitté son espace natal pour menacer Konoha de destructions pur et simple.
Pourtant, malgré un acharnement quasi-divin, la forêt s'était toujours relevée, les animaux et autres êtres mystiques la arpentant ne l'avaient jamais quittée pour des terres plus clémentes. Ce qui expliquait sans difficulté la présence d'une grive dans le ciel.
Pourtant, Juubi l'abattit en plein vol, armant ses doigts comme le canon d'un pistolet et lâchant une simple masse rougeâtre qui partit s'échouer sur le flan gauche de l'animal.
Le démon eut un petit sourire narquois et abaissa sa main. Il la fixa pendant quelques secondes, aperçut de la cendre incrustée dans ses ongles (Des restes du ninja qui contrôle les démons probablement ) et acheva de les nettoyer avec une brindille.
Une seconde plus tard, l'oiseau s'écroula à ses pieds, encore en vie mais les os en miette.
Juubi se demanda ce qu'il allait en faire en se caressant la barbe, conclut que c'était comestible et décida de le manger. Il le saisit par la patte, le regarde se débattre et l'engouffra dans sa bouche avant de croquer dans sa chair avec délectation.
Derrière lui, une voix s'éleva, si un ton où se mêlaient la joie et l'excitation.
« Vous pourriez faire moins de bruit lorsque vous mangez ? Y'en qui réfléchisse. »
Juubi se retourna, s'arrêta d'abord sur un Hishiki torse nu et envisageant d'enlever le reste puis sur la dénommée Temari, allongée sur le sol, encore inconsciente.

À quelques kilomètres de là, Ino était en état de choc.
Shino venait de la rattraper in extremis avant qu'elle ne s'écroule et il l'avait adossée contre un arbre. Là, elle avait ramené ces genoux contre son torse et avait commencé à sangloter, hoquetant chaotiquement .
Il avait tenté de lui demander ce qui n'allait pas mais avait été incapable de lui arracher la moindre parole cohérente.
Il a dû se passer quelque chose pendant qu'elle contrôlait l'oiseau.
Il avait toujours trouvé la technique des Yamanaka d'une efficacité imparable, tant au niveau de l'infiltration qu'au niveau des combats où elle pouvait mettre un adversaire hors d'état de nuire sans porter atteinte à son intégrité physique.
D'un autre côté, les contre-parties étaient effroyables. Certaines étaient physiques, comme la réciprocité des blessures voire de la mort mais d'autres affectaient directement la santé mentale des utilisateurs.
Un jour, alors qu'elle s'était confiée à lui le temps d'un verre (comme la quasi-totalité des kunoïchi de Konoha. Aucune ne semblait le considérer comme un amant potentiel au grand dam de son paternel qui attendait qu'il trouve une épouse.) lui avait avoué être terrorisé chaque fois qu'elle pénétrait l'esprit d'un ninja.
Dans quoi allait-elle arrivé ? Un esprit sain ? Une personnalité fragmentée ? Un psychopathe assoiffé de sang ?
Chaque hôte laissait sur elle des résidus de leur personnalité, de leur névrose.
Il lui était impossible d'en faire abstraction car il lui fallait ouvrir son esprit au maximum pour pouvoir se servir de son jutsu.
Ces informations avaient beau être intéressantes, elle n'expliquait pas l'état dans lequel se trouvait Ino.
Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai jamais entendu parler d'un oiseau névrosé. Pour un chat, je me serai posé la question un temps mais pour une grive ?
« Des images... marmonna Ino entre deux sanglots »
Lee fit mine de déposer Shikamaru, encore inconscient mais retint son geste.
Que voulait-il faire ? Serrer Ino dans ses bras ? Ils étaient à quelques kilomètres de l'ennemi, pouvait être attaqué à chaque instant par un démon millénaire et un autre à peine plus jeune et la première chose qui lui venait à l'esprit, c'était de faire un câlin à Ino. Il devait être complètement timbré.
Pourtant, plus, il la regardait, son corps soubresautant ératiquement, plus il la trouvait misérable. Plus il se trouvait misérable, en train d'hésiter sur la marche à suivre. Depuis quand faisait-il parti des gens qui réfléchisse. Son maître n'avait-il pas cesser de lui répétait qu'il prenait sa force dans ses réactions réflexes ?
Il lança un regard à Shino, le vit sérieux comme à son habitude. Il n'était pas le genre d'homme à serrer quelqu'un parce qu'il en avait besoin. En plus, qui voudrait être serré par un homme empli d'insectes ? Par ce fait même, les contacts humains seraient toujours réduits à leur strict minimum.
Il déposa Shikamaru, s'accroupit à côté d'Ino, ouvrit ses bras et l'enserra. Elle répondit en le serrant très fort, ses doigts s'enfonçant dans sa combinaison.
Ils restèrent comme ça pendant de longues minutes , attendant que la peur s'évanouisse, comme lavée par la pluie.
Lee se sentait bien dans cette position, l'éponge lui servant d'entrailles lui donnant de s'essorer au gré des tic-tacs.
« Ça va mieux ? marmonna Lee »
Ino hocha la tête.
« Que s'est il passé ? demanda Shino »
Ino ramena ses genoux contre sa poitrine. Elle sanglotait encore un peu mais parvint à articuler d'une voix audible :
« Je venais de... hic... repérer Juubi, Temari et... hic... un autre. A ce moment là, Juubi... hic... a regarder dans ma direction et... hic... un truc rouge m'a percuté de plein fouet... Et là... »
Là, elle avait vu des images, une succession d'image dont elle n'avait pas très bien compris la teneur comme si son cerveau essayait de la protéger. Elle avait juste compris que c'était des choses horribles qui arrivaient à elle et toutes les personnes auxquelles elle tenait. Elle avait cru ne jamais pouvoir quitter son hôte et être condamnée à voir encore et encore les mêmes images jusqu'à ce que son cerveau ne parvienne plus à la protéger et qu'elle soit obligée d'en saisir la teneur.
« Bien, dit Shino. Au moins on connaît avec certitude la position de nos ennemis. »
Même si un loup de quinze mètres de haut est un bon repère visuel, rien ne leur assurait que Juubi et les autres étaient à proximité et que le loup n'était pas un leurre. La technique de repérage d'Ino aurait dû leur permettre d'avoir confirmation sans être repéré mais ce n'était pas le cas. Leur mission officiel venait de prendre fin et ils auraient s'arrêter pour rentrer faire un rapport. Ce n'était pas aussi simple.
« Bon, maintenant, il nous faut un plan. »
Mieux qu'un plan, c'était un miracle qu'il leur fallait s'il voulait récupérer Temari.
Un vague bruit de déglutition parvint à Shino. Il se retourna et aperçut Shikamaru en train de prendre appui sur un arbre pour se redresser.
« Temari... Temari va bien ? »
Ces trois mots firent l'effet sur Ino, la sortant de sa torpeur. Elle fit un rapprochement glauque entre l'homme torse nu et la Temari inconsciente, recoupement dont elle n'allait pas faire part. Aussi se contenta t'elle d'un « Elle est évanouie. »
Shikamaru acquiesça et marmonna :
« J'ai un plan complètement fou qui peut marcher. »

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« Qu'est ce que tu fais Sakura ? demanda Naruto en s'essuyant le sang coulant le long de ses lèvres
- À ton avis triple idiot ? Je remets en place l'épaule de Sasuke que tu t'es obstiné à déboîter. »
C'était effectivement ce qu'elle était en train de faire. Après avoir violemment frappé Naruto, elle s'était précipitée en direction de Sasuke et avait saisi son bras.
Elle ignora ses grognements et tira d'un coup sec. Il résonna un bruit horrible, semblable à à bouchon de champagne, quoique un peu plus grave et le bras retombât sur le sol.
« Arrête Sakura, murmura Naruto dans le creux de son oreille, saisissant son poignet. »
Il avait réduit la distance les séparant en un clignement d'oeil. Les empreintes sur la boue, à peine visible tant son déplacement avait été rapide, était la seule preuve qu'il ne s'était pas transporté.
« Je ne dois pas le tuer, reprit-il, seulement le rendre inapte au combat.
- Pour me protéger n'est-ce pas ? »
Il acquiesça.
« Pour te protéger. »
Une violente douleur irradia le côté gauche de son visage et il se sentit décollé.
Bizarrement, le choc avait été moins violent que qu'il ne l'avait imaginé. Ce n'était pas un coup de poing comme le premier, purement offensif. Celui-là était exaspéré, énervé mais au fond, non-violent. Juste une manière peu élégante de lui dire de la lâcher avec ces conneries. Le coup de poing habituel en somme. Sauf qu'à ses yeux, c'était tout sauf des conneries.
Il se releva encore une fois, essuyant le torrent de sang coulant de son arcade sourcilière.
Sakura avait apposé ses mains sur l'épaule de Sasuke pour aider les ligaments à reprendre leur forme initiale.
Cette fois-ci, Naruto ne courra pas. Il savait inutile de chercher à employer la force. Au lieu de ça, il s'approchait à pas léger.
Il finit par réduire la distance, presque timidement et posa sa main sur l'épaule de Sakura avec maladresse.
« Sakura arrête. C'est inutile. Quoique tu fasses je le déferais. Je n'ai pas le choix. »
Il vit la tête de Sakura s'affaissait. La lueur de ses mains disparut et son poing se serra.
Naruto se prépara à esquiver l'attaque mais ce ne fut pas de quoi il était question.
« Pendant combien de temps Naruto ? Pendant combien vas-tu te voiler la face ?
- Me voiler la face ? Mais... Mais de quoi est-ce que tu parles ? »
Elle ne répondit pas tout de suite. Elle posa sa propre main sur celle de Naruto.
« De moi. Pense-tu réellement que Juubi à l'intention de me laisser vivre, de me garder ad vitae eternam ? Il joue. Avec toi, avec moi. Il t'humilie, ils vous humilient toi et ton démon, vous forçant à porter des vêtements aux armes de l'Akatsuki. Il s'amuse de tes réactions, t'envoie affronter ton meilleur ami, ton village. Et quand il aura fini de s'amuser, il fera ce que font tous les enfants avec leur jouets usés. Il les cassera, les mettra à la poubelle et ira en acheter d'autre.
- Non ! s'exclama Naruto. Il y'a le contrat qu'on a fait. Il ne peut pas le briser et il le sait. S'il fait quoique ce soit à ton encontre, il sera scellé. Il ne peut pas t'attaquer. »
Un silence.
« Pour me tuer, commença Sakura, il suffit qu'il te demande quelque chose que tu ne peux pas réaliser. Par exemple, attraper une dizaine de lapin en moins de quinze secondes. Ce ne sont pas les exemples qui manque. Ou, encore plus simple, il te tue, le contrat devient caduc et je suis à sa merci. Les failles sont trop nombreuses et il n'aura aucun scrupule à les utiliser. Et contre ça, tu n'as aucun moyen de me protéger. »
Il y eut un nouveau silence, plus lourd de sens. Elle lâcha Naruto, reprit son travail de medic-nin, s'occupant des nombreuses autres plaies que Sasuke avait héritées de son combat précédent.
Sasuke était encore évanoui. Etrange fatalité qui voulait que depuis quelques temps l'un d'entre eux soit toujours absent.
Derrière elle, elle savait que se tenait un Naruto mortifié, détruit par sa courte tirade. Elle venait de réduire à néant ses espoirs, espoir qui n'avait pu naître que par son caractère naïf et sa propension incurable à ne voir que le bien chez les autres, deux traits de caractères qui faisaient de Naruto un pitoyable ninja et un homme formidable. Ces deux mêmes traits de caractères qui avaient réussi à sortir Sasuke des ténèbres. Et enfin, ces deux mêmes traits qui venaient de le plongeait dans un désespoir qu'il ne méritait pas.
Un bruit sourd parvint à ses oreilles. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre que Naruto venait de frapper un arbre. Ill y en eut un un deuxième, ponctué par un merde lâché entre des dents serrées.
Elle aurait dû le lui dire avant sans pouvoir s'y résoudre.
Un craquement puissant s'éleva. Elle crut d'abord à l'orage avant de comprendre qu'un arbre venait de s'effondrer. Elle se retourna et vit la main de Naruto en sang, des tendons sectionnés et des os affleurant par endroit. Elle allait se lever pour aller soigner de l'imbécile destructeur d'arbre mais à peine sa décision fut prise que déjà il était en train de régénérer.
Il se laissa glisser le long d'un arbre. Ses lèvres étaient bleues et pincées, son regard tendu vers l'horizon.
Il tentait désespérément de joindre Kyubi, d'avoir quelqu'un lui assurant qu'il pouvait faire quelque chose mais elle restait sourde à ses appels.
Sakura vint s'asseoir à côté de lui. Elle mourait d'envie de le serrer dans ses bras mais savait que si elle faisait ça, Naruto n'arriverait pas à se relever.
« On fait quoi maintenant ? »
Elle secoua la tête.
« Je ne sais pas. »
La pluie tombait drue.

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Ino déglutit péniblement alors qu'elle tendait une pilule de ninja à Shikamaru. Le plan du Nara était brillant. Complètement barré et dangereux mais brillant.
Il ne reposait que sur du vent, quelques images qu'elle avait aperçu depuis l'oiseau, les insectes de Shino assurant qu'il n'y avait que trois personnes, sur la possibilité que Shikamaru puisse user de son jutsu sans y laisser la vie et c'était tout.
Le potentiel destructeur du Gobi et de Juubi n'était même pas pris en ligne de compte. Seul comptait la récupération de Temari et leur fuite.
Ce qui évidemment t'exclut, n'est-ce pas Shika ? Les autres font semblant de ne pas l'avoir remarqué mais moi je le sais. Et n'espère pas une seconde que je vais te laisser tomber.
À ce moment, elle avait fermement ancré sa décision. Qu'il le veuille ou non, Shika rentrerait avec Temari.

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« On doit pouvoir faire quelque chose, marmonna Naruto. »
Sakura secoua la tête.
« Il n'y a rien à faire. On le sait tous les deux, il n'y aucun échappatoire. »
Le visage de Naruto s'illumina.
« Et si on partait tous les trois ? Aucun risque que Juubi ne puisse se servir du contrat étant donné qu'il ne m'a pas donné de limite de temps. »
Cette suggestion avait été faite avec une telle naïveté enfantine, une telle envie d'y croire alors que dans le ton, on percevait déjà un désespoir naissant, que Sakura sentit les larmes monter.
Elle le prit dans ses bras et le trouva gelé. Son corps était comme parcouru de mille frisson.
« On ne peut pas non plus car sinon, qui reste-t'il pour arrêter Juubi ? »
Naruto eut envie de répliquer quelque chose ayant traits à un monde qu'il ne voulait pas aider à ce prix. Il faillit le faire mais se retint. Il ne pouvait pas dire ça. Ce serait un mensonge. Jamais il ne pourrait se poser en sachant qu'il avait abandonné Konoha. Ce faisant, il se serait renié tout entier, aura renié la volonté de Gaara mort pour lui. Il ne pourrait jamais se le pardonner.
« Qu'est ce que tu as avec cette tronche d'ahuri ? s'éleva une voix derrière lui »
Sasuke... Il avait repris quelques couleurs depuis son précédent combat, même si son teint restait maladif. Sa main gauche était posée sur son épaule droite. Il n'avait plus mal, Sakura était l'une des meilleur médic-nin du monde, mais ne semblait comme pas convaincu de l'absence de douleur, comme si elle s'apprêtait à bondir au prochain tournant.
Sakura et Naruto ne l'avaient pas entendu venir. Ce fut avec un teint un brin honteux que Sakura relâcha Naruto.
S'il y avait bien une chose qu'ils n'avaient pas envisagée, c'était sur la façon de dire à Sasuke qu'ils avaient passée une nuit ensemble. Officiellement, Sasuke était fiancé à Sakura, et même si l'officiel était du vent, un coup d'oeil à l'Uchiwa suffisait de s'assurer que ça ne serait pas du vent pour longtemps.
En plus, les Uchiwa sont vachement possessifs.
Un simple contact oculaire entre Sakura et Naruto leur suffit pour déterminer leur ligne de conduite : le silence. Pour le moment tout du moins. Il y avait suffisamment de soucis à régler avant d'en ajouter d'autres.
Sasuke s'accroupit pour se mettre au même niveau que ses deux amis puis s'assit.
Il n'enserra pas Sakura dans des retrouvailles larmoyantes, ne fit pas le moindre commentaire sur son combat avorté avec Naruto.
L'heure n'était pas aux remarques ni aux retrouvailles. Même si en cherchant bien dans son âme, on se serait rendu compte qu'à cet instant, il était tiraillé entre l'envie de saisir Sakura et son entêtement maladif à estimer qu'il ne la méritait pas, rien n'était visible en surface. Il avait appris à compartimenter ses émotions et même si les joints lâchaient dans certaines conditions, ce n'était pas le cas en ce moment. La réflexion devait primer sur l'émotion sinon Sakura allait mourir.
Il s'éclaircit la gorge, se rendit compte que Sakura et Naruto attendaient ses instructions. Pendant quelques secondes, il crut voir les genin de douze ans avec lesquels il avait tenté l'examen chuunin. Un élan de nostalgie l'emplit et il se surpris à regretter cette époque.
« Avant tout, j'ai une question. Pourquoi Juubi n'est pas avec toi ? J'aurai imaginé qu'il se serait délecté de cet affrontement, non ? »
Naruto se rappella pourquoi, hésita quelques secondes avant de le bégayer.
Sakura écarquilla les yeux et lança à Naruto à la fois empli de surprise, de colère et de déception. Avant même que Naruto et Sasuke puissent réagir, elle était déjà en train de foncer en direction du loup blanc.
Dernière modification par lebibou le dim. 30 sept. 2007, 19:12, modifié 1 fois.
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Elle était nue. Lui non. Oh bien sur, cela allait venir mais pas tout de suite. D'abord, il fallait savourer l'Avant, sentir bouillonner l'Envie pour mieux s'y dérober. Elle reviendrait, plus forte que La première fois et encore une fois, il ne pourrait La saisir. Ce ne serait que la fois suivante, ses pulsions à son paroxysme qu'il y céderait.
Ce rituel était important voire vital. Plusieurs fois pour des raisons de temps, il s'était vu contrait de l'enfreindre.
Par exemple, lors de l'assassinat d'une femme de haut rang, il s'était vu forcer d'y aller sans préparation, à cause de la ronde des gardes qui ne mettait que un quart d'heure à faire le tour.
Il en était ressorti terriblement frustré. Certes frustration avait eu un fumet de nouveauté (et son passage marquant dans le Yoshicho, quartier de la prostitution masculine, plus tard dans la même journée le montrait bien qu'il n'y était pas opposé), et le stress causé par la proximité des gardes n'avait pas rendu la chose désagréable mais ce n'était pas ce qu'il cherchait. À peine un cinq sur dix, le dix servant d'étalon étant son passage chez la fille du Tsukichage.
Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas offert un petit plaisir et la présence de Sakura et d'Himigi l'avait tout émoustillé donc il fallait que ce soit réussi. (Il ne tenait pas compte de Tenten. Ryuusaki lui interdisait tout débordement et il en avait l'habitude. Jamais il ne désobéirait à Ryuusaki.)
Et puis, sans trop savoir pourquoi, par esprit viril sans doute, le fait qu'un démon millénaire y assiste l'incitait à placer la barre le plus haut possible. S’il arrivait à atteindre le dix sur dix voire pourquoi pas mieux, il aurait l'impression de marquer un point.
Il sentit la première vague d'Envie monter en lui. Un long frisson lui parcourut l'échine. Il se cambra involontairement à cause des chatouillis et lâcha un grognement rauque.
Ce grognement n'était jamais bon signe pour les femmes à proximité.
Il manqua d'arracher tous ses vêtements pour s'amuser tout de suite, enfreignant toutes les sacro-saintes règles qu'il s'était imposées mais il réussit à se reprendre à la dernière seconde.
Il inspira et expira profondément d'une respiration sifflante. Il réussit à se calmer petit à petit. La première envie était passée.
Il fut le premier surpris par la puissance de l'Envie. Habituellement, ce n'était que pour son troisième passage que l'envie était aussi forte. Si la première était aussi forte, il n'osait envisager la deuxième et la troisième, s'il tenait jusque-là. Peut-être allait-il atteindre un vingt sur dix.
La Deuxième envie arriva bien plus vite qu'il ne l'avait envisagé. La Première venait tout juste de se finir. Cette vague surpassa tout ce qu'il avait imaginé.
Il la lui fallait maintenant, tout de suite. Il s'accroupit, commença à se déshabiller et, alors qu'il allait retirer son dernier vêtement, réussit à se contenir l'espace d'une seconde.
Pourtant, il savait que ça n'allait être que temporaire. S'il voulait respecter le rituel, il allait lui falloir quelque chose pour tenir.
Mordre.
Il se pencha sur le corps inconscient d'Elle, rapprocha ses dents de sa poitrine, s'apprêta à refermer sa mâchoire mais mis sa main entre ses dents in extremis.
Un gerbe de sang coula sur elle, se mêla à la pluie. Il voulait la réveiller avec le final, pas avec l'entracte. Juubi lui avait assuré qu'elle se réveillerait aux premières douleurs, qu'il avait veillé à ça. C'était à lui de faire attention à ce que son réveil ne soit pas précoce.
Il devait tenir avec autre chose. Il commença à la sentir. Les bras, les aisselles, la poitrine l'entre-jambe, rien n'échappa à son nez.
Il réussit à reprendre le contrôle de son corps. Pour la dernière fois. Il expira avec force, surpris de ne pas avoir déjà éclaboussé sa partenaire. Pourtant, il était dur comme jamais.
Il profita de cette accalmie avec un apaisement rarement ressenti.
A part Lui et Elle, rien d'autre n'existait. La pluie glissant sur son thorax galbé, Juubi les observant avec une malice enfantine, rien au monde n'aurait pu l'arrêter lorsque arriva la troisième Envie.
Avec une excitation mal maîtrisée, les mains tremblant d'impatience, il se dénuda.
Que lu spectacle commence.

-¤ 12 ¤-

Hishiki ressentit une violente douleur dans l'entrejambe. C'était cette douleur qu'il détestait par dessus tout. Insidieuse, prenant son temps pour s'éveiller, montant an puissance à chaque seconde pour atteindre une apothéose longue. Trop longue.
Temari venait de le gratifier d'un admirable coup de genou dans les parties intimes.
D'abord, c'était l'incompréhension. Comment avait-elle pu se réveiller ? Le sort de Juubi ne devait s'évanouir qu'aux premières douleurs. Il ne l'avait même pas touché. Il était sur le point mais le genou l'avait cueilli avant.
Il ne fut guère enchanté par cette douleur même si cela ne le gênait pas outre mesure. Sa proie était réveillée, elle allait se débattre, il allait lui faire mal et se faire plaisir tout en lui faisant mal. Ce n'était pas si grave.
Il la frappa du plat de la main pour la calmer quelques secondes pour qu'il puisse la saisir au poignet. Peut-être même allait-il lui cloué les mains avec un kunaï mais alors qu'il dégainait son arme, quelque chose rentra dans ses yeux.
Il les frotta, tenant Temari entre ses cuisses et les réouvrit. Face à lui se trouvait un essaim noir d'insectes fonçant dans sa direction.
Il lança un coup d'oeil inquiet en direction de Juubi et le vit immobile, peu enclin à intervenir. Derrière lui, la tête de Gobi reposait sur ses pattes avants, attendant les ordres. Quelque chose le gênait dans la posture du démon millénaire, comme si elle le ne lui était pas propre mais n'eut guère le temps d'y prêter attention. L'essaim était sur lui.
Il baissa les yeux en direction de Temari, la vit un peu sonnée mais encore lucide. Elle semblait attendre quelque chose.
Il s'apprêta à l'assommer le temps que ces problèmes soient réglés. Pourtant, ce fut lui qui prit un violent coup de pied dans la mâchoire, le propulsant en arrière et le forçant à lâcher sa proie.
Il tomba sur le dos, sentit quelques brindilles râper sa chair. Il n'eut aucun mal à se relever malgré la violence du coup.
Son premier regard fut pour sa proie. Elle avait disparu. À cet instant, rien d'autre n'avait d'importance. On venait de lui retirer sa friandise. Celui qui avait fait ça aller payer de sa vie.

