Konoha Gaiden

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Kanji
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Message par Kanji »

C'est très facile de reconnaître un prénom fénimin en japonais : s'il se termine par -ko, c'est un prénom féminin. C'est sûr à 100%. Bien sûr, il existe des prénoms féminins qui ne se terminent pas par -ko, on en trouve des tonnes rien que dans Naruto. Mais à part ce critère, je n'ai aucune indication à vous donner : personnellement je me sers de mon intention naturellement exceptionnelle (modestie ? je ne vois pas de quoi vous voulez parler...) concernant les langues que j'ai pratiquées et avec lesquelles j'ai des contact fréquents : je reconnais au feeling le genre des prénoms. Spontanément, Yukito est pour moi un prénom masculin, et pas féminin. Mais je ne suis pas infaillible.
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tiranor
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Message par tiranor »

pourtant dans le manga, yugito est une femme :)
Kanji
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Message par Kanji »

Ah ? Je ne me rappelle pas d'un personnage de naruto appelé Yukito, ou Yugito...enfin comme je l'ai dit, on peut très bien employer ce prénom pour une femme aussi.
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Quiyes
Chunnin
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Message par Quiyes »

Yugito c'est le nom de la jinchuriki nibi il me semble,.. ou alors c'est yugido peut-être... :humm:

Sinon bon chapitre vraiment, ça fait plaisir de voir que tout se met en place petit à petit.
Toutes les scènes décrites font progresser l'histoire de manière cohérente, et je ne sais pas trop quoi dire de plus...

La confrontation sasuke/naruto et sakura est bien évidemment très intéressante, c'est bien de voir naruto réfléchir un petit peu pour une fois, et aussi de voir sakura en mettre une à sasuke, il y a juste le "stupeur sans borne" qui fait un peu trop je trouve, mais c'est qu'un détail, et aussi je ne vois pas trop à quoi pense sakura quand elle dit à sasuke "ce n’est pas ta tête que je viserai".. qu'y a t'il de pire qu'un coup à la tête?...ah, si peut-être... mais ce serait très méchant... :lol:

Au niveau de l'orthographe, il y a quelques fautes mais ça va quand même, il y en a juste une qui est assez récurrente et qui me fait grincer un peu des dents à chaque fois (j'exagère hein..), c'est la terminaison des verbes conjugués à la première personne du singulier du futur simple, ils doivent se terminer par "-ai" comme dans "je partirai" et non par "-ais", car sinon, c'est le conditionnel!


On attend toujours la suite avec impatience... Et on a plein de questions!
Qu'a vécu naruto dans le tsukuyomi? Perte de ses amis? Perte de contrôle de kyubi destructrice et meurtrière? (ce qui pourrait d'ailleurs l'amener à tenter de régler le problème du contrôle) Kakashi va t'il aller faire un petit sermon à sasuke? Va t'il lui montrer son mangekyou et ainsi lui prouver que la voix de la haine ne fonctionne pas si bien que ça? Tsunade a t'elle demandé à sasuke pourquoi et comment nanigi s'est retrouvée dans sa chambre d'hôpital alors qu'il était inconscient? Le conseil va-til mourrir d'apoplexie (cas inespéré pour tsunade :lol: )? Mais surtout quel va être le statut de sasuke? Réaction des autres genins (chunins maintenant) de konoha? De Gai? Quel plan machiavélique danzou a-t'il mis au point exactement? Qui est takeho et surtout son maître à la fin du chapitre 5? Je pourrais continuer comme ça un moment, mais je crois ça suffit.
Bonne continuation.
Kydash
Chunnin
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Message par Kydash »

Vu que le topic commence à trainer en longueur (et afin que la direction ne nous engueule pas non plus), je te fais ce petit cadeau pour noel à coller dans ton premier poste.
enlève juste l'astérisque au collé et ca passera comme une lettre à la poste ;).

Sinon j'ai rattrapé mon retard jusqu'au chapitre 5. une review plus tard ^^.
Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

Avec beaucoup de retard, je poste une review. Faut dire, j'ai très peu de temps pour lire les fics cette année et ça ne risque pas d'aller en s'améliorant...

Je l'ai lu en deux temps donc me souviens plus trop du début (me tappe pas :oops: ) mais le reste était comme toujours très bien ^^ l'évolution des personnages est magnifiquement menée, toute en subtilité et intelligence. J'aimerais pouvoir en dire autant...

Le passage avec Itachi et Kisame est un peu flou dans ma tête mais je garde le souvenir de quelque chose d'assez drôle dans le genre humour glacé lol J'aime beaucoup quand Kisame parle de Hidan et Kakuzu, ils sont vraiment marrants ces deux là.

Pour Saï, je suis contente de voir qu'il reste euh... fin, difficile à dire en fait. Toujours complètement sous les ordres de Danzou avec cette neutralité et ce "vide psychologique" si je puis me permettre et pas en train de glisser vers un énième converti de Naruto comme il semble dans le manga. C'est intéressant de comparer sa vision des choses avec l'oeil du peintre. c'est exactement ça. Il est détaché à faire peur ce type.

Quant au passage Sasuke/Naruto/Sakura j'ai été partagée entre l'admiration parce que c'est parfaitement crédible et l'exaspération mais là il s'agit d'un sentiment tout à fait subjectif : j'aurais aimé que Sasuke joue le "méchant" jusqu'au bout, qu'il ne revienne vraiment pas et que les deux autres le comprennent. cet acharnement m'agace c'est terrible ^^
Mais c'est sans doute bien mieux comme ça. Tout en nuances de gris.

En bref, je garde le souvenir d'un chapitre "lisse" presque parfait si on excepte les fautes d'orthographe bien indignes de toi ma chère Jainas ^^ c'est même frustrant parfois.

Quand va-t-on revoir Gaï et Musashi ? :-)
Jainas
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Message par Jainas »

Musashi est a Arakasi :D

Mais ou est Kakashi, Gai n'est jamais très loin, donc pas d'inquiétudes :)
Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

Autant pour moi :lol: faut dire, vos fics sont toutes les deux d'un tel niveau que parfois, ça s'embrouille dans ma petite tête ^^
Jainas
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Message par Jainas »

j'avoue aussi que parfois nos style et nos characterisations se ressemblent... :D Je me souviens du passage ou Oro découvre que Sasuke est partie, on avait écrit quasiment le même a deux semaines d'intervale... :roll:


Pour les fautes... j'ai pris le taureau par les cornes ! J'ai fini par me l'acheter, ce fichu Bescherel... ^^
Jainas
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Message par Jainas »

Et z'hop.


Chapitre 9 : Asiles de Mort


La porte du secteur Haute Sécurité s’ouvrit devant elle, et Sakura s’immobilisa un instant, éblouie par la lumière claire et froide qui emplissait le hall de l’hôpital, léchait le carrelage gris. Elle ne tourna pas les yeux vers les fenêtres qui laissaient pénétrer le flot étincelant, sachant que la blancheur de la neige à l’extérieur ne ferait que lui brûler les yeux pour l’instant. Il n’y avait pas de fenêtres en HS. Juste l’éclairage jaunâtre et toujours constant des ampoules, la lueur électrique qui vous rongeait les nerfs au bout d’un trop long moment.

Elle força ses yeux à se détacher du reflet du soleil pâle dans une des vitres, à ne pas rester simplement là à se nourrir de cette lumière solaire aussi faible soit-elle.
Le second anbu de garde s’immobilisa derrière elle, et Sakura franchit seule la porte du secteur Haute Sécurité avant d’adresser un signe de main aimable au jounin de garde à l’entrée. Raidou lui rendit son salut d’un geste fatigué et l’observa du coin de l’œil tandis qu’elle émargeait la feuille de passage.
« Comment ça va Sakura ? »
« Bien, bien… » Elle s’apprêtait à continuer son chemin mais s’interrompit et fit volte face.
« Ho, Raidou-san, j’oubliais… Est-ce que Kakashi-sensei est passé s’il vous plait ? Il n’est pas encore venu… »
Le jounin passa machinalement deux doigts sur la cicatrice de brûlure qui barrait la partie gauche de son visage en partant du nez, et secoua la tête.
« Non, pas vu. Genma m’a dit qu’il l’a croisé à la Tour l’autre jour, mais c’est tout. » Il eut un regard en coin sur Sakura comme pour évaluer s’il pouvait aller jusqu’au bout de sa pensée, et décida sans doute que oui. « Si tu veux mon avis Sakura, laisse le encaisser seul pour un moment. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais je connais Kakashi, et s’il était vraiment dans l’état que m’a décrit Genma, ça ne sert à rien d’essayer de le pousser. Il va être insupportablement sarcastique, cynique et bourré pendant au moins une semaine avant d’être de nouveau fréquentable… »
Sakura acquiesça en silence et s’éloigna, un tout petit peu vexé qu’un jounin ai jugé nécessaire de lui dire comment se comporter face à son pervers d’ex-professeur. Intriguée aussi, par la notion quelque peu surréaliste d’un Hatake Kakashi totalement bourré. C’était une image mentale difficile à former.
Ok, peut-être que Raidou-san connaissait mieux Kakashi-sensei qu’elle, après tout ils étaient tous deux des jounins de haut niveau, et puisqu’ils avaient presque le même âge ils avaient probablement servi ensemble… Elle n’avait avec Kakashi que la relation d’un élève à son professeur, et à présent celle d’un subordonné à son capitaine, mais cela devait-il l’empêcher de s’inquiéter pour lui ?

Avec mauvaise humeur elle s’arrêta face au but de son excursion hors du secteur surveillé, à savoir la cuisine de l’hôpital. Le thé que délivrait la machine à café dans le secteur Haute Sécurité était non seulement imbuvable, mais aussi honteusement cher pour quelques gorgées de breuvage au goût de jus de chaussette servi dans un gobelet en plastique.
Tandis que l’une des cuisinières s’activait pour lui préparer un thermo de vrai thé –Naruto serait probablement content d’en avoir aussi, quand il sortirait de… enfin..-, elle s’assit avec reconnaissance sur l’un des bancs d’attente avec la choppe de thé que Fuhishui venait de lui servir. Le bout du banc était baigné dans une flaque de lumière, et elle se plaça de manière à ce que les rayons tombent sur son visage. Aussi faible le soleil d’hiver soit-il la chaleur de son baiser était d’un confort délicieux.
La céramique était agréablement chaude sous ses doigts et contre ses cuisses. Avec un soupire elle appuya la tête contre le mur, et ferma les yeux.
La vérité c’est qu’elle n’avait aucune raison d’être énervée contre Raidou-san, et qu’elle déchargeait sa frustration et son inquiétude sur la première cible venue. Elle était fatigué d’avoir attendu que Naruto et Sasuke s’éveillent, et d’avoir à s’inquiéter pour eux deux, pour Kakashi-sensei, et à cet instant précis elle était aussi prodigieusement irritée contre Sasuke, qui était parvenu en quelque mots à briser la carapace de calme laborieusement érigée qu’elle s’était promis de conserver en sa présence. Elle était irritée contre lui, et plus encore contre elle-même parce qu’elle l’avait laissé faire.

Elle encaissait le choc de la découverte aussi.
Elle avait su qu’ils s’étaient violement battus, et elle était restée au chevet de Naruto tandis qu’il se remettait des suites du combat à la Vallée de la Fin. Elle s’était elle-même interposée entre le Chidori et le Rasengan une fois. Elle avait su qu’il était plus mort que vif lorsque Kakashi-sensei l’avait ramené.
Mais il ne l’avait jamais dit.
Et que Sasuke ait vraiment essayé de le tuer, qu’il ait plongé le Chidori dans son corps… Il avait raison, n’importe qui de normal serait mort, et à l’époque il avait ignoré que Naruto ne l’était pas, normal. Il aurait le tuer.
Malgré ce qu’elle avait affirmé, elle n’était pas certaine de pouvoir vraiment lui pardonner. Pas tout de suite en tout cas, alors qu’elle n’avait pas totalement fini d’assimiler d’horreur du fait et tout ce qu’il impliquait.
Elle pourrait sans doute, plus tard. Si Naruto le pouvait alors elle aussi.
Mais à cet instant précis elle n’avait aucune idée de comment Naruto avait pu.
L’arracher des mains d’Orochimaru, le ramener avait été censé tout améliorer. Mais ce n’était pas le cas.

