(HP) The Killer in me

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Love Kyubi
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(HP) The Killer in me

Message par Love Kyubi »

Vu les gentilles choses qu'on m'a dit sur The Young and the hopeless, voici The Killler in me ma nouvelle fic HP, une bonne tragédie à l'intrigue franchement alambiquée.

1 : Tom Potter

De Poudlard à Pré-au-Lard (en passant bien sûr par le chemin de Traverse), il était de notoriété publique que nul père et fils ne pouvait prétendre composer un duo plus assorti (ou plus en vue) que celui formé de Harry et Tom Potter.
Il était vrai qu’on aurait pu difficilement imaginer comment faire mieux : Harry Potter, trente-trois ans seulement, Auror d’élite, sacré héros du monde des sorciers à l’âge de 17 ans, et qui faisait fantasmer toutes les trentenaires encore libres (ou pas) et son fils adoptif, Tom, qui courait sur son seizième anniversaire, avait obtenu toutes ses BUSE avec la note maximale et avec lequel plus d’une fille de Poudlard se serait damnée pour sortir.
Aussi loin qu’il puisse s’en souvenir, Tom Potter avait toujours vécu choyé. Il évoluait dans le monde avec une facilité presque surnaturelle. Sa vie était aussi parfaite que la vie d’un adolescent de 15 ans pouvait l’être. Oui, tout était parfait, vraiment parfait.
Au point d’en être presque dérangeant aux yeux d’un observateur extérieur. Comme si ce bonheur trop artificiel était un jour destiné à se briser.
Mais revenons à ce jour d’octobre où Tom Potter, encore joyeux et insouciant, parcourait au pas de course les rues de Godric’s Hollow.
Comme je l’avais dit, Tom courait sur ses seize ans mais on lui en aurait facilement donné deux de plus. Il était mince, athlétique et en pleine santé. Les traits de son visage était très fin ; ses cheveux d’un noir de jais et sa peau pâle lui donnait un air un peu diaphane qui avait beaucoup de succès auprès des filles. Enfin, il avait deux grands yeux noirs, d’un noir très profond, qui auraient pu être inquiétant si il n’était pas plein de chaleur.
Il était très beau.
Tom était « intelligent » pas dans le sens d’un bourreau de travail, mais il avait des capacités naturelles qui faisait qu’il comprenait sans effort les cours et pratiquait la magie avec talent. C’était une chance pour lui car Tom ne s’intéressait pas réellement aux études et n’était pas d’une grande ambition.
Pour lui, le plus important était de s’amuser, dans une existence qu’il ne lui avait procuré que des plaisirs jusque là. Il avait été reparti à Gryffondor, jouait au Quidditch et son bon naturel lui avait rapidement valu des amis. Il appréciait les sorties entre copain, écoutait la musique qui était à la mode et profitait de sa popularité pour sortir avec les plus jolies filles de Poudlard.
Bref, Tom Potter tout en étant beau, intelligent et sympathique ne présentait aucun grand intérêt. La nature (mais était-ce vraiment la nature ?) lui avait fait don d’un physique et de qualités intellectuelles mais son caractère était somme toute très ordinaire. Un garçon bien comme il y en a tant.
Tom Potter n’était pas « quelqu’un d’exceptionnel ». Ce qu’il avait d’exceptionnel lui venait de quelqu’un d’autre, quelqu’un qui avait disparu il y a bien longtemps, ne laissant derrière lui que ce nouveau Tom : de la cire chaude dans les mains d’Harry Potter, qui l’avait remodelé pour en faire « quelqu’un de bien ».
Mais tout cela est une histoire qui s’est passé il y a bien longtemps et aujourd’hui, ignorant tout de ce qui s’était passé, Tom rentrait chez lui, joyeusement.
