L'Héritage, saison 2

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Quiyes
Chunnin
Messages : 881
Inscription : mer. 05 avr. 2006, 18:36

Message par Quiyes »

Bon ben, je n'ai qu'une chose à dire, à quand la suite? Question qui d'ailleurs ne sert à rien puisqu'on a déjà la réponse... :lol:


Plus sérieusement, je trouve que l'agencement dialogues/descritions et/ou autres est très bien organisé, et donc contrairement à ce que j'avais pu ressentir dans les précédents chapitres, le rythme de l'histoire est ici impeccable. L'expression et la présentation sont agréables, les descritions égalemment, elles sont très travaillées (presque trop parce qu'il y a des mots que je ne connais même pas :lol:), mise en scène et scénario se tiennent, les personnages et leur actions ont bien leur place... bref..

Ensuite, pour les côtés négatifs... ben en fait tout me plaît, et rien ne me plaît pas... :-| C'est certainement la review la moins constructive que j'ai jamais faite mais désolé, là, rien ne me vient. :humm:
J'éditerai si j'ai des lumières... edit : rapide hein? Entre l'attaque du fort et les gardes de l'escalier menant à la grotte, n'y a-t'il pas un peu trop de chair à canon? (Même si par ailleurs j'aprécie que les descriptions ne s'apesantissent pas plus sur le côté sanglant des tués).
D'autre part, même si cette fois-ci la prise du fort a échoué (sans la team naruto ça ne se serait peut-être pas passé ainsi) j'ai eu brièvement l'impression qu'un point de défense comme celui-ci, éloigné de tout, faisait un peu position suicide, en ces temps de guerre en tous cas. En effet, d'après ce qui s'est passé dans ce chapitre, on peut se dire qu'il suffirait d'une force un peu plus conséquente pour le détruire assez facilement... Mais il faut peut-être simplement considérer que naruto n'a pas bien fait son travail de guetteur, qu'il a choisi le mauvais moment pour se disputer.


D'autre part, juste une dernière remarque, neutre ; ce chapitre a fait avancer l'histoire correctement, mais j'ai l'impression qu'il y a beaucoup beaucoup plus à raconter, et donc, considérant le rythme de parution (que je ne critique pas d'ailleurs, l'attente ne rend la lecture que meilleure) je me dis qu'il y en a pour des années avant la fin...non? Est-ce que ça ne risque pas d'être un peu long pour l'auteur?.



Quelques questions pour finir : naruto va-t'il vraiment faire un carnage dans cette grotte? Tenzo va t'il rester estropié? Va-t'il y avoir combat d'artistes entre sai et deidera? Connaissant la puissance de naruto, Deidera va-t'il vraiment engager le combat, en pariant sur leur supériorité numérique? Qu'est-il en train de se dérouler dans cette grotte, une invocation? Va-t'elle être stoppée? Le combat qui s'annonce ne va t'il pas justement être l'étincelle qui va provoquer la guerre comme le disait naruto à Tenzo dans la chambre de naruto? (A moins qu'aucun ninja de tsuchi ne s'échappe...) Qu'en est-il du côté des autres pays ninjas qui semblent vouloir entrer eux aussi en guerre contre konoha? Ensuite, pourquoi 'lion' dans le titre du chapitre? (je viens de comprendre que c'était certainement en référence à chouji, mais comme je pensais à la grotte...) Qui sont les 2 personnes à savoir pour naruto? Sakura et Shikamaru? ou kakashi est-il inclus dans ces '2'?
Pour la partie akodo, quel est le plan de kanji pour se débarrasser d'itachi? Ce plan peut-il concerner sasuke/oro et le pouvoir que semble avoir kanji sur les morts et les esprits?...


Voilà,.. bon chapitre, vivement la suite, et donc courage!

edit (un vrai ce coup-ci) : merci pour tes réponses, je ne les attendais pas si tôt, en fait je pensais les avoir dans les futurs chapitres, mais je ne m'en plains pas. Sinon, j'ai ajouté un petit bout de review en plus.
Dernière modification par Quiyes le lun. 19 mars 2007, 15:39, modifié 6 fois.
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Ah ben ça c'est une review comme je les adore. Pour te remercier je vais y répondre point par point.
presque trop parce qu'il y a des mots que je ne connais même pas
Fais-moi la liste, je me ferai un plaisir de te les définir (houlà, j'ai presque l'air pédant là...allez, une tasse de thé et il n'y paraîtra plus) !
Entre l'attaque du fort et les gardes de l'escalier menant à la grotte, n'y a-t'il pas un peu trop de chair à canon ?

Oui c'est un défaut de ce chapitre, les ninjas d'Iwa font un peu figure de clowns...enfin pour ce qui est du côté chair à canon, ça a été expliqué : Deidara (cette sale petite fouine à la fibre artistique) a fait en sorte que l'attaque soit assez faible pour ne pas les vaincre et les attirer jusqu'à la grotte, et c'est pareil pour les sentinelles. Apparemment, notre artiste veut absolument avoir un public de choix pour son "vernissage" ; est-ce seulement une conséquence de sa mégalomanie de super-vilain, où cela cache-t-il autre chose ? Aha, la réponse dans deux chapitres...
D'autre part, même si cette fois-ci la prise du fort a échoué (sans la team naruto ça ne se serait peut-être pas passé ainsi) j'ai eu brièvement l'impression qu'un point de défense comme celui-ci, éloigné de tout, faisait un peu position suicide, en ces temps de guerre en tous cas.
Oui...c'est très juste comme remarque. Naruto et cie ont eu le beau rôle parce que c'est la loi du genre, ce sont les héros, mais il faut également dire que vous avez eu le point de vue de Naruto. Ce que je n'ai pas précisé (et que j'aurais dû préciser), c'est que le fort garde la passe ; il existe bien d'autres postes et garnisons dans les contreforts des montagnes. Par ailleurs, étant donné le temps de préparation que demande la guerre qui approche, la majorité des troupes ont été rappelées au village, et le fort n'est pas à ce moment sur le pied de guerre : comme Tenzô l'a dit, l'attaque n'a strictement aucun sens, et même si elle avait réussi elle n'aurait eu pour effet que de détruire un bâtiment, alors que cette faille ne pourrait jamais être exploitée à temps.
D'autre part, juste une dernière remarque, neutre ; ce chapitre a fait avancer l'histoire correctement, mais j'ai l'impression qu'il y a beaucoup beaucoup plus à raconter, et donc, considérant le rythme de parution (que je ne critique pas d'ailleurs, l'attente ne rend la lecture que meilleure) je me dis qu'il y en a pour des années avant la fin...non? Est-ce que ça ne risque pas d'être un peu long pour l'auteur ?
Ton intuition est tout à fait correcte. Nous sommes actuellement dans la saison 2, et la fic devrait durer pour environ 7 saisons, à raison de 8 chapitres par saison en moyenne. Donc oui, ça va durer longtemps, mais je doute que ça me semble si insupportablement long. Non, en fait c'est plus pour l'assiduité du lectorat que j'ai peur...
Quelques questions pour finir : naruto va-t'il vraiment faire un carnage dans cette grotte? Tenzo va t'il rester estropié? Va-t'il y avoir combat d'artistes entre sai et deidera? Connaissant la puissance de naruto, Deidera va-t'il vraiment engager le combat, en pariant sur leur supériorité numérique? Qu'est-il en train de se dérouler dans cette grotte, une invocation? Va-t'elle être stoppée? Le combat qui s'annonce ne va t'il pas justement être l'étincelle qui va provoquer la guerre comme le disait naruto à Tenzo dans la chambre de naruto? (A moins qu'aucun ninja de tsuchi ne s'échappe...) Qu'en est-il du côté des autres pays ninjas qui semblent vouloir entrer eux aussi en guerre contre konoha? Ensuite, pourquoi 'lion' dans le titre du chapitre? (je viens de comprendre que c'était certainement en référence à chouji, mais comme je pensais à la grotte...) Qui sont les 2 personnes à savoir pour naruto? Sakura et Shikamaru? ou kakashi est-il inclus dans ces '2'?
Pour la partie akodo, quel est le plan de kanji pour se débarrasser d'itachi? Ce plan peut-il concerner sasuke/oro et le pouvoir que semble avoir kanji sur les morts et les esprits?...
Bon...
-oui, Naruto va vraiment se lâcher, un parce qu'il en a gros sur la patate, et deux parce que la situation est plus que désespérée.
-pour la jambe de Tenzô...oui et non...haha, vous verrez bien.
-combat entre Sai et Deidara ? Peut-être, mais rien de bien exhaustif : ils n'ont pas le même niveau.
-ce qui se déroule dans la grotte ? Tous les indices sont à portée de main. Deidara va-t-il réussir ? C'est la question...
-cela va-t-il déclencher la guerre ? Pas directement, il faudra encore plusieurs mois pour que tous les pays soient prêts : là Tsuchi nous révèle un coup de pute monumental, qui est potentiellement capable de lui apporter la victoire totale et de précipiter la destruction totale de Konoha.
-les autres pays en sont encore à se préparer pour la guerre, et aucun n'est prêt pour l'instant, pas même Tsuchi.
-le titre est au sens figuré, et fait bien référence à la grotte, et par clin d'oeil à Chouji et son avant-poste : la tanière du lion, c'est l'endroit où la grosse bébête se cache...et hop, un indice de plus.
-les deux personnes à savoir pour Naruto ? Aha, c'est une autre question...un petit indice : Sakura est peut-être la personne la plus à la masse concernant ce qui se passe chez Naruto.
-comment notre cher ermite compte tuer Itachi ? Qui te dit qu'il compte le faire ? Enfin sinon, c'est loin d'être le sujet pour l'instant : on ne verra pas Itachi avant un bon moment.
Image
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

Mieux vos tard que jamais dit-on... ^^

Je ne savais plus dutout en j'en étais avec l'héritage, donc pour me remettre en train j'ai survolé l'avant dernier chapitre -que je n'avais effectivement pas lu. La scène du cimetière est extrèmement touchante.

LE nouveau chapitre... Que dire ? tout cela est magistralement écrit, les personnages consistants et marquants...
Je suis fatigué et je ne me sens pas d'organiser mes pensées en un beauc commentaire bien coérent (que tu mériterait pourtant mille fois)

alors...

- les personnages : les évolutions sont impressionantes, assez radicales mais très bien menées... Naruto évidemment mais aussi Tenzo, dans une certaine mesure Choji qui est splendide en capitaine de frontière, et Sai... J'aime énormément la manière dont tu écrit ce dernier et les recours linguistiques que tu utilises pour qualifier son inexpressivité. Le choix d'en faire un véritable miroir est bien mené, et il y a un petit côté jouissif dans les scènes de dessin (mais bien sur Sai ne reconnaitrait pas "jouissif" si on le frappait avec...)
J'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont tu sous entend les liens entre les personnages, tout un passé commun et parfagé... ça donne une véritable consistance aux interractions.

- le scénar : mené tambour battant, niquel. J'ai su que c'était Deidara dès que l'oiseau à fair "Piou" :D Tenzo se retrouve amputé d'une jambe... en supposant qu'il ne se vide pas de son sang sur place ça reste problématique, et Kyuubi à l'air bien partit pour une nuit de fiesta... hum :twisted:
La suite ? :D

le point qui pèche : je me sens un peu à l'ouest... Si j'ai suivit correctement y'a une une élipse de 3 ans c'est cela ? Durant laquelle l'Akatsuki s'est fait écraser la gueule, Naruto s'est battu contre Sasuke avant ou après que celui ci se soit fait posséder par Orochimaru et a perdu. C'est cela ? Ou j'ai loupé quelque chose ?
comment notre cher ermite compte tuer Itachi ? Qui te dit qu'il compte le faire ?
C'est pas ce qu'il dit à Setsuko quand elle lui demande si il "l'a" tué ? C'est ce que j'ai compris -ou du moins sans doute ce que tu voulais nous faire comprendre...

Je prendrais le temps de relire les chapitres avec tout le temps et l'attentions qu'ils méritent, car ton écriture à extrèmement progressé, mais j'espère qu'en attendant tu saura te contenter de cette review...

Un début de saison qui dépotte :D :-) Chapeau bas.


Bon, sauf nouvel oubli de ma part j'ai presque rattrappé mon retard. Me reste plus qu'à lire le dernier chapitre de Relève toi... :roll:
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Concernant Itachi...oui, effectivement c'est un objectif de notre cher ermite. mais comme je l'ai dit, ça n'arrivera pas avant un long, très long moment. Inutile de vous en préoccuper pour l'instant.

Concernant la timeline et toute cette sorte de choses...oui, l'idée est que trois ans ont passé depuis NG. Je reprends certains éléments du manga, et d'autres non (j'avise au fur et à mesure, par exemple au premier abord je ne comptais pas mettre en scène Sai et Tenzô). Ce qui s'est passé exactement reste délibérément vague, et vous en apprendrez plus au fur et à mesure : dans le dernier chap, vous avez pu voir que l'Aka a été démantelée au cours d'une bataille titanesque à Konoha, impliquant un duel entre le leader et un Naruto/Kyûbi à 8 queues. Vous savez aussi que Naruto a échoué à ramener Sasuke juste avant la bataille en question, échec qui est le troisième du nom (entre la vallée de la fin, le repaire d'Oro et cette fois-ci). Mais quant aux détails (qui de l'Aka a survécu, comment s'est passé cet échec, que devient Sasuke et que devient notre serpent préféré...), le mystère reste entier. La suite aux prochains chapitres.
Image
tiranor
Aspirant ninja
Messages : 175
Inscription : sam. 08 juil. 2006, 12:42
Localisation : Dans le Var

Message par tiranor »

ouais comme on dit mieux vaut tard que jamais, j'ai enfin trouvé la force de lire le chapitre et ma fos je suis super déçu, j'aurais du le lire le jour ou tu l'a sorti :lol:

Plus sérieusement, j'adore le caractère que tu as donné à naruto, je pense et j'espère qu'il sera encore plus détaillé dans le futur, j'aime bien comment tu as traité les combats, c'est à la fois détaillé et à la fois ca laisse une grande part à l'imagination du lecteur, je suis content de voir des combats à la vraie façon ninja, des combats d'une efficacité redoutable, ne laissant aucune place au show.