Avec un grondement intérieur elle crispa ses doigts autour de sa choppe et mordit l’intérieur de sa lèvre. Elle ne regrettait pas une seconde d’avoir frappé Sasuke, et pendant un moment elle avait accueilli avec satisfaction la flambée de rage vicieuse, la matérialisation de la tempête qui couvait en elle et dont la plupart du temps elle refusait même d’admettre l’existence. Et puis la minuscule étincelle de surprise dans les yeux noirs avant que ceux-ci de redeviennent froidement impassibles avait été hautement satisfaisante…
Elle avait eut la sensation que peut être pour la première fois il la voyait réellement.
Vraiment, il aurait dû être humainement impossible d’être enchaîné à un lit, et de donner pourtant l’impression de posséder ledit lit, la chambre dans lequel celui-ci se trouvait, et l’hôpital qui allait autour.
Fichu Sasuke.
Mais si la colère avait été un changement bienvenu, elle n’arrivait même pas à rester fâché contre lui, à attiser l’emportement pourtant plutôt légitime. Elle était trop consciente de… de la complexité, et de la douleur mise en jeu entre eux tous pour parvenir à le maudire sans arrière-pensée. Même ses paroles, cette révélation provocante, destinée à attiser sa colère… Elle ne pouvait ne serait-ce que commencer à essayer de deviner ce qui se passait dans la tête de Sasuke. Elle n’avait jamais su, et cela semblait à présent plus impossible que jamais... Et pourtant…
Cela dit, elle tiendrait sa promesse s’il osait parler de Naruto ainsi une nouvelle fois.
Elle haïssait Orochimaru, elle haïssait Itachi, mais malheureusement aucun d’entre eux n’avait l’obligeance d’être présent pour qu’elle puisse leur casser la gueule. Dommage. Elle se serait pourtant sentit mieux après avoir mis son poing dans la figure de l’un d’entre eux, elle en était certaine.

Avec un léger frottement de tissu quelqu’un s’assit à ses côtés, mais elle ne parvint pas à réunir la volonté nécessaire pour soulever une paupière et l’identifier, et après un moment de débat avec Sakura-dans-son-fort-intérieur décida de laisser simplement filer. Elle ne sentait pas de chakra après tout, et si quelqu’un voulait démarrer un combat, il pouvait toujours essayer. Il était même le bienvenu, songea-t-elle avec une satisfaction mauvaise. Mais elle se faisait probablement des idées. C’était probablement quelqu’un attendant que son repas soit prêt, ou une infirmière prenant sa pause.
« Salutations Sakura-chan ! »
Ha…
« Salut Lee. »
Si c’était Lee, elle pouvait probablement faire l’effort d’ouvrir les yeux.

Les fibres de la tenue d’hiver du jeune homme retenaient encore quelques flocons de poudreuse, et ses joues étaient empourprées par le froid. Il lui adressa un sourire resplendissant qui captura un rayon du soleil et le redirigea vers les rétines déjà abusées de Sakura avec un effet de prisme et d’amplification scientifiquement fort improbables.
- Qu’est ce que tu fais ici ? » Elle se redressa, l’examina par réflexe. « Quelqu’un est blessé ? »
C’était une chose relativement rare au sein de l’équipe Gai, -des égratignures, des bleus et des bosses souvent, des muscles violentés aussi, ce qui était peu si on considérait les entraînements de Maito Gai... - mais lorsque c’était le cas, les véritables blessures étaient à la hauteur de la rareté de l’événement…
Lee secoua la tête avec conviction, faisant voler quelques courtes mèches noires, eut un sourire éclatant.
« Ho non, tout le monde va parfaitement bien… » Il s’interrompit, pencha la tête sur le côté. « Tu as l’air fatiguée. »
« Ha... » Elle passa la main sur son visage, et Lee écarquilla les yeux –plus qu’ils ne l’étaient déjà, hé oui, c’était possible.
« Mais tu es toujours aussi belle bien évidemment, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire ! »

Parce que c’était Lee et non Naruto, Sakura s’abstint de le frapper, et sourit même un peu, masquant son amusement.
« Lee… Je sais ce que tu voulais dire… »
Et les flammes Ardentes dans ses yeux ne devaient pas arranger sa vision, parce qu’a cet instant elle se sentait à peu près fraîche et séduisante que si elle avait –au hasard- passé les deux dernières nuits à dormir sur une chaise d’hôpital, ou que si –disons- elle venait d’avoir une non-conversation plutôt éprouvante avec Sasuke Uchiha…
Merveilleux, c’était tout simplement merveilleux.

« Si tout le monde va bien qu’est ce que tu fais là ? »
Lee étant ce qu’il était, il faisait un piètre menteur –ce qui était il faut l’avouer plutôt embarrassant pour un ninja- mais de toute manière envoyer un combattant de sa carrure en infiltration aurait été du gâchis.
Cela dit, lorsqu’il était en mission Sakura avait été un jour stupéfaite de découvrir qu’il savait mentir, et que s’il le prenait comme un défit il y parvenait étonnamment bien… Qui l’aurait cru, vraiment.
Mais Lee étant -comme précédemment précisé- Lee, il n’aimait pas mentir.
Il le savait, et savait que Sakura savait. Mais comme de toute manière il faudrait des motifs biens plus graves le jour ou il déciderait d’essayer de lui faire avaler des couleuvres, il lui dit simplement la vérité.
« Je t’attendais Sakura-chan. »
« Heu… Ha ? »
« Le capitaine Kakashi est venu défier Maître Gai. Ton équipe est entière ? Tu n’as rien ?»
« On va bien Lee. Naruto s’est réveillé il y a quelques heures, et Sai n’a rien –il doit être rentré chez lui je pense… »
L’expression de Lee se fit sérieuse.
« Réveillé ? Il faut un traumatisme crânien pour clouer Naruto au lit… Il n’a rien de grave ? »
« Non, il n’y aura pas de séquelles physiques… »
A priori.
- Mais… Tu as dit que tu m’attendait… » Elle fronça les sourcils et lui jeta un coup d’œil soupçonneux. Le connaissant… « Lee, ça fait combien de temps que tu es là ? J’ai passé les neuf dernières heures dans le département Haute Sécurité… »

Le jeune homme balaya la question d’un geste ample de la main.
« Ho… Je sais pas trop, je n’ai pas compté… J’ai profité de l’occasion pour m’entraîner un peu dans la cour et donner un coup de main aux infirmières qui descendaient le linge, la trémie est en panne je crois… Je n’avais jamais essayé de porter des ballots de linge comme ça, c’est intéressant parce que vu leur poids et leur consistance, la seule prise correcte pour les attraper fait travailler tous les muscles latéraux, et- »
Sakura planta les poings sur ses hanches. Elle l’aurait parié...
« Ça fait au moins quatre heures Lee ! Ils descendent le linge à la fin du service de matinée… Tu n’étais pas obligé de rester tout ce temps, je suis certaine que tu avais des choses à faire… Ou au moins tu aurais pu me laisser un mot, je serais sortis plus tôt si j’avais su… »
Lee sourit, et haussa les épaules.
« Maître Gai a annulé la session d’entraînement quand Kakashi-san est arrivé… Tomoko-san m’a dit que tu étais en HS, je ne voulais pas te déranger, et puis un peu d’attente n’est rien, j’en ai profité pour donner un coup de main et m’échauffer un peu… Ce n’était pas grand chose… »

Sakura soupira. C’était du Lee tout craché, et c’était vaguement irritant, et un peu gênant aussi. Mais dans les circonstances présentes c’était également d’un étrange réconfort. Quiconque possédant un quart de cerveau et une connaissance minimale du fonctionnement interne de Konoha était à même de deviner que si Hatake Kakashi en était réduit à aller défier Maito Gai, c’est qu’il s’était passé quelque chose d’assez traumatisant pour ébranler le ninja masqué et sa légendaire coolitude.
Et Lee, fidèle à lui-même, était venu voir Sakura parce qu’il soupçonnait qu’elle pourrait avoir besoin d’une épaule pleine de Fougue et de Jeunesse Compatissantes.
C’était… touchant.
Et si totalement Lee que Sakura ne pu s’empêcher de sourire malgré la fatigue et l’amertume.

Durant la longue absence de Naruto, elle s’était retrouvée plus seule qu’elle ne l’avait été depuis longtemps.
Elle n’avait plus d’équipe, plus d’équipiers et plus de maître.
Tsunade-sama était un mentor formidable dans tous les sens du terme, mais c’était aussi l’Hokage, et en tant que tel elle n’avait eu que peu de temps à consacrer à Sakura en dehors de son enseignement. Et lorsque Sakura n’avait pas été plongée jusqu’aux yeux dans les jutsus médicaux ou occupée à l’hôpital, elle avait éprouvé une grande difficulté à se mêler aux autres équipes. Les autres équipes complètes.
Les autres avaient fait de leur mieux pourtant. Ino avait fait tous les efforts possibles pour la sortir un peu et elle les avait rejoint régulièrement lorsqu’ils se réunissaient au Kage en fin de journée pour un moment de détente fort mérité. Elle avait passé de nombreuses heures en compagnie d’Ino et des filles à discuter rumeurs diverses et autres trucs de kunoïchi.
Mais les autres équipes vaquaient à leurs occupations. Leurs occupations de groupe soudé, qui se battaient et progressaient ensemble. Et lorsqu’elle entendait Ino râler après Shika et Chouji, invectiver son sensei, lorsqu’elle voyait Shino et Kiba faire front d’un commun accord tacite autour d’Hinata, elle ne pouvait s’empêcher de voir ce qu’elle avait perdu. Ce qui aurait pu –aurait - être.
Et qu’ils s’en rendent compte ou non les autres se comportaient parfois avec elle comme avec une handicapée, comme si au lieu de deux équipiers (et d’un ex-sensei qui l’ignorait visiblement sciemment) elle avait perdu un membre ou deux et que certaines choses étaient devenu tabou autour d’elle… Il leur avait fallu un certain temps avant de se remettre à agir à peu près normalement en sa présence.

Ce n’avait pas été le cas de Lee.
À vrai dire, ce n’avait pas été le cas de l’équipe Gai dans son intégralité.
Dans un élan de Fougue de la Jeunesse Gai avait décrété que l’élève de son rival ne resterait certes pas seule et abandonnée dans ce moment de Difficulté, et avait proposé à Sakura de venir s’entraîner avec eux quand l’équipe se trouvait au village. Après hésitation Sakura avait accepté, et avait de temps en temps rejoint les Fauves de Konoha pour d’harassantes séances.
Ces dernières n’avaient au final pas été si nombreuses que cela car les emplois du temps coïncidaient rarement, mais Sakura les avait accueilli avec joie malgré son état pitoyable à la fin des sessions.
Car Gai ne prenait pas plus de gants avec elle qu’il n’en prenait avec son équipe, et qui n’était pas habitué au rythme harassant qu’il maintenait durant les rigoureux entraînements s’exposait à de redoutables crises d’épuisement et de courbatures les jours suivants. Le point fort de Sakura n’était pas son endurance, et travailler aux côté des trois élèves du Fauve de Jade lui avait fait le plus grand bien de ce point de vue.
Et puisque sa force nouvelle résidait principalement dans ses poings, l’exercer en affrontant Lee et sa vitesse faramineuse avait été un défit aussi difficile que profitable. Rien ne servait d’avoir une force colossale si votre adversaire ne vous laissait pas le temps de le toucher. Et Lee était lui-même loin d’être manchot –ou cul de jatte- lorsqu’il s’agissait de porter un coup dévastateur.

Et si Lee l’avait traitée avec la même dévotion exubérante et pourtant mortellement sérieuse qu’à l’accoutumé, Neji s’était contenté de hocher la tête, et d’accepter sereinement son intrusion dans la dynamique de l’équipe Gai les rares fois ou il parvenait à se libérer de ses obligations pour rejoindre ses équipiers. Et Tenten lui avait donné la recette d’une huile pour kunaï si fluide que le frottement des lames contre le cuir lorsqu’on les tirait de la poche d’arme ne provoquait absolument aucun son.