« Joli plan Shikamaru, marmonna Juubi sur un ton amicale. »
Il partageait la même position, debout, les bras le long du corps. Cinq mètres les séparaient, le jeune Nara était camouflé par l'ombre des arbres. Son visage était barbouillé de sueur et deux cernes profonds se dessinaient sous ses yeux.
Il souriait. Cela ne s'était joué qu'à quelques secondes mais Temari était sain et sauve. Une masse nauséeuse se déroba à son coeur et il se sentit bien. Juste bien.
« Si j'ai bien compris, reprit Juubi d'une voix égale, et si ma mémoire des clans est bonne, une Yamanaka - c'est ça non ? Ma mémoire des noms n'est plus ce qu'elle était .- est entrée dans le corps de Temari, ce qui expliquerait son réveil précoce. Étonnant d'ailleurs qu'elle ait eu le courage de se servir de son jutsu après la peur que j'ai insinué en elle. Elle doit beaucoup t'aimer tu sais. Ensuite deux de tes acolytes, dont un Aburame si je me fie aux insectes, sont intervenu pour éloigner notre très cher Hishiki pendant que la Yamanaka s'enfuyait avec le corps de Temari, ton rôle se bornant à me tenir éloigner.
Un bon plan vraiment. Une parfaite utilisation des divers membres la composant. Pourtant, nous savons tous les deux qu'il n'est pas parfait puisqu'il nécessite ton sacrifice pour me retenir le plus longtemps possible. Ce qui ne sera pas bien long. Tu n'as quasiment plus de chakra, seul ce très cher Gobi empêchant cette immondice d'une autre époque qu'est ton méian' de ressortir. Tu ne pourras pas me retenir plus de deux minutes et une fois ce délai écoulé, nous savons tous les deux comment ça va finir pour toi. Je t'ai épargné une fois pour voir de quelle ingéniosité tu allais faire preuve et je ne suis pas déçu. Sache cependant que je ne te ferai pas ce cadeau deux fois. »
Un point de côté vrillait la hanche. Il était à bout. Juubi était trop généreux avec ces deux minutes. Il tiendrait une minute quinze tout au plus. Juubi en imposait, rendant très ardu le maintien de sa technique. En plus, il le soupçonnait de se contenir au maximum pour faire durer l'échange.
Sa vie allait prendre fin et il s'en moquait. Temari était sauve et les autres réussirait à s'enfuir. Il avait fait sa part du travail.
Il eut une toux sévère et s'écroula le long de l'arbre. Juubi en fit de même sauf qu'il n'y avait pas d'arbre derrière lui, rendant la scène involontairement comique.
« Je t'aime bien, lâcha le démon. T'es intelligent et j'aime les gens intelligent. C'est pour ça que je vais t'avouer qu'une fois que je t'aurais tué, je me dirigerais d'un pas léger en direction de ton équipe pour les éliminer jusqu'au dernier, à l'exception bien évidemment de ta chère et tendre. Sauf si, bien évidemment, Hishiki a déjà fait le travail, auquel cas, je me contenterai d'achever ce qu'il restera de cette charmante Temari. »
Shikamaru eut un drôle de sourire. Il farfouilla dans sa poche et sortit une petite boule noire. Il la lança en direction de Juubi et cette dernière s'arrêta net à ses pieds.
Ils partageaient le même sourire mauvais et ce n'était pas à cause du jutsu de Shikamaru.
Une explosion fracassante résonna, collant Shikamaru à son arbre.
Il avait détaché son ombre quelques millisecondes avant l'explosion.
De la fumée envahit les environs et s'infiltrait à travers les arbres. Elle lui irritait la gorge mais il n'y prêtait aucune importance. Le pire était à venir.
Un coup de pied dans les côtes le souleva et une main puissante le saisit par la gorge avant de le plaquer à un arbre.
Juubi se tenait face à lui, le visage sévère n'accusant pas la moindre blessure alors que l'explosion l'avait touché de plein fouet.
Il était ce qu'il avait toujours été. Surpuissant, invincible, intouchable. Le diable en personne.
« Intéressante façon de gagner du temps. Et maintenant ? »

-¤ 13 ¤-

Lee tenait le corps toujours endormi de Temari. Il semblait que Ino avait en quelques sortes court-circuité le sort de Juubi et que lorsqu'elle avait reçu le coup de Hishiki, c'était elle qui avait absorbé la douleur et, par conséquent, le sort continuait de fonctionner, attendant toujours la première douleur ressenti par Temari.
Lee bondissait de branche en branche. Derrière lui se tenait Shino et Ino, cette dernière ayant tout juste repris le contrôle de son corps.
Au loin, on entendait les hurlements d'un Hishiki hors de lui. Il gagnait du terrain à chaque seconde qui s'écoulait, mu par une colère divine qui ne s'éteindrait pas avant d'avoir récupéré sa proie et marché sur leurs cadavres refroidis.
Il y avait quelque chose d'effrayant dans cet homme, une volonté de fer s'ancrant dans sa haine et son esprit dérangé.
Shino pensait qu'il faisait parti du clan des Berserkers, un clan qui pourtant était déclaré anéanti après s'être autodétruit. Ces hommes, plus proche du guerrier que du ninja, bénéficiaient d'une endurance sans limite, d'une force effrayante et était dingue pour la plupart. Il pratiquait un eugénisme dément, éliminant les enfants les moins bien portant au détriment des plus forts. Leur enfance, glauque au possible, faisait passer le Kiri d'avant Zabuza pour une colonie de vacance. Leur puissance prenait force dans leur folie furieuse, et qui allait en amplifiant lorsqu'on les privait de leur petite gâterie régulière. Ce qu'ils venait tout juste de faire. Shino savait que s'il devait l'affronter, malgré le talent de Lee en Taijutsu, leur chance de survie serait mince.
Pourquoi est ce que l'on doit toujours affronté le dernier membre d'un clan supposé éteint et qui, comme par hasard, s'avère être un clan surpuissant ?
Une nouvelle question sur laquelle il s'emploierait à méditer si jamais il revenait vivant de la mission. Et accessoirement du bureau de l'Hokage lorsqu'il aurait expliqué qu'ils avaient enfreint les impératifs de la mission.
« Shino ? lança Ino »
Il tourna la tête.
« J'aurai besoin que tes insectes prennent mon apparence pour donner le change. »
Il acquieça.
« Tu vas le rejoindre. »
Ce n'était pas une question. Elle opina.
« Son plan pour s'enfuir n'était que du pipeau et nous le savons tous les deux. »
Shino agita la main, lui faisant signe d'y aller.
« Bonne chance. »
C'était la première fois qu'Ino voyait ces mots sortir de la bouche de l'Aburame.
A la branche suivante, elle changea brutalement de direction, sauta vers le sol et vit Shino partir avec une copie conforme d'elle-même.
Elle se camoufla sous le premier tronc d'arbre mort à proximité et se fit toute petite. Elle ferma les yeux et bloqua sa respiration. Pendant quelques secondes, pas un bruit n'emplit les environs. Le silence était épais et terrifiant.
Elle ressentit les battements de son coeur dans sa poitrine avec une acuité étrange et le sang parcourant son corps n'eut pas de secrets pour elle. Elle vit ses mains trembler et compris qu'elle était terrifiée. Elle n'avait passé que quelques secondes entre les cuisses du monstre mais cela lui avait suffi pour entrevoir la perversion d'Hishiki avec encore plus de précision que si elle avait pénétré son esprit.
Elle ne voulait pas se retrouver encore une fois face à cet homme et pendant quelques secondes, elle ne craint pour aucune autre vie que la sienne.
Il y eut un grondement qui alla en s'amplifiant et Ino comprit que c'était fini pour elle. Hishiki ne tarderait pas à le trouver et là se serait le début de l'enfer.
Elle déglutit avec peine.
À chaque seconde qui s'écoulait, elle s'attendait à le voir débouler devant elle, un grand sourire sadique à la bouche.
Il ne se passa rien.
Le grondement et les hurlements allèrent en diminuant pour finalement s'évanouir. Elle compta jusqu'à quinze avant de sortir la tête péniblement. Il n'y avait rien d'anormal.
Elle ne pouvait pas patienter plus longtemps. Shikamaru devait déjà être à sec. Au loin, elle entendit une explosion. Elle partit en quatrième vitesse, priant pour que Shikamaru soit toujours en vie et que son plan fasse l'affaire.

-¤ 14 ¤-

« Mon très cher Shikamaru, rassure toi, je vais t'éviter les simagrées dont nous abreuvent les romans. Je ne vais pas passé de longues minutes à t'expliquer comment je vais te tuer. Je ne peux pas me permettre de perdre ce temps alors que ma chère et tendre Akatsuki est décimée et je serai peiné de ne pas pouvoir me défouler sur ton équipe, quitte à m'offrir une partie de jambes en l'air avec ta très chère Yamanaka, que j'imagine délicieuse à souhait, histoire que ce que je lui ai insufflé par l'esprit prennent ses racines dans quelque chose de plus concret. Donc adieu mon très cher.»
Il arma son bras et s'apprêtait à le transpercer le Nara, plus mort que vif alors qu'une patte de loup gigantesque vint s'abattre sur lui.
Il eut à peine le temps de tourner la tête dans sa direction et d'articuler un « sacré nom de dieu » que le membre fondit sur lui et le propulsa, avec un manque de déférence assez évident, dans les sous bois.
Qu'est-ce...pensa Shikamaru
Il savait que jamais Gobi n'aurait attaqué Juubi. C'était le démon millénaire qui avait offert une porte de sortie au bijuu enfermé dans son jinchuuriki. Gobi n'avait donc pas pu attaquer Juubi. Cependant la réalité s'amusait à lui donner tort.
Alors qu'il glissait le long de l'arbre, la réponse lui vint. Pendant quelques secondes, il n'osa pas la caresser des doigts, trop horrifié par ce qu'elle impliquait.
Elle n'aurait pas osé !
Pourtant, c'était la seule réponse à laquelle son esprit fatigué était arrivé. Pire encore, c'était la bonne.
La patte de loup s'arrêta devant lui et s'agita comme pour marquer de l'impatience. Shikamaru leva les yeux sur la gueule du loup et le clin d'oeil acheva de le convaincre. Ino avait pris le contrôle du loup.
Laissé à l'appréciation de Shikamaru, cela s'apparentait à un suicide. Le jutsu des Yamanaka n'avait pas été inventé pour être utilisé sur un démon.
Chaque manipulé laissait des traces sur l'utilisateur du jutsu, et sachant que le démon était à mi-chemin entre le l'humain et l'animal, il était impossible de savoir ce qu'il allait se passer, si son cerveau allait tenir le coup, si il n'y allait pas y avoir des interférences entre le jinchuuriki, passablement névrosé pour le peu qu'il avait vu, et le bijuu. Ino menaçait de sauter comme un fusible sur une ligne à haute tension. Quelques Yamanaka avait déjà rejoint l'asile avec l'étiquette de légume.
C'est déjà un miracle que son jutsu est pris
Cette réflexion ne prit qu'un dixième de seconde dans l'esprit de Shikamaru et il s'agrippa comme il put à la patte. Les poils étaient étonnamment cotonneux et doux au toucher malgré l'humidité croissante.
La patte commença à se soulever, jouant avec l'estomac de Shikamaru comme un ascenseur devenu fou et le corps entier du loup fit demi-tour avec facilité.
Il y eut une enjambée et la patte s'arrêta devant le corps inanimé d'Ino. Shikamaru sauta, récupéra la carcasse vide et remonta sur le loup. Le jeu de l'ascenseur reprit de plus belle, s'amplifiant au fil des foulées, le but du jeu étant d'augmenter au maximum l'écart entre eux et un certain démon millénaire.
Restait un unique petit problème : comment se débarrasser du Loup ?

########

Cela va faire une éternité que je n’ai pas posté et je m’en excuse. J’avais perdu une très grosse partie de ce que j’avais écrit suite à une erreur de manipulation. S’en suit donc la très logique déprime et la perte de l’envie d’écrire. Y’a ensuite eu les examens, puis les grandes vacances où j’ai pas mal écrit mais à la main, le travait de réécriture prenant beaucoup de temps.
Mais finalement, j’ai réussi à faire paraître ce chapitre.

Au passage je tiens à m’excuser pour toutes les reviews que je ne vais pas pouvoir laisser pendant les huit prochains mois.
Il faut savoir que je retente une première année de médecine et que, par conséquent, la fanfiction ne va pas faire partie de mes priorités. Donc si je ne lis pas vos textes, ce n’est pas par absences d’envie ou impolitesse mais simplement parce que je n’ai pas le temps.
Toutes mes excuses et je lirai tout au mois de Juin.
À cet instant, vous vous interrogez quant à mes parutions futures.
La bonne nouvelle est que j'ai déjà un chapitre de près et qu'il me reste encore un peu texte écrit à la main.
Pour le reste par contre, je vais voir ce que je peux faire. Je ne vais pas avoir des masses de temps libre et je ne souhaiterai pas tout le temps consacré ce temps libre à l'écriture mais on verra bien.
De toute façon, il ne me reste plus grand chose à écrire. Un ou deux évenements avant le combat final, le combat final etc...
Donc même si je ne consacre pas tout mon temps libre, peut-être que pour noel j'aurai fini.
Peut-être.
Je vous souhaite une excellente année scolaire quoiqu'il en soit.
Ah, au passage, apprenez à écrire sur un clavier de type Dvorak (et non Azerty). Vous verrez, c'est chiant au début mais qu'est-ce que c'est agréable.
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Itachi-san
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Message par Itachi-san »

Ohlàlà j'ai beau avoir relu la fin du châpitre précédent j'ai carrément tout oublié moi -___-'' Bonc 'est revenu un peu en lisant...

Que dire c'est toujours aussi bien écrit, avec ce mélange de drame et d'humour noir sombre, incroyablement bien dosé... le passage de la "préparation de viol" d'Hishiki serait presque drôle si l'objet de la situation n'était pas si répugnant :shock: Hishiki est complètement taré :lol:

J'ai beaucoup aimé l' "affrontement" entre un Naruto qui se retient à peine et un Sasuke totalement hors du combat... la situation est quand même assez déprimante pour l'équipe 7...

Sinon pas mal de faute de grammaire encore, avec des confusions "é/ait/er" notamment.

PS : C'est quoi un clavier dvorak ? -__-''
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

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'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
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Message par xoux »

Je viens de passer deux jours à lire ta fanfic depuis le début, et qu'est-ce que j'apprends? que tu ne vas pas mettre de nouveaux chapitres régulièrement?

T-T

Je suis d'un naturel impatient, vais-je tenir jusqu'à Noël?
On verra bien.

En tout cas, ton histoire est très intéressante et prenante.
Je vais juste répéter ce que tout le monde te dit tout le temps : essaies de ne pas oublier de mot! Les fautes d'orthographe, on s'y fait (je le garantie, ça fait deux jours que je te lis), mais les mots manquants...
Au début, je lisais ton texte en diagonale, pour éviter de bloquer sur les mots manquants, c'est pour dire!
Mais heureusement, plus tu écris, mieux ça va. Espérons que ça continue!

Pour ce qui est des compliments, que dire?
Tu as tué tous mes personnages préférés en deux temps trois mouvements, et ils ne me manquent pas.
Tu t'es servi d'absolument tout l'univers de Naruto, et tu l'as très bien fait.
Tu fais aussi bien de l'action que de la psychologie.
Non franchement, tout est parfait!
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lebibou
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par lebibou »

    • Onirisme


-¤ 1 ¤-

Shino soupira. Le temps orageux n'était pas à son avantage. Ses insectes étaient agités, sursautant au moindre coup de tonnerre. Il avait eu un mal fou à les contrôler pour qu'ils attaquent à Himigi alors à l’abri, sous un arbre. S'ils venaient à se confronter sur une clairière, il doutait de pouvoir les manier avec habilité et devrait se contenter d'attaque massive et sans subtilité, ce qu'il exécrait par-dessus tout.
Qu'est-ce qui lui avait pris de se désigner volontaire avec un temps aussi défavorable ?
Il repensa aux codes des Aburame. Chaque clan en avait adopté un depuis que les Uchiwa avaient lancé le concept et vu le résultat chez ces derniers, Shino se demandait sérieusement si c'était intelligent de continuer.
« Article II alinéa 2 : Un Aburame ne refuse jamais une mission. »
Plus loin était dit
« Article III alinéa 5 : Un Aburame doit toujours faire preuve d'un esprit critique et détaché pour ne pas laisser place aux émotions et ce afin d'estimer en tout instant les meilleurs décisions à prendre. »
Shino se demandait si par temps pluvieux, l'article III court-circuitait l'article II ou bien si, quelque soit la situation, l'article II primait sur l'article III.
Foutus codes. Ils sont censés gérer toute notre existence mais sont inapplicables en pratique et ce, quelque soit le cas pratique.
Le cas pratique en question était le dernier survivant du clan Berserker en fureur, la certitude de se faire tuer s'il lui tournait le dos pour s'enfuir, Lee et Temari - gâterie dudit Berserker - comateuse et uniquement vêtu du manteau de Lee.
Foutu cas pratique

Ils débouchèrent sur une vaste clairière. À peine eurent-ils le temps de d’envisager un itinéraire qu'Hishiki déboucha sur leur droite et leur coupa toutes chances de retraite.
Shino expira profondément, cligna des paupières avec lenteur sous ses lunettes fumées. Le combat était inévitable.
Il lança un bref coup d'oeil à Lee, le vit déposer Temari sous un arbre et se relever avant de faire quelques étirements.
Shino porta la main au bouton situé près de son col et le défit, entre son pouce et son index. Il en fit autant avec tous les autres boutons et retira sa veste d'un geste brusque avant de la lancer par terre. Il était torse nu, sous la pluie. Mieux valait qu’il se découvre totalement, pour habituer ses insectes à la pluie.
Aussi pour qu’ils n’aient plus d’échappatoire.
Pour la première fois, Lee voyait Shino sans son manteau. L'Aburame avait toujours décliné les baignades, les Onsens ou toutes autres activités lui demandant de se déshabiller.
À présent, Lee comprenait pourquoi.
Au premier abord, rien d'anormal ne sautait aux yeux. Une musculature fluette et élancée, la peau blanche et imberbe, quelques taches assimilables à des gros grains de beauté, des tatouages aux poignets
Une observation plus poussée permettait de dessiner les nombreuses craquelures parsemant la peau, de voir les grains de beauté se déplacer tranquillement le long du corps, d'apercevoir l'épiderme s'ouvrir à certains endroits pour cicatriser quelques secondes plus tard, de comprendre que ce n'était pas des tatouages qu'il avait aux poignets.
Lee ne s'en offusqua pas. Peut-être aurait-il ressenti du dégoût s'il était encore jeune et inexpérimenté. Ce n'était plus le cas. Il avait vu pire. Bien pire.
Il reporta son attention sur le dernier membre de l'Akatsuki. Il ignorait ses origines mais se doutait qu'il s'agissait plus d'un guerrier que d'un ninja. Sa posture, son chakra, ses muscles imposants, tout laissait à penser que n’était pas fait pour les missions d'infiltration. Ce qui tombait bien car c'était aussi son cas. Restait à savoir qui était le plus fort.
Le combat ne mit pas longtemps à démarrer. À peine avait-il eu le temps de terminer de s’échauffer.
Hishiki avait sauté le sacro-saint dialogue d'avant combat où, selon des règles établies quelques siècles plus tôt, il devait menacer, négocier et enfin prédire leur mort prochaine comme tout bon psychopathe qui se respecte.
Hishiki avait réduit l'écart entre lui et Shino en un rush, balançant son poing avec vivacité. Shino avait été surpris et avait failli encaisser le coup si ses réflexes ne l'avaient pas fait se mouvoir vers la gauche, esquivant le coup de quelques centimètres.
Alors qu'il se déportait, un coup de pied manqua de le cueillir à la mâchoire.
Qu’est-ce que...
Il ne comprit pas ce qu'il venait de se passer. En théorie, vu la position de Hishiki, il n'aurait pu lancer son pied qu'en sacrifiant son équilibre.
Ce qu'il avait fait.
Deux mètres plus loin, le géant s'effondra sur le sol boueux mais loin de s'en soucier, il se releva et reparti à l'assaut de Lee.
Un échange avait Hishiki avait suffi à Shino pour comprendre le style de son adversaire. Il pouvait se résumer en quelques mots : tout sur l'attaque, rien sur la défense.
C'était une anomalie dans le monde des ninja. Un shinobi ne peut se permettre de se sacrifier inutilement. La mission est et reste prioritaire.
Il aurait suffi d'un piège à l'endroit où Hishiki était tombé pour mettre fin au combat de façon simple et brutal.
Un ninja fonçant tout droit sans se poser ce genre de question et tentant le tout pour le tout à chaque assaut ne devait pas exister. Et c'était ce qui le rendait effrayant.
Lee le vit se rapprocher vite, très vite, à une vitesse supérieure que sa corpulence ne le laissait suggérer. Un frisson dansa sur son échine.
Il aurait juré qu'une gigantesque ombre courrait derrière Hishiki, le rendant encore plus imposant.
Lee voulut le frapper, mettre son poing entre lui et le Monstre, avant de comprendre que c'était impossible. Ce n'était pas un petit point lancé sans volonté qui allait l'arrêter. Il fit ce qui lui semblait être la chose la plus censé du monde et esquiva.
Il bascula rapidement sur le côté et se fit cueillir par un coup de genou dans le ventre, ses pieds décollant du sol pendant quelques secondes. Il fut plié en deux et n'eut pas le temps de comprendre que déjà un coup de poing s'enfonçait dans sa joue, l'envoyant dans la boue.
Lee aurait probablement encaissé un autre coup, probablement un coup de pied histoire de lui briser quelques côtes, si Shino n'était intervenu, envoyant la bonne moitié de ses insectes sur le dos d'Hishiki. Leur force, négligeable pris au cas par cas, avait suffi pour le pousser violemment et le faire tomber.
Pendant que les insectes se délectaient du chakra de leur nouvel hôte, Lee se releva et vint rejoindre Shino à une dizaine de mètres plus loin. Il était mal-en-point après un unique enchaînement, la mâchoire déjà branlante avec une terrible douleur lui tordant les entrailles.
Le regard de Shino, éloquent malgré ses lunettes fumées, lui demanda s'il tenait le coup ou s'il devait le considérer comme un poids mort.
« Ça va, cracha Lee, la voix sèche. Je vais tenir jusqu'à la fin du combat. »
Hishiki ne mit pas longtemps à se relever. Son corps nu était couvert d'un mélange de boue et d'insectes, dessinant des contours incertains.
Un frisson parcourut les deux ninja de la feuille à la vue de son sexe.
Il bandait.
Affronter un adversaire n'ayant aucune notion de défense élémentaire était dérangeant en soi, encore plus s'il était nu et recouvert d'insectes mais alors qu'il bandait...
Le Berserker eut un drôle de rire, loin des explosions habituelles. On aurait dit des feuilles mortes sur un trottoir, agité par un léger vent. Un schischi amusant dans la bouche d’un autre, dérangeant dans celle de Hishiki.
Le géant ne les fixait que par intermittence, les insectes dansants sur son visage. Ses yeux étaient injecté de sang.
Il eut un sourire puis ses mains se joignirent, d'abord pour former le signe du cheval, ensuite celui du tigre. Il inspira profondément, engloutissant de nombreux insectes.
Lee et Shino se mirent sur la défensive, prêts à voir arriver un jutsu de feu dont les Uchiwa en avait le secret.
Les flammes sortant de la bouche n'étaient pas impressionnantes, ridicules même si on les comparait à celle de Sasuke ou d'Itachi. Ce n'était pas tout. Elles ne leur étaient pas destinées et étaient dirigées vers son torse. Les insectes prirent feu et le feu se propagea sur le reste de son corps, détruisant la totalité des parasites qui le vidait petit à petit de son chakra. Ensuite, il repartit à l'assaut, toujours à pleine vitesse.
La pluie et la disparition des insectes n'avaient pas suffi pour que le feu s'éteigne et les flammes dansaient sur son corps, le rendant terrifiant.
Mais qu'est ce que c'est que ce type ? pensèrent Lee et Shino en même temps
Lee inspira profondément. Il ne fallait pas qu'il reste impressionner par son adversaire. Shino était pour l'instant inutile, ses insectes n'ayant aucun pouvoir contre le feu. Il allait falloir qu'il gagne un peu de temps. Suffisamment pour que les flammes s’éteignent.
Il ouvrit une des huit portes, se pencha en arrière au moment exact où il allait se prendre le coup. Là, il lança son pied en direction de la mâchoire d'Hishiki et le cueilla comme il en avait cueilli tant d'autre avant lui. En déséquilibre, une main sur le sol, Lee s'apprêtait à faire ce qu'il avait toujours fait. Bondir, aider son adversaire à décoller et le propulser sur le sol.
Hishiki était lourd et malgré la puissance dont il disposait, il ne pouvait atteindre la bonne hauteur en un seul coup de pied.
Lee partit en l'air à la poursuite du corps toujours en feu de Hishiki et au moment où il allait le frapper, encaissa un coup de pied hors norme, le catapultant sur le sol. La seule chose qui lui permit de s'en sortir sans trop de dégât fut le sol, devenu relativement souple grâce à la pluie.
Lee parvint à se relever mais ce n'était qu'un simulacre de station vertical. Le coup de pied à la tête l'avait durement touché, flouant son champ de vison et ses réflexes. Il lança un regard vide vers Shino. Ce dernier ne quittait pas des yeux Hishiki.
Le feu était toujours là. Les flammes continuaient de danser sur Hishiki, recouvrant son corps d'une fine couche de peau noirâtre et suintante.
Pourtant, il continuait de se mouvoir avec toujours la même facilité, le même bagou et ce regard fou n'ayant rien à envier à celui de Juubi.
Le feu réduisait à néant les stratégies de Shino. Ses insectes ne sauteraient jamais sur un adversaire en flammes, par temps de pluie qui plus est. En plus, il ne possédait pas la force à l'impact suffisante pour blesser le Berserker. À ce stade du combat, et ça lui faisait un mal de chien de l'avouer, il n'était qu'un poids mort.
«Bon, je vais le faire, marmonna Lee pour lui-même. »
Il allait ouvrir sept des huit portes. C'était la première fois qu'il allait aussi loin mais au vu de son adversaire, il n'avait pas d'autre solution.
« Shino, il faut que tu l'occupes un peu moins d'une minute. »
Gaara avait eu la gentillesse de laisser Lee ouvrir quatre portes. Il doutait qu'Hishiki en face autant.
Une drôle de grimace tordit le visage de l'Aburame, avant d'acquiescer. Ça allait être difficile mais pas impossible. Il ne pouvait pas le vaincre mais si il s'agissait de l'occuper, ça pouvait être jouable.
Il fonça en direction de Himigi, armant son poing, prêt à l'abattre. Comme prévu, le Berserker le frappa de plein fouet, le transperçant de part en part. Son corps se désagrégea en une foultitude d'insectes et l'original apparut derrière Himigi. Pour quelques secondes seulement.
Les derniers insectes qu'il possédait le recouvrirent des pieds à la tête et son chakra acheva de le rendre invisible. Cette technique était très pratique en théorie mais pompait sur son chakra dans des proportions colossales, amplifié par le temps orageux.
Profitant de son invisibilité, il lança un jeu de shuriken dont il ne se servait jamais, pour tenter de le blesser à défaut de le tuer. Il changea rapidement de position pour éviter de dévoiler sa position. Il devait bouger au maximum pour déstabiliser son adversaire.
Un coup de pied imprévu lui coupa la respiration. Des flammes prirent naissance sur son torse et commencèrent à se propager. Quelques secondes plus tard, un poing vint rencontrer ses côtes et le projeta contre un dans la boue, coupant court au flammes. Shino avait le goût de ses insectes carbonisés dans la gorge.
La pluie devait avoir aidé Hishiki à le repérer.
Même si c'était la seule explication probable, ça n'aurait pas du être aussi facile. Il faisait sombre à cause de l'orage et trouver l'endroit où gouttes réagissait bizarrement était quasiment impossible.
Hishiki le saisit par la tête, ses mains étant plus longue que le visage de Shino, et le plaqua contre un arbre. Les lunettes noires de l'Aburame explosèrent en mille morceau, tombant à ses pieds et dévoilant ses yeux.
Ils étaient différents. L'un s'apparentait plus à un oeil de fourmi, recouvert de mille facette où se déclinait le visage d'Hishiki à l'infini. L'autre était beau. Dessiné d'un coup de crayon appliqué, colorié à l'aide d'un pinceau trempé dans l'encre de chine, il était presque féminin.
Les deux yeux, traduisant à la perfection son héritage mi-humain, mi-insecte, ne fixait qu'une seule et unique chose. Hishiki, dont les flammes commençait à quitter le corps du géant après avoir ravagé son épiderme et pourtant, et dont il ne semblait pas tenir compte.
Foutu Berserker et son analgésie chronique
À ce moment-là, Lee, ayant finalement réussi à ouvrir la septième porte, intervint et frappa Hishiki à la tempe. Le géant ne lâcha pas Shino dans sa chute et l'emporta avec lui pour ne le libérer qu'une fois après avoir touché le sol. L'Aburame alla s'échouer à côté de Temari.
Hishiki se releva et hurla. Le coup ne semblait pas l'avoir affecté ni même le blesser, un comble lorsque sa peau était carbonisée et ses poumons dans un drôle d'état. Il grognait avec une colère infantile, comme un bébé auquel on aurait retiré le morceau de pain dont il se servait pour faire ses dents.
Lee ne s'en préoccupa pas et progressa dans un monde où lu temps n'avait pas de prise.
Son champs de vision ne se réduisait plus qu'à un point comme son maître quelques temps auparavant.
Il vint percuter les côtes de son adversaire et en sentit quelques-unes se cassait sous l'impact. Il fut rassuré. Son adversaire était humain et les humains, on pouvait le tuer. Il ne le savait que trop bien.
Il s'apprêta à enchaîner avec un paon matinal, technique qu'il avait apprise par mimétisme. Il n'avait pas demandé de conseil à son maître. Il devait évoluer par lui-même et commençait à imprégner sa marque à son style de combat. (La seule chose qu'il n'avait pas prise en compte était qu'il était le clone de Gai et par conséquent, imprimer son style équivalait à imprimer celui de son maître.)
Encore une fois, il bougeait à une vitesse invisible à l'oeil, encore plus rapide que face à Gaara. Dans cet état, il ne pouvait que vaincre Hishiki. Jamais il ne pourrait être attrapé et quelques coups suffiraient à se débarrasser du Géant.
Alors pourquoi son adversaire réussit-il à le frapper de plein fouet, sa vitesse accroissant les dégâts de manière exponentielle. Pourquoi son adversaire avait-il réussit à l'étaler alors que la victoire se dessinait devant ses yeux ?
Sa mâchoire, déjà affaiblie, se brisa en mille morceau. Il ressentit le choc se propageait le long de sa colonne vertébrale pour ne finir que dans de ses membres.
Il avait peur. Très peur. Elle le saisit aux tripes, tirant sur ses intestins et faisant des noeuds avec.
Il ne craignait pas la mort. Il ne l'avait jamais craint. Son caractère était profondément trop positif pour envisager la mort comme une extrémité négative. Lorsqu'on l'interrogeait, il répondait que pour lui, c'était la fin du début et non le début de la fin.
À cet instant, une seule chose l'effrayait. La disparition de son nindô. Il venait de prendre un coup critique et se doutait des répercutions que cela pourrait avoir sur son organisme. Plus jamais il ne voulait se retrouver dans la même fosse que celle qu'il avait habitée après son combat contre Gaara.
Il ne lui venait même pas à l'esprit qu'il pourrait mourir avant même de vérifier que son nindô ne s'était pas évanoui. Il ne pensait à rien d'autre. Même la vision de Tenten allongé dans sa chambre d'hôpital et du cadavre de Neji ne parvinrent à se frayer un chemin à travers son angoisse.
Il voulut se relever, faire disparaître ce spleen et affronter sa peur mais son corps ne lui obéit pas.
Il était allongé dans la boue, son occiput baignant dans une flaque d'eau et il ne parvenait à bouger. Il ne savait pas si cette paralysie était passagère ou pire mais dans le fond, ça n'avait aucune importance.
Il allait mourir. Et pas tout seul.