Sinon j'ai un regret, mais c'est mon impatience ou ma curiosité qui me jouent surement des tours, je reste assez frustré par le peu d'informations que l'on a des personnages, on arrive à les cerner, mais il y a tellement de questions qui reviennent (ou alors ca doit venir du fait que ca fait bien longtemps que j'ai lu le reste de l'histoire)

En tout cas, bon courage pour la suite de l'histoire.


edit : bon je viens de lire tes réponses aux autres reviews et pour te dire, j'attends la suite avec impatience :)
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Buaaaaarf, me suis enfin mise à jour pour cette fic (pas trop tôt...). Pour tout dire, je restais septique quant au rythme du scénario. Tu m'as magistralement détrompée ^^

J'aime bien la relation que tu tisses entre Akodo et Kanjiro (oui oui, j'avais au bas mot 4 ou 5 chapitres de retard) et surtout le caractère disons polymorphe de notre cher Kanji. Il me plait bien, j'avoue ^^ On retrouve ça et là de petites traces de ce qu'il est dans le Passé Blanc, ça a un côté nostalgique. La scène avec Setsuko était très bien, tout comme la traversée du domaine Uchiwa.

Comme ça a été dit, l'évolution des personnages est très bien écrite. Naruto apparaît beaucoup plus sombre (enfin ! lol), Chouji plus mature, Tenzô plus... ben c'est difficile à dire mais on sent un changement. Quant à Saï, fidèle à lui-même. J'aime bien le fait que tu le lies comme ça à Naruto. Je ressens un plaisir malsain à savoir que Naruto a échoué à ramener Sasuke, ahaha ! je sais pas pourquoi. Enfin si : il s'y accroche tellement que ça en devient ridicule et rien n'est plus jouissif que la perspective d'un échec (comment ça je suis pas nette ?) Le parallèle entre lui et Sasuke est très bien vu. Comme quoi, même Naruto n'est pas à l'abri d'une remise en question.

La bataille était énorme ! On a vraiment l'impression d'un afflux d'ennemis mais curieusement, j'ai eu la "certitude" dès le début que Konoha allait gagner. Si tu es arrivé à faire passer l'aspect "attaque inutile" à travers la description d'un combat pareil, cher Kanji, je te tire mon chapeau ^^
La brève scène où Tenzô torture le gars m'a beaucoup plu. Oui, j'aime bien voir les personnages sombrer du côté obscur :twisted: ça fait du bien de les voir se lâcher un peu.
Quant à la scène finale, avec l'homme au cheveux blonds et les oiseaux qui leur foncent dessus, j'ai été perplexe sur le coup. Deidara ?! mais... elle est pas détruite l'Akatsuki ? ah, c'est ptet un rejeton non dévoualé :lol: eh bien non, c'était bien notre artiste explosif ^^ j'espère que tu donneras des détails sur l'éllipse plus tard. Et que Tenzô va récupérer sa jambe (tu te démerdes comme tu veux ). La perspective d'un combat entre Saï et Deidara m'a semblée très intéressante mais si c'est pas dans tes prévisions, tant pir.

Vala, encore désolée de reviewer aussi rarement mais non seulement j'ai pas de temps mais en plus, j'ai une flemme du tonerre pour mettre à jour partout ces temps ci. ^^ j'essairai de suivre régulièrement maintenant, promis
Tinton2
Gennin
Messages : 443
Inscription : mer. 02 nov. 2005, 01:22

Message par Tinton2 »

Yo, alors j'ai lu ton dernier chapitre et je l'ai beaucoup aimé, il est parfaitement écrit, l'action est bien menée, les dialogues entre Choji et Naruto nous rendent nostalgiques etc...

Cependant, le lien entre ce chapitre et le précédent est assez ardu notamment à cause du temps de parution entre ces deux chapitres.

Après, j'ai du mal à situer ce chapitre, il suit le précédent ou il commence des années après ?

Après, j'ai hâte que la relation entre Kyubi et Naruto se développe, que tu nous expliques ce qui s'est passé avec l'akatsuki et qu'enfin débute le combat contre Deidara. Mais le problème c'est qu'avec le temps de parution, mon envie sera certainement retombé depuis belle lurette lorsque ce chapitre paraîtra ce qui fait que je n'empresserai pas pour le lire.

Peut-être faudrait-il que tu écrives les arcs entiers, que tu les divises en chapitres et que tu ne les publies qu'une fois que tout est fait à un rythme hebdomadaire par exemple, comme ça tu nous tiendrais en haleine.

Et sinon, le petit détail qui me gêne c'est que ton chapitre fait penser que sans Kyubi, Naruto est un peu impuissant...

'fin bon, je chipote, ton chapitre était excellent !!!
Image

Thanks Hinaya. Fournisseuse officielle de bannières et avatars de champions.
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Non, ce chapitre suit directement le précédent : des années ne se sont pas écoulées entre les deux, elles se sont écoulées entre NG et ce chapitre.

Pour le rythme de parution...je sais, c'est absolument horrible. Le chap suivant est pratiquement complet, il ne manque plus qu'une scène (assez conséquente, il est vrai) et la beta. Mais il faudrait que je réfléchisse à ton idée ; ça signifierai bcp de décalage dans un premier temps, mais ça règlerai le pbl du rythme et donc du suspense.

Enfin, pour Naruto et Kyubi, l'idée n'est pas qu'il est impuissant, mais plus qu'il en est arrivé à être obsédé par Kyubi : d'un côté il devient paranoïaque par rapport à sa propre colère, et de l'autre il a commencé à vraiment acquérir une expérience et une certaine maîtrise des pouvoirs du démon, ce qui le pousse à les utiliser.
Image
Quiyes
Chunnin
Messages : 881
Inscription : mer. 05 avr. 2006, 18:36

Message par Quiyes »

Je viens de réagir, Choji est le commandant du fort, pourtant il n'est que chunin, non? Puisqu'il est dit dans un chapitre précédent que seul Naruto, Sakura, Neji, Lee, et Shino sont jounins.
Aurait-il un grade de chunin particulier? Je pensais que le commandant d'un tel fort devrait être jounin... :columbo:


(Mon post avait surtout pour but de récolter quelques nouvelles, et ça a marché :twisted: ... :siffle: .)
Dernière modification par Quiyes le dim. 03 juin 2007, 23:20, modifié 2 fois.
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Mon Dieu...une faille terrible dans la narration ! Bien vu, j'y avais pas songé. On va dire qu'il est en passe d'être promu, hein...Enfin sinon après une période de blocage, je vais me remettre à l'écriture et essayer de vous livrer rapidement les prochains chaps pour les deux fics.
Image
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Est-ce que vous le sentez ? Il est ici ! Et il fait 22 pages en police 12 sur word...Il se sera fait attendre. Bonne lecture.

De vieux comptes

Une fois la nuit tombée, l’hôpital de Konoha changeait du tout au tout. En pleine journée, ce complexe accueillait une légion hétéroclite de particuliers maladroits, de blessés militaires, de malheureux quidams qui avaient eu la malchance d’offenser Godaime ou d’idiots terrassés par une overdose d’entraînement…L’activité était telle que l’organisation des soins étaient devenue d’une complexité désarmante. Entre toutes, le triage était considéré comme la plus importante des étapes, passant avant même les chirurgies d’urgence. Au fil des années, l’hôpital s’était considérablement agrandi, surtout depuis l’accession de Tsunade au rang de Hokage. On disposait à présent de trois blocs de chirurgie, d’une réserve pharmaceutique dotée d’un stock d’antidépresseurs titanesques (d’autant plus que les shinobi semblaient enclins à s’y servir sans permission), d’un centre de recherche sur les toxines dernier cri, d’une bonne cinquantaine de salles de réanimation…Le plus extraordinaire était qu’il restait des gens pour occuper la salle d’attente, un peu comme si toutes ces mises à jour faisaient figure de publicité. Comme si on se cassait une jambe pour profiter gratuitement du plâtre dernier cri et son arôme de cerisier blanc. Même avec toutes ces salles, on avait toujours besoin d’un triage de première : il y avait trop d’activité. Mais une fois la nuit tombée, tout était désert et silencieux. C’était peut-être pour ça que Yukio Nomura avait choisi d’être garde de nuit : le chaos incessant de mouvements et de bruits l’insupportait.

La nuit, l’endroit devenait mystérieux et solitaire. Avec le vide laissé par la quantité étouffante de personnel et de patient, les couloirs devenaient soudain plus longs, les salles plus nombreuses et le bâtiment plus labyrinthique encore : on s’y perdait facilement. Nomura comprenait ses collègues, qui semblaient fascinés par l’impression de vie débordante qui se dégageait de l’hôpital bondé, ou par l’intrusion extraordinaire des shinobi blessés dans le quotidien monotone du monde civil, mais il aimait le silence et l’espace des bâtiments vides, qui laissaient son imagination errer librement. A force, il ne mobilisait plus qu’un cinquième de son cerveau pour inspecter les salles.

Il termina sa ronde par le bureau du directeur, qui n’était autre que Tsunade. Comme chaque nuit, il soulagea la réserve privée de sake d’une coupe. Et comme chaque nuit, il eut un instant de panique totale, se demandant ce qui arriverait à sa structure osseuse si Godaime se rendait compte du vol, avant de se rassurer, comme chaque nuit, en pensant qu’une coupe, ce n’était pas grand-chose, et que jamais elle ne remarquerait. Mais après cinq ans de bons et loyaux services et 1825 coupes très exactement, il en arrivait à se demander comment il avait pu passer inaperçu : en toute logique, il aurait dû perdre un métacarpe ou deux. Allumant une cigarette, il retourna vers les vestiaires ; il s’apprêtait à y laisser sa fidèle lampe-torche et sa blouse, lorsqu’il se rappela qu’il n’était pas passé par les sous-sols. Un juron retentit longuement dans les couloirs solitaires.

Les sous-sols. Six pieds sous l’hôpital. La morgue. Si Nomura comprenait les internes, il avait presque peur des légistes. On était fasciné par les mourants, attiré par eux, parce qu’on avait une chance de les sauver ; mais les morts…les cadavres étaient la peur. La preuve d’un échec complet : quand on échoue à sauver quelqu’un, on se rappelle qu’on sera un jour à sa place. Mais il fallait bien examiner le corps, découvrir la cause de la mort si nécessaire, ralentir la décomposition, incinérer la dépouille…Il fallait des gens pour être en contact avec les morts. Avec la mort. Et Nomura ne comprenait pas. Parce qu’à chaque fois qu’il descendait, il ne pouvait s’empêcher de se retourner vers l’escalier toutes les cinq minutes. Ici, six pieds sous terre, de nuit comme de jour, seule une lumière blafarde illuminait des couloirs blancs et froids. Seul le bourdonnement morne des néons résonnait dans le silence oppressant des salles d’autopsie. Que pouvait-il bien y avoir à surveiller ici ? Quel genre d’homme pourrait s’introduire dans un endroit pareil ? Et pour y chercher quoi ?

Il n’y avait rien à trouver ici ; Nomura se retourna donc et remonta le couloir froid à grandes enjambées. Mais lorsqu’il posa la main sur la poignée, il entendit un son qui le cloua sur place. Quelqu’un conversait. Parlait seul. Dans la pièce juste à côté, près des compartiments réfrigérés. Il s’y précipita, ouvrit la porte puis alluma la lumière. Mais au moment où son doigt se posait sur l’interrupteur, il y eut un petit bruit. Comme des doigts tapant sur de l’acier. Deux fois. Et lorsqu’il appuya sur l’interrupteur, rien ne se passa. Il y eut un soupir dans le noir. Il alluma sa lampe-torche et la braqua. Là, il y avait une table. Sur la table, un drap blanc. Sous le drap blanc, un mort. Penché sur le mort, une silhouette tout en blanc. Sur le visage de la silhouette, deux points luisants, blafards, hypnotiques.

Kanjiro soupira à nouveau.
-Qui êtes-vous ? demanda Nomura d’une voix blanche.
Pour toute réponse, l’ermite leva lentement sa maigre main. La cigarette quitta la bouche du garde de nuit et traversa paresseusement l’air pour se placer entre les doigts tendus.
-Vous devriez arrêter de fumer…fit une voix calme.
-Qu’est-ce que vous faites ici ? répondit l’homme mortel, parlant de plus en plus bas.
-Le dépistage est revenu négatif ?
Nomura hocha lentement la tête, sans chercher à protester.
-Il avait tort. Si vous n’arrêtez pas vite, d’ici un an vous serez mort d’un cancer du poumon.
-Comment vous savez ça ?
Il haussa les épaules. Ses yeux semblaient regarder le vide.
-Je le sais, c’est tout.
Il tira une bouffée de la cigarette. Nomura attendit dix, puis trente secondes, puis une minute. Mais l’homme en blanc n’exhala pas la fumée, et ne cligna pas des yeux. L’homme mortel n’osait même plus parler.
-Quant à votre deuxième question…commença l’ermite, avant de se lever.
Il se pencha sur le corps. Le drap relevé avait dévoilé le visage d’un homme dans sa trentaine. L’homme en blanc l’embrassa sur les deux joues, civilement.
-Je te rappelle, lui murmura-t-il rapidement, avant de reprendre…Eh bien disons que c’est exactement comme vous : une habitude dont je devrais me débarrasser.
Il serra le poing et étouffa la flamme de la cigarette.
-Mais vous et moi savons à quel point c’est dur de nous détourner d’Elle.
Il replaça le drap et s’éloigna lentement de la table et de Nomura. Le garde de nuit ne pensa même pas à le suivre du faisceau de sa lampe-torche. Les yeux blancs luisaient toujours dans le noir.
-Nous détourner de qui ? demanda Nomura.
Il y eut un début de rire.
-Qui d’autre ? répondit Kanjiro.
Un souffle de vent plus tard, l’homme mortel était seul avec le mort. Il attendit plusieurs minutes, puis alla ramasser le mégot, éteignit sa lampe-torche et sortit. Par la suite, il rechigna moins à aller au sous-sol. Un peu moins.