Harry Potter attendait son fils. Bien évidemment, Tom n’était pas son fils par le sang, mais au fil des années, il s’était sincèrement attaché au garçon jusqu’à le considérer comme son propre fils. Il ne regrettait pas de l’avoir pris sous sa responsabilité à l’âge pourtant très jeune de 17 ans. L’arrivée de Tom l’avait aidé à surmonter la perte de Ginny plus que tout autre chose. Et contrairement à ces craintes, le garçon n’avait rien de maléfique.
Oui, Harry Potter pouvait être fier de son fils.
« Je suis rentré, papa ! », cria Tom en déposant sur la table son lourd sac en bandoulière sur la table de la cuisine.
Harry leva la tête de son journal.
« Bonjour, Tom. Tout a l’air d’aller bien pour ton ami Ethan Thorn. », dit-il en montrant la une du journal qui montrait un sorcier âgé à l’air affable et un jeune garçon au visage long et pâle et aux traits maladifs.
« Thorn n’est pas mon ami. », répondit Tom d’un ton méprisant.
« Je vous vois toujours ensemble… »
« Thorn me colle moi et mes amis parce que lui n’en a pas. Il est toujours très poli comme si il cherchait à nous complaire mais derrière son sourire de façade, on voit bien qu’il nous déteste. », expliqua Tom d’un ton buté.
« Il essaie seulement d’être gentil, tempéra Harry. Il doit être se sentir malheureux tout seul. Et puis son oncle Adam es un homme très bien… »
« Adam n’a aucun pouvoir sur Ethan ! »
Ethan Thorn avait hérité d’une fortune considérable à la mort de ses parents, des membres du Ministère qui avait profité de la guerre contre Voldemort pour étendre leur richesse et leur pouvoir. Cela leur avait coûté la vie car leur nouveau statut leur avait valu d’être assassinés juste avant la chute de Voldemort. Leur fils étant trop jeune pour avoir la pleine jouissance de ses biens, ils étaient administrés par fidéicommis par un cousin éloigné l’« oncle » Adam, grand philosophe, mais ses philosophies ne rapportant pas grand chose, sorcier désargenté.
Adam n’avait à ses dispositions que les intérêts de la fortune Thorn pour faire vivre Ethan et lui. A la majorité de son « neveu », il se retrouverait sans le sou et dépendrait uniquement de la charité d’Ethan. C’est pourquoi il devait s’efforcer de ne pas trop lui déplaire.
« Tu as tendance à trop voir le bon chez les gens, papa. », conclut Tom.
Il ne voulait plus continuer cette conversation inutile et n’aspirait plus qu’à chasser de ses pensées le visage en lame de couteau d’Ethan Thorn pour songer à quelque chose de plus agréable. La venue de ses amis et de sa petite amie à Godric’s Hollow par exemple.
Les deux meilleurs amis de Tom, Jackie Jeer et Matthew Spellow, étaient tous deux à Gryffondor où il entamerait leur sixième année en même temps que Tom.
Jackie était grand et très blond, si bien qu’on lui trouvait des ascendances slaves, alors que ses ancêtres étaient des fermiers et sorciers solides du Minnesota. Il était d’une grande force physique, dur à la tâche, d’une nature amicale quoiqu’un peu bourru. Il s’était tout de suite lié d’amitié avec Tom dans le Poudlard Express et ils étaient demeurés inséparables.
Matthew était de taille moyenne, mais il paraissait un peu petit par rapport à Tom et Jackie. Il était réputé d’être le plus intelligent des trois, vu que Jackie avait un peu de mal et que Tom était partisan du moindre effort. Il était en tout cas beaucoup plus réfléchi que ses deux compagnons, qui l’avaient pris en amitié le jour où Matthew leur avait évité une copieuse retenue avec Rusard.
Ce trio aimait se comparer aux anciens Maraudeurs, Tom à la place de James, Jackie à la place de Sirius et Matthew à la place de Remus. La quatrième place, celle du traître Pettigrow, était vacante ; beaucoup aurait voulu l’occuper, mais Ethan Thorn leur tenait à tous la dragée haute, car il était le seul à avoir suffisamment peu de dignité pour coller le trio toujours et partout.