« Et toi Sakura, comment te sens-tu ? »
Le regard de Lee était franc, mais la question sous-jacente n’en était pas moins présente.
« Merci. Ça va, je crois. Ou du moins ça va aller. Mais… je ne peux pas en parler, la mission est classée confidentielle jusqu’à nouvel ordre. »
« Je sais. »
« … Ha ? »
« Les infirmières discutaient pendant que je les aidais. D’après ce que j’ai compris il y a eu un serpent dans une des chambres. Et il paraît que vous avez ramené quelqu’un d’autre de la frontière. »
Sakura fixa Lee qui lui rendit son regard, une expression curieusement neutre sur son visage d’ordinaire si mobile. Parce qu’il était vert et bruyant et un peu… non orthodoxe, on avait souvent tendance à sous estimer Lee et ses capacités de déduction.
Et on avait tord, pace que Lee était peut-être ouvert et certainement pas un foudre intellectuel comme Shikamaru (mais de toute manière personne n’arrivait à la cheville de Shikamaru), mais il n’en restait pas moins un ninja.
Et il était parfaitement capable d’additionner un plus un quand on faisait l’erreur de ne pas se méfier assez de lui pour lui cacher les nombres.
Sakura passa une main sur son visage.
« Tsunade-sama va être furieuse. »
Les sourcils proéminents de Lee se froncèrent un peu plus, et une ride d’expression se creusa.
« Alors c’est vrai ? Vous l’avez fait ? »
Elle avala avec lenteur la dernière gorgée de son thé pour gagner du temps, puis hocha finalement la tête.

Le sourire énorme qui fleurit sur le visage de Lee était celui qu’elle aurait voulu voir sur celui de Naruto, au lieu de l’expression de vulnérabilité douloureuse qu’il avait porté après avoir quitté la chambre de Sasuke.
C’était injuste.

Naruto avait déjà tellement tant donné, tant souffert, mais quand il était sorti de cette chambre son regard avait été vide, douloureusement tourné vers l’intérieur, et elle avait su qu’il se préparait à donner plus encore, à continuer à se battre. À abandonner un peu plus de lui-même avec cette détermination effrayante qui était la sienne dès qu’il s’agissait de l’Uchiha.
Elle savait ce qu’il était en train de faire. Il était en train de se préparer à abandonner l’espoir de l’équipe Sept, l’espoir d’une réparation en échange d’un moyen de garder Sasuke. Il allait convaincre ce dernier de rester, mais pas à cause d’eux, pas pour eux ni pour lui-même, parce qu’il aurait reconnu ses erreurs.
C’était une preuve de maturité, la preuve de combien il avait grandi. Mais cela lui crevait le cœur de le voir ainsi.
Pourquoi ne pouvait-il sourire comme le faisait Lee, à présent qu’ils avaient ramené Sasuke ?

---

Kabuto leva le regard du manuel d’anatomie qu’il étudiait avec une attention monomaniaque depuis une demi-douzaine d’heure.
C’était le cœur de la nuit au Son, et le complexe était plongé dans le silence et la pénombre. Les ombres fluctuantes portées par la flamme des chandelles disposées dans la pièce vacillèrent sous un même souffle.

La jeune femme qui se trouvait devant lui à dix pas de la porte close s’inclina avec déférence et avec une lenteur calculée entreprit de déboutonner sa veste blanchie par le givre. Ses cheveux noirs tirés en arrière par un chignon traditionnel encadraient un visage pâle et lisse, aux yeux noirs et à la bouche incarnat.
Au fur et à mesure que les pans s’ouvraient et que ses doigts descendaient avec calme et agilité le long de la boutonnière, les éclaires écarlates d’un kimono cramoisi apparaissaient sous le tissu brun.

Derrière elle deux coups retentirent et la porte s’ouvrit à la volée sur un chuunin.
« Kabuto-san ! Pardonnez moi de vous importuner, mais nous avons une in-»
À ce point là, son regard passa du ninja médical à la jeune femme immobile qui lui tournait le dos.
Son visage se ferma, et dans la même seconde, deux kunaïs apparurent dans sa main. La seconde d’après les lames entraient en contact avec la veste dans un envol de tissu.
L’étoffe lacérée toucha le sol, et avant que le ninja n’ait achevé son mouvement, une main pâle et longue vint s’enrouler autour de son poignet, tandis qu’un pied se posait sur son épaule gauche, et que l’autre prenait appuie contre le mur derrière lui. Elle poussa.
L’impulsion fut suffisante, et les deux corps basculèrent en avant.

Un flou cramoisi plus tard, le chuunin atterrit à croupetons sur le carrelage froid, doigts noués devant lui.
La jeune femme tenait les kunaïs, et son élan l’avait projetée jusqu’au mur opposé où elle avait repris pied, impassible. Sa main libre se porta vers son obi. Mais ne l’atteignit pas.
Kabuto garda un instant la main levée devant lui, paume en avant.
Puis il laissa retomber son bras.
« Il suffit. Tezumo ? »
Les doigts du chuunin étaient toujours à mi-chemin dans le modelage de sa technique, le regard rivé sur la femme.
« Kabuto-san ? »
« Rompez. »
« Vous êtes certain monsieur ? » Il lança un regard chargé de venin en direction de la femme.
« Rompez. »
Les mains du chuunin retombèrent le long de ses flancs et il recula vers la porte. Arrivé dans l’embrasure il s’immobilisa, et attrapa au vol les kunaïs que la femme lui renvoya, avant de disparaître.

Posément Kabuto referma le lourd volume posé devant lui, et remonta ses lunettes sur son nez.
« Vous ne bougez pas comme une kunoïchi. »
La femme hocha la tête, et sa main quitta les replis de son obi bleu.
« C’est parce que je n’en suis pas une. »
« Vous bougez comme une danseuse, et pourtant vous vous battez comme un ninja. »
Le ton était froidement analytique, et le ninja aux cheveux gris ne quittait pas la femme des yeux. « Votre performance m’a intriguée. Vous venez donc de gagner une minute pour me convaincre de ne pas vous faire abattre comme un chien pour vous être introduite ici. Utilisez la bien.»

Elle hocha la tête et se pencha pour récupérer sa veste.
« Je ne me suis pas introduite ici. J’ai demandé à voir Orochimaru-sama. Mais j’ai peur que vos gardes ne m’aient pas vraiment prise au sérieux, aussi ai-je dû avoir recours à des moyens plus… radicaux. »
Kabuto s’appuya au bureau.
« Je vois. Toutefois si vous vouliez voir Orochimaru-sama vous vous être trompé de pièce. Mon maître fait peu de cas des gens qui échouent ou se trompent. J’ai tendance à être d’accord avec lui sur ce point là. »

Elle était très jeune. Plus jeune qu’il ne l’avait d’abord cru, dix-sept ans tout au plus, avec une peau presque translucide à force de pureté. Elle portait des jambières de cuir clair, lacées sous son kimono arrivant à mi-mollet, et les manches brodées de spires azurées cachaient les mêmes protections ventre-de-biche sur ses avants bras. Même immobile elle irradiait une grâce et une présence peu communes. Comme si malgré sa silhouette gracile elle emplissait l’espace autour d’elle.
« Interrompre par surprise le sommeil d’Orochimaru-sama ne m’a pas semblé une stratégie très judicieuse pour me faire entendre, Kabuto-san. Atteindre Orochimaru mais mourir avant d’avoir transmis mon message ne présente que peu d’intérêt. Vous êtes un homme posé, et le bras droit d’Orochimaru. Parvenir à vous convaincre vous est un moyen peut-être détourné, mais qui a certainement plus de chances de réussite.»
L’argument se tenait. Il était même plutôt pertinent, car Kabuto lui-même ne se serait pas risqué dans les appartements d’Orochimaru avant d’avoir annoncé haut et fort sa présence.
« Ha. Et de qui êtes vous donc la Voix ? »
« Je parle pour mon Seigneur. Ma voix est la sienne. »
« Son nom ? Et le vôtre pendant que nous y sommes. Vous semblez en savoir beaucoup sur cet endroit. Beaucoup trop, dirais-je si j’étais paranoïaque –ce que malheureusement pour vous je suis. »
« Je suis Yume. Quant à Mon Seigneur… Orochimaru-sama le connaît sous différents noms je crois. Ces temps-ci il se fait appeler Daiuske Himuroto. »

Kabuto haussa un sourcil septique.
« Je suppose que ce n’est pas un hasard si c’est l’un des noms les plus usités des Cinq Pays. Votre Seigneur semble être un homme élusif, Yume-san. Je crains que ces informations soient insuffisantes. » Il consulta d’un oeil l’horloge posée sur le bureau et ajouta d’un ton badin et aimable : « Il vous reste dix secondes. »
« Mon maître pensait que cela pourrait poser un problème. Aussi m’a-t-il chargé d’un présent dont il jugeait que vous seriez à même d’apprécier la valeur. »
Kabuto attrapa au vol l’étui brun patiné par le temps qu’elle lui lança.
« Ho. » fit-il simplement en dégainant la lame effilée. « En effet. Si c’est ce que je pense votre Seigneur est un homme de goût doté de relations pour le moins… intéressantes. Ce que vous avez à dire pourrait effectivement éveiller l’intérêt de mon maître. »
Et éventuellement apaiser la froide colère homicide qui rongeait le sannin depuis le retour bredouille de l’expédition chargée de récupérer Sasuke Uchiha, ou du moins la rediriger sur une cible plus productive.

Depuis le temps qu’il servait Orochimaru, Kabuto avait eu à composer avec la majorité des humeurs du sannin. C’était parfois une excitation de gamin lorsqu’il découvrait une nouvelle technique –un nouveau quoique ce soit en vérité-, un calme olympien et manipulateur la plupart du temps, un amusement aigu mais discret lorsqu’il avait en main une pièce que les autres ignoraient. Parfois aussi il avait des phases de mégalomanie aggravée –mais il y avait après tout un minimum syndical pour tout méchant qui se respecte-, et plus rarement encore des crises de colère terribles, qui laissaient ses subordonnés tremblants et traumatisés (du moins les survivants).
C’était Kabuto qui était resté aux côtés du sannin lorsqu’il avait perdu ses bras. C’était lui qui avait pansé les membres morts, l’avait nourri, l’avait soigné.
Il avait vu la douleur, la rage et l’humiliation de l’échec. La folie.
Mais le pire restait ce courroux silencieux, rentré, dont on avait l’impression qu’il pouvait à tout moment déborder en une vague dévastatrice, mais qui ne s’exprimait entre temps que par la lueur pétrifiante dans ses yeux jaunes, et un surcroît d’activité franchement inquiétant.

Kabuto n’avait pas vraiment su à quoi s’attendre en revenant les mains vides. La perte du gamin Uchiha était un revers d’importance après tout ce que son maître avait misé sur le garçon. Sans compter que son corps actuel allait bientôt atteindre ses limites…
Il n’avait jamais réellement cru que le garçon fut aussi crédule que ce que son maître pensait. Aisément manipulable, certes. Une vraie marionnette une fois qu’on avait trouvé les bons leviers, une fois que l’on avait compris comment jouer de son sentiment de culpabilité accablant, comment le mêler à une dose calculée de flatterie et comment agiter devant lui la promesse d’une force toujours plus grande…
Il était certain que Sasuke, malgré toute son arrogance et sa fierté, n’aurait pas une seconde hésité à abandonner son corps à Orochimaru s’il avait eu la certitude que celui-ci irait ensuite tuer Itachi. Mais ce n’était pas le cas, malgré toutes les promesses d’Orochimaru. Kabuto le savait, et Orochimaru savait que Sasuke en était parfaitement conscient.
Le garçon, aussi manipulable soit-il était loin d’être stupide, et il avait lu suffisamment profond en son mentor pour savoir que celui-ci ne prendrait pas le risque d’éprouver son nouveau corps dans un combat à l’issue incertaine contre Itachi Uchiha. Même avec la force nouvelle de ce corps jeune et bien entraîné Itachi restait un adversaire suffisamment redoutable pour que la possibilité d’une mutilation -voir même d’une défaite- ne puisse totalement être écartée.

Itachi ne serait pas la priorité d’Orochimaru une fois qu’il aurait son corps. Et le temps qui lui restait se réduisant comme peau de chagrin, l’Uchiha avait tenté de fuir.
Il n’était cependant pas allé loin, et en l’absence d’Orochimaru, Kabuto l’avait fait jeter au cachot sous haute surveillance, drogué et enchaîné.
Pas assez visiblement.