-¤ 2 ¤-

T'endors pas maintenant Shika, t'endors pas.
Pourtant, à cet instant, c'était la seule chose qu'il désirait. Il avait l'impression que Morphée venait de le recouvrir d'une couverture dont il avait le secret, douce au possible, n'attendant pas son consentement avant de le traîner dans un coma dont il ne ressortirait que quelques siècles plus tard.
Il se visualisa dans le rôle La princesse aux bois dormants et sans qu'il n'y fasse attention, son menton cogna sa poitrine. Il ouvrit les yeux, secoua la tête et se concentra sur la pluie qui lui fouettait le visage.
Bon, trouve un plan ! Un putain de plan dont tu as le secret !
Le problème était simple. Comment se débarrasser de Gobi sans être tué ?
Shikamaru n'avait pas l'ombre du début du commencement d'un plan utilisable et il se demandait même si il en existait un. Le seul plan viable auquel il était parvenu était de jeter Gobi dans un puits sans fond alors qu'il sautait et qu'Ino se défaisait de son jutsu à la dernière seconde. Ce plan conduisait à une nouvelle problématique. Où trouver un gouffre sans fond ? Shikamaru doutait que cela puisse exister au sens physique du terme (La Terre était ronde est dans le meilleur des cas, le trou donnerait sur l'autre côté) et quand bien même cela existait, ce n'était pas comme si par enchantement, il allait s'en dessinait un devant eux.
ll soupira.
Il n'y arrivait pas. Non pas que les idées ne fusaient pas dans sa tête mais aucune n'avaient la moindre petite chance de réussir et/ou n'était applicable.
Sans crier gare, un violent coup de patte l'éjecta lui et le frêle corps d'Ino. Il n'eut d'autre choix que de lâcher les poils du loup et se retrouva en l'air.
Il eut l'impression de tomber au ralenti. Les arbres s'agitaient autour de lui avec grâce et pendant quelques secondes, il crut qu'il était immobile alors que le sol remontait pour le percuter.
Sa chute fut moins douloureuse que prévue. Des feuilles mortes s'étaient entassées dans une espèce de cuvette et le sol était ramolli à cause de la pluie.
L'heureux concours de circonstance ne lui empêcha pas de se briser le poignet droit, lui arrachant un soupir plaintif lorsqu'il tenta de se redresser.
Du coin de l'oeil, il chercha le corps d'Ino. Il n'avait pas réussi à la tenir pendant sa chute et craignait qu'elle ne soit blessée.
Au même instant, le Loup hurla. Il n'était pas à proximité s'il se fiait au bruit et paraissait s'éloigner.
Ce cri glaça le sang déjà frissonnant de Shikamaru.
Il ne savait pas sur quoi mettre cette longue plainte mais il le savait que ce n’était pas bon signe. Ce ne fut que lorsqu'il aperçut une mèche blonde dépassant de derrière un tronc qu'il comprit. Toujours avec cette vitesse et cette acuité dont il était secrètement si fier. Pourtant, ça lui fit mal. Très mal.
Par un habile mouvement des hanches, il parvint à basculer sur le ventre. Son poignet droit heurta le sol mais il n'y prêta pas attention. L'adrénaline avait pris la place de son sang et il ne ressentait aucune douleur.
Par la seule force de ses bras, il rampa jusqu'à l'arbre, un vieux saule pleureur abîmé par les années. Il finit par rejoindre Ino.
Son premier réflexe fut de poser sa main sur sa poitrine, à la recherche d'un quelconque battement de coeur. Il le trouva et se sentit rassurer.
Il porta alors son attention sur le reste du corps et s'il se fiait à l'angle étrange de ses chevilles, elles devaient être brisées. Il ajouta à la liste quelques côtes cassées mais sans pouvoir en être sur.
Il avait trouvé l'origine du hurlement et comme à son habitude, il avait raison. Gobi venait d'accuser les blessures du corps d'Ino. Et elle continuait d'habiter le corps du Bijuu, augmentant l'écart entre eux et lui.
À cet instant, il avait peur.
Allez Ino, retourne dans ton corps. Tu en as assez fait ! Ne vas pas plus loin !
Dans sa tête, sa voix avait un ton étrangement plaintif.

-¤ 3 ¤-

Un violent coup de poing souleva les quelque cent trente kilo d'Hishiki. Malgré l'étrange état dans lequel il baignait, son esprit s'apparentant plus à un magma d'idée, il comprit que ce coup de poing était différent des autres.
Si à l'impact il n'était pas vraiment puissant, quelques microsecondes plus tard, une force titanesque se propageait dans sa mâchoire.
Bien qu'intéressant, ce n'est pas ça qui excita Hishiki. Il lui préférait grandement l'odeur de cerise remontant à ses narines.
Un visage se superposa à cette odeur et il fut heureux. Le destin s'était décidé de la combler.
Il rétablit sa position et retomba sur ses pieds.
Au lieu de repartir à l'attaque comme il en avait l'habitude, il s'arrêta quelques secondes pour détailler son adversaire. Il ne le faisait pas pour des raisons tactiques ou pour jauger son adversaire. Il ne le faisait jamais, sinon il risquait de perdre son principal avantage à savoir son aptitude à foncer dans le tas sans se poser de questions.
Si cette fois-ci, il avait enfreint cette règle, c'était pour l'observer comme un sculpteur détaillé un bloc de marbre avant d'y apposer son premier coup de burin.
Dans la partie reptilienne de son cerveau, une seule pensée cohérente réussit à poindre. Devait-il la tuer ou se la garder ?
Il courut en direction de Sakura. Cette dernière planta ses pieds dans la boue et prit une garde typique des boxeurs, les deux poings proches de la poitrine.
Le premier poing arriva en direction de sa poitrine, Sakura l'esquiva avec un mouvement ridiculement faible et répliqua avec un coup de poing assez léger.
Elle n'avait pas besoin de mettre beaucoup de force, la vitesse d'Hishiki suffisait. Son poing percuta sa mâchoire, elle la sentit légèrement craquer mais c'était tout.
Hishiki n'avait pas ralenti et elle ne réussi à esquiver que grâce à son petit gabarit qui lui permet de glisser entre l'épaule et le torse d'Hishiki.
C'était limite. Mon coup aurait au moins dû le ralentir. Pourtant, il a continué comme si de rien était.
Elle sauta en arrière, s'éloignant d'Hishiki.
À première vue, son coup avait manqué de profondeur pour pouvoir l'arrêter. Se conter de contrer son adversaire en retournant sa puissance contre lui ne suffirait pas.
Elle n'eut pas le temps de mettre au poing en plan efficace que déjà Hishiki était sur elle.
Elle esquiva le premier coup, asséna un violent coup sur sa mâchoire et, au lieu de tenter d'esquiver, recula pour accompagner son adversaire.
Elle le frappa une nouvelle fois au visage, s'aidant de son chakra pour augmenter sa force d'impact et réussit à le ralentir.
Hishiki tenta un coup de genou qu'elle para du coude, aidée par son chakra pour amortir le choc. Cette technique ne l'empêcha pas de se retrouver propulser dans la boue.
Elle ne prit guère le temps d'évaluer les dégâts et se remit sur pied. Elle venait d'avoir une idée pour combattre son adversaire.
Hishiki chargea vers Sakura, comme à son habitude.
Avant qu'il n'arrive, elle planta son poing dans le sol avec puissance et des rochers s'envolèrent. Elle en attrapa un au vol - façon élégante de dire qu'elle le propulsait d'un violent coup de coude - et courra elle aussi derrière son adversaire, camouflée derrière la roche.
La réaction d'Hishiki fut peu surprenante et il explosa littéralement le minéral d'un mouvement de la main. Des éclats partirent dans toutes les directions et l'un d'eux égratigna Sakura à la joue.
Elle n'y prêta guère attention, esquiva le poing fonçant dans sa direction avant de l'attraper de la main droite et de le tirer vers elle. Là, elle esquiva le second poing avant d'apposer une nouvelle fois son poing dans sa figure. Aidé par l'impulsion supplémentaire qu'elle avait donné à Hishiki, par leur vitesse de collision et par son chakra, elle réussit à le frapper fort. Très fort. Elle sentit toutes ses dents casser les unes après les autres, et le vit basculer en arrière pour s'effondrer au sol.
Elle lâcha un soupir de soulagement qui s'évanouit alors qu'il se relevait.
Mais qu'est-ce que c'est que ce type ? Ce coup de poing aurait étalé n'importe qui, même Naruto.
Sakura, comme Shino auparavant, comprit que la force d'Hishiki était d'une relative simplicité. Un organisme absorbant les chocs sans difficulté, lui permettant de tous miser sur l'attaque, aidée par un entraînement hors norme et une expérience quasi-illimité. Il donnait l'impression d'avoir passé sa vie à combattre, de n'être né que pour ça, lui donnant une capacité d'anticipation proche du sharingan. Sinon, comment expliquer qu'il ait réussi à étaler Lee avec les portes ouvertes ? Aucun oeil, même celui de Sasuke, n'aurait pu percevoir ses mouvements. Il fallait qu'Hishiki connaisse déjà l'enchaînement ou alors qu'il l'ait perçu à l'avance et ça, seule une vie passer à s'entraîner et un talent inné pour combattre pouvait l'expliquer.
Lorsque commencer le combat, l'esprit d'Hishiki régressait et rien ne venait lui traverser l'esprit. Il ne fonctionnait qu'à l'instinct, ne portant aucun intérêt à son adversaire ni à ses techniques, ignorant ses propres blessures, n'ayant pas conscience de sa propre existence et de la mort.
Le seul moyen de l'arrêter était de le tuer.
Ça risque d'être plutôt compliqué...
Elle ne disposait pas de techniques mortelles à proprement parler. Pas de chidori, pas de rasengan. Certes, une dizaine de ses coups de poing avaient le même effet mais encore fallait-il les abattre.
Elle souffla un grand coup et fonça sur son adversaire. C'était l'endroit le plus sur, un peu comme l'oeil du cyclone. Hishiki était rapide et doué pour anticiper mais il n'était pas trop rapide et elle se débrouillait aussi lorsqu'il s'agissait de ne pas encaisser de coup. Si elle voulait le contenir, alors il lui fallait le laisser agir en premier et se contenter de suivre son flux.
C'était risqué et il lui serait facile de se laisser submerger.

-¤ 4 ¤-

Mais qu'est-ce que tu fous Ino ?
Seulement deux minutes s'étaient écoulées depuis qu'il était tombé mais chaque seconde avait des allures d'éternité.
Ino ne devait pas rester aussi longtemps dans le corps d'un démon. Son pouvoir était déjà limité dans le temps avec les humains alors avec un Gobi... Quelque chose ne tournait pas rond. Il y avait un problème et Shikamaru n'avait aucun contrôle sur la situation.
Il pensait qu'Ino s'était éloignée le plus possible pour assurer leur sécurité mais qu'elle n'arrivait pas à se dégager de l'esprit de son hôte. Peut-être même Gobi avait-il déjà reprit le contrôle de son corps, repoussant l'esprit d’Ino dans les limbes de sa conscience.
Shikamaru frappa le sol du plat de la main, pestant contre sa propre incapacité à faire quoi que ce soit, sa propre faiblesse. Encore une fois, il était inutile. Un putain de génie avec 200 point de QI tous aussi vains les uns que les autres.
Il était en colère. Il sentait son coeur résonner dans sa cage thoracique deux fois par seconde, criant à chaque impulsion. L'adrénaline avait remplacé son sang et sa fureur amplifiait à chaque seconde.
Une petite voix familière se manifesta.
laIsSe mOI SortIR....
Une âpre douleur lui irradia le bas du dos. Il avait l'impression qu'une râpe à fromage était en train de remonter. Il s'efforça de se contrôler. Son méian'' ne devait pas apparaître. Il ne pouvait pas lui laisser le contrôle de son corps, n'en avait pas le droit, aussi difficile cela lui était. Pourtant, une partie de lui aurait rêvé se laisser abandonner aux ténèbres.
Une vieille citation lui revint à la mémoire : « Il y'a une étrange satisfaction à toucher le fond du désespoir ; l'excès du malheur procure une espèce de sécurité, havre de grâce pour l'âme du naufragée qui n'ose plus croire. »
Il avait oublié le nom de l'auteur mais la trouvait redoutablement adaptée au contexte. Et aussi adapté soit-elle, il refusait de la suivre à la lettre, de se laisser embarquer par Ça.
Il devait rester concentrer, trouver une solution pour sortir Ino du démon. Il y en avait forcément une, ça ne pouvait pas en être autrement.
Putain, une idée !! Vite, une idée !!
jE pEux t'AIdEr.
« Tais toi. »
jE pEux t'AIdEr.
« Tais toi je t'ai dit ! »
jE pEUx acCedEr à lA coNnExiOn Ino-Gobi... la FaiRE rEveniR...
« Pardon ? Comment ça tu peux accéder à la connexion ? »
Pas de réponse.
Il sentit son ombre descendre le long de ses jambes pour reprendre sa place originelle, celle qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Là, elle commença à se mouvoir et à tracer des mots dans la boue.
L'écriture était malhabile, comme tracer par les mains d'un enfant.
Laisse toi régresser et je te permettrai de remonter le long du fil tissé entre Ino et Gobi. Tu auras le contrôle.
« N'y compte même pas, trancha Shikamaru. J'ai vu ce qu'à donner la dernière régression. Aucune chance que je te laisse recommencer. »
Son ombre ne répondit pas immédiatement, lui donnant l'impression de réfléchir. Du plat de la main, elle effaça les mots qu'elle venait de tracer pour en écrire d'autre.
Je m'excuse pour tout à l'heure. Je n'ai pas fait exprès. Retrouver la liberté m'a fait perdre les sens.
L'ombre effaça ce qu'elle venait d'écrire et ajouta :
Dépêche-toi. Ce fil risque de casser n'importe quand.
Une nouvelle citation remonta de sa mémoire : « Dépêche toi de vivre ou dépêche toi de mourir. »
Cette fois, la citation ne s'appliquait pas à lui. Elle était pour Ino et pouvait être remplacée par : « Dépêche toi de la sauver ou dépêche toi de la tuer. »
La tuer était, d'un point de vue pragmatique, la meilleure solution. Il mettrait fin au problème Gobi par la même occasion. Si Ino et Gobi était toujours relié alors la mort d'Ino provoquait celle de Gobi.
Sans surprise, il ne pouvait s'y résoudre. Personne ne peut tuer un membre de son équipe sans avoir essayé toutes les autres solutions.
« Okay, articula t'il. »
Au fond, qu'est-ce qu'il risquait ?
Il sentit l'ombre remonter petit à petit le long de son échine.

-¤ 5 ¤-

Sakura avait réussi à tenir deux minutes. Elle était parvenue à esquiver la totalité des coups de Hishiki tout en lui assénant les siens à intervalles régulier, sentant la boîte crânienne de son adversaire céder petit à petit.
Elle ne devait être qu'à quelque coup de la victoire, la vitesse et les réflexes de son adversaire allant en régressant suite au divers trauma subi par son cerveau lorsque Hishiki, au lieu de lancer un coup, la plaqua subitement.
Enfermée dans la routine, elle avait réagi une seconde trop tard et n'avait pas pu l'esquiver tout entier. Elle se trouvait maintenant écrasée sous la centaine de kilos de muscle d'Hishiki et peinait à respirer.
Avant qu'elle ne puisse tenter de bouger, il la saisit par les mains, les enserrant dans une seule des siennes et les bloqua au-dessus de sa tête.Il laissa sa dextre serpenter sur le corps de la kunoïchi avant de serrer le poing et d'armer un coup.
Sakura comprit que c'était game over et concentra son chakra dans la tête, à la fois pour tenter d'amortir le choc mais aussi pour que les soins se lancent le plus vite possible, le tout en tentant d'ignorer le durcissement au niveau du bas ventre d'Hishiki.
Cependant, alors que le poing gigantesque s'abattait sur elle, un flash lumineux éclaira la scène et une main vint bloque le coup à quelques centimètres du visage.
« Tututu.... fit Juubi en claquant sa langue. Mon très cher Hishiki, je vois bien que tu n'as pas tous tes esprits mais je tiens à te rappeler qu'un contrat me lie à cette charmante jouvencelle. Un contrat qui met mon existence en jeu. Alors, si tu voulais bien cesser de taquiner ma très chère ici présente pour te concentrer sur la proie dont je t'ai déjà gratifié il y'a peu, et que tu n'as toujours pas consommé soit dit en passant. »
Il fit un grand sourire et Sakura jura voir ses crocs s'allonger.
Les yeux d'Hishiki, vide depuis sa colère, se remplirent petit à petit alors qu'il quittait son mode berserk. Juubi claqua alors des doigts et le corps calciné d'Hishiki se régénéra à une vitesse sidérant Sakura.
Il relâcha Sakura, se releva et se dirigea d'un pas léger en direction de Temari. Il ignora le corps paralysé de Lee pour continuer à son rythme.
Juubi tendit sa main pour aider Sakura à se relever. Elle la repoussa d'une claque rageuse, se releva toute seule et fit mine de foncer en direction d'Hishiki lorsque la main de Juubi sur son épaule la bloqua net.
« Ma douce et tendre, je me suis engagé à vous protéger cependant, je ne suis pas tenu de subir vos caprices. J'ai également des engagements auprès d'Hishiki et comprenez bien que je ne vous laisserai pas intervenir. - Sakura sentit des griffes caresser sa clavicule. - Même si pour cela, je suis réduit à vous arrêter avec tous les moyens non létals à disposition, soit quarante-sept exactement, allant d'une simple corde à une illusion vous plongeant dans les pires atrocités. Alors soyez raisonnable, tournez le tête et bouchez vous les oreilles si le spectacle vous est insupportable, et attendons ensemble l'arrivé de Naruto et Sasuke. J'ignore dans quelles conditions vous les avez quittés mais j'avoue qu'un rapide aperçu de la situation m'enchanterait au plus haut point.
- En échange, vous me laisserez aller m'assurer que les blessures de Shino et Lee ne sont pas mortelles.
- Tout ce qu'il vous plaira. »
Il y eut un silence.
« Très bien, lâcha Shikamaru. Au moment où je suis parti, Naruto dominait très largement Sasuke. Sasuke est exténué à cause de son combat contre Itachi. »
C'était un mensonge éhonté. Sa seule crainte était que Juubi s'en soit rendu compte.
« J'en conclus qu'il ne reste plus qu'un Uchiwa en vie, reprit Juubi d'un ton neutre. Dommage. J’aimais bien Itachi. Sa folie avait quelque chose de romantique, de presque malheureux. Au fait, saviez-vous qu'Itachi m'avait demandé d'augmenter le pouvoir des yeux de son frère ? Quelqu'un d'extrêmement capable cet Itachi. Dommage pour lui. Son frère est devenu encore plus capable que lui semble t'il. On pourrait presque dire qu'il a creusé sa propre tombe avec ses dents. »
Un nouveau silence s'installa. Le visage de Juubi était étrangement sérieux, presque mélancolique, comme si ses paroles avait trouvé un écho en lui-même.
Sakura remarqua que Juubi était pied nu dans la boue, des vers grouillant entre ses pieds.
Son visage se détendit petit à petit et un sourire fendit sa barbe naissante. Au final, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
« Tiens, commença Juubi, tant que j'y pense, est-ce que vous n'auriez pas aperçu un loup géant ? Quelques-uns de vos compatriotes, par ailleurs complices des deux cadavres ou presque traînant sur le sol, et je désespère de le revoir en bon état. Non pas que j'ai un quelconque intérêt à le savoir en bon santé mais, voyez vous, c'est un destrier particulièrement élégant et vous n'êtes pas sans ignorer l'importance que j'attache à l’élégance. Je pense sérieusement que la première impression que l'on laisse est la plus importante... Alors, quitte à vouloir détruire le monde, autant le faire avec classe non ?
- Votre objectif, c'est le monde ? demanda Sakura, interloquée. On se croirait dans l'un de ses pathétiques romans avec un mégalomaniaque méchant complètement dingue. Sans vous vexez, monsieur le mégalomaniaque, bien entendu, compléta-t'elle avec insolence. »
Juubi ne se départit pas de son sourire. Dans le fond, c'était l'impression qu'il donnait et il ne pouvait pas le lui reprocher même s'il n'appréciait guère l'insolence. Sauf la sienne évidemment.
« J'ai déjà eu cette conversation avec un certain Sanbi et même si je vous apprécie, je déteste me répéter. Donc je vais faire court. Détruire le monde n'est pas la fin mais le moyen.
- Le moyen de quoi ?
- De Le faire bouger, conclut-il en pointant le ciel du doigt. »
Un temps. Il vit que Sakura ne comprenait pas. Dans le fond, lui-même ne comprenait pas, ou plutôt, il craignait de ne pas comprendre. Sa plus grande peur était que sa volonté ne lui appartienne pas, qu'il ne soit qu'un pantin dans les mains d'un concept. Et de temps en temps, une pensée venait le titiller sans qu'il ne soit capable de se défaire, le poussant à l'insomnie depuis plusieurs siècles déjà.
Et si son envie de s'assurer qu'il était son propre maître venait d'ailleurs. Et si, lui tout entier n'était pas libre, si toutes ses envies venaient d'ailleurs, alors son envie de s'assurer qu'il était libre venait d'ailleurs aussi. En voulant s'assurer qu'il était libre, il ne faisait que suivre les rouages d'un circuit bien huilé, tous ses mouvements étaient déjà prévues. Il ne faisait que conforter Dieu dans sa toute puissance.
Cette pensée l'horrifiait depuis des siècles et avait joué un grand rôle dans sa vie. Chaque fois qu'il voulait faire quelque chose d'imprévu, un pied de nez au destin, il craignait de n'accomplir que son destin et cela expliquait sa relative inactivité au cours des siècles. Il était paralysé par le concept même de destiné. Au final, lorsqu'il regardait en arrière, il se disait que l'élément déclencheur avait été Kyubi. Avant ça, il créait des démons avec certes l'intention de s'en servir mais sans vraiment avoir le courage de les utiliser. Kyubi lui avait donné ce courage.
Il secoua la tête d'un air las. Il farfouilla dans ses poches à la recherche d'une cigarette. Il n'en avait plus.
« Bien, et si nous allions nous occuper de vos chers camarades ? »

-¤ 6 ¤-

Naruto avait tenté de partir à la poursuite de Sakura. En un éclair, Sasuke l'avait saisi par le col et l'avait collé au sol.
« Qu'est-ce que tu essaies de faire Naruto ? »
Le blondinet fut surpris par la question. La réponse était évidente.
« Ben, de la rattraper.
- Nous savons tous les deux qu'elle est plus en sécurité sans toi qu'avec toi. Du moins, tant que ce stupide pacte traînera dans les parages. Alors n'intervient pas pour le moment. »
Naruto réfléchit quelques secondes et acquiesça. Sasuke le relâcha et se releva.
« Et maintenant, on fait quoi ô grand génial Sasuke ? demanda Naruto »
L'ironie dans ses derniers mots était évidente pourtant, ils manquèrent d'arracher un sourire à Sasuke. Jamais il ne l'avouerait à haute voix mais l'Idiot l'avait manqué.
« ' Sais pas. On ne peut pas laisser Sakura indéfiniment à proximité de Juubi mais une intervention serait très risquée car elle rendrait compte de la rupture du pacte. La première chose à faire serait de prendre le plus d'information sur le pacte. Avec ça, on serait plus ou moins comment le contourner.
- Je peux demander à Kyubi. C'est une démone elle aussi donc elle doit savoir comment ça marche. »
Sasuke opina. Le démon de Naruto, ou plutôt la démone, s'il se fiait à ses dires (sans trop savoir pourquoi, il n'était absolument pas surpris que Kyubi soit une fille) était la source d'information la plus proche et la plus efficace. Restait qu'il ne savait pas s’il pouvait prendre ses paroles pour argent comptant. Déjà, il était surpris que Naruto lui fasse confiance alors qu'il (elle ?) était responsable de leur situation.
Naruto s'assit au pied d'un arbre et ferma les yeux pour les rouvrir une minute plus tard.
« Si j'ai bien compris, il n'y a rupture du contrat que si le parti opposé s'en rend compte. Du moins, en gros, c'est ça. Dans la forme, ça reste assez flou et il est difficile de réellement cerner les limites. »
Sasuke soupira. C'était un système imparfait et profitable à la trahison.
Par exemple, Juubi pouvait tuer Sakura et la remplaçait par un clone, et si Naruto ne s'en rendait pas compte, Juubi ne subirait pas les conséquences.
Peut-être que Sakura est déjà...
Il repoussa cette idée. Ça ne ressemblait pas à Juubi et surtout, c'était trop risqué. Il lui était beaucoup plus facile et sûr de garder Sakura en vie. Pourtant, même si son raisonnement était fondé sur des faits sensés, il ne parvenait à se débarrasser de l'image d'une Sakura morte, le visage livide, les yeux blancs.
Il souffla. Ce n'était pas le moment de se laisser parasiter.
« Et si on explosait la tête de Juubi avant qu'il ne puisse réagir ? Ça pourrait faire l'affaire non ? »
Sasuke, comme dans sa prime jeunesse retint son envie de lui coller son poing dans la figure. Il ne pensait pas possible d'étaler Juubi en un coup. Et quand bien même, ce serait le cas, Naruto se ferait tout de suite arrêter d'un mot de Juubi et ce n'était pas lui, le génie Uchiwa, qui allait faire la différence avec ses réserves de chakra digne d'un poulpe ivre mort.
Un uchiwa fait passer la mission avant les sentiments. disait leur code de conduite.
Le plus simple était de sacrifier Sakura pour se concentrer sur Juubi mais ni lui, ni Naruto n'était près à se sacrifice.
Il bien y avoir une putain de solution !
« Tu sais, reprit Naruto, Juubi n'est pas aussi puissant qu'on le dit. J'ai presque réussi à lui coller mon poing dans la figure. »
Sasuke secoua la tête. Pour le moment, le plus judicieux restait de s'approcher de Juubi. Ici, il n'y avait rien qu'il puisse faire.
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lebibou
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par lebibou »