Tom, Jackie et Matthew avaient beaucoup de succès auprès des filles : ils étaient tous trois séduisants dans un genre différent, bien qu’on s’accordait à dire qu’au niveau des traits, Tom était le plus beau. A côté d’eux, Ethan Thorn paraissait bien pâle.
La dernière invitée à Godric’s Hollow était Maxana Mang, la petite amie de Tom depuis 6 mois.
Tom aimait beaucoup Maxana. Non seulement, elle était très jolie, avec de grands yeux noisettes et de long cheveux auburn, et de ce fait, populaire, mais contrairement à beaucoup de filles populaires, elle était intelligente (ce qui était d’ailleurs l’apanage de sa maison, Serdaigle) et pas superficielle.
Tom l’avait rencontré l’année dernière dans le wagon réservé aux préfets. Il avait été nommé préfet de Gryffondor et elle, préfète de Serdaigle. Elle lui avait tout de suite plu et ils avaient discuté pendant tout le voyage. Quand il put rejoindre ses amis pour le leur présenter, il avait appris que Maxana et Matthew étaient cousins germains et se connaissaient en fait depuis longtemps. Le père de Matthew (son parent sorcier _ Matthew étant moitié-moitié) et la mère de Maxana étaient frère et sœur. La mère de Maxana avait épousé un sorcier allemand ce qui expliquait le nom un peu étrange de leur fille. Ils avaient vécus quelques temps en Allemagne puis étaient revenus en Angleterre où ils avaient inscrit leur fille à Poudlard.
Il arrive souvent que des frères et sœurs ne s’entendent guère mais ce n’était pas le cas du père de Matthew et de la mère de Maxana. Ils s’étaient rendus de nombreuses fois visites, passaient des vacances ensemble et Matthew et Maxana étaient devenus amis eux aussi.
C’était une autre chose que Tom appréciait chez Maxana : contrairement à certaines filles qui voulaient toujours être seul avec lui, ça ne la gênait pas de passer du temps avec ses amis à lui car elle était la cousine de Matthew et s’était rapidement liée d’amitié avec Jackie, enfin bref, c’était un peu ses amis à elle aussi.
Harry Potter avait une fois demandé à son fils si il aimait Maxana. Tom avait haussé les épaules. L’amour lui paraissait quelque chose d’abstrait. Lui et Maxana s’accordaient parfaitement, ça lui suffisait.
Oui, Tom était le garçon le plus chanceux du monde. Il avait un père aimant, deux meilleurs amis géniaux et une petite amie ravissante. Son enfance avait été son heureuse, son adolescence était épanouie. Il ne pouvait se rappeler une seule fois où il aurait éprouvé une sensation de manque, une seule fois où il aurait été vraiment malheureux…
En fait, la seule peur de Tom Potter, la seule terreur qui avait assombri sous enfance, c’était le Cauchemar.
Il marchait, marchait dans les ténèbres jusqu’à se retrouver dans une pièce faiblement éclairée, à l’atmosphère étrange et verdâtre. Et là il se trouvait face à… lui-même. Son double parfait au moindre détail près. C’était lui et ce n’était pas lui à la fois.
C’était les cheveux de Tom Potter, ses yeux noirs, son teint pâle qu’il voyait. Mais le regard de l’autre était différent. Il était terrible, profond et effrayant comme un gouffre. Ce n’était pas le regard d’un être humain. C’était un regard monstrueux.
Et ce sourire… Ce sourire à la fois moqueur et sinistre quand l’autre prononçait d’un ton amusé les deux mots qui terminait le rêve…
« Je t’attendais. »
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Love Kyubi
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2 : L’inverse de toi

