Sang et cendres

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

lebibou
Sannin
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Message par lebibou »

Ce qu'il y'a de bien lorsque je me balade sur ce forum pour voir si je n'ai pas reçu une review, c'est qu'il m'arrive d'être content même si je n'ai pas reçu une review.

Ça arrive lorsque, par exemple, Arakasi nous pond un chapitre.

Dantesque ce chapitre. Je l'ai dévoré. A chaque fois que je finissais une phrase (c'est à dire toutes les secondes), je priai pour le chapitre ne se finisse pas trop tôt.
Il semblerait que ça n'est servi à rien et que Dieu s'est encore une fois foutu de ma gueule (pour ma carrière dans l'église, c'est raté).

Déjà, tu fais oublié toutes les remarques qui t'ont été faîte à propos de l'absence de POV centré sur Naruto. Tu te rattrapes à merveille avec un paragraphe sublime.
Point important, nous n'avons pas la même vision du Kyubi… ce qui change pas mal de chose et rend tes paragraphes très intéressant, avec un Kyubi à bout de nerf qui veut tout faire pour redevenir celui qu'il était, même s'il doit massacrer son hôte et le détruire de l'intérieur. Ça rend ce passage génial (quoi ? je me répète)

Ohira a enfin décidé de passer aux choses sérieuses, bien que ce soit son côté jouer qui prennent le dessus pour le coup.
Et bien, jouons.

Kakashi qui fait tout ce qu'il peut pour sauver sa peau, ce qui a déjà l'air pas mal au vu de ce qui lui tombent dessus.

Hoji, égal à lui-même, c'est à dire, craintif et fuyard, même si il lui arrive de tuer quelques piétons par inadvertance. J'avoue que je me demande encore comment il a fait pour devenir Chuunin. Probablement en tant de guerre, il s'est retrouvé sans trop savoir comment avec une veste de chuunin sur les épaules. Tout le monde l'a prit pour un gradé, et ça a été officialisé à son retours, malgré ses protestations.
Vraiment je ne vois que ça.

Il est où notre Sasuke ?
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Jainas
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Message par Jainas »

Ha... dément... :D

Je passe pour poster, et que vois-je ? Un nouveau chapitre, tout beau, tout nouveau, tout haletant... ! :grin:
il t’as hait pour cela
Faute de grammaire.

Sinon, comme lebibou un chapitre assez exceptionel :shock:
Le POV Naruto sur les regards et Sasuke... Ohira toujours aussi terrifiant...

mes préférés :

La chose gronda doucement.
Les dévisagea tour à tour de ses yeux rouges et déments.
Puis sourit.
- Jouons.
A ce moment précis, le lecteur s'agite un peu sur sa chaise, et passe avidement à la ligne suivante avec un peutit frisson d'exitation...
Quand à chaque instant la mort penchée sur votre épaule frôle de son souffle froid votre nuque, que ses mains glacées effleurent vos cuisses et votre dos, angoissante. Incroyablement excitante.
wow.

Mais bordeldemerdedeputaindebordeldemerdedeDieuàlacon qu’est ce que je fous ici ???
Hijo, ou comment faire éclater le lecteur de rire en plein chapitre lourd de suspens et de promesses de sang...


Et le dernier paragraphe.... Ha... :twisted:
Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

J'ai jubilé comme une gamine en voyant que tu avais posté un autre chapitre ! ahlala, on se répète on se répète mais c'est toujours aussi fabuleux.
Régulière dans la perfection ;-) ya des paragraphes vraiment somptueux cf lebibou et jainas
Et Hijo, trop fort le gars :lol: franchement, il est génial.

La fin est... sublime aussi. Et aussi effrayante. Gare à toi si t'as tué Kakashi. :evil: ils ont pas tenu très longtemps les anbu au passage :lol:
Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Je vous adore tous!
:grin:

Je m'inquiétais un peu pour ce chapitre, vu qu'il a été un peu dur à écrire et que les combats en général me donnent du fil à retordre.
Vu que dans la plupart des fics, j'ai tendance à m'ennuyer un peu durant un combat, si l'écriture manque de rythme, je m'inquiéte toujours quand je dois en décrire un moi-même.
La fin surtout me faisait flipper pour tout dire...
Mais cela vous a plu et j'en suis ravie!

Je trouve le monde de Naruto dans le manga parfois un peu trop "gentillet", alors j'ai tendance à pousser dans le sens contraire et à mettre en valeur la violence des combats et leur inhumanité (chez Ohira massacrant les anbus, comme chez Kakashi tueur professionnel faisant froidement son "boulot").
La plupart des personnages sont assombris, personellement je trouve que cela permet de leur donner plus de relief. Celui de Naruto particuliérement, mais c'est un gamin qui a beaucoup souffert et qui est encore sensible par bien des côtés. Et puis il est tellement intéressant à traiter sous cet angle. :twisted:

Comme l'avait déjà dit Lebibou je-ne-sais-plus où, nos fanfics sont des mauvaises fanfics car elles ne respectent pas pour la plupart l'atmosphére joyeux et optimiste du manga.
Le manga apparait plus comme un point de départ qu'autre chose, même si nous nous efforcons de respecter les caractéres des personnages, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, au contraire!
La grande force du manga étant dans la variété de personnages attachants et plutôt complexes qu'il propose.

Lebibou: j'aime bien ta vision de Kyuubi et elle ouvre de nombreuse posibilités narratives. Marrant de voir les idées différentes que l'on peut avoir sur un même personnages, au vu des mangas, il me faisait plutôt penser à un monstre bestial surtout concentré sur l'idée de survivre par tous les moyens.
Bouffer son hôte de l'intérieur en est un comme un autre... :roll:

Je me suis pas mal amusée à écrire les POV d'Hijo, surtout le passage sur la panique en tant que facteur de survie... Il fait un chuunin un peu pitoyable certes mais bon... :lol:
Citation:
Quand à chaque instant la mort penchée sur votre épaule frôle de son souffle froid votre nuque, que ses mains glacées effleurent vos cuisses et votre dos, angoissante. Incroyablement excitante.

wow.
En fait, moi aussi j'aime cette phrase ^ ^
vampire-master
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Message par vampire-master »

Excellent ce chapitre :happy:
Je ne vois pas grand chose à y redire voire absolument rien.
En même temps c'est exactement le style de chapitres que j'aime :twisted: et en plus c'est bien écrit. Que demander de plus ? ^^
Je trouve le monde de Naruto dans le manga parfois un peu trop "gentillet", alors j'ai tendance à pousser dans le sens contraire et à mettre en valeur la violence des combats et leur inhumanité
C'est parfait, continue comme ça :twisted: :lol:
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Arakasi
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Message par Arakasi »

Merci du commentaire, Vampire-master.
Sans aucun rapport, j'aime bien tes images et tes signatures. Préférais la précédente, mais celle-là est pas mal non plus... ^ ^

Vala, nouveau chapitre!
J'avoue ne pas avoir été trés rapide sur ce coup-là, malgrés le fait d'être en vacances. L'écriture de mon petit one-shot m'a fait prendre du retard, et puis boh... plein de mauvaises raisons!
J'ai une dalle épouvantable et je vien de prendre une heure et demie à tout relire, donc je laisserais peut-être un commentaire plus tard.
Trés bonne lecture!


CH15 : Faire ses choix.



Sasuke tomba à genoux.
Un geste ridicule, un geste de faible. Mais comment aurait-il pu prévoir la gigantesque secousse qui agita tout le paysage environnant ?
Les arbres décharnés par le froid vibrèrent, faisant s’écraser au sol d’épais paquets de neige. Le sol sembla se gondoler un bref instant sous ses pieds, le projetant à terre. Le ciel d’un gris sale rougeoya, alors que les flammes s’élevaient, dansaient dans les airs, attisées par le vent glacé de l’hiver. Sous ses yeux ébahis, le village inconnu avait disparu, enveloppé dans un enfer de feu rugissant. Les quelques maisons branlantes s’étaient volatilisées, consumées en moins de deux secondes. Disparues également, les silhouettes noires qui s’agitaient dans les rues.
Même de leur position assez éloignée, le jeune homme avait pu distinguer les combats se déroulant en contrebas, sans en comprendre les enjeux. Il avait pu voir danser les petites silhouettes sombres, les voir bondir de toit en toit, s’affronter dans les ruelles enneigées, avait pu entendre les hurlements de douleur et les cris de rage étouffés par la distance. Une embuscade, mais tendue à qui et pour quelles raisons ? Les attaquants étaient clairement inférieurs à leurs cibles, à la fois sur les plans stratégique et technique, mais ils avaient l’avantage du nombre : l’issu du combat ne laissait aucun doute.
Mais les ninjas isolés résistaient. Sasuke avait pu voir un shinobi acculé échapper à ses assaillants et leur régler leur compte, l’un après l’autre. Il avait admiré de loin l’implacable efficacité, l’acharnement meurtrier du ninja anonyme. Et si un étrange sentiment de familiarité l’avait effleuré un instant devant les gestes fluides et contrôlés, visibles malgré la distance, le jeune déserteur l’avait aussitôt étouffé. Ces hommes lui étaient inconnus, le contraire aurait été absurde.
Ils étaient si loin de Konoha. Si loin…
Et même si c’était le cas, si l’homme qui avait lutté pour sa vie à quelques centaines de mètres sous ses pieds, l’homme qui venait de mourir consumé par les flammes écarlates, si cet homme l’avait un jour croisé dans les rues de Konoha, avait un jour peut-être partagé un repas avec lui, lui avait parlé, lui avait souri… Cela avait-il vraiment de l’importance ? La moindre importance ? La réponse était évidente, elle n’aurait même pas du avoir lieu d’être.
J’ai fait mes choix.
Cette partie de ma vie est résolue, partie en fumée, évaporée comme l’illusion qu’elle était… Mais je suis éveillé à présent. Je suis éveillé ! Konoha ne m’est plus rien, ne m’a jamais rien été. Tout cela n’était qu’une erreur, une désastreuse erreur. Une illusion…
Une si agréable illusion…

L’incendie s’était éteint presque aussi vite qu’il s’était déclenché. Les fondations de pierre des maisons étaient mis à nu, la roche en fusion commençait déjà à se refroidir, se fendant dans un concert de craquements sous l’air encore brûlant. Plus une seule battisse. Plus un seul être vivant, pas même un corps calciné. Le contraire aurait tenu du miracle pur et simple. Et immense et vaporeux, un nuage de cendres flottait au-dessus du carnage, avant de retomber en flocons gris et cotonneux sur la plaine ravagée.
Il aurait du être plus endurci. Il aurait du pouvoir regarder cet effroyable spectacle sans ciller, sans un tremblement, sans la moindre émotion. Il aurait du pouvoir faire abstraction des dizaines d’hommes sacrifiés sans une once de pitié. Sa gorge n’aurait pas du se dessécher ainsi, il n’aurait pas du avoir cet étrange goût de bile dans la bouche.
Il aurait du être plus fort. Il avait cru être plus fort.



