Clair Obscur

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Aya Völsunga
Gennin
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Message par Aya Völsunga »

J'avais pas encore posté de review, moi... Quelle tête de linote.
J'avais rewievé l'OS sur le topic des drabbles et lu cette suite.

Qu'est-ce que je peux dire. Tu es fidèle à ton style. Des phrases qui font mouche, des touches d'ironie (j'ai bien aime la comparaison entre la sexualité de Sasuke et celle d'un panda), c'est de bonne facture...

Pour ce qui est du contenu, je dirais juste que j'attends. J'attends de voir comment ça va évoluer. Parce qu'en fait, je vois pas trop comment ça va aller. Quel est le but de ce fic... Pour l'instant, c'est comme si ces chapitres n'étaient qu'un long prologue...

Le premier chapitre à mon avis étaient un des meilleurs, l'ambiance était palpable, c'était dérangeant. Cette sensation est pas mal retombée... Donc, en gros j'attends de voir (m'enfin, on avait compris ;-) )
lebibou
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Message par lebibou »

Franchement, j'avais pas vu qu'il y'avait eu un nouveau chapitre de sortie avant le nouveau.
Quand le nouveau chapitre est paru, j'ai fait : « Super, Jainas nous a pondu deux chapitres. »

Paix à mon âme.

A part ça, pas grand chose à dire, c'est bien écrit et humoristique. Ça a le mérite de monter une véritable évolution et maturation de la chose dans l'esprit de Naruto, là où la plupart des fics se contentent d'un « Super ! Je sors avec Sasuke !»
Rien que pour ça c'est original.
Par contre, tout comme Aya, j'ai du mal à dire de quoi il en retourne. Pour le moment, ce n'est qu'un One-Shot dévoilé bout après bout plutôt qu'une véritable fic à chapitre.
Du moins à mon avis.
A quand la suite de Konoha Gaiden? (Meuh non c'est pas du harcèlement. :langue: )
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Jainas
Jounin
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Message par Jainas »

Orange

Il tint bon trois jours de plus.
Au bout du quatrième jour, ses blessures étaient quasiment remises, et le besoin de liberté surmonta la peur combinée que lui inspiraient Sakura, Tsunade et Takiana-sama.
Il n’était pas anbu pour rien. Son évasion fut simple et élégante, inclut un Kage Bushin ainsi qu’une bonne dose de discrétion, et ne fut découverte qu’au bout de cinq heures. À ce moment-là, il avait depuis longtemps rejoint puis de nouveau quitté son appartement, et engloutit l’équivalent de la production journalière en ramen d’Ichiraku “en guise de compensation pour la diète forcée.”

Quand il poussa la porte et entra chez lui, ce fut pour trouver Sakura installée sur le canapé défoncé, un tas de papiers sur les genoux et l’air considérablement moins irritée que ce à quoi il s’était attendu –mais toujours suffisamment pour représenter un danger certain pour son intégrité corporelle si elle décidait de passer à l’action.
« Naruto… »
« Sakura-chan ! » Il eut un rire gêné et passa sa main derrière sa tête. « Hum… heu… ne frappe pas trop fort … heu… S’il te plait ? »
Elle soupira et secoua la tête.
« Crétin. Tu ne devrais pas tirer sur tes plaies alors qu’elles sont à peine cicatrisées. »
« Mais elles vont bien, regarde ! » Il gesticula pour souligner son argument, et ne s’arrêta avec un air vaguement coupable que lorsqu’elle le foudroya du regard. « Ça a juste mis trois fois plus longtemps que d’habitude parce que je n’avais presque plus de chakra, mais maintenant ça va Sakura! »
Elle haussa les épaules, et n’eut pas l’air ravit.
« Je sais. »
« Je te jure, rega-… Tu sais ? »
« Ton niveau de chakra est encore trop faible, mais ça veut dire qu’il est déjà supérieur à celui de n’importe qui de normal. Comme tu n’as pas l’habitude de fonctionner avec si peu d’énergie tu vas être très fatigué pendant encore une semaine environ, puis les choses rentreront dans l’ordre –si tu ne fais rien de stupide entre temps, bien évidemment. »
« … Ha ? »
« Tsunade-sama est d’accord avec mon analyse, et d’après Jiraya-sama le sceau n’a pas été endommagé par le drainage brutal de tant de chakra. C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle on te gardait à l’hôpital… Donc ça devrait aller. »
« Heu… »
« Tu peux sortir de l’hôpital, mais tu es suspendu de mission pendant encore au moins deux semaines. C’est ce que j’étais venu te dire quand on a découvert que tu avais encore joué les fils de l’air. Ho, et puis la prime pour l’élimination de Kisame Hoshigashi à été versée sur ton compte. Tsunade-sama t’envois ses félicitations et l’interdiction de tout dépenser en ramen. »
L’énorme sourire d’abord surpris puis simplement ravie qui envahit le visage de Naruto ne pu que faire naître chez elle un sourire en retour. Son plaisir était contagieux.
« C’est vrai ?? Une prime ?? Et je suis libre ? Génial, t’es la meilleure Sakura ! » Il brandit un poing victorieux... qui s’abaissa vite. « Sakura… Ça va ? »

La main qui était en train de masser les tempes de la jeune femme s’interrompit, et elle se laissa aller en arrière contre le velours usé avec un soupir.
« Ce n’est rien, je suis juste un peu fatiguée. J’ai eu beaucoup de travail cette semaine. »
Naruto vint s’asseoir à côté d’elle, et attendit qu’elle continue. Son expression avait cette sobriété rare acquise ces dernières années, et qui plus que tout le reste portait la trace des changements profonds et douloureux qu’il avait endurés, plus que tout autre.
Quand il avait cette expression-là Sakura ne pouvait pas lui mentir.

« C’est juste que… ça a été dur tu sais, avec vous deux dehors et le frère de Sasuke… Je m’inquiète. » Elle posa ses coudes sur ses genoux et frotta lentement ses tempes. « Maintenant tu vas mieux, et il guérit bien aussi –même si évidemment c’est moins rapidement que toi-, j’ai ressoudé les os et je surveille les plaies tout les jours… Mais… il n’a pas mis un pied dehors depuis qu’il a été rendre son rapport à l’Hokage, et il ne m’a adressé la parole que pour me remercier, et me prier de le laisser seul… »
«… Tu as dit qu’il aurait besoin de temps… »
« Pour faire son deuil, oui ! Mais ce n’est pas sain qu’il reste à se morfondre comme ça dans le noir… Quand on lui parle c’est à peine s’il entend… Je pourrais aussi bien lui chanter l’hymne national, ça ne ferait aucune différence ! Quand tu lui demandes s’il a seulement mangé, il ‘hnn’ un truc, et continue à fixer le vide comme si c’était la chose la plus passionnante au monde… »
« … »
Elle sourit, et repoussa une mèche rose vagabonde.
« Mais bon, tu as sans doute raison, ça a dû lui faire un sacré choc et tu le connais, il ne veut personne autour pour le voir l’encaisser… Je pense qu’il faut lui laisser de l’espace. En tout cas c’est plus ou moins ce qu’a dit Kakashi-sensei… Il a beau prétendre le contraire, je crois qu’il s’inquiète aussi.»
Naruto haussa les épaules, l’expression excessivement boudeuse.
« Je crois… qu’on devrait le laisser seul. Il a beaucoup de choses à régler avec lui-même… Et Kakashi n’est qu’un épouvantail insensible. Ce type n’a pas de cœur… Si tu voyais ce qu’il nous fait subir à l’entraînement tu ne dirais pas ça. C’est à se demander s’il n’a pas été faire son stage de remise à niveau de prof chez Morino…»

Sakura soupira, leva les yeux au ciel et se leva pour ramasser machinalement un T-shirt orange roulé en boule informe par terre derrière la plante verte qui dépérissait. Certaines parties de Naruto avaient peut-être changées, mais d’autres restaient désespérément les mêmes, lumineuses et brouillonnes, avec un don tout à fait particulier pour le bruit et le désordre.
« Tu devrais ranger de temps en temps… Et ne dit pas n’importe quoi Naruto, il s’inquiète, et tu le sais très bien... »
Naruto le savait, effectivement. Il savait aussi que Sakura avait beau dire, les choses ne seraient probablement pas aussi simples.

C’était peut-être ça grandir.
Savoir que derrière sa forteresse d’indifférence tout ça était terriblement important pour Kakashi-sensei ; et quand ses sourires amusés et ses remarques encourageantes ne suffisaient plus à maintenir le masque, savoir qu’il n’y croyait pas vraiment lui non plus, et qu’il ne savait pas plus qu’eux ce qu’il convenait de faire.
C’était peut-être savoir que derrière son jutsu de jeunesse, la Vieille faiblissait de mois en mois, et savoir qu’elle savait que tu savais, mais continuer à faire ton boulot quand même, parce que cet ennemi là tu ne peux rien contre, et que c’est elle-même qui l’a choisit de toute manière.
C’était peut-être renoncer à votre rivalité pour cette fois, et laisser Sasuke t’allonger dans la boue, et continuer à sourire à Sakura, avec la détermination mordante que quoi qu’il en coûte elle ne pleurera pas une nouvelle fois, et que vous le garderez avec vous, qu’il restera.
De l’humble avis de Naruto, grandir était particulièrement déprimant.

Mais ça ne voulait pas dire qu’il faille se laisser faire. Grandir ce n’était pas renoncer à ses rêves, ce n’était même pas renoncer à infléchir la réalité pour les atteindre…
C’était accepter que parfois certaines choses t’échappent, ne dépendent pas de toi, malgré le fait que tu donnerais tout pour que ce soit le cas. C’était choisir tes batailles, mais essayer de faire quelque chose quand même.
Accepter que parfois tu puisses ne plus être sur de ce que tu veux vraiment, parce que tout est tellement mélangé, et bordel, c’est Sasuke, mais continuer malgré tout, parce que tu n’as pas d’autre choix, et que de toute manière à force de détermination et tant que tu continues à y croire, tu arriveras bien quelque part.
Grandir c’était continuer à porter du orange, peut-être.

Toc, toc.
« Naruto, ça va ? »
Le jeune homme tourna son visage vers celui de Sakura, penchée sur lui. Sa main droite était encore levée, dans le geste qu’elle avait fait pour taper légèrement son cuir chevelu. Plongé dans ses pensées il ne l’avait même pas entendu se rapprocher. Ses yeux verts étaient fixés sur lui.
« Tu es bizarre ce soir Naruto, tu es sûr que tout va bien ? »
Il sourit.
« Ça va Sakura, promis. »
Elle lui lança l’un de ces regards verts et pensifs dont elle avait le secret, puis sourit à son tour.
« Je vais y aller alors. Je passerais informer Sasuke de la prime pour son frère une autre fois. Ce n’est… probablement pas le genre de chose dont il a besoin maintenant. Je pense que tu as raison, il faut lui laisser le temps de récupérer. Il ne veut pas qu’on le voit comme ça. Mais… j’aimerais qu’il nous laisse. S’il nous laissait l’atteindre… »

---
TBC

Noir dans pas trop longtemps probablement. Le chapitre est déjà bien avancé avec quatre belles pages, mais j'hésite encore sur la manière de le faire finir.


Quand au "morcelement" de la fic, je crois qu'il ne pose problème que lorsqu'on lit chapitre par chapitre au fur et a mesure que je poste. Lu comme un tout ça passe parait-il plutôt bien, et surtout c'est justifié par le principe des couleurs, qui dévoilent chacunent une facette, un aspect de leur évolution...
Arakasi
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Message par Arakasi »

Oh un nouveau chapitre! :grin:
Et un bon prétexte pour laisser tomber mon boulot pour quelques temps, hinhinhin...

Bon chapitre bien qu'il ne s'y passe pas grand chose. J'aprécie toujours ta fic mais je me joins aux autres pour souligner un certain probléme de rythme. Vu que les chapitres sont assez courts et que l'intrigue avance lentement, on a toujours une certaine impression d'inachevé. C'est frustrant...
Et je regrette un peu l'atmosphére du premier chapitre que j'avais vraiment adoré. Toute cette tension semble s'être complétement évaporée, peut-être à cause de l'absence de Sas'ke, tout de même un des deux principals intéressés et le plus perturbé.