Ethan Thorn détestait Tom Potter. Oh, il détestait aussi Jackie Jeer et Matthew Spellow… Mais du trio, celui qu’il abhorrait le plus était sans aucune ambiguïté Tom Potter.
Ethan Thorn était un adolescent grand et dégingandé. Ses traits étant trop ordinaires pour avoir de la personnalité, son visage était pâle et sans charme. Ses yeux étaient d’un marron indéfinissable, sa bouche trop large et molle…
Tom… Tom Potter et ses yeux qui avaient la couleur et la profondeur de la voûte étoilée… Tom et son sourire de star, Tom et son beau visage tellement haïssable…
A chaque fois qu’il se regardait dans le miroir, Ethan Thorn pensait à lui, se comparait à lui. Et à chaque fois, le constat était le même, son inéluctable défaite.
Ce n’était pas qu’Ethan était obsédé par son apparence physique. Pendant des années, il s’en était même complètement fichu.
En fait, tout allait bien quand il était seul. Son enfance isolée dans les contrées les plus désertes d’Ecosse avait été la meilleur époque de sa vie. Il y avait été en paix.
Et puis, il avait fallu qu’il entre dans cette stupide école, Poudlard.
Poudlard ! Cet endroit qui grouillait d’étudiants, qui résonnait sans cesse de cris et de rires alors que lui, Ethan, il voulait le silence juste le silence, le silence enfin !
Poudlard, cet endroit qui lui ressemblait aussi peu que possible, cet endroit où l’on applaudissait des gens comme Tom Potter à deux mains…
Tom Potter…