Des rêves. Encore et toujours des rêves. Akodo en avait assez que son existence le mette mal à l’aise. Autour de lui, les souvenirs gravitaient comme une lente et morne tornade, semblant réclamer de lui des questions et des doutes. Il suivit des yeux un fragment moins flou que les autres : le dernier souvenir qu’il gardait, juste avant de sombrer dans ce rêve. Peut-être était-ce il y a des jours déjà, ou seulement quelques minutes. C’était un début de soirée, quand le ciel était encore teinté de feu. L’image de Kanjiro se précisa, assis en tailleur, avec Fude roulé en boule sur ses jambes ; puis ce furent les paroles, qui résonnaient étrangement dans les brumes du sommeil.
-Le problème de la soif pourra attendre, pour l’instant il se règle de lui-même…avait dit l’ermite avec un reste de soulagement.
A ces mots, Akodo avait pris un air pensif, il s’en souvenait très bien : la soif de chakra n’était plus vraiment un problème, à vrai dire cela faisait des jours qu’elle ne le tenaillait plus, et qu’il n’avait plus pris de pilule pour la faire taire.
-Comme je l’ai dit, ça pourra attendre : tu as d’autres chats à f…
-Pas un mot de plus, l’avait coupé Fude d’un air étonnamment sérieux.
L’ermite n’avait pas répliqué, et le nekomata s’était éloigné d’un air résigné et désapprobateur.
-Nous allons régler le problème des crises maintenant…avait poursuivi l’ermite, regardant toujours Fude. Je ne te cache pas que ça sera…délicat.
-Arrête de me dorer la pilule, l’avait coupé Akodo, sentant bien que tout cela n’était que trop sérieux. Allons à l’essentiel.
Kanjiro avait laissé échapper un soupir, d’une lassitude qui avait fait frissonner le jeune homme jusqu’aux os.
-Soit.
Le souvenir avait beau être récent, la suite restait terriblement floue. Akodo se rappelait juste des yeux blancs qui se plantaient dans les siens, comme deux miroirs pâles. Et il s’était senti glisser, glisser en arrière tandis que ses sens s’engourdissaient. Il avait senti un chakra insidieux émaner de son maître, juste avant que le genjutsu ne le fasse sombrer dans l’inconscience.

Puis il s’était retrouvé dans un rêve. Et les fragments de sa vie, éparpillés comme des éclats de verre, commençaient à s’agencer tout autour de lui, formant un monde cohérent. Un petit village de printemps, perdu entre la forêt et les montagnes. Des maisons toutes abandonnées ou closes. Un relent de terreur avait envahi l’air de cet après-midi trop familier. Le décor cahotait et était troublé par la vitesse d’une course dont Akodo reconnaissait les halètements. Cela faisait plus d’un an, mais cette journée était toujours douloureusement gravée dans son esprit. Il venait de quitter la volière, après avoir envoyé le messager vers Konoha, et courrait comme un dératé vers l’endroit où ses parents tentaient désespérément de repousser le monstre. Akodo voulut courir plus vite, jusqu’à ce que son cœur éclate et ses muscles se déchirent, comme à chaque fois qu’il faisait ce rêve. Mais il avait l’impression d’être séparé de ce monde, comme par un mur invisible. Et lorsqu’il arriva enfin au lieu fatidique, il se vit lui-même rester tétanisé devant ces interminables secondes d’horreur. La technique de sa mère propulsant la bête difforme dans une maison. Son père, la hache à la main, se précipitant vers la ruine, avant d’être balayé par un coup d’une force colossale. Et l’instant de vérité, lorsque le démon attrapait sa mère avant de la porter à ses yeux…Akodo vit son alter ego se figer et l’air s’emplir d’une énergie malsaine, comme des miasmes voraces qui appelaient à la haine et au meurtre, tandis que le corps de Mayumi se pétrifiait lentement.
-Assez…murmurèrent les deux Akodo.
Fatigué de voir son existence lui échapper, le jeune homme voulut entrer en scène et faire tout cesser. Mais le mur était toujours là, aussi impénétrable que le destin et le temps qui le séparaient de ses jeunes années.
-ASSEZ !!
Il frappa de toutes ses forces, brisant le mur et le monde avec. Le village, le démon, les cadavres et la statue de sel qui avait été Mayumi éclatèrent en mille morceaux, comme une vitre brisée. Mais tandis que le monde des doutes et des regrets tirait sa révérence, l’autre Akodo restait là, aussi net et dérangeant qu’il y quelques secondes. Ses yeux d’ambre parfaits se tournèrent vers Akodo, comme deux soleils affamés.
-Alors, il s’est décidé à me rendre visite ? fit-il d’une voix où l’amusement le disputait à la pure soif de sang.

L’ermite s’adossa au linteau de la porte. Ce n’était plus sa chambre depuis 10 ans, mais y entrer lui faisait toujours quelque chose. Akodo était allongé sur le lit, son visage portant les marques d’un sommeil animé. Sur son ventre, Fude était couché comme un coussin de fourrure blanche, ronronnant doucement. Il releva la tête lorsque l’ermite entra.
-Comment il se débrouille ? demanda Kanjiro.
Il sentit le sourire du chat, ce sourire finaud qui cachait son éternel mécontentement. Il franchit le seuil et entra, gardant les yeux fixés sur Fude, tout en observant attentivement Akodo. Son regard reposa la question.
-Où tu étais ? demanda le nekomata, d’une voix beaucoup plus sérieuse.
-Comment il se débrouille ?
-…Bon sang, Kanji…je ne pense pas que discuter avec les locataires d’une morgue soit le meilleur moyen de te « réinsérer dans le monde des vivants »…
-Fude.
Le ton força le silence dans la pièce et les ombres s’immobilisèrent. A l’extérieur, les grillons cessèrent leur chant et le vent s’arrêta. Les yeux du nekomata dévoilaient une impatience vieille de plusieurs siècles.
-Comment. Il. Se. Débrouille ?
Fude soupira. Les oiseaux de nuit reprirent leur bavardage et les nuages se remirent à parcourir paresseusement la nuit de printemps.
-Bien, je suppose. Comment il pourrait mal se débrouiller ? Après tout, il est juste face à un être qui est l’incarnation de tous ses penchants agressifs et qui maîtrise parfaitement chacune de ses capacités…Non, vraiment je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner.
-T’as fini ?
Kanjiro s’approcha et posa la main sur le front d’Akodo. Le jeune homme s’agita un peu moins.
-J’ai confiance en lui.
-Et s’il échoue ?
-Alors c’est qu’il n’était pas assez bon.
Il y eut une seconde flottante, un spectre de confrontation, à nouveau. Puis Fude se leva et s’étira en frissonnant. Il fit quelques pas sur le ventre d’Akodo avant de se recoucher. Kanjiro fit une grimace qui rappelait un sourire. Le nekomata n’avait qu’à moitié laissé tomber : il avait probablement une idée derrière la tête.
-Pour changer de sujet, j’ai été la voir.
L’ermite changea d’attitude : ses yeux étaient vraiment fixés sur Fude, et sur son sourire gracieusement moqueur de chat triomphant.
-Et ? fit Kanjiro d’une voix véritablement désinvolte, du genre de celles qu’on prend pour cacher quelque chose.
-Elle a dit…que la prochaine fois tu devrais venir lui demander toi-même, au lieu d’envoyer ton chat.
-Si ça l’a amusée, c’est tant mieux, ne t’en fais pas.
-Je ne m’en fais pas.
Encore ce sourire. Ca ne gênait Kanjiro qu’à moitié.
-Les modalités, comme prévu ?
-Comme prévu. Tu sais, elle a vraiment l’air de…
Ils furent interrompus par un gémissement. Le visage d’Akodo se crispa presque convulsivement. Fude ronronna plus fort et l’ermite remit la main sur le front fiévreux.
-Accroche-toi, murmurèrent-ils d’une seule voix.

Akodo n’eut pas besoin de réfléchir. D’un geste brusque, il enfonça franchement ses phalanges dans la joue de l’autre, l’envoyant bouler à quelques mètres. Si du moins les distances se comptaient en mètres dans l’infini immaculé où ils se faisaient face. Le double se redressa tout en se massant la mâchoire, où ce sourire plein de morgue s’élargissait.
-Eh bien eh bien…je te rappelle tout de même que c’est moi le psychopathe ultraviolent.
-Ferme-la, cracha Akodo.
La colère bouillonnait en lui, et il était plus que prêt à la laisser exploser : tout ce qui allait de travers dans sa vie, les crises, les meurtres, tout venait de ce…cette chose. Sans crier gare, il se précipita en avant et projeta sa jambe vers le visage moqueur. Le double leva son bras gauche, et le coup fut bloqué par un disque d’énergie bleutée, mais il fit son œuvre : avec rage, Akodo roua de coups de pieds son adversaire déséquilibré. Il s’arrêta brusquement tandis qu’une douleur subite le pliait en deux. Palpant son flanc, il se rendit compte qu’il avait une côté brisée. Son double se releva péniblement, l’air toujours aussi goguenard. Les pupilles d’Akodo se mirent à luire d’une lueur ambrée, tandis que dans les yeux de l’autre, les nuances d’automne se retranchaient aux iris. La rage monta des deux côtés, et ils tournèrent l’un autour de l’autre. Il fallait en finir, une bonne fois pour toutes.
-Allez, saloperie, amène-toi…grogna le jeune homme.
-Qu’est-ce que tu me veux ? siffla l’autre en réplique.
Il avait devant lui sa rage, sa frustration, sa rancœur, qui avaient grandi jusqu’à échapper à son contrôle, jusqu’à devenir un miroir déformant où il contemplait l’image de ses vices. Mais là où d’autres auraient ressenti de l’horreur, Akodo refusait d’être une victime.
-Je veux que tu me rendes ma haine, fils de pute.
Le poing du double se serra, et une sphère parfaite de chakra se forma autour de sa main droite. Il respira lourdement tandis que ses yeux se chargeaient de promesses sans nom.
-Très bien…tu vas encaisser tout, plus les intérêts, petit con.

Il chargea brusquement et projeta son poing droit en avant avec un cri rauque. Akodo esquiva avec peine tandis que son adversaire reprenait son équilibre et revenait à l’assaut. L’enchaînement étrange prit le jeune homme de court, et plus d’une fois il sentit l’attaque passer tout près de son visage, fendant l’air avec un bruit sourd. On aurait dit que cette main pesait plusieurs dizaines de kilos : à chaque coup, c’était son poids qui entraînait le double en avant, avec une vitesse et une force affolantes. S’il y avait eu un sol sous leur pieds, il y a bien longtemps qu’il se serait embelli de plusieurs cratères. Akodo commença à s’essouffler, pris dans une danse féroce, esquivant à grand peine des coups dont un seul pouvait lui fendre le crâne, sans cesse pourchassé par la silhouette souple et les rugissements sinistres. Il essaya désespérément de garder ses distances, de garder la tête froide, de trouver une stratégie efficace, mais il pouvait sentir ses émotions se réverbérer dans cet endroit, et il ne ressentait que trop bien l’agressivité pure qui se dégageait de son double, si grande qu’elle ne pouvait que s’adresser au monde entier. Et en cet instant, le monde entier se réduisait à eux deux. Il avait sous-estimé sa force, cette puissance hors de contrôle, et à présent il commençait à douter.

L’adversaire sourit de nouveau.
-Tant que je serais là, tu n’auras pas le temps de souffler, Akodo-chan.
Il leva la main droite et la sphère se résorba, tandis qu’il absorbait le chakra qui la composait et le redirigeait. L’énergie traversa son bras et émergea juste au-dessus du poignet. Encore hébété par la charge émotionnelle du combat, Akodo fut de nouveau pris de court. Un trait d’énergie pure fendit l’air et le heurta en pleine épaule, comme une flèche. Juste avant l’impact, il se représenta les chairs déchirées, les os disloqués et les nerfs sectionnés, et réagit dans l’instant. La flèche ne laissa qu’une entaille bénigne, et Akodo sentit un léger flux de chakra dans les canaux de son épaule. Une seconde plus tard, l’ennemi était sur lui, sa main de nouveau enveloppée d’énergie. Akodo se campa fermement dans le sol et fit face sans bouger à la masse implacable qui se dirigeait vers son crâne. Alors que la sphère n’était plus qu’à une dizaine de centimètres, il laissa échapper un feulement qui faisait penser à un bruit de succion, et il agrippa le poignet de son double. L’attaque s’arrêta net alors qu’il aspirait le chakra, au prix d’une confrontation mentale terrible.
-C’est à moi…grogna-t-il, sa rage faisant écho à celle de l’ennemi. Tu comprends ?
La sphère se dissipa totalement, et il empoigna son adversaire au col alors que le bras retombait mollement, privé de ses forces. Il était temps de reprendre le contrôle. Temps de se venger de tous les détours qu’avait pris sa vie. De détruire cette saloperie.
-A MOI !
Mais alors que sa voix résonnait dans l’infini de l’espace, son double gardait ce sourire narquois. Seules leurs pupilles portaient encore l’ambre de la colère.
-Vas-y…voyons si tu as les tripes pour le faire. Allez, Akodo-chan, efface-moi…
La tension retombait progressivement, tandis les mains d’Akodo cherchaient la gorge de son autre. Il fallait qu’il le fasse, qu’il se débarrasse de ce qui le gênait…
-Tu ne peux pas simplement me faire disparaître, tu sais ? Tu n’as jamais pu…
Son sourire était teinté de rancœur. Ils se rappelaient cette impuissance, cette sensation d’être enfermé dans un corps qui n’était pas le sien…
-Pas depuis qu’ils ont eu le culot de crever et de nous laisser seuls…Toute cette colère, c’était trop pour toi, pauvre petit…et elle ne pouvait pas s’en aller d’elle-même non plus.
La mâchoire d’Akodo tremblait, mais ils ne savaient pas pourquoi. Le regard de l’autre était voilé, mais ils ne voulaient plus y penser. Leurs yeux étaient redevenus normaux. Est-ce qu’il pouvait vraiment défaire le passé et oublier tout ce qui l’avait marqué ? Effacer sa colère et étouffer sa voix…
-C’est comme ça que ça marche, tu crois ? Tu me butes et tous tes ennuis sont finis ? Il eut un reniflement de mépris. Si le monde était aussi simple, ça se saurait.
Ce n’était pas lui. Il n’avait pas pu supporter tout ce qui s’était passé cet après-midi de printemps, alors il avait tout repoussé. Cette…personne, ce mec, ce n’était pas lui : il n’avait aucun droit de décider de son destin. Et vouloir le faire, comme s’il avait droit de vie et de mort sur les autres, ce n’était pas lui non plus…Merde. Le jeune homme envoya son poing dans les côtes de son double. La douleur les fit tous les deux tomber à terre.
-Aïe, tes côtes, lâcha l’autre avec un petit rire, tandis qu’Akodo se remettait sur ses pieds.
-Non, connard…nos côtes.
Il lui tendit la main et l’aida à se relever. Ils étaient face à face, expression bougonne contre air incrédule, seuls au beau milieu d’une étendue blanche sans limites. Il y eut un instant d’incertitude, comme si le jeune homme cherchait un mot.
-Il va falloir te trouver un nom.
Coexister était nécessaire : c’était aussi simple que ça. La culpabilité, la rancune, le ressentiment…tout ça n’avait pas d’importance : ces deux-là n’aimaient pas compliquer les choses, et dans leur esprit, s’en prendre à soi-même c’était se prendre la tête. L’un serait la violence, l’autre la paix ; les deux facettes d’une même pièce, peut-être identiques, peut-être différents…peut-être que personne ne verrait la différence, peut-être que si. Peu importait ; il fallait aller de l’avant. Le double eut de nouveau ce sourire. Akodo le lui rendit. Oui, c’était aussi simple que ça : le contraire aurait été trop difficile.