- Sang et cendres…
La voix rauque et épuisée manqua de le faire sursauter.
Il en avait oublié un instant son gardien. Teshiro Nihame lui tournait le dos, lourdement appuyé de l’épaule contre un arbre branlant encore du choc de l’explosion. L’homme pivota et pour la première fois depuis deux jours, se décida à regarder franchement l’adolescent.
Le visage déjà pâle et marqué s’était creusé de façon effrayante en l’espace de deux journées : les yeux bleu délavé, injectés à présent de sang, semblaient s’être enfoncés encore davantage dans les orbites sombres. Le ninja paraissait au bord de l’effondrement physique et moral, qu’il tienne encore debout révélait de l’intervention divine. Mais il ne s’effondrait pas. Comme soutenu par quelque obscur but, il continuait à avancer.
Sasuke se redressa de son mieux, toujours à genoux, il aurait aimé pouvoir se remettre sur pieds mais ses mains liées ne lui étaient d’aucune utilité. Dieu qu’il haïssait cette position humiliante ! Mais il ne s’abaisserait pas demander de l’aide. Le dos le plus droit possible, il affronta le regard pâle de son vis-à-vis.
- Et maintenant ? demanda-t-il.
Il ne savait pas trop ce qui l’avait poussé à poser cette question. L’autre n’avait jamais jusqu’à là dénié répondre à la moindre interrogation, se contentant d’un regard vide et lasse ou n’affichant tout simplement aucune réaction. Sasuke aurait tout aussi bien pu s’adresser au sol ou un paquet de neige.
- Maintenant ? Maintenant, le voyage s’achève pour toi.
Sasuke battit des paupières, retenant un « hein ? » fort peu Uchiha. Les yeux bleus le fixaient en silence, donnant l’impression pour une fois de le voir réellement et non de le traverser à la manière d’un simple écran de fumée. Et ce que voyait Teshiro ne semblait pas lui faire particulièrement plaisir.
L’Uchiha avala sa salive :
- Je vais mourir ? lâcha-t-il froidement.
Un haussement d’épaule.
- Probablement... Peut-être pas tout de suite, mais dans peu de temps, oui…
Le ton se voulait indifférent, mais la voix de l’homme sonnait étrangement, un peu étranglée, tendue.
- Pourquoi ?
Pour la première fois depuis cette étrange éveil deux jours auparavant, Nihame parut décontenancé par le ton direct et incisif de l’adolescent. Il battit des cils, puis porta la main à ses yeux comme pour les protéger d’une lumière trop vive ou dérober le jeune homme à sa vue. Ses épaules semblèrent s’abaisser un peu plus, son dos se voûter, alors qu’il gardait le silence.
- Pourquoi ? répéta impitoyablement Sasuke.
Sa voix restait ferme, dure. Elle ne tremblait pas. Il refusait de la laisser trembler, de montrer le moindre signe de faiblesse. Mais il ne pouvait se contrôler entièrement, personne n’en était jamais vraiment capable. Et ses poignets immobilisés frémissaient, agités d’un tremblement nerveux qui menaçait de se communiquer au reste de son corps. Mais cela n’avait pas vraiment d’importance, enchaînés dans son dos, ils étaient dissimulés à la vue de l’autre.
Sauvegarde les apparences… Qu’ils ne voient pas ta peur… Qu’ils te pensent fort… Ne montre pas que tu trembles… Lutte… Lutte pour paraître ce que tu n’es pas… Montre que tu ne les crains pas… Que tu ne crains pas la mort… Sois fort. Sois Uchiha.
- Parce que tu n’es qu’un outil. Rien qu’un outil sacrifiable. Comme nous tous.
Teshiro se massait le front d’une main un peu tremblante, la voix réduite à un murmure rauque sous le regard stupéfait du jeune ninja.
- Je ne suis pas un outil.
- Oh si, tu l’es… Tu as accepté ta condition d’outil en te vendant au plus offrant… A celui qui semblait te proposer ce que tu désirais. Tu changes de mains, c’est tout. De maître. Et celui-ci te brisera car tu n’es rien pour lui. Rien de plus qu’un moyen d’arriver à ses fins… Comme ceux qui sont morts à nos pieds… Comme moi…
Sasuke déglutit bruyamment, le regard pâle le fuyait à présent, alors que l’homme continuait à voix basse :
- Les outils s’utilisent puis se brisent, dés que leur utilité à cessait d’être. Qu’ils soient faits de métal insensible ou de chair et de sang ne change rien. Strictement rien… Une fois que l’on s’est vendu et que l’on est devenu l’outil d’un autre, reculer n’est plus possible… Tu devrais le savoir pourtant, toi gamin. Toi aussi tu as donné ton âme au démon… Les choses auraient pu en être autrement… Mais c’est trop tard. Bien trop tard… J’aurais pu… J’aurais peut-être pu… Mais je n’ai plus le choix… Je n’ai plus la choix…
Et le désespoir, le dégoût de soi que laissaient transparaître les derniers mots étaient tels que le garçon du lutter pour conserver son sang-froid, pour ne pas baisser les yeux devant le visage ravagé qui lui faisait face.
- Je ne peux plus m’en tirer autrement. Pas d’autres moyens… Je suis navré, gamin… Vraiment navré…



- A ce point ? lança une voix railleuse surgie de nulle part.
Teshiro se tendit, sursautant comme cinglé par un coup de fouet. Déjà livide, sa peau devint cendreuse alors qu’il reculait en chancelant. Sans un bruit, sans un craquement, un homme émergea des fourrés et leur dédia un sourire étincelant.
Son regard moqueur glissa sur les deux ninjas, s’attardant sur Nihame.
- Alalala… Il semble bien que j’interromps une conversation fort intéressante, continua-t-il d’un ton léger. Vous m’en voyez navré.
Sasuke fixait avec stupeur le nouvel arrivant qui ne lui prêtait aucun intérêt, toute son attention concentrée sur le ninja à la barbe noire. Il ne songea même pas à s’irriter de ce manque de respect flagrant. Bien qu’apparemment indemne, l’homme était couvert de sang, son kimono jadis immaculé était constellé de tâches brunâtres et écarlates. Du sang également sur les mains fortes et musclées, sous les ongles, maculant ses avant-bras jusqu’au coudes.
Et de lui émanait une odeur particulière, entêtante, sauvage : sueur et sang mêlés, senteur de souffre et de fumée, odeur de charogne avariée. De mort.
Cet homme, cet être suintait. Suintait la rage et la violence, suintait la cruauté et la haine. Et une malveillance aiguée, terriblement ancienne, millénaire, dépourvue de pitié, dépourvue de toute morale, dépourvue de la moindre étincelle d’humanité.
Il s’était déplacé dans un silence surhumain, pareil à une ombre, il s’était glissé jusqu’à eux sans faire bruisser un feuillage, ni même faire craquer la couche de neige gelée qui recouvrait le sol. Sasuke n’avait rien entendu, rien vu, ni perçu. Pas un son, pas même un simple mouvement furtif. Et plus inquiétant peut-être, son étrange gardien avait été incapable de repérer son approche.
Un gloussement étouffé :
- Bah… Ne tirez donc pas une tête pareille, Teshiro-kun… Je vous assure que je ne suis pas fâché de vos paroles. Je les approuve, bien au contraire ! Des paroles sages et réalistes, ce brave garçon ferait bien d’en prendre de la graine. Pas votre avis, jeune homme ?
Les yeux gris et perçants pivotèrent vivement, se posant sur le visage pâle du jeune Uchiha. Il dévisagea froidement le genin de la tête aux pieds, caressant son menton d’un doigt songeur.
- Uchiha Sasuke, hein ? continua-t-il. Mmmh… Effectivement... Un jeune homme prometteur. Compréhensible que le vieux serpent y tienne tellement. Ce vieil imbécile n’a toujours pas renoncé à ses plans de jeunesse éternelle ?
La fierté de l’intéressé se réveilla enfin. Il frémit de rage. Au nom du ciel et de tous les enfers, pour qui se prenait ce type ? Il était un Uchiha, l’un des deux derniers membres restants d’une de plus grande familles ninjas de Konoha ! Personne. Personne n’avait le droit de le traiter comme une marchandise, une… bête de somme. Qui que soit cet homme, il n’avait aucun droit… Ne pouvait pas…
Les yeux sombres étincelèrent d’une flamme meurtrière et virèrent au rouge sang.
L’autre le remarqua.
Il lui sourit.
Un poing percuta Sasuke à l’estomac, le jetant à terre.
Comment… ?
Il roula au sol, agité de violents haut-le-cœur. Tenta de se relever.
Ce n’est pas…
Fut rejeté en arrière d’un coup de pied asséné en pleine mâchoire. Cracha du sang et des glaires, en roulant sur le ventre.
Possible…
Un pied s’appuya brutalement sur sa nuque, lui en enfonçant le visage dans la neige molle. Impossible de se débattre, impossible de se défendre. La neige glaciale lui brûlait les yeux, ses mains entravées lui interdisaient tout mouvement. La voix calme de son agresseur lui parvint :
- Plutôt du genre agressif, hein ? Agressif et stupide. Vous avez réussi à le traîner jusqu’ici sans avoir à lui casser une ou deux jambes ? Toutes mes félicitations, Teshiro-kun.
- Je… Monseigneur…
- Je m’attendais tout de même à un peu mieux que cela, continua à l’autre, ignorant tranquillement l’interruption. On a fait tellement de cas de ces fameux Uchiha et de leur petit rejeton.
- Monseigneur…
- Comme on le dit si bien, même les plus grandes familles s’abâtardisent. Et ceux qui eurent pour ancêtres des loups grondants et féroces ne sont guère plus maintenant que quelques bâtards dégénérés baignant dans leur médiocrité et leur merde, indignes du sang de leur ancêtres. Attristant, vraiment.
Les insultes tombaient les unes après les autres, comme autant de coups de poignard. Le ton neutre et indifférent ne les rendait que plus blessantes. Le jeune homme gronda, desserra les dents pour rugir. La pression sur son cou s’accentua soudain et la neige s’engouffra dans sa bouche, bloquant sa respiration, l’étouffant à moitié.
- Tiens-toi tranquille, Uchiha, et n’interromps pas la conversation des adultes. Si tu joues les imbéciles, tu risques de vraiment y rester. Tu n’as pas envie de mourir, n’est-ce-pas ?
- Attendez, vous n’avez pas besoin de…
Un silence.
- Je n’ai pas besoin ? questionna doucement l’étranger.
- Ce n’est qu’un garçon, pourquoi jouer à ce jeu ? Si vous devez le tuer, tuez-le maintenant. Ceci est… inutile.
- Je suis seul juge de ce qui est utile et de ce qui ne l’est pas.
Un nouveau silence, encore plus froid et pesant que le premier. Sasuke était incapable de distinguer les visages des deux hommes mais ne pouvait que trop les imaginer.
- Un problème ?
- Aucun, monseigneur, finit par murmurer Teshiro en réponse d’une voix presque indistincte. Faites comme il vous plaira.
- Mais j’y compte bien.
Sasuke commençait à étouffer, l’air raréfié n’atteignait plus ses poumons et ne pas se mettre à gigoter comme un ver dans la boue devenait de plus en plus difficile. Mais l’autre ne semblait pas disposé à le libérer. Un peur panique menaça de le submerger, alors qu’il luttait pour aspirer une goulée d’air, une lampée de vie. Il ne voulait pas mourir, pas comme cela, pas de manière aussi humiliante, aussi stupide. Pas comme cela.
Il mordit dans la terre à pleine dents, le corps agité de tremblements, alors qu’une voix glacée surgie du fin fond de sa mémoire, une voix qui n’avait jamais cessé de hanter ses plus sombres cauchemars, soufflait à son oreille :
« Si tu veux vraiment me tuer, garde ta rancune ! Hais-moi ! »
Je ne veux pas mourir.
« Survis à tous prix, même de vile façon… »
Je ne veux pas mourir !
« Fuis… »
Pas maintenant ! Pas ainsi !
« Fuis encore et toujours… »
Pas avant d’avoir…
« Fuis pour te cramponner à la vie… »
Je ne veux pas…
Je ne veux pas…
Je ne…