A Poudlard, Ethan avait espéré se faire des amis. C’était l’occasion ou jamais, lui qui avait vécu en solitaire. Il était encore plus déboussolé que les enfants de Moldus qui arrivaient à Poudlard.
Eux ne faisait que changer d’école, pour un établissement qui leur apprendrait la métamorphose au lieu de maths, les potions à la place de la biologie… Poudlard était une école de magie, mais c’était avant tout une école. Qui dit « école » dit copains, profs, devoirs…
Ils connaissait déjà tout ça. Pas Ethan. Il était déterminé à faire preuve de courage.
Lors de la Répartition, le Choixpeau avait vu ce courage. C’était une des raisons pour laquelle il avait envoyé Ethan à Gryffondor alors qu’il hésitait entre cette maison et celle de Serpentard. L’autre raison était que Ethan voulait aller à Gryffondor.
Car Gryffondor était l’une des maisons les plus populaire. Car Gryffondor était la maison qui accueillait les héros, tout comme Serpentard le faisait avec la plupart des criminels, tout comme Serdaigle et Poufsouffle restaient dans un sombre anonymat.
Ethan avait rejoint, très fier, la table de sa maison, où un certain Matthew Spellow avait été envoyé juste avant lui.
Et pour la première fois, il s’était retrouvé face à Tom Potter.
Il paraissait tellement grand pour un premier année, et tellement sûr de lui alors qu’il bavardait joyeusement avec le grand blond assis à côté de lui… Ethan n’aurait jamais pensé qu’il en aurait été un si il n’avait pas entendu son nom résonner à travers le Grande Salle il y avait quelques minutes. Rongé par l’angoisse, il n’avait même pas levé les yeux vers le dénommé Tom Potter, qui, à peine quelques secondes plus tard, avait été réparti à Gryffondor..
Il aurait tellement voulu ne jamais lever les yeux sur lui…

Beauté, confiance en soi, caractère amical et extraverti, tout indiquait un futur « prince du lycée ». Tout ce qu’Ethan n’était pas, lui qui avait un physique ingrat et pas de confiance en lui, lui qui était solitaire et introverti…
« Tout ce que j’aurais voulu être, Tom, c’était toi ! La personne que je rêvais d’être était assise face à moi, et je la voyais rire… »
C’aurait été si simple si ce n’était que l’apparence physique. La beauté n’était après tout que quelque chose de superficielle.
Mais Tom n’était pas que beau. Il avait aussi de grandes facilités qui lui permettait d’avoir des résultats honorables sans travailler. Il avait de l’humour. Il avait des amis avec lesquels il formait une bande inséparable.
Ethan aurait aimé pouvoir dire que Tom Potter était un être abject, la lie de l’humanité et que ses dehors avantageux cachaient sa laideur intérieur. Mais ça n’était pas vrai. Tom Potter ne l’avait pas brutalisé. Il ne lui avait pas craché dessus.
Tom Potter était quelqu’un de bien. Et il avait du charme. Quand, lors de ce premier repas à Poudlard, il lui avait passé le pain, qu’il lui avait souri et que ses yeux noirs avaient étincelé, même Ethan Thorn qui le haïssait plus que tout autre être au monde l’avait ressenti et avait du l’admettre.