-¤ 7 ¤-

Régresser en son âme et conscience n'était pas si désagréable qu'il l'avait imaginé.
La première fois, il avait peur. Cette fois-ci, il sentit peu à peu ses terminaisons nerveuses s'éteindre, réduisant au silence ses jambes douloureuses.
Il sentit son ombre remonter sur son torse et au lieu de la trouver froide comme avant, il avait l'impression qu'une couverture chauffante s'emparait de son épiderme.
Il se sentait juste bien.
Son méian' acheva de poursuivre sa montée et recouvrit son crâne.
Il ne perdit pas conscience. Il avait le contrôle de son corps et il bougeait à sa convenance. Seule sa perception du monde avait changé.
Le soleil avait disparu, remplacé par une boule noire. La lumière provenait du sol. Elle était étrangement blafarde, donnait l'impression de résonner comme la basse d'un orchestre. Il se rendit finalement compte que les couleurs étaient inversées.
Il lança un coup d'oeil inquiet à Ino et aperçut Le fil. Jamais un jaune ne l'avait autant marqué. Il l'aveuglait littéralement. Dans ce monde blafard, il ressortait comme une tache rouge sur un fond vert.
Il se rapprocha pour l'étudier et pencha la tête dans une mimique canine.
Le filin n'était pas fait d'un seul corps. Il était le résultat de l'entremêlement d'une infinité de filament d'un or le plus pur. Il n'était pas lisse, plutôt usé comme une corde maintes fois manipulée et commençant à se désagréger, s'étiolant à chaque utilisation.
Shikamuru le toucha.
C'est Ino.
Ces mots ne lui étaient pas venu à l'esprit par un mécanisme cognitif quelconque. Ils étaient. N'avaient pas d'origine ni de but.
C'était la première fois qu'il ressentait ça. Habituellement, son esprit était clairsemé de pensées indistinctes qu'il attrapait au vol avant de les remodeler. Cette fois-ci, ses doigts s'étaient refermés sur du vide et pourtant quelque chose en était ressorti.
Sans comprendre pourquoi, savoir que des choses échappaient à sa compréhension le rassurait.
reMontEr lE loNg Du fIL
Shikamaru ne comprit pas la marche à suivre mais le fit. Sa main était déjà sur le fil et il s'y laissa couler avec naturel, par réflexe.
Il remontait le filin avec l'impression d'être immobile. Le décor autour de lui s'agitait, se déplaçait d'avant en arrière. Il avait l'impression que le monde était entraîné par une corde que l'on remontait à l'aide d'une manivelle.
D'un coup, Gobi apparut dans son champ de vision. Il paraissait calme, la tête reposant sur ces pattes avants. Un coup d'oeil plus appuyé lui permit de voir ces pattes arrières, étrangement tordu. D'une façon ou d'une autre, ils avaient réussi à le mettre hors du coup pour quelques temps. Il n'était pas dit qu'il ne se régénérait pas dans la minute à suivre, mais dans le fond cela avait peu d'importance. L'éloigner de Juubi était déjà une victoire.
Il s'attendait à voir ce monde onirique s'effacer, l'ombre de son corps s'évanouissant avec simplicité mais il n'en fut rien.
Il continuait de remonter le long du filin et Gobi s'agrandit petit à petit. Shikamaru parvint à voir le terminus.
Juste entre les deux yeux.
Il ferma les siens quelques secondes avant l'impact. Rien de brusque ne se produisit.
Il ouvrit les yeux et ne vit rien. Si l'extérieur vu par un méian' était sombre alors l'intérieur était le noir complet.
Shikamaru ne distinguait rien, pas même ses mains. Elles avaient des allures de concept, de théorie invérifiable. Lui n'était qu'un esprit pur sans enveloppe charnelle.
aVanCEr
Shikamaru s'exécuta, ne sachant même pas s'il progressait réellement ou si son esprit s'imaginait qu'il avançait.
Il attrapa une idée au vol et comprit que dans cet endroit, ça n'avait aucune importance. Les deux avait la même portée symbolique. S'il croyait avancer, alors il avançait.
D'un coup, la lumière se fit violente.
Elle n'apparut pas en crescendo comme cela aurait dû être le cas dans le monde réelle. Un pas auparavant, il faisait noir, un pas après, il avait une lampe de cent watts braqué dans les yeux.
Il mit quelques secondes à s'habituer à la luminosité et lorsque ce fut le cas, il se trouva encore plus décontenancé.
Ses pieds foulaient de l'herbe verdoyante, dans un paysage monotone s'étirant à l'infini. À perte de vue, il voyait encore et encore la même herbe. Rien ne venait entraver le panorama.
Le ciel au-dessus de lui était orange et dépourvu de soleil, vouant à l'échec toute tentative rationnelle d'expliquer la luminosité.
Il ignorait où il se trouvait. Certes, il se doutait qu'il se trouvait dans l'esprit de Gobi, de son jinchuuriki ou des deux en mêmes temps pourtant il aurait été incapable d'extraire la moindre information cohérente de cet espace vide.
Il tenta un pas maladroit, trébucha et tomba la tête la première sur l'herbe.
Toujours sans explication cohérente, l'herbe se fana et rentra la tête dans le sol, dessinant les contours de Shikamaru et dévoilant la cause de sa chute.
Une chaîne en acier dormait sur le sol. En inox, elle resplendissait sous le ciel oragé,
D'un geste inquiet, il s'en saisi et tira dessus. Le sol se mit à trembler et à grogner, destabilisant le Nara qui s'écrasa par terre.
Autour de lui, nombre de choses était en train de sortir du sol. D'abords des stands où l'on vendait de la nourriture. D'un coup, dans un monde vide, le bruit fut et dans l'air tonnait « Venez acheter ma barbe à papa !!! » ou « Elles sont belles mes pommes d'amour. » Le bruit de foule venait compléter ses cris de forains et le tout forma une masse sonore imposante, presque palpable.
À sa gauche s'éleva un stand de masque. Loin de déborder de modèle différent, un seul masque s'alignait sur une façade en bois : un loup. Tous semblaient le fixer de leurs orbites creuses, n'attendant que d'être revêtus pour lui bondir à la gorge.
Il reporta son attention sur les alentours. Il n'avait fixé son regard sur les masques que l'espace de quelques secondes mais cela avait suffi pour qu'une gigantesque fête foraine sortes des entrailles de la terre. Le rouge des chapiteaux s'étendait jusqu'à l'horizon tout comme la foule qui ne paraissait ne pas en finir.
Il était surpris par la taille des stands, souvent beaucoup trop grand pour une personne de taille moyenne. Il remarqua alors que la plupart des gens étaient grands, aux alentours de deux mètres et brun. Seuls les enfants étaient de sa taille.
Plus loin, sur la droite, un jeune garçon aux cheveux longs et blancs était à genou sur une table. Ses mains étaient menottées à la table, le contraignant à rester dans cette position.
D'autres enfants n'en finissaient pas de lui jeter des tomates à la figure avec un sadisme non dissimulé.
Alors qu'il s'apprêtait à s'approcher, quelque chose lui percuta sa jambe. Il baissa les yeux et vit un lapin blanc bipède vêtu d'une redingote, une immense montre à gousset dans ses mains.
Le lapin leva les yeux et le fixa pendant quelques secondes sans dire un mot, le regard étrangement effrayés. Finalement, il lâcha :
« Excusez-moi, je suis en retard. »
Il contourna Shikamaru et disparut.
Le jeune Nara fronça les sourcils, un peu désemparé. Il ne savait pas très bien quoi faire.
À cet instant, au loin, il aperçut une jeune femme blonde s'estompant au détour d'un stand.
Ino.
Il courut dans sa direction, ignorant le lion servi sur le tournebroche qui tournait au rythme des claquements de main. Il arriva au stand où il avait aperçu la jeune femme. Il tourna la tête à gauche et à droite, avec l'espoir de la voir ressortir. La chance voulut que dans ce monde onirique, seul deux personnes n'étaient pas brunes, le petit garçon aux cheveux blancs et la blonde. Ainsi, les cheveux ambrés sautaient aux yeux dans ce paysage brun.
Il l'aperçut à l'autre bout de l'allée. Il partit dans sa direction, affrontant une foule à contre-courant.
Il progressait difficilement, la foule était dense et peu encline à faciliter son avancée. Pourtant, il voyait les cheveux blonds s'éloigner de lui sans difficulté.
Aller ! Ne te laisse pas avaler par cette foule !
Sans crier gare, la foule et la fête foraine disparurent. Ce n'était pas un évanouissement graduel mais une dissolution instantanée.
Pendant quelques secondes, il se retrouva sur la plaine du début et la seconde d'après, il était à Konoha. Du moins, c'était ce qu'il devait déduire s'il se fiait aux cinq visages dans la montagne, le reste de la ville étant assez fragmentaire.
Du haut de la tour du bâtiment administratif, où il était apparu sans raison, il pouvait voir que des pans entiers de la ville étaient absents, remplacer par une pancarte flottant dans le ciel où était écrit « Probable quartier des prostitués » ou « à visiter à l'occasion. »
À cela s'ajouter quelques erreurs dans l'organisation de quelques quartiers où certaines rues n'avaient pas lieu d'être ou bien donnaient sur le mauvais endroit.
Par curiosité, il chercha son domaine, l'aperçut au bon endroit et vit au-dessus une pancarte où était écrit « maison de Shikamaru. »
Je dois être dans l'esprit d'Ino. C'est la seule solution un semblant rationnelle qui existe.
Il fut rassuré. Trouver Ino dans ses conditions n'en serait que simplifié.
Il s'apprêta à sauter du toit mais se retint, au final peu rassuré par l’interprétation de la physique gravitationnelle par une fille. Il se retourna et se dirigea vers la porte du toit. Elle donnait en théorie sur un escalier puis sur un couloir clairsemé de porte, offrant différentes sorties dont le bureau de l'Hokage.
Ino devait ignorer cette information car à peine eut-il ouvert la porte qu'il tomba nez à nez avec le bureau de l'Hokage. La pièce était conforme à la réalité, si bien sûr on ignorait la table de massage en plein milieu, avec la Godaime allongé dessus en train de se faire masser par un bellâtre ténébreux.
Il se promit de rayer cette image de sa mémoire aussitôt sorti de la pièce.
Il finit par sortir du bâtiment administratif sans trop de difficulté, le reste de l'architecture du bâtiment portant moins à controverse. Il échoua dans la rue principale.
À sa droite se trouvait une échoppe de pieuvre grillée tenue par un vendeur à l'aspect robotique. Il n'y prêta pas attention et commença à courir en direction du domaine des Yamanaka, ignorant toutes les bizarreries clairsemant la ville.
Il y arriva quelques minutes plus tard, le souffle court. Il avait beau se retrouver dans une représentation fantasmagorique de Konoha, et par conséquent, échappant aux règles du réel, ça ne l'empêchait pas d'être exténué.
Il fit coulisser la porte d'entrée et tomba nez-à-nez avec le père d'Ino, Inoichi Yamanaka. Il était en caleçon, le regard vague et givré. Il hocha la tête dans sa direction avant de foncer en direction du salon en chantant l'air ringard de Ninja Academy.
Ne pas faire attention ! Ne pas faire attention !
Shikamaru monta à l'étage et se retrouva devant la chambre d'Ino. Il inspira profondément et l'ouvrit.
Au moment où il tira la poignée, il se rendit compte qu'il n'avait jamais été dans sa chambre tout comme elle n'avait jamais été dans la sienne. Cela faisait presque dix ans qu'il se fréquentait et il n'avait pas été foutu de voir la chambre de l'autre.
La porte dévoila une pièce assez sombre. Une lumière rouge tamisait les murs d'un filtre coloré. Devant lui se tenait Ino.
« Ino ? s'exclama t'il »
Elle ne portait qu'une petite nuisette noir transparente et une culotte assortie.
« Shikamaru ? Qu'est-ce que... »
Elle se retourna. Derrière elle se trouvait un autre Shikamaru allongé sur le lit, place qu'il semblait occuper depuis quelques temps déjà. Ils étaient en tout point identique sauf qu'à la différence de l'original, il n'était pas recouvert par une ombre et n'était vêtu que d'un boxer moulant. Lorsque le regard des deux Shikamaru se croisa, le second disparut.
Shikamaru ajouta cet épisode à la liste des choses à oublier.
Il attrapa la main d'Ino.
« Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Il faut qu'on se dépêche d'y aller.
- D'aller où ?»
Shikamaru fut forcé d'admettre que la question était sensée. Il ne savait pas où aller pour quitter ce monde onirique.
« Dans le monde réel, finit il par dire.
- On est dans le monde réel, répliqua-t'elle. Je ne comprends pas de quoi tu me parles. »
Il soupira. Si la conversation continuait comme ça, elle promettait de durer. Or du temps, il préférait penser qu'il n'en avait pas.
« Fais moi confiance. Viens avec moi.
- Je ne te fais pas confiance, répondit simplement Ino. »
Shikamaru lança un regard ahuri à son ami.
« Que....
- Je ne te fais plus confiance depuis que tu m'as laissé tomber pour cette traînée.
- Quoi ? Mais de quoi tu parles. »
Le regard d'Ino se fit vide et sa tête pencha bizarrement.
« Ino ?! lança Shikamaru, l'inquiétude affleurant dans sa voix. »
La lueur réapparut dans ses yeux et elle enlaça Shikamaru. Elle le relâcha aussitôt et recula, comme surprise par son propre geste. Ses mouvements avaient quelque chose de mécanique et désagréable.
Elle attrapa Shikamaru par le poignet et le repoussa dans son lit avant de monter à califourchon sur le Nara.
« Ino, qu'est-ce que tu fais ? I... »
Elle lui coula un long baiser langoureux. Il se débattit et la renversa sur le lit. Il se releva prestement en s'essuyant la bouche.
« Mais qu'est-ce qui te prend ? »
Il posa son regard sur Ino et la vit allongée sur le dos, son bras droit cachant ses yeux. Il comprit qu'elle pleurait.
Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ? Ça ne pourrait pas être simple pour une fois ?
Il s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.
« Qu'est ce qu'il y'a ? Qu'est ce qui se passe ? »
- Quoique... Quoique je fasse, tu me repousses. - Sa voix était hachée, entrecoupée de sanglot. - Même dans mes rêves tu me repousses. Que faut-il que je fasse pour avoir grâce à tes yeux. »
Il ne répondit pas tout de suite, pesant soigneusement les mots qu’il allait prononcer. Cela faisait trop longtemps qu’il repoussait cette conversation, qu’il souhaitait l’éviter, espérant que taire le problème le ferait disparaître.
Ce n’était pas le cas. Ça ne l’était jamais.
Ils auraient dû régler ça il y’a une éternité et si c’était maintenant qu’il devait le faire, et bien soit.
« Rien. Il n'y a rien à faire. Tu trouveras toujours grâce à mes yeux. (Il marqua une courte pause.) Mais pas de la façon que tu voudrais. Je suis déjà amoureux de Temari.
- Mais ce n'est pas sensé se passer comme ça. Nous sommes une équipe. Si je ne t'ai pas, je n'ai plus rien ! »
Cette tension entre eux deux n'était pas récente. Elle était là depuis qu'il fréquentait Temari et il en était le principal responsable.
Quelque temps avant qu'il ne fréquente avec Temari, il avait... en quelque sorte tenté quelque chose avec Ino. C'était un phénomène assez courant dans les équipes. Ces propres parents étaient dans la même équipe plus jeune.
Restait qu'ils n'étaient pas allés bien loin, Shikamaru coupant court à ses avances lorsqu'il avait décroché son premier dîner avec Temari. Il n'avait jamais réellement clarifié les choses avec Ino et l'avait complètement laissé en plan.
Par moment, il se détestait.
« Calme-toi, s'il te plaît. Il faut vraiment qu'on y aille. »
Dehors, alors qu'il n'y avait pas un bruit quelques secondes plus tôt, un tintamarre assourdissant se fit entendre. Shikamaru craint de le reconnaître. Il se précipita à la fenêtre. Dehors, une gigantesque fête foraine était en train d'apparaître.
Il se retourna, tira Ino par la main et la força à se lever.
« Viens !
- Mais où ?
- On s'en fout mais quoiqu'il en soit, il ne faut pas rester ici. »
Il ouvrit la porte et son genou heurta quelque chose. Il se rattrapa au mur d'en face pour ne pas tomber et se retourna pour identifier l'obstacle. Il reconnut le lapin bipède.
« Vous êtes en retard, se contenta t'il de dire en fixant sa montre. Si vous ne vous dépêchez pas, vous risquez gros. Et le Chapelier sera de mauvais humeur. »
Shikamaru ignora le petit cri d'Ino, clamant qu'il « était trop mignon. »
« Et comment on sort d'ici ?
- Je l'ignore. Je suis juste venu vous donner ça. - Il tendit une petite boite en bois d'environs vingt centimètre de long. - C'est ce qu'il cherchait. Vous lui préciserez qu'il n'a pas intérêt à s'attaquer à notre service à thé.»
Shikamaru voulut lui demander de qui et et de quoi il était question mais le lapin s'était déjà désintéressé de leur situation et fixé sa montre en marmonnant quelque chose ayant à voir avec un retard quelconque.
On se préoccupera de ça plus tard.
Il saisit Ino par le poignet.
« On y va. »
À peine Ino eut elle fait un pas en dehors de sa chambre que cette derrière disparut. Littéralement. Un trou béant dévoilant les fondations de la maison l'avait remplacée.
« Qu'est-ce que ? tenta Ino »
Shikamaru ne répondit pas, se contentant de traîner Ino par la main. Ils descendirent les escaliers et se trouvèrent au milieu du jardin.
Surtout, ne pas prêter attention à ce genre de détail. Pour le moment, le plus important, c'est de trouver la sortie.
Ils déboulèrent dans la rue et tombèrent nez-à-nez avec la fête foraine.
Ça se propage vite. Beaucoup trop. Et ce foutu lapin qui n'est pas capable de nous filer la moindre information sensée.
Une échappatoire. Il leur fallait une échappatoire.
Dans sa main droite, il sentait le frêle poignet d'Ino. Il se retourna, la vit toujours vêtue de sa courte nuisette noire (qu'il se surprit à détailler). Son regard brillait d'une drôle de lueur. Par moment, il avait l'impression de voir au travers.
Pas bon. Vraiment pas bon.
« Ino, l'interpella t'il, quand tu quittes l'esprit de quelqu'un, est-ce que tu dois faire quelque chose d'autre que rupture. »
Elle secoua la tête.
« Il n'y a vraiment rien d'autre ? Pas une image que tu fixes ou une quelconque formule ? »
La réponse ne changea pas d'un iota et faillit être suivie par une autre question. Cependant, à cet instant, un petit garçon tira la manche de Shikamaru.
La Nara reconnut le garçon au cheveux blancs.
« Monsieur, demanda le petit garçon, vous voulez sortir d'ici ? »
Shikamaru baissa les yeux sur le jeune garçon avant d'opiner.
« Pourtant, reprit-il, le monde extérieur est dangereux. Et cruel. Vous êtes en sécurité ici. Jamais Juubi ne pourra vous atteindre. En plus, vous pourrez vivre éternellement. »
Un drôle de sourire se dessina sur le visage du petit garçon. L'espace d'un instant, son faciès fut parcouru de mille cicatrices.
« Vivre éternellement ? répéta Shikamaru. J'en doute fort. Rien n'est éternel.
- Mais si, répliqua le petit garçon. Ici, vous n'êtes pas dans un lieu façonné par la physique mais par la volonté. Un rêve dure aux alentours de un quart d'heure, pourtant lorsqu'on se réveille, on a l'impression qu'il a duré une éternité. Ici, si vous voulez vivre éternellement, vous pouvez. Il n'y a rien qui vous en empêche. »
Il y eut un long silence.
« Je ne veux ni ne peux fuir le monde extérieur. Je dois retourner dans le monde réel. D'ailleurs, je ne suis pas sur d'être en sécurité ici. L'esprit d'une femme est le dernier des endroits que je qualifierais de "sûr." - Il marqua une pause. - Et puis le rêve m’ennuie. Ce qui m'intéresse, c'est le réel, c'est de comprendre les règles du jeu. Les créer n'a aucun intérêt. En plus, comment peux-tu dire que le monde extérieur est cruel alors que dans ce propre monde, je t'ai vu à la merci d'autres enfants ? »
Le jeune garçon ne répondit pas tout de suite, fixant ses pieds comme un enfant pris en faute.
« C'est ma pénitence... Mais Il n'est pas très méchant et c'est le seul ami que j'ai. Cela devrait vite se finir. - Il se tut quelques secondes avant de reprendre. - Vous êtes quelqu'un d'intelligent. Pour le plaisir, je vais vous poser une petite devinette. Vous savez pourquoi la plupart des pièces n'ont qu'une seule porte ? »
Il n'attendit pas la réponse de Shikamaru et s'éloigna à petit pas en chantonnant une vieille comptine :
« Promenons nous dans les bois... »
Pourquoi les pièces n'ont qu'une seule porte ? Parce qu'elle fait à la fois office d'entrée et de sortie. C'est évident. J'en conclus qu'il faut retourner au point de départ.
On lui tapota sur l'épaule.
« Shikamaru, entonna Ino d'une voix curieuse. Qu'est-ce que c'est que ça ? »
Il posa son regard sur la maison pointée par Ino. Elle était entourée par une myriade de chiffre.
Il soupira. Son esprit était en train de se superposer à la réalité d'Ino. À cet instant, c'était le genre de chose dont il se serait bien passé.
Il entraîna Ino avec lui et ils partirent en direction du bâtiment administratif. Le temps leur manquait comme se complaisait à leur signaler le lapin.
Ils déboulèrent à l'angle de la rue principale.
« Shikamaru ? commença Ino
- Oui ?
- C'est un rêve ? Ou bien c'est la réalité ?
- Ce n'est ni la réalité ni un rêve, répondit Shikamaru. Un peu des deux si tu veux.
- Donc tu es venu me sauver ?
- Oui.
- Merci. »
Shikamaru ne répondit pas. Il n'avait rien à répondre à ça si ce n'était une platitude.
Au loin se dessinait leur objectif. Shikamaru le trouva distant, beaucoup trop distant. Sur le chemin du retour, il avait remarqué que les approximations d'Ino avaient été remplacé par des informations exactes, probablement parce que son subconscient s'était ajouté à la fête. Alors comment pouvait-il expliquer cet erreur ?
Derrière lui il entendit le hurlement d'un loup. Il n'osa se retourner, le visage terrifié d'Ino tenant lieu de la plus belle des descriptions.
Merde
Il n'eut pas besoin d'intimer le moindre ordre à Ino que déjà ils étaient en train de courir.
À chacun des pas du loup, le sol tremblait. Les habitations s'effondraient avec une fureur presque palpable et des gravats s'échouaient devant eux. Devant eux, le bâtiment administratif ne semblait pas s'approcher, donnant au contraire l'impression de s'éloigner à chacun de leurs pas.
Bon dieu, qu'est ce que c'est que ce borde
Une illusion d'optique. Ça ne pouvait être qu'une illusion d'optique hurlait son cerveau avec force. Mais pourquoi ce sentiment d'être une souris enfermé dans une roue alors ?
Il ignora cette sensation, se contentant de mettre un pied devant l'autre. Si la roue cessait de tourner, il savait que ce serait la fin pour eux et alors ils seraient condamnés à errer dans cette gigantesque fête foraine, poussant le burlesque aux confins du ridicule. Et l'Après, il préférait l'ignorer.
Shikamaru tourna la tête pour voir si le loup s'était rapproché et à peine tourna t'il la tête qu'Ino et lui butèrent de plein fouet sur un mur invisible, apparaissant comme la dernière pantalonnade du destin, une manière idiote de plus de finir sa vie.
Pourtant, le désespoir qui l'envahit à cet instant s'évanouit bien vite pour laisser place à de la joie. Il se releva et caressa le mur invisible du bout des doigts.
«ATTENTION ! Lui hurla Ino en l'attrapant par la taille pour le plaquer.»
Une patte gigantesque passe au-dessus de leur tête rasant le mur invisible dans un grincement satiné.
Shikamaru se redressa et tira Ino vers lui. Ils esquivèrent un autre coup de patte en se collant contre le mur qu'il ne pouvait voir et pendant une trop longue seconde, Shikamaru sentit une des griffes lui caresser le ventre. Il leva les yeux vers le Loup.
Différent fut le premier mot qui lui vint à l'esprit. Ce n'était pas vraiment un loup, plutôt une esquisse, une métamorphose ratée. Il subsistait trop d'approximation comme ces oreilles trop courtes ou ce museau trop long pour être un loup à part entière.
Le Nara murmura à Ino :
«Quoi qu’il arrive, ne lâche pas ma main. »
Il l'entraîna avec elle, fit cinq pas sur le côté et passa au travers du mur. Une nouvelle fois, le loup arma un coup mais il ne parvint à achever son geste, comme bloquer par quelque chose.
Shikamaru s'arrête brusquement, Ino le percuta et se mordit la lèvre.
« Aïe ! Qu'est ce qu'il y'a ? »
Il lui fit signe de se taire. Il avança ses mains, caressant une surface invisible avant de refermer ces doigts sur une poignée. Il la tourna, mima l'ouverture d'une porte et ils "entrèrent." Il sourit.
Au moment où ils avaient percuté le mur, Shikamaru avait compris qu'il s'agissait du bâtiment administratif.
Par un quelconque moyen, le Loup avait réussi à brouiller leur perception, le rendant invisible mais pas inexistant. Ils ne leur restaient plus qu'à atteindre le toit et ils seraient tirer d'affaire.
Traverser les longs couloirs ne leur serait d'aucune difficulté, lui même étant capable de le parcourir les yeux fermés. De plus, son subconscient avait en quelque sorte réadapté le monde à sa propre perception et quand bien même il se serait trompé dans la réalité, ce ne serait pas le cas dans ce monde onirique, dans son monde onirique. Un monde sur lequel le Loup n'avait aucune prise.
Un gigantesque fracas se fit entendre.
Merde...
«Dépêche toi de nous sortir de là, lui intima Ino. »
Il acquiesça.
Ils reprirent leur course, course qui lui semblait avoir commencer des années auparavant. Ils arrivèrent à la première série d’escaliers, invisible cela va de soi, lorsqu'une mâchoire emplie de croc les manqua de quelques mètres. À cet instant, Shikamaru se rendit compte que depuis qu'ils avaient pénétré l'immeuble, le dehors avait disparu. Tout du moins, il ne le voyait plus. Il ignora cette donnée, inutile de surcroît, et ils montèrent les escaliers.
Il y avait quelque chose de comique à se voir ainsi suspendu au-dessus du sol, donnant l'impression de flotter.
Une nouvelle patte surgit de nulle part les manquant à nouveau mais de trop peu. Il fut bousculer et projeter au sol par des gravats puis une souffrance sans nom se réveilla dans son mollet. Il tenta de le ramener à lui, vague réflexe commun à tous s'appuyant sur l'espérance futile que si l'on rapprochait un membre vers son tronc alors la douleur s'évanouirait. Il n’y arriva pas et se rendit compte que son pied était coincé sous un rocher. Il chercha rapidement à en délimiter les contours et le trouva gros, beaucoup trop gros. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose à Ino mais avant que le moindre son ne sorte de sa bouche, elle posa son index sur les lèvres du Nara.
«Je sais que dans toute bonne histoire qui se respecte, c'est à cet instant que le héros dit qu'il faut l'abandonner mais bien que je ne comprenne pas ce qu'il se passe, je n'en ai nullement l'intention. Alors aide moi au lieu de geindre. »
Tant bien que mal, il se redressa et posa ses mains sur le sommet du débris et à deux, ils parvinrent à le faire basculer.
«Passe tes bras autour de mon cou.»
Il s'exécuta et dit :
«Je vais te guider. Il faut suivre mes indications à la lettre. »
Elle acquiesça et ils reprirent leur marche.
Les escaliers se succédèrent, entrecoupés par quelques escarmouches d'un loup qui ne le faisait que pour la forme. Ils arrivèrent dans le bureau de l'Hokage, longèrent le couloir et arrivèrent sur le toit.
Un fil en or les attendait.