Lorsqu’Akodo ouvrit les yeux, le soleil commençait à peine à se lever et dans la chambre rampait la lumière blanche de l’aube. Au milieu de la petite pièce, suspendue entre nuit et jour dans le doute, le jeune homme entendit un son rassurant tapisser les murs. Suivant le ronronnement, il vit Fude sur le bureau, pelotonné sur de vieilles feuilles griffonnées. Quelque chose bougea, à la frontière entre lumière et ombres, et Akodo se raidit. Ce n’est qu’après de longues secondes de tension qu’il remarqua l’être assis devant le bureau, ses cheveux noirs engloutis par le reste de nuit qui s’était réfugié dans le coin, et son enveloppe blanche effacée par les rayons presque blême du soleil de l’aube. En cette heure de la mort, l’heure de la lumière glauque et incertaine, Kanjiro était affaissé sur la chaise, comme un meuble funéraire, ni tout à fait inquiétant ni tout à fait familier. Simplement assis.
-Akodo ? demanda Fude d’une voix pâteuse.
-Hanmaru.
Kanjiro se raidit et se retourna, la main droite tendue comme un instrument de chirurgie.
-Il dit qu’il s’appelle Hanmaru.
L’atmosphère se détendit et la lumière du soleil prit des couleurs.
-Comment tu as fait ? demanda l’ermite.
-Oh…fit Akodo.
Ses yeux s’emplirent des couleurs de l’automne, jusqu’aux iris.
-On s’est arrangés, lâcha Hanmaru, d’une voix plus rauque, comme celle d’un enfant qui aurait voulu grandir trop vite.
-Combien en maîtrises-tu ? demanda Kanjiro de but en blanc.
-Aucune, poursuivit le double. A priori nous allons devoir les réapprendre.
Akodo revint à la surface et posa une question qui datait déjà.
-De quoi vous parlez tous les deux ?
-De toi, répondit l’ermite. Enfin de vous deux.
-Tu pourrais être clair, pour une fois ?
-Akodo, après ce que tu viens de vivre, je ne pense pas que ce soit le moment de te bourrer le crâne avec des explications scientifiques sans grand intérêt, objecta Fude.
Le jeune homme soupira et fronça les sourcils.
-Peut-être pas, mais je pense que si vous voulez que je maîtrise vraiment mes capacités, il vaudrait mieux arrêter de tourner autour du pot et commencer à me donner le mode d’emploi.
Kanjiro se leva et s’étira, avant de prendre une des feuilles qui gisaient sur le bureau. Il s’approcha et la montra à Akodo : il y avait là un schéma classique du keirakukei humain. Mais sur celui-ci, on pouvait voir de multiples entailles, de forme et de taille différentes.
-Tu es spécial parce que ton keirakukei est marqué par une multitude de yabureme, bien plus que chez un homme normal, ça tu le sais. Tu sais aussi que cette particularité t’interdit l’usage du ninjutsu et du genjutsu : ton chakra circule trop bizarrement pour ça.
Du doigt, il désigna successivement neuf yabureme : un sur chaque main et avant-bras, sur la cheville droite, entre les omoplates, au niveau de la spirale du nombril, en travers de la cicatrice de sa joue, et enfin le long de la trachée.
-Neuf de ces yabureme ont un impact majeur sur le chakra qu’ils filtrent : en affinant et en maîtrisant cet impact, tu peux a priori produire plusieurs « techniques ».
Sans répondre, Akodo jeta un coup d’œil au réveil, qui indiquait près de 7 heures du matin.
-Laisse-moi deviner…entraînement matinal ?
-Non, nous sommes invités chez une connaissance.
L’ermite déposa le dessin sur le lit, mit Fude sur son épaule et sortit de la pièce.
-Va prendre une douche, puis descend manger un morceau, lança-t-il alors qu’il passait le seuil.
Akodo prit le bout de papier et l’étudia d’un air songeur.
-Il va falloir se taper toute la liste de ses connaissances ? demanda Hanmaru d’un ton ironique. Eh ben ce n’est pas demain la veille que je réapprendrai tout ça.
Entendre la voix rauque de son double résonner dans sa tête n’était finalement pas si dérangeant, mais le jeune homme râla tout de même, pour le principe.
-Ferme-la un peu, tu veux…Alors tu avais maîtrisé tous ces trucs ?
Il y eut une seconde de silence.
-J’aimerais te dire que oui, mais je dirais plutôt que j’ai eu l’idée de les tester avant toi : c’était plus de l’instinct que de la maîtrise.
-Mouais, et maintenant que tu te donnes la peine de te maîtriser, au revoir l’instinct…
-Eh, on peut pas tout avoir. Tu préfères peut-être que je me lâche ? demanda-t-il avec une désinvolture qui était encore assez dérangeante.
-Je t’ai pas dit de la fermer ? fit Akodo d’une voix bougonne, tout en enlevant sa chemise.
-Tu sais…c’est vraiment bizarre de voir mon corps se foutre à poil tout seul…
Ce n’était même plus la peine d’écouter. Le jeune homme entra dans la salle de bain en soupirant profondément. En bas, le sifflement de l’eau bouillante se faisait entendre, et en tendant l’oreille on pouvait distinguer la voix rauque de Fude charrier l’ermite. Le quotidien reprenait : il y avait moyen de s’y habituer, se dit Akodo.

Environ une heure et un échange continu de répliques cinglantes plus tard (Fude avait compté deux sets partout), ils étaient partis. Konoha en était à présent au cœur de son printemps, et souffrait d’une implacable invasion de cerisiers en fleur. A chaque coin de rue on pouvait voir les pétales roses tomber délicatement, portées par la brise. Le soleil couvrait d’un chapelet de rayons doux cette atmosphère de paresse bienheureuse. Elle se retira prestement lorsqu’ils arrivèrent à destination : une petite maison typique, avec un jardin à l’ancienne adossé contre le rempart du village. Il s’en dégageait une impression de force contenue, un peu comme un tigre endormi aux airs de gros chat ronronnant, mais qui pouvait à tout moment se réveiller et vous mettre en pièces.
- Oh, je le sens pas, ça…lâcha Hanmaru, qui avait senti la même chose qu’Akodo.
Car ce n’était pas qu’une impression : une quantité énorme d’énergie imprégnait cette maison, une énergie tendue comme un câble d’acier, aussi bien sur le plan physique que spirituel.
-C’est moi, ou cette maison est soutenue par du chakra ? demanda Akodo d’une voix incrédule.
-Ce n’est pas toi, fit Kanjiro d’une voix amusée. C’est comme ça qu’il s’exerce.
-Qui ?
-Mon maître.
Le jeune homme tourna vers l’ermite une paire d’yeux abasourdis.
-Oh je sais, c’est un peu difficile à imaginer, mais j’ai eu un maître moi aussi, fit-il d’un air désinvolte.
-Bon arrête de te faire mousser et frappe à la porte, lui intima Fude, avec le ton maussade qui ne l’avait pas quitté depuis la nuit précédente.
Kanjiro s’approcha et donna trois coups légers au panneau coulissant qui servait de porte d’entrée. On entendit une voix de jeune fille crier « Une seconde » avec énergie, puis la porte s’ouvrit. Une silhouette svelte et athlétique se tenait devant eux sur le seuil, avec d’étranges mains en équilibre imparfait entre callosité et délicatesse. Ses pieds nus étaient surmontés par un pantalon noir de toile fine, et une veste de style chinois ouverte laissait entrevoir un débardeur, qui lui-même dévoilait un échantillon presque sculptural d’abdominaux. Enfin, son visage, à la fois racé et malicieux, présentait deux yeux couleur noisette et plein de vivacité, et ses cheveux bruns n’étaient qu’à moitié coiffés : un chignon parfait ornait le côté gauche de sa tête, tandis qu’une cascade de mèches se déversait sur son épaule droite. En voyant l’ermite elle ouvrit de grands yeux, où on lisait la surprise ainsi qu’une touche de bonheur sincère.
-Kanjiro-san ? Mais vous…balbutia-t-elle avec une petite voix.
-Bonjour, Ten-chan…ton père est là ?
Elle eut un rire léger, presque enfantin, puis posa les bras sur ses épaules pour lui faire la bise.
-Vous savez bien qu’il est là, fit-elle.
-Tenten, fais-le entrer, dit une voix grave, celle d’un homme qui devait avancer sur ses quarante ans.
-En passant, je te présente son neveu, Asano Akodo, lâcha Fude alors que l’ermite passait la porte. Tenten adressa un signe de tête et un salut murmuré au jeune homme avant d’entrer à la suite de Kanjiro.

Akodo se déchaussa et ils entrèrent dans la salle de séjour. Là, sur des tatamis qui sentaient bon l’usure, un homme en habits simples était assis en tailleur, devant un imposant manteau noir orné de nuages écarlates qu’on avait installé sur un présentoir doté de roulettes. Même dans cette position, l’homme arrivait presque aux épaules d’Akodo. Il se tourna vers eux : son visage avait quelque chose de féral, avec des traits autrefois acérés, à présent adoucis par des rides de sagesse et d’âge. Au-dessus d’une paire d’yeux bruns presque trop perçants, des cheveux bruns coupés courts et à peine coiffés faisaient écho à son visage où le rasoir n’avait pas réussi à effacer complètement la barbe. Sans les quitter des yeux, il referma le manteau d’une main, faisant entendre quelques cliquetis métalliques, puis il se leva avec souplesse et marcha vers Kanjiro. Il ne fit qu’amorcer un premier mouvement, comme s’il voulait lui faire une accolade mais s’était ravisé. Ils se serrèrent la main avec fermeté, et à son franc sourire l’ermite répondit par une expression cordiale.
-Kanjiro…combien de temps cela fait-il ?
-Dix ans, Takeo-san, j’en ai peur. Merci de vous être occupé de la maison ; elle devait être en piteux état depuis le temps.
Le Gîru acquiesça du chef, tandis que Fude sautait de l’épaule de Kanjiro, se frottant à quelques jambes avant de partir en vadrouille.
-Par contre je vous ai fait passer avant le clan : je n’irai les voir que demain, observa Kanjiro. La remarque fit sourire son ancien maître.
-Dans ce cas il faut que je t’offre à boire, fit-il en l’invitant à s’asseoir. Tenten, va ranger le manteau.
La jeune fille soupira, comme si elle était déjà fatiguée, mais elle s’exécuta : s’arc-boutant contre la masse de tissu, elle poussa un grognement d’effort alors que le présentoir avançait en grinçant. Akodo s’approcha pour l’aider, mais Kanjiro l’arrêta d’un mot.
-Laisse. Elle s’entraîne.
-Combien il fait ? demanda le jeune homme.
L’ermite se tourna vers Takeo, les sourcils levés en signe d’interrogation.
-A peu près 300 kilos, répondit le Gîru qui venait de sortir une table basse et deux verres d’un placard.
Tandis qu’Akodo était occupé à avoir l’air abasourdi, Tenten plaça le présentoir
et sa charge dans un autre placard, où l’on voyait quantités de râteliers et autres armes, et Takeo servit le sake tout en s’asseyant lourdement. Il n’en mit pas une goutte à côté.
-Bon, viens, allons discuter dans ma chambre, lança Tenten à Akodo après avoir fait claquer le panneau coulissant.
-Eh ben au moins c’est direct, lâcha Hanmaru.
-Heu…Mais…commença Akodo en désignant les deux adultes du doigt, décontenancé qu’il était par la proposition lancée de but en blanc.
-Oh à ta place je ne resterai pas, à moins que tu ais envie d’entendre papa déblatérer pendant deux plombes sur comment il distille son propre sake…
-C’est vraiment ce que je risque ? demanda Akodo, à présent amusé.
-Oh oui…répondit-il en secouant la tête, avant de chuchoter. C’est un truc que je remarque chez les vieux : ils adorent ce qui nous fait chier.
-J’ai entendu ça, mon ange…dit Takeo sur un ton de faux avertissement.
-Vas-y, Akodo, de toute façon Takeo-san et moi devons discuter seuls, lui conseilla Kanjiro.