Ils avaient eu le plus grand mal à obtenir un récit cohérent du garde qui avait survécu à l’évasion du garçon. Il avait désobéi aux ordres et s’était trop approché, cédant peut-être aux provocations de Sasuke, ou à la satisfaction de cette jalousie aigre mêlée de crainte que ressentaient la plupart des chuunins envers le jeune déserteur qui à peine arrivé avait immédiatement eu toutes les faveurs de leur maître. Quoi qu’il en soit, ce qui était sûr c’est qu’il avait fait les frais des pouvoirs hypnotiques du Sharingan, suffisamment pour que Sasuke parvienne à s’emparer de son kunaï et n’abatte le chuunin qui l’accompagnait. C’était à peu près tout ce qu’ils avaient pu tirer de clair de lui. Le reste de son récit était décousu et incohérent, mélangé de divagations sur des yeux rouges et jaunes… Rien d’utilisable.

Orochimaru ne pardonnait pas l’incompétence, et la valeur de quelqu’un qui ne pouvait lui servir avait tendance à rétrograder avec une vitesse affolante (pour la personne concernée) vers le zéro absolu.
Après que Kabuto en ait tiré toutes les informations qu’il pouvait, le chuunin avait rejoint la collection de corps du ninja médical. (Mâle de type Sunnien, trente ans, taille moyenne, carnation claire, cheveux noirs. Signes distinctifs : deux cicatrices parallèles sur la cuisse droite. Cause du décès : égorgement. Kabuto éprouvait une infime pointe de satisfaction professionnelle quant au travail qu’il avait effectué pour dissimuler totalement la cicatrice au cou.)

Châtier de ses propres mains le coupable n’avait été qu’une formalité qui n’avait semblé en rien tempérer la colère froide d’Orochimaru. En fait il avait à peine semblé s’en rendre compte, et avait été bien plus intéressé par le récit que lui avait fait Kabuto de leur rencontre avec l’Akatsuki, et à la rage silencieuse s’était ajouté autre chose que le ninja médical avait eu du mal à identifier. De la satisfaction presque, au fur et à mesure que l’intelligence redoutable de son maître analysait les événements et que se mettait en place le plan…
Ses yeux tombèrent de nouveau sur la lame qu’il tenait, à demi tirée de son fourreau de cuir. Sur la base du fer, juste au raccordement entre le cœur de la lame et la poignée, les kanji sombres luirent d’un éclat moiré lorsqu’il les toucha précautionneusement de son chakra.
Il expira doucement, cacha sa surprise, et fixa de nouveau la jeune femme.
« Soit c’est l’original, et alors c’est probablement bel et bien Daiuske qui vous envoi, soit c’est une contrefaçon fort habile et certes très élaborée, mais alors votre maître qui qu’il soit ne fait pas grand cas de votre existence. »

Yume ne tressaillit pas plus que Kabuto, et n’esquissa aucun geste pour faire volte face, mais d’où il se trouvait le médic pu voir la ligne de sa mâchoire se contracter.
« Si vous voulez bien l’examiner Orochimaru-sama, vos doutes seront balayés. C’est le tachi du Shodaïme Tsushikage, Sakara. »
Le sannin était appuyé contre le cadre de la porte, les bras croisés sur un kimono gris et vert aux motifs reptiliens. Il passa sa langue sur ses lèvres et fixa avec attention le dos soudain roidi de la jeune fille. Avec nonchalance il quitta finalement son poste pour venir prendre l’arme que lui tendait Kabuto. En silence le ninja médical avait manœuvré pour se placer entre son maître et l’intruse.

« Pour la tranquillité d’esprit de Kabuto je suggère que vous vous débarrassiez de vos armes Yume-san… Nous pourrions ainsi discuter plus à l’aise n’est-ce pas ? Déposez donc vos éventails sur le bureau de Kabuto.» Le ton d’Orochimaru était mielleux, mais n’aurait souffert aucune contradiction.
Les mouvements de la jeune femme avaient gagnés en raideur lorsque toujours sans se retourner elle dégagea les étuis sanglés dans le creux de son dos, couverts par le nœud de son obi, mais ses mains ne tremblaient pas, et son dos était toujours aussi droit. Kabuto ne pu s’empêcher d’être un tout petit peu impressionné. Elle avait une maîtrise d’elle-même que bien des ninjas auraient enviée…
Mais cela ne durerait pas, évidemment. Elle était trop jeune pour espérer tenir face bien longtemps aux petits jeux mentaux d’Orochimaru.
Quelque soit leur âge, rare étaient ceux qui le pouvaient d’ailleurs. Par sa seule présence dans la pièce Orochimaru gagnait des points, exerçait une pression subtile, qui pourrait à tout instant se transformer en une lame pourfendeuse. Kabuto ressentit un frisson d’excitation lécher ses muscles tandis que son maître faisait quelques pas silencieux en avant, jusqu’aux côtés de la jeune femme qui avait déposé sur le bureau un harnais de cuir fin. Chacun des quatre étuis fixés en quinconce contenait un éventail dont Kabuto n’apercevait que l’armature plaquée de nacre. Des armes ? Ils ne semblaient pas assez solides pour cela, et les ornements incrustés n’étaient que fioriture inutile… Mais la tension dans le geste de la jeune femme lorsqu’elle releva la tête laissait bel et bien supposer qu’elle se sentait soudain beaucoup plus vulnérable.
« Cela vous satisfait-il Orochimaru-sama ? »
« Hum… » Du bout de la langue le sannin goûta la lame, avant de faire glisser un doigt blanc et long sur le fil acéré. Les commissures de ses lèvres se relevèrent en une expression amusée. « C’est ma foi tout à fait fascinant. Je connais la passion de Daiuske pour l’Histoire ancienne, mais je me demande bien comment il a pu se procurer une relique telle que le Mangeur de Sang du premier Kage de la terre… Et accessoirement ce qu’il peut bien vouloir pour envoyer une si fascinante messagère m’en faire présent… »

« Daiuske-sama souhaite savoir quand aura lieu l’attaque sur Konoha. »
Ho.
Pas de fioriture, droit au but.
Kabuto dissimula une nouvelle fois sa surprise. Orochimaru, lui, rit. De ce rire onctueux et satisfait, qui évoquait à Kabuto le sang versé, et l’odeur qui s’élevait des champs de bataille après le combat.
« Je suis surpris. Quelqu’un comme Daisuke devrait savoir que les armées ne se déplacent pas l’hiver. Et que je ne suis nullement mandaté pour déclancher une guerre entre le Riz et le Feu. »
« Mon maître pensait que telle serait votre réponse Orochimaru-sama. J’ai parlé d’attaque, et non de guerre. Un groupe assez important de ninjas peut fort bien passer les cols même en cette saison, et parvenir jusqu’au cœur du Feu s’il prend les précautions nécessaires. »
Kabuto pesa en silence la réponse de la fille. Il allait probablement falloir la tuer. Mais ça ne règlerait pas pour autant le problème de celui dont elle était la Voix. C’était un mouvement perturbant. À la logique incompréhensible. Pourquoi envoyer quelqu’un leur dire qu’il savait, ou qu’il croyait savoir ? Pour annoncer son entrée dans la partie, les faire se découvrir ?
Orochimaru pencha la tête.
« Certes. Qu’est ce qui vous fait donc penser que de tels ninjas viendraient du Riz ? Et quel intérêt Daiuske aurait-il donc à s’intéresser aux mouvements de troupes entre les villages ? »
« Vous avez des raisons d’attaquer Konoha au plus vite si vous voulez récupérer ce qui doit être votre avant le temps imparti. De plus vous avez un compte à régler avec la Feuille, et mon maître pense que vous aurez fait… la même déduction que lui. Que le village de la Feuille va probablement être bientôt affaibli de l’intérieur. »
Le rire et l’amusement disparurent abruptement, et Orochimaru fit un pas fluide en avant, avec une rapidité foudroyante. La fille recula, instinctivement, et un instant la peur, et la surprise provoquée par cette réaction de crainte se lurent sur son visage. Rien n’aurait pu la préparer à affronter Orochimaru compatit Kabuto.
« Daiuske présume beaucoup de notre entente passée, ainsi que de la valeur de ceci… –il fit jouer la lame de Sakara entre ses longs doigts agiles, et l’acier accrocha un bref éclat de lumière. La mâchoire de la fille se contracta avec un spasme, et elle releva un peu plus la tête, avec défiance.
Elle était réellement effrayée à présent, mais luttait encore pour garder pied, le visage fermé. Kabuto ressentit ce qui aurait pu être une pointe de respect.
- Que veut-il réellement ? Pensait-il que je vous laisserais repartir vivante ? –le Sannin fit un autre pas, passa derrière elle. Trop près, pénétrant son espace personnel. Que vous à t-il dit de répondre dans ce cas ? »

---

Lorsque Daiuske-sama lui avait demandé de se rendre au repaire d’Orochimaru, elle s’était incliné, et avait accepté. Si elle avait refusé, il aurait haussé les épaules, et envoyé Takeo ou quelqu’un d’autre à sa place. Elle aurait pu refuser.
Mais elle ne l’avait pas fait, bien qu’il l’eût prévenue au sujet du Sannin. Elle ne l’avait pas fait parce qu’elle savait exactement pourquoi il lui avait demandé à elle, et que contrairement à Takeo elle avait plus de cinquante pour cent de chances de s’en tirer intacte. Pour cette seule raison elle aurait pu choisir d’accepter, elle aurait pu s’élancer dans le feu sans battre d’un sourcil si cela signifiait que Takeo n’aurait pas à le faire.
Mais en vérité elle avait accepté parce que Daiuske-sama le lui avait demandé, et que s’il pensait qu’elle était la plus à même de remplir cette mission c’est qu’elle l’était.

Il l’avait prévenue au sujet d’Orochimaru et de son regard pétrifiant maquillé de violet qui semblait voir au plus profond de vous. Il l’avait prévenue à propos de cette manière qu’avait le Sannin de poser les bonnes questions, celle qui découvraient en un mot le gouffre intérieur de son interlocuteur et ses faiblesses, il l’avait avertie aussi de la peur qu’il savait si bien provoquer et manipuler quand il le voulait.
Mais ce n’était que des mots, des avertissements. Elle les avait religieusement écoutés, s’était armée intérieurement. Mais aucun avertissement ne pouvait vraiment vous préparer à faire face à un être tel qu’Orochimaru n’est-ce pas ?

La voix du sannin retentit près de son oreille, et son souffle caressa son cou. La seule chose que respectait réellement Orochimaru était le pouvoir, lui avait dit son maître. Le pouvoir d’un combattant, celui des techniques que ce dernier pouvait utiliser. Mais aussi le pouvoir donné par la connaissance, celui octroyé par le courage et la manière dont on savait répondre au jeu de l’ennemi.
Si elle l’impressionnait suffisamment, l’intriguait assez, elle avait une chance de s’en sortir. Avec les informations que son maître espérait.
« Répondez-moi donc, Yume-san. Pensait-il que je vous laisserais vivre ? Ou que vos charmes il est vrai fort aiguisés pourraient vous octroyer une place dans mon lit peut-être ? Que je vous laisserais vivre juste parce que vous êtes une femme ? Kabuto… Tu as besoin de nouveaux sujets il me semble, non ? »
À sa droite, presque hors de son champ de vision le ninja médical hocha le tête.
« Toujours Orochimaru-sama. Mais il est vrai que la mortalité a été assez importante parmi les sujets féminins ces derniers temps. »
« Mon maître m’a envoyée moi car il sait que si les choses en viennent là, je suis la plus a même de faire un maximum de dégâts avant de tomber. Oh, je ne prétends pas pouvoir vous vaincre, Orochimaru-sama. Et si vous êtes à ses côtés je ne pourrais sans doute pas tuer Kabuto-san. Mais je suis suffisamment dangereuse pour que vous réfléchissiez à deux fois avant d’essayer de m’abattre. » Elle inspira doucement, sourit avec cette expression douce et raffinée, dangereuse, qui amusait tant Takeo quand elle l’adressait à d’autres mâles. « Le gain que vous apportera ma mort ne vaut probablement pas le dérangement et l’effort nécessaire pour me tuer. »

Dans sa vision périphérique Kabuto s’interrompit au milieu du geste de remonter ses lunettes sur son nez, l’air successivement stupéfait, puis outré et enfin vaguement impressionné. Et amusé aussi. Peut-être était-ce bon signe.
Elle n’avait pas peur de mourir à vrai dire. Et si elle ne revenait pas son maître aurait malgré tout appris quelque chose d’important sur Orochimaru.
Non, ce dont elle était terrifiée à cet instant précis, c’était Orochimaru lui-même, ainsi que la perspective de laisser Takeo seul. Ce n’était pas du tout la même chose que de craindre la mort.