-¤ 8 ¤-

Ils étaient dehors.
Ils ne devaient leur réussite qu'à une succession de coups de chance éhontée mais ils avaient réussi. Il avait réussi.
Shikamaru ouvrait les yeux et son premier regard fut pour le ciel. Il était allongé à côté d'Ino, le dos noueux à cause d'une racine reposant entre ses omoplates.
Il se redressa et porta sa main à sa jambe qu'il pensait blessée. La douleur avait disparu, tout comme une hypothétique blessure.
Il ne trouva pas ça anormal. Lorsqu'il rêvait qu'on lui arrachait une dent, cauchemar récurrent suite à un court séjour dans les salles d'interrogatoire ennemi, ça n'empêchait pas cette dent d'être là à son réveil.
S'étant assuré d'être opérationnel, et vaguement honteux de s'être préoccupé de lui avant de penser à sa camarade, il s'approcha d'elle.
Elle fixait le ciel d'un regard un peu éteint mais vivant.
«Shikamaru ?
- Oui.
- Promets-moi que tu ne m'abandonneras jamais. Que quoi qu'il arrive, tu seras toujours là pour moi. »
Shikamaru ne répondit pas immédiatement. Il laissa quelques secondes flotter. Cette promesse était importante. Sa réponse aussi. Elle avait valeur de serment et en théorie, dans une équipe, elle n'était jamais énoncée à voix haute. Elle était implicite et tout le monde la respectait. Qu'Ino se sente obligée de la formuler à voix haute lui fit mal, lui renvoyant sa propre stupidité au visage.
Au passage, il comprit quelque chose. Un élément dont il avait pris conscience quelques jours auparavant mais qu'il avait préféré taire.
Il comprit que Choji ne reviendrait pas.
Il pensait que cette nouvelle allait le terrasser, qu'en prendre conscience allait le laisser hagard, KO.
Il ne fut rien. Juste du vide. Un trou béant qu'il allait falloir remplir et ça ne serait qu'à cet instant qu'il prendrait pleinement conscience de la disparition de son meilleur ami.
«Je te le promets. Quoi qu'il arrive, je serai là. »
Elle acquiesça lentement, comme soulagée.
«Est-ce que tu pourrais m'aider à me redresser ? demanda t'elle. Je me suis brisé les deux chevilles et j'aimerais pouvoir faire quelque chose pour ne pas être un poids pour toi. »
Il s'approcha, posa sa main sous sa nuque et le releva doucement. A cet instant, son poignet lui rappela à grand renfort de signaux douloureux qu'il était cassé mais il ignora la souffrance.
« Shikamaru ? (C’était la première fois depuis leur retour qu’elle posait ses yeux sur Shikamaru et sa voix avait un ton vaguement alarmiste) Tu es sûr que ça va ? Tu es tout noir. »
Il fronça les sourcils et jeta un coup d'oeil à ses mains. Elles étaient ombrées. Il regarda par terre mais son ombre n'était pas là.
D'un coup, il sentit sa poche s'alourdir. Il y plongea sa main et en ressortit un objet.
Une dague avec son fourreau.
Il la dégaina et fut surpris par la laideur de l'objet. Toute rouillée, détruite par les âges, à peine aiguisée, elle n'arriverait pas à couper une brindille.
Qu'est ce que ce truc ?
Cette interrogation eut tout juste le temps pointer qu'une douleur atroce lui torpilla le crâne de part en part.
Il se sentit basculer et projeter au sol.
JuUBi !!!
Ce nom raisonna plusieurs fois dans sa tête, la douleur monta d'un cran à chaque fois.
D'un coup la douleur et le nom disparurent.
Il avait le souffle court et une fatigue sans nom s'écroula sur ses épaules. Pourtant, son corps se releva et se jeta contre un arbre.
Un cri.
Il glissa le long du tronc jusqu'à ce que sa tête s'enfonce dans la boue. Il entendait Ino qui criait sans pouvoir en percevoir le sens.
Ce n'est pas ce qui était prévu salopard de méian' ! Tu devais m'aider à récupérer Ino et disparaître.
- Je... J'emmerde ta copine.

La voix n'était plus le magma sonore précédent. Encore hésitante, peu sûre des mots à utiliser, elle n'en restait pas moins beaucoup plus humaine, avec des intonations proches d'un acteur qu'il appréciait.
C'était comme si le méian' commençait commencer à avoir accès ses connaissances, à son savoir.
Tout ce... qui m'intér...essait, c'était cette dague. Ton... amie n'était que quelque chose qui se situe entre les deux parties extrêmes d'un tout... Un... euh... moyen. Chaque démon est le stockisque... non... dépositaire des connaissance de Yahve... du créateur. Tout comme Neuf queues est celui de Juubi, cinq queue est celui de Kyubi. Or, la destination... l'appareil photo... l'objectif de Neuf queue est de zigouiller Juubi. Donc tous ses chiards... Euh... créations portent en elle le moyen, des clefs pour désactiver... détruire tout ce que Juubi peut faire. Et une des clé est en ma possession. Ce fils de... femme de petite nature...catin...prostituée... Voilà... Fils de pute s'est amusé à éteindre... exterminer ma race... famille pendant des décennies, nous forçant à nous mêler avec des humains pour subsister. L'heure de... comment dites vous... je ne comprends pas les termes... de régler les comptes à sonner.
Il y eut un long silence et le corps de Shikamaru commença à se mouvoir.
Il partit, abandonnant Ino.
L'homme en noir fuyait à travers la forêt.


___________________________________

Bon, très rapidement.
Je n'ai rien posté depuis quelques mois parce que je suis en première année de médecine et y'a pas mal de boulot.
Il me reste encore deux semaines à tenir et je suis en vacance.
Je poste ce chapitre qui dort sur mon ordi depuis pas mal de temps (environs huit mois) histoire de ne pas être trop vache et surtout pour me détendre un peu.
Lorsque les partiels sont fini j'ai l'intention de devenir un peu plus actif, de lire les nouvelles fics qui ont été posté et de rendre cette partie du forum devenu un peu morte un peu plus vivante (y a pas mal de fic qui me trotte dans la tête mais pas sur l'univers de Naruto par contre.)

Bien, quoiqu'il en soit j'espère que vous aurez aimé ce chap, un peu long je le reconnais. Un peu bizarre aussi.

Arakasi, si tu lis encore ma fic, ma première review sera pour ta fic sur A la croisée des mondes que je rêve de lire mais que je m'interdit aussi de lire.

Voici voilou.

A plus (putain plus que deux semaines !)
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Jainas
Jounin
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par Jainas »

J'ai profité de l'occasion pour relire le chapitre précédent, que j'avais commencé mais apparemment pas fini la dernière fois que je m'étais penché dessus (oui, je sais c'est mal.)

Il y a un terme, pour désigner ce que tu es en train de faire. A vrai dire il y en a même deux... J'hésite entre jeu de massacre et descente aux enfers... Ca devrait être interdit de faire autant souffrir ses personnages, et la perspective d'un happy-end s'éloigne un peu plus à chaque mot... Il y a une fascination morbide à observer le processus.
J'ai déjà commenté sur la complexité de l'univers mythologique que tu développes, donc inutile de revenir là dessus, mais je tiens à souligner que tes petites réflexions et références anachroniques sont un délice. Entre Juubi qui réinvente Star Wars et le lapin blanc d'Alice dans l'inconscient d'Ino... Et ne parlons pas du code de conduite Aburame ^^.

Par contre, je sais pas si j'ai sauté un paragraphe ou quoi , mais j'ai l'impression qu'il manque des transitions de scène... On a parfois l'impression que les personnages se téléportent en plein milieu d'une scène, alors que leur arrivée serait logique si elle était un peu plus explicitée...

Que dire de plus ? Je n'ai quasiment pas relevé de fautes, a part un "courra" récurent à la place de "couru", et c'est bien écrit.

Bonne chance pour tes exams :D. :banane: Que la Force (et la Médecine) soient avec toi !

PS et tu peux t'autoriser de lire le one shot d'Arakasi, il n'est pas très long... :D
Arakasi
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par Arakasi »

Tiens, un revenant! :grin:
(ahaha... humph. Ca me va bien de dire ça...)

En toute sincérité, j'avoue que je ne m'y attendais plus. Impressionnée par ta capacité de résolution, je suis. Si je pouvais en dire autant de moi-même...

C'est avec plaisir que je retrouve l'ambiance joyeusement morbide de ta fic. C'est follement amusant de voir tous ces petits cadavres s'amassaient les uns sur les autres. Et Juubi, bien sur. Raaah Juubi... Il m'avait manqué celui-la aussi.

Plus sérieusement, j'ai beaucoup aprécié ce chapitre pour le moins trés actif. J'ai particulièrement aimé la seconde moitié se déroulant dans l'inconscient d'Ino et du jeune porteur de démon, plutôt surprenante et fantaisiste mais c'est justement cet aspect qui m'a plu. Tu arrive à introduire une dose de fantaisie et d'originalité dans tes combats qui, sans cela, risqueraient d'être un peu répétitifs. Une fin de fic c'est trés dur à gérer et je ne suis pas fan des combats individuels à répétition. L'irruption dans l'esprit d'Ino est donc bienvenu, de même que l'arrivée toujours réjouissante de Juubi (j'ai déjà dit que ce type était mon "méchant" de fanfiction préféré, toutes catégories explosées? Oui? Bon, tant pis... Abattre les fondaisons de l'Olympe et reconstruire la tour de Babel, rien que pour le plaisir de faire la nique au Tout-puissant, j'adore ce genre de mentalité... :mrgreen: Même si elles s'accompagnent souvent d'une indifférence sauvage pour tout ce qui n'est pas l'objectif recherché.)

Un happy end devient en effet de moins en moins probable.
Tu n'irais quand même pas jusqu'à raser Konoha, non?
Dans tous les cas, le bilan sera lourd et il l'est déjà. J'attends de voir cela avec une certaine impatience, même si j'avoue que la mort de mini-Gai me chagrinerait, les ninjas de Konoha y perdraient une part de leur candeur suicidaire, c'est sur... Et qui reprendrait le flambeau de la verte jeunesse de Konoha? Pour peu qu'il reste quelque chose de Konoha, bien sur. :roll:
Une rare noirceur en tout cas: tout ce bordel pour sauver Temari et elle y passerait tout de même? A part intervention divine, je vois mal comment la situation pourrait se rétablir.

Je serai également ravie d'une nouvelle confrontation entre Kyubi et Juubi, mais je pense qu'il y a pas mal de chance que cela se fasse. Des comptes sont encore à régler.

Seul point négatif: l'arrivée de Sakura un peu brutal, comme l'a souligné Jainas. Pendant tout un paragraphe, j'ai cru que tu avais effectué un retour en arrière et que Hishiki tabassait toujours Lee.

B'allez, ce commentaire est déjà plus long que prévu et je sens que je vais encore en perdre le fil.

Bon courage et bonne chance pour tes partiels! ^ ^





J'oubliais...
L'homme en noir fuyait à travers la forêt.

:mrgreen:
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Guts Rendan
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par Guts Rendan »

Ouaaaaahhhhh Lebibou is baaaaaaaaaack :shock: :shock: :shock:
Allez une petite red dance pour fêter ça :dance: :dance: :dance: :dance: :dance:
et un déhanché banana split style en sup :banane: :banane:

Bon sinon j'ai toujours autant la flemme de commenter les fics :ange:
:dehors:
Kydash
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par Kydash »

Tien un revenant qui me fais bien plaisir (j'étais pas là la semaine dernière sinon cela aurait été avec grand plaisir de poster juste après comme j'ai l'habitude de le faire en général).

En parlant de review, il faut avouer que je te ferais attendre encore un peu car j'ai pas lu beaucoup de fic. Pour que je retrouve mes marques avec ta fic, et t'embrouiller comme j'ai l'habitude entre les "j'aime ou j'aime pas ".

Je lirai ça quand j'aurais un peu de temps l'ami.
Itachi-san
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par Itachi-san »

Je remarque que si il y a une chose pour laquelle tu es particulièrement doué c'est pour créer et décrire les psychopathes :mrgreen: Mais alors Hishiki c'est... violent au propre comme au figuré y a pas d'autre mots :shock: Le gars il est bouffé par des insectes, brûlé, le corps broyé, la mâchoire en miettes et le crâne en morceaux, bah nan il continue de foncer dans le tas, tranquille, et avec le soldat au garde-à-vous s'il-vous-plaît :lol:

Pour le passage dans l'esprit d'Ino je le commenterai quand tu nous diras combien de kilos de Ganja il t'a fallu pour l'écrire :hein: En tout cas je l'ai trouvé un peu long, me demandant souvent "bon sang mais quand c'est qu'ils voient la sortie ?!"... et je suppose que c'était le but recherché :columbo:

Et pour finir
« Très bien, lâcha Shikamaru.
Ça serait pas plutôt Sakura par le plus grand des hasards ? :hein:

Quoiqu'il en soit ça fait tout drôle de s'y remettre, mais le plaisir est toujours là 8-) Toujours pas mal de fautes de grammaire mais ça c'est pas à la fin de la fic que ça va changer je pense :mrbrelle:
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
lebibou
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par lebibou »

Bien, bonjour tout le monde.

Tout d'abord, merci. Merci de suivre ma fic depuis un peu plus de 2ans et demi. J'ai bel et bien l'intention de la finir et le prochain chapitre commence déjà à s'écrire dans ma tête donc je ne désespère pas de le fournir assez rapidement (dans la limite de mes capacités et de mon inspiration bien évidemment. Et puis, y'a un truc sur lequel je bloque depuis environs deux ans et ça serait bien que je trouve la solution à l'occasion.)

Bon en ce qui concerne l'aspect Dark de ma fic, j'avoue que c'est pas du tout voulu. Et très franchement, je n'avais pas l'impression d'écrire un texte aussi sombre que ça. Bon, c'est vrai, tout le monde se fait aligner mais c'est pas de ma faute, c'est celle de l'histoire. Et puis na !

Tiens, au passage, je suis content que le passage dans l'inconscient d'Ino et du porteur du démon vous ait plu.
En réalité, c'est quelque chose qui n'est absolument pas prémédité. Dans l'ensemble, j'ai la plupart des éléments de la fic en tête mais ça... C'est venu tout seul.
Et à vrai dire, je considère que j'ai pris un risque avec ça. J'avais peur qu'on me reproche de couper le rythme. Alors que tous les combats s'enchainaient à grande vitesse et que l'on arrivait vers la fin de la fic à grand pas, j'ai coupé tout ça dans son élan donc j'aurai compris qu'on me le reproche.
De plus, je craignais qu'on me reproche les petites allusions à des contes qui ont bercé mon enfance. Cette fic a une consonance typiquement européene, profondément ancré dans une identité européene et avec tout l'inconscient qui va avec, et lorsque j'ai souhaité donné à ce passage des relans d'enfance, je me suis inspiré de ma propre expérience et pas d'une expérience plutôt asiatique et j'aurai parfaitement accepté qu'on me le reproche.
Au passage, vous avez tous remarqué l'allusion au lapin blanc d'Alice, assez évidente. Mais qui a remarqué l'allusion au bossu de notre dame ? Un gamin attaché sur lequel on lance des tomates, ça vous dit rien ? Et le lion en tourne-broche ? Si vous regardez attentivement le film, vous verrez notre ami Simba sur un tournebroche.
Mais ça a plutôt plu donc j'en suis assez content. Et non, Itachi-san, je n'ai pas pris un once de ganja pour écrire ce chapitre. Et j'avoue que je ne sais pas si c'est rassurant ou non.

Bon, en ce qui concerne les psychopathes, j'avoue que je me suis fait plaisir avec Hishiki. Je voulais un personnage un peu à la Shishio de Kenshin mais en beaucoup plus dingue encore et beaucoup moins responsable.
Et je suis arrivé à ça. Un sacré monstre je l'avoue.
Tiens, tant que je te tiens Itachi-san, une clavier Dvorak C'est ça. Ça permet d'avoir une frappe beaucoup plus agréable et logique. Vraiment pratique quand on a pris le coup.
L'homme en noir fuyait à travers la forêt.
Ravi que tu es remarqué le clin d'oeil, qui en réalité t'étais adressé. Je savais que tu avais lu la Tour Sombre (en partie du moins) et j'espérais que tu le remarquerais.

Bien, merci pour tout, en attendant le prochain chapitre.
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lebibou
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par lebibou »

Dieu est mort ?

-¤ 1 ¤-

Quatre cents ans auparavant.

Le flou. Un seul mot pour définir son état d'esprit.
Elle était dans le flou pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de trouver ça rassurant. Rien n'existait, rien ne venait la pertuber. Elle était et cela lui suffisait.
Cependant, quelque chose vint perturber cette atmosphère protectrice.
Une note de musique.
Cette note, d'abord solitaire, fut rattrapée par de nouvelles. Elles se poursuivaient, s'affrontaient, se courraient après pour se mélanger et lorsqu'on pensait les avoir toutes retrouvées, c'était pour mieux disparaître sous l'éclat d'une note les détruisant toutes pour mieux les reconstruire dans une fresque guerrière sans fin. Il n'y avait aucun gagnant, seulement des perdants.
Elle entrouvrit un oeil et le vit. Un nom, un seul pour la pire plaie couvrant la terre. Juubi.
Il se tenait derrière un piano. Par conséquent, elle ne pouvait voir ses doigts dansant sur le clavier mais n'avait aucune difficulté à l'assimiler au musicien.
Il était vêtu de vêtements indéfinissables, leurs formes et leurs couleurs variant au gré de la musique. Une seconde, il portait un yukata, celle d'après, des vêtements typiquement occidentaux.
« Je pense que tous les méchants dignes de ce nom devraient savoir jouer du piano, dit-il sans détacher les yeux du clavier »
La future Kyubi remarqua alors qu'elle se trouvait dans un lit.
Elle portait les mêmes vêtements que la veille mais il y avait un je-ne-sais-quoi dans leur odeur qui leur donnait l'impression d'être neuf. Ou très vieux.
« Tu ne devrais pas être ici, murmura-t'elle. »
Juubi ignora superbement ses paroles, continuant de faire virevolter ces doigts avec une aisance rare. Le rythme de la musique ralentit, pour laisser place à quelque chose de plus mélancolique.
« Je le sais bien, ma très chère. Et pourtant, je me tiens devant toi, aussi réel que pourrait l'être un démon séquestré dans une demeure de pierre. »
Elle fut rassurée. Juubi n'était pas libre. Il était là, mais sans pouvoir, tout juste aussi puissant qu'un rêve.
« Nous sommes dans mon rêve ? demanda-t'elle.
- Oui et non. Nous sommes dans un rêve effectivement mais dans le mien. Un rêve vieux de 500 ans. C'est long tu sais.»
Sa dernière phrase avait une pointe de reproche teinté d'ironie.
« D'autant plus long que le rêve n'obéit pas aux lois du temps. Il peut durer une éternité ou bien s'évanouir comme la flamme d'une bougie. »
La future Kyubi détailla la pièce dans laquelle elle se trouvait. Par-delà les baldaquins, reliquat du lit dans lequel elle dormait, elle cherchait à en déterminer les dimensions. C'était impossible, l'obscurité allant en croissant au fil des mètres.
« C'est toi qui m'a fait venir ? demanda-t'elle.»
Il secoua le tête.
« Oh que non, ma chère et tendre. C'est toi qui est venu à moi. Mais cela n'a rien d'étonnant. Le temps doit te paraître aussi long qu'à moi. Et avec qui d’autres peux-tu passer cette délicieuse attente ? Tu n'as que moi. Je suis le seul de ton époque à être encore en "vie". Mais rassure toi, cette attente prendra fin un jour ou l'autre. Et alors, encore une fois le ciel se couvrira les yeux pour ne pas voir notre affrontement, aux allures d'ébats et finalement, nous réglerons notre vieille discorde. D'ailleurs, pourquoi je dis notre ? De nous deux, tu es la seule à ressentir de la haine. Une haine que je ne m'explique pas. J'ai tué de nombreuses personnes et j'avoue leur porter suffisamment de respect pour oser me souvenir de leur visage. Cependant, je n'ai tué personne que tu connaissais. - Il marqua une pause et son sourire s'élargit - Du moins, je n'ai tué personne que tu connaissais avant que tu ne te décides à te soulever... Comment s'appelait-il déjà ? Taishigi si je ne m'abuse. Un homme très capable et digne de ton amour. Quelqu'un je n'oublierais pas. »
La future Kyubi ne répondit pas, se contentant de lui lancer son regard le plus noir. Eut-elle été plus jeune de quelques siècles, elle lui aurait déjà sauté à la gorge avec l'intention de lui trancher la carotide. Mais elle n'oubliait pas qu'elle était dans son rêve à lui, dans son monde, et tentait quoi que ce soit s'apparentait à un suicide.
« Vois-tu ma chère, les passe-temps que j'ai en ce monde sont rares. La musique est l'un d’eux mais depuis que l'on m’a privé de ce plaisir si humain qu'est la chair, je ne sais comment occuper mes nuits. C'est pourquoi j'ai troqué le sexe pour un autre plaisir de chair. »
La musique commença à monter dans les aigus à coup de dissonance tant et si bien que l'on aurait pu croire à de fausses notes si elle ne mettait pas mal à l'aise d'une façon si exquise.
Derrière Juubi, la pièce s'éclaircit jusqu'à dévoiler un mur d'un drôle de teinte. La future Kyubi mit sa main devant de sa bouche pour étreindre le cri qui commençait à en sortir.
« Ma douce et tendre, lorsque tu m'as emprisonné, ce n'est pas seulement qui est été emporté par-delà le temps et l'espace mais aussi tout ceux autours de moi. Et parmi eux, il y avait le seul et unique Taishigi.
« Je me souviens encore de lui, s'accrochant vaguement à ma jambe, ne tenant que par la force de sa volonté, te suppliant de t'envoyer le sortilège. Et toi, tu étais face à nous, ton si beau visage couvert de larme, incapable de bouger.
« Pendant un instant, j'ai cru que tu ne pourrais pas, que tu n'oserais pas donner raison au sacrifice de cet homme qui avait tout donné... Tout pour que tu puisses réussir.
« Et c'est alors que je pensais que le combat se terminerait de cette façon si grotesque, avec toi si proche de la victoire et incapable de t'en saisir, que tu m'as emprisonné. Moi et la cinquantaine de cadavres à mes pieds. »
Ses deux mains s'écrasèrent sur le clavier dans un crissement monstrueux.
« Je crois que la première chose que j'ai faite pour passer le temps est de m'essayer au métier de tanneur, me laissant porter par l'instinct de l'équarrisseur . »
Elle ne put s'empêcher d'imaginer Juubi se servant de ses ongles pour pénétrer la peau de Taishigi, et tout le sang-froid dont elle avait fait preuve jusqu'à présent s'évanouit. Elle lui bondit dessus, l'arrachant à son piano et le projeta au sol.
Deux crocs apparurent dans sa bouche et elle s'empressa de les planter dans la gorge de Juubi.
Ce dernier, sans prêter attention à la morsure et à Kyubi qui l'écrasait de tout son poids, continua de parler d'une voix monocorde :
« J'avais gardé Taishigi pour la fin, commençant par les... mes démons qui avaient osé s'opposer à moi leur créateur, réussissant là où moi je n'avais osé m'aventurer. »
Il se tut, seuls les grognements de Kyubi s'échinant à lui percer le coup brisant le silence.
« J'ai voulu arracher de la peau de Taishigi mais va savoir pourquoi, j'en ai été incapable. Je ne sais pas pourquoi, il m'était intolérable de le faire.
« Au départ, je pensais que c'était parce que je le respectais mais je me suis rendu compte que ce n'était pas ça. »
Il saisit la future Kyubi par la gorge et la renversa sur le sol, la forçant à le lacher, puis il monta à califourchon sur elle et se pencha en avant, à quelques centimètres de son visage, sa main toujours sur sa trachée. Il plongea son regard ardent dans les yeux de la démone.
« C'est à cause de toi si je n'en suis pas capable. À cause de ce qu'il représente pour toi, à cause de ce que je ressens pour toi
« Depuis que tu es démone, j'ai l'impression qu'une vide s'est créé en moi, un vide que seule toi peut réussir à combler. Oh, je me sens las et je suis triste, je suis triste, je suis triste. Moi qui ne suis qu'un démon, voilà que je me mets à parler comme un humain.
« Dans un monde dans lequel je me sens tout puissant, tellement fort que je le traverse à toute vitesse, depuis que je t'ai rencontrée, tu m'as fait me sentir faible, vieux et fatigué. Tu as arrêté le monde et tu l'as détruit. Tu m'as rendu faible. Et pire encore, tu m'as donné un coeur. »
Il saisit sa main à elle et la posa sur le côté droit de son torse.
« Avant il n'y avait rien. Quand tu m'as enfermé ici, ce n'était que du vide, qu'un trou béant que tu avais toi-même creusée. Et puis j'ai commencé à sentir quelque chose, pourtant pas du bon côte mais il était là. Sens le qui bat en moi. Au départ ce n'était rien. Mais plus le temps passé loin de toi allait en croissant, plus il a grossi. Sens le, écoute les battements de cet enfant non désiré que tu as fait naître. Moi qui n'ai jamais haï ou aimé quelqu'un, plus je te hais et plus je t'aime, plus il grossit. Et pourtant, tu as fait pire encore.
« Tu as éveillé en moi des envies de rébellions, tu m'as fait douté de la volonté du tout puissant, tu m'as fait douté de tout. Et depuis que je suis ici, je n'ai qu'une envie... Sortir pour mettre à bas ce monde et le Dieu que le gouverne. Moi aussi je veux être libre. Moi aussi je veux m'affranchir de toutes les règles. Et pour ça, je suis prêt à tout. À tout. Et encore à tout. »
Il posa ses lèvres sur celle de la future Kyubi puis se releva promptement, et lui tourna le dos, faisant comme si rien ne s'était passé.
« Je te hais, cracha t'elle. »
Il ne se retourna pas.
« Je sais et cela me suffit. Va t'en. Et oublie tout ce que je viens de dire. Ce n'était que divagations de ma part. Te sentir à mon contact m'a fait perdre les sens.
- Je te tuerais. »
Cette fois il se retourna et sourit.
« Tu essaieras mais tu n'y arrivera pas. Tout est déjà prévu. Même ma date de sortie est programmée par cette petite prophétie de mon cru. »

Lorsque le renard aura rejoint sa prison
Lorsque les fleurs de cerisier apparaîtront
Lorsque l'éventail ne soufflera que la haine
Lorsque les trois m'auront fait part de leur peine

Par leur sang et par leur larme je revivrais
une nouvelle ère pour l'humanité je créerai
Enfant de la frayeur et de la colère
Le dixième démon aura rejoint la Terre.