Chez certaines rares personnes, cela aurait suffi à déclencher une véritable culte de la personnalité. Mais Ethan Thorn n’était pas comme ces personnes. Il n’avait pas assez de noblesse et de désintéressement pour apprécier toutes les qualités de Tom sans avoir l’envie désespérée qu’elles furent siennes. Une haine féroce était allé de paire avec une certaine admiration. Bien que mineur, ce sentiment avait aussi eu son importance. Il expliquait pourquoi Ethan ne s’était jamais déclaré ouvertement ennemi de Tom. Il ne pouvait se contenter de le haïr de loin. Il fallait qu’il soit proche de lui, qu’il fasse partie de la bande…
La bande…
Tom, Jackie Jeer et Matthew Spellow…

Ethan n’aimait pas Jackie Jeer, mais c’était cette fois parce qu’il lui ressemblait. Jackie et lui étaient timides, cette timidité s’exprimant de façon différente, chez Jackie, une manière d’être un peu bourrue, chez Ethan, sa réserve permanente.
Ethan savait qu’il aurait pu être tout aussi amical que Jackie si il avait eu sa chance. Mais lui ne ressemblait pas à un athlète blond ! Lui n’avait pas croisé Tom Potter dans le Poudlard Express ! Il ne pourrait jamais être Tom Potter, mais il aurait pu être Jackie Jeer, si Mère Nature lui avait donné quelques attraits physiques et l’amitié de Tom Potter.
Ethan n’aimait pas non plus Matthew Spellow. Il avait l’air plus intelligent que tout le monde, et souvent, l’était vraiment. De plus, il avait rejoint le groupe par un simple coup de culot qui avait plu à Tom. Ethan, lui, l’attendait toujours, ce moment où il pourrait prouver qu’il était digne d’intégrer le groupe.
Espérant forcer la chance, il avait collé le trio le plus possible, espérant se faire admettre. Il avait honte de s’humilier ainsi mais l’envie d’être l’un des leurs était toujours la plus forte.
Ethan savait que Tom et ses amis ne l’aimaient guère. Il essayait pourtant d’être gentil, mais son hypocrisie laissait souvent filtrer sa haine intérieur pour ses interlocuteurs. C’était sans doute pourquoi ni Tom, ni Jackie, ni Matthew ne lui avait fait véritablement fait confiance jusqu’alors.
Récemment, Ethan avait eu une autre raison de détester Tom Potter. Cette raison avait un nom : Maxana Mang.
Maxana et ses longs cheveux auburn qui flottait avec grâce au dessus de ses épaules quand elle courait… Maxana et ses yeux d’un brun chaud constellé de minuscules paillettes dorées… Maxana et le léger parfum de primevère qui flotttait toujours dans son sillage…
Si Tom Potter ne l’avait pas remarqué avant la cinquième année, ce n’était pas le cas d’Ethan Thorn. Dès le tout premier jour, le soir de la Répartition, il avait remarqué la timide jeune fille à la longue natte auburn qui avait été envoyé à Serdaigle. Il l’avait vu grandir en même temps que lui, s’épanouir pour devenir une très belle jeune fille, populaire en plus.
Il n’avait jamais osé l’aborder. Et c’était immobile et tremblant d’une rage muette qu’il avait vu la fille dont il était amoureux tomber pour Tom Potter.
Ethan se disait qu’il aurait du s’y attendre. Ils étaient faits l’un pour l’autre. Beaux, préfets, populaires…
Tant que Maxana n’appartenait à personne…
Mais maintenant, Maxana était amoureuse de Tom…
Ethan se souvenait parfaitement du sourire radieux de Maxana quand Tom lui avait demandé de sortir avec lui, de leur premier baiser sous le pommier en fleur du parc de Poudlard, de leurs doigts entremêlés…
Tom et Maxana…