Ceci dit, l'humour est toujours présent et j'aprécie particuliérement l'évolution que tu fais subir à Naruto: son entrée dans l'âge adulte avec le lot de désillusions et de prises de conscience qui va de pair.
Et oui, la vie n'est pas rose, mon p'tit gars, faut bien s'en rendre compte un jour (mais s'en rendre compte si tard alors qu'on est censé être ninja confirmé, pis est un anbu, c'est vraiment scandaleux :lol: )
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Aya Völsunga
Gennin
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Message par Aya Völsunga »

Chapitre de bonne facture.
L'ambiance est là, même si la tension est retombée... On attend encore... Ce petit quelque chose... Je ne sait pas dire, mais toujours cette attente...

Je pense qu'un petit tour dans le cerveau de Sasuke m'intéresserait beaucoup... (Noir?)

Sinon, j'ai beaucoup aimé la réflexion sur Naruto et le fait de grandir. Elle est très bien amenée, bien construire et écrite.

Toujours ton style, simple et superbe.

Et on attend la suite^^
Jainas
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Message par Jainas »

Ce chapitre est dédié à Thot, dont l'ombre protectrice m'a permis d'écrire ce chapitre ainsi que le début du suivant (noir également) en un temps presque record. :D (tu vois, j'ai pas oublié...)

J'ai un peu hésité sur l'opportunité de poster ce chapitre dès à présent, parce que certaines considérations et situations sont assez similaires à celles se déroulant dans le chapitre 8 de Konoha Gaiden... Ce post est preuve de mon choix final.


---

Noir

Au bout de deux jours de plus, Naruto frappa à la porte de Sasuke.
Il se morfondait ferme, s’inquiétait encore plus, et pour être tout à fait honnête s’entraîner seul n’était pas très excitant. Il éprouvait de sérieuses difficultés à se prendre lui-même par surprise lorsqu’il combattait ses Kage Bushin, et le bénéfice de l’exercice ne valait absolument pas la satisfaction de se pourrir mutuellement la tronche lors d’un bon entraînement bien violent avec Sasuke.
L’Uchiha n’avait toujours pas reparu, et s’il ne s’entraînait pas, c’était vraiment mauvais signe. Certes il n’était pas Lee : qu’on ne le trouve pas dès six heures du matin sur les terrains d’entraînement ne signifiait pas nécessairement qu’il était mort ou en bonne voie de l’être. Mais c’était Sasuke, et un manque prolongé d’activité ayant trait aux jutsus n’était jamais bon présage.

« Hé, Sasuke, t’es là ? »
Les stores de l’appartement du jeune homme étaient à demi baissés, mais la porte close n’était pas verrouillée. De toute façon, dans un village caché ce n’était pas un vulgaire verrou qui empêchait qui que ce soit d’entrer s’il en avait vraiment envie. Civils comme cambrioleurs savaient qu’on n’entrait dans la demeure d’un ninja sans y être invité qu’à ses risques et périls.
Naruto poussa la porte d’une main et de l’autre désenclencha juste à temps le mécanisme du piège à kunaï qui gardait l’entrée. Lorsqu’il était chez lui Sasuke ne laissait que celui-là et ceux des fenêtres. Qu’il ait pris la peine de les activer était plutôt un bon signe, décida Naruto en balançant ses sandales en tas à côté de celles, nettement alignées, de l’Uchiha.

Ses pieds nus le portèrent sans bruit sur les lames de parquets du couloir, et il évita celles qui grinçaient sans même y penser. Le salon était plongé dans la pénombre, et Sasuke était agenouillé sur le tatami central, en position de méditation dos à demi tourné vers la porte.
Un infime mouvement de la tête et une mèche sombre qui glissa depuis derrière une oreille sur la joue furent les seuls signes qu’il avait entendu Naruto entrer.
C’était déjà plus que ce à quoi il s’était attendu, et Naruto décida de les considérer comme une invitation à pénétrer dans la pièce, ou du moins une marque de non-opposition à son intrusion. Même s’il aurait parfaitement fait sans, c’était toujours agréable de savoir que Sasuke était encore en vie et un minimum réceptif à ce qui l’entourait… Les rapports de Sakura l’avaient visiblement inquiété plus qu’il ne l’avait cru, constata-t-il avec une pointe d’irritation dirigée contre lui même.

Son premier mouvement fut d’aller ouvrir les stores, ce qu’il fit d’un geste ample et décidé qui manqua de déboîter le mécanisme. Un flot de lumière envahit la pièce.
Puis il vint s’appuyer sur le mur qui faisait face à Sasuke et l’examina en silence.
Il était vêtu d’un simple yukata bleu très foncé qui portait sans doute dans le dos l’emblème des Uchiha -Naruto n’avait jamais compris pourquoi il s’entêtait à mettre ce genre de truc totalement inconfortable et tellement peu fonctionnel en cas de combat. Son bras gauche était symboliquement maintenu contre son torse par une bande de toile enroulée avec dextérité. Les os étaient ressoudés et les muscles presque totalement régénérés, mais les ordres médicaux de Sakura tenaient lieu de loi, même pour Sasuke.
Devant lui, à même le sol, était posée sa kusanagi dont le fourreau de cuir bicolore était encore tellement maculé de sang que l’étui paraissait brun. Elle était juste assez loin pour être hors de portée, mais pas assez pour qu’il ne puisse s’en saisir s’il se penchait en avant.
Sasuke tenait à son arme comme à la prunelle de ses yeux, autant qu’il avait haït l’homme qui la lui avait donné. C’était une autre chose que Naruto ne comprenait pas chez lui, cette volonté farouche de conserver la lame. Cela n’avait presque aucun rapport avec les qualités martiales de celle-ci, il le savait. Elle avait un sens, comme tout le reste de ce que faisait Sasuke. Un sens que ce dernier ne partageait avec personne.
On ne parvenait à lui arracher le moindre mot sur la période passée auprès d’Orochimaru que lorsqu’il était pris d’un accès de loquacité ou d’ébriété terminale. L’un comme l’autre étaient suffisamment rares pour pouvoir être qualifiés de quasiment inexistants.

Sous l’éclairage supplémentaire, la pâleur et l’amaigrissement de Sasuke sautaient aux yeux de manière saisissante.
Ses yeux sombres étaient ouverts, et l’encre liquide qui semblait les habiter était calme, inexpressive.
« Que veux-tu ? »

C’était une bonne question, à laquelle Naruto aurait été bien en peine de répondre. Il était simplement là.
Il se laissa glisser le long du mur en position assise, et haussa les épaules.
« Je viens aux nouvelles. »
Les yeux de Sasuke s’arrachèrent un instant à leur vide intérieur et croisèrent les siens, avant de se détourner de nouveau.
« Il n’y a pas de nouvelles. »
Sasuke était aussi peu aimable qu’à l’accoutumée, cela au moins n’avait pas changé, et comme il le faisait toujours Naruto ignora l’invite peu subtile à vider les lieux et s’installa plus confortablement. Malgré lui son regard revenait sans cesse sur le visage en face du sien, cherchant à déceler ce que Sasuke pensait, un indice. Avec détermination il fixa le katana, détaillant les tâches brunes maculant la poignée et le haut du fourreau de cuir avant d’abandonner finalement la partie et de laisser son regard remonter et se plonger dans les prunelles noires de son ami.
« Qu’est ce que tu en as fait ? De ses yeux ? »

Ce n’était pas ce qu’il avait voulu demander, là maintenant tout de suite… Mais Sasuke répondit immédiatement, avec cette désinvolture, ce calme tellement anormal qui glaçait le sang de Naruto dans ses veines, cette impassibilité lointaine qui lui donnait envie de courir et de crier. De frapper de toutes ses forces et de faire mal, pour briser le masque, la distance.
Cela aussi était quelque chose qui provenait du temps chez Orochimaru, ce vide hideux, tellement froid. Naruto sentit une bouffée de colère s’allumer en lui.
« J’ai fait en sorte que nul ne puisse jamais les utiliser. Ils sont là où nul n’ira les chercher. Ils sont retournés aux défunts. »
Ho, bien, bon réflexe, comme ça personne n’ira se faire faire une greffe pour aller jouer les ninjas copieurs…
La colère irrationnelle s’embrasa un peu plus en lui. Il n’était pas sûr pourquoi, mais ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Sasuke n’avait pas le droit de rester aussi impassible. Ce n’était pas ce qu’il aurait dû être, et ce n’était pas juste, si une quelconque justice existait. C’était mauvais, aussi mauvais que la folie après le fratricide. Il détestait ça.
En cet instant il haïssait Orochimaru, Itachi, le masque de glace sur le visage de Sasuke et Sasuke lui-même avec une ferveur égale, brûlante d’intensité.

Avec les années il était devenu meilleur à cacher ses sentiments, mais n’importe qui le connaissait savait qu’au dessus d’un certain seuil ceux-ci devenaient dangereusement incontrôlables. Et s’il n’en était pas là, la colère absurde était présente, à présent trop forte pour qu’il puisse tout à fait vouloir la réprimer.
Et c’est pour ça que les mots suivants sortirent sans réflexion et brutaux, cherchant à blesser, à provoquer une réaction.
« Qu’est-ce que ça fait de l’avoir tué ? »

Sasuke ne tressaillit pas ni l’encre de ses prunelles ne vacilla. Mais au moment où Naruto pensait qu’il ne répondrait plus et commençait à paniquer, réalisant trop tard qu’il avait probablement outrepassé l’une des limites invisibles, il leva un peu la tête, et soutint son regard, vraiment.
Et Naruto ne fut pas certain de ce qu’il avait vu, mais c’était immense et vide, vacant. Puis plus rien. La vulnérabilité de cette nuit-là avait disparu, de même que la résolution glacée. Il ne restait que l’indifférence contrôlée et lointaine, l’habituel masque impassible et pourtant étrangement fragile.
« Je ne sais pas. »
Naruto se força à relâcher ses muscles noués. La colère avait disparue d’un coup, mouchée avec autant de facilité qu’une bougie. Il n’y avait aucune raison pour qu’il soit tendu comme ça, comme si le moindre mot pouvait déclencher une attaque surprise ou un guet-apens imprévu. C’était stupide, Sasuke était stupide.
Il ne répondit rien, et s’appliquait à respirer régulièrement lorsque contre toute attente Sasuke continua à parler.
« Je ne sais pas ce que ça fait. Je pensais… Je pensais que si je le tuais ils seraient en paix, et moi… Que ça cesserait de faire mal, de brûler. »
Il se tue, et fixa Naruto comme s’il venait seulement de réaliser sa présence –ou qu’il venait de se rendre compte à quel pour il s’ouvrait, et laissait percevoir de soudaine vulnérabilité. Ses pupilles noires se dilatèrent légèrement.
« Laisses-moi tranquille Naruto. »

Naruto était ce qu’il y avait de plus proche de l’expert en Sasukeologie. Il savait que toute marque de soutient ou de compassion, qu’elle soit physique ou verbale, serait probablement très mal reçue. Et puis de toute façon c’était le truc de Sakura ça. Il ne savait pas faire. La seule chose à laquelle il était bon, c’était frapper, et être frappé en retour.
Et s’allonger dans la boue, ajouta une voix insidieuse dans son cerveau, provoquant une nouvelle bouffée de colère et une douleur imprévue, mordante.
« C’est hors de question. »
Le regard de Sasuke s’anima, et sa bouche prit un pli dur.
« Je n’ai que faire de ta pitié. Sors de chez moi. »
Étonnant comme Sasuke pouvait parfois être étonnamment perceptif, et pourtant complètement à côté de la plaque. Naruto croisa les bras dans une attitude de défit buté qui n’augurait rien de bon.
« Ça tombe bien alors, parce que tu ne l’as pas. Tu n’es qu’un crétin si tu penses le contraire, » siffla–t-il avec colère. Cela non plus n’avait jamais changé au cours des années, la capacité irritante qu’avait Sasuke à le faire sortir de ses gons en l’espace de deux mots. « Par contre, tu vas avoir mon poing dans la gueule si tu laisses gagner Itachi et que tu continues à te morfondre comme un rat crevé. »
L’expression de Sasuke passa de gardée à dangereuse en une fraction de seconde, mais avec un manque d’instinct proprement indécent pour un anbu, Naruto n’y prêta pas la moindre attention.
« Ne parle pas de ce que tu ne connais pas Naruto… »

« Et qu’est ce que je ne connais pas, hein ? J’ai été avec toi tout ce temps Sasuke, tu te souviens ? C’était le pacte. Tu restes, et en échange je sers d’appas, et je m’assure que tu puisses l’affronter en paix. Et maintenant le pacte est rompu, non ? Parce que tu as eu ce que tu voulais et que ton frère est mort. » Les mots jaillissaient en une tempête confuse et désordonnée. Naruto ne savait pas vraiment ce qu’il voulait dire, où tout cela menait. Il s’en moquait. Chaque mot prononcé était vrai. Douloureux mais vrai.
L’expression de Sasuke avait mué de la colère en autre chose de plus grand, de difficilement définissable qui la contenait tout entière et aussi un tourbillon d’autres choses. Un masque de douleur et de choc. De perte immense.
« Tu devrais être heureux non ? Soulagé ? Tu as atteint ton rêve Sasuke, ce pourquoi tu as tout donné. » Sa voix mourut. « Dis-moi Sasuke. Je te l’ai déjà demandé une fois il y a longtemps. Dis-moi, est-ce que ça valait le coup ? »
Est-ce que la souffrance valait le coup ? Est-ce que la trahison le valait ? La haine, la solitude ? Cette douleur ? Est-ce que ça valait le coup de presque donner ton corps, de presque donner ma vie ? Valait-ce les larmes de Sakura et les miennes, et toutes celles que tu n’as plus jamais versé, qui se sont asséchées en toi ?Valait-ce le chemin de destruction et de douleur que tu as laissé dernière toi ?
Est-ce que ça valait le coup, Sasuke ?