-¤ 2 ¤-

Hishiki soupira.
Elle se trouvait devant, prête à être consommée. Pour sa princesse, tel un chevalier servant, il avait occis les kidnappeurs et maintenant, comme dans tout bon conte, il s'apprêtait à embrasser sa belle pour la réveiller, même si ce n'était pas de baiser dont il était question.
Pourtant, quelque chose lui manquait. De l'envie. Quelque part, il se sentait repu, comme si la partie de jambe en l'air venait de s'achever.
Le combat qu'il avait mené avec les deux autres l'avait rassasié et il ne se sentait pas de remettre le couvert. Du moins pas dans l'immédiat.
Il se tourna vers Juubi. Il conversait avec Sakura et venait dans sa direction ou plus précisément, vers l'homme insecte à quelques mètres de lui.
« Juubi ? l'interpella-t'il. »
Le démon le fixa.
« Plaît-il ?
- Est-ce que je peux la garder pour plus tard ? »
Juubi pencha la tête sur le côté, le regard interrogatif.
« C'est que... bafouilla Hishiki. Tu sais, le combat m'a un peu coupé l'appétit. »
Le démon acquiesça.
« Si ce n'est que ça, pas de soucis. Je craignais que la fille ne soit plus à ton goût.
- Oh non, à ce niveau là, pas de soucis. Elle est parfaite. »
Juubi l'ignora et reporta son attention sur leur destination à savoir un Aburame mal en point et un Lee peu efficace.
Sakura s'accroupit face à Shino et commença par poser sa main sur son poignet à la recherche de son pouls. Ensuite elle colla sa joue sur ses lèvres pour rechercher son souffle, étant incapable de l'entendre avec la pluie qui tombait. Enfin, elle inspecta son corps à la recherche de différentes blessures.
Le corps était plus ou moins intact à l'exception de quelques ecchymoses de rigueur après un combat.
Elle lui ouvrit les pupilles et vit que son oeil droit était anormalement dilaté.
Sa première pensée fut pour un hématome extra-dural. Elle inspecta la tempe et trouva ce qu'elle cherchait en palpant. Une légère fissure sur l'os en avant et au-dessus de l'oreille.
La méningée moyenne doit être sectionnée.
Elle apposa sa main et une lueur rose commença à apparaître. Les os commencèrent à se ressouder et l'artère méningée moyenne cicatrisait mais tout ça n'était qu'une partie de la solution.
La poche de sang qui s'était créée et qui comprimait son cerveau n'avait pas disparu. Et le seul moyen de la retirer était de passer sur une table d'opération et de percer dans la boîte crânienne, les jutsu de soin n'ayant pour vocation que d'accélérer la cicatrisation.
« Les techniques de soin ont bien évolué depuis mon époque mais vous êtes encore loin de mes pouvoirs à ce que je vois, commenta Juubi. »
Sakura lui décocha un regard noir avant d'ajouter :
« Je vais voir Lee. »
Sans attendre son approbation, ni même vérifier qu'il la suivait, elle descendit la petite pente et s'approcha de Lee.
Elle s'accroupit, répéta les mêmes gestes que précédemment, s'immobilisa et recommença avec un peu plus d'empressement.
Elle posa son oreille sur sa cage thoracique, à la recherche d'un quelconque battement de coeur, n'en trouva pas.
Immédiatement, ses mains se réunirent, paume contre dos, les doigts s'entrelaçant. Une lueur rose les illuminèrent et elle commença à forcer sur la cage thoracique.
Putain, me lâche pas Lee.
Elle ne lui fit pas de bouche-à-bouche comme le recommandait la dernière circulaire de l'hôpital, le plus important n'étant pas l'oxygénation mais de maintenir la perfusion (à l'exception des noyades ou des ninja ayant abusé sur les stupéfiants telle que la cindine).
Ses mains se mirent vers la partie basse du sternum et elle commença à abaisser ses épaules, ponctuant chacun de ses mouvements d'une expiration brève.
Juubi la regarda s'escrimer, le visage fermé. Il savait que c'était vain. L'âme avait déjà quitté le corps et il ne restait plus rien à sauver si ce n'était qu'une carcasse vide. Et en admettant que lui, le démon millénaire ait tort, que pourrait elle faire au milieu de nulle part.
Vain. Tout cela est vain.
Et ces mots lui relancèrent en plein visage l'absurdité de sa quête.
Qu'espérait-il vraiment ? Qu'attendait-il de son improbable rencontre avec le créateur ?
Il sourit. Tout, il attendait tout.
Telle la liberté rencontrant le contexte, il tomberait sur une barrière infranchissable. Il pousserait le contexte le concept de sa propre existence jusqu'à son paradoxe pour mieux pouvoir la délimiter et mieux s'en échapper. Il détruirait les carcans de sa propre existence pour pouvoir les rebâtir un peu plus loin et lorsqu'il aurait fini par s'y habituer, il recommencerait. Il aurait accès à tout. À beaucoup plus que tout, et pour finir, il n'aurait rien. Rien sauf l'assurance d'être vivant, d'avoir détruit sa condition de démon.
Et alors, il serait Dieu, son propre créateur et sa propre vie lui appartiendrait.
Il pourrait enfin la retrouver, vivre dans le même univers qu'elle, être son égale. Viendrait alors la réponse et lui appartiendrait car il aurait tout donné et n'aurait rien à perdre.

Il inspira profondément. Pour la première fois depuis une éternité, il se sentait bien. Juste bien. La fin de son calvaire était proche.
Il reporta son attention sur Sakura et la vit, le visage baigné de sueur.
« Arrêtez... murmura-t'il en posant sa main sur son épaule. Il n'y a plus rien à en tirer et vous, la medic-nin de renom, le savez bien. Il est mort. La seule chose que vous pouvez faire maintenant est de prier... Si tant et si bien que cela est un sens.»
Elle se dégagea de son étreinte d'un mouvement d'épaule et continua sans prêter attention au propos de Juubi. Pourtant, il avait raison, et elle savait. Alors pourquoi était-elle incapable de s'arrêter ? Pourquoi allait-il falloir qu'elle continue de faire le même mouvement jusqu'à ce que ces épaules soient incapables de faire le moindre mouvement ?
Lee n'avait pas le droit de mourir, pas devant ces yeux, pas alors qu'elle faisait tout ce qu'elle pouvait. Parce que si Lee mourait, quelque part, ça serait de sa faute.
Si quelques semaines auparavant, elle ne s'était pas faite capturer, Juubi ne serait jamais revenu, cette guerre n'aurait pas eu lieu et Lee serait toujours vivant.
Si le ninja vert venait à mourir, elle se sentirait responsable. Infiniment responsable et elle n'avait pas à coeur de l'accepter. Et pourtant, elle avait beau s'escrimer, elle sentait la vie de Lee s'échappant comme du sable entre ses doigts. Et plus elle forçait, plus le sable venait à s'en aller.
Des larmes de frustration, d'énervement, d'une colère froide emmagasinée depuis quelques temps déjà coulèrent sur son visage.
Tout était de sa faute. Si elle n'était plus là, Naruto n'aurait aucune de ne pas s'opposer à Juubi. Si elle mourrait, le monde serait sauvé.
Son oeil captura l'image d'un kunaï a la ceinture de Lee. Si elle s'en saisissait à l'instant et se le plantait dans le cou, tout serait fini.
« Je sais à quoi vous pensez ma très chère. Mourir est effectivement un moyen d'aider beaucoup de monde. Cependant, vous ne devez pas oublier que quelque soit la blessure que vous vous infligez, je serais à même de vous sauvez pour vous empêcher de mourir. Vous n'avez aucun échappatoire alors acceptez-le. Vous vivrez quoi qu'il arrive... - Il marqua une pause. - Et puis, je trouve qu'il est extrêmement lâche de vouloir mourir pour refuser d'affronter les conséquences. Lee est mort devant vous et c'est un poids qu'il vous faudra porter pendant tout le reste de votre vie. Mais c'est ainsi. Certains vivent, d'autres meurent. Et c'est au vivant de porter le poids des morts. C'est dur mais vous vous y ferez. Je connais certaines personnes qui portent un poids bien plus lourd depuis bien plus longtemps. Et jamais elle se défilera. Jusqu'au bout elle avancera pour faire ce qu'elle doit faire. Et s'il y a bien une chose que je reconnais aux humains, c'est leur capacité à accepter les malheurs et à continuer d'avancer...
« Votre très cher Naruto en est un parfait exemple. L'avez-vous déjà entendu parler de son enfance solitaire ? Vous a-t-il déjà reprochée votre comportement lorsque, plus jeune, vous vous joigniez aux autres pour en faire un paria ? Pourtant, de nombreux hommes sont faibles et n'hésitent pas à partager leur peine à monts et marées alors qu'il leur faudrait mieux la conserver, la cultiver et ne laisser personne la voir. Alors arrêtez de pleurer, de vous lamentez et pensez à Naruto. Lui est fort alors la moindre des choses est que vous le soyez à votre façon . De toute façon, vous n'avez pas d'autre solution. »
Sakura ferma les yeux, un goût amer dans la bouche. Encore une fois, Juubi avait raison et l'humiliait d'autant plus.
Elle n'avait aucun pouvoir. Elle n'avait même pas d'emprise sur sa propre vie. Elle était venue dans l'espoir d'aider Temari, pour ne pas que Naruto salisse son âme par omission mais c'était pour mieux retomber entre les pattes de Juubi.
Elle arrêta le massage cardiaque. C'était inutile. Lee était mort. Un dingue de moins sur cette terre et tout à coup, la plue lui parut encore moins supportable que d'habitude.
Pourtant, elle allait devoir faire avec, accepter que son souvenir lui soit douloureux un temps. Elle allait porter sa mort et avancerait. Parce que, comme le disait Juubi, c'était une chose dans laquelle l'Homme excellait.
Ses larmes se tarirent, prêtes à jaillir plus tard. Elle savait ce qu'elle allait faire. Quoiqu'il arrive, il fallait que Naruto soit libéré de son pacte.
Juubi entendit des bruits de pas en hauteur et se retourna.
Naruto venait d'arriver.

-¤ 3 ¤-

Le blondinet portait nonchalamment Sasuke sur son épaule. Il le laissa tomber par terre sans lui accorder la moindre attention. Un grognement rauque très peu Uchiwesque s'échappa de ses lèvres et Juubi croisa brièvement le regard ébène de l'Uchiwa.
Sakura se retourna à son tour et les aperçut. Elle leur en voulut d'apparaître et de se jeter dans la gueule du loup mais aussitôt, ce ressentiment disparut et elle voulut courir dans leur direction pour les serrer dans ses bras pour, et de façon tout à fait égoïste, se délestait d'une partie de sa souffrance mais elle se retint in extremis.
Elle refusait d'offrir ce plaisir à Juubi. Elle serait forte dans les moments difficiles et se laisseraient à la faiblesse quand les temps lui permettraient.
Néanmoins, alors qu'elle commençait à se diriger vers eux, Juubi l'arrêta du plat de la main.
« Et bien mon très cher Naruto, je vois que tu as accepté ma requête sans montrer trop de réticence. J'admet être surpris par la facilité avec laquelle tu m'as obéi alors que tu avais Sakura avec toi et toute latitude pour t'enfuir. Je ne mentirais en disant que je suis presque déçu mais qu'importe. Tu m'as apporté un Sasuke dans un état pitoyable pourtant, cela doit plus être l'oeuvre de son frère que la tienne. Me voilà bien embêté maintenant. Je ne sais pas trop quoi en faire... Enfin bref. Laisse le donc là où il est et viens dans ma direction je te pries. »
Naruto s'exécuta et s'approcha. Naruto captura le regard de Sakura. Dans ses yeux brillait la détermination que Naruto avait craint depuis qu'il avait fait le contract. Elle voulait en finir. Il inspira profondément et lui fit un hochement de tête imperceptible. Au même instant, il y eut une puissante déflagration à une dizaine de mètres.
Le bruit de l'explosion était assourdissant même si en soit, l'explosion n'était pas bien puissante. Elle souleva un large nuage de poussière, dissimulant tous les protagonistes. Elle finit par s'évanouir pour finalement dévoiler un Naruto portant Sakura dans ses bras, en hauteur juste à côté de Sasuke.

Il pleuvait encore. En réalité, la pluie n'avait pas cessé depuis qu'elle avait commencé à tomber. Pourtant, tous l'avaient oubliée pour ne s'en souvenir qu'à cet instant.
La température avait chuté de quelques degrés, la journée se fondant doucement dans une nuit de printemps.
Dans l'air se mélangeaient de nombreuses effluves, la plus prégnante étant celle de la pluie, véritable mutation olfactive du concept d'humidité. On pouvait aussi y déceler l'odeur du sang, de la mort, de l'urine. Moins prononcées, plus pugnaces, elles assombrissaient une atmosphère bien noire.

Sakura, trempée, se tenait dans ses bras. Son corps était froid. Il pouvait la sentir ses bras autours de son cou. Pourtant, et bien que cela ait des allures d'illusion, il ne se lassait jamais de la sentir près de lui, de pouvoir goûter à son odeur de cerise.
Naruto ne voulait pas penser à ce qu'il allait devoir faire pour pouvoir sauver le monde.
Ce fut elle qui prit l'initiative. Elle se pencha en avant et colla ses lèvres sur son oreille.
« S'il te plaît... murmura t'elle d'une voix rauque. »
Il acquiesça et de sa main droite, se saisit de l'un des kunaï tenant dans sa réserve, comme toujours attaché à sa cuisse.
Plus loin, Juubi comprit trop clairement de quoi il était question :
« NARUTO ! hurla-t'il au loin. Je comprends très bien ce que tu es en train de faire. Et je te le déconseille ! »
Le blondinet eut un mince sourire. Il ne faisait que lui donner un conseil et non un ordre.
Il paracheva son geste et posa le kunaï dans l'une des mains de Sakura. Elle savait ce qu'il lui restait à faire.

Au départ, Juubi avait regardé la scène d'un oeil amusé. Disons qu'il s'était attendu à quelque chose de ce goût depuis pas mal de temps. Cependant, le spectacle n'était pas censé se dérouler comme ça. Sakura aurait dû le supplier, Naruto aurait dû dire non, s'en serait suivi un ping-pong verbale se concluant sur le refus de l'Uzumaki. Naruto n'aurait pas dû dire oui avec une telle aisance. Il aurait dû refuser quoiqu'il arrive. Ça ne collait pas avec son caractère. Pourtant, les faits étaient là et son analyse obsolète.
Il avait été trop arrogant, trop sur de lui. Le petit monologue adressé à Sakura sur la facilité avec laquelle il l'empêcherait de mourir n'était que du bluff, une barrière psychologique de plus qu'il avait dressé pour la garder en son pouvoir.
Si à cet instant, elle décidait de se trancher la gorge, il ne pourrait rien. Ces pouvoirs de régénération étaient puissants, bien plus que n'importe quel humain mais elle nécessitait la volonté du blessé pour qu'ils puissent agir. Jamais il ne pourrait arriver à temps. Et Naruto s'interposerait sans le moindre doute, gagnant un temps qu'il n'avait pas.
Il lui fallait une idée, la plus rapide de son existence. Si ce kunaï achevé sa course alors il ne tiendrait pas la part de son contrat et serait condamné à retrouver les barreaux de sa prison.
Et ça, il ne pouvait l'accepter, pas alors qu'il était si proche de son but, pas alors qu'il touchait le ciel du doigt.
C'est alors que l'idée lui vint.
« Naruto , je t'interdit de la laisser faire ça ! »
Un imperceptible rictus agita le visage de Naruto.
C'était sa solution, la seule qui pouvait le sortir de ce pétrin. Si Sakura se tuait, ce serait après que Naruto ait désobéi à un ordre et donc, ce serait le blondinet qui aurait rompu le contrat en premier. Sakura serait morte et lui toujours là.
Au même moment, Sakura se trancha la gorge et une gerbe de sang vint barbouiller Naruto, plus pâle qu'à l'accoutumé.

Sans vraiment comprendre pourquoi, Juubi était content de ce qui venait de se passer. Naruto était libre. Kyubi aussi. Ainsi ils allaient pouvoir reprendre cet incroyable tango qu'ils avaient presque neuf cents auparavant. Une fois qu'ils les auraient étalés, lui au sol, elle dans sa couche, il serait à deux doigt de la toucher ou de la tuer.
Il était heureux, aurait dû le rester. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un goût amer dans la bouche, un goût de tromperie.
Il avait passé des siècles à tuer des gens, à les enfourner dans sa mâchoire, à les disséquer, à les trancher, à se repaître de leur sang.
Par conséquent, il savait comment le sang marquait les vêtements. Et Naruto ne pouvait le tromper. À cela s'ajouter la fumée, l'impassibilité de Naruto.
Il sourit. Il avait bien failli se laisser avoir. Il se détourna quelques secondes de Naruto pour fixer le sol à quelques mètres de lui et trouva l'irrégularité qu'il cherchait.
« C'est dommage, marmonna t'il. Aurais tu été meilleur comédien et Sasuke meilleur illusionniste, je m'y serais laissé prendre.
- Que... Qu'est ce que vous voulez dire... tenta Naruto. »
Juubi secoua la tête d'un air déçu et fit quelques pas en arrière. Il s'arrêta devant une fine dépression, y enfonça son bras jusqu'à l'épaule et saisit ce qu'il cherchait. Il la ressortit d'un mouvement assez lent avant de dévoiler sa surprise.
Sakura était tenu par les cheveux et tentait vainement de se débattre sans parvenir à toucher le démon. À sa grande surprise, Naruto paraissait aussi sous le choc.
Il la traîna ainsi sur une dizaine de mètres, ignorant les grondements et autres injures et la jeta aux pieds de Naruto, avant de la bloquer au sol sous sa chaussure. Il approcha son visage au plus près de Naruto et le fixa droit dans les yeux. Il sourit.
Au même instant, la Sakura qui était dans les bras de Naruto s'évanouit dans un nuage de fumée et le sang sur les vêtements du blondinet s'évanouit.
« L'idée de te servir d'un clone pour me faire croire que c'était la vraie Sakura et par conséquent que le pacte était rompu était bon. Cependant, toi et Sasuke avait complètement raté votre acte. Probablement à cause de son épuisement. Et je ne veux même pas savoir combien de pilules il a avalées pour réussir à lancer ce jutsu, incomplet car il n'a pas réussi à donner une bonne consistance au sang... Pas assez liquide, surtout avec cette pluie. De grosses taches poisseuses n'ont jamais suffi à faire illusion avec moi. Je pense pouvoir dire que vous avez complètement échoué et gâché votre unique chance. Sasuke est complètement inutile, Naruto sous mon pouvoir tout comme Sak... -Il s'interrompit - Attendez une seconde... Sakura devrait être morte. Tu n'as pas obéi à mes ordres. Alors pourquoi est-elle toujours en vie ? Je connais les contrats et même si je t'ai ordonné de ne pas la laisser faire ça alors qu'il s'agissait d'un clone, le contrat aurait dû être rompu... Qu'est-ce que... »
Il lança un rapide coup d'oeil à une Sakura tentant de se dégager. Et soudain, il se fixa et comprit.
« Kyubi... La seule, l'unique... »
Au même instant, une voix résonna dans l'esprit de Naruto, lui hurlant de frapper Juubi.
Sans vraiment prendre conscience de son geste, son poing vint s'échouer sur la mâchoire de Juubi et l'envoya valser en contre-bâs.
Sakura se dégagea instantanément et se releva. Naruto lui adressa un vif sourire et lui indiqua Sasuke de la tête. Elle acquiesça et pris Sasuke sur son épaule avant de s'éloigner.
Plus bas, Juubi se releva et leva les yeux en direction de Naruto. Pour la première fois de sa vie, c'était lui qui était en bas de la pente.
Il lança un bref coup d'oeil en direction de Sasuke et Sakura en train de s'éloigner. Sans trop savoir comment, et ça ne l'intéressait guère, elle avait récupéré Temari. Cependant, elle n'avait pas pu récupérer ni Lee ni Shino.
Il les ignora. Au final, ils n'avaient aucune importance. Rien, absolument rien ne devait perturber leurs retrouvailles.
À sa gauche apparut Hishiki.
« Vous voulez que j'aille les rattraper ? demanda t'il d'une voix faussement interrogative. »
Un sourire effrayant se dessina sur les lèvres de Juubi. Ces canines n'étaient pas les seules en forme de crocs. Toutes ses dents étaient aiguisées comme des lames et ses gencives n'avaient jamais été aussi rouges.
Hishiki fit un pas en arrière sans s'en apercevoir.
« Mon très cher Hishiki... Est-ce que tu as des cigarettes ? »
Ce n'était pas une voix mais un grondement provenant du plus profond de sa gorge. Hishiki fit non de la tête. Et sans crier gare, la main de Juubi, un instant auparavant le long de son corps, transperça le dernier membre de l'Akatsuki encore en vie, prenant le chemin le plus court entre sa poitrine et son dos, en passant par le coeur. Ce fut la confirmation que Juubi attendait.
Tous les pactes étaient brisés.
Il ne savait pas depuis combien de temps cette situation durait mais il ne tarderait pas à la savoir.
Il approcha sa tête du futur cadavre encore habité de troublesauts et dont le regard hurlait pourquoi.
Juubi ne prit même pas la peine de répondre et ses crocs se plantèrent dans sa gorge, tranchant la plupart des nerfs, muscles, tendons, artères.
Et lorsqu'il eut achevé de le tuer et de sucer son sang, il laissa tomber le corps sans y prêter la moindre attention.
Il releva les yeux en direction de Naruto.
Le visage du démon était barbouillé d'un sang se diluant dans la pluie, la lueur de ses yeux passée de l'orange maternelle au rouge sang. Son visage était déchiré par un horrible rictus, n'ayant rien de joyeux. Extatique mais pas joyeux. Son regard avait de quelque chose d'enfantin, de presque chaleureux, contrastant avec l'allure général qu'il dégageait.
« Je vois donc ma très chère, que tu as rompu tous les pactes qui avaient cours, que ce soit entre moi et ce très cher Naruto ou avec l'Akatsuki. Mais la vrai question est comment as tu fait ? Et pourquoi as-tu attendu maintenant pour te manifester ? »
La réponse lui vint. Elle ne transita pas par Naruto, ni même par une Kyubi ayant pris possession de son hôte. Elle se manifesta directement dans l'esprit de Juubi.
N'aurais tu pas rencontrer un démon récemment ? Un démon que tu aurais trouvé tellement intéressant que tu aurais décidé de converser avec lui pour finir par le tuer de tes propres mains...
Ce furent les seuls mots qui résonnèrent et Juubi dut achever seul le reste de l'explication.
Je vois... Tu as doté tes démons de la faculté des défaire tout ce que j'ai fait. Voire peut-être de me défaire moi non ? Et si tu n'es pas intervenu avant, c'est parce que tu ne savais rien avant de voir que Sakura avait survécu. Tu n'as plus aucun contact avec l'extérieur et les autres démons. Tu es cloisonné dans le corps de Naruto, incapable d'en sortir autrement qu'en métamorphosant ton hôte. C'est le plus lourd des fardeaux des démons emprisonnés dans les réceptacles, celle de ne jamais pouvoir quitter vos Jinchuuriki.
Ses derniers mots furent prononcés à voix haute :
« Et si nous dansions maintenant ? »


-¤ 4 ¤-

Contrairement à tout ce qui se passe dans les films ou dans les romans, ils ne se fixèrent pas en chien de faïence pendant de longues minutes, à attendre qui ferait le premier geste. Le combat démarra abruptement, sans attendre un quelconque éclair pour signer le départ.
Naruto arma un rasengan et usa d'un scintillement du corps pour réduire la distance.
Il fut accueilli par un délicieux coup de poing dans la mâchoire et s'effondra au sol avant de comprendre de quoi il en retournait. Une seconde plus tard, Juubi le saisit par la cheville avant de le projeter contre un arbre. Le craquement sourd de l'arbre résonna avec fracas, faisant concurrence au tonnerre. Naruto retomba au pied du végétal.
« Alors mon petit Jinchuuriki, c'est tout ce dont tu es capable ? »
Naruto se releva doucement, le regard noir malgré le bleu de ses yeux. On devinait sous vêtement une quelconque fracture déjà en train de se réduire. Il ne répondit pas à Juubi.
Petit à petit, ces yeux se teintèrent de rouge, leurs pupilles se fendirent. Encore une fois, il était faible et encore une fois, elle était forte.
Elle était la puissance, lui n'était que le catalyseur. De sa puissance mais aussi de sa propre colère. Sauf que cette fois, c'était sa colère à elle et non la sienne dont il était question. Une queue de chakra commença à se matérialiser.
La force pulsait en lui avec une telle sagacité qu'elle menaçait de le faire exploser à n'importe quel moment. Puis petit à petit, son propre chakra prit le dessus, commençant à donner forme à cette énergie brute.Cette capacité était elle innée ou le fruit d'une adaptation ? Encore une question sans réponse.
Son champ de vision s'élargit, se précisa et se rétrécit en un instant.
Il venait de foncer sur Juubi. Cette fois, ce n'est pas un rasengan qu'il arma, juste les deux crocs de sa mâchoire. Il esquiva in extremis le poing de son adversaire, basculant la tête au moment où la main venait dans sa direction.
Il le percuta de plein fouet, ignorant le bruit de leur os respectifs se brisant sous l'impact. Ils roulèrent sur le sol et à peine Naruto se mit à califourchon sur Juubi qu'il était déjà en train de se réparer.
Alors que les crocs de Naruto venait de percer la gorge de Juubi que le démon millénaire transperça Naruto, ses ongles précédant son bras.
Le blondinet lâcha prise, emportant au passage de la chair du démon. Naruto tenait à peine debout mais se ressaisit aussi vite qu'il cicatrisait. Comme Juubi.
Ce n'était pas un combat normal. C'était un affrontement entre immortel. Avec toutes les horreurs que cela comportait.
Aucun des deux ne donnait l'impression de faiblir ou d'abdiquer. Ils pouvaient se percuter à pleine vitesse, se transpercer à coup de rasengan, s'arracher les membres, ils ne pourraient arrêter le combat.
Naruto ignora le trou béant dans son torse en train de cicatriser et envoya une décharge de pur chakra. Juubi ne chercha même pas à l'esquiver et la prit de plein fouet. Son corps après le passage du chakra ne ressemblait qu'à un vague squelette recouvert de chair putréfiée.
Cela ne le gêna nullement et à son tour, il attaqua Naruto avec une boule de chakra. Le blondinet l'esquiva tant bien que mal, sentant une partie de ses cheveux s'évanouirent, et il courut en direction de Juubi.
Le démon esquiva l'attaque, l'attrapa par le poignet avant de le mordre au niveau du triceps pour arracher un bout avant de le projeter au loin.
En s'effondrant dans la boue, Naruto comprit que le combat n'était pas à son avantage. Lui n'était qu'un catalyseur et par conséquent, il freinait la puissance de Kyubi. Si cela était utile en affrontant d'autres ninja, contre Juubi, ça ne faisait que le desservir.
« Alors mon démon ?! hurla Juubi. C'est tout ? Pourtant, nous savons tous les deux qu'elle est beaucoup plus capable que toi. »
Le démon millénaire était aux anges, le visage et le corps barbouillé de son sang et de celui de Naruto. Son visage était déformé par l'extase que son combat lui offrait.
Oh que oui, il appréciait être un homme réfléchi et cruel de manière élégante. Mais dans ces moments, il ne pouvait s'empêcher de faire exploser sa deuxième personnalité, celle d'un monstre avide de destruction et que ne se complaisait que dans le carnage.
Il n'y avait rien d'anormal dans ce comportement, quelque part typiquement humain. Il existait juste un déséquilibre entre ce qu'il voulait être et ce qu'il était.
« ALORS MA KYUBI ? QUAND VAIS-JE ENFIN AVOIR LE DROIT DE T'AFFRONTER ? DANS QUEL ETAT DOIT ÊTRE NARUTO AVANT QUE TU NE DAIGNES POINTER TON MUSEAU ? »

Rétrospectivement parlant, ce fut ces paroles qui furent à l'origine de la plus grande catastrophe que connut Konoha depuis Kyubi.
Tsunade, dans un moment de lucidité rare, était en train de faire évacuer Konoha. Rester à proximité avec les forces en présence, soit pas moins de trois démons était de la folie et elle le savait.
La catastrophe passée, ils auraient tout le temps de reconstruire la ville. Evidemment, cette situation n'étant envisageable que si Juubi était vaincu. Si ce n'était pas le cas, et bien, le reste n'aurait guère d'importance.