Les deux jeunes gens disparurent dans un couloir annexe qui menait à la chambre de Tenten, et les deux jônin burent une gorgée de sake, parfaitement synchrones.
-10 ans…mais pour la plupart de tes amis et ex-camarades, cela fait 6 ans. Je peux savoir pourquoi tu ne m’as pas rendu visite après tes 4 années d’errance ? demanda Takeo d’une voix posée.
-Vous savez bien pourquoi.
-Tu te tracasses encore pour ça ? Ca fait 20 ans déjà, Kanji…
-Qu’il vive 20, 50 ou 100 ans, un homme n’en a pas moins été un enfant. Et dans mon cas…le temps qui efface tout s’ingénie à échouer.
Il vida sa coupe d’un trait. Ses yeux blancs fixaient inexorablement ceux de Takeo, qui après une minute détourna le regard.
-Enfin…poursuivit Kanjiro, là n’est pas la question. Je suis venu parler d’Akodo.
-J’ai entendu dire qu’il était…particulier.
-Oui, et il va certainement me réclamer beaucoup de temps. Je m’occuperai de ses capacités innées, mais…
L’ermite détourna le regard un instant, comme s’il jetait un coup d’œil au loin.
-…Je vais bientôt devoir prendre d’autres affaires en charge, et je ne pourrais pas m’occuper du reste de son entraînement.
-Je vois, fit Takeo avec un sourire, Tu veux que je lui apprenne à contrôler ses crises.
-C’est ce que je prévoyais au début, mais il a réglé le problème lui-même, et d’une manière assez inattendue. On ne peut plus vraiment comparer ses capacités à celles d’un Gîru.
-Alors pourquoi as-tu besoin de moi ?
-A vrai dire, ce n’est pas à vous que je pensais.
Ils sourirent tous les deux et se resservirent. Un panneau sembla coulisser de lui-même et donna naissance à une fenêtre sur un jardin à l’ancienne, où le soleil jouait sur les rares reflets d’un petit lac couvert de pétales. Une sorte de coussin blanc à taches noires se dorait au soleil sur une des pierres. Kanjiro se leva et marcha vers l’extérieur. S’arrêtant au seuil, il s’appuya d’une main à un pilier. Le bois fit entendre un murmure rugueux et rassurant sous la caresse.

A l’entrée de la chambre de Tenten, Akodo eut le même geste, mais le chant du bois était irrégulier cette fois : le pilier était criblé d’entailles et d’impacts de tir, comme à peu près toutes les surfaces qui pouvaient servir de cible dans cette chambre. Le jeune homme avança le pied pour passer le seuil, mais Tenten l’arrêta, posant la main sur son épaule.
-Fais gaffe où tu marches…tu pourrais perdre quelques orteils.
Il baissa les yeux : tous les tatamis de la chambre étaient couverts de shuriken, de kunaï, d’armes de jet et de corps à corps diverses et variées, dont certaines qu’Akodo n’aurait jamais pu imaginer. Comme si de rien n’était, Tenten traversa ce champ d’acier avant de s’asseoir au centre, où trônait un grand parchemin. Elle prit une arme au hasard et l’examina sous toutes les coutures, sentant son tranchant, calculant ses dimensions d’un œil expert, avant de la déposer sur une des inscriptions du parchemin. Elle forma alors un sceau, et en un nuage de fumée l’acier entra dans le papier. Puis elle en fit autant avec une autre arme, puis une autre, et ainsi de suite. Pendant ce temps, Akodo s’était fait une place entre les ninja-to et autres kusari-gama, et regardait le processus, sincèrement impressionné.
-T’as vraiment besoin de tout ça ?
-Mon pauvre, fit-elle. T’as pas idée…En mission, je me dis souvent que j’aurais dû en prendre plus.
-Et il te faut combien de temps pour les inspecter et les ranger ?
Elle s’arrêta un instant et leva les yeux, sur son visage une moue de réflexion tandis qu’elle faisait jouer un kunaï entre ses doigts.
-Bof…10-15 minutes.
Le jeune homme jeta un nouveau coup d’œil à la chambre : dans une petite alcôve un ikebana et quelques livres, mais sinon il ne semblait y avoir que des armes et de l’équipement. Ce n’était plus du tout sa catégorie : Tenten était un ninja accompli, avec des années d’expérience et la confiance qui allait avec.
-Il t’a fallu du temps pour en arriver à ce niveau ?
-Non, à 12 ans j’en faisais déjà autant.
-Ben merde…résuma Hanmaru.
-Comment ça se fait ? demanda Akodo plus gracieusement.
-Oh tu sais…
Le cliquetis du kunaï entre ses mains s’interrompit lorsqu’elle le lança, si vite qu’Akodo ne put qu’entendre l’arme se planter dans le pilier, à dix centimètres de son visage.
-J’ai ça dans le sang.

Dans la salle de séjour, Kanjiro n’avait pas bougé, et on aurait pu croire qu’il était absorbé par le spectacle du jardin. Mais lorsqu’il adressa la parole à Takeo ce fut sur un ton parfaitement lucide.
-Où en est-elle ?
Takeo déposa sa coupe sur la table basse et prit une profonde inspiration.
-Toujours au grade de chuunin. En temps de paix les promotions viennent moins vite.
-Ce qui n’est pas pour vous déplaire, je suppose…
Le Gîru tourna lentement le regard vers lui.
-Tu es si surpris ?
-Pas dans ce sens-là…A vrai dire je ne m’attendais même pas à la voir devenir ninja.
Takeo eut un début de rire et se resservit une coupe de sake.
-C’est son rêve, Kanji…Je n’allais pas la mettre en cage…j’aurais dû m’y attendre : à vivre dans un village ninja…
-Sans compter qu’elle tient bien plus de vous que de sa mère…observa l’ermite d’une voix attendrie.
-Oui…murmura Takeo d’un ton désabusé, avant de vider sa coupe.
-A propos…commença Kanjiro, soudain plus sérieux. Est-ce qu’elle…
-Non, et je prie tous les dieux qu’il en reste ainsi.
L’ermite le regarda longuement, comme s’il dévisageait son âme.
-Elle est tout ce qui me reste, Kanjiro, fit Takeo avec un sourire triste.
-Je comprends.
Il se rassit et attendit quelques instants. Takeo fit un geste de la main et le panneau se referma. Fude revint à l’intérieur et se pelotonna sur les genoux de Kanjiro. Ses ronronnements firent doucement revenir l’atmosphère à la normale. L’ermite reprit la conversation de but en blanc, avec un ton un peu embarrassé qui fit sourire Takeo et le chat.
-Mayumi lui a appris les bases, mais il a besoin de perfectionner le taijutsu et le ninkijutsu, s’il veut passer chuunin…Je n’ai pas utilisé d’arme depuis des années, et je ne pense pas pouvoir lui apprendre le jûken…
-Et comme le rôle d’instructeur est compris dans les critères de promotion, Takeo-kun, on aimerait que ta fille s’occupe d’entraîner Akodo, conclut le nekomata.
-Bon…d’accord. Mais j’espère que ton protégé arrivera à garder le rythme : comme tu l’as dit, elle tient de moi.
-Oui…fit Kanjiro d’un ton désabusé, avant de vider sa coupe.

Akodo était impressionné par le nombre de jurons et autres borborygmes que Tenten déversait sur la pauvre bobine de fil d’acier qu’elle s’échinait à démêler. Après avoir récupéré le kunaï avec l’aide du poignet expert de la kunoïchi, ce fil avait décidé de mettre en pratique ce sens de l’humour et du mauvais goût que tous les objets avaient, et de donner du fil à retordre à Tenten, littéralement. Le spectacle était assez consternant : d’un côté la jeune fille dont la délicatesse patiente cédait peu à peu la place à un acharnement buté, et de l’autre le fil malicieux, si fin qu’on ne distinguait son architecture complexe et emberlificotée que par segments de lumière, lorsque le soleil le frappait.
-Et donc…commença la jeune fille qui n’avait pas oublié Akodo. Neji m’a dit que tu était arrivé y a pas longtemps au village.
Le jeune homme acquiesça, mais ne dit rien, pour ne pas la déconcentrer : au fil cryptique s’ajoutait maintenant la mèche qu’elle n’avait pas coiffée et qui se retrouvait dans son oeil, mèche qu’elle s’obstinait à dégager en soufflant vers le haut. Après plusieurs minutes d’une lutte épique, elle prit un kunaï et découpa une longueur de fil, qu’elle utilisa ensuite pour se faire rapidement un deuxième chignon. Curieusement il était aussi parfait que celui de droite.
-C’est pas trop difficile pour toi de t’adapter ? dit-elle en reprenant la difficile tâche de faire entendre raison au fil d’acier.
-…Non, plus tellement. Maintenant que je suis installé, que j’ai une maison, et une famille…même s’ils me font un peu l’effet d’un beau couple de tordus…je commence vraiment à me sentir chez moi.
-J’ai entendu dire que tu t’étais fait des amis…fit Tenten, les yeux dans le vague alors que le fil gémissait sous ses doigts inflexibles. Franchement…Naruto et Sakura ? Pour ce qui est de tes relations, tu ne te mouches pas du coude avec le dos de la cuillère…
Akodo afficha une moue de perplexité.
-C’est quoi cette arnaque ? Comment elle en sait autant ? demanda Hanmaru.
-Tu as « entendu dire » ? fit Akodo.
Elle se tourna vers lui tandis que ses mains forçaient de plus en plus.
-Oh, Neji te surveille depuis cet incident devant la demeure du clan…
-Faut croire que j’ai fait sensation, cette nuit-là, se flatta le double.
-Ta gueule…murmura Akodo, fatigué de ses commentaires.
-Hein ? demanda Tenten.
Il y eut un bruit discordant rappelant la mort violente d’un violon. La jeune fille laissa échapper un juron exaspéré et jeta la bobine dans un coin.
-Non, rien…qu’est-ce que tu veux dire, je me mouche…
-Pas du coude avec le dos de la cuillère : le Jinchûriki de Kyûbi et la disciple personnelle de Godaime…et puis dans le genre personnages colorés, ces deux-là, c’est du haut de gamme.
-Faut croire que les grands esprits se rencontrent.
Tenten afficha un air surpris. Akodo mit quelques secondes à s’en rendre compte : Hanmaru et lui avaient parlé en même temps, et deux voix distinctes étaient sorties de sa gorge. Comme si le fait de penser la même chose les rendaient synchrones. Curieusement, il ne s’en inquiéta pas. La jeune fille eut un instant de perplexité, puis décida qu’elle avait dû mal entendre. Reprenant la conversation, elle eut un rire franc.
-…Ouais, on peut dire ça.
-Enfin, c’est vrai que Naruto est assez gratiné.
-Tu débarques, mon pauvre…c’est de notoriété publique ici…lança-t-elle sur un ton léger, avant de se lever, hissant le grand rouleau sur son épaule. Mais faut pas s’y tromper non plus, il est intelligent…à sa manière.
La jeune fille plaça l’arsenal de papier dans un placard et se rassit lourdement après s’être massé le dos.
-Entre ça et le manteau de papa…bougonna-t-elle. Enfin, si tu veux vraiment le connaître, c’est à elle qu’il faudrait demander de t’éclairer.
-Sakura ?
-Elle le connaît comme si elle l’avait fait.
Il se leva et fit le tour de la chambre, plus en confiance maintenant que ses orteils ne risquaient rien. Après avoir regardé de plus près les livres dans l’alcôve, il s’avérait que Tenten était passionnée d’astrologie. Ici aussi, les tatamis dégageaient une vieille fragrance, et le parquet chantait sous le pied. Akodo ferma les yeux et inspira un grand coup, absorbant les résidus de chakra et les analysant : c’était une maison pleine de la douce banalité du quotidien. Le printemps lui allait à merveille, tout comme au reste du village.
-Et toi, de ton côté ? demanda-t-il.
Elle haussa une paire de sourcils interrogateurs.
-Toi et tes parents habitez ici depuis longtemps ?
Quelque chose changea dans l’air et dans les yeux de Tenten. Une mélancolie qui ne lui allait pas tout à fait.
-Je suis née à Konoha. Mais je n’y vis pas avec mes parents.
Elle leva les yeux et croisa le regard d’Akodo. C’était une lueur qu’il connaissait bien, un reflet figé comme la photo en noir et blanc d’un temps passé. On pouvait admirer son ton sépia, apprécier son toucher rugueux pour les doigts et doux pour l’âme, mais ce n’était jamais qu’une image, figée dans un moment de bonheur aussi immobile que révolu. Pour une fois, Hanmaru ne fit pas de commentaires.
-J’ai perdu ma mère moi aussi…mais j’étais très jeune à l’époque…
Akodo porta la main à son cou, palpant la petite bourse de cuir qui contenait les yeux de Mayumi. Ceux de Tenten étaient dans le vague, et l’espace d’un instant, sa voix s’anima en un rire triste.
-…Je ne me souviens même plus de son visage.
-Je suis désolé.
A ces mots, le regard de Tenten cessa d’errer et se plongea vraiment dans les yeux mordorés d’Akodo. Il y eut un moment suspendu, entre l’instant de contemplation et le silence gêné. Ce n’était pas que le respect dû aux endeuillés : ils avaient quelque chose en commun, ils se comprenaient…peut-être même au-delà de ce qu’ils avaient perdu, peut-être plus profondément encore.
-Les enfants ! fit la grande voix de Takeo. Ils se tournèrent tous les deux vers le mur. Kanjiro et moi avons à vous parler.
Lorsqu’ils se regardèrent de nouveau, c’était juste pour afficher une mine perplexe.
-« Les enfants » ? demanda-t-il.
Tenten lui répondit d’un sourire gêné et d’une paire de sourcils levés en signe de consternation ordinaire.
-On ferait mieux d’y aller.