Ethan Thorn détestait Tom Potter.
Et la haine en fit une proie facile.
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Flore Risa
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Message par Flore Risa »

Très bon début pour une fanfic, mais ce n'est qu'un début, lorsqu'il aura d'autres chapitres, je te dirais ce que j'en pense! Pour le moment, c'est vraiment pas mal... ;-)
Jainas
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Message par Jainas »

Je n'avais pas l'intention de commencer à lire une fic HP, maéis finalement j'ai cliqué et ai été prise au piège...
Ca commence très bien. Tu pause (fort bien) les caractères de deux personnages qui auront très certainement leur importance, tu met en place l'arrière plan, la situation initiale.

Ne manque plus que l'éléments déclencheur, et "we're on the road" comme on dit...

La suite ?
Love Kyubi
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Message par Love Kyubi »

Flore Risa : En effet, ce n'est que le début d'un projet très ambitieux. Sur la timeline de mes fics (oui, oui il y a une timeline de mes fics), l'action de The Killer in me dure peu de temps (5 mois maxi) mais comme il se passe beaucoup de choses durant ses 5 mois il y aura tout plein de chapitres. Au niveau intrigue, c'est très très fourni, j'espère que les lecteurs n'auront pas de mal à tout comprendre.
Jainas : Je suis contente d'avoir réussi à attirer ton attention.
Dans ces deux premiers chapitres, j'ai cherché à présenter la psychologie de deux personnages, psychologies qui seront essentielles pour la suite mais dans les chapitres suivants, l'élement déclencheur va arriver et à partir de là, la fic va avoir un rythme assez effrénée comme dit plus haut.
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0°*°0 Ange 0°*°0
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Message par 0°*°0 Ange 0°*°0 »

J'ai bien aimé cette fic sur HP :grin: de par le style de l'écriture, le vocabulaire, les descriptions des personnages (il manque un peu la description des lieux par contre).La fic se lit facilement et j'ai hâte de lire la suite. J'aime bien les deux dernières phrases de la 2ème partie: l'inverse de toi: :arrow: "Ethan Thorn détestait Tom Potter.
Et la haine en fit une proie facile."
ça donne un peu d'intrigue et ça finit bien le chapitre ;-)
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Love Kyubi
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Message par Love Kyubi »

3 : La transfiguration de Thorn

Maxana Mang s’étira et repoussa d’un geste machinal les longues mèches auburn qui recouvrait ses épaules d’une fine nappe brune et soyeuse. Enfin, pas si soyeuse que ça ; il fallait qu’elle se lave les cheveux.
Maxana se leva et se dirigea vers la douche. Elle devrait se dépêcher, ses cheveux prenaient un temps interminable à sécher et elle serait en retard.
D’habitude, Maxana aimait prendre son temps le matin, mais aujourd’hui n’était pas un jour ordinaire. On était le premier septembre et elle rentrerait à Poudlard pour sa sixième année.
Elle se laissa glisser sous l’eau chaude et presque aussitôt, ses pensées se mirent à vagabonder. Elle avait passé presque tout le mois d’août à Godric’s Hollow. Des vacances formidables…
Ca ne la gênait pas de passer des semaines avec trois garçons. Matthew était un cousin et un ami de longue date, Jackie était un chou et Tom...
Maxana aimait Tom. Elle se plaisait à le répéter comme quelque chose d’à la fois doux, étrange, et excitant. Elle se souvenait de la première fois qu’elle l’avait dit : c’était à sa meilleure amie, Ruth Ferris.
« Oh, Ruth, Ruth, il me plaît tant ! Je crois que je suis amoureuse… Je crois que je suis amoureuse de Tom… »
Et Ruth s’était alors mis à sauter à travers la pièce en poussant des petits cris d’excitation, que c’était tellement dommage qu’une fille comme elle ne soit pas casée, et que Tom était tellement beau et populaire et qu’elle devait absolument sortir avec.
Et je suis sorti avec, Ruth… Il me l’a demandé… et j’ai dit « oui » !
Maxana se souvenait aussi du moment où elle lui avait dit qu’elle l’aimait, et que ce moment avait été inoubliable, mais elle ne se souvenait pas du moment où il lui avait dit qu’il l’aimait, elle aussi. Ce n’était pas possible, il devait forcément le lui avoir dit !
Mais si il me l’avait dit, je ne l’aurais pas oublié…
Tom m’aime. Il m’aime, j’en suis sûre ! Même si il ne le dit pas…