Un rire bruyant et furieux retentit sous son crâne. Deux yeux rouges et fendus le foudroyèrent, tandis qu’une voix claire et aiguée, un voix de gamin, une voix bien trop familière lui crachait à la face :
« Alors pas de bobo, espèce de trouillard ?! »


JE NE SUIS PAS UN TROUILLARD, BAKA !!!
Avec un rugissement de rage, Sasuke se dégagea d’une ruade, crachant neige et boue. Il se jeta sur le côté, roulant sur le sol, déséquilibrant son tortionnaire. Celui-ci jura, chancela un bref instant. Les jambes de l’adolescent lancées en ciseaux lui fauchèrent les chevilles. L’homme glissa sur le sol gelé, perdit l’équilibre.
Les yeux de Teshiro s’écarquillèrent.
Se cambrant violemment, Sasuke parvint à se redresser sur les genoux, profitant des quelques secondes de répit durant lesquelles son adversaire tombé sur un genoux se redressait. Manqua de s’effondrer à nouveau, les bras paralysés, chercha désespérément du regard un outil tranchant. Une arme. Un morceau de métal. Un foutu caillou. N’importe quoi. Si seulement il arrivait à trancher ces corde, à libérer ses mains…
Une douleur lui déchira le dos, le sang jaillit de son épaule gauche. Un voile rouge s’abattit sur ses yeux et il bascula en avant. Il se serait à nouveau écrasé la face dans la neige si une main n’avait agrippé son col, le tirant en arrière au risque de lui briser la nuque.
- Petit con, va… gronda plutôt aimablement une voix prés de son oreille.
La main fit pivoter le jeune ninja d’une torsion. Les deux sharingans dilatés se plantèrent dans un regard gris acier, un regard dépourvu de fureur mais où brûlait une cruauté froide, mauvaise, le regard de qui s’apprête à blesser, à faire terriblement mal et s’en réjouit d’avance. Un regard qui n’était pas sans lui rappeler celui jaune et fendu d’un certain sanin. Il plissa les yeux et serra les mâchoires, s’attendant à un nouveau coup plus violent encore que les précédents.
Il n’en fut rien. L’autre le fixa sans un mot pendant quelques secondes, puis esquissa un sourire ou du moins exhiba ses dents un instant dans ce qui pouvait passer pour un sourire. Un frisson traversa Sasuke.
- Hé jeune homme ! J’ai quelques nouvelles d’amis à toi, peut-être cela t’intéresserait-il ?
Je n’ai pas d’amis.
- Kakashi Hatake et Sakura Haruno, cela te dit quelque chose ?
Comment peut-il… ?
- Rien, vraiment ?
Ils ne m’intéressent pas. Je ne veux rien savoir d’eux. Rien du tout.
- Ils sont morts. Tout les deux. Il y a moins de vingt minutes.
Son cœur manqua un battement.
Les prunelles rouges s’agrandirent, fouillant les yeux gris à la recherche d’un démenti. De quelque sinistre plaisanterie. En vain.
- C’est moi qui les ait tué, précisa-il. Le jounin de façon indirecte, hélas, mais je me suis chargé personnellement de la fille.
Le sourire froid s’élargit alors qu’il ajoutait :
- Je ne sais pas trop si tu tiens à le savoir mais elle a hurlé. Vers la fin. Elle a crié ton nom… Pitoyable hein ?
L’étranger fixa la face pétrifiée du garçon et ce qu’il put y voir parut le satisfaire.
Sasuke ne vit pas le poing qui s’abattit sur son ventre, brisant probablement quelques côtes au passage. Pas plus qu’il ne vit ou n’entendit le rire étouffé de son agresseur. Ni le visage figé de Teshiro qui détournait les yeux. Alors qu’il plongeait dans l’inconscience, deux visages flottaient devant ses yeux, des visages oubliés, chaleureux, amicaux…


« Elle a crié ton nom… Pitoyable, hein ? »