Dans le salon, Takeo était occupé à ranger la table basse tandis que Kanjiro réfléchissait tout en caressant Fude. Le chat était de nouveau couché sur ses genoux, mais il n’avait pas l’air décidé à ronronner, un peu comme s’il boudait. Au moment où Akodo entra, il se leva, le regard toujours perdu dans ses pensées.
-Nous allons partir…commença-t-il d’une voix désinvolte, alors même que ses yeux erraient dans le vague. Mais d’abord autant vous l’annoncer : pour ce qui est du taijutsu et du ninkijutsu, c’est Tenten qui se chargera de t’entraîner à partir de maintenant.
Le jeune homme était un peu gêné : l’idée ne le dérangeait pas tant, mais il se demandait ce que l'ermite pouvait bien avoir à faire pour confier son entraînement à quelqu'un d'autre.
-Bon, fit Tenten en acquiesçant. Dis-moi Akodo, tu as l’habitude de te lever tôt ?
-Ben…oui.
-Tant mieux. Ca m’évitera d’avoir à te tirer du lit ; on commence après-demain, et ensuite c’est tous les matins à 7h au terrain n°8. Compris ? lâcha-t-elle avec une voix autoritaire qui aurait fait pâlir d’envie Sakura.
-Ben…oui, répéta Akodo, de plus en plus perplexe.
Après avoir serré la main de Takeo, Kanjiro donna une tape dans le dos de son disciple, qui sentit Fude se frotter contre sa jambe en ronronnant.
-Allez, gamin, la journée n’est pas finie, lâcha le nekomata.

La journée en question se poursuivit sans heurts ni accrocs, avec cette paresse bienheureuse que communiquait le climat : le printemps se réchauffait, progressant lentement mais sûrement vers l’été. Akodo commençait à se demander ce que les ninja faisaient entre les missions, puis, sur une suggestion de Fude, il s’exerça à la méditation. A présent que la séparation entre lui et Hanmaru était achevée, il lui devenait de plus en plus facile d’entre en état d’harmonie avec le monde extérieur, puisque la plupart des émotions violentes avaient contribué à former son double. Détendant tous ses muscles, il s’adossa contre son lit en une posture informe et ferma les yeux. La voix de Hanmaru le força à les rouvrir, presque immédiatement.
-Bon t’as pas bientôt fini ?
Akodo poussa un soupir exaspéré : si ça continuait comme ça il n’allait pas tarder à se taper la tête contre les murs…
-Qu’est-ce que tu racontes, j’ai à peine fermé les yeux et déjà tu…
-Nan, toi qu’est-ce que tu racontes ? Ca fait quatre heures que je me tourne les pouces pendant que tu t’illumines le karma !
Akodo regarda le réveil et constata avec stupeur que Hanmaru disait vrai : il était près de 18 heures. Il se dit à ce moment que la méditation était une alternative plus rapide et plus lucrative au glandage.
-Si tu me dis que ça va devenir une habitude, je te tue.
-Oh lâche-moi un peu…t’as qu’à prendre le contrôle pendant que je médite et te trouver quelque chose à faire.
-Ah ça c’est une idée…j’ai déjà hâte de voir la tronche que tu feras quand tu te réveilleras la prochaine fois…
-Bon écoute-moi bien…commença Akodo en grinçant des dents.
Un simple bruit parvint à mettre fin à leur dispute, mais ce n’était pas n’importe quel bruit : Fude venait d’entrer dans la pièce, et étant un chat, il avait l’avantage d’être toujours gracieux, même quand il était bougon.
- Vous n’avez pas bientôt fini de vous chamailler ? Je m’entends plus ronronner…
Sans autre forme de procès, il sauta sur le ventre d’Akodo et s’approcha lentement de son visage, jusqu’à que leurs yeux se croisent.
-Et maintenant qu’un de vous deux gamins me prenne dans ses bras, on descend.
La question se posait maintenant à l’un comme à l’autre : était-ce ambigu qu’un chat avec la voix d’un quinquagénaire vous demande de le prendre dans vos bras ? Devant le regard du nekomata, Akodo coupa court aux interrogations et obtempéra. Après quelques hésitations et conseils exaspérés, il parvint à le prendre et à le placer dans une position qui lui semblait confortable, et ils descendirent.

Au fil des marches, le jeune homme s’essaya à caresser Fude, afin de le dérider un peu. Ses tentatives infructueuses faisaient sourire Kanjiro, qui les observait depuis la salle de séjour.
- Moi non plus je ne l’entends pas ronronner…
-C’est parce que tu t’y prends mal, fit l’ermite assis en tailleur, le menton dans sa main, en une posture de spectateur amusé.
-Eh ben qu’il explique, puisqu’il est si malin, fit Hanmaru.
Kanjiro approuva du chef tandis qu’Akodo s’asseyait, le chat toujours dans ses bras et toujours aussi bougon.
-Pour chaque chat il y a une méthode…on m’a dit une fois que c’était pareil pour les femmes. Il y en a qui ronronnent dès que tu approches la main, d’autres qui se mettent à feuler et à griffer…
-C’est ceux qui en veulent le plus…lâcha le nekomata, lové comme un monolithe (ce qui était très fort) sur les genoux du jeune homme.
-Là, tu es en présence d’une vieille rosse…
Fude laissa échapper un reniflement de mépris à la limite du feulement. Akodo éloigna un peu ses mains.
-…D’un très vieux chat, donc il faut prendre son temps. Commence par caresser la tête…doucement.
Le jeune homme passa sa paume sur le crâne du chat, aplatissant gentiment les oreilles au passage, et allongea l’avant-bras, poursuivant le geste le long de son dos, jusqu’à la queue.
-Bien, comme ça, lisse bien…continue, il va bien finir par céder.
Au fil des gestes, Fude leva la tête et la tourna pour regarder par-dessus son épaule, clignant posément des yeux, avec un air de distinction paresseuse.
-Voila, tu sauras te débrouiller pour la suite. En fait on va même s’entraîner un peu en même temps.
Akodo se mit à présent à gratter le crâne du chat, avec de plus en plus d’insistance.
- Je ne peux pas méditer et le récurer en même temps, tu sais.
-Tu as déjà médité un peu cet après-midi. Non, là on va parler du problème de la soif.
Le jeune homme leva les yeux pour prêter attention à la leçon, tandis que ses doigts commençaient à gratter derrière les oreilles du nekomata, dont les lèvres se retroussaient légèrement. Il ne faisait toujours entendre aucun son.
-Comme je te l’ai dit ce matin, ça s’est plus ou moins réglé tout seul.
-Pourquoi s’en faire alors ?
-Parce que si tu es aussi malin que je l’espère, tu sauras en tirer quelque chose de plus, fit l’ermite, avec le sourire en coin de celui qui a raison et qui le sait.
-Bon. Et comment ça s’est « réglé tout seul » ?
-Ah ça…va falloir utiliser ta tête.
Akodo baissa la tête : Fude s’était dérobé et commençait à se tortiller sur ses jambes, faisant entendre un bruit régulier qui ressemblait à un faible ronflement. Le jeune insista et revint derrière les oreilles.
-Réfléchis : quand un problème se pose, la première chose à faire c’est de voir si on a pas la solution à portée de main. Dans nos capacités.
Le chat s’enroula sur lui-même comme un dragon joueur et présenta son ventre velu au genin. Même ainsi, avec ses pattes repliées, les quatre fers en l’air et le menton posé sur sa poitrine, avec ce regard si puéril…le ridicule lui semblait physiologiquement impossible. Akodo regarda ses mains. Il avait l’impression que çà et là sur sa peau, un minuscule arc d’énergie passait d’un pore à l’autre.
-D’un côté, je perds mon propre chakra…de l’autre, j’absorbe celui des autres…égrena-t-il, comprenant la solution à mesure qu’il l’exprimait. Je n’ai qu’à absorber celui qui fuit par mes yabureme.
-C’est tout con, mais il fallait y penser, conclut Hanmaru.
-Bien sûr, objecta Kanjiro, ce n’est pas aussi facile que ça : tu ne pourras probablement jamais absorber tout le chakra que tu perds. Mais ton corps a déjà commencé à le faire instinctivement, et en le faisant consciemment tu devrais bien limiter les pertes…suffisamment pour ne plus avoir de vrais problèmes.
Le jeune homme commença à caresser le ventre du nekomata, à le gratter avec de plus en plus d’insistance, de plus en plus vite. Fude fit entendre un son profond et généreux, une sorte de respiration qui vibrait dans l’air comme nulle autre, un chant à la fois comique et parfaitement à sa place.
-Alors, gros boudeur…fit Kanjiro en haussant les sourcils.
Sans cesser de ronronner, Fude lui lança un regard plein d’une hostilité complice.
-Petit morveux…lâcha le nekomata.
-Vieux con, lança l’ermite.

Après cet échange, Fude retourna à son imitation experte d’une tronçonneuse et Kanjiro se leva avant de se diriger vers la porte.
-Et on peut savoir où tu vas ? demanda Akodo tout caressant le chat.
-J’ai encore une vieille connaissance à qui je dois rendre visite.
-Bon…
Le nekomata fit entendre un miaulement sec, comme s’il se plaignait, lorsque le jeune homme le força à déserter ses genoux. Mais alors que le genin se levait et époussetait vigoureusement son pantalon pour le débarrasser des poils de chat, l’ermite lui adressa un regard étonné.
-…J’y vais seul, dit-il.
Akodo lui répondit par le même regard, essayant de comprendre.
-Il a un rencart, abruti, fit Hanmaru.
Le jeune homme leva un sourcil mi-surpris, mi-interrogateur, et Kanjiro haussa les épaules en approbation.
-Ce qui veut dire que c’est à toi de faire à bouffer, observa Fude qui s’était allongé près de l’âtre.
Avec un soupir, Akodo tourna le dos à la porte avec un signe de la main à Kanjiro, qui franchissait le seuil.

58 kilos. Anko avait posé le pied droit puis le gauche sur la balance, et l’aiguille s’était lentement stabilisée, hésitant un peu avant de rendre son jugement. Et voilà près de cinq minutes qu’elles en restaient là, toutes les deux immobiles. Anko ne savait pas à quoi pensait l’aiguille, mais elle-même se demandait ce qu’elle faisait sur cette balance. Ils allaient se retrouver en ville, elle allait le charrier un peu, lui dire qu’il était trop maigre, et après un dîner légèrement assaisonné de deux tonnes de banalités et de politesses, ils allaient se souhaiter bonne nuit et rentrer chez eux, comme deux vieilles connaissances. Pas besoin de se peser ou de se faire belle pour ça. Fin de l’histoire. Elle aurait aimé que les choses aillent plus loin, elle l’avait souhaité pendant des années. Mais il y avait longtemps qu’elle s’était résignée, qu’elle s’était même interdit de le vouloir. Son souvenir était toujours aussi vivace, même après 20 ans : le regard qu’il lui avait lancé ce jour-là était resté gravé dans son cœur comme dans du marbre. Anko retira le pied gauche, puis le droit de la balance et laissa l’aiguille revenir à la case départ. Après ce qu’elle lui avait fait, il avait toutes les raisons du monde de la haïr. Alors pourquoi ce rendez-vous ? Elle en arrivait à se demander si un faux espoir était permis…puis elle se rendit compte qu’elle avait près de dix minutes de retard. Coupant court à ses méditations, elle enfila son manteau et se précipita vers la porte tout en débitant des jurons qui auraient fait rougir le plus expérimenté des charretiers.

En plein printemps, les soirées commençaient enfin à devenir chaudes, et sous les frondaisons d’enseignes et autres néons, il commençait à y avoir foule. Mais Anko n’en avait pas grand-chose à faire : après 23 ans de nindô, elle slalomait entre les passants et esquivait les épaules agressives sans même s’en rendre compte. Lorsqu’elle aperçut Kanjiro, au beau milieu d’une foule qui faisait une bonne tête de moins que lui, elle vit qu’il avait dépassé ce stade : les passants semblaient s’écarter d’eux-mêmes, sans même se rendre compte de leur geste. Il avait l’air aussi effacé qu’une tache blanche sur un tableau bigarré. Avec un signe de la main et une apostrophe enthousiastes, elle l’appela avant de s’approcher.
-Salut, Kanji-kun ! Comment va depuis avant-hier ? fit-elle d’une traite, s’attendant à une réponse du même genre. Mais lorsque l’ermite se retourna, il exposait une mine lasse et embarrassée, bien loin du visage neutre et cryptique qu’il affichait d’habitude.
-Laisse tomber la façade Anko, fit-il d’une voix presque réticente. Ca ne nous mènera nulle part…
Anko fut d’abord surprise, puis, s’exécutant, elle abandonna son masque jovial et souriant, pour révéler une mine où on lisait l’amertume.
-Tu veux qu’on soit sincères ? demanda-t-elle sur un ton dubitatif, désabusé. Et où ça va nous mener, tu crois ?
20 ans, mais elle se rappelait parfaitement : pendant un temps il y avait eu les regards noirs, les silences hostiles…puis ils avaient commencé à sauver les apparences. Sans même s’entendre, sans avoir vraiment pris de décisions, ils en étaient revenus à se comporter comme de vieilles connaissances, même comme des amis. Mais ils savaient tous deux que ce n’était qu’une façade. Ils n’avaient fait que mettre le problème de côté, sans le régler : qu’est-ce qui pouvait bien en sortir de bon ?
- Je ne sais pas…fit Kanjiro en haussant les épaules. On verra bien.
Anko prit son temps pour hésiter : lorsqu’elle avait revu l’ermite un jour auparavant, après 6 années d’absence, les vieux réflexes étaient revenus et la façade s’était reconstruite facilement. Mais lorsqu’elle lui avait sauté au cou, ce n’était pas que de la façade, et elle ne pouvait que regretter que tout cela doive rester un mensonge stérile. Elle s’était réfugiée dans une impasse il y a des années, à l’abri des ombres sifflantes de son passé, mais quelque part elle en avait assez de ne plus avancer. La disciple d’Orochimaru haussa les épaules à son tour, sans se départir de son expression.
-Pourquoi pas ?