Il s’était penché en avant, franchissant la distance qui les séparait, et sa voix n’était plus qu’un murmure déchirant, pressant. La colère, la douleur, la confusion n’auraient pas été plus perceptibles s’il les avait hurlés à pleine voix comme s’il savait si bien le faire.
Sasuke respirait par à-coups secs, et l’encre de ses yeux était brouillée, comme si elle avait été diluée avec trop d’eau.
Le corps du jeune homme se contracta un instant, réaction aux paroles ou à la trop grande proximité, et le frison fut clairement visible.
« Répond-moi Sasuke. Répond-moi. »
Les poings de Naruto étaient noués sur son pantalon de toile, appuyés sur ses cuisses pour maintenir son équilibre, et les mots se déposèrent comme de la buée sur la peau trop pâle.

Sasuke déglutit, et ouvrit la bouche avant de la refermer. Les mots mourraient, se heurtaient dans sa gorge sans parvenir à sortir. Il ne savait pas quels mots il voulait dire, lesquels il voulait prononcer. La douleur dans sa tête était insupportable.
Il se détourna. Il ne savait pas. Il ne savait plus.
Mais cette hésitation, n’était-ce pas déjà un aveu ? L’aveu qu’il avait tout perdu pour rien ?
Non.
Ça ne pouvait pas être vrai. Sa haine avait été vraie, leur mort à eux tous avait été vraie, de même que son incapacité à faire quoi que ce soit, sa lâcheté, sa terreur d’enfant. Tout cela avait été vrai.
De quel droit Naruto osait-il prétendre le contraire ?
Sa haine avait été la vérité absolue, la seule et unique raison. Il avait survécu, et haït, et tout cela n’avait eu de sens que parce qu’il tuerait son frère de ses propres mains un jour, parce que toute autre option était inexistante…

« Qu’est ce que ça changerait si je te répondais Naruto ? » Sa voix était rauque, un peu cassée, avec une note de défi et de rage sous-jacente. Il tourna de nouveau la tête, cette fois pour refaire face au blond qui était toujours trop près, le souffle court et les muscles noués. Ses pupilles noires se plantèrent dans celles d’un bleu impossible, et n’en bougèrent plus, le défiant de répondre, de s’approcher plus.
« Qu’est ce que ça changerait ? Il n’y a que toi pour penser que cela pourrait modifier les choses. » Il déglutit. « Ce que je pense ou non n’a pas d’importance au final. On ne peut changer le passé. Et Itachi devait mourir de ma main. C’est tout ce qui a jamais importé. Comment pourrais-je regretter ? »
Naruto expira lentement, presque douloureusement, et Sasuke réalisa qu’il forçait ses poings à se desserrer. Il se recula avec maladresse, jusqu’à ce que son dos touche de nouveau le mur, et baissa la tête. Il restait de la colère sur son visage, mais surtout de la confusion.
« Alors ça valait la peine, et tu le referais si c’était à refaire. Mais alors pourquoi est-ce que j’ai l’impression que c’est toi qui est mort, hein ?»

La retraite soudaine de Naruto surpris vaguement Sasuke. La partie de son esprit qui n’était pas intoxiquée par la trop grande proximité, par l’amertume de la haine et la brûlure résiduelle de son courroux lui fit remarquer que c’était très peu caractéristique du blond. Elle ajouta également qu’il se mêlait décidément de choses qui ne le regardaient pas. Mais à cet instant précis quelque chose était effectivement mort en Sasuke, abattu par les mots de Naruto et l’étrangeté de la perte. L’atmosphère dans la pièce était étrange, presque irréelle.
Un instant Sasuke se dit qu’il avait rêvé tout cela, Itachi, Naruto et la boue, cette fin d’après-midi dans la pénombre bleue de son appartement.
Peut-être qu’il avait rêvé tout le reste aussi, et que quand il s’éveillerait Itachi lui lancerait un sourire en coin par-dessus son petit-déjeuner, et d’une pichenette sur le front repousserait leur entraînement ensemble à une autre fois. Et Sasuke ne lui en voudrait même pas, parce que cela signifierait qu’ils étaient vivants, tous, et qu’il n’était pas obligé de haïr son frère, la moitié de son univers d’enfant ; qu’il n’était pas péniblement conscient de la présence du blond face à lui et l’amertume visible dans ses yeux bleus.
Mais ça n’avait pas été un rêve.
Il fit la seule chose qui avait le moindre sens à cet instant précis.

Sans que Naruto ne face un geste pour l’éviter, Sasuke se laissa basculer à genoux, en avant, et frappa l’anbu blond de toutes ses forces, mettant dans le mouvement la vitesse et la précision qu’il réservait normalement aux ennemis ou aux entraînement de très haut niveau. Il était rapide, mais si Naruto avait été sur ses gardes et prêt à réagir, il aurait pu parer ou éviter le coup.
Mais il n’esquissa pas le moindre mouvement de défense, et sa tête partit sur le côté et heurta le mur avec un bruit sourd.

Quand il refit lentement face, Sasuke était debout au milieu du salon, son bras invalide toujours contre son torse, l’échancrure de son yukata révélant un triangle de torse clair et un mamelon rose sombre au-dessus des bandages qui couvraient son abdomen. Son autre bras, celui dont il venait de le frapper, pendait le long de son flanc, le poing contracté. La ligne de ses épaules tremblait légèrement.

Naruto essuya vaguement le sang qu’il sentait couler de sa bouche, mais resta immobile là ou il était, à demi adossé contre le mur, à fixer Sasuke. La douleur du coup n’était qu’un picotement à l’arrière de sa conscience.
Comment en étaient-ils arrivé là ?
Ce n’était pas ce qu’il avait voulu, pas pour cela qu’il était venu ici. Il était venu parce qu’il s’inquiétait, et que si lui ne tirait pas Sasuke de sa morosité à coups de pieds dans le cul, personne ne le ferait…
Mais au final il n’avait rien dit de ce qu’il voulait dire, et au contraire poussé Sasuke dans ses derniers retranchements, retourné le kunaï dans la plaie.
C’était ses propres doutes et ses propres questions qu’il avait lancés à la face de son ami. Sa propre peur.
Parce que si la mort d’Itachi signifiait la fin du pacte qui les avait lié, rien ne forçait plus Sasuke à rester.
Et si tout cela, la trahison et tout le reste, avait valu le coup, cela signifiait que leur présence à ses côtés, l’amitié fragile qui s’était renouée durant ces années ne signifiait rien de plus qu’une simple compagnie qu’il fallait bien supporter en attendant de pouvoir tuer Itachi. Cela signifiait que pas une seconde Sakura, lui-même ou Kakashi-sensei n’avaient été plus importants qu’Itachi. Jamais.

Et Naruto avait peur. Peur que Sasuke parte encore, et peur de ne rien pouvoir faire cette fois-ci.
Il l’avait pourchassé avec tout ce qu’il avait la première fois, avait été prêt à mourir, à abandonner son rêve même, si cela signifiait qu’il ramènerait Sasuke. C’était devenu son but, et à l’époque, il avait vaguement été conscient de l’aspect obsessionnel de cette quête, alors que l’autre venait tout juste d’admettre qu’ils étaient amis, et avait essayé de le tuer immédiatement après... Mais cela n’avait eu aucune importance.
Aujourd’hui le lien qui les unissait était plus fort, plus étrange aussi que ce tout premier lien des années auparavant, quand Sasuke debout sur l’eau à la vallée de la fin avait déclaré vouloir le rompre. Ils avaient passé les trois dernières années côte à côte, depuis le retour de Sasuke du Son. Ils avaient réappris à combattre dos-à-dos, avaient réglé leurs comptes de manière aussi violente que satisfaisante, et Naruto avait défendu crocs et ongles la cause de Sasuke face à l’Hokage. Ils étaient passés anbu ensemble, et au fur et à mesure Sasuke avait fini par accepter sa présence, la rechercher même, et alors ils passaient des journées à s’entraîner ensemble, ou simplement à déterrer des parchemins de jutsus du fin fond de la bibliothèque des Uchiha ou de celle de Kakashi, Naruto étalé par terre sur le ventre et Sasuke assis parfaitement droit contre un mur… Ils avaient continué à se battre et à s’insulter copieusement, à se haïr parfois, mais l’accord tacite avait toujours été présent, cette résignation mutuelle et muette à l’amitié, qui n’avait jamais été discutée mais dont chacun admettait bon gré mal gré la présence.
Ça avait été très bien comme ça.

Mais maintenant tout pouvait changer.
Itachi était mort, et déjà quelque chose avait muté entre eux, au moment où leurs corps s’étaient touchés, et ou la chaleur avait envahi le ventre de Naruto.
Et Naruto ne voulait pas que tout cela n’ait été qu’une parenthèse dans la vengeance de Sasuke. Il ne voulait pas risquer de perdre son meilleur ami à nouveau.

Mais peut-être était-ce déjà trop tard.


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TBC
Arakasi
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Message par Arakasi »

AAAAAAh!
Trés trés bon chapitre!
J'ai vraiment beaucoup aimé: on retrouve la tension, l'angoisse et la tension constante du tout premier chapitre.
Sasuke, que l'on sent en pleine chute libre derriére sa facade impassible, est vibrant de réalisme. Personnellement, j'ai toujours pensé que le meurtre d'Itachi, du mois s'il le commettait dans un état d'esprit de vengeance, signerait sa perte: plus de raisons de vivre, de lutter, plus de quête sanglante... Il ne lui resterait plus comme options que le suicide ou la folie.
L'angoisse de Naruto qui tente de lui éviter cette plongée dans la démence est trés bien retranscrite.
Cette fic qui avait commencé à doucement s'adoucir reprend agréablemnt du poil de la bête :grin: .
Félicitations. ^ ^
Ce chapitre est dédié à Thot, dont l'ombre protectrice m'a permis d'écrire ce chapitre ainsi que le début du suivant (noir également) en un temps presque record. :D (tu vois, j'ai pas oublié...)
C'est ça, tente de rattraper le coup... :evil:
S'péce d'ingrate, en chatiment, Thot se détournera de toi et viendra déporter ses regards indulgents sur des auteurs plus respectueux (moi, par exemple...)
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Jainas
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Message par Jainas »

Pas forcément, moi au moins je luis écris des trucs, à Thot. C'est pas le cas de tout le monde... (tu remarquera qu'il ne tient qu'à toi de me faire mentir...)

Quand à la remonté de tension, dison que je ne voulais pas la mettre tout de suite après les deux premiers chapitres, ils y avait deux trois truc à débroussailler.

ET puis si vous voulerz de la tension, quelqu'en soit la nature, je pense que vous serez servits au prochain chapitre. :)
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Message par lebibou »

J'ai beaucoup aimé ce chapitre.
Le nom du chapitre, noir en l'occurence, lui convient parfaitement. L'ambiance est magnifiquement posé. On a aucun difficulté à imager les Deux, dans le salon des Uchiwa.
Le dialogue est réduit au strict minimum. A peine quelques échanges verbaux, plus pour la forme que pour autre chose, Sasuke ayant la possibilité de faire passer le moindre message par les yeux. (Le pouvoir des Uchiwa est sans limite.)
Il y a une tension sous-jacente, que personne ne parvient à exprimer sauf à travers les coups, la douleur.
Naruto pousse Sasuke dans ses derniers retranchement en lui faisant mal, même si ce n'était pas voulu. Sasuke ne peut en sortir qu'en frappant Naruto.