Naruto comprit ce qu'il avait à faire. Il allait régresser et passer la main à Kyubi. Il ferma les yeux et laissa l'énergie montait en lui. Des queues de chakra apparurent derrière lui et quand la quatrième commença à apparaître, il oublia tout, ne savait plus qui il était et ce qui allait se passer. Seule la voix de Kyubi existait et lui assurait que tout allait bien se passer. Il ne savait pas de quoi il était question mais il se sentit rassuré avant de sombrer dans l'inconscience. Sur son corps, la mutation se poursuivait.
Les queues continuaient à apparaître. Quand la septième fut là, sa taille changea du tout ou tout pour prendre celle d'un démon classique, soit quelque chose de grand. De très grand.
La neuvième apparut et finalement, Kyubi était là.
Les quelques rares ninja qui étaient restés en place dans Konoha pour s'assurer qu'il n'avait rien oublié (que ce soit des ninja, des documents ou des prisonniers. Dans cet ordre d'importance) comprirent qu'il était temps d'évacuer. Vite. Très vite.
Que le Yondaime est été capable de motiver ces troupes pour aller affronter Kyubi alors que l'air était empli du chakra vicié des démons, que plus aucun lien n'existait parce que leurs cerveau reptiliens prenaient le dessus, qu'un seul homme possédait un tel charisme était inimaginable. Il ne devait pas seulement être leur chef, il était leur dieu.
Vu de loin, et pour l'unique fois de son existence, Juubi paraissait petit.
Pourtant, à cet instant, il ne prêtait aucune attention au renard géant à ses côtés, un comble alors qu'il n'avait cessé de l'appeler.
D'un pas léger, sous une pluie en place de devenir torrentielle, il s'approcha du corps d'Hishiki, s'accroupit et farfouilla dans toutes ses poches avant de dégotter un paquet de cigarette. Il l'ouvrit et se rendit compte qu'il était vide. Il regarda dans les autres poches avant de tomber sur une unique cigarette dans des revers de sa cape. Il la porta à ses lèvres, plongea dans sa main dans l'un des poches de son pantalon puis en dégagea un zippo. Il l'actionna plusieurs fois avant de réussir à l'allumer, et ce, malgré la pluie.
Il tira une bouffée, un très longue et très agréable bouffée, lâcha un soupir de soulagement et leva les yeux au ciel.
La patte de Kyubi s'abattit sur lui et l'écrasa.

-¤ 5 ¤-

Juubi avait commencé sa métamorphose alors que la patte tombait sur lui et l'acheva alors qu'il était coincé entre Kyubi et le sol. Sa transformation fut beaucoup plus courte que celle de son alter-égo. Lui n'avait pas d'hôte à ménager. Il pouvait y aller vite et bien.
Assez rapidement, la patte de Kyubi se releva, dévoilant un lion d'abord à peine plus gros que la moyenne puis finalement gigantesque.
En vérité, ce n'était pas vraiment un lion, plutôt un croisement improbable entre un lion et un humain. Malgré sa physionomie typique du lion, son visage arborait des expressions étranges, allant du sourire narquois à une colère terrifiante.
Ses yeux étaient toujours de couleur flamme et sa fourrure allait du châtain clair au noir en passant par un nombre incalculable de teintes. Et derrière, il y avait dix queues. Dix queues battant inlassablement et semblant vibrer d'une énergie à faire exploser les dimensions.
Il lâcha un rugissement audible sur plusieurs kilomètres à la ronde et ses queues soulevèrent des bourrasques arrachant les arbres dans leur sillon. Puis il y eut un silence.

Kyubi regardait Juubi.
Juubi regardait Kyubi.

Le combat entre les deux démons devait commencer. Pourtant il y eut un imprévu. Un de ses détails que l'on oublie dans le feu de l'action mais qui, par leur taille gigantesque, vous rappelle qu'ils ont un rôle à jouer.
Gobi venait d'apparaître.
Ami ou ennemi, cela restait à déterminer.
Il vint se mettre à la droite de Kyubi.
« Ainsi tu retournes vers ton créateur, prononça Juubi. »
Il ne parlait pas humain. À vrai dire, il ne parlait même pas. Leur mode de communication était à une strate différente de celle du langage. L'information était indissociable des sentiments, elle ne se transmettait pas, elle s'envoyait littéralement sur son destinataire.
« J'ai un contrat, répondit Gobi. Un contrat antérieur au tien Juubi malgré la reconnaissance que j'éprouve pour toi, pour m'avoir sorti gamin, pour m'avoir permis à le confiner à mon tour »
Et pour pouvoir le protéger à mon tour.
Ces mots n'avaient pas été prononcés mais ils avaient suivi le flux, indissociable de l'information.
« Je ne me suis pas opposé à toi avant, reprit Gobi, parce que rien ne m'y obliger. Mais maintenant je n'ai pas le choix. C'était une promesse que j'ai faite en acceptant de devenir un démon. »
Juubi acquiesça. La position qu'avait pris Gobi et ses motivations ne l'intéressaient guère. Seul compter le fait qu'il soit un ennemi.
Et le combat commença finalement.
Ce fut Juubi qui attaqua le premier. Une boule de chakra partit de sa bouche et vint percuter Gobi de plein fouet. Le loup fut renversé et s'effondra sur le flan avant de se relever immédiatement.
Kyubi partit à l'assaut pour tenter de mordre Juubi. Elle le rata de peu et une déferlante de chakra partit de l'une ses queues pour venir s'abattre sur le flan gauche de Juubi. Ce dernier riposta par un violent coup de patte dans la mâchoire.
Gobi attaque par la droite, fauchant les pattes avant de Juubi mais ce dernier maintint son équilibre grâce une lame de chakra sortie de sa bouche.
Kyubi revint à l'avant et Gobi attaqua par le côté opposé, prenant Juubi en tenaille.
Le démon millénaire se baissa, esquiva les deux attaques et percuta le loup d'un violent coup d'épaule, tout en l'attrapant par le cou et le projeta par terre. De par ses queues partirent une déferlante de chakra que Kyubi esquiva. Cependant l'une d'entre elle vint percuter les visages de la montagne, arrachant instantanément la visage du Nidaime et une partie du Sandaime.
À partir de là, le combat prit des proportions cauchemardesques. Juubi fonça sur Kyubi à pleine vitesse, la percuta et tous deux furent projetés en plein Konoha. Le bâtiment administratif, érigé après la nomination du Sandaime, fut pulvérisé sur le coup. Et à peine quelques secondes après le combat en plein coeur de Konoha, la moitié du village fut ravagée.
Kyubi, probablement poussé par l'inconscient de Naruto parvint à percuter Juubi pour le projeter à la lisière du village.
Le reste du combat , pour des yeux inexpérimenté, étaient incompréhensible. Une succession de lumière partirent du corps de Gobi, il y eut de nombreux hurlements, des coups.
Le pluie tombait avec une rage n'ayant d'égale que l'intensité du combat. Leurs visages étaient déformés par l'effort. Leurs fourrures étaient recouvertes d'eau, de sang et de poussière. Personne n'osait reculer, n'osait faire mine du moindre instant de faiblesse. Des éclairs striaient le ciel à intervalle régulier, donnant au combat un véritable aspect dessiné, calligraphié à l'aide de pinceau.
Il y avait des explosions, de la douleur, beaucoup de souffrance. Une souffrance incompréhensible, qui transpirait dans l'air. L'univers était déchaîné, en fusion. Un volcan apparaissant et rentrant en éruption à côté n'aurait pas dépareillé, serait presque apparu comme une continuation logique. À tout moment, on s'attendait à voir le sol s'ouvrir entre eux, à voir un éclair percer le sol.
La démesure était elle qu'elle réduisait aux guerres entre ninja à de simple parodie, petite pièce de théâtre pour le plaisir des puissants. Elle rendait compte de l'absurdité des guerres pour un territoire ou pour de l'argent. Les démons combattaient pour beaucoup plus que cela. Il combattait pour tuer, pour l'honneur. Par moment, tellement pris dans ce que Juubi appellerait un tango mortel, les raisons même de leur combat finissait par leur échapper.
Ce n'était pas un combat pour ce pays. À vrai dire, ce n'était même pas un combat pour leur dimension. La puissance qu'ils dégageaient menacé d'ouvrir des portes entre les mondes, pour pouvoir les engouffrer, afin qu'ils puissent continuer leur combat jusqu'à ce qu'un d'entre eux manque de chakra, si tant est que cela fut possible.
Pourtant, petit à petit, un déséquilibre commençait à apparaître et Gobi fut le premier à s'en rendre compte. Juubi était puissant, beaucoup plus que ce à quoi il s'attendait.
D'un caractère particulièrement arrogant, au début de sa vie en tant qu'humain, Gobi n'avait jamais cru qu'il puisse y avoir plus puissant que lui. Puis était arrivé la future Kyubi, alors une Yonbi. Elle l'avait remis place et en avait fait un démon en échange de sa coopération pour affronter Juubi. Kyubi était alors la seule personne qu'il reconnaissait comme supérieure à lui.
Puis venait d'arriver Juubi et de nouveau, il se sentit impuissant. Complètement inutile.
Chacune de ses attaques était retourné contre lui, chacune de ses défenses était percé. Et tout ça alors que Juubi affrontait Kyubi en même temps.
Au même instant, Kyubi fut projeté à ses côtés par une lame de chakra.
Gobi jeta un rapide coup d'oeil à son créateur et remarqua des traces plus sombres sur son pelage roux.
Ça doit être à cause de la pluie. Ou alors...
La seconde alternative l'effrayait. Elle n'avait pas le droit d'être en train de perdre.
Kyubi se releva et montra ses crocs dans un grognement puis reparti à l'assaut, Gobi à ses côtés. Face à eux, Juubi n'avait rien, dominait complètement le combat, verrouillant petit à petit les chances de victoire de ses adversaires.
À un moment, il attrapa Kyubi avec ses crocs, comme par hasard, la fit tomber sur le bâtiment accueillant l'ichiraku, échoppe de ramen préféré de Naruto.
Bien évidemment, il y eut encore quelques minutes de combat, plus pour la forme que pour autre chose.
Kyubi tenta bien de le surprendre, ses pattes s'enfonçant dans le sol pour ressortir quelques dizaines de mètres plus loin pour tenter de saisir celle de Juubi et le bloquer au sol alors que Gobi l'attaquerait par au dessus.
Juubi se laissa prendre volontairement, et alors que Kyubi devait rester immobile pour le tenir, il lui envoya une boule de chakra.
Sous le coup de la douleur, elle le lâcha et Juubi en profita pour cueillir Gobi en plein vol, lui infligeant un coup critique.
Les deux démons étaient au sol, humilié par un Juubi au meilleur de sa forme. Pourtant, tout n'était pas encore joué.
Il restait un dernier joker au deux démons. Un pari au chance de succès dérisoire. Kyubi avait créé de nombreuses armes pour contrer Juubi. L'une d'entre elle prenait en compte la nature purement chakresque du démon millénaire.
En mettant leur propre chakra dans la balance, il devait pouvoir annihiler le chakra noir de Juubi pour le dissiper dans l'atmosphère. Cependant, aussi intéressante que cela l'était sur le papier, elle nécessitait un pré-requis vital. À eux deux, ils devraient dépasser la quantité de chakra que possédait Juubi. Ce qui était loin d'être assuré, d'autant plus après le combat.
À cela s'ajouter le risque de mourir s'ils n'étaient pas capable de gérer leur chakra et en relâcher trop d'un coup.
Kyubi lança un bref coup d'oeil à Gobi et il comprit. Le Loup acquiesça.
Esquivant la patte avant droite de Juubi, Kyubi planta ses crocs dans la patte avant droite du Lion. Gobi planta ses crocs dans la patte arrière gauche.
Juubi eut un gigantesque sourire. Il savait ce qu'il tentait. Pourtant, ça ne l'inquiétait pas. Il savait qu'il tiendrait le coup. Il n'avait pas le choix s'il voulait faire choir le Créateur.
« C'est votre seul et unique chance alors ne la gâchez-pas ! »
Il y eut une explosion.
Une explosion complètement silencieuse. Aucun son, rien du tout. Juste un profond silence, bienvenu après toute cette fureur.
Un gigantesque flash blanc envahi l'espace. Et pendant une longue seconde, plus rien.
Dernière modification par lebibou le ven. 08 août 2008, 00:56, modifié 2 fois.
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Re: Relève toi et marche comme un homme

Message par lebibou »

-¤ 6 ¤-

La pluie n'avait pas cessé de tomber. On entendait inlassablement la colère du ciel se déversant sur la terre. Des éclairs n'en finissaient plus de balayer les nuages, zébrant l'espace d'une succession de flash lumineux.
Le corps de Naruto baignait dans une flaque de boue, le ventre en l'air.
Ses vêtements étaient complètement déchirés et le sceau autour de son nombril était d'un rouge brûlant.
À côté de lui reposait le corps du Jinchuuriki de Gobi. Lui n'avait pas eu de chance. Il était mort. Les sceaux sur son corps passaient du rouge à un noir beaucoup plus neutre. Beaucoup plus glauque. Beaucoup plus mort.
Naruto se retourna et passa à quatre pattes. Il n'avait qu'une vague conscience de ce qui venait de se passer pourtant il fallait qu'il sache. Il leva les yeux au sommet de la colline et aperçut un arbre.
Et à côte de cet arbre, un homme. Un démon. Juubi.
Il se tenait debout. Il avait le souffle court, son kimono tombait en miette pourtant il était bien vivant. Et à cet instant, Naruto comprit que tout était fini, qu'ils avaient échoué. Il était incapable de se relever, de faire le moindre le geste. La seule chose qu'il lui restait à faire était de regarder ce qui allait suivre.

Juubi vacilla pendant quelques pas, avant de prendre pleinement conscience de ce qui venait de se passer. Il avait réussi. Il existait toujours alors que Kyubi et Gobi avaient utilisé presque tout ou alors tout leur chakra. Il inspira profondément et commença à rire. C'était un rire joyeux, un rire nerveux, le rire qui annonce la fin d'une épreuve tout bonnement horrible.
Puis petit à petit son rire s'évanouit.
Juubi leva les yeux au ciel. Son visage affichait une fatigue sans nom pourtant jamais son esprit n'avait été aussi clair. Il hurla, faisant vibrer l'air et le ciel en même temps :
« DIEU ?! DIIIIIIIIIEEEEEEEEEEEUUUUUUUUUUU !!!!!!!!!!!!!!! »
Son cri dura longtemps. Très longtemps. Il reprit son souffle, leva les bras en direction du ciel :
« DIIIIIIIEEEEEEEEEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!!!!! »
Puis il se tut avant de reprendre :
« ET MAINTENANT !!! hurla t'il. J'ai gagné ! J'ai écrasé tous ceux qui était sur ma route, j'ai vaincu les seules qui avaient une chance face à moi. Quelles cartes as tu en main, qu'est-ce que tu peux encore trouvé pour me contrer ? J'ai gagné tu as perdu. Il ne te restes plus d'alternative. »
Il se tut à nouveau, le souffle court. Il se sentait bien. Juste bien.
Il pleuvait. Il n'avait cessé de pleuvoir depuis un temps qui lui semblait éternel. Ces vêtements, ou ce qu'il en restait, était trempé, lui collant à la peau, dévoilant un torse glabre. De la vapeur s'échappait de chacun des pores de sa peau. Il brûlait, littéralement. Jamais son regard n'avait été si vif, si puissant.
Il avait gagné sa liberté, il pouvait enfin s'extraire de son contexte. Tout, il pouvait tout faire.
« DIEU, J'AI GAGNÉ ! Alors tu me le dois ! Montre toi ! APPARAIT !!!! »
Probablement que son combat avec les deux démons et leur dernière attaque avait perturbé son équilibre électrique, sans aucun doute, c'était l'arbre à côté de lui qui était visé, peut-être n'était-ce qu'un hasard, mais la foudre s'abattit sur lui.
Il y eut un claquement sourd qui transperça l'air, bien après que l'éclair ne se soit abattu sur le démon.
Il n'eut aucun dégât, pas même un changement de sa coupe de cheveux mais cela lui suffit.
Il hurla de douleur. C'était une douleur purement au coeur. Ce n'était qu'une coïncidence, probablement, mais Juubi ne put s'empêcher de le prendre comme une réponse.
« C'EST TOUT ? C'EST TOUT CE DONT TU ES CAPABLE ? J'ai renversé des montagnes pour toi, j'ai détruit des royaumes, j'ai tué de mes propres mains plus que quiconque et la seule chose dont tu sois capable... C'EST UN MALHEUREUX ÉCLAIR ?!»
Il marqua une pause. Il se sentait vide. Ça n'était pas sensé se passer comme ça. Il avait gagné. Tout devrait s'ouvrir devant lui, il devrait avoir les réponses qu'il cherchait. Il ne devrait pas avoir l'impression de faire face à un mur infranchissable. Le silence dont faisait preuve le Créateur était le pire des mépris.
« Dois-je comprendre que c'est là ton seul pouvoir ? Que c'est tout ce que tu peux foire ? Ou alors, tu ne me considère pas suffisamment important... MOI ? LE DEMON PARMI LES DEMON ? JE... »
Au même moment, une douleur fulgurante naquit dans le bas de son dos. Il s'interrompit, son visage ne pouvant s'empêcher de marquer sa surprise. Il posa sa main sur son dos avant de les regarder. Un liquide noirâtre et boueux les recouvrait.
Il se retourna et vit le méian', la dague à la main, la pointe s'enfonçant dans son dos, s'acharnant tant bien que mal à conserver son apparence malgré sa proximité avec le démon.
« vEAnGeAncE. ! marmonna t'il»
Le coeur, alors vide de Juubi, s'emplit d'une fureur sans nom. De quel droit ce méian' osait il l'interrompre alors qu'il était en plein conversation avec Dieu. De quel droit osait il le poignarder comme ça ? Qui était il pour oser s'immiscer dans la vie de Juubi alors que ce dernier avait gagné, avait étalé tous ces adversaires ?
Il saisit la main du méian' et le força à retirer la dague. Juubi rugit alors que la lame commençait à sortir et lorsqu'il parvint enfin à l'en extirper, il la jeta par terre avant d'infliger un coup de poing au méian'.
L'impact déploya une énergie considérable et seule la nature éthérique du méian' permit à son hôte d'échapper à la mort.
Le corps de Shikamaru fut projeté à une trentaine de mètres et tomba dans un bruit d'impact sourd.

Juubi avait mal. C'était la première fois que ça lui arrivait. Certes, il avait déjà souffert de blessures diverses et variées mais c'était la première fois qu'il avait mal. Pour la première fois, il sentait vraiment sa vie s'échapper sa meurtrissure. Et quoi de mieux qu'un liquide noirâtre pour caractériser le chakra noir qui le constituait.
Entre ce coup de dague, une dague capable de le blesser, et l'annihilation tenté par Kyubi et Gobi, il se savait affaibli.
Il s'appuya sur l'arbre à côté de lui, l'un des seules végétales encore intact dans les parages et commença à rire.
« Alors c'est tout ce que tu as trouvé ? Un acteur vieux de plusieurs siècles cherchant à accomplir une vengeance ridicule ? Mais rassure toi, Dieu, je suis encore là. »
Il trébucha sur une racine et s'effondra la tête la première dans la boue.
La pluie continuait de tomber, comme pour se moquer de lui. Le tonnerre ne cessait de le railler chaque fois qu'il tonnait. Cela le mit hors de lui.
Il rapprocha ses bras de son torse et commença à se relever, ignorant la boue qui le salissait et l'humiliait, ignorant sa propre douleur et son sang s'échappant de lui pour aller se mêler la boue.
« JE...NE...MOURRAIS. PAS !!! »
Il prit appui sur le tronc.
« Je ne peux pas mourir ! Tu sais qui je suis ? Je suis JUUBI ! Je suis le DIABLE en personne ! JE SUIS JUUBI !!! N'espère pas une seconde que tu as ma peau. Je m'accrocherais à la vie comme un bébé au téton de sa mère. Je ne te laisserais PAS EN PAIX ! Car si ça peut te ramener, je resterais là ! Quoi qu'il arrive ! »
Il mettait toute sa rage dans ses mots. Et plus sa rage augmentait, plus il générait un chakra noir, plus il se sentait mieux. Il fallait qu'il la laisse exploser.
Au même instant, une nouvelle douleur naquit en lui, sur le côté droit de son torse, juste au niveau de son coeur.
Un gerbe de chakra noir ou sang de démon remonta dans son oesophage. Sauf que au lieu de la cracher ou de la tousser, il la laissa lentement couler entre ses lèvres pour venir maculer ses vêtements et le sol.
Il savait qui venait de frapper, une seule personne l'aurait frappé dans un endroit aussi incongru. Une seule personne savait qu'il avait un coeur. Il ne savait comment elle avait fait mais il ne tarderait pas à le savoir.
Il tourna doucement la tête et sourit :
« Kyubi... »
À cette instant, malgré son visage déformé par une intense satisfaction morbide, il ne put s'empêcher de la trouver magnifique.
Elle revêtait sa forme humaine à l'extérieur de son réceptacle, chose qui aurait dû lui être interdite depuis qu'elle était enfermé.
Elle ne portait qu'une robe orange, dans un tissu incertain. Plus loin, il apercevait Naruto, à quatre pattes, le regard incrédule. Au niveau de son nombril partait un fin fil jaune, se cassant et se reconstruisant sans cesse, dans un renouvellement permanent.
La pluie tombait dru.
« Comment ? demanda la démon millénaire. »
Kyubi n'aurait jamais dû pouvoir s'extirper de Naruto en le laissant en vie. Elle ne pouvait le quitter et lui ne pouvait s'en affranchir. C'était le fardeau de tous les Jinchuuriki.
« Le Yondaime... murmura-t'elle »
Juubi acquiesça, Kyubi reprit :
« Le Yondaime a toujours su qui j'étais et quel était mon objectif. Il a toujours su que je devais te tuer. Il a mis la main sur un mémoire que j'avais laissé traîner et qui avait été récupéré par le Roi du pays du Feu. Il m'a dit que déjouer les systèmes de sécurité était un de ses passe-temps. »
Elle marqua une courte pause.
« C'est lui qui a cherché à me contacter en premier. C'était trois jours avant que je n'attaque Konoha. Il voulait tout savoir sur toi et sur la menace que tu risquais de constituer. Il voulait savoir comment t'affronter. C'est alors que je lui ai proposé une idée... - Elle eut un sourire mutin. - Je connaissais ta prophétie et une ligne m'était limpide : "Quand le Renard aura rejoint sa prison." Tu prédisais que je finirais enfermer dans un humain. Je savais que c'était ma destinée car tu l'avais prédit et je connaissais les conséquences d'un enfermement, dont celle d'être incapable de sortir sous forme humaine. Pour ma part, je voulais jouer avec mes cartes. J'ai demandé au Yondaime de m'emprisonner mais avec un autre jutsu que celui utilisé habituellement.
- Le sceau du Shinigami... murmura Juubi
- Exactement. Ce sceau n'est pas parfait et sa fonction première n'est pas d'enfermer les Bijuu dans des humains. C'est pourquoi des sceaux plus efficaces existaient. Mais moi, je voulais cette imperfection pour mieux te surprendre, avoir un coup d'avance si l'occasion se présentait. Vois-tu, ce sceau n'est pas parfait. Il faiblit avec le temps. Il devait faiblir suffisamment pour me permettre de m'échapper en partie au moment opportun... comme maintenant.
- Plan très ingénieux mais qui ne répond pas à toutes les questions. Pourquoi as tu attaqué alors que le Yondaime t'avais contacté avant ? »
Kyubi enfonça sa dague d'un cran et colla ses lèvres sur l'oreille de Juubi. Parce que, quelque part, elle recherchait le contact physique avec Juubi mais aussi pour ne pas être entendu de Naruto.
« L'utilisation du sceau du Shinigami pour enfermer un Bijuu est une variante de la technique originale. Elle n'est utilisable que si le réceptacle est du sang de celui qui invoque le Shinigami. Le Yondaime n'avait pas de famille mais attendait un enfant. Pourtant, il refusait de lui donner ce fardeau. Disons que je lui ai forcé la main. »
Il y eut un terrible silence puis Juubi éclata d'un rire dément qui se termina d'une quinte de toux.
« Tu es aussi horrible que moi. Peut-être plus... »
Kyubi tourna la lame et la retira. Dans le ciel, le tonnerre hurla.
Juubi tomba sur le dos et fixa les nuages qui ne cessaient de le narguer.
Son kimono s'assombrissait de seconde en seconde. Il posa son regard sur Kyubi.
« Veux tu bien exaucer la dernière volonté d'un mourant et m'embrasser ? Je veux savoir si tu as le même goût qu'avant. »
Kyubi le fixa un long moment, soupira et s'accroupit. Elle approcha ses lèvres de celle de Juubi avant de s'arrêter à quelques centimètres du baiser et de murmurer avec un sourire narquois :
« Non... Tu n'aura rien. Et je te prierais de mourir le plus vite possible. »
Juubi partit d'un puissant éclat de rire. Il riait beaucoup ces derniers temps.
« Jusqu'au bout tu m'auras détesté. Sans que je ne sache pourquoi. »
Au moment où il prononça ses paroles, son bras droit tomba en poussière.
Kyubi fut surpris et Juubi en profita pour la saisir par la nuque de sa main restante pour pouvoir l'embrasser, après quoi il la repoussa et commença à se relever. Il s'appuya sur l'arbre de son bras valide et hurla, alors que sa jambe gauche commençait à s'évanouir :
« Et toi là-haut ! N'espère même pas être débarrassé de moi ! Même si tu penses m'avoir eu maintenant, ne t'en fais pas, je reviendrais ! TU M'ENTENDS ? JE REVIENDRAIS ! JE M'ACCROCHERAIS À TOI COMME UNE SANGSUE, JE NE TE LACHERAIS PAS AVANT DE T'AVOIR FAIT DESCENDRE DE TON TRÔNE ET DE M'ÊTRE ASSIS À TA PLACE. JE TE POURRIRAIS L'EXISTENCE COMME ON NE T'A JAMAIS POURRIS L'EXISTENCE. TU SAIS QUI JE SUIS ? ENFANT DE LA FUREUR ET DE LA TERREUR, JE SUIS JUUBI ! »
Alors qu'il prononçait ses paroles, sa rage continuait d'augmenter et son corps se dissolvait sous la pluie.
Puis vint le moment où il n'y eut plus rien du démon millénaire. Juubi s'en était allé, laissant derrière lui Kyubi et Naruto.