Il valait mieux ne pas s’attarder là-dessus. Tom et elle formaient un « beau » couple, un couple parfait même. Tout était parfait chez Tom, son visage, ses amis, son père attentionné, leur belle maison. Et puis elle, Maxana Mang, la petite amie parfaite de cet ensemble de joyeuse perfection, belle, amoureuse et conciliante.
On aurait pu croire qu’elle était amère de tout cela. Mais Maxana n’était pas comme ça. Cette perfection avait quelque chose de doux, de rassurant. Elle l’enveloppait et la rendait joyeuse comme dans un rêve…
…le rêve d’un monde où tout est beau, harmonieux et joyeux. Et j’en fais partie moi, Maxana Mang !
Néanmoins, la déclaration d’amour de Tom manquait pour rendre sa vie vraiment parfaite. Son absence donnait à son couple un goût d’imperfection.
Et Maxana se dit encore une fois qu’elle n’était qu’une idiote, que beaucoup de filles mourraient pour avoir autant de chance qu’elle et qu’elles gâchaient son bonheur à cause de ces trois mots si futiles qu’étaient « Je t’aime. ».
Je vais aller à Poudlard, retrouver Tom, et Jackie, et Matthew, toujours les mêmes choses, toujours le même bonheur et cette fêlure dans la perfection…
Et cela restera ainsi, ça ne changera jamais, jusqu’à la fin du monde !
Ses propres pensées lui donnèrent envie de pleurer.
Et au milieu du bonheur parfait, Maxana Mang était malheureuse.
***
Maxana chassa ces idées noires, comme toujours. De temps à autres, ça la reprenait, comme si un animal tapi dans les tréfonds de son esprit l’attaquait soudainement et furtivement et repartait ensuite se cacher… jusqu’à la prochaine fois.
Une bonne odeur de café régnait dans la cuisine des Mang. Maxana s’attabla devant ses tartines face à son père, qui regardait d’un œil vague une édition de la « Gazette du Sorcier ».
« Bonjour, ma chérie. Tu rentres à Poudlard aujourd’hui ? »
« Oui, papa. », soupira Maxana. Son père n’avait aucune mémoire des dates, même les plus simple. En fait, il n’avait pas de mémoire du tout
« Je voulais te rappeler d’être très gentille avec ton ami Ethan… qu’elle est son nom déjà ? Needle ? Non, ce n’est pas ça… »
« Thorn, papa, Ethan Thorn. »
« Ah oui, Thorn ! Je m’en rappelle maintenant ! Le futur riche héritier ! »
Soudain, il reprit tout son sérieux :
« Son oncle est mort. Adam Thorn. »
« Ah bon ? Il était en mauvaise santé ? »
« Des problèmes de cœur. Il aurait apparemment fait une attaque. »
« Pourquoi apparemment ? »
« On ne peut pas vérifier. Son corps s’est affaissé dans la cheminée et il a entièrement brûlé. La maison est très grande et si il a crié, ni Ethan, ni leurs elfes de maisons ne l’ont entendu. »
« C’est horrible. Pauvre homme, et pauvre Ethan aussi. Son oncle était le dernier membre de sa famille. »
Maxana aimait bien Ethan Thorn. D’accord, c’était quelqu’un de sombre et de taciturne mais Maxana avait la conviction qu’au fond de lui, il n’était pas mauvais. Il y avait quelque chose de triste en Ethan, de « torturé » presque. Quand elle voyait Ethan, elle ressentait toujours un douloureux sentiment de pitié pour lui. Comme il devait être seul… Elle lui dédiait alors un sourire éclatant, qui, elle ne le savait pas, faisait chavirer son cœur, et il y répondait timidement.
Maxana avait essayé de ramener Tom, Jackie et Matthew a de meilleurs sentiments envers Ethan. Tous les trois le méprisaient et il les répugnait un peu. Il était vrai qu’ils avaient leurs raisons. Tout d’abord, Ethan les détestait. Même un enfant aurait pu voir l’éclair de haine qui traversait son regard en plein milieu d’une conversation polie. Ensuite, il leur collait aux basques sans la moindre dignité, ce qui ne forçait pas leur respect. Mais Maxana pensait qu’il faisait ça non pas parce qu’il était vil, mais parce qu’il était désespérément seul au point de vouloir à tout prix se faire des amis. Il le faisait de manière maladroite mais son intention était sincère, elle en était sûre.
En fait, elle avait l’impression de comprendre Ethan et que celui-ci la comprenait aussi. Personne ne connaissait la « fêlure » ; il était le seul à avoir un regard qui voulait dire « Je sais la douleur que tu ressens car moi aussi je suis triste. »
Et cela suffisait à le rendre sympathique aux yeux de Maxana.
***
Comme à chaque rentrée scolaire, les quais de la voie 9 ¾ était bondée. Forte de son âge et de l’insigne de préfète épinglé sur sa poitrine, Maxana fendit la foule pour atteindre le train. Tom l’attendait bien sûr. Elle lui sauta au cou. Son plaisir de le voir n’était pas feint. Ensemble, il se rendirent au compartiment des préfets, où il s’était rencontré pour la première fois et durent surmonté l’habituel sermon sur les responsabilités de préfets.
Maxana savait que Matthew et Jackie leur garderaient un compartiment. En effet, il trouvèrent les deux garçons en pleine discussion sur les équipes favorites au Championnat d’Europe de Quidditch… ainsi qu’Ethan Thorn, son regard brun sale plongé dans le paysage morne qui défilaient à travers la fenêtre du train. Si il écoutait ce que disaient Jackie et Matthew, son visage était absolument vierge de tout intérêt. Quant à eux, ils ignoraient superbement la présence d’une troisième personne dans le compartiment.
« T’es enfin de retour, Tom !, s’écria Jackie en frappant les paumes de son meilleur ami. Tu as encore résisté à l’effet soporifique du compartiment des préfets ! »
Matthew salua sa cousine avec chaleur. Ils échangèrent des nouvelles des deux côtés de leur famille. Ethan était toujours « invisible » si bien que Maxana prit la peine de le saluer.
« Bonjour, Ethan. Tu vas bien ? », dit-elle d’une voix douce.
Il sursauta, comme si, pour la première fois, il était réellement présent, le son de la voix de Maxana l’ayant ramené à la réalité.
« Oui, tout va bien, tout va très bien. », dit-il d’un ton incisif.
Maxana fut troublé plus par l’intonation de sa voix que par la contenu de sa réponse. Il était d’usage qu’une personne venant de subir le décès d’une personne proche déclare aller « très bien » mais Ethan s’était exprimé avec une fermeté presque dérangeante.
« Bon, je vais m’en aller vu que je pourris l’ambiance. »
Cette phrase réussit à retenir l’attention de Tom, Jackie et Matthew. En effet, Ethan, qui les collait plus qu’un chewing-gum à une semelle de chaussure, partait sans y être forcé. C’était pour le moins habituel.
Ethan allait ouvrir la porte du compartiment quand il se ravisa. Il se retourna vers les trois garçons.
« Avant de partir et de vous foutre la paix à jamais, et quitte à pourrir définitivement l’ambiance, je tiens à vous dire deux ou trois petites choses.
Je sais pertinemment ce que vous pensez de moi, tous. Vous trouvez que je suis un être méprisable et détestable ? Allez, avouez le, c’est ce que vous pensez. Et après tout, vous avez peut-être raison, je me suis comporté sans la moindre dignité et votre haine, je vous