Bref, j'ai beaucoup aimé.

(A noter que depuis que Kishimoto nous a dessiné Sasuke next-gen, il est beaucoup plus facile à imaginer.)
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Jainas
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Message par Jainas »

Ouf, ce chapitre m'a donné un mal fou.
D'ailleurs je n'en suis pas tout à fait satisfaite, mais ça c'est peut-être parce que c'est ma première vrai scène de sexe. :oops: (et que j'ai le trac de la poster...)

Thot est le seul vrai dieu, mais j'aimerais quand même qu'il soit un peu moins généreux avec l'inspiration. Je ne peux pas passer mon temps à écrire non plus, faut que je boooosse... :???:

Bref... Enjoy ?


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Noir (2)

La seconde fois qu’ils couchent ensemble, Naruto ne s’y attendait pas, promis juré craché.
Ils ne couchent pas ensemble d’ailleurs. C’est une lutte indistincte, un échange de fluides corporels, et comme à peu près tout en eux cela commence –et se poursuit- comme un combat, parce que Sasuke est incapable d’accepter autre chose, et parce que Naruto ne sait pas quoi faire d’autre, qu’il ne peut que vouloir, et que c’est trop, trop vite, trop fort, parce que c’est Sasuke.

À vrai dire il ne s’attendait à rien. Tout est trop confus, trop étrange, et la réalisation de sa propre vulnérabilité face à celle de Sasuke le déstabilisa peut-être plus que tout le reste. Peut-être même plus que le yukata entrouvert et la naissance des ombres bleues et découpées sur les muscles de Sasuke, peut-être même plus que la soudaine chaleur, et cette brutale détermination à prouver la réalité du lien entre eux, aussi irrationnelle que la colère et la confusion qui ont précédé et tout aussi absolue, alors même que l’action risquae de détruire définitivement ce même lien.
En fait, il ne réfléchi pas.

-

« Sors d’ici, Naruto »
La voix de Sasuke est étroitement contrôlée, et tromperait n’importe qui d’autre même parmi ceux qui le connaissent, à l’exception peut-être de Kakashi-sensei.
« Non, » s’entend-il répondre. « Sasuke, je… suis désolé. »
« Très bien, maintenant fous le camp de chez moi. »
Naruto se redresse un peu et découvre les dents, alors que l’irritation fait son grand retour. Bon sang, Sasuke a-t-il vraiment besoin d’être un tel mur d’impassibilité hautaine tout le temps ?
« Hé, salaud, je suis en train de m’excuser, tu n’es pas obligé de te conduire comme un connard méprisant…»
« Je ne veux pas de tes excuses, je veux que tu sortes de chez moi. »
« Et comme ça tu pourras recommencer à te morfondre en paix ? Cours toujours, tu as eu suffisamment d’une semaine pour faire ça. »
Le poing de Sasuke s’ouvre puis se referme, et tout en retenant un geste de parade automatique Naruto réalise que sa poitrine se soulève à intervalles brefs et irréguliers. Ses pupilles noires sont dilatées.
Il s’appuie d’une main contre le mur derrière lui et se remet debout, sans quitter des yeux l’Uchiha en face de lui.

« Je t’encule Naruto. Sors d’ici maintenant. »
Et c’est à ce moment-là que tout dérape, parce qu’au lieu de répondre par une autre insulte, et peut-être de trouver un moyen de traîner Sasuke jusqu’à un terrain d’entraînement pour ventiler la tension une bonne fois pour toute, Naruto fait un pas en avant, qui le mène presque torse contre torse avec l’Uchiha. Et il souri d’un demi-sourire confiant, prédateur, et sa voix n’est qu’un souffle rauque et suggestif.
« Non, c’est moi qui t’encule Sasuke, et avec plaisir. »

Si les pupilles de Sasuke étaient dilatées avant, il n’y a probablement pas de mot pour maintenant. Pourtant il répond par un haussement de sourcils hautain et un rictus chargé d’un mépris plutôt convaincant.
« Ne soit pas trop présomptueux, trou-du-cul. »
Mais le sourire vacille quand Naruto fait un pas de plus en avant, et pose sa main à plat contre son torse –et son souffle est court, Naruto peut le sentir en plus de la chaleur qui dévore sa paume ; et la très (très) petite part de son cerveau qui conserve une once de rationalité lui fait remarquer que c’est plutôt une bonne chose. Que ça peut peut-être prolonger son espérance de vie d’une dizaine de secondes de plus, qu’il a même une chance de s’en sortir, s’il se met à courir maintenant…
Au lieu de quoi il glisse sa jambe derrière celle de Sasuke, et pousse.

Sasuke est rapide et plus habile, mais si Naruto est plus petit, il est aussi plus lourd et physiquement plus fort. Au corps à corps c’est lui qui a l’avantage, et ils le savent tout les deux.
Et même si évidemment ça n’empêche pas une seconde Sasuke de résister, Naruto a bien calculé sa poussée, et la gravité fait le reste.

Ils atterrissent durement sur le plancher de bois, dans un entrelacs de membres. Sasuke amorti sa chute sans même avoir besoin d’y penser, tête rentrée contre sa poitrine et dos arrondis malgré le poids de l’autre. Et avant Naruto n’ait tout à fait fini de réaliser ce qu’il vient exactement de faire –mais-qu’est-ce-qui-m’a-pris ???- , Sasuke se cambre sous lui, saisi à deux mains le col du blond qui se déchire à moitié quand il le tire vers lui dans le mouvement, et frappe de toutes ses forces.

Il y a un craquement de mauvais augure quand son front rencontre le nez de Naruto et celui-ci sent le sang chaud ruisseler, mais Sasuke ne s’arrête pas pour si peu, et d’un nouveau mouvement de hanche il parvient à dégager sa jambe droite, suffisamment pour pouvoir prendre appui, et intervertir leurs positions.
L’air contenu dans les poumons de Naruto s’échappe d’un coup quand son dos heurte le sol à plat, et que le genou de Sasuke s’enfonce une fois dans son ventre avant de se reposer par terre pour assurer son équilibre.
Le visage du jeune homme au-dessus de lui est fermé en une grimace rageuse, mais ses yeux sont trop écarquillés et sa respiration est trop inégale pour un combat qui a à peine duré une seconde, deux tout au plus.
« Je t’avais prévenu, ne soit pas trop présomptueux, Naruto. »

La douleur à son visage et dans son ventre ont eu l’avantage de tirer Naruto de l’indécision paniquée qui l’a un instant envahis. Il tousse un peu pour dégager le sang qui coule dans sa gorge. C’est de nouveau une situation qu’il connaît, même si pas tout à fait, et dans ces cas-là il sait quoi faire. La réaction à ce genre de situation est trop profondément ancrée dans son inconscient, et s’il sait vaguement que ce terrain connu débouche à terme sur un territoire qui l’est beaucoup moins, il ne prend pas le temps de réfléchir.

Sasuke est penché au-dessus de lui, beaucoup trop près pour le calme physique de Naruto. Sa main droite est refermée comme un étaut sur l’un de ses poignets, l’immobilisant au sol, mais il pèse inconsciemment beaucoup moins sur l’autre, celle qu’il vient d’arracher aux bandages qui maintenaient le bras. La pensée incongrue que Sakura ne va pas être contente du tout traverse vaguement l’esprit de Naruto avant de disparaître sous des préoccupations plus pressante. De si près il ne peut que sentir l’odeur de Sasuke, enivrante, un mélange de cuir sec, d’huile à nettoyer les armes et de quelque chose d’autre qui n’est que lui.
Sans laisser le temps à Sasuke d’affermir sa position, Naruto dégage son bras et agrippe l’épaule de son équipier tandis qu’il coince la jambe du côté opposé sous la sienne. Avec une torsion soudaine il roule sur lui même, et au terme d’une brève lutte durant laquelle le yukata de Sasuke laisse entendre un bruit de déchirure inquiétant, leurs positions sont de nouveau interverties, et un Sasuke échevelé et haletant est immobilisé sous le poids de Naruto.
Ils restent un instant ainsi, et Sasuke essaye vainement de se dégager en déséquilibrant Naruto. Ses muscles se tendent, et ils luttent en silence alors que Naruto pèse de tout son poids contre lui. Cette fois-ci l’effet de surprise a disparu, et son bras faible se retrouve immobilisé au-dessus de sa tête. Il laisse échapper un juron entre ses dents serrées, à présent leurs deux respirations sont labourées comme s’ils venaient de courir le parcours d’obstacle d’entraînement des anbus.
Les yeux noirs de Sasuke portent en eux des promesses de mort toutes plus violentes les unes que les autres, et Naruto se demande une fraction de seconde s’il a imaginé l’étincelle de quelque chose d’autre avant que l’Uchiha ne commence à se débattre. C’est difficile à dire. Il n’est pas doué pour lire les gens, il n’a pas l’intelligence aigue de Sakura, les yeux de Sasuke. Il ne peut qu’essayer de deviner, et ne pas renoncer.
Il y a du sang sur la joue pâle de Sasuke, et il faut une bonne seconde à Naruto pour réaliser que c’est le sien bien que son nez ait déjà arrêté de saigner.
Leurs deux corps sont étroitement liés, presque torse contre torse pour réduire l’espace d’amorçage des coups, et lorsque Sasuke ouvre la bouche pour l’insulter, ou le menacer, ou Dieu sait quoi d’autre, les lèvres de Naruto viennent heurter les siennes dans un mouvement irréfléchi.

Ce n’est qu’une parodie de baiser, instinctif, maladroit et violent, qui a goût de sang et de sel. Et quand Sasuke entrouvre la bouche et que la langue de Naruto franchit ses lèvres, ce n’est une action réfléchie de la part d’aucun d’entre eux.
Mais ça l’est sans doute au moins à moitié lorsque Sasuke referme ses dents sur la langue de Naruto, et serre.
Dans le fond de sa gorge Naruto émet ce qui ressemble fortement à un glapissement de douleur offensé et surpris, qui s’étouffe dans leurs bouches et ne sort que comme un gémissement. Il a un mouvement de retrait, mais Sasuke ne lâche pas prise, pas même lorsque le poids sur ses poignets s’allège et que le goût du sang se fait plus prononcé contre sa propre langue.
Et soudain Naruto bouge, et son genou vient se nicher entre les jambes de Sasuke, pressant contre le yukata à demi défait et le tissu de ses sous-vêtements.

Cette fois c’est Sasuke qui laisse échapper un bruit de gorge incontrôlé, et sous le corps de Naruto il se raidit brutalement. La pression de ses dents sur la langue de Naruto s’est relâchée, et expérimentalement le blond répète le mouvement, pressant sa cuisse contre le bas-ventre de Sasuke. Cette fois ci aucun son ne franchit les lèvres de l’Uchiha, mais le spasme qui le traverse est visible à l’œil nu, et sa bouche s’ouvre sur un souffle silencieux. Ses yeux sont grands ouverts, mais Naruto n’est pas certain qu’il le voit réellement.
D’une main tremblante il essuie le sang qui perle sur ses lèvres, et attend une fraction de seconde avant de parler, parce que sa voix risque de le trahir.
« Bo-bordel Sasuke, t’as failli m’arracher la langue… Qu’est ce qui t’as pris, t’étais pas obligé de faire ça connard ! »
Sasuke aussi a besoin d’une fraction de seconde pour se reprendre, mais son expression agressive est beaucoup plus réussie que celle de Naruto malgré ses joues légèrement empourprées et son regard fiévreux qui le toise.
« Tu l’as cherché crétin… Si tu crois que je vais me laisser faire… Lâche-moi.»