-¤ 7 ¤-

Une bonne dizaine de minutes s'écoulèrent sans que rien ne se passe. Kyubi debout sous une pluie de plomb, Naruto, à quatre patte, n'osant ni pouvant faire le moindre geste.
Puis le temps sembla reprendre ses droits.
Kyubi devint petit à petit translucide, le fil de chakra se raccourcissant et signalant que son temps hors de Naruto était arrivé à son terme. Elle se retourna et regarda le fils du Yondaime.
C'était la première fois qu'elle le voyait avec ces propres yeux et non pas comme une projection mentale.
Ne détourne pas les yeux. Ne détourne pas les yeux de l'enfant dont tu as brisé la vie pour ta vengeance.
Elle n'était pas fière de ce qu'elle avait fait même si cela leur avait donné la victoire. Elle savait que son pêché était ineffaçable et que Naruto en porterait le fardeau pendant toute son existence.
Le blondinet la fixait, son regard toujours aussi expressif avant de lâcher, avec un grand sourire :
« On l'a bien éclaté ce fils de pute. »
Kyubi ne put s'empêcher de lacher un sourire avant d'être forcée à retourner dans son unique demeure, non sans apprécier cette dernière bouffée d'air frais.
Lorsque Kyubi traversa son sceau, Naruto sentit un puissant coup de fouet dans son organisme. Il était devenu complètement accroc au chakra de Kyubi et savait qu'il ne pourrait pas s'en passer.
Ça n'a aucune importance. Cela faisait des années qu'il accueillait Kyubi en son sein et la pouvait bien continuer jusqu'à sa mort.
Péniblement, il réussit à se relever et jeta un bref coup d'oeil autours de lui.
Tout était détruit. Rares étaient les arbres encore intact et il savait qu'il faudrait des années à la forêt qu'elle reprenne un semblant d'apparence. Plus loin, sur sa gauche, se trouvait le jinchuuriki de Gobi.
Il marcha vers lui et confirma ce qu'il avait pressenti avant.
Il s'accroupit et le toucha. Il était froid. Magnifique allégorie à la mort. Naruto le détailla, vit les sceaux bardant son corps, son visage à la fois monstrueux et d'une beauté froide.
Une fatigue et une tristesse sans nom s'abattit sur lui, à laquelle s'ajouta celle de Kyubi qui pleurait la mort de Gobi.
Pourtant, quelque part, il était content. Heureux même. Heureux qu'il n'existe plus de Jinchuuriki, qu'il soit le dernier de son espèce, que personne ne souffre comme lui et les autres avaient souffert. Et tant pis s'il n'existait plus personne capable de partager et de comprendre cette souffrance.
Il se redressa, se promit de venir lui faire une sépulture digne de ce nom lorsque que tout serait fini.
Plus loin, il aperçut la silhouette de Shikamaru, étendu sur le sol. Il s'en approcha avant de s'arrêter à mi-distance. Il reconnaissait le gabarit du Nara mais était surpris par son apparence spectrale. Il reprit sa marche et alors qu'il s'approchait, vit que l'ombre dansait sur son corps ne cessait de danser sur lui, comme pour le réveiller.
Ignorant ce qui pourrait lui arrivait, il s'accroupit et posa sa main sur son poignet. Au moment où il fit ça, l'ombre quitta instantanément son corps pour reprendre sa place originale.
Il ne comprit pas ce qui venait de se passer mais comme pour beaucoup de chose, cela n'avait pas beaucoup d'importance.
Shikamaru était en vie et c'était tout ce qui comptait. Il le souleva et le porta sur son dos, comme il avait vu Gai portait son maître Kakashi des années avant.
À sa droite se tenait un Konoha quasiment anéanti. Par lui et son démon en grande partie. Il soupira. Une partie de lui se serait enfuie pour ne pas avoir à affronter cette vision d'horreur, la destruction de ce qu'il chérissait.
Il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna pour voir de qui il s'agissait et reconnut Ino.Sur son dos se tenait Shino.
« Et Lee ? »
Aussitôt qu'il prononça ses paroles, il le regretta.
Elle secoua la tête, baissant les yeux.
« C'est fini ? demanda t'elle
- Oui.
- Tant mieux. Plus personne ne risque de mourir alors. Retournons au village. Il y a encore de l'espoir pour Shino et Shikamaru. »
Il acquiesça avant d'ajouter.
« Tu veux que je le porte aussi ? »
Ce faisant, il hocha la tête en direction de ses chevilles, enflée comme au bord de l'explosion.
« Ça ne serait pas de refus. »
Il bascula Shikamaru, dans un état moins critique, sur son épaule et pris Shino sur son dos puis ils reprirent leur marche sous la pluie.
Sur le chemin, elle s'enquit de l'état de Shikamaru, lui expliqua qu'elle était parti à sa poursuite après que son ombre eut pris le dessus, était tombé par hasard sur le corps de Shino et de Lee et avait été obligé d'abandonner Lee.
Alors qu'elle retournait vers Konoha, privilégiant la vie de Shino à sa recherche de Shikamaru, le combat entre les démons avait éclaté, la forçant à se cacher en attendant que le combat passe.

Finalement, ils arrivèrent devant les portes de Konoha, elles aussi complètement détruites, la seule satisfaction de Naruto étant que ce n'était pas lui le responsable.
Ils les franchirent, et au lieu de se sentir chez eux comme c'était le cas après chacune de leur mission, ce fut pour mieux faire face à ce décor d'apocalypse.
Konoha était complètement ravagé. Les immeubles encore debout se comptait sur les doigts d'une main et parmi eux il y avait, coup de chance, l'hôpital. A contrario, il ne restait plus rien du bâtiment administratif (et qu'il soit capable de le dire alors qu'en théorie, le bâtiment se trouvait à l'autre bout de la ville et qu'il était invisible depuis l'entrée donnait une vague idée de l'était dans lequel était la ville), ni de l'Ichiraku, du kunaï fringuant, du quartier des Hyuuga ou des Uchiwa et encore moins du quartier des prostitués.
Des conduites d'eau étaient cassées un peu partout et affluées au sol, recrachant de nombreux hectolitres par minutes.
Les câbles électriques étaient arrachés et pendaient en émettant de nombreuses gerbes d'étincelles, chaque fois que la pluie les caressait.
Des débris jonchaient le sol, entrecoupés par de nombreuses affaires personnelles. Des photos, des meubles, des verres, des couverts, quelques rares jouets, des cuvettes de toilettes, des ampoules, des lits, des lampes, des couvertures, des posters de filles à moitié nues et incendiées.
La vile avait des allures de champs de bataille, pourtant, le terme était mal choisi. Un champs de bataille répondait à une certaine logique, à une organisation, une succession de tactique.
Le carnage dans Konoha en était complètement dénué. Ce n'était qu'un chaos.
Et c'est moi qui en suit responsable... pensa Naruto
- Non, c'est moi, le contredit Kyubi.
- Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?
- Je n'en sais rien. Les choses vont reprendre leur place normale j'imagine. Vous allez faire des missions, faire la guerre, tuer pour gagner de l'argent, vous souvenir de vos morts. Comme d'habitude.
- Dis moi Kyubi...
- Oui ?
- Est-ce que tu me caches quelques choses ? Est-ce qu'il y a des choses que je ne sais pas sur toi ?

Il y eut un long silence.
Oui, reprit elle.
- Est-ce que tu m'en parleras un jour ?
- Oui. Je te le dois. Mais pas tout de suite. Plus tard je pense.
- D'accord. Kyubi ?
- Oui ?
- Qu'est-ce qu'il t'arrivera quand je mourrais ?
- Je mourrais à mon tour. Mais ne t'inquiète pas pour moi. Je dois expier pour mes pêchés et je t'avouerai que je suis fatiguée, que j'ai suffisamment vécu et que ce sera un vrai repos pour moi. Et puis, tu ne mourras pas tout de suite. Je reste là pour te protéger. Pour que tu puisses protéger ta meute.
- Très bien. Kyubi ?
- Quoi encore ?
- Je dois encore continuer à manger de la viande pour que tu m'obéisses ?

Il y'eut un rire dans sa tête.
Oh que oui !
« Nous devrions nous dépêcher, l'interrompit sans le savoir Ino. Shino risque sa vie. »
Alors ils reprirent leur marche pour finalement s'échouer tel deux naufragés devant les portes de l'hôpital. Ils poussèrent la porte d'entrée.
« Qui va là ? tonna une voix »
Naruto et Ino reconnurent immédiatement Sakura.
« Ce n'est que nous, lâcha Naruto. »
Les lumières du couloir s'allumèrent, dévoilant une salle d'attente laissée à l'abandon. Les chaises étaient vides, les magasines, vieux de plusieurs mois, continuaient de traîner langoureusement sur une table basse. Le carrelage blanc, combiné aux halogènes, donnait un aspect fantomatique à cette antichambre moderne.
Au centre du couloir se tenait Sakura. Une Sakura vieillie, fatiguée, à bout de nerf.
« Le troisième mot de passe ? »
Elle faisait référence aux mots de passe qu'ils avaient utilisés quand ils affrontaient Homme. Naruto n'avait jamais utilisé le troisième.
Naruto éclata de rire.
« Tu vas rire mais je l'ai oublié. »
Sakura sourit à son tour. C'était un sourire fatigué, désabusé mais un sourire quand même.
Finalement, elle remarqua Ino, Shikamaru et Shino. Pendant quelques instants, ils lui avait été invisibles, toute son attention étant focalisé sur Naruto. Ses yeux s'écarquillèrent.
« Je vais préparer la salle d'opération. Il reste un peu de matériels. Ino, va enfiler une blouse et va en salle 2 récupérer la perceuse. Naruto, pose Shino sur un brancard. Il ne faut pas perdre une seconde. »
Naruto s'exécuta immédiatement et à peine eut il posé Shino que Sakura s'empara du brancard et le conduisit en salle d'opération.
« Qu'est-ce que je fais de Shikamaru ? hurla-t'il alors que Sakura disparaissait derrière les portes
- Met le dans la chambre avec Sasuke et Temari. »
Puis elle fut définitivement hors de portée.
« Super... marmonna Naruto. Ce n'est pas comme si l'hôpital ne comportait que deux cents chambres... »
Il soupira. Ils ne devaient pas être bien loin. Sakura les auraient gardés à portée en cas de problème.

Il commença à traverser les couloirs, mal à l'aise. Il n'aimait pas voir cet hôpital si vide, si blanc. Chaque fois qu'il l'avait visité, il grouillait de médecin, d'apprenti, d'infirmière, de patient grognant dans les coins.
Dans l'air aurait dû flotter cette odeur de désinfectant, cachant en partie l'odeur de la mort et de la merde. Les murs, trop blanc, accentué son mal-être, lui donnant l'impression d'être le dernier survivant sur une planète morte.
Il finit par trouver la bonne salle, la 18/10. Il y avait deux lits. Dans celui de droite, il aperçut la chevelure noire et rêche de Sasuke. Celui de gauche accueillait Temari.
Il posa Shikamaru avec Temari. Presque instinctivement, le Nara enserra sa bien aimée.
À cet instant, Naruto prit conscience de la fatigue qui habitait son corps.
Sans faire de bruit, il retourna dans le couloir pour se dégotter une chaise. Il en trouva une, la récupéra non sans un sourire lorsqu'il lut l'étiquette - Prier de laisser cette chaise à sa place. - et vint la poser à côte du lit de Sasuke. Une voix s'éleva d'entre les draps.
« Tu pourrais faire moins de bruit, y en a qui dorment et qui n'ont pas un démon pour les booster.
- Ouai, et pendant ce temps-là, y en a qui sauve le monde, répliqua Naruto. »
Il y eut un profond silence. Pas un de ses silences gênés mais un de ceux qui remplaçait les dialogues. La seule chose que Naruto pouvait voir était le dos de l'Uchiwa.
« Comment tu te sens ? demanda Naruto
- Vide. »
Kyubi aurait exactement répondu la même chose. Déboussolé serait aussi un terme approprié, comme une boussole qui a perdu son nord. Tous deux venaient de perdre leur but, leur objectif. Une fois leur vengeance achevé, ils avaient l'impression de tout perdre, de ne plus exister.
« T'inquiète pas pour ça, reprit Naruto. Je vais te remplir
- Tant que ce n'est pas au sens propre, rétorqua Sasuke »
Naruto aurait il mal entendu ou bien Sasuke venait il de faire un trait d'humour.
« J'ai entendu que tu avais ramené Shino, reprit Sasuke. Et Lee ?
- Mort. »
Sa voix n'était qu'un murmure.
« Je vois... J'ai eu un mal fou à convaincre Sakura qu'on ne pouvait pas faire demi-tour pour les récupérer. Si tu as ramené Shino, c'est déjà pas mal. »
Nouvel pause.
« Il va me manquer, reprit Naruto. Tous ceux qui sont morts vont me manquer. - Sasuke ne répondit pas. - C'est moche. J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose de très important ces derniers jours.»
Silence.
« Ton innocence, répondit Sasuke. Les gens meurent. On ne peut pas protéger tout le monde. C'est ce dont tu viens de prendre conscience. Et pourtant, tu va continuer à avancer car tu n'as pas le choix. Car tu dois devenir Hokage pour protéger le plus de monde possible. »
Les secondes s'égrenèrent avec torpeur. Naruto sentait que la respiration de Sasuke ralentissait.
« Hé Sasuke ?
- Hum...
- J'ai couché avec Sakura. »
Nouvel pause.
« D'accord, finit par lâcher Sasuke d'un ton tranquille.
- Et... C'est tout ? tenta Naruto
- Hum... »
Encore une pause.
« C'est vraiment tout ?
- Hum...
- T'es sûr ? Tu as le droit d'être en colère tu sais.
- Ecoute, marmonna Sasuke. On est une équipe. Par conséquent, je ne considère pas que Sakura m'ait trompé, ni que tu ne m'ai trahi. C'était en plus des circonstances particulières. D'ailleurs, au départ, ce mariage était bidon. Sakura et moi ne sommes même pas fiancés.
- Mais tu l'aimes. Et tu préférerais que je ne recommence pas.
- Hum... »
Un temps.
« Tu vas quand même l'épouser ?
- Sais pas.
- Tu devrais. Elle est parfaite.
- Naruto ?
- Quoi ?
- Ferme la et laisse moi dormir veux tu.
- Pas de soucis. »
Il y eut un nouveau silence.
« De toute façon, je suis un meilleur coup que toi sans le moindre doute, conclut Sasuke avant de sombrer. »

Naruto savait qu'il ferait le premier tour de garde. De toute façon, il n'y avait pas âme qui vive à plusieurs lieu de l'hôpital.
Sans faire de bruit, il quitta la chambre et erra dans les couloirs. De retour dans la salle d'attente, il croisa Sakura.
« Shino ? demanda-t'il
- Il devrait s'en sortir, conclut Sakura. Et sans séquelle neurologique. Nous sommes intervenus un peu en retard mais les insectes avaient déjà commencé à évacuer le sang. - Elle marqua une pause - Tu m'excuses, il faut que je m'assois. Mes jambes ne me tiennent plus, je ne sens plus jambe et en plus, je dois ausculter Shikamaru. »
Elle s'assit.
« Alors c'est fini ?
- Oui.
- Tant mieux. »
Naruto s'assit à côté d'elle.
« Tu sais, reprit-elle, j'ai bien cru que jamais je n'arriverais à partir, en laissant Shino et Lee et en te laissant toi.
- Tu as fait le meilleur choix possible, la rassura Naruto.
- Je sais. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me sentir coupable à l'idée de savoir que Lee est allongé quelque part au dehors, alors que je l'ai abandonné. Qu'il est mort tout seul. Je ne peux m'empêcher de me dire que c'est ma faute. »
Sa vue se brouilla pourtant aucune larme ne tomba.
« C'est moche de grandir et prendre conscience qu'on est pas invincible, qu'on ne peut pas sauver tout le monde, reprit-elle. Je sais que c'était la meilleure solution, la seule solution pour augmenter nos chances de survie. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me trouver dégueulasse. Et pourtant, je sais que je vais devoir faire avec, que je vais devoir me reprendre car je n'ai pas le choix. Parce que je dois grandir et progresser. Parce que... »
Pour toutes réponses, Naruto la prit dans ses bras.
« Ne t'inquiète pas. Je ferais tout ce que je peux pour que toi ni personne n'ayez à faire face à cette situation. »
Sakura le serra très fort à son tour puis le relâcha avant de se lever et de s'éloigner en direction de la chambre 18/10. En cours de route, elle se retourna.
« Naruto ? - Le blondinet tourna la tête - Je ne sais pas si on te l'a déjà dit, et même si c'est le cas, je pense qu'on ne te le dit pas assez mais... Merci. Pour tout. »
Il leva la main et l'agita d'un geste absent et sourit.
Dehors, la pluie s'était arrêtée.


Epilogue.

Une équipe d'ANBU arriva rapidement après que Juubi eut disparu. Ils n'eurent aucune difficultés à trouver les survivants. Ces derniers furent rapidement ramener dans le village de fortune installé à quelques dizaines de kilomètres.
Ils donnèrent rapidement un compte rendu et l'Hokage n'eut alors aucune raison de délayer le retour sur Konoha ou tout du moins, sur les alentours de Konoha, la ville étant complètement détruite.
Un accord fut rapidement trouvé entre Oto, Konoha, Iwa et Suna. En plus du sempiternel pacte de non agression (purement idéaliste et pour la forme), les perdants dédommagèrent les gagnants en argent mais aussi en main d'oeuvre ce qui devait permettre une reconstruction rapide du village. L'accord fut d'autant plus facilement trouvé que Konoha et Oto détenait en vie la quasi totalité des forces armées des adversaires, soit également leur source de revenu.
Comme l'avait prédit Ryuusaki, le chef de l'Akatsuki, Konoha fit sécession à l'intérieur du pays du feu. Il finit par devenir un état en soi, à l'intérieur du pays du feu. Le seigneur n'avait aucun moyen de se défendre contre ça et finit par s'y retrouver.
Normalement astreint à financer le village, cela créait un déficit rarement comblé malgré les taxes sur missions. Maintenant débarrasser de cette contrainte financière, il avait davantage les coudées franches et Konoha lui faisait un prix sur les missions qu'ils commandaient.
De son côté, Konoha s'y retrouvait pleinement car il n'était plus astreint au devoir au seigneur et aux taxes, et le pécule engrangé par leur victoire leur permit d'investir et d'avoir des dividendes assez rapidement.
Encore une fois, comme l'avait prédit Ryuusaki, les autres villages ne tardèrent pas à en faire autant et s'ensuit un nouvel âge d'or pour les ninja.

Kiogi Mirua, chef de la rébellion à Suna, ne fut jamais retrouvé. Temari, lié par le sang à deux Kazekage, assura l'intérim le temps qu'un nouveau Kazekage fut élu.

L'équipe Gai avait été complètement détruite par cette guerre, Tenten succombant à un orage végétatif quelques jours après la mort de Lee.

Shikamaru réussit à contraindre son méian' à lui obéir en utilisant un nouveau tatouage mêlé à du sang de Naruto.

Kakashi fut plus déprimé que jamais jusqu'à la naissance de son fils, le petit Gai. Véritable papa poule, il ne quitta pourtant pas le service actif mais se limita à des missions de rang A (acceptant à l'occasion des missions de rang S sans pour autant en parler à sa femme.) Nul doute qu'avec un nom comme ça, la flamme de l'étincelante jeunesse avait trouvé une nouvelle personne pour s'épanouir.

Sakura et Sasuke ne se marièrent pas dans l'immédiat et vivêrent d'abord quelques années en concubinage. Le clan Uchiwa accueillit finalement un nouveau membre.

Naruto devint finalement Hokage à l'âge de vingt-quatre ans, soit au même âge que son père. La légende prétend que certaines nuits, une jeune femme rousse magnifique quitte sa chambre pour se balader en ville avant de revenir.

Fin ?









Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne sut pas très bien où il était. La seule chose qu'il pouvait dire était qu'il s'agissait d'un lit, moelleux à souhait avec un oreiller en plume et des draps en soie.
Quant à savoir ce qu'il faisait dans ce lit, c'était un autre problème.
La pièce dans laquelle il se trouvait n'avait pas de volets clos et la lumière ne cessait de l'aveugler, à tel point qu'il lui fallut une bonne minute avant de pouvoir ouvrir pleinement les yeux.
Il se leva et ce faisant, remarqua qu'il était nu.
Encore un autre problème à régler.
Qui avait bien pu le déshabiller sans qu'il ne s'en rende compte.
Il détailla la pièce dans laquelle il se trouvait était gigantesque. À vue de nez, il lui donnait une superficie de deux cents mètres carrés, à laquelle s'ajoutait une terrasse. Il n'y avait pas moins de deux fenêtres avec rideau, plus une petite table de travail, un fauteuil bleu ciel. Au dessus de son lit tronait une assez jolie peinture.
Il se traîna dans la pièce principale.
Il y avait deux canapés blancs, un fauteuil blanc, une table basse sur laquelle trônait une récipient rempli de glace avec une bouteille, une télévision (le mot lui vint sans qu'il ne sache où il l'avait entendu) encastrée dans le mur et tout un tas d'objet dont il ne voyait pas très bien l'utilité.
Il se mit sur la terrasse, ignorant complètement sa nudité. Il avait vu sur mer mais pas seulement. Il voyait un port comme il n'en avait jamais vu, accueillant des bateaux gigantesque il ne devait pas fonctionner au vent et n'était même pas fait de bois.
La ville n'était pas très grande mais de gigantesques immeubles la composaient, dont un plus grand que les autres. Trop grand d'ailleurs car elle cassait le peu d'harmonie de la ville.
Il rentra dans la pièce principale et se dirigea dans la salle de bain.
Quasiment tout en marbre, elle ne rompait pas avec l'aspect classieux du reste de la chambre. Il y avait des robinets recouverts d'une fine couche d'or, une baignoire faisant jaccuzi et une cabine douche pouvant accueillir un régiment.
Il se regarda dans la glace. Il n'avait pas changé. Toujours sa petite barbe de trois jours, ses cheveux alternant du brun au châtain clair selon la luminosité. Seule une cicatrice, la première de son existence était apparu sur le côté droit de son torse.
Il soupira. Ce n'était donc pas qu'un rêve. Mais avait il déjà rêvé ?
Il retourna dans le salon et décrocha le téléphone. (Encore un mot avec le préfixe télé ?).
Là, quelqu'un lui répondit immédiatement :
« Réception de l'hôtel de Paris, bonjour Mr. Ubitrai
- Euh... Bonjour »
Il se laissa tomber dans le canapé.
« Que désirez vous ? Un petit déjeuner peut-être ?
- Euh... Oui. Avec un paquet de cigarette.
- Quelle marque Monsieur ? Nous avons la quasi-totalité des marques existantes.
- Peu importe. Je veux juste qu'elles soit fortes.
- Très bien Monsieur. Votre petit-déjeuner arrive dans cinq minutes.»
Il raccrocha.
Comment était il arrivé là ? Il se leva et se dirigea vers l'armoire. Peut-être y trouverait il de nouveaux indices. Il tomba sur une pile de vêtement qu'il n'avait jamais vu de sa vie, allant de sous-vêtements Calvin Klein (Qui porte des vêtements avec le nom d'un autre dessus ?) au costume Armani.
Notant qu'il ferait preuve d'un manque de savoir vivre élémentaire en restant nu, et que de toute façon, il faisait parti de ce monde et devrait s'habituer au vêtement, il enfila tout ce qui lui tombait sous la main et acheva de se préparer avec une cravate, faisant un noeud exceptionnel alors que c'était la première fois qu'il s'y essayait.
On frappa à la porte. Il ouvrit et tomba nez-à-nez avec une serveuse, très jolie soit dit en passant, avec une table roulante dans la main, sur lequel était déposé un assortiment de boisson et de nourriture ainsi qu'un paquet de cigarette "Morley" sans filtre.
« Où est-ce que je pose le plateau Monsieur ?
- Par là, fit il en agitant vaguement la main. »
Elle alla la poser sur la table basse du salon et alors qu'elle s'apprêtait à partir, il l'interpella :
« Excusez-moi mais est-ce que vous voudriez bien répondre à quelques questions pour moi. La nuit a été bien arrosée et j'ai quelques difficultés à me remettre les idées en place.
- Tout ce qu'il vous plaira et dans les limites de mes compétences, Monsieur, en insistant sur le mot compétence. (On lui avait suffisamment proposé des parties de jambes en l'air contre des espèces sonnantes et trébuchantes)
- Comment est-ce que je m'appelle ?
- Julien Ubitrai Monsieur
- Où sommes nous ?
- Dans la suite Churchill, à l'hôtel de Paris, à Monaco Monsieur
- Quel jour sommes nous ?
- Le premier Octobre 2008
- Bien, ce sera tout charmante demoiselle. Vous pouvez disposer. »
Elle s'en alla, non sans lancer un regard inquiet à l'Homme avant de sortir. La première chose sur laquelle il jeta son dévolu fut sur le paquet de cigarette.
Ils y avaient adjoint un zippo. Il s'en passa et alluma la cigarette du bout des doigts. La première chose qu'il devait faire était réfléchir.
Il était dans un autre monde.
Il était bien vivant, possédant une existence bien ancrée. Il possédait un nom, était riche s'il se fiait à sa chambre. À côté de ça, il se sentait capable de faire encore quelques tours de passe-passe mais se sentait bien incapable de prendre l'apparence d'un lion gigantesque ou d'utiliser des jutsu surpuissant. Il avait perdu trop de chakra pour ça et mettrai beaucoup trop de temps à le récupérer.
Maintenant se posait une autre question. Qu'est-ce qu'il faisait ici ?
Peut-être la libération de tout son chakra avait créé une faille entre les mondes et son chakra s'y était déversé pour le reconstituer. Mais il n'y croyait pas beaucoup.
La solution était évidente. Le Créateur avait encore besoin de lui. Et encore une fois, il allait lui tenir tête. Encore une fois, il allait endiabler les journées du Dieu.
Mais tout ça, Dieu le savait déjà, il en était persuadé. Pour jouer, ils avaient besoin d'être deux.
Il inspira profondément. Il ne devait pas refaire les mêmes erreurs. Tomber amoureux de Kyubi n'était pas en soi une erreur mais il pensait qu'il devrait éviter de rejouer à ce jeu. Sa plus grosse erreur avait été, sans le moindre doute son arrogance, le fait de penser qu'il pouvait renverser le divin de son trône tout seul. Tout ce que Dieu avait eu à faire, c'était poser des vengeurs sur son parcours et cela avait suffi à le faire tomber.
Cette fois ci, il ne serait pas tout seul, oh non. C'était le monde entier qu'il allait monter contre Dieu. Toute sa création s'opposerait à lui et alors, il ne pourrait rien faire.
D'un geste maladroit, il se saisit de la télécommande et alluma la télé. Il vit la fin d'un clip, écouta les paroles, regarda en l'air, te vit et te sourit.

Just call me lucifer
cause Im in need of some restraint
So if you meet me
Have some courtesy
Have some sympathy, and some taste
Use all your well-learned politesse
Or Ill lay your soul to waste, um yeah
Pleased to meet you
Hope you guessed my name, um yeah
But whats puzzling you
Is the nature of my game, um mean it, get down.
Woo, who
Oh yeah, get on down
Oh yeah
Oh yeah!
Tell me baby, whats my name
Tell me honey, can ya guess my name
Tell me baby, whats my name
I tell you one time, youre to blame


Fin.


################


Bon et bien voilà, c'est fini. Plus de deux ans et demi que je suis sur cette fic et voilà que finalement, c'est fini.
Ça fait bizarre.
À vrai dire je ne sais pas trop quoi dire. Je suis vraiment content que vous m'ayez soutenu pendant toute la durée de l'histoire.
Mon rythme s'est franchement ralenti au fil du temps et je m'en excuse. Cependant, entre temps, la taille de mes chapitres s'est agrandi et mon style s'est un peu étoffé.

Bon, au passage, je tiens à preciser, pour ceux que ça intéresse, que j'ai eu ma première année, ce qui veux dire que je pourrais produire des fics car mon emploi du temps s'est un peu allégé (oh, la belle litote).
Au passage, j'avoue avoir un peu simplifié la sémiologie de l'hématome extra-dural ne m'en voulais pas.
Pour l'histoire du bouche-à-bouche inutile, c'est véridique. Mis à part les deux cas sus-cité, priviligiez le massage cardiaque (sans plier les coudes je vous en supplie. Ne faites pas comme dans les séries médicales).

Bon et bien, continuez de lire mes autres oeuvres.

Review ?

(Jainas, promis, je lis Kage demain à la première heure. Je ne voulais pas le lire avant d'avoir fini ma fic)
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