Orochimaru siffla entre ses dents, et elle ne su dire si c’était un son de colère ou d’amusement, jusqu’à ce que son rire grave s’élève de nouveau.
Le soulagement contracta le creux de son ventre, mais elle n’en laissa rien paraître sur son visage, se contentant de rester droite et roide sous le regard des deux ninjas. Orochimaru riait toujours, et Kabuto avait l’air exaspéré.
Soudain une main froide frôla sa joue, et le sannin repassa devant elle. Elle pencha la tête sur le côté, le laissant passivement remettre une mèche humide en place, mais elle savait que son regard transmettait toute sa défiance. Et que l’homme le savait, qu’il comprenait qu’elle ne le laissait pas faire par soumission, mais parce qu’elle en avait décidé et que sa mission n’était pas de le provoquer.
Ses lèvres blanches se tendirent et elle eut soudain la sensation que celui-ci était un sourire réel, tout autant que l’amusement.
« Fascinant. Je regrette vraiment que Daiuske vous ait trouvé avant moi, c’est une telle perte... Vous êtes réellement impressionnante. Je suppose qu’il n’y a aucune chance que je parvienne à vous convaincre de quitter son service ? »
La bulle de soulagement en elle hésitait encore à exploser, mais elle secoua la tête.
« J’en doute. »

Orochimaru soupira, s’éloigna d’elle de quelques pas jusqu’à s’appuyer conte le bureau.
«Quel dommage. » Et soudain sa voix perdit toute inflexion plaisante, se durci comme l’acier jusqu’à n’être à nouveau que préoccupation tactique et menaces voilées. « Répondez à une question, et je vous laisserai peut-être aller. Pourquoi donc votre maître veut-il ces informations ? Quels sont ses intérêts ? »
« Oh… Daiuske-sama a des intérêts financiers au pays du Feu. Il se demandait simplement s’il n’était pas temps de réinvestir son argent… Vous savez l’impact qu’à une guerre sur une économie… »
Orochimaru resta silencieux, les bras croisés sur son kimono, suffisamment longtemps pour que la peur recommence à monter.
« Ce n’est pas la vraie réponse bien évidemment. Mais tel que je connais Daiuske ce n’est probablement pas un mensonge non plus… » Il pencha la tête sur le côté et fit jouer la lame du poignard dans son fourreau de cuir. « Bien. Faites donc lui savoir que je serais ravi d’avoir sa visite en personne un de ces jours. Il me reste un peu de ce thé du Pays des Plaines dont il raffole, et nous pourrons discuter stratégie et bon vieux temps… » Le tout fut prononcé sur un ton froidement amusé, provocant.
- Kabuto. Rends ses éventails à Yume-san et fait donc la raccompagner jusqu’aux frontières du pays du Riz. Voyons… Shenlong Sejiro et l’escadre 6 devraient faire l’affaire. Et Yume-san, si jamais nos chemins devaient se croiser de nouveau je me verrais dans l’obligation de vous faire exécuter. Est-ce clair ? Considérez votre vie comme mon présent en réponse de celui de Daiuske.»

-

Ce ne fut que lorsqu’ils eurent dépassé la frontière du pays du Riz et qu’elle fut certaine que les ninjas du Son aient bel et bien disparu dans la tempête que ses forces l’abandonnèrent d’un coup. Durant tout le trajet elle s’était tenu à l’affût, s’attendant à une attaque en dépit des promesses d’Orochimaru, et son esprit n’avait cessé d’analyser sa brève conversation avec le Sannin, ses intonations et ses gestes qui seraient autant de réponses pour son maître que les paroles proférées.

Mais à présent qu’elle était seule dans la neige tout son courage semblait s’être dissout, et peur et soulagement se propageaient librement en elle.
Elle ne réalisa qu’elle tremblait, à quel point elle avait froid que lorsque les bras de Takeo l’enlacèrent par-dessus sa cape de neige lacérée, et alors seulement elle laissa ses jambes de dérober sous elle.
« Daiuske-sama avait raison, » souffla-t-elle dans le creux de l’épaule de son amant. « Il avait raison pour tout. Cet homme, il est… »
« Shhh… Viens. Je savais que tu réussirais. Daiuske-sama aussi. Il y aura du thé chaud et un bain prêt pour toi lorsque nous arriverons. Viens. »
Elle l’autorisa à passer un bras autour de ses épaules et à la soutenir lorsqu’ils se mirent en route.

---

« Vous l’avez laissée partir. » Commenta calmement Kabuto avec une pointe de désapprobation savamment calculée pour être audible mais non agressive. « Vous auriez dû la tuer. J’aurais pu m’en charger… Je suis certaine que son corps nous aurait révélé de nombreuses choses.»
Orochimaru était installé dans un fauteuil de bois noir dont le lourd piétement et le dossier étaient sculptés de reptiles enlacés. Il jeta un coup d’œil en direction de son second et agita une main apaisante.
« Probablement. Ne sois donc pas déçu Kabuto, tu auras bien d’autres occasions. Elle m’intéresse, il aurait été dommage de la tuer.»
« Je ne suis pas déçu Orochimaru-sama, » soupira l’espion avec exaspération. « Son maître en sait trop, la supprimer aurait été un message explicite. »
« Oh… Mais la laisser repartir en vie en est un autre, tout aussi efficace, crois-moi. Et si Daiuske savait déjà, elle ne lui apprendra pas grand chose de neuf. »
Kabuto enleva ses lunettes pour nettoyer les verres avant d’aller raviver la flamme mourante d’une chandelle.
« Qui est-il ? Ce Daiuske… Vous l’évoquez comme si vous le connaissiez bien, mais je n’ai jamais entendu parler de lui. »
Le sannin fit pensivement passer le poignard que la femme avait amené d’une main à l’autre, contemplant le jeu des flammes sur la soie acérée du fil de la lame.
« Oh… Une vieille connaissance, un compagnon de route épisodique, à une époque. Après que j’ai eu quitté Konoha j’ai pas mal voyagé de ci et de là… Nous partagions des intérêts étonnamment similaires pour les choses vieilles et puissantes, les connaissances cachées aux yeux de ceux qui n’ont pas le courage de les accepter… Ce genre de choses. C’est ce qui nous a amené à nous croiser plusieurs fois.
Il est originaire du Pays de la Terre si j’en crois le peu que je sais, et c’est un stratège tout à fait brillant lorsqu’il veut bien appliquer son esprit à des choses concrètes. Mais malgré nos goûts communs nous avions à l’époque des… des visions divergentes si l’on veut. Des buts qui ne se ressemblaient pas. Je ne sais pas ce qu’il cherchait réellement à l’époque. Rien de concret à ce que j’en sais, il aurait tout aussi bien pu continuer à pelleter des nuages sans s’intéresser au jeu du pouvoir. » Il déposa la lame sur ses genoux, croisa les mains devant lui. « Je n’ai aucune idée de ce qu’il veut réellement, » admit-il avec un sourire satisfait.
« Mais… ? »
« Mais je ne pense pas qu’il nous mette des bâtons dans les roues lors de notre entreprise à venir. Je pense que c’était juste sa manière de nous prévenir qu’il entre en jeu, et que son plateau est attenant au nôtre. Qu’ils se chevauchent probablement un peu. »
Kabuto réajusta ses lunettes et fixa son maître.
« Oh… » Puis. « Merveilleux, vraiment. »

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Jainas
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Fidèle à lui-même et à sa réputation largement répandue et soigneusement entretenue de tire-au-flanc, Kakashi ne fit son apparition que bien après les heures d’ouverture de l’hôpital, alors que Sasuke avait presque commencé à croire qu’il ne viendrait pas et s’en réjouissait bien. Il envisageait de célébrer en imaginant qu’il était libre de toute contention et capable de mettre son poing dans la gueule de l’anbu qui le surveillait a chaque inspiration qu’il prenait, ou éventuellement dans celle de Morino Ibikki, juste pour la satisfaction que cela lui procurerait, lorsque la porte tourna sur ses gonds et que Kakashi entra.
« Yo, Gardien 5, comment va la vie ? »
Suivit de Naruto.
« … »
Ho, c’était festival ce soir.

Le ninja copieur fit un signe guilleret de la main à Sasuke, avant de s’abandonner avec magnanimité à la fouille de l’anbu. Naruto fit de même dans un silence de mort tandis que Sasuke s’efforçait de percer un trou à travers de leurs crânes respectifs d’un Regard-de-la-Mort-qui-Tue.
Il y avait une chaise au pied du lit, et Kakashi s’y affala d’un air réjoui dès que l’anbu en eu fini avec lui. Sans accorder un regard à Sasuke il dégaina un petit livre vert de sa poche et se plongea dans la lecture avec un audible soupire de satisfaction.
Lorsque Naruto eut à son tour été inspecté par l’anbu il vint s’appuyer au mur derrière le ninja copieur, non sans avoir au préalable donné un coup de poing sur le crâne du ninja plus âgé, et sifflé “Kakashi-pervert ! » entre ses dents serrées.

Kakashi détourna le regard de son livre mais ne le rangea pas pour autant, et daigna enfin remarquer l’existence de Sasuke.
« Yo. »
« … »
« Je vois que tu as fait connaissance intimement avec la nouvelle force de Sakura. »
Derrière son épaule l’expression de Naruto vacilla entre une morosité générale, et une satisfaction vindicative vis à vis de ce fait précis et plus particulièrement de l’œil au beurre noir violacé qui mangeait la moitié de la joue droite du jeune Uchiha et que fort heureusement personne n’avait jugé bon de soigner.
- Elle est terrifiante, je dois l’avouer… Mais qu’est ce qu’elle a progressé… Tu ne trouve pas ? »
Sasuke soutint impassiblement le silence pendant une poignée de minutes, puis inclina la tête d’un geste hautain.
« Par pitié Kakashi-sensei, n’essayez pas de prétendre que ceci est une conversation normale et que je ne suis pas en votre pouvoir…»
« Ho ? Je pensais qu’on s’était mis d’accord pour laisser tomber le sensei, Sasuke-kun. » Il n’y avait plus rien de plaisant ni de détendu dans la voix du ninja masqué. « Bien, je suppose que tu es impatient de savoir que le conseil a finalement statué sur ton sort ? » Derrière Naruto s’agita le long du mur, le visage fermé. Kakashi l’ignora et continua à parler en jetant de temps en temps un coup d’œil par-dessus la couverture de son livre. « Ce fut d’ailleurs une séance fort animée et fort longue... Qui aurait cru que tous ces vieux croûtons avaient tant d’air à gâcher et tous un avis différent sur le sujet… »
Sasuke ne s’abaisserait pas à montrer son irritation et à demander la version courte, ho non. Kakashi pouvait bien lui décrire par le détail les vêtements que portait l’Hokage lors de la réunion s’il le voulait, le suspens était parfaitement égal à Sasuke. Le ninja copieur perdait son temps comme le sien s’il espérait provoquer une quelconque réaction.