La tête de Naruto lui tourne vaguement, et son esprit cour en cercles fermés, s’arrêtant alternativement sur deux faits aussi indiscutables qu’antagonistes. D’un côté la stupidité incommensurable de ce qu’il est en train de faire –qu’est-ce qu’il est exactement en train de faire, d’ailleurs, à part la plus grosse connerie de son existence ?-, Sasuke va le haïr et cette fois il n’y aura pas de retour possible… Et de l’autre côté l’expression de surprise qui a envahi un instant le visage de Sasuke en même temps que la décharge de plaisir, cette expression étrangement fascinante qu’il n’avait encore jamais vu, pas même cette fois là auprès du corps d’Itachi. Et aussi son gémissement étouffé, et la façon dont son corps a ondulé sous le sien, mu par un besoin que Sasuke n’arrive pas à s’autoriser. La langue de feu du désir qui se contorsionne dans son propre ventre.
Il a la bouche terriblement sèche.
« Lâche-moi Naruto. »
Il passe sa langue sur ses lèvres désèchées, et n’essaye même pas de forcer un sourire.
« Non. »

Il se demande vaguement si l’Uchiha a réalisé qu’il n’immobilise plus qu’un seul de ses bras, puis oublie la question lorsqu’il frotte de nouveau sa jambe contre l’érection de Sasuke avant que ce dernier ne décide de se passer de mots et de l’exécuter manu militari.
Son souffle vacille, mais il continue à foudroyer Naruto du regard. Si les Regards pouvaient tuer, Sasuke aurait probablement à son actif le décompte de morts le plus élevé des Cinq pays, en compétition directe avec Gaara.
Avec plus de confiance en lui Naruto répète le mouvement une nouvelle fois, plus agressivement, puis encore, cherchant sur le visage étroitement contrôlé de Sasuke les indices dont il a besoin, cherchant cette expression de nouveau. Dans le même temps il laisse sa main libre remonter sur le torse bandé de son équipier, entre les plis sombres du yukata et jusqu’à la peau.
Sasuke était en train de dégager l’une de ses jambes, mais son mouvement avorte et Naruto sent sa cuisse se contracter contre la sienne. L’insulte qu’il était sur le point de prononcer meurt sur ses lèvres, « Ah… », et le propre souffle de Naruto se tarit dans sa poitrine. La langue de feu est partout à présent, dans le moindre de ses nerfs, et le moindre contact peau contre peau déclanche un infime frisson qui se propage sur tout son épiderme. Il n’avait jamais réalisé à quel point un simple contact pouvait être si enivrant. Mais en même temps ce n’est pas comme si beaucoup de monde le touchait volontairement, en dehors des combats et des soins.
Il se demande si Sasuke se rend compte à quel point sa main tremble, et s’il réalise qu’il n’a aucune idée de ce qu’il est en train de faire, mais il ne peut pas arrêter, pas maintenant, et quand ses doigts rencontre la trace d’une cicatrice ancienne et qu’il entreprend d’en remonter le cours, le dos de Sasuke s’arque de nouveau, et ses yeux s’écarquillent. Et sa jambe libre remonte soudain, et vient s’appuyer contre l’entrejambe de Naruto.

Le contact est comme une décharge, plus violente que tout ce à quoi il s’attendait et tous les muscles de son dos se contractent d’un coup tandis qu’il laisse échapper un halètement surpris et que dans un mouvement instinctif de bassin il se colle plus étroitement encore à la jambe de Sasuke. La chaleur dans son ventre déborde, demande contact et apaisement, et son pantalon de toile est bien trop serré.
Les yeux de Sasuke sont trop dilatés, et un peu vagues, mais ils ont une lueur de satisfaction et de supériorité –connard- lorsque Naruto revient chercher la friction, encore et encore, et qu’il ne peut retenir un râle étouffé.
Sa main abandonne la cicatrice et remonte rapidement, allant et venant sans douceur contre la peau pâle, accrochant au passage un mamelon rosit et provoquant un spasme incontrôlé des hanches de Sasuke. Sa mâchoire se contracte tandis que la main de Naruto continue ses tâtonnements, et il expire à travers ses dents serrées.
« Imbécile, tu mets… du sang partout. »

Naruto se détourne un instant du visage de l’Uchiha, pour constater que c’est effectivement le cas : c’est la main avec laquelle il a essuyé son nez et sa bouche ensanglantés, et les bandages ainsi qu’une bonne partie du torse de Sasuke sont couverts de traces et d’empreintes écarlates. Noir, blanc et rouge, et par-dessus sa propre main à la peau bronzée.
Entre deux goulées d’air il émet un son qui pourrait passer pour un grognement offensé mais n’est en fait qu’un râle. Il a du mal à être cohérent, et c’est une insulte personnelle que Sasuke le soit encore autant.
« C’est… ta faute, tu n’avais qu’a pas me casser le nez –ha !- salaud… »
« T’avais qu’à… être suffisamment doué pour… l’éviter, nullard. » Sasuke le toise, et le masque est encore presque totalement en place malgré la fièvre qui empourpre ses joues.
« Ho… et un peu –hn- de sang te gêne, hein ? »
Sasuke arrache soudain sa main qui était encore prisonnière de la poigne de Naruto et profitant du manque de méfiance du blond fait brutalement basculer leur étreinte, jusqu’à être une nouvelle fois au-dessus de Naruto. Ses mains enserrent douloureusement les poignets de son équipier, mais pas un instant ils n’ont cessé de s’arque-bouter désespérément l’un contre l’autre. Cette fois c’est sa bouche qui vient chercher celle de Naruto, mordant et goûtant frénétiquement. Avec un grondement l’anbu blond se débat –la friction est telle qu’il a l’impression qu’il va éjaculer ici et maintenant, mais il n’est est pas question- et au terme de quelques torsions et autres coups de genoux dans le ventre de Sasuke il parvient à placer sa jambe pliée entre leurs deux corps, s’arrachant un trop long instant à la chaleur, et il laisse échapper un gémissement face à la perte soudaine, mais il pousse quand même, et projette Sasuke sur le côté de toutes ses forces.
Dans un fracas de verre brisé l’Uchiha s’écrase sur la table basse qui était appuyée contre le mur sous la fenêtre – le choc est tel qu’un parchemin calligraphié probablement aussi coûteux qu’ancien tombe du mur et va rouler au milieu des éclats de verre.
Mais aucun des deux ne s’en rend compte parce que Sasuke s’est déjà remis sur ses pieds, ignorant la coupure sur sa pommette et les éclats acérés, et il est de nouveau sur Naruto qui n’a eu que le temps de se redresser à demi, et ils roulent de nouveau ensembles au sol, dans un entrelacs de coudes et de genoux, et d’insulte entrecoupées par leurs souffles labourés.

Ils finissent par heurter un mur et s’immobilisent, poussant l’un contre l’autre avec une violence presque désespérée. Le T-shirt noir déjà déchiré de Naruto n’est plus qu’un souvenir abandonné à quelques mètres de là après que Sasuke ne s’en soit servit un peu trop énergiquement comme prise, et quand au yukata il est à présent totalement défait et son état ne vaut pas beaucoup mieux, imbibé de sueur, coincé en plis désordonnés sous les épaules de l’Uchiha.
Avec un râle rageur qui ne masque pas le tremblement dans ses épaules le brun arrache sa bouche de celle de Naruto.
« Va… te faire voir Uzumaki, je ne suis pas une putain de kunoïchi… si t’as envie de mettre ta verge dans quelque chose trouves-toi une… fille… pour écarter les-hn jambes… »
« T’as pas… intérêt que Sakura t’entende dire ce genre de truc si tu veux… garder ta sale gueule de beau gosse, connard… » Naruto s’interrompt un instant avec une expiration bruyante lorsque Sasuke agrippe ses cheveux d’un geste approximatif pour le rapprocher et mettre le creux de son épaule a porté de ses dents.
- Arrête… » Il repousse le brun avec brutalité, suffisamment pour qu’ils puissent être nez à nez et passe sa langue sur ses lèvres irritées. « Et… je vais te dire un truc, Uchiha, je suis pas une putain… de kunoïchi non plus… et pourtant je l’ai fait pour toi. » Il accompagne chaque mot d’un mouvement rageur des hanches, frottant leurs érections couvertes de tissus l’une contre l’autre, et le souffle de Sasuke se bloque un instant.
Quand il se souvient qu’il sait respirer son visage se ferme, et il grimace.
« Pas de chan-… »

Mais il n’a pas le temps de finir sa phrase, parce que Naruto a enfoui sa tête dans le creux de son épaule gauche, et sa langue et ses dents viennent laper et mordre et sucer la peau, et tout a coup ses lèvres frôlent la barrière extérieur de protection du sceau maudit.
La décharge qui traverse le corps de Sasuke n’a rien a voir avec les précédentes. C’est une explosion de douleur-plaisir-surprise plus terriblement intense que tout ce qu’il a ressentit jusque là, et sa tête bascule en arrière tandis qu’il laisse échapper un cri rauque qu’il n’a pas le temps de retenir. Tout son corps brûle et ses doigts se referment convulsivement sur les mèches ébouriffées et pleines de sueur de Naruto alors que son autre main griffe inutilement le plancher à la recherche d’un appui.

Contre lui le blond s’immobilise brusquement, et la chaleur de sa bouche quitte son cou.
« Sas’ke ? »
Il ne demande pas “ça va ?”, parce que pour l’Uchiha ce serait une insulte et dieu sait comment il réagirait. Les choses sont suffisamment mauvaises comme ça.
Sauf que ça c’est Sasuke et lui en train de rouler par terre dans l’appartement de l’Uchiha, qu’il veut, qu’il prend, et que Sasuke ne l’a toujours pas frappé.
Enfin si, mais ça ne compte pas vraiment, parce que nul ne peut prétendre forcer Sasuke Uchiha, et s’il décide que Naruto va trop loin il sait qu’il le découvrira en même temps que le Chidori ou le kunaï sous sa gorge.
Parce que les actes de Sasuke en ont toujours plus dit que les mots. Et que ce qu’il ne fait pas, à autant d’importance que ce qu’il fait. Il n’a jamais essayé de partir de nouveau.
Quand Sakura et Naruto le traînent au restaurant il est à peu près muet et il se conduit comme si la présence de ses équipiers étaient un poids accablant et un peu honteux, mais il est là, et parfois ses moues affligées ressemblent juste un peu trop à des sourire. Et il jure peut-être, et menace et lance des regards meurtriers, mais son corps est là, contre le sien.
La pensée rend Naruto un peu nauséeux, et en même temps étrangement extatique. Tout va trop vite. C’est Sasuke, Sasuke bordel.
Sasuke, trop fier pour son propre bien, Sasuke dont la carapace est déjà bien trop fêlée. Sasuke qui craint sa propre faiblesse plus que tout et pourtant lui offre sa gorge.
Il va le regretter, il le sait, d’une manière ou d’une autre. La certitude est là à l’arrière de son esprit, mais elle n’est pas assez forte, pas avec le désir qui boue en lui. Il ne peut plus arrêter de toucher Sasuke à présent. Et il est déjà trop tard, les choses sont trop engagées pour qu’aucun puisse prétendre qu’il ne s’est rien passé, que c’est juste un combat qui a dégénéré.
Si les choses ont commencé à dégénérer, c’est bien avant ça.

Il rouvre les yeux qu’il avait un instant fermé et fixe le visage de Sasuke sous lui. Ses yeux sont clos et sa bouche est entrouverte dans une expression tendue qui pourrait être douleur aussi bien que plaisir, sa respiration est erratique. Des mèches d’encre rendues poisseuses par la sueur collent à son front et d’autres encadrent son visage, sur le parquet.
Cette simple vision suffirait à le rendre instantanément dur si ce n’était déjà le cas.
D’un ton bas parce que la voix lui manque, Naruto appelle de nouveau, inquiet. La brusque convulsion de Sasuke lui a soudainement rappelé ce qu’il savait déjà, à quel point il leur est facile de se blesser l’un l’autre, et cette connaissance et la peur qu’elle engendre se mêlent amèrement au désir, le rendant étrangement plus consistant, à tel point qu’il en devient douloureux. A tel point qu’il a l’impression que sa propre poitrine va exploser.
« Sas’ke ? »

Son équipier expire et entrouvre les yeux tandis que sa prise dans les cheveux de Naruto se relâche, et il parvient à lui adresser un regard perçant qui fait se tordre quelque chose dans l’estomac de Naruto. Sasuke parvient presque à masquer le frisson qui le traverse par une grimace arrogante.
« Tss… déjà fatigué, Uzumaki ? »
Naruto répond par un sourire mordant de sa composition, et ouvre la bouche pour répondre mais s’interrompt avant d’avoir laissé échapper quoi que ce soit. La tête lui tourne et il n’est plus sure de rien, juste de la présence de Sasuke et d’à quel point tout n’est que violence et confrontation entre eux. A quel point il le désire maintenant. Il se demande si le défit muet pour la dominance, sa fierté sont les seules choses qui empêchent Sasuke d’interrompre leur étreinte. Il se demande si Sasuke ne le laisse faire que pour distraire la douleur et la confusion dans son propre esprit.
« Oh, Naruto, c’est une tâche trop compliqué pour ton cerveau ? Si tu fais quelque chose, fais le bien crétin… » Le ton est provoquant, hautain, mais pas totalement maîtrisé. C’est la chose la plus proche de l’encouragement verbal ou de la demande que Naruto obtiendra.
C’est déjà beaucoup trop.
Sasuke, c’est Sasuke, bourdonne une petite voix en lui, Sasuke, Sasuke
Ca ne devrait pas sembler aussi normal, et il ne devrait pas le désirer à tel point que tout le reste disparaisse.