* * * * * * * * * * * * * * * * *



Il avait regardé Ohira frapper le garçon, le jeter à terre, le brutaliser et n’avait pas réagi. Il avait entendu le cri de rage de l’Uchiha, l’avait vu se jeter en avant et son cœur s’était emballé sans raison apparente quand Ohira avait trébuché et perdu l’équilibre. Pendant un instant, un quart de seconde, une inspiration, il avait espéré. Espéré quoi exactement ? Il n’aurait su le dire, tellement cet espoir lui paraissait à présent absurde, désespérément risible. A quoi avait-il songé ? Le garçon n’avait jamais eu l’ombre d’une chance.
Il avait entendu les derniers mots murmurés à voix basse, avait vu le visage pâle se transformer en masque de cire, pendant qu’une incrédulité muette passait dans les yeux écarquillés. Les traits durcis par une maturité précoce s’étaient étrangement adoucis pendant quelques instants, révélant de façon poignante la jeunesse de leur propriétaire. Une nausée l’avait traversé. Les yeux posés sur la nuque de Meiyamoto qui lui tournait le dos, il s’était imaginé un instant agripper son sabre, abattre l’homme agenouillé, lui détacher la tête des épaules. Le tuer. Se libérer enfin. En finir. Personne n’était immortel, il n’avait eu que trop l’occasion de le vérifier et si le coup était bien porté, plus rapide que la foudre, plus silencieux qu’un souffle, si…
Mais il ne le fit pas.
Et Ohira en était parfaitement conscient, n’avait eu aucun scrupule à lui présenter son dos découvert. Teshiro eut même la certitude alors que l’autre se relevait, abandonnant le corps du jeune Uchiha évanoui, qu’il savait exactement quelles pensées avaient traversé l’esprit de son serviteur. Et qu’il s’en amusait.
Il ne savait pas s’il avait envie d’en rire ou d’en pleurer, deux sentiments qu’il n’avait pas éprouvé depuis bien longtemps. Mais savait qu’il ne ferait ni l’un, ni l’autre car s’il commençait à rire ou à sangloter maintenant, il serait probablement incapable de s’arrêter, du-t-il continuer jusqu’à que mort s’en suive.
- Avez-vous été suivi ? demanda Meiyamoto.
- Les équipes du village du son doivent avoir un à deux jours de retard sur nous, répondit Teshiro réussissant à conserver un ton neutre. Elles ne tarderont pas à vous rejoindre.
- Le sanin les accompagne ?
- Je ne sais pas, mais j’imagine que c’est probable.
Ohira se gratta le menton, marmonnant dans sa barbe :
- Mouais… Il faudra tôt ou tard compter avec lui, je crains qu’il n’ait un caractère un peu vindicatif.
Plongé dans ses pensées, il ignorait sciemment son subordonné. Le serpent de l’angoisse mordit Teshiro aux tripes, il le sentit s’enrouler étroitement autour de son estomac, alors qu’il dévorait le visage de son supérieur du regard.
- Monseigneur… Vous… vous rappelez votre promesse ? bredouilla-t-il, tentant d’ignorer la note se supplication pitoyable qu’il entendait vibrer dans sa propre voix.
Il se faisait l’effet d’un affamé quémandant désespérément une miette à se mettre sous la dent, un chien se traînant devant son maître pour éviter un coup de pied et cette attitude le révoltait, dégouttait la part de lui-même possédant encore une faible conscience de sa propre dignité. Il avala sa salive, lui trouva l’âcre goût de la terre desséchée.
- Quelle promesse ?
Il en aurait hurlé.
- Je vous ai ramené l’Uchiha ! Vous aviez… Vous aviez dit que vous me rendriez la liberté une fois le gamin entre vos mains… Que je…
Ohira leva les yeux au ciel, arborant l’air perplexe de qui cherche à se rappeler quelque lointain souvenir. Les jambes de Teshiro flageolèrent sous lui.
- Ah oui, j’allais oublié, sourit Meiyamoto. Allons Teshiro-kun, vous savez bien que je suis un homme de parole. Il ne me viendrait jamais à l’idée de trahir un serment ! Effectivement, je veux bien considérer notre petite affaire comme résolue.
Les yeux métalliques prirent la même expression de jubilation malfaisante qu’ils avaient eu face à l’Uchiha, quand il ajouta :
- Vous êtes libre de vous trouver un coin sombre pour vous trancher confortablement la gorge, si vous y tenez tellement. Je n’en ai cure. Vous ne m’êtes plus d’aucune utilité.
Teshiro inclina la tête sous le commentaire méprisant, la gorge serrée, il s’entendit murmurer d’une voix étranglée :
- Je vous remercie.
Il recula précipitamment, sans relever le regard, fit demi-tour, se dirigeant vers l’ombre attirante des arbres. Il pressa le pas, n’osant croire qu’Ohira le laisserait filer si facilement, sur cette ultime et bien trop réaliste raillerie. N’osant croire être enfin libre de mener sa propre vie, ou plutôt de pouvoir y mettre fin.
- Ah, j’oubliais… lança une voix dans son dos, empreinte d’une cruauté malicieuse.
Il s’immobilisa, le souffle coupé. Puis se retourna lentement, conscient du désespoir terrible qui brûlait dans son regard, de la terreur qui lui broyait les côtes. Comment avait-il pu croire… ? Comment avait-il pu croire un seul instant… ?
- A la réflexion, il y a encore quelques petits services que vous pouvez me rendre.



* * * * * * * * * * * * * * * *




L’homme ouvrit les yeux.
Les referma aussitôt pour les rouvrir, sourcils froncés, doutant un instant de ses propres sens. Il ne voyait rien, un noir absolu l’entourait, dissimulant son propre corps à ses regards. Parfaitement aveugle, l’esprit embrouillé, il tenta vaillamment de se remettre en mémoire ses souvenirs les plus récents. Le résultat fut assez chaotique : beaucoup d’hurlements, une vague de chaleur brûlante qui lui avait roussi les sourcils et échauffé le visage, une main lui agrippant le poignet. Il se souvenait vaguement d’avoir heurté le sol, projeté en arrière. Quelqu’un lui avait braillé quelque chose dans l’oreille. Il aurait été bien en peine de mettre un nom sur la personne en question.
Il renonça et se concentra sur son environnement et son état physique.
Le résultat ne fut pas non plus particulièrement brillant. Aucune douleur importante, il pensait être à peu prés intacte. Son avant-bras droit le lançait, ainsi que sa cuisse et un filet chaud et poisseux coulait le long de se joue, mais les blessures paraissaient bénignes. Son dos était appuyé contre une paroi rocheuse dans une position peu confortable et quelque chose était vautré en travers de ses jambes, l’empêchant de se redresser. Le ninja éleva une main prudente vers son visage. Ses doigts effleurèrent le masque de tissu rugueux, suivirent le filet de sang, touchèrent sa tempe. Il grimaça brièvement au contact de la blessure. Puis tâtonna plus haut, touchant la paroi de pierre supérieure à quelques centimètres du haut de son crâne.
Il fit un nouveau violent effort, cherchant à comprendre sans succès comment diable il avait pu atterrir ici.
« Un fichu piége à rat ! Enfin, tu as toujours eu un bol de cocu, quand même mieux que de se retrouver réduit en poussière, hein ? HEIN ?! HEIN ?! De la poussière de génie, MUHAHAHA !!! »
- Je t’emmerde, Gai, grogna avec effort _et un certain soulagement_ Kakashi.
Ce ne fut pas Gai qui lui répondit, mais la chose affalée sur ses genoux qui se mit à gémir tout haut, balbutiant quelques borborygmes inarticulés.
- Hijo ?
- Euh… Kakashi-san ? répondit la voix hésitante du chuunin.
D’une manière ou d’une autre, le ninja geignard était mêlé aux derniers souvenirs du jounin. Il avait bondi de toit en toit poursuivi par ses assaillants, atterri dans une ruelle, avait manqué de piétiner Hijo dans sa retraite et… Et après ?
- Qu’est ce que… ? Où sommes nous ?
- Hum… Je crois bien que c’est ma faute, marmonna nerveusement le chuunin.
- Hng ?
- Vous ne paraissiez pas très disposé à bouger et ce machin euh… enfin bon… J’ai pensé que nous ferions peut-être mieux de filer. Ce n’est pas de la lâcheté, hein ! Je ne suis pas lâche ! C’est juste que ça commençait à sentir assez mauvais, alors je.. Euh… Vous voyez ?
- Hng ?
Forcé de reconnaître que de toute évidence son interlocuteur ne voyait pas, Hijo continua laborieusement :
- Je nous ai amené hum… sous terre. Assez profondément, je crois. Euh… Pardon ?
Kakashi releva la tête avec un nouveau « Hng… » un peu déboussolé, tentant inutilement de distinguer la paroi qui les surplombait. Au bout d’un instant, une autre pensée flanqua un coup de pied bienvenu dans son cerveau :
- C’est de la roche, lâcha-t-il.
- J’ai un don pour les machins avec la roche. La troisième affirmait que c’était assez exceptionnel. C’est pour cela qu’ils m’ont nommé chuunin, enfin je crois… Peut-être qu’ils ont fait une erreur dans les classements, possible aussi…
Une nouvelle pensée se signala, le tirant de son léger état de choc. Il sursauta, repliant pas réflexe les jambes et flanquant par la même occasion un coup de genoux dans l’aine d’Hijo.
- Ohira est toujours là-haut avec les autres ! Merde ! Sakura, Naruto… Pourvu que… Fais nous remonter !
- Heurgh, hoqueta en réponse Hijo qui tentait de reprendre sa respiration. Il y a… Il y a un petit problème, je le crains… Je n’arrive pas vraiment à faire ça euh… comme ça…
Le jounin abaissa un regard glacé sur son subordonné.
Celui-ci déglutit :
- Ben … d’abord, j’ai horreur de ça ! Et puis ça ne marche que quand je panique. Je ne sais pas trop comment… L’instinct de survie peut-être ?
Recroquevillé un bras coincé sous la jambe du copy ninja, Hijo sentit descendre sur lui les yeux du jounin. Dans le noir absolu, il put voir briller, unique touche de couleur, un œil brûlant et écarlate à l’expression infiniment féroce.
Après mure réflexion, son instinct de survie revint à la rescousse à la vitesse d’un boomerang.
- Euh… je vais faire un effort, d’accord ?



* * * * * * * * * * * *


En espérant que vous avez aprécié!
Dernière modification par Arakasi le dim. 23 avr. 2006, 14:48, modifié 7 fois.
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Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

décidément, je suis un peu plus bluffée à chaque fois :lol:

le passage sur Teshiro et Sasuke est poignant de réalisme et de cruauté. Humiliation, douleur, désespoir, c'est franchement super bien foutu. Je crois que la palme revient à Teshiro sur ce coup. Le moment où il demande à Ohira s'il peut partir, vraiment ça m'a prise aux tripes ! Chapeau.

Pendant un bon moment, me suis dit "elle va faire un passage sur Kakashi quand même, elle va pas... ah quand même" ^^
Le coup de Hijo qui ne peut plus "le refaire" ahahaha, c'était trop marrant. Une des dernières phrases était bien drôle "son instinct de survie revenant à la vitesse d'un boomerang" :lol: trop fort !

Tu es un chef ;-) go on !
Kydash
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Message par Kydash »

j'ai rattrapé mon retard dans ta fic et je n'ai pas trouvé de quoi te repprocher quoi que ce soit -pour une fois lol-.

Quoi dire a part continue.

(quoi c'est un commentaire court par rapport à d'habitude ? lol)
lebibou
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Message par lebibou »

Sang et cendre… 
Au risque de te surprendre, plus tu avances dans ta fic, moins je trouve que ton Ohira ressemble à mon…
Ohira est un salopart de première envergure doublé d'un sadique qui adore humilier les autres. C'est un personnage destable.
Il est de ces personnages que l'on aime détester et que l'on deteste aimer.
Il a un putain de charisme mais j'ai du mal à l'apprécier.
En même temps, avec ce que tu lui fais faire, ça se comprend.

Le pauvre Sasuke qui se fait malmener sur tous les plans et qui semblent être peu à peu détruit sur tous les plans. Ce qui marrant à voir, c'est que les paroles de Naruto ont un impact nettement plus fort sur lui que celle de son frère. C'est bien rendu je trouve.
Mention spécial pour Teshiro qui ne peut pas quitter son maître. On ne sait pas pourquoi mais on voit bien que Ohira est… (insérer le texte ici)

J'avoue que je ne sais pas ce que serait tes chapitres sans notre ami Hijo. A lui tout seul, il apporte la bouffé d'air frais nécessaire en de si grand fond.