Quelques minutes plus tard, ils étaient dans l’endroit adéquat. L’endroit rêvé pour mener une conversation compromettante avec l’esprit tranquille. Une enseigne où se ralliaient membres de l’ANBU, tortionnaires, vétérans balafrés et autres shinobi, qui étaient tant allé au charbon que leur âme en était devenue plus que grise. Le Kunaï Fringant. Alcôves à l’abri des oreilles et regards indiscrets, vue claire sur la cuisine et sur les possibles tentatives d’empoisonnement de la nourriture…l’auberge semblait avoir été construite par et pour des paranoïaques, et lorsqu’on voyait le patron, les apparences prenaient d’un coup un sérieux fond de vérité : taillé comme un pal, cet échalas avait un visage en lame de couteau, un regard de bistouri, une jambe en moins et une voix qui faisait penser au raclement d’un kunaï contre des os, avec laquelle il servait aux clients jurons et anecdotes sordides par légions. Son passé tenait plus de la légende urbaine que de la carrière modèle, et mêmes les plus vieux habitués ne savaient pas s’il avait été le seul chef de l’ANBU que son successeur n’avait pas enterré, ou un jônin mis à la retraite pour violence excessive et troubles mentaux. Venaient ici ceux qui ne pouvaient se sortir le travail de l’esprit et les jeunes loups qui voulaient se prouver quelque chose. Inutile de dire qu’Anko était une habituée ; à vrai dire elle l’avait été avant même le départ d’Orochimaru : que ce soit avec des genin de 12 ans ou des tortionnaires de 40 ans, elle avait toujours été l’adorable petite fille.

Mais à présent qu’elle faisait face à Kanjiro, dans les ombres intimes d’une alcôve, il n’y avait plus qu’un silence tendu…un peu gêné aussi, peut-être. Il n’y avait que des gestes étroits, lents. Ils ne se regardaient qu’à la dérobée, puisque les regards en disent aussi long que les mots ; Anko savait qu’il la voyait, comme il voyait probablement tout dans Konoha. Mais il ne la regardait pas vraiment. Pas de ses yeux.
-Bon…fit Anko, essayant de briser le silence, sans trop de conviction.
-Ouais…observa Kanjiro avec sagacité. Je suppose qu’on avait jamais vraiment envisagé d’être honnêtes l’un envers l’autre…
La kunoïchi répliqua immédiatement.
-Non, Kanji-kun…fit-elle avec une voix horriblement réaliste. Si on était vraiment sincères l’un envers l’autre…tu m’aurais déjà tranché la gorge.
Soudain le silence sembla tomber sur toute la pièce, comme une chape de plomb, tandis que le regard de l’ermite se plantait dans le sien. Il n’y avait presque plus de traces d’iris ou de pupille dans ces gouffres immaculés, mais Anko y retrouva ce qu’elle avait vu il y a 20 ans. Une étincelle de folie presque terrifiante, comme un tigre dans une cage de porcelaine.
-Je suppose…admit-il avec un calme flou.
Il détourna les yeux, et elle retint un soupir de soulagement tandis que l’atmosphère revenait à celle d’une taverne mal famée.
-…Mais au moins on ne se ment plus, poursuivit-il.
-On ne s’est jamais mentis, on ne faisait que mentir au monde.
Elle passa la main sur la table, sur les marques dans le bois, frôlant le pot de baguettes, le regard toujours dans le vague. Ce n’était que des gestes timides, des demi-regards…Ils étaient tous deux dans le vague, dérivant entre des souvenirs et des remarques, comme dans un labyrinthe où tous les tournants étaient des cul-de-sac, aux murs gris et mornes, un piège doucereux d’où on ne savait plus comment s’échapper.
-…On a toujours su exactement ce qu’on faisait…acheva Anko avec une regard rapide aux alentours, comme si elle cherchait quelque chose.
-Et là qu’est-ce qu’on fait ? fit Kanjiro avec un petit sourire.
Il y eut un long silence.
-Je ne sais pas.
Dernière modification par Kanji le lun. 02 juil. 2007, 01:10, modifié 1 fois.
Image
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Le silence se prolongea et ils commencèrent à entendre les bruits de la cuisine, peut-être même quelques fragments de conversation, dans ces alcôves insonorisées. Dans le fond on entendait la voix presque rouillée du patron.
-L’endroit non plus n’a pas changé…
Il y eut quelque chose. Un souvenir plus ancien qui remontait à la surface, un peu comme la lumière à l’autre bout du tunnel…pas la sortie, mais l’entrée.
-Tu te rappelles la première fois qu’on est venus ici ? demanda Anko avec quelque chose qui ressemblait à un sourire.
-Tu parles si je m’en rappelle…fit Kanjiro avec une nostalgie consommée. Tu devais avoir quelque chose comme douze ans et demi…et tu avais commandé du sake.
Des gestes apparaissaient, des tons et des expressions, à mesure que le malaise s’effaçait. Il avait posé ses coudes sur la table et laissait ses mains esquisser le souvenir.
-Ah ouais ? demanda Anko.
-Si, et le pire c’est que le patron te l’avait vraiment servi !
-Ah oui…fit-elle avec un petit rire. Et je t’avais mis au défi d’en boire, mais t’avais pas osé…
-…Alors j’ai commandé du thé à la place…commença Kanjiro, avec l’hilarité du souvenir. Et là, le patron m’a répondu : « Fiston…
S’efforçant d’imiter le ton grinçant du sinistre tenancier, il prit une voix rocailleuse qu’Anko imita très vite.
-…ici on sert que des trucs qui désinfectent ! » récitèrent-ils à l’unisson.
Il n’y eut pas d’éclat de rire, mais deux sourires raisonnablement larges, et de petites étincelles dans leurs yeux.
-…C’était les jours heureux, dit-il. Avant…
Le silence revint, comme le naturel qu’on essaie de chasser.
-…avant que tout ne se barre en couilles, acheva-t-elle.
Anko était assez tentée de laisser tomber et de rentrer chez elle. A ce moment il semblait bien que la sincérité ne les mènerait nulle part : le passé finissait toujours par les rattraper, et ressasser des souvenirs pénibles n’arrangeait rien. Pourtant, elle se sentait aussi l’envie d’espérer, de s’accrocher malgré tout : elle n’avait jamais cru aux lendemains qui chantent, mais au fil de la soirée, elle se rendait compte que vivre au jour le jour lui devenait insupportable. L’ambiance sombre et le silence de plomb ne facilitait cependant pas les choses.
-Z’avez l’air d’une paire de genin pas encore sevrés à leur première séance de torture…fit une voix rocailleuse.

Heureusement que le patron se souciait de ses clients. Il était apparu comme par enchantement à leur table, réussissant à surprendre deux jôninchevronnés.
-Je vois exactement ce que vous voulez dire, fit Kanjiro qui avait le chic pour évoquer de vieux souvenirs.
Anko ne répondit pas, essayant toujours désespérément d’être raisonnablement cynique et de prendre la porte.
-J’vais vous apporter à boire, ça vous déliera la langue…fit le vieux shinobi.
La grimace qui tordait son visage balafré exprimait autant de tendresse qu’une larme de crocodile. L’ermite prit un air désabusé et Anko eut un sourire en coin un peu triste : apparemment lui aussi se mettait à douter des bienfaits de la franchise.
-Oh allez, Kanji, lui lança-t-elle. C’est tout ce qui nous reste pour sauver la soirée.
-…Mouais…ça ou un meurtre, lâcha-t-il.
Le tenancier eut quelque chose qui ressemblait à un sourire et la jeune femme eut un petit rire. Bien sûr, il ne plaisantait pas.
-Hm hm…approuva-t-elle. Et je ne sais pas pour toi, mais je n’ai pas envie de finir en tôle…je veux dire, je ne pense pas qu’Ibiki m’aime assez pour me laisser m’échapper…
Il leva les yeux et sourit à son tour : elle voyait de nouveau cet éclat de folie dans ses yeux, mais il y avait aussi quelque chose de nouveau. Une lueur complice.
-Bon, eh ben plan B, fit l’ermite. Bourrons-nous la gueule.

Quelques verres plus tard, le silence s’était plus ou moins effacé. L’un comme l’autre avaient appris à tenir honorablement l’alcool, mais la boisson aidant ils se détendaient peu à peu.
-Une seconde, une seconde, fit Anko. Tu es en train de me dire que, techniquement, c’est le premier rancart de ta vie ?
Kanjiro vida sa coupe et haussa les épaules en signe d’approbation. Anko en pouffa presque.
-Et pas techniquement ?
-Si on oublie l’aspect technique, c’est le troisième.
Il avait presque l’air gêné, ce qui était un petit pas pour le sake, et un bond de géant pour leur conversation. La jeune femme eut un sourire franc : il avait déjà cet air à 12 ans…
-Et quant à toi, Anko ? demanda-t-il avec un sourire en coin. C’était bas comme revanche, mais elle l’avait cherché.
-Oh moi je les compte plus…fit-elle, vidant sa coupe et haussant les épaules à son tour. Mais ça ne débouche jamais sur quoi que ce soit…
Ce fut un silence différent qui s’installa : ce n’était pas un souvenir qui les séparait, bien au contraire. L’un comme l’autre connaissaient bien la routine des aventures d’un soir, sans avenir et sans souvenirs, pour s’oublier le temps d’une nuit dans le corps d’un autre. C’était sans doute pour ça qu’il n’en tenait pas compte, et qu’elle n’en tenait plus compte : ils auraient très bien pu noyer leur chagrin dans l’alcool, ça n’aura pas fait grande différence. Il n’y avait pas besoin de mots. Kanjiro était un des quelques shinobi à connaître Anko ; il savait peut-être mieux que quiconque le vide laissé par le départ d’Orochimaru, l’amour et la haine qu’il avait suscités, le sentiment d’appartenance qui persistait à travers les années. Ces blessures qui ne cicatriseraient jamais, qu’elle ne voulait montrer à personne, et surtout pas à ses amants à usage unique. Son attitude était si agressive, si provocatrice et joyeuse…qu’elle ne pouvait que cacher une détresse aussi grande. Elle se resservit et but cul-sec.
-…eh merde…murmura-t-elle d’une voix étouffée…je vais encore pleurer dans mon lit ce soir.

L’ermite était devenu songeur, et regardait le reflet trouble de son visage dans le sake.
-Et dire que ça ne t’était pas arrivé depuis des mois…lâcha-t-il distraitement.
Anko laissa échapper un soupir et remplit à nouveau sa coupe.
-…ouais…et en plus…attends une seconde : tu m’espionnes ?
Elle était passé de la mélancolie au scandale en à peine une seconde, et son ton de reproche était à la limite du burlesque.
-Ben…fit Kanjiro, l’air aussi embarrassé que s’il sortait d’un placard de vaudeville.
-…tu m’espionnes dans mon lit ?
Elle plissa dangereusement les yeux et foudroya l’ermite du regard. Désignant son Byakugan, il se lança dans une explication erratique.
-Je vois tout le monde, tu comprends…en somme j’espionne tout le monde…c’est pas comme si j’avais le choix.
Il recula instinctivement devant la moue incrédule d’une Anko fulminante.
-Mais bien sûr, ce n’est pas comme si t’avais le choix de te rincer l’œil pendant que je suis sous la douche…
-Oh va te faire foutre, lâcha-t-il d’un ton exaspéré, lui tenant tête.
Elle s’avança par-dessus la table et plaça son doigt sous le nez de l’ermite. Ses yeux bruns lançaient des éclairs.
-T’es qu’un voyeur raté doublé d’un obsédé de première.
Se montant à son tour, il se leva et la fusilla du regard du haut de son mètre quatre-vingt.
-Et toi t’es qu’une allumeuse pleurnicharde.
Avec un reniflement de mépris commun, il se rassirent, les yeux de l’une toujours plongée dans les lacs de nacre de l’autre. La lueur complice se ralluma peu à peu et leurs moues se changèrent en sourire en coin : cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu une dispute sincèrement inutile. Elle leva sa coupe. Il l’imita.
-A nous, trentenaires et célibataires désespérés, clama-t-elle.
-Santé, fit-il.

Il faisait nuit noire à présent, et sous les étoiles du ciel d’été, Kanjiro tirait une autre bouffée de sa cigarette.
-Quelques verres après, on s’est souhaité bonne nuit et on est repartis chacun de notre côté, dit l’ermite, laissant la fumée accompagner ses paroles.
Ce fut une voix douce et étrange qui lui répondit, un peu distante et effacée, comme un soupir mourant. Une voix qu’il avait entendue il y a peu, et qu’il ne s’était jamais lassé d’écouter.
-Tu ne crois pas que tu aurais dû la raccompagner chez elle ?
Il baissa les yeux et la regarda. Le nom sur la pierre tombale vibrait de nouveau d’une lueur écarlate, pleine de vie. Et elle était là, blanche et vague, comme si une bourrasque pouvait la faire disparaître, sur le visage un air de tendresse encore goguenarde, mêlée de la mélancolie sereine de la tombe. Il lui avait bien dit qu’il viendrait la voir souvent.
-Non…il y a encore trop de ressentiment, trop d’hésitation.
Il s’était adossé à la pierre, et malgré la nuit noire, l’ombre de l’ermite était bien là, s’étendant sur l’arbre voisin. Le voile sombre le faisait paraître plus racorni. Il inspira et laissa s’échapper quelques volutes éphémères.
-…le pire c’est que…je me suis rarement senti aussi proche de qui que ce soit, fit-il d’un ton à moitié consterné, comme s’il faisait face à un problème insoluble.
Setsuko pencha la tête sur le côté.
-Plus proche que de moi ? demanda-t-elle, d’un ton trop taquin pour un spectre.
Il tourna les yeux vers elle : il y avait là une confiance que seuls le cynisme et l’intimité accordaient. Il tendit sa main et lui caressa la joue, doucement, tout doucement, comme si elle était faite d’un tissu fragile.
-Jamais plus que toi, chuchota-t-il.
Elle enferma sa main dans les siennes, avec une délicatesse surnaturelle. Vouloir toucher sa peau spectrale était comme essayer de retenir un nuage. Une faible odeur d’encens flottait dans l’air nocturne, fuyante et entêtante. Aux alentours, on entendait le crissement des lucioles et le murmure des âmes assassinées.
-… Il te r’garde, gamine, murmura Kanjiro.
Blottissant sa joue au creux de sa main, Setsuko déposa un baiser sur sa paume. Ce n’était pas un vrai baiser, mais un souvenir de tous ceux qu’elle lui avait donnés et de tous ceux qu’elle ne lui donnerait jamais. Il soupira avec lassitude et douceur.
-…elle me comprend mieux que personne…enfin à part toi.
Il hésita un instant. Il n’y avait qu’un croissant de lune entre les nuages.
-…et mon chat.
-Ca finit par faire beaucoup à nous trois, dit-elle avec l’ombre d’un sourire.
La main de l’ermite retomba lentement, tremblant légèrement.
-Ne m’en veux pas…fit-il.
-Je ne t’en veux pas, répliqua-t-elle sans hâte.
Le Byakugan sonda ses yeux fantomatiques.
-Bien sûr que si. Je connais ce regard : je te l’ai donné plus souvent qu’à mon tour.
Mais pas de jalousie dans ces yeux, pas de volupté ou de passion. Juste la tendresse et l’inquiétude, plus douces et plus profondes, peut-être.
-Je sais…je sais, soupira Kanjiro en détournant le regard. Et dire que je ne peux pas encore mourir…
Un peu de cendre tomba de la cigarette et vint s’écraser sur le sol. Le vent la ferait vite disparaître.
-…et je sens que recommencer à vivre va être difficile, acheva-t-il.
Ils restèrent immobiles, sans gestes hésitants. La brise se fit plus froide et la bande rougeoyante se rapprocha de la bouche de Kanjiro. La lueur écarlate était à l’agonie. Setsuko croisa les bras, frottant ses épaules, frissonnant presque.
-Alors qu’est-ce que tu vas faire ?
L’ermite se retourna. Pas de fumée lorsqu’il parla.
-Je ne sais pas…on verra bien.
Setsuko chuchota, tandis que sa voix s’effaçait. L’invocation arriva à son terme et l’inscription de la pierre tombale redevint grise et morne.
-Moi aussi, murmura Kanjiro.
Après une dernière bouffée, il souffla et la fumée accompagna l’essence du spectre qui disparaissait comme un soupir.