Il sent sa vision se teinter de rouge tandis que sous lui l’Uchiha laisse échapper un grognement impatient et cherche ses hanches d’un mouvement de bassin. Naruto est tétanisé au dessus de lui, et malgré le besoin qui englue chacun de ses membres, qui liquéfie son intérieur, il reste parfaitement immobile lorsque Sasuke plaque agressivement ses hanches contres les siennes, lorsque sa main se referme sur son épaule et qu’il enfonce ses doigts dans les muscles pour assurer sa prise.
Mais lorsque la bouche de Sasuke revient chercher le creux de son cou, et qu’il sent son corps normalement tellement maîtrisé trembler contre le sien il laisse retomber sa tête et se mord la lèvre inférieur.
Sasuke laisse échapper un gémissement qui ressemble à un sanglot, et Naruto enfonce ses doigts dans le sol comme pour s’ancrer parce que son propre corps n’en peut plus, et que tout brûle en rouge autour de lui. L’une de ses mains reposait sur le yukata, mais sous sa prise le tissu cède, et il ne l’entend même pas alors que ses ongles s’enfoncent dans le bois, et que le goût de sang dans sa bouche se fait plus prononcé.

Et à présent il se presse contre Sasuke, et ne ressent plus rien d’autre que le feu rouge qui dévore tout, et leurs hanches se rejoignent dans une lutte convulsive dont le silence est uniquement interrompu par leurs halètements et le bruit des corps qui se heurtent.
Sasuke ramène sa tête dans un geste violent pour arque-bouter ses épaules contre le sol, et quand ses yeux noirs –noirs, toujours noirs- rencontrent ceux de Naruto ils s’écarquillent un peu plus, mais aucune peur ne se lit sur son visage, ni dégoût ni rien à par le même déchaînement farouche et désespérée que celui qui brûle en Naruto. Et ça veut sans doute dire quelque chose, même s’il ne sait pas quoi.

Après cela ils durent ridiculement peu de temps.
Sasuke étouffe son cri en enfonçant ses dents dans l’épaule de Naruto, et Naruto se cambre avec un dernier spasme contre le corps sous le sien avant de se laisser retomber.
Un instant il laisse son front reposer contre l’épaule de Sasuke tandis que le feu se retire, mais quand il ouvre les yeux ses griffes qui ont laissé de profonds sillons dans le sol n’ont pas fini de se rétracter, et le chakra crépite encore sous sa peau.
Sasuke ne dit rien a propos de ses pupilles fendues, rien à propos des canines qui doivent encore dépasser de ses lèvres. Simplement d’un coup de hanche il se contente de faire basculer Naruto à côté de lui, et détourne la tête, face au mur. Ses épaules tremblent.

Et Naruto reste ainsi, dos contre le parquet froid, l’avant de son pantalon désagréablement humide mais trop vidé pour oser bouger. Trop effrayé aussi, tandis que la respiration de Sasuke se calme lentement, jusqu’à ce que son équipier se mette en position assise et calle son dos contre le mur. Ses yeux noirs sont de nouveau illisibles, et il passe une main sur son front, chassant les mèches désordonnées.
Il regarde Naruto.
« Laisses-moi maintenant. Vas t’en.»

Et Naruto voudrait protester de nouveau, répondre jamais et être sérieux, et mettre Sasuke au défit de se débarrasser de lui aussi facilement, mais il est confus, il a peur et il lui semble que son esprit à a peu près la consistance de ramens oubliés trop longtemps dans l’eau. Il se sent malade.

Alors il se lève, il attrape son T-shirt en lambeau, et il prend la fuite.


***
TBC
Arakasi
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Message par Arakasi »

Oh pt'ain...

Jainas, je te hais...

Enfin non, pas vraiment, je suis juste extrêmement jalouse et vaguement déprimée (mais sinon je t'aime bien quand même)

Splendide chapitre.
Je ne trouve vraiment rien à dire et ça me déprime encore plus. Et je n'ai même pas la possibilité de noyer mon chagrin dans l'alcool car le frigo est vide et qu'on est dimanche, pauvre de moi... :cry:
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Jainas
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Message par Jainas »

chapitre encore une fois dédié à Thot. Ouais.
Si ce n'est pas par son intervention, je ne vois vraiment pas comment cette fic à pu passer de chapitres d'une page à des chapitre de neuf pages...

la suite ?

---

Cendre

Quand le feu meurt, il ne reste que des cendres.

« Tu es allé voir Sasuke. »
Sakura se tenait dans l’encadrement de sa fenêtre, les poings sur les hanches et une expression ensommeillée très peu satisfaite sur le visage. « Et vous vous êtes encore battus. »
Naruto prit l’expression la plus innocente qu’il pu et redirigea un peu de chakra dans la semelle de ses sandales pour maintenir son équilibre sur le mur. Il n’entrait jamais chez Sakura par la porte.
Ce n’est pas que les parents de la jeune femme soient exactement ouvertement hostiles, mais ils n’étaient visiblement pas à l’aise en sa présence, c’était visible comme le nez au milieu de la figure dans la ligne un peu rigide de leurs épaules, leur silence crispé.
Malgré l’insistance de sa coéquipière Naruto préférait simplement les éviter autant qu’il le pouvait. Aujourd’hui plus que jamais il n’avait pas besoin des regards vaguement méfiants et des silences embrassés, et il n’avait certainement pas envie d’avoir à jouer l’énergie et l’enthousiasme qui le caractérisaient habituellement.

Sakura croisa les bras sous sa poitrine et le toisa avec irritation.
« Alors ? »
« Hum… Oui. T’es fortes Sakura-chan. » Bon sang, comment avait-elle su ? Il était rentré directement chez lui après… enfin après, quoi, et avait passé près d’une heure sous une douche brûlante à essayer de ne pas penser et éventuellement de se noyer ou de s’ébouillanter –ou bien les deux.
Lorsqu’il était ressortit les traces que Sasuke avait fait sur son corps avaient presque totalement disparues, et il aurait tout aussi bien avoir fantasmé tout ce qui s’était produit. Sauf que non, et la confusion en lui était toujours aussi présente, peut-être même plus dense à présent que son esprit ne pédalait plus dans une bienheureuse semoule post-orgasmique.
Il avait tourné en rond dans son minuscule appartement, avait prit une demi-heure de plus pour enfiler un nouveau pantalon et un T-shirt à peu près propre, le tout dans un état second de semi égarement... Il n’était pas certain de ce qui méritait le plus de panique : le fait qu’il ait sauté sur Sasuke, le fait que ce dernier se soit plus ou moins laissé faire, celui qu’il ait à moitié laisser le renard remonter à la surface, ou le fait que Sasuke l’ai mit dehors après avec une impassibilité qui ne pouvait qu’être malsaine et la possibilité que tout soit définitivement brisé entre eux. La possibilité qu’il ai brisé Sasuke plus que ce dernier ne l’était déjà…
A ce point là il avait commencé à se sentir vraiment mal, avait envisagé la possibilité de retourner chez l’Uchiha pour… -pour quoi ? Pour s’expliquer alors que lui même aurait été bien en peine d’éclaircir ce qui se passait dans son propre cerveau ?-,et avait immédiatement renoncé à l’idée face à la perspective d’avoir à se tenir face à Sasuke.
Il était finalement sortit par la fenêtre sans prendre la peine de verrouiller la porte, et après avoir erré pendant une durée indéterminé sur les toits de Konoha ses pas l’avaient menés jusqu’à la fenêtre de Sakura. Qui du premier regard avait été capable de dire qu’il s’était battu avec le crétin.
Une vague de panique l’envahit, et il se demanda si elle était capable de deviner le reste.

Avec un soupire accablé Sakura fit un pas en arrière, ce qui était clairement une invitation à entrer, et Naruto obtempéra en silence.
« Naruto… Ton nez est cassé. N’importe qui devinerait que tu t’es battu. »
Avec une pointe de gène et un glapissement horrifié Naruto passa sa main sur son visage. Le Kyuubi avait ressoudé la blessure presque immédiatement, et dans… le feu de l’action il avait complètement oublié. Et évidemment ce connard de Sasuke avait omis de l’informer que son nez ne s’était pas été ressoudé droit. Et puis d’abord, comment Sakura savait-elle que c’était Sasuke ???
« Dis-moi que tu peux faire quelque chose Sakura… Je t’en supplie… Mon nez !!! »
Sakura lui jeta un regard en coin avant d’aller passer un pull par dessus son débardeur qui ne laissait que très peu de place à l’imagination.

« Parfois je me demande comment tu as bien pu passer anbu Naruto… Tu mériterais que je te laisse comme ça. » Quoi ??? « Vous êtes vraiment irrécupérable tout les deux. Quel mot de “convalescence” as-tu du mal à comprendre Naruto ? Et tu penses qu’avec ce que Sasuke est en train de vivre vous bagarrer comme des chiffonniers est une idée intelligente ? Assied-toi. »
Avec une pointe de culpabilité Naruto obéit en silence et se laissa tomber sur le bord du lit de la jeune femme.
- Tu aurais pu faire un effort Naruto. Je sais qu’il te provoque, mais au moins pour cette fois tu aurais pu…»
Naruto fixa ses mains avec gène. Il ne pouvait pas vraiment protester, parce que c’était à peu de chose prèt ce que son esprit se plaisait à lui répéter depuis qu’il avait mis le pied hors de l’appartement de Sasuke, entre autres considérations.
« J’espère au moins que tu ne l’as pas trop abîmé... Tout le monde n’a pas des capacités de régénérations hors norme… »
Elle alla et vint en silence quelques minutes, rangeant des trucs de fille qui traînaient tandis que Naruto s’enfonçait de plus en plus contre le mur avec l’espoir incertain que celui ci allait l’avaler et le soustraire à son désarroi grandissant.
« Enfin si tu l’as fait réagir c’est toujours ça… » Elle s’assied à ses côté et ouvrit son kit médical d’urgence en étouffant un bâillement. « Je te préviens Naruto la prochaine fois je ne m’occupe pas de toi, je m’apprêtait à me mettre au lit, je viens tout juste de finir ma garde à l’hôpital. »
« Ah… Je suis désolé Sakura-chan, je n’avais pas réalisé. »

Elle agita vaguement la main et se pencha pour examiner son nez. « Ce n’est rien- Tu réalise que je vais être obligé de le recasser si tu veux que je le remette droit, Naruto ? »
Le jeune homme haussa les épaules avec indifférence.
« Fais le. De toute façon ça va se ressouder quasi immédiatement. »
« Il vaudrait quand même mieux faire ça à l’hôpital Naruto… »
Il secoua la tête.
« Je suis capable d’endurer un peu de douleur Sakura, et je préfère que ce soit toi qui le fasse. S’il te plait. »
Elle soupira et hocha la tête.
« Bien… Prend ça, » elle lui mit entre les mains une serviette qu’elle avait tiré d’un tiroir, « avale ça », lui fourra d’autorité un cachet d’anti-coagulant sous la langue, « penche toi un peu en avant –comme ça, oui. » et enfila une paire de gants jetables.