« Mais avant d’en arriver là, j’aimerais savoir ce que tu penses de ton séjour chez Orochimaru… Productif ? Le vieux Serpent en connaît certainement un bout sur les ninjutsus. Il a une bibliothèque impressionnant n’est-ce pas ? »
« J’ai appris auprès de lui des choses que Konoha n’aurait jamais pu m’enseigner. Je suis devenu bien plus fort, Kakashi. »
« J’ai vu cela effectivement. Jolis tatouages d’ailleurs, » ajouta-t-il en désignant d’un geste du menton les marquages d’invocation tatoués sur le bras gauche de Sasuke. Celui-ci haussa les épaules.
« J’ai déjà tout dit à votre Hokage ou à son chien de la section Interrogation. Si vous voulez savoir quelque chose vous n’avez qu’a lire les rapports. »
Il commençait à être lassé de ce jeu, et de la moquerie toujours sous jacente dans les paroles de Kakashi. S’il avait été condamné à mort comme il s’y attendait, ou à être jeté au fond d’un cachot pour les dix prochaines années qu’ils le disent, et qu’on en finisse. Nul n’étaient besoin de lui rappeler qu’il était enchaîné et impuissant. Pathétique. Il le savait fort bien, et le dégoût qu’il ressentait envers lui-même et sa faiblesse brûlait avec suffisamment de force, comme un acide rongeant le creux de son ventre sans qu’ils aient besoin de l’attiser.
Comme s’il n’ignorait pas qu’il n’avait pas le droit de mourir ici alors qu’Itachi était encore quelque part dehors. Comme s’il n’ignorait pas qu’il ne pouvait absolument rien faire pour l’empêcher si c’était ce qui devait se produire.
Ça le tuait de l’intérieur.
« Ha… Mais je suis quelqu’un de paresseux Sasuke-kun, je préfère éviter de passer des heures à lire des rapports arides lorsque je peux l’éviter… » Il agita mollement son livre devant lui comme pour illustrer son propos. « Pourquoi chercher dans les rapports alors que je peux te demander ? »
Derrière lui Naruto s’agitait. Il avait du mal avec les déblatération du ninja copieur visiblement. Et aucune patience, comme d’habitude.
« Kakashi-sensei ! »
« Et moi qui pensait que vous aviez finalement eu le bon sens de lui jeter un jutsu de silence…» Par-dessus l’épaule de Kakashi il adressa un coup d’œil froid à Naruto qui réagit comme un fauve menacé. Sasuke fut presque surpris de ne pas le voir se hérisser lorsqu’il découvrit les dents dans un geste de défi qui était plus vulpin que réellement humain.
« Ta gueule connard. On essaye de sauver ton cul alors tu ferais mieux d’écouter. »
« Comme si j’avais le choix. Et pour l’instant je n’ai rien entendu qui ait le moindre intérêt.»

Sauver mon…
Etait-ce possible ? L’expression de Naruto ne correspondait pas, comme avant. Ce n’était pas le genre de visage qu’il présenterait s’il avait réussit à négocier une échappatoire pour Sasuke ou quoi que ce soit. Il n’arrivait d’ailleurs pas à imaginer pourquoi par tous les dieux le conseil de Konoha aurait pu être amené à lui donner une seconde chance qu’il ne méritait pas…
« Connard ! »
« Quelle inventivité dans les insultes… je suis impressionné, Idiot. Et quoique vous fassiez le conseil n’a aucun moyen de s’assurer de ma coopération, même si je jurais d’être de nouveau un bon petit ninja de Konoha. Si ma force peut leur être utile ils doivent me libérer pour que je l’utilise. Et dans ce cas-là rien ne peut les assurer que je ne les trahirais pas de nouveau. Que je n’essayerais pas de te tuer une nouvelle fois ou que je ne partirais pas.»
« Toi ! Espèce de crétin, je vais te… »
« Tss… Naruto. Du calme les garçons, vous règlerez vos différents plus tard. Sasuke, une dernière chose… » Kakashi posa son livre sur ses genoux et releva avec une nonchalance glaciale le bandeau qui couvrait son œil gauche. « Tu cherches des moyens de devenir fort non ? Peut-être as-tu sous-estimé Konoha dans ce domaine, Sasuke-kun. »

Et tandis que ses doigts gantés articulaient les sceaux Sasuke eu le temps de se demander ce qui se passait, si les informations données lors des séances de tortures précédentes avaient si peu convaincues Morino qu’il avait décidé d’envoyer Kakashi pour un nouveau round. Et quel genre de techniques d’interrogation pouvait donc bien connaître le ninja copieur qui-…
« Mangekyou Sharingan. »

-

Sous les yeux de Naruto le corps de Sasuke se contracta avec un spasme, et ses pupilles dilatées se fixèrent sur celles de Kakashi-sensei. Il avait l’air… non pas stupéfait. Il n’y avait pas de mots pour la suite incroyablement rapide d’émotions qui se succédaient sur son visage.
Il avait l’air de quelqu’un de super fort qui se serait fait attaquer et rétamer par un mignon petit lapin blanc. Choc total.

« Co- comment… »
« Haaa… Tu n’es pas le seul à avoir progressé Sasuke-kun. Les terrains d’entraînement de Konoha réservent pas mal de surprise. »
« Mais… Vous… » Sasuke récupéra sa contenance avec une rapidité impressionnante. Connard. « Vous n’avez pas le sang Uchiha. Ça ne devrait pas être possible. »
Kakashi-sensei rabaissa son bandeau sur son œil et murmura ‘rupture’ avant de hausser les épaules. D’où il se trouvait Naruto pouvait voir ses pieds fermement ancrés au sol pour stabiliser son assise.
« Visiblement pas. »
Il n’aurait pas dû faire cela, pas si tôt après avoir utilisé tant d’énergie à Mailhoe.
« Comment ? »
« Ha… Tu comprends bien que c’est une information confidentielle. Je ne peux pas révéler ce genre d’informations à n’importe qui… Les Hyuuga tueraient pour savoir d’ailleurs… »

Sasuke se laissa aller en arrière, l’air vidé.
« Alors c’est comme cela, n’est-ce pas ? »
« Il semblerait bien. »
« Je te l’ai dit connard. Tous seul tu ne peux rien faire. Et de toute façon Itachi viendra pour moi. » Il était en train de gagner, mais Naruto n’arrivait même pas à ressentir la moindre exultation. « Et ici tu peux devenir plus fort encore. »
« Et en échange ? » Les mots arrachaient visiblement la bouche de Sasuke au fur et à mesure qu’il les prononçait.
« En échange tu restes. »
« Hum. » Kakashi se racla la gorge d’un ton pompeux. « Uchiha Sasuke, tu es accusé de désertion et de tentative de meurtre envers un citoyen du village caché de Konoha. Toutefois, en égards aux circonstances spécifiques des évènements, à savoir la réapparition de Uchiha Itachi ainsi que le sceau que t’a apposé Orochimaru contre ta volonté, on peut argumenter que tu n’étais pas totalement lucide lorsque tu as accompli ces actes-… »
« Je l’étais, et vous le savez très bien. »
« Rhaa, ta gueule connard, pourquoi tu dois rendre tout si difficile !? Hein ? »
« Etant donné que durant la période de ta désertion tu n’as pas attenté directement aux intérêt de Konoha et que tu as quitté de ton plein gré les cotées d’Orochimaru-...»
« Pas pour revenir ici. »
D’une main Kakashi intercepta Naruto qui rugissait un flot discontinu d’insultes et semblait prêt à se jeter sur le jeune homme. Nullement perturbé il poursuivit sa tirade de la même voix égale.
« … et que tu as fournis des informations tactiques précieuses au village à propos des plans, des moyens et des mouvement d’Orochimaru, le conseil à décidé de ne pas te condamner à mort comme c’est le cas pour les déserteurs. »
« Tch. Je suppose que le fait que certains membres du Conseil n’aient pas voulu créer de précédent dans la destruction d’un Clan n’y était absolument pour rien.»
« RHAAA SASUKE JE VAIS TE TUER ! »
« En outre, l’Hokage en personne, moi-même et quelques autres personnes s’étant portés garant pour toi, tu es autorisé à servir de nouveau le Village de Konoha si tu jures ta loyauté sur la tombe de tes ancêtres.
Quelque soit la mission ta paye ne dépassera pas celle d’un chuunin, et tu ne sera pas autorisé à quitter seul le village avant trois ans. De plus durant la première année du devra être accompagné dans tous tes déplacements d’au moins deux jounins ou d’un anbu. Enfin tous les biens mobiliers, immobiliers ou numéraires ayant appartenus au clan Uchiha ont été confisqués et sont maintenant la propriété de Konoha. Ce ne sont que les clauses générales bien sur. C’est à prendre ou à laisser, et tu imagines bien qu’il se passera un bout de temps avant qu’on te laisse approcher toute information sensible et encore plus avant qu’on ne t’accorde la moindre once de confiance. Des commentaires ? »
« Non. »
« Non quoi connard, hein ? Tu cherches la merde Sasuke ?! »
« Ça ne me va pas. »

Même Kakashi eut l’air pris par surprise.
« … »
« QUOIIIIIIIIII ????! »
« Tais toi crétin. J’ai dit que ça n’allait pas. Il manque une clause. »
Le sourcil visible de Kakashi monta jusqu’à presque disparaître sous le bandeau frontal.
« Ha ? J’espère que tu es conscient que c’est une proposition extrêmement généreuse de la part de l’Hokage et du Conseil, Sasuke-kun. »
« Extrêmement ? Vous voulez dire ridiculement je suppose. Mais il manque quand même une clause. Si Naruto doit être assigné à une mission en dehors du village, je veux être assigné avec lui. Toujours. »
« … »
Sur le coup le blond resta bouche bée, interrompu en pleine tirade et un poing encore levé.
« Haa…. Evidemment. »
« … »
Sasuke releva la tête et raidit son dos.
« J’accepte. Mais seulement si vous pouvez faire ajouter cette clause. »
Kakashi repoussa la chaise sur laquelle il était installé et se mit debout.
« Bien. Je vais voir ce que je peux faire avec l’Hokage. »
Sans plus d’autre signe d’intérêt il fit volte face et se dirigea vers la porte. Après un instant d’hésitation Naruto le suivit non sans jeter un coup d’œil en coin au visage impassible de Sasuke.
Au moment de passer la porte il se retourna, et ils échangèrent un long regard, jusqu’à ce que Naruto rompe le contact, et toujours en silence tire la porte derrière lui.

Sasuke resta ainsi un long moment à contempler la porte fermée, l’esprit à la fois totalement vide et insupportablement agité.
Il allait vivre. Il aurait une nouvelle chance de tuer Itachi.
Et il s’était fait totalement manipuler.
« BORDEL !! »
L’anbu ne tressailli pas lorsque les épaules du jeune homme attaché au lit commencèrent à s’agiter sous des sanglots vains, et que Sasuke se laissa lentement glisser en avant jusqu’à ce que sa tête touche ses genoux et que son visage soit dissimulé par le voile noir de ses cheveux. Ses yeux étaient secs, mais malgré lui des sanglots de frustration, de désespoir et de soulagement mêlé secouaient sa silhouette prostrée.
« Bordel. »

---

Sous les pieds de Kaede la couche de givre se tassa avec un crissement familier tandis qu’elle gravissait d’un pas tranquille la pente irrégulière qui menait vers la crête, le sommet du Mur.
Derrière elle, à perte de vue, un camaïeu de gris et de bleu arrachait lentement les montagnes du pays aux ombres de la nuit, au fur et à mesure qu’à l’Est le ciel s’embrasait.
Elle prit son temps, et juste alors qu’elle atteignait le rebord de la falaise le soleil émergea de la nappe de brume qui couvrait le pays du Riz, et les pâles rayons mille fois réfléchis vinrent frôler son visage d’une caresse sans chaleur.
Elle sourit en guise de salut, et tendit la main pour capturer l’astre naissant dans sa paume.

Pour beaucoup un poste à Mailhoe, si loin de tout, aurait été considéré comme une marque de disgrâce. Pas pour elle.
Après tout, il y avait autant besoin de gens compétents sur les frontières qu’à accomplir des missions pour Konoha… C’était probablement moins payé, et demandait d’autres capacités qu’uniquement celles qui impliquaient cinquante façons différentes de tuer votre semblable… Beaucoup auraient considéré un poste ici comme d’un ennui mortel.
Mais pas elle. Ici elle était utile, elle faisait un boulot tout aussi nécessaire que celui des champs de bataille. Quand il impliquait de tuer des gens, elle le faisait, sans gaîté de cœur, mais sans hésitation non plus.
Et puis elle aimait, ici. Les montagnes silencieuses et la veille vigilante au sommet du Mur, quand le regard embrassait l’horizon. Ici les traces de sang sur ses mains se faisaient moins prononcées, et elle parvenait à trouver cet équilibre que la vie d’un shinobi compromettait cruellement.
Le poste était suffisamment important pour qu’on estime sa présence nécessaire. Elle faisait son travail avec une calme efficacité, et jusque-là nul n’avait estimé utile de modifier son affectation. Cela lui allait très bien comme ça.