Serrant le poing, il se releva et étouffa la flamme tenace. Le mégot tomba à terre. Il resta immobile et son regard omniscient s’étendit peu à peu. Il vit Nomura se raviser et ranger le sake de Tsunade, il vit la silhouette imposante de Honshû quitter le village pour rejoindre son poste sur la frontière nord, le visage soucieux de Kakashi que l’insomnie tiraillait, la respiration troublée de Hinata que l’avenir effrayait de nouveau…et alors qu’il allait contempler le pays du Feu dans son écrasante étendue, il vit Anko, blottie seule dans son lit. Aucune larme sur son visage. Tandis qu’il quittait le cimetière et fendait l’air nocturne pour retourner à sa demeure, Kanjiro ne la quitta pas des yeux, et passa la nuit à la regarder dormir. Et il ne vit pas l’oiseau messager qui apportait de sombres nouvelles à Konoha. Car à l’ouest, près de la frontière avec Tsuchi no Kuni, l’enfer s’était déchaîné.

***

Un chapitre qui m'a donné pas mal de fil à retordre (comme cette pauvre Tenten), particulièrement pour ce qui est du rancart entre Anko et Kanji, qui a dû être remanié. Je tiens d'ailleurs à remercier Jainas pour ses précieux conseils, ainsi que pour le Kunaï Fringant.

Avant tout, je tiens à m'excuser : au départ, ce chapitre et le précédent étaient censés ne faire qu'un, mais le tout a fini par devenir beaucoup trop long. Le résultat est moins étouffe-chrétien, mais malheureusement il en résulte un sérieux problème de rythme : d'un côté vous avez un cliffhanger haletant, et de l'autre un chap somme toute assez tranquille. Le prochain chapitre vous relatera sans faute le combat entre Naruto & co. et Deidara.

Que dire sinon ? Tenten entre enfin en scène, j'espère qu'elle (et son background, ainsi que son papounet adoré) vous sera sympathique, car c'est un personnage qui a toute mon affection, et qu'Akodo et moi nous sommes attachés à développer autant que possible. Idem pour Anko d'ailleurs, même si dans son cas je l'ai développée seul. Attendez-vous à revoir ces deux-là par la suite.

Akodo a enfin réglé son petit problème psychotique, mais cela ne fait qu'engendrer d'autres complications, plus sympathiques certes. Je sens que je vais bcp m'amuser à orchestrer les disputes entre lui et Hanmaru^^. De même, sa progression ne s'arrête pas là, et l'entraînement avec Tenten promet de le mener à l'examen chuunin de manière mouvementée.

Quant à Kanjiro, eh bien il a des problèmes tenaces, et surtout un chat du tonnerre. Des pistes, des pistes et encore des pistes lancées en pagaille...j'espère que lorsque je finirai ce truc j'aurais encore des lecteurs...

Sinon, notez la réplique empruntée au magnifique film Casablanca : "Il te r'garde gamine" (en anglais "Here's lookin' at you, kid". Une réplique qui reviendra dans cette fic comme dans le Passé blanc, et qui servira de repère dans l'évolution du personnage de Kanjiro et de ses relations avec les femmes.

Terminons ce post-scriptum (un peu trop long à mon goût d'ailleurs, j'ai dû me laisser emporter) par une mauvaise nouvelle : je serais en tournée avec ma troupe de théâtre (l'Illustre théâtre, pour ceux qui vivent en Picardie) du 6 au 17 juillet, et serait donc absent pendant cette période. Ce qui veut dire que vous n'avez aucune chance d'avoir un nouveau chapitre avant la fin du mois, voire avant début août. Mais j'imagine que bcp d'entre vous sont aussi occupés ailleurs, donc...voilà quoi.
Image
Quiyes
Chunnin
Messages : 881
Inscription : mer. 05 avr. 2006, 18:36

Message par Quiyes »

- le passage sur la morgue est une façon originale d'entrer en matière, on y apprend quelques trucs intéressants sur l'hôpital, un lieu important de konoha, et il se termine sur une 'vision' de kanjiro qui développe un peu plus le personnage. Au début, je l'ai trouvé un 'chouilla' ('chouya'?) long pour une intro... mais finalement je pense que ce sont mes relectures des phrases énigmatiques qui m'ont ralenti et donné cette impression. (c'est le style de l'auteur, mais je pense que point trop n'en faut, pour celui qui connaît très bien le texte c'est facile à comprendre, surtout pour l'auteur qui connaît la réponse à toutes les questions, mais pour le lecteur lambda, lors de sa première lecture, ça peut casser le rythme de lecture et rendre les choses un peu confuses)

- la partie suivante sur akodo, son combat intérieur et la résolution de son problème de folie passagère est bien, elle fait évoluer le personnage significativement. Je pensais que ce problème serait résolu progressivement au cours des chapitres, mais c'est bien mieux comme ça : sans que ce soit trop bref et sans que le combat intérieur ne soit trop compliqué, le changement s'effectue.
Pour faire court, ça avance bien et on est content :mrgreen: .
Tant que j'y suis, j'en profite pour remarquer que tout ça me fait assez penser à bleach : le combat intérieur (même si l'issue est différente), le chat parlant, la mort,...

- takeo en père de tenten (d'ailleurs est-ce son père? tenten dit : "Mais je n’y vis pas avec mes parents.") ou tuteur peu-importe, est une bonne idée, on comprend mieux son engouement pour les armes.
Le manteau de takeo m'a fait penser aux manteaux de l'aka... Il était peut-être déjà comme ça dans le passé blanc mais je n'en ai pas le souvenir :heink2: en tous cas je ne crois pas trop à la coïncidence, il doit y avoir quelque chose de plus à apprendre là-dessus.
Le dialogue entre tenten et akodo me paraît un peu long sans que ce soit absolument nécessaire (j'y peux rien je ne suis pas fan des héros (secondaires ou non) qui parlent d'autres héros, ça fait un peu... je ne trouve pas le mot :humm: ).

- La partie suivante entre akodo, kanji et fude est sympathique, c'est une bonne idée de présenter une explication 'technique' et de la faire évoluer en même temps que les ronronnements et l'humeur du chat. Néanmoins, il me semble que l'attention est un peu trop capturée par le 'caressage' du chat. L'important dans ce passage est, me semble-t'il, ce qui concerne la soif, donc je pense que le carressage devrait être un peu plus en retrait, une phrase ou deux en moins dessus, ou quelques-une en plus sur la soif, peut-être... Bref, c'est qu'un détail.

- le passage avec anko est un peu long... en fait non, en nombre de lignes il n'est pas si long, mais le fait est qu'on apprend dès le début qu'il y a quelque chose qui cloche entre kanji et anko, et qu'ensuite finalement on n'en apprend pas plus, donne l'impression que ça a été en vain. Evidemment on saura bien de quoi il retourne un jour, (perso pour l'instant je pense qu'anko 'était' amoureuse de kanji et qu'elle a fait une crasse à setsuko par jalousie, ou un truc dans le genre, mais assez grave, même si j'ai du mal à m'imaginer que ça ait pu jouer un rôle dans sa mort) mais je pense que le fait qu'on en aprenne si peu dans ce passage est un très bon exemple du pourquoi certains trouvaient que certains de tes chapitres étaient un peu lents.



En conclusion, je dirais que c'est un bon chapitre :oui: , on en apprend quand même pas mal, et l'entraînement d'akodo avance bien, son évolution est en marche (c'est marrant mais là je trouverais presque que ça va trop vite, quelques jours seulement après l'arrivée de kanji akodo en est déjà là... mais j'imagine que la maîtrise des capacités qu'il contrôlait en mode psychopathe va quand même prendre pas mal de temps).
C'est un chapitre d'attente (comme le suggèrent les 2 dernières phrases) qui en profite pour développer les personnages et leur environnement de manière intéressante ; j'aurais quand même 2 remarques principales :
- je trouve qu'il aurait fallu raccourcir certains passages, pour que l'attente paraisse moins longue, surtout les passages où on n'apprend que peu de choses.
- j'aime bien tout ce qui est non-dits, devinettes, phrases énigmatiques, et plus généralement tout ce qui parle de ce qui ne doit pas encore être révélé, ça permet de faire réfléchir, languir, et de tenir le lecteur en laisse, cependant je pense qu'il ne faut pas trop en faire quand même, il faut parfois en révéler un peu, car sinon on risque de frustrer le lecteur, et il ne faut pas trop non plus de phrases énigmatiques car on risque de détourner le lecteur de ce qui est important, du sujet du paragraphe, du but du passage concerné.
Bref, je te rassure on n'en est pas encore là, mais je pense tout de même qu'il faut y prendre garde.


Pas vraiment de questions cette fois-ci, j'attend surtout la rencontre de kanji avec le clan hyuga, une occasion de voir neji pourquoi pas, les progrés d'akodo, des éventuelles petites missions à l'extérieur...
On attend la suite avec impatience biensûr :razz: .
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Ah bah enfin ! (comment ça je suis gonflée ? :lol: ) Je commençais à perdre espoir ^^

Un chapitre pour le moins sympa comme dit Quiyes... qui a par ailleurs presque tout dit.

Bonne intro intéressante avec l'hôpital. Par contre, justement, le combat intérieur m'a paru court :lol: mais c'est pas grave. J'étais partie sur un scénario à la Bleach mais ton dénouement est également intéressant. ça doit donner une impression étrange aux auditeurs des disputes Akodo/Hanmaru. ça m'a également fait penser à La porte de Ptolémée avec Nathaniel et Bartiméus (si quelqu'un connait...) aha, effet comique garanti !

Je rejoins Quiyes sur la discussion sur la soif un peu écclipsée par le caressage de Fude qui m'a vraiment fait l'impression d'un ours ma léché dans ce chapitre, toujours à bouder XD mais ça avance quand même donc c bien.

Bonne surprise avec Tenten et grand sourire en retrouvant ce cher Takeo ! Bon il apparait pas beaucoup mais pas grave ^^ j'espère qu'on le reverra. Leur discussion n'apporte c'est vrai rien d'intéressant mais je trouvais ça pas mal quand même de voir de quelle façon Akodo sympathise avec les différentes personnes de sa génération.

Pour Anko et Kanjiro, j'avoue être très impressionnée par la profondeur que tu donnes à l'ensemble. C'est vrai que ça n'avance pas et qu'on ne sait pas ce qui s'est passé entre eux mais je trouve justement que c'est justement très fort d'avancer sans avancer vraiment dans une relation.

Vala je dois filer donc je m'arrête ^^
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Bon, alors voyons voir...

Quiyes :
-effectivement, il faudra que je fasse un peu moins cryptique.

-Yoruichi est une inspiration avouée pour Fude, mais pour ce qui est du reste, le personnage macabre et la double personnalité sont des choses assez communes en manga.

-Takeo est bien le père de Tenten : elle voulait essentiellement dire qu'elle ne vivait pas avec ses deux parents, juste son père. Le manteau de Takeo a tjs été comme ça, et c'est une pure coincidence s'il est similaire à ceux de l'Aka, désolé. Enfin pour la discussion, c'est aussi pour évoquer la relation entre Sakura et Naruto, sachant que ce dernier est en train de mentir à pratiquement tous ses amis.

-pour le truc sur la soif, en fait je comptais faire le contraste entre dialogues et descriptions, mais bon...faut croire que ça n'a pas réussi à faire l'équilibre.

-là encore, le problème du mystère devenant frustrant...à vrai dire le coup de pute qu'elle lui a fait sera raconté dans le Passé blanc, ce qui signifie que vous n'aurez que peu de renseignements dans cette fic. Le problème ici est plus leur futur que leur passé. Mais j'essaierai de réduire le côté frustrant autant que possible.
Pas vraiment de questions cette fois-ci, j'attend surtout la rencontre de kanji avec le clan hyuga, une occasion de voir neji pourquoi pas, les progrés d'akodo, des éventuelles petites missions à l'extérieur...
Tu auras droit au deux premiers dans le prochain chapitre, et le deuxième dans les suivants. Par contre le dernier, je ne sais pas encore quand...

Tayuya :
-très content que la relation Anko/Kanji te plaise, elle est effectivement destinée à être développée et approfondie, dans une fic comme dans l'autre. Disons que pour l'instant ils avancent lentement^^.
Image
Répondre