Avant qu’il ait eu le temps de se préparer, elle plaça trois doigts le long de son nez et pinça l’arrête entre deux doigts supplémentaires. Et d’un geste rapide et parfaitement maîtrisé elle tira, provocant un claquement sec. Naruto ne tressaillit même pas.
Immédiatement le sang se remit à couler, et il plaqua la serviette contre sa bouche pour éviter d’en mettre plein le lit de Sakura. Les mains de cette dernière se pressaient doucement contre son visage, manipulant avec délicatesse les cartilages cassés pour les remettre en place. La pointe de douleur était une distraction bienvenue de ses pensées qui tournaient en rond comme des animaux jetés dans une cage et se pressaient contre les barreaux.
Il s’amusa à loucher sur les doigts de Sakura, et quand elle retira l’un de ses gants et qu’une lueur verte illumina le bout de ses doigts il sentit son chakra entrer en contact avec le sien dans un picotement qui le fit s’agiter malgré lui.
« Naruto ne bouge pas. »
« Ha… mais Chakura, cha chatouille, » gargouilla t’il en arrondissant les épaules.
Elle eut un sourire mi-exaspéré mi-amusé.
« Et c’est anbu… On croit rêver. Bon, ok penche ta tête en arrière maintenant. Non, plus comme ça… - bon attend, » elle recula un peu plus sur le lit, « pose ta tête sur mes jambes et respire doucement par le nez, il faut que je m’assure que les cloisons nasales sont bien en place –je ne voudrait pas que tu ronfles plus que tu ne le fais déjà, tu attirerais tout les ennemis et les bêtes sauvages en bivouaque… »

Naruto obtempéra tout en protestant vaguement quelque chose qui ressemblait à « difamachion, chai pas frai, che -heu ronfle -ême pas… », et ferma les yeux tandis que Sakura passait les mains sur son visage.
Elle se concentra d’abord sur les ailes du nez, appuyant selon un schéma qui n’avait sens que pour elle, et les petites décharges de douleurs gardèrent l’esprit de Naruto alerte. Mais lorsque ses doigts commencèrent à se promener sur son visage il rouvrit un œil.
« Je vérifie que tout est bien en place et je rétablis les flux d’énergie interrompus, » répondit-elle à la question muette. « C’est une part importante de la guérison, alors puisqu’on a le temps autant faire les choses bien. »
Dit comme ça…
Il referma les yeux et la laissa faire, mais malgré le contact léger et décontractant sur son visage, il ne pouvait empêcher son esprit de revenir s’attarder en boucles frustrées et confusément coupables sur Sasuke, tout seul à son appartement et probablement couvert de bleus qu’il n’avait personne pour soigner.
Pour la première fois depuis près de onze ans Naruto regrettait presque d’avoir frappé (ou griffé ou mordu) cet imbécile. Mais Sasuke ne regrettait probablement pas une seconde de lui avoir cassé le nez, et s’il n’avait pas voulu se retrouver seul hé bien il n’avait qu’a pas le foutre à la porte pour commencer.

« Naruto, ça va ? »
« Hum, évidemment que ça va… Tu fais les plus merveilleux massages Sakura-chan. »
« Tu es bien silencieux. Et tu n’as pas essayé une seule fois de me draguer. C’est Sasuke qui t’inquiète ? »
La respiration de Naruto vacilla. Sakura-chan était démoniaque.
Les filles étaient démoniaques. Comment faisait-elle pour mettre si près du but ? Etait-il si transparent ?? Si c’était réellement le cas elle avait raison, il faisait un bien piètre anbu… La pensée s’imposa, provoquant une nouvelle crispation de l’estomac, et Naruto se concentra sur sa respiration pour ne rien laisser échapper, et sourit de toutes ses dents.
« Ca veut dire que tu accepterais de sortir avec moi si je te le demandais ? Je suis désolé de te décevoir, mais si je ne t’ai pas dragué, c’est parce que je sais à quel point tu es professionnelle Sakura-chan, je n’oserais pas insulter ton sérieux… Et puis je tiens à mon nez… »
Les mains de Sakura s’interrompirent, et elle assena une taloche sans force sur le haut du crâne du jeune homme.

« Ne joue pas les imbéciles avec moi Naruto, ça ne prend pas. Je te connais trop bien pour me laisser avoir par tes grimaces. »
« Mais, Sakura-chan… »
« Naruto… »
Les mains avaient totalement abandonné son visage à présent, et il se redressa pour faire face à la jeune femme.
« C’est fini ? »
« Ho, heu oui, tout à l’air en ordre. Ton nez est comme neuf- et n’essais pas de détourner la conversation s’il te plait… Moi aussi je m’inquiète pour Sasuke, alors tu peux me dire quel est le problème. »
Il soutint son regard et gronda.
« Il n’y a pas de problème, c’est juste qu’il m’énerve avec sa putain d’arrogance et son insensibilité. Je ne sais pas ce qui me retient de retourner lui en mettre une ! »
Ce n’était pas totalement faux, et la chanson était suffisamment habituelle pour que Sakura se laisse prendre et que lui-même soit totalement dans son rôle.
Tout en quittant le confort du lit et des jambes de Sakura il continu a pester a mi-voix contre la stupidité de Sasuke et la manière dont il allait lui faire payer la prochaine fois.
Sakura resta ou elle était, assise sur son lit, ses mains gantées refermées sur la serviette tâchée de sang, et il pouvait sentir son regard sur son dos.
« Merci pour mon nez Sakura. Je vais te laisser dormir maintenant. On se voit demain ? »
Sans vraiment entendre la réponse il quitta la chambre, et s’élança sur les toits.

-

En silence il atterrit dans la poussière du terrain d’entraînement.
Il avait choisit le plus reculé auquel il ait pensé, et la clairière parsemée de poteaux d’exercice était déserte. Le seul mouvement était celui des arbres frissonnant au vent, et de l’ombre projetée par leurs ramures qui arrêtaient le soleil de la fin d’après-midi.
Bien.

Posément il se plaça au centre de la trouée, et expirant doucement prit la position de départ du cinquième kata du Vent –La Tempête Par dessus Le Lac Un Soir De Printemps ou quelque chose comme ça. Il n’était jamais parvenu à retenir le nom.

Respire. Inspire. Expire.
Maintenant.

Il n’aurait pas du venir.
Sakura avait raison, elle le connaissait bien trop pour se laisser avoir par le masque. Et face à elle il avait du mal à maintenir la feinte. Face à elle, baisser les armes de temps en temps était presque… acceptable, sauf que là ça ne pouvait pas l’être. Elle l’avait vu dans des états bien pire après tout. Elle l’avait vu faible et misérable au fond d’un lit d’hôpital. Elle avait combattu avec lui pour ramener Sasuke, elle l’avait vu debout sur des piles de corps, entouré de chakra rouge.

Fouette l’air d’un coup de pied tournant. Esquive. Frappe. Reviens. Bloque.

Elle l’avait maintenu à terre de toute sa considérable force lors de ses pires cauchemars alors qu’il se débattait aveuglément.

Inspire. Expire. Deuxième forme.

Mais il ne voulait pas qu’elle voit ça.
Qu’elle voit cette faiblesse et cette confusion qui l’habitaient, qui le submergeaient soudain. Il devait être fort face aux autres s’il devait accomplir son rêve, il ne devait pas vaciller.
Ce n’était pas de la gène, ce n’était même pas de l’embarras. C’était de la peur, tout simplement.

Saute, le pied au niveau de la tête de l’ennemi invisible. Tourne. Fente avant, esquive. Coup de coude. Bloque. Revers à la nuque.

Une peur aigue et mordante. Peur de la réaction de Sakura, peur de celle de Sasuke s’il apprenait qu’il avait laissé échapper un seul mot sur ce qui s’était passé entre eux.

Frappe. Ramène. Bloque. Coup de poing.

Mais surtout c’était la peur de sa propre réaction. Parce que dire à voix haute “J’ai laissé Sasuke m’enculer”, “Ha, au fait, Sakura, j’ai plaqué Sasuke par terre et on a comme qui dirait échangé nos fluides corporels, il avait l’air de plutôt apprécier même si au début ça ressemblait plus à un viol qu’autre chose” cela rendrait les choses bien plus concrètes, inévitables.

Coup de poing. Bloque. Coup de poing. Saute. Esquive. Tourne. Ramène ton bras. Fouette l’air derrière toi. Pivote. Frappes. Esquive sur la droite.

Tant que ce n’était que des fragments de souvenirs épars dans son esprit ça allait, sa main plaquant à terre d’une poigne d’acier les mains de Sasuke, son érection contre sa cuisse, un bout de peau pâle maculé de sang, la douleur violente et totalement étrangère de la pénétration… Mais s’il le disait, s’il laisser les mots se former et passer ses lèvres il n’aurait plus le choix, il serait obligé de regarder les faits dans les yeux, de les admettre.

Bloque. Amorti d’un pas de côté. Frappe.

Des faits, des actions qui n’étaient pas vraiment cohérents avec Sasuke, qui n’étaient même pas cohérents avec lui-même, avec le tourbillon de sentiments qui l’habitaient. Que signifiait ce mélange presque indescriptible de colère, de peur, de culpabilité, de désir et d’excitation, de détermination- mais à quoi ? Comment frustration et irritation et inquiétude, honte et rivalité et amitié hésitante et fraternité et haine et très nette envie de mettre son poing dans la tête de Sasuke pouvaient t’ils s’agencer pour former quoi que ce soit de cohérent, qui ai le moindre sens ?

Pivote. Frappe. Coup de pied. Coup de pied. Suffisamment fort pour briser des os. Un genou en terre. Bloque.

Il avait peur de tout perdre, et il était en colère contre lui-même de ressentir cette peur, il était aussi prodigieusement irrité contre Sasuke, ce salaud avait il la moindre idée de la tempête qu’il provoquait par sa seule putain de présence ?

Frappe. Bloque. Reviens. Inspire. Expire. Troisième forme.

Du point de vue purement martial, Naruto était un jounin tout a fait exceptionnel, et un anbu qui l’était tout autant. Il possédait après tout la puissance du Kyuubi, et la maturité et les années d’entraînement avaient ciselé ce qui n’avait été que potentiel brute en un dangereuse machine de combat. Et pourtant malgré les années et ces expériences il n’avait pas perdu ce qui le rendait si spécial. Tout ceux qui servaient avec lui le savaient : il y avait quelque chose en lui, dans sa détermination, dans son entêtement parfois totalement excessif. Quelque chose qui pouvait vous toucher et vous brûler. Quelque chose qui pouvait vous changer du tout au tout.

Saute. Frappe, une fois, deux fois. Coup de pied. Réception. Bloque.

Les années avaient un peu atténué sa propension à exprimer tout ce qui lui passait par la tête de but en blanc, et les poings de Tsunade ainsi que les taloches de Jiraya et la fréquentation assidue de Sasuke avaient réussit à incruster plus de subtilité qu’il ne s’en rendait lui-même compte dans son crâne il faut le dire fort dur.
Mais certaines choses n’avaient pas changées. Il n’avait jamais appris à atténuer la violence et l’intensité féroce de ses émotions, juste à mieux les dissimuler. Il ne savait pas baisser la tête et laisser les choses lui échapper.

Esquive. Pas en arrière. Bloque. Coup de coude à la gorge, un ennemi invisible en moins.

L’introspection, le doute et les mots n’étaient pas son fort. L’action l’était, pousser ses capacités toujours plus loin malgré le manque de reconnaissance des habitants du village, se battre, les mouvements sauvages et à la fois maîtrisés, l’excitation que faisait naître une opposition à leur niveau. L'ardeur et la flamme qui se ravivaient à chaque fois qu’il se battait contre Sasuke, et la féroce détermination à ne pas se laisser vaincre.

Fouette l’air devant toi. Ramène, frappe, ramène, frappe. Bloque.

C’était cela son nindo. Suivre sa voie toujours plus loin, ou qu’elle le mène, aux côté des personnes qui lui était précieuses. Comme un ninja, toujours en équilibre sur le fil de la lame, mais toujours plus près de son but, sans compromettre ce à quoi il tenait.

Esquive. Frappe. Ramène ta jambe, tourne de quatre-vingt dix degrés. Frappe.

C’était cela son point d’équilibre, son but. S’il se concentrait là dessus tout redevenait clair. Les doutes et la confusion passaient en arrière plan. Devenir Hokage. Protéger ceux auxquels il tient. Ne jamais renoncer quelque soit l’adversaire ou l’obstacle.

Reviens au centre. Inspire. Expire. Quatrième forme.

Mais non. Ca n’arrangeait pas vraiment les choses en fait.
Devenir Hokage. D’accord.
Protéger ceux auxquels il tient… Il tient à Sakura-chan, à Iruka-sensei. Il tient à ce vieux pervers d’Ermite, à Tsunade-sama, à Kakashi-sensei. Il tient à Gaara, à Konohamaru, à tous ses équipiers.
Mais il tient aussi à Sasuke. Enormément. Même si la plupart du temps ça se manifeste par des insultes et des combats, par cette tension méfiante entre eux deux. Sasuke son rival et son frère. Sasuke avec lequel le pacte vient de prendre fin. Sasuke dont la présence est un mise à l’épreuve permanente, qui le défit et l’entraîne toujours plus loin dans son nindo, Sasuke dont la simple existence le pousse à se surpasser. Et c’est réciproque. Peut-être. Sûrement.
Il tient à Sasuke, et ce dernier n’a pas vraiment besoin de sa protection. Ou bien si ? Non.
Sasuke n’a besoin de la protection de personne, et quand bien même ce serait le cas il ne l’accepterait pas. Parce que c’est Sasuke et qu’il est fort et orgueilleux, et que de toute façon ils sont ex-aequo une fois sur deux.