Du bon Arakasi.
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Jainas
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Message par Jainas »

Du très bon oui,,,

Ce chapitre m'a complètement bleuffé...

Ohira, le passage avec Sasuke... J'ai adoré la manière dont il arrive à renverser Ohira un instant, même si après il se prend la raclée de sa vie... (merde, elle est pas vraiment morte quand même, Sakura... Si ? T'as finalement trouvé un bon moyen de te débarasser d'elle ???), et évidemment Teshiro qui devient de plus en plus intéressant...
Il aurait du être plus fort. Il avait cru être plus fort.
Respect.
- Mouais… Il faudra tôt ou tard compter avec lui, je crains qu’il n’ait un caractère un peu vindicatif.
vindicatif... Mff... On peut dire ça ^^


Et enfin le passage avec Kakashi est absolument sans prix, entre les commentaires de son Gai intérieur et Hijo... Hijo qui mine de rien a sauvé la situation d'une manière magistrale... (Bon, évidemment maintenant ils sont coincés à six pieds sous terre -dans le sens strict du terme-, mais je crois qu'on peut faire confiance à Kakashi pour lui donner la motivation nécessaire pour ressortir...)


Serais-ce se montrer trop insistante que de réclamer la suite à cors et à cris ? :grin:
(je suis même prète à supplier un petit peu si c'est vraiment nécessaire... :roll: )
Arakasi
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Message par Arakasi »

Merci chaleureusement à tous.
Cela me fait toujours beaucoup plaisir de voir un de mes chapitres bien acceuilli. C'est ne pas facile de juger ses propres écrits, donc tant que je n'ai pas votre verdict...
lebibou a écrit : Au risque de te surprendre, plus tu avances dans ta fic, moins je trouve que ton Ohira ressemble à mon…
Ohira est un salopart de première envergure doublé d'un sadique qui adore humilier les autres. C'est un personnage destable.
Il est de ces personnages que l'on aime détester et que l'on deteste aimer.
Il a un putain de charisme mais j'ai du mal à l'apprécier.
En même temps, avec ce que tu lui fais faire, ça se comprend.
A la réflexion, tu n'as pas tord. Ton... a un côté mélancolique, on éprouverait presque un peu de compassion pour cet étrange personnage. Il m'avait fait penser à Ohira dans la mesure où il a lui aussi un don pour mettre le doigt où cela fait mal.
En fait Ohira serait plutôt du genre à y mettre aussi le kunai et à faire tourner la lame deux ou trois fois par pure curiosité... :roll:
Ohira est détestable. A l'origine, le personnage n'était pas aussi malfaisant, pas aussi inhumain, mais il a évolué ainsi et est devenu monstrueux. Je ne regrette pas cette évolution, elle permet beaucoup de scénes intéressantes à écrire, notamment avec Teshiro et leur rapports un poil sado-mazo.
Pendant un bon moment, me suis dit "elle va faire un passage sur Kakashi quand même, elle va pas... ah quand même" ^^
Je l'aurais laissé sans tirer comme ça?
Tsss tsss tsss... Pas mon genre! :lol:
merde, elle est pas vraiment morte quand même, Sakura... Si ? T'as finalement trouvé un bon moyen de te débarasser d'elle ???),
Là est la question...
Je fais ce que je veux de Sakura, y compris la zigouiller, si l'envie m'en prend! :lol:
Enfin, je vous laisse la surprise pour la suite.
Dernière modification par Arakasi le dim. 23 avr. 2006, 09:42, modifié 1 fois.
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Tayuya
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Message par Tayuya »

ce qui est sûr, c'est que c'est pas moi qui t'en voudrai si tu la tues :lol:
Arakasi
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Message par Arakasi »

Nouveau chapitre où pleuvent les bons sentiments, la joie de vivre et les petits zoziaux dans le ciel.
L'auteur est incapable d'avoir un avis objectif sur ses chapitres mais elle a bien aimé écrire celui-là. Quant à savoir ce qu'il vaut...
Bonne lecture et ne soyez pas avare de commentaires quels qu'ils soient!


CH16 : Colère.




Une gifle lui cingla la joue la tirant violemment de l’inconscience.
Sakura gémit quand sa tête projetée sur le côté frappa une surface dure, elle essaya d’ouvrir les yeux, mais ne put rien distinguer, des larmes de douleur lui embrumant la vue. Quelque chose lui fouetta de nouveau le visage. Une douleur aiguée à l’œil droit la fit sursauter, elle tenta de reculer, de protéger son visage de ses bras repliés. Mais ses efforts se soldèrent par un lamentable échec : ses poignet ficelés dans son dos lui étaient inutiles et empêchaient toute tentative de fuite. Quelqu’un se mit à rire, un rire gras, vicieux, auquel ne tarda pas à se joindre une salve de ricanements.
- Hé Hukiro ! brailla une voix masculine, modère tes coups, pauvre abruti, tu vas abîmer la p’tite demoiselle ! C’serait bien dommage, r’gardez moi cette gueule de p’tit ange…
- Va t’faire foutre, tas de merde ! grogna en réponse le dénommé Hukiro.
- Si c’est avec la pitiote, moi je veux bien ! gloussa une troisième voix.
Des nouveaux éclats de rire saluèrent ce trait d’esprit.
Enthousiasmé par son succès, l’homme continua :
- D’un aut’côté, c’pas vraiment à sa trogne qu’on en a, hein les gars ?
Nouvelle crise d’hilarité générale.
Sakura battit des cils, tentant de chasser les larmes et considéra avec stupeur son nouvel entourage. Les rieurs devaient être au nombre d’une dizaine, tous vêtus d’habits sale et raccommodés à la diable, mal rasés, les cheveux et la barbe sales et poussiéreux. Tous puaient la crasse et la sueur en hommes pour qui les mots « eau », « savon » et « douche » relevaient de la mythologie. Tous ricanaient, s’esclaffaient et posaient des regards ouvertement appréciateurs sur les cuisses fines et sur la poitrine haletante de la jeune shinobi.
A moitié assommée par les coups et l’incompréhension, il lui fallut quelques secondes pour réaliser le sens de leur discussion. Son sang se gela dans ses veines et elle se recroquevilla, jambes ramassées contre la poitrine, rempart dérisoire contre les coups et les regards libidineux. Les deux hommes dressés devant elle continuaient bruyamment leur dispute :
- Pauvre connard ! Si t’crois être le seul à avoir envie de t’taper la môme, tu…
- Chacun son tour, ducon. J’finis de tirer mon coup, l’mecs rigolent un peu et si t’es un gentil merdeux, j’te laisserai faire un peu joujou…
- Tu tires pas ton coup ! Tu la cognes !
- Et alors ? Chacun ses goûts, rétorqua Hukiro adressant un sourire mauvais et édenté à la ronde.
- ‘nculé, tu… éructa son interlocuteur.
Un coup de poing foudroyant le projeta en arrière, cul par-dessus tête. Les autres se reculèrent prudemment, observant avec une certaine circonspection le vainqueur. La fille était jolie certes, mais méritait-elle un coup de kunai entre les omoplates pour le plaisir de la chevaucher en premier, c’était une tout autre question… La brute ricana et ramena le regard sur la chuunin pétrifiée, les yeux d’un marron glauque croisèrent le regard écarquillé de la jeune fille. Il grimaça un sourire.
- Réveillée, mignonne ? Tant mieux. Bien plus marrant comme ça.
Il gloussa et se tapota d’un geste amène le bas-ventre.
- T’fais pas de bile, assura-t-il. T’en mourras pas… Enfin, pas tout de suite… Y en a même qu’aime ça, à c’qui paraît ! Si faut t’as pt’être encore jamais eu l’occasion. Devrais nous remercier ! Pas vrai les gars, devrait nous remercier, la p’tite pute ?
Les autres acquiescèrent en cœur, l’air sincèrement navré que personne ne puisse reconnaître l’altruisme évident de ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Une voix un peu geignarde s’éleva pourtant dont Sakura ne put deviner le propriétaire :
- Hu… Hukiro ! Chuis… Chuis pas si sûr que c’soit une bonne idée…
- De quoi tu te mêles, spéce de tapette ? Pas les couilles de torcher une donzelle ?
- Mais… Mais… Mais il a dit de ne pas toucher à la fille ! Qu’elle lui était réservée ! Il va…
L’ombre d’un malaise tomba sur le groupe et quelques-uns jetèrent des regards vaguement inquiets aux alentours. Mais Hukiro ne se laissa pas démonter pour autant. L’homme cracha à terre, ou plus précisément sur le ventre de Sakura affalée contre un arbre.
- Rien à foutre, gronda-t-il. Pas peur de cet enfoiré. Aura qu’à attendre son tour comme tout le monde.
Des regards nerveux furent échangés, laissant entendre que ses compagnons commençaient à trouver le temps un peu long et qu’un désolidarisation massive était peut-être à envisager. Joignant le geste à la parole, le meneur s’agenouillait déjà devant la captive et étendait une main impatiente vers le bas de sa tunique. La panique submergea Sakura, elle se rejeta en arrière pour échapper au touché repoussant mais ne parvint qu’à heurter rudement du crâne le tronc. La douleur la ramena brutalement à la réalité, lui rendant l’usage de la parole comme celui de ses membres. Elle ne cria pas. N’appela pas à l’aide. Ne sanglota pas. Des gestes bien inutiles, puérils. Avec un hochet, elle releva d’un geste instinctif le genoux droit qui s’écrasa avec un claquement mou sur l’entrejambe d’Hukiro.
L’homme gargouilla, l’œil exorbité, recula d’un pas titubant, manqua de s’effondrer en arrière, retenu à temps par un de ses compagnons.
- Essaies encore de me toucher, salopard puant, et je t’arrache tes couilles de merde avec les dents avant de te les faire bouffer!
Les brigands fixèrent avec ahurissement, voire une pointe de respect, la jeune fille écarlate, écumante de rage. Folle de terreur et de colère, Sakura les foudroya du regard, tandis qu’une partie d’elle-même horrifiée balbutiait : « Je n’ai pas dit ça ?! Oh mon dieu, je ne parle pas comme ça ! Pas moi ! » De toute évidence, les leçons de Tsunade avaient porté leurs fruits et pas forcément ceux escomptés.
Mais son agresseur se relevait déjà en titubant, pourpre de colère et de douleur, tenta de parler et ne produisit qu’un sifflement enroué déclenchant quelques rires nerveux parmi les spectateurs. Les yeux vitreux se posèrent sur la chuunin emplis de haine : non comptant de lui broyer les testicules et de l’insulter, elle l’avait humilié devant ses camarades. Il ne le lui pardonnerait pas. Elle allait payer pour cela, oh oui ! Et chèrement...
- Sal… Sale… Sale petite PUTE ! finit-il par réussir à émettre. Kagan ! Tiens lui ses foutues jambes ! Vais t’apprendre moi…
Son ami arbora un air peu convaincu mais un rugissement le fit obtempérer. Sakura tenta de ruer tandis que l’homme essayait d’agripper ses chevilles, il lâcha une obscénité quand un pied l’atteignit à la bouche, brisant une dent déjà branlante. Il cracha la dent arrachée et la gifla à la volée. La tête sonnante comme une cloche, elle vit Hukiro s’agenouiller auprès de son compagnon. Une main se saisit de l’avant de sa tunique, un déchirement et le tissu se fendit dévoilant la peau blanche et les formes épanouies de la jeune femme.
Sakura hoqueta et l’insulte qui lui venait aux lèvres s’étrangla dans sa gorge. De nouveaux rires mauvais, moqueurs et stupides. Une main rugueuse se saisit d’un sein, le tordit brutalement, tandis que des doigts sales se glissaient sous ses vêtements griffant sa peau, descendant de plus en plus bas.
Les larmes lui montèrent aux yeux, elle se mordit les lèvres, refusant de les laisser jaillir. Ne pleure pas. Surtout ne pleure pas. Un ninja ne pleure jamais. Jamais. Ce n’est qu’un moment à passer ! Rien qu’un moment à passer ! Oh, ne pleure pas !
Et elle lutta contre les larmes amères, contre la terreur et l’humiliation. Lutta de son mieux, de toutes ses forces. J’espère juste que cela sera rapide… Mon Dieu, faites que cela soit rapide ! Mais ils auront leur tour. Ils l’ont dit, les uns après les autres ! Oh, je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas…
Que quelqu’un vienne ! S’il vous plait ! S’il vous plait…
Naruto ! Kakashi-sensei…

Mais les doigts avaient atteint leur destination et l’homme abaissait déjà son propre pantalon en ricanant. Naruto n’était visible nulle part et Kakashi… Kakashi…
Le souvenir des flammes lui revint en mémoire, les flammes dansantes et meurtrières. La village réduit en cendres. Le grondement du feu. Le fou rire d’Ohira. Le jounin souriant aux cheveux gris et aux yeux chaleureux.
« Ne t’inquiète pas, Sakura… »
- Ben, tu pleures, p’tite garce ? Regrettes d’jà d’pas avoir été plus gentille, hein ?
Les pleurs brouillaient sa vue mais elle put voir Hukiro se pencher sur elle, sentit son haleine échauffée contre son épaule.
Oh, Sasuke… SASUKE !




Une poigne de fer saisit la brute par la nuque et la tira en arrière, l’arrachant à sa victime.
Hukiro n’eut pas même l’occasion de pousser un cri. Un horrible bruit de déchirement, un râle aussitôt interrompu et une pluie écarlate s’abattit sur le sol. Le nommé Kagan gisait déjà sur le sol, la gorge tranchée, tripes répandues sur la terre. Le corps de son ami relâché dédaigneusement ne tarda pas à le rejoindre.
Sakura battit des paupières, le cœur rempli d’un espoir insensé, absurde :
- Sas…
Ohira haussa un sourcil moqueur.
- Navré, jeune fille : le prince charmant est actuellement occupé. Déçue ?
Sur ces mots, il se tourna vers les mercenaires horrifiés. Les hommes chancelèrent sous le regard acéré, l’un essaya bravement de prendre la parole, de donner une justification dans un vague balbutiement à peine audible.
- La ferme, le coupa Meiyamoto. Nous nous connaissons depuis assez peu de temps mais vous savez tous, n’est-ce-pas messieurs, que je suis quelqu’un d’affable, de tolérant et de patient ?
Les brigands hochèrent énergiquement la tête, blanc comme linge. Ohira parut satisfait.
- Et vous êtes bien conscients que seules cette patience, cette tolérance et cette affabilité expliquent que vous ne partagiez pas le sort de vos deux malheureux compagnons ?
Hochements de têtes. Quelques faces virèrent au verdâtre.
- Bien, sourit-il. Je me sens d’humeur généreuse. Assez pour vous prévenir que j’émasculerai à mains nues le prochain imbécile qui tentera de violer cette fille. Des questions ? Non ? Parfait. Faites votre travail et foutez-moi le camp.
Trop heureux de conserver leur bras, jambes et autres possessions intimes en bonne état, les hommes s’empressèrent de déguerpir. Avec un rire de gorge, Ohira les regarda filer ventre à terre, puis abaissa les yeux sur la jeune femme.
- Une belle bande d’abrutis, commenta-il. Mais on ne peut pas toujours se montrer difficile, hein ? On prend ce que l’on trouve. Plus de peur que de mal ?
Elle ne lui offrit aucune réponse, consciente qu’il n’en attendait pas vraiment. Il badinait, se moquait ouvertement d’elle, et des insultes ou une tentative de révolte n’auraient fait qu’accroître son amusement. Sans prévenir, l’homme s’accroupit auprès d’elle et lui saisit le menton d’un geste ferme mais dépourvu de brutalité, la forçant à relever le visage vers lui. Sakura lui décocha son regard le plus sanglant. Il lui sourit, fit glisser son index le long de la joue humide.
- Vous avez pleuré, jeune fille ? murmura-t-il. Vous ne devriez pas, les larmes déparient votre visage. Les belles jeunes femmes ne devraient pas en verser. Vous ont-ils fait mal ? Ou est-ce pour une autre raison…
Il effleura du doigt la courbe de la mâchoire et le cheveux roses empoissés de boue, jouit du frémissement de dégoût et de peur qui la traversa.
Silence. Les yeux émeraudes flamboyèrent.
- Bah… Je doute que vous pleuriez ces deux canailles. Votre sensei peut-être et son ahuri de coéquipier ? Un satané gâchis, je dois l’avouer : un homme si brillant, si intéressant… Quel dommage... Si cela peut vous être d’un quelconque réconfort, sachez que sa mort me navre presque autant que vous.
- Vous êtes bien pire qu’eux, souffla Sakura.
- Tout à fait exact, acquiesca-t-il. De véritables petits agneaux. Déserteurs affamés et mercenaires avides, mais des agneaux.
- Pourquoi ne pas m’avoir tué ? demanda-t-elle. Que puis-je vous apporter ?
Sa voix sonna trop aigue à ses propres oreilles, ne pas détourner le regard de celui de Meiyamoto s’avéra bien plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Sa question alluma une lueur hilare au fond des prunelles grises.
- Vous n’imaginez tout de même pas sincèrement que je vais vous répondre ? Vous respirez toujours car vous m’êtes plus utile vive que morte. Pour l’instant. Et si vous vous conduisez comme une douce et conciliante enfant, vous avez une chance de le rester encore un certain temps.
- Et si je ne le fais pas ?
Sans prendre la peine de répondre, Leur ancien client fit glisser sa main encore encroûtée de sang séché du visage de la shinobi, jusqu’à en caresser nonchalamment les seins à moitié dénudés. Sakura se tendit, envisagea de mordre si l’autre essayait d’approfondir l’expérience. Mais le toucher ne dura qu’un instant et Meiyamoto Ohira se laissa retomber sur ses talons.
- Inutile de trembler pour cela, petite. Triste à dire mais ce genre de choses ne m’excite pas. Et vous ne tenez pas à savoir ce qui m’excite, vous pouvez m’en croire… En revanche… Je ne doute pas que mes charmants compagnons de voyage ne vous trouvent à leur goût. Mais vous serez sage, n’est ce pas ?
C’est cela, comptez-y…
- Qui sont ces hommes ? préféra-t-elle demander. Pourquoi vous suivent-ils ? Ceux qui se trouvaient dans Hashika… Vos hommes… Vous les avez tous…
Ohira haussa les épaules :
- Brigands et mercenaires. Pour la plupart des incompétents. Pourquoi me serais-je soucié d’eux ? Des gibiers de potence ne demandant qu’à suivre celui qui leur propose fortune et gloire et qui accessoirement leur a flanqué la plus grosse trouille de leur misérable vie.
- Quel genre de monstre… ? murmura Sakura vacillant entre l’horreur et une certaine fascination.
L’autre s’esclaffa doucement, se relevant et balayant du regard les arbres entre lesquels d’autre hommes aussi patibulaires que les premiers commençaient à émerger.
Une dizaine transportait deux solides cages de fer rouillé. Les espaces entre les barreaux colossaux avaient été comblés par d’épaisses plaques métallique. Des sceaux formés d’entrelacs complexes aux formes sinueuse tracés à l’encre brune, si d’encre il s’agissait bien, sur du parchemin garantissaient leur solidité. La chuunin n’avait jamais eu l’occasion d’en voir de ce genre.
Les mercenaires titubaient sous le poids de leur fardeau. L’un à la barbe ébouriffée trébucha sur une pierre basse, faillit s’effondrer entraînant avec lui tout l’édifice vacillant, se rétablit de justesse avec un blasphème. Quelque chose heurta le paroi de la cage avec un choc sourd. Un bruit étrange s’éleva de la prison opaque, un grondement bas, vibrant, lourd de menaces qui suscita les regard atterrés des porteurs. Nul doute qu’ils auraient planté là leur fardeau et décampé au plus vite sans la présence de leur employeur.
Aucun bruit ne s’élevait de la seconde caisse, mais ses gardiens n’en semblaient pas particulièrement rassurés pour autant.
- Quel genre de monstre ? consentit à répondre Ohira. Une question intéressante à laquelle je n’ai malheureusement pas le loisir de répondre pour l’instant. Plus tard peut-être… Je crains bien qu’il ne soit temps de partir d’ici. Les renforts de votre cher village ne sauraient tarder et nous avons encore un bout de chemin à faire.
Il se détournait quand elle le rappela :
- Non ! Attendez…
- Mmmh ?
- Et… Et Naruto ? Qu’avez-vous fait de Naruto ?!
L’homme aux longs cheveux noirs se fendit d’un large sourire, et leva un bras pointant un pouce désinvolte au dessus de son épaule.
Quelque chose bougeait dans les profondeurs de la cage d’acier. Quelque chose grondait. Griffait les parois, tentant vainement de les déchirer.
Et brusquement jaillit un hurlement. Un rugissement discordant, d’une sauvagerie inhumaine, vrillant les oreilles de tous les auditeurs, déchirant le vent glacé. Cri de fureur, de rage et d’angoisse qui s’éleva se muant en un long hululement aigu et perçant qui dura, dura, dura…



* * * * * * * * * * * * * * *



Ils l’avaient enfermé.
Ils s’étaient saisis de lui et l’avaient enfermé.
Enfermé.
Dans cette prison de métal exigu. Comme si une simple boite de fer pouvait le retenir ! Comme si l’on pouvait l’enfermer, l’emprisonner, lui ! Comment avaient-ils pu oser ? Comment avaient-ils… ? Mais les parois ne cédaient pas sous ses coups, le fer lui résistait. Impossible. Impossible de déchirer l’acier glacé, impossible de se frayer un chemin vers la liberté, vers la lumière.
Il faisait noir. Entièrement noir.
Il ne voulait pas rester dans le noir, il voulait courir dans la lumière caressante du soleil, sentir le vent sur son visage, entendre les bruissements et les craquements des arbres couverts de copeaux de glaces, le froid de la neige sous ses pattes.
Il voulait sortir.
Nul n’avait le droit. Nul ne pouvait.
L’obscurité le paniquait, le rendait fou de terreur. Terreur insensée du fauve emprisonné, de la bête prise au piége. Les parois obscures se refermaient sur lui, lui broyaient les muscles, lui broyaient les os, lui broyaient l’esprit. On voulait le tuer. On voulait le réduire en charpie sanglante. L’abattre. Abattre la bête. Abattre le démon.


Pas un démon…


Il ne voulait pas mourir. Ils avaient décidé de se débarrasser de lui, il avait toujours su qu’ils finiraient par tenter de le faire. Toujours su que viendrait un jour ce moment, celui de la cage. Faut l’emprisonner… Trop dangereux… Finira par faire du mal à quelqu’un… Faut le tuer… Ouais, serait plus sûr de le tuer… Mais il ne les laisserait pas faire. Les tuer. Les tuer tous avant qu’ils ne le tuent lui.


Suis pas un démon…


Mais il avait beau lacérer les parois, gratter, griffer, mordre, rien n’y faisait. Enfermé. Prisonnier, voilà ce qu’il était. Et il s’arrachait les ongles et le sang coulait des blessures sitôt cicatrisées. Et le chakra rouge dansait, se jetait de tous côtés tentant d’ébranler la muraille inflexible. Et les griffes de feu écarlates ricochaient sans parvenir à trancher. Ses muscles se tendaient, ses habits se déchiraient sous la rage et la pression de l’énergie démoniaque qui se déchaînait dans un espace si réduit.
Il voulait sortir.
Il devait sortir.
Cela où perdre l’esprit.


Je ne suis pas un démon…


Il rejeta la tête en arrière et hurla.



* * * * * * * * * * * * * * * *



Hashika n’était plus que cendres et pierres noircies.
Où que se posa le regard régnait un paysage de dévastation : arbres carbonisés, maisons brûlées jusqu’au frondaisons, formes noirâtres, tordues par une agonie aussi brève que violente qui avaient du avoir l’apparence de corps humains… A court de mots et momentanément de pensées, Hijo considérait avec stupeur les maigres ruines du village.
Rien n’avait survécu à l’incendie, pas même l’étrange autel où dansaient les flammes de chakra noires. Des fissures béantes fendaient la roche mise à nue et ses pieds baignaient dans une boue épaisse, presque brûlante, mélange de cendre, de terre, de neige fondue et d’autres substances dont il ne tenait absolument pas à savoir l’origine.
La gorge sèche, les jambes flageolantes, un tremblement violent l’agita, semblable à celui du somnambule découvrant au petit matin qu’il a passé la nuit à arpenter de long en large le bord d’un abîme. Être passé si prés, si terriblement prés du gouffre… le ciel se mit à tournoyer au dessus de sa tête et il envisagea un instant de tourner de l’œil. Un grognement à ses côtés l’en dissuada.
Le copy ninja se releva en chancelant un peu et considéra en silence la scène dévastée.
Hijo lui jeta un regard et réussit de justesse à ravaler un rire nerveux.
Les cheveux gris hérissés à un point défiant l’imagination, encroûtés de terre à moitié séchée, couvert de sang et marron de la tête aux pieds suite à un séjour assez prolongé dans la boue, le pas mal assuré, le jounin frôlait le burlesque. Si l’on exceptait les yeux dépareillés injectés de sang. Quelque chose dans leur regard convainquit le ninja que se mettre à ricaner maintenant serait la plus grande erreur et probablement la dernière de sa vie.
Bien qu’à y réfléchir, la plus grande erreur de ma vie doit remonter au jour où j’ai fait la connerie de m’inscrire à l’Académie des ninjas de Konoha… Si seulement j’avais su… C’était plutôt cool de cultiver des choux après réflexion… C’est bien un choux… Ca ne tente pas de vous égorger. Ni de vous étriper. Ni de vous arracher les bras. Ni de vous carboniser d’ailleurs.
Kakashi n’émettait pas un son et Hijo, que le silence avait toujours mis épouvantablement mal-à-l’aise, se racla la gorge. Pas de réaction.
- Ah… J’imagine qu’on l’a échappé belle, hein ?
- …
- Pas eu de chance les anbus. Et les autres mecs aussi… Sale mort… Euh… Oui ?
- …
- Béh.. Crever comme ça, je veux dire, continua-t-il au désespoir. Affreux, vous… Euh… Vous pensez pas ?
- …
- Hum… On… On fait quoi maintenant ?
- Je ne sais pas.
La voix du jounin sonna creuse, hésitante, il tourna enfin les yeux vers son subordonnée. Ce qu’il y vit fit courir un frisson dans les veines du chuunin. L’homme qui lui faisait face ne ressemblait pas à un génie redouté pour ses prouesses meurtrières dans tous les villages cachés du pays, pas plus qu’à un des plus puissants jounins du village de Konoha : l’œil vide, indécis, le geste vacillant, l’air hébété et déboussolé, le terrible ninja au sharingan semblait soudain incroyablement vulnérable. Incroyablement humain.
Et l’idée effleura Hijo, s’infiltra au milieu de ses convictions que peut-être… peut-être les génies et les ninjas d’élites étaient-ils faits des mêmes chairs et sang que les pauvres types comme lui. Peut-être qu’un génie aussi pouvait hésiter, commettre des erreurs ou se ronger les sangs dans la crainte d’en commettre, trembler à l’approche de la mort.
Peut-être qu’un génie n’était au fond qu’un homme comme les autres.
Juste un peu plus allumé et imprévisible.
Mais cela ne dura qu’un instant.
Kakashi Hatake prit une brève inspiration et se redressa vaille que vaille. Le regard chancelant s’assura et s’assombrit. Les mains tâtonnantes reprirent leur gestes vifs et fermes. Il ne fallut que quelques secondes au visage encore marqué par le choc pour revêtir à nouveau le masque impassible du ninja professionnel, de l’anbu qu’il avait été. Mais pas tout à fait. Pas tout à fait. Sous le masque neutre et d’apparence calme et maître de soi, le jounin bouillait de rage.
Et Hijo ne s’en sentit absolument pas rassuré.
De son passage à l’académie il avait tout de même réussi à retenir quelques règles vitales, entre autres : ne jamais, jamais et aucun cas se laisser submerger par la haine et le désir de meurtre. Un homme sous l’emprise de la colère a déjà perdu les trois-quarts de ses moyens. Un ninja aveuglé par la fureur est déjà aux trois-quarts un cadavre en sursis. Le copy ninja parvenait à garder un fragile contrôle sur ses actions, mais nul ne pouvait prévoir combien de temps il durerait encore.
Sans un mot, Kakashi se détourna et avant que son subordonné ait osé hasarder une timide opinion sur l’état mental de son chef d’équipe, celui-ci se précipitait déjà vers la forêt.


* * * * * * * * * * * * * * *


La neige avait avidement bu le sang versé, prenant un aspect rosâtre et cristallisé assez agréable à l’œil. On ne pouvait en dire autant des cadavres. Agenouillé, Kakashi fit doucement rouler sur le dos le corps de l’ancien capitaine de la sixième unité et grimaça. L’anbu avait été une satané tête de mule mais personne n’aurait du mériter une telle mort : peut-être qu’à la réflexion le sort des ninjas massacrés dans les rues du village avait-il été le plus enviable.
Masque arraché et traits décomposés par la peur, l’officier paraissait extrêmement jeune. Presque un adolescent. Lui-même n’avait guère été plus qu’un gamin quand il s’était engagé au sein des anbus, il y avait si peu de temps de cela, du moins lui semblait-il.
Tu paieras pour cela aussi, Ohira…
Oh, si j’y peux quoi que ce soit, je jure que tu finiras par payer pour cela comme pour tout le reste. Si j’y peux quoi que ce soit…

A la vue des cadavres réduits en pièces, il avait senti distinctement son cœur bondir de sa poitrine et se loger quelque part dans sa gorge, bloquant sa respiration. Saisi d’une brusque frénésie, il avait dévoré les lieux du combat des yeux à la recherche d’un nouveau corps dépecé. De quelques mèches de cheveux roses. D’une crinière blonde indisciplinée. Avait retourné sans précaution les cadavres. La peur au ventre. Mais n’avait rien trouvé à son grand soulagement. Ohira ne se serait pas embarrassé de cadavres ; si ses élèves ne gisaient pas ici, ils ne pouvaient qu’être encore vivants.
Quand Hijo essoufflé avait déboulé à ses côtés, il avait réussi à reprendre un minimum de sang-froid.
Retenant un soupir navré, Kakashi étendit la main et ferma les yeux blancs et révulsés, donnant un semblant de repos au visage de l’officier, puis se releva ignorant de son mieux le gémissement de protestation de sa hanche malmenée.
- Meiyamoto Ohira les a amené, commenta-il avec calme.
Une précision bien inutile mais qui lui avait permis de vérifier le contrôle qu’il gardait sur sa propre voix. Pas mal du tout en somme. Même si Hijo ne semblait pas tout à fait convaincu.
- Qu’est ce que… ?
- Tsunade a du envoyer des renforts du village, voire faire appel aux unités anbus. Ils ne vont pas tarder à arriver mais ils ne peuvent savoir que nous nous trouvons à Hashika. Tu vas aller à leur rencontre et les mener ici. Je ne peux affronter Ohira seul, il me faut de l’aide.
L’œil de chuunin s’arrondit :
- Mais vous… Vous ne comptez tout de même pas… ? bredouilla-t-il.
Le regard froid du jounin le cloua sur place :
- Je pars à sa poursuite. Seul. La piste est encore fraîche, j’ai une chance de parvenir à les rejoindre. Si j’attend encore suivre leurs traces deviendra impossible.
- Mais…
- Il n’y a pas de temps à perdre, tu as entendu ?! cracha Kakashi. C’est un ordre. Je me charge du reste, compris ?
Le shinobi fit le gros dos et prit un air de chien battu. De façon surprenante l’ombre d’un remord effleura Kakashi devant son apparence assez pitoyable et franchement inquiète. Il finit par murmurer un peu à contrecœur :
- Oh… Et beau travail.
- Hein ?
- Pour Hashika, tu t’en ais bien tiré.
La mâchoire d’Hijo béa et il fixa son supérieur d’un œil hébété, le temps d’assimiler le choc psychologique causé par le compliment, incapable de s’arracher un son ne serait-ce que pour remercier. Un froncement de sourcils agacé le ramena à la réalité et il tourna les talons s’éloignant comme à regret dans l’ombre des bois, marmonnant tout seul dans sa barbe. L’oreille aiguisée par trente ans de bons et loyaux services du copy ninja parvint à saisir les mots « choux » et « tous givrés », ce qui le perturba un peu.




Le son des pas du shinobi s’éteignit rapidement, happé par le silence écrasant de l’hiver, le laissant seul parmi les cadavres. Pas vraiment un problème, les morts avaient cessé de l’inquiéter depuis bien des années. Du moins physiquement. Les fantômes persistaient eux, il ne le savait que trop bien. Les fantômes ne pouvaient pas vous enfoncer un kunai entre les côtes, pas plus qu’il ne pouvaient se glisser dans votre dos pour vous trancher la gorge… Mais ils pouvaient s’accrocher à vos épaules, se coller contre vous au plus noir de la nuit, leur contact glacé rendant tout sommeil impossible, susurrer à vos oreilles toute leur haine et leur souffrance…
Les fantômes ne vous quittaient jamais complètement, ils entraient en vous, s’y mêlaient si intimement qu’ils en devenaient presque une partie.
Mais ce n’était pas des morts dont il devait se soucier à présent. Les morts pourraient attendre un peu, ne leur consacrait-il pas déjà tout le reste de sa vie ?
Kakashi scruta les environs, le sharingan s’arrêtant sur chaque petit détail significatif d’une fuite : branches brisées, empreintes encore bien visibles dans la neige. Ils étaient bien plus nombreux que prévu, trente à trente-cinq environ mais une appréciation plus détaillée était difficile. Une piste claire, facile à suivre s’il s’y attelait dés maintenant.
Et quand tu les auras rejoint, que feras-tu… ?
Il chassa la question irritante d’un haussement d’épaules. Pas temps de songer à cela, il serait toujours possible d’improviser. Il l’espérait. Kakashi hésita un instant à convoquer un chien ninja mais il ne pouvait se permettre de gaspiller du chakra, ses talents de pisteurs devraient suffire.
Une douleur brûlante lui déchira l’œil gauche, il jura à voix basse, portant vivement la main au sharingan dilaté. Se raidit quelques secondes la main crispée sur son visage, mâchoires serrées contre la souffrance. La brûlure s’évanouit aussi vite qu’elle était venue, ne lui laissant qu’un vague mal de crâne et une vision un peu floue.
Un pressentiment. Aussi brusque et violent qu’un coup de canon.
Le sentiment d’un regard posé sur lui.
Un mouvement vif dans son dos.
Sifflement d’une lame.
Kakashi se jeta à plat ventre, roula sur le sol, étouffant un cri de douleur quand son épaule blessée frappa une pierre, sa jambe droite repliée rencontra celle de son agresseur encore en position instable, le projetant à terre. Celui-ci se releva d’un bond, au moment où le jounin se redressait sur un genoux hors de portée.
Les arbres merde ! Les putains d’arbres ! Toujours vérifier ses abords immédiats et toujours prendre garde aux attaques venues du haut… Gai se bidonnerait à s’en péter la cage thoracique…
Nullement décontenancé par son premier échec, l’autre se remit calmement en garde, les deux sabres soigneusement entretenus entrecroisés devant sa poitrine. Les yeux bleus pâles posèrent un regard morne sur le jounin.
- Vous auriez du vous laisser tuer, dit-il. Cela nous aurait simplifié la tâche à vous comme à moi.
Le yeux du ninja croisèrent ceux vagues de l’inconnu.
- Chien d’Ohira, hein ? gronda Kakashi.
Le spectre d’un sourire désabusé passa sur les lèvres de son vis-à-vis :
- On ne saurait mieux dire, murmura-t-il.
- Et vous êtes … ?
- Teshiro Nihame. Kakashi Hatake, n’est-ce-pas ? Il ne pensait pas que vous vous en tiriez. Surprenant, j’imagine… J’était censé retenir le plus longtemps possible vos renforts, mais puisque vous voilà… Il semble que mon rôle consiste également à vous tuer.
- Ohira et mes élèves, où sont-ils ?
Un imperceptible cillement, un vacillement dans le regard pâle.
- Vous ne pouvez plus rien faire pour eux, finit-il par répondre.
Kakashi se tendit en avant, les mains descendant instinctivement au niveau de ses hanches. Le sharingan rougeoya dans son orbite, tournoyant et se dilatant, brûlant et concentré. Ignorant la fatigue, ignorant ses membres engourdis et maltraités, il se prépara à l’attaque. Se prépara à lutter pour sa vie. Se prépara à tuer.
La colère trop longtemps contenue déferla en lui, accompagnée d’une envie de meurtre comme il ne se rappelait pas en avoir connu depuis l’époque où, encore enfant, le cœur et l’âme déchirés il luttait contre la douleur par le biais du sang et de l’acier. Il avait besoin de se battre. Besoin de faire couler le sang. Besoin de risquer sa vie. Et d’arracher celle d’autrui.
Les yeux bleu de Nihame virèrent au rouge, très semblables à ceux d’Ohira : même folie, même bestialité, avec quelque chose en moins pourtant ou en plus.
Un frisson remonta la colonne vertébrale du jounin. Frisson de peur. Frisson de haine. Frisson d’excitation. Le lent sourire qui se dessina sous le masque de tissu n’avait rien d’aimable ni de chaleureux.


Nihame bondit en avant et les sabres étincelants entrèrent dans la danse.


* * * * * * * * * * * * * *


Sakura n'est pas morte: pas trop décue Tayuya? :lol:
Je suis trop gentille...

Bon maintenant je casse la croute et je viens commenter ton nouveau chapitre ^ ^
Dernière modification par Arakasi le sam. 29 avr. 2006, 15:50, modifié 1 fois.
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Tayuya
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Message par Tayuya »

SI ! je suis trop déçue :lol: dingue ça, faut toujours qu'elle s'en sorte, c chiant à la fin ^^ nan je plaisante, d'ailleurs le passage du "presque" viol était... glurg, quoi. L'hésitation entre la tereur et la rage d'en être réduite à ça... c probablement ce qu'on éprouve.

Le passage sur Naruto était magnifique, tu rends très bien la sensation d'enfermement, la rage et l'impuissance. le regain d'humanité de Naruto peu à peu.

Quant à Kakashi et Hijo, il a pas intéret à rigoler le minable pasque sinon... :lol: j'ai bcp aimé le fait qu'Hijo prenne conscience que les héros ben... c quand même des hommes normaux à la base.
Et pour le combat... bah, jme permets une prévision : ils vont arrêter de se bastonner quand ils se rendront compte qu'ils ont le même objectif : zigouiller Ohira (première fois que j'étais soulagée de le voir arriver celui là XD)
Jainas
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Message par Jainas »

no comment.

Superbe chapitre.
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