Son regard remonta la piste qu’elle avait tracée en venant, vint se poser sur le village encore endormi. Elle suivit machinalement l’avalanche miniature le long d’un toit, le nuage de particules soulevé qui accrocha le soleil et explosa l’espace d’un instant en une corolle scintillante. Avec les évènements récents, elle ne risquait pas d’être mutée avant belle lurette.
Elle passa deux doigts sur la croûte qui marquait sa tempe droite, juste au-dessus de l’œil, et la tâta avec lenteur, suivant le contour déchiqueté de la blessure, se servant de la frontière entre la peau lisse et le tissu cicatriciel comme d’un guide. Temai passait son temps à lui répéter de ne pas y toucher, mais c’était plus fort qu’elle… Elle avait déjà été blessée, évidemment, mais celle-là était un peu spéciale. Elle avait eu de la chance, supposait-elle, elle aurait probablement pu être défigurée.
Enfin, l’avantage, c’est qu’à présent elle pouvait être à peu près certaine d’être dispensée des missions de courtisane … Youpi…
Sa position à la tête de la garnison de Mailhoe lui avait épargné ce genre d’assignement les deux dernières années, mais avant la cicatrice elle avait malgré son âge été encore suffisamment séduisante pour être envoyé partager la couche d’une cible.

Elle avait perdu deux hommes durant l’attaque de l’avant-poste. Un chuunin proprement égorgé, et l’une des sentinelles de la porte qui avait fait une brusque rechute alors qu’on le croyait stabilisé. Il était mort une semaine après l’assaut sans que Temai ne puisse rien faire pour stopper la fulgurante aggravation de son état.
La garnison de Mailhoe se retrouvait sérieusement en sous-effectif. Deux hommes en moins et deux de plus blessés, sans compter ceux que l’équipe de Kakashi était à l’origine venu remplacer… Les renforts envoyés par Konoha devraient être là d’un jour à l’autre à présent, mais en attendant elle avait été obligée de resserrer les itinéraires de patrouille, et avait fait piéger le manteau neigeux de la cuvette autour du village. Jusqu’à ce que des troupes supplémentaires arrivent, les civils étaient consignés à l’intérieur des murailles. Question de sécurité.

Les toits étaient couverts de neige, mais même ainsi on devinait sans peine les endroits ou des bâtiments avaient été éventrés et colmatés à la hâte à coup de techniques de terre imbriquées les unes dans les autres.
Elle avait été heureuse d’avoir Kakashi et sa collection inépuisable de jutsus avec elle, à ce moment-là.

En fait non d’ailleurs, elle avait été heureuse de le revoir tout court.
C’était étrange, et un peu irrationnel après tous ce temps… Ils s’étaient connus dans l’Anbu, et le Kakashi de cette époque avait été l’étoile montante des forces spéciales, celui auquel on faisait appel pour les missions solo. L’unique élève restant de feu le Quatrième Hokage.
Une étoile plutôt éteinte à vrai dire, avec dans le regard l’expression de celui qui ne sait pas trop pourquoi il est en vie, et qui ne continue que parce qu’il y a un boulot à accomplir, et des gens à tuer.
Elle-même se remettait d’une mauvaise blessure à l’époque, et n’avait été agent de terrain que brièvement, mais ils avaient eu l’occasion de se côtoyer.
Elle avait vite découvert qu’elle n’était pas assez désespérée pour pouvoir encaisser longtemps de bosser dans l’Anbu, et avait rejoint les forces régulières quelques années avant que le Sandaïme ne finisse par forcer Kakashi à poser sa démission des forces spéciales (du moins c’est ce qu’avaient prétendu les rumeurs à l’époque).
Ils avaient de nouveau eu l’occasion de bosser ensemble à ce moment. Ils n’avaient pas été proches –Kakashi, avait-elle très rapidement découvert, cultivait avec beaucoup d’obstination et d’efficacité un potentiel social proche de celui d’un radis : il n’était vraiment proche de personne, sauf peut-être de l’olibrius en vert qui se déclarait son Rival Eternel-, mais en tant que collègues ils avaient plutôt bien fonctionnés.
Elle avait été heureuse de le revoir, et pour tout dire un peu curieuse. Après tout, qui n’avait pas entendu parler de l’unique équipe du Sharingan Kakashi ? Le dernier Uchiha –logique- et le démon renard sous la tutelle du même homme… Et à présent que chacun suivait les traces du Sannin qui l’avait pris pour disciple, leur histoire était devenue de celles qu’on ne pouvait que raconter : une Tsunade en puissance, le Renard sous la tutelle de Jiraya-sama, et l’Uchiha prodigue suivant les traces d’Orochimaru…

Les gosses l’avaient favorablement impressionnée à vrai dire… La jeune Sakura notamment, même si elle manquait encore de subtilité, et de pratique dans l’art complexe et raffiné de masquer ses émotions. Quant au garçon renard, Naruto… Sa puissance était terrifiante.
Elle la sentait encore sur sa peau, la peur pure déclenchée par un tel pouvoir. Quand elle avait pour la première fois posé les yeux sur lui, l’espace d’un instant à sa silhouette s’était superposé celle du démon tel que le gardaient ses souvenirs brouillés de cette nuit-là, sa fourrure maculée de sang, immense, le regard fou, irradiant mort et destruction sur son village et ceux qu’elle aimait.
Puis l’image s’était dissipée, et elle n’avait plus vu qu’un adolescent blond dont le sourire ne masquait pas les yeux trop amers, un jeune homme trop vite grandi et prêt à tout pour ramener celui qu’il considérait comme son ami.
Ceux qui abandonnent leurs équipiers sont pires que des déchets, hein ?
Kakashi avait foi en le garçon, et pour cette seule raison elle avait décidé de faire de même. Le Kakashi dont elle se souvenait n’avait pas été homme à accorder sa confiance avec légèreté, et il y avait peu de chance que cela ait changé au cours des années.

Lorsqu’elle fit de nouveau face au pays du Riz, le soleil était haut, et les nuées embrasées de rose commençaient à se dissiper. D’un bref signe de tête elle salua la Muraille à ses pieds, et fit demi-tour pour rentrer chez elle. Il y avait beaucoup à faire.

-

Elle était encore à deux cents mètres des fortifications lorsqu’elle sentit le premier pic de chakra. Quelques secondes plus tard, une balise d’alerte rouge fusa vers le ciel avec un sifflement strident.
C’était le signal pour ‘Ennemis à l’intérieur des murs’.

Elle franchit la distance restante plus vite qu’elle ne l’avait jamais fait, glissant et dérapant dans la neige, mais quand elle prit pied sur la muraille sud-est, ce fut à temps pour voir Hoshigashi Kisame rompre la nuque du dernier chuunin d’un geste presque distrait.
Il tourna la tête vers elle et sourit, découvrant une dentition aussi blanche qu’acérée, avant de monter sur le parapet qui donnait vers l’intérieur du village.
« Je me souviens de toi, tu es la kunoïchi de l’autre fois, celle qui était avec le Copieur. C’est toi la plus haute autorité ici non ? » Il n’attendit pas de réponse. De sa main libre, celle qui ne tenait pas l’immense lame bandée, il fit un geste large, englobant le village sous eux, les toits couverts de neige et les ruelles, les montagnes au-delà. Le pays du Feu tout entier, presque. « Alors regarde. »

Presque malgré elle Kaede suivit son regard, et au centre du village, sur le toit le plus haut, -comment est-il arrivé aussi loin ?- se tenait Uchiha Itachi. Sa cape noire et rouge soulevée par le vent collait à sa silhouette mince, la soulignant étrangement. Il achevait posément une série de sceaux, comme s’il avait tout le temps du monde devant lui, et l’éclat d’une seconde, avant qu’elle ne réalise vraiment ce qui était en train de se produire, elle se rappela qu’il avait été blessé à la main.
Et lorsqu’il eut fini, juste avant que l’enfer n’explose, un mot lui parvint, porté par le vent.
Un seul mot.
« Amaretsu. »



---
TBC

---

[edit] Bordel, mon poste était trop long, et en plus de la moitié de mon chapitre ce fichu site a bouffé le beau commentaire de fin que j'avais fais...
Bon ben...

petits commentaires :
En plus d'être extrèmement long, ce chapitre est sans doute celui qui m'a donné le plus de mal. J'ai du suer dessus toute l'eau de mon corps et une ou deux bouteilles de Cristalline en plus pour faire bonne mesure.
Mais en même temps j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à l'écrire une fois mon blocage dépassé.

Il ne répond pas à toutes les questions posées par Quiyres. D'abord pour une question de longuer et de rythme, ensuite parce que certaines viendront en temps et en heure.

Le titre de ce chapitre est tiré des Orientales de Victor Hugo et plus précisément de la première straphe du poème les Djinns.
Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.


Ceux qui connaissent le poème savent que la première strophe marque le début d'un rythme qui va creschendo. Le début de la fin en quelque sorte. J'ai trouvé cela approprié.

Sinon ce chapitre n'est pas parfait, il y certainement des passages qui auraient pu être approfondis ou développés, mais j'en avais tout simplement marre. J'ai passé trop de temps dessus. Je suis satisaite du résultat général et c'est l'essentiel.

J'adore les commentaires d'habitude, mais cette fois ci encore plus. Ce chapitre a été très difficile à sortir, peut-être parce que c'est le premier dans lequel je donne tant de place a des OC (comme je l'ai expliqué ds le topic drabbles c'est plus dur à écrire). Et tous cas les reviews seront doublement appréciées pour celui là.

Voilà voilà.

Ha oui, aussi : j'ai pris pas mal de retard sur certaines fic, Lebibou j'irais lire dès que j'aurais un peu de temps. Vala.


Pfiou... Qu'est ce que je suis contente de l'avoir fini ce chapitre... :D
Merci ô Thot. ^^[/code]
Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Bah tu vois! Avec de l'obstination... :grin: (muhahaha! Ca me va bien de dire ça...)

Bon chapitre bien que la premiére scéne entre Lee et Sakura me semble un peu longuette, ce qui m'a conduit à la lire assez rapidemment. Mais bon... j'aime bien Lee et je passe volontiers sur ce détail.

Sinon je suis trés satisfaite de l'arrivée en scéne d'un nouveau joueur. Certes, il ne faut pas trop se dissiper et les intrigues à tiroirs ont leurs inconvénients mais c'est tellement plus marrant comme ça. ^ ^
Je l'aime déjà bien moi le Daiuske, il m'a tout l'air d'un fouteur de merde (excusez l'élégance de l'expression), espèce que j'aprécie au plus haut point.
Pour le perso de Yume, elle me dit quelque chose cette petite... Est-ce que tu ne te serais pas inspirer du crobard fait au manga-café? (tu sais, le striptiseuse professionnelle?)

Le confrontation Kakashi-S'ske-Naruto m'a, bien entendu, beaucoup plu. Les comportements sont trés crédibles et puis... Oh zut... Je sais pas... Ras le bol des commentaires constructifs! C'en était du bon, voilà!
Oui, J'aime voir Sasuke se ramasser dans tous les sens du terme!
Encore!
Encore!
ENCORE!!!

...
Oups...

Allez hop un petit détour par les drabbles, histoire de faire baisser ma tension. Moi aussi j'ai pas mal de fics à rattraper mais c'est pas ma faute (faudrait que je change d'excuses moi... à ce rythme, ils vont finir par me croire de mauvaise foi...)
Dernière modification par Arakasi le mar. 27 févr. 2007, 12:45, modifié 1 fois.
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Quiyes
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Message par Quiyes »

Il ne répond pas à toutes les questions posées par Quiyres.
Je n'avais pas posé ces questions en espérant avoir spécialement des réponses, mais je ne vais pas me plaindre hein :mrgreen: Bref.