Plus vite. Frappe, ramène, frappe, tourne, coup de pied, coup de poing. Reviens.

Non. Ce n’est pas cela non plus. Le vrai problème c’est qu’il ne sait pas ce dont Sasuke à besoin, et il ne sais pas non plus ce dont lui-même à besoin, ce qu’il veut.
Il est censé protéger ceux qui lui sont cher, mais il n’a probablement fait qu’empirer les choses.
Mais au moins ils les a fait changer non ? Il ne pouvait pas non plus rester sans rien faire, laisser ce connard se briser sous ses yeux...

Frappe, tourbillonne, esquive. Ramène ta jambe. Bloque. Reviens.

Les poteaux d’entraînement sont dispersés sur le terrain, sentinelles immobiles. Le bois est usé par les coups répétitifs. Les troncs massifs ont été lissés et creusés manuellement au fil des échauffements.
Quelqu’un qui n’avait probablement que ça à faire a grossièrement taillé une demi douzaine de troncs à hauteur de tête. Les piliers ressembles à de grotesques ersatz de silhouette humaine.
La violence et la maîtrise que demandent les katas ne sont pas suffisants pour évacuer la colère sans objet.

Inspire. Expire. Cinquième forme.

Frappe. Esquive, bloque. Dégage tes mains. Frappe. Le tronc laisse entendre un craquement tandis que le bois absorbe l’énergie du coup. Pivote. Coup de pied, coup de poing. Coup de pied haut. Le contact avec le second poteau produit un tump des plus satisfaisants. Reviens. Balayage, manchette haute.

Penser être capable de changer vraiment les choses pour Sasuke est probablement non seulement orgueilleux, mais aussi totalement insensible. Sasuke vient de tuer son frère. Il n’a que faire de leur lien pour l’instant.
Il a agit comme un imbécile, c’est ça la vérité. Tu parles d’un ninja… Il s’est laissé guider par son désir et son inquiétude, sa colère, sans réfléchir aux conséquences. Si Ero-Sennin était là, il aurait droit a une sacrée dérouillée pour sa peine… L’ermite le lui a dit et répété pourtant… Ne laisse pas ta frustration sexuelle décider pour toi gamin, un ninja qui pense avec sa queue est un ninja mort…-ce à quoi il répondait invariablement à l’écrivain pervers qu’il était bien mal placé pour dire quoi que ce soit.
Mais il faut dire pour sa défense qu’il n’aurait jamais cru avoir à utiliser ce précepte pour Sasuke

Le cinquième poteau craque dangereusement. Frappe, esquive, un genou en terre, blocage haut. Prise d’élan. Frappe, coup de pied, coup de pied. Coup à la nuque, pivote. Coup de poing. Les fibres de bois se rompent sous ses doigts. Le sixième poteau grince et tangue.

Mais il n’arrive pas à regretter, pas vraiment. Pas lorsque dès qu’il ferme les yeux il voit le corps de Sasuke onduler sous lui. Pas lorsqu’il sait que c’est lui qui a provoqué ces réactions chez l’Uchiha.
Et le fait que cela l’emplisse d’un orgueil instinctif ne joue probablement pas en sa faveur.

Impossible de savoir ce que pense Sasuke de tout ça, et il n’a pas l’intention d’aller le lui demander –plutôt se livrer pieds et poings liés à l’Akatsuki-, et lui-même ne sais pas trop-… Non.
Non, s’il est tout à fait honnête avec lui même, son corps est tout à fait enthousiasmé par la possibilité de répéter ce genre d’activité dans le futur -l’alarmante insistance qu’ont des flash pornographiques à se superposer à ses cibles virtuelles est une preuve plutôt incontestable. Même la violence maladroite et désordonnée, insatisfaisante, de leur étreinte vaut mieux que sa main droite et une chambre vide. Il ne peut pas s’empêcher d‘en vouloir vaguement à propre son corps qui le trahit de cette façon.
A supposer que Sasuke accepte de rester dans la même pièce que lui après ça –mais Sasuke n’avait pas l’air totalement opposé non plus… -mais Sasuke peut difficilement être considéré comme dans son état normal… RHHHAA ! Fait chier !!!! C’est Sasuke, il ne devrait même pas avoir à examiner la possibilité de coucher avec ce connard. C’est Sasuke bordel ! Il devrait avoir envie de le frapper, pas de l’enculer et de le faire crier !
Malgré l’effort, malgré le jeu précis de ses muscles tendus, le nœud dans son ventre est toujours aussi présent, serré. Il se sent vaguement nauséeux.

Frappe, frappe, coup de pied, bloque, coup de pied, pivote coup de poing, appel. Coup de pied tournant.
Le choc est violent, et la tête du huitième poteau soudain décapité vole au loin. Emporté par son élan il se réceptionne et dérape sur la terre labourée avant de retrouver son équilibre. Pivote, frappe latéralement. Ses avant-bras connectent avec le bois dans un déluge d’échardes. Les fifres de bois se disjoignent, se tordent et rompent finalement.
Inconsciemment il a mis du chakra dans le coup, et le poteau explose littéralement sous l’assaut.

La musculature parfaitement découpée de Sasuke pourrait servir de modèle à une planche d’anatomiste, et son corps blanc sous le sien, son visage aux yeux trop noirs encadré des mèches désordonnées serait suffisant pour provoquer des rêves définitivement impliquant chez n’importe qui.
Admettre à soi-même que ce genre de contact avec un mec est tout à fait susceptible de déclancher des réactions physiques est une chose.
Réaliser soudain au bout de onze ans ce que les filles voient en Sasuke en est une tout autre. Etre soudain cruellement conscient de l’attraction physique qu’il peut provoquer est tout à fait différent.

Très irritant aussi, et le neuvième poteau d’entraînement en subit les conséquences avant de s’abattre dans un concert de grincements et de gémissements de bois déchiré.

Frappe. Bloque.

Il ne voit plus vraiment les poteaux, la clairière. Il a beau essayer il n’arrive pas à trouver son centre, son équilibre au cœur des pensées à demi formées qui vont et viennent, il ne parvient pas à concilier son incertitude et sa peur. S’il n’y a plus le pacte alors rien n’est sûr, et ça ne devrait vraiment pas de déstabiliser à ce point.
Sauf que ça le fait, parce que la seconde où le pacte à prit fin les choses ont commencé à changer.

Son chakra fuit librement, il le sent, mais la perte n’est pas assez importante pour le pousser à reprendre contrôle de lui-même. La fuite est presque un soulagement, comme une soupape de sécurité lorsque la pression à l’intérieur devient trop élevée…
Il rayonne probablement comme une balise pour tout les ninjas suffisamment proches.

Coup de pied, coup de poing.

Sa résolution légendaire ne lui sert à rien ici. Il ne sait pas quoi vouloir.
Il ne sait pas ce qu’il a le droit de vouloir.

Bloque, fouette l’air devant toi.

Et le voilà en train de pourfendre des ombres. Parce-…

Réception, coup de pied.

-qu’il a trop peur des ses propres actes. Comment-

Frappe, blocage haut.

-peut-il prétendre devenir Hokage alors qu’il est pétrifié à la perspective de faire face à Sasuke ?

Tellement plongé dans son combat interne, il ne doit son salut qu’à ce sixième sens que possède tout ninja qui se respecte. Le mouvement est déjà engagé, mais à la dernière seconde il parvient à infléchir sa lancée, et au lieu de pulvériser le poteau il prend appuie dessus, pousse.
Le shuriken s’enfonce dans le bois à quelques centimètres de sa poitrine.

Avec un juron et une contorsion brusque il se dégage, échappe aux deux shurikens suivants et reprend pied au sommet du dernier poteau, kunaï en main. Il est prêt à bondir et à se battre.

En face de lui, debout sur le pilier situé du côté opposé de la clairière, Sasuke le regarde impassiblement.
Puis il sourit du sourire froid qu’il réserve au sang et à la douleur, et dégaine son katana.

---

TBC

:roll:
Arakasi
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Message par Arakasi »

Toujours nickel ^ ^

C'est trés dur de commenter tes chapitres, Jainas et c'est pourtant pas faute de bonne volonté, je t'assure!
Que dire si ce n'est que Thot fait du favoritisme et que c'est honteux! Ouais! Tout à fait!

J'aime bien l'image que tu donne de Sakura dans ce chapitre, trés professionnelle et affectueuse à la fois, alors que jusqu'à là elle avait un rôle assez insignifiant dans cette fic. D'un autre côté, l'histoire est essentiellement centrée sur Naruto et Sasuke, ce qui t'évite de t'éparpiller comme pouvez le faire craindre les premiers chapitres.

Et la scéance d'intropection de Naruto est trés bien menée (dingue le nombre de gens qui souhaitent lui mettre leur poing dans la gueule à ce pov'Sas'ke. C'est ça avoir une tête à claques...)
En face de lui, debout sur le pilier situé du côté opposé de la clairière, Sasuke le regarde impassiblement.
Puis il sourit du sourire froid qu’il réserve au sang et à la douleur, et dégaine son katana.
Non mais t'as pas honte de terminer sur une fin pareille?!
:evil:
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sevee
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Message par sevee »

Ouah, mon premier post concernant une fanfic, l'exercice est difficile... On est un peu gêné de critiquer, le style ou les fautes d'orthographes... Parce que l'appréciation reste très personnelle et on est pas tous sensible à la même chose dans une fan-fiction.
J'vais te donner une appréciation d'ensemble plutôt que du chapitre en question :

J'ai bien aimé ta fic ; ton extrapolation personnelle colle de près à la psychologie des personnages ; tu les as bien observés et tu as bien retranscrits leurs réactions, leurs états d'âme... C'est pas vrai mais ça pourrait l'être. Tu as mis en scène une situation improbable mais on y croit, et c'est un des aspects que je trouve intéressant dans une fan fic.

Par ailleurs, en ce qui concerne l'histoire, ce qui se passe entre eux deux est incataloguable, est-ce de l'amour, de l'amitié, de l'attirance, du sexe... Tu prends pas parti, et du coup on se sent aussi perdu que Naruto, qui ne sait plus si c'est bien ou mal, qui sait pourquoi il a cédé en 1er, mais pas pourquoi il a amorcé le mouvement ensuite, et pourquoi il a envie et pas envie que ça continue... En plus l'humour est de la partie, morceau choisi :
bienheureuse semoule post-orgasmique.
:lol2: :kamool:

J'ai adoré ce moment où tu parles d'une charte tacite entre eux, une charte qui disparaît avec la mort d'Itachi, et du coup les personnages ne savent plus comment se comporter ; ça colle bien aux caractères de Naruto et Sasuke, qui se construisent l'un par rapport à l'autre, chacun ayant une idée de sa position par rapport à l'autre, puis tout s'effondre et il faut qu'ils redéfinissent une ligne de conduite, mais pour cela il faut dévoiler ses sentiments, se mettre à nu et ça c'est pas leur fort (tu nous développes ça dans un prochain chapitre ;-) ?).
En face de lui, debout sur le pilier situé du côté opposé de la clairière, Sasuke le regarde impassiblement.
Puis il sourit du sourire froid qu’il réserve au sang et à la douleur, et dégaine son katana.
Euh... Tu vas pas nous faire un truc sado-maso pour le prochain chapitre :oops: :grin: ?

Bref, la fin n'est pas arrivée à point nommé.
Dernière modification par sevee le dim. 14 janv. 2007, 19:43, modifié 1 fois.
Aya Völsunga
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Message par Aya Völsunga »

Pfff...

Commment faire un commentaire consistant?

J'ai pas le cerveau en place, encore un peu dans ces deux derniers chapitres. Je flotte, j'en sors, je digère.

Je pense que l'on a retrouvé cette ambiance malsaine du début. Le style est abrupt, on est tendu à la moindre ligne, c'est du tout bon.

J'adore...

J'aime les scènes d'introspection de Naruto. La fin de ce dernier chapitre entrcoupé de "Frappe. Bloque" etc, est très dynamique malgré le fait que Naruto gamberge... C'est une manière très intéressante d'amener les choses, ce n'est pas lourd, ni indigeste...

Allons, cette fin nous donne envie de lire la suite, c'est pas gentil de couper comme ça! :cry:

Je n'aurais qu'un seul reproche à te faire, ce sont les fautes d'inattention qui parsèment ton dernier chapître. C'est un petit peu dommage, mais je le dis parce qu'elles sont plutôt nombreuses, et ça m'a fait tiquer^^
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