D'abord, la partie sakura est sympatique.
On peut peut-être dire que le passage sur Lee est effectivement un peu long, et qu'on n'y apprend pas grand chose. Néanmoins, ça ne me gêne pas parce que j'aime bien les passages dans ce genre qui racontent des moments n'ayant rien de spécial, et puis ce qu'on apprend sur les presque 3 ans que sakura a passé sans son équipe à konoha est tout de même assez intéressant.
J'ai trouvé un peu étrange que le chapitre continue l'histoire seulement quelques heures après le précédent, peut-être parce que j'ai lu ce précédent chapitre il y a un bon moment, ou peut-être parce qu'il finissait par sakura et que celui-ci commence avec elle...Ou alors c'est peut-être juste la transition qui m'a un peu dérouté, j'en sais rien.
Ensuite, quand j'ai lu le passage où sakura cogite sur le fait que sasuke a essayé de tuer naruto, je me suis dit qu'il y avait un peu trop d'insistance dessus, mais en y repensant, ce n'étais pas un acte si banal que ça, et le passage m'a permis de me remettre les idées en place, bon point donc ; à noter tout de même que naruto s'était un peu laissé faire avant de se prendre le chidori...
J'ajouterai que cette partie avec sakura et lee m'a donnné envie de revoir tout le reste de la bande, notamment le clône de lee (ou plutôt celui dont il est le clône :-) )et qu'après un 'naruto qui réfléchit un peu', apprendre que lee sait faire de même (ce qui paraît normal finalement) m'a fait plaisir.


Pour la partie kabuto, rien de spécial à dire.
Elle est intéressante parce qu'elle nous apprend ou nous confirme plusieurs choses, on voit que le mystérieux personnage de la fin du chapitre 5 n'a pas été oublié, et finalement on ressort de la lecture de ce passage avec autant de nouvelles questions que de réponses, ce qui est bien puisqu'on a ainsi toujours envie de connaître la suite.
Je ne m'attendais pas à ce que les serviteurs de daiuske soient développés, mais c'est aussi bien comme ça, par la suite on pourra se raccrocher à ces personnages pour mieux se rappeler ce qui s'est passé. J'allais dire que par contre ce personnage de yume ajoute une intrigue supplémentaire à traiter et que ça risque de faire beaucoup, mais en fait il n'est pas obligatoire de continuer à la développer, à moins qu'elle soit vraiment importante.
En fin de compte, après cette partie kabuto, j'imagine qu'on peut s'attendre à avoir une rencontre orochimaru/daiuske dans les prochains chapitres.


Ah, ensuite, la partie kakashi tant attendue.
J'ai trouvé kakashi un peu plus bavard que la normale, notamment quand il demande à sasuke de lui parler de son séjour chez orochimaru, parce que même s'il est fainéant c'est pas trop son genre de parler comme ça... mais après tout, kakashi est humain lui aussi, il avait donc peut-être besoin de se défouler un peu sur sasuke, donc finalement ça passe bien.
A part ça j'ai trouvé cette partie impeccable, kakashi va droit au but, il lui montre son mangekyou et dit tout ce qu'il y a à dire sans tergiverser, rapide et efficace, normal pour kakashi.. et naruto re-gueulard, normal aussi. :mrgreen: J'ai beaucoup aimé l'oeil au beurre noir de sasuke, ça m'a bien fait rire :grin: .
Je n'aurais pas dit non à ce que cette partie soit un peu plus développée, mais elle remplit quand même bien son rôle alors...
(edit : je trouvais que cette partie aurait mérité d'être plus développée, et après lecture des autres reviews, je pense que c'est peut-être bien le passage 'décision du conseil' qui l'aurait mérité, afin de mieux expliquer et de mieux rendre compte du fait qu'arriver à cette décision n'a pas été facile).


La dernière partie avec kaede m'a laissé un peu perplexe au début, je me demandais pourquoi on revoyait mailhoe, je ne voyais pas trop l'intérêt qu'allais pouvoir avoir le passage, surtout juste à la fin du chapitre, et puis... avec le dernier paragraphe, on comprend tout de suite.
Bref, bonne fin de chapitre, car l'histoire avance, on se pose encore d'autres questions (kaede va-t'elle survivre? le village va-t'il être entièrement détruit? réactions à konoha?....), et puis parce que c'est frustrant... :mrgreen:...


Cependant, je dirais que j'ai quand même un peu perdu la notion du temps dans ce chapitre.
Entre le début avec sakura, kakashi qui devait se reposer mais qui a semble-t'il pourtant eu le temps d'assister à la réunion sur sasuke avant de venir le voir, et puis itachi et kisame revenus du pays de la neige plutôt vite pour attaquer mailhoe... :columbo: .. Je doute qu'il y ait des problèmes de cohérence temporelle dans tout ça, mais je m'y perds quand même un peu, c'est un peu flou, mais peut-être que je suis simplement fatigué...


Bref, comme d'habitude, même s'il n'est pas parfait, j'ai bien aimé le nouveau chapitre, c'est toujours cohérent et ça ça me plait.
Bravo à l'auteure (il existe ce mot?). Le long labeur qu'il a nécessité n'a pas été vain, on a un bon chapitre.
Et aussi, j'ai pas les idées très nettes aujourd'hui donc j'ai pas fait très attention mais il m'a semblé que l'orthographe de ce chapitre est nettement meilleure, c'est bien. :good:
(edit : en fait après relecture du chapitre à tête mieux reposée, je dirais qu'il est vrai qu'il y a un peu moins de fautes que dans les précédents chapitres, mais ce n'est pas aussi flagrant que ce qu'il m'avait semblé sorry )
(d'ailleurs pour le dernier mot, c'est pas plutôt amaterasu, au lieu de amaretsu?... Ou alors c'est moi qui lit mal le mot depuis qu'il est sorti dans naruto, ce qui est tout à fait possible)



Et je finis par mon habituelle scéance de questions, j'en ai d'ailleurs pas beaucoup en plus de celles de ma dernière preview... ou plutôt si, j'en ai beaucoup, mais je les ai oubliées, donc je me contente de celles-là :

Quelle va être la place de sai dans l'équipe lorsque sasuke aura une mission avec son ancienne équipe? Quelle sera la réaction de sai? (l'évolution du personnage semble intéressante...)
Ensuite, ce chapitre a pas mal abordé les plans qu'ont les ennemis de konoha. Mais qu'en est-il justement de konoha à ce niveau? Tsunade et Jiraya savent qu'il y avait quelque chose de louche dans la fuite d'itachi... De plus, qui dit plan dit stratégie, et ça me tout de suite fait penser à shikamaru :mrgreen: ...
Et puis une dernière question qui n'a peut-être pas beaucoup d'importance mais que je me suis posée en lisant : en plus de kakashi et tsunade, qui sont les autres personnes à s'être portées garantes pour sasuke?
Dernière modification par Quiyes le jeu. 01 mars 2007, 23:27, modifié 2 fois.
Kanji
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Message par Kanji »

Alors, après lecture de ce chapitre en trois fois (eh oui, comme j'ai des journées chargées je lis tard dans la soirée), bilan ?

Disons...accrocheur. Comme c'est un chapitre qui relate une période de calme (je sais, je peux parler...), il n'a que peu de chances de balloter le lecteur et de l'exalter de son rythme endiablé. Mais il donne envie d'avoir la suite, et c'est ce qui compte.

La discussion Lee/Sakura m'a beaucoup plu, car Lee est sympathique par nature, et parce que moi aussi j'aime ces petits moments suspendus dans un monde flottant. J'attends avec impatience de voir comment elle va se comporter avec son "Sasuke-kun", qui apparemment ne l'est plus du tout.

L'idée que l'on puisse voir arriver dans la danse une faction non-shinobi me passionne : j'ai toujours adoré le thème et la figure du samurai, et j'espère que c'est de cela qu'il s'agit. J'ai aussi beaucoup aimé le fait que Yume ait un amant, car cela achève de la rendre humaine : voir débarquer un personnage apparemment antagoniste mais qui ne soit pas un psychopathe anormal est très plaisant. Et puis toujours, toujours la perversité sympathique d'Oro et Kabuto.

Au risque de décevoir...je n'aime pas ta manière de présenter Naruto, sans doute parce que je trouve que le côté gueulard rend beaucoup moins bien sur papier qu'en sonore. Ce n'est rien de grave, mais cet aspect de Naruto me semble un peu déplacé, quand on sait que NG met l'accent sur sa maturation. Je conçois fort bien que la présence de Sasuke le force à prendre une attitude mâle-alphaesque, mais qu'elle se manifeste par des insultes et autres gamineries...c'est vraiment personnel, mais je préfère les dialogues plus subtils.

Ensuite, pour ce qui pousse Sasuke à rester, effectivement bien trouvé, même si je m'attendais vraiment à ce que tu nous donnes ta version de la condition du MS. Ensuite, effectivement, toute la question est de savoir ce que deviendra Sai, et puis..."hélas, où est maintenant notre belle amitié ? Le bûcheron s'énerva à la fin ! Il menaça de la battre si elle ne se taisait..."heu, pardon, je m'emporte. Bref oui, comment vont-ils ignorer la blessure que constitue le départ et le durcissement de Sasuke, à défaut de la guérir ?

Quand à la dernière partie...gaaa. La vision d'Itachi perché au sommet, déchaînant l'enfer et la destruction d'un regard, me fait étrangement penser à Superman (j'adore la vision thermique). Et effectivement, c'est Amaterasu, du nom de la déesse japonaise du soleil.

PS : à part ça, je grince légèrement des dents lorsque je vois les menues affronts que tu fais au syllabaire japonais, notamment avec Daiuske...à tel point qu'au début j'ai rectifié par inadvertance et cru que c'était Daisuke. Pardon d'être aussi condescendant, je m'en excuse, mais tout de même, s'il vous plaît, je vous en prie (Merci Saint Desproges).
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Gennin
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Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Il y a des fics comme ça, qui ont le don de vous faire vous sentir ridiculement petit à côté d'elles. Ma chère Jainas, les tiennes en font définitivement parti ^^

Je suis une fois de plus très impressionnée par la façon dont tu fais évoluer chaque personnage avec cohérence et crédibilité. Le seul qui peut-être fait un peu "tâche" c'est Naruto comme a dit Kanji. Mais bon... on comprend, c'est Sasuke, il ne pourra jamais rester calme en face de Sasuke. Ou du moins pas très longtemps :lol:

Le passage entre Lee et Sakura était pas mal, j'ai bien aimé. ça fait plaisir de voir Lee sous un autre angle que le boulet sentimental ou le mini Gaï ^^ Sakura fait limite sombre par contre. Tu rends bien sa désillusion progressive par rapport à son cher Sasuke-kun.

Pour le passage sur Oro et Kabuto, je dois dire que le personnage de Yume ne m'a pas plu. Il est construit, mais il ne m'emballe absolument pas désolée ^^ je le trouve plutôt cliché. La fille forte, qui sait prendre sur elle, fière, froide et qui en même temps a une vie amoureuse. Non vraiment, j'aime pas Yume lol.
Me suis sentie un peu perdue avec le Daiuske (Daisuke ?). Que diable vient-il faire là-dedans ? Je crois que je vais ramer pour suivre la suite des événements :lol:

Héhéhééé ! enfin la confrontation Kakashi/Sasuke. Et pan, mangekyou dans tes dents mon ptit Sasuke :twisted: la façon dont Kakashi décline les différentes clauses du contrat m'ont fait sourire, on dirait vraiment une machine à ce moment là. Je trouve pas qu'il parle trop, c'est tout à fait lui de jouer les chiants et les désinvoltes comme ça ^^
Quant à Sasuke... il est parfait dans son rôle. Comme dit Kabuto, pas con mais très manipulable. le pauvre, il ferait presque pitié lol.

J'ai été contente de revoir Kaede. Enfin non pas contente mais curieuse parce que j'espérais que tu allais développer sur sa relation avec Kakashi. Et tu l'as fait ! Bon, m'étais imaginée qu'ils étaient plus proches quand même. Mais pas grave, on s'en fout un peu. Surtout si elle crève de la main d'Itachi ou de Kisame. M'attendais pas à les revoir ces deux là. Curieuse de voir ce qu'ils vont faire.

"Superman"... Pfffrrrr Kanji, sérieux, t'aurais jamais du dire ça :lol:

Toujours des fautes, Jain-sama, c'est vraiment dommage ça par contre. :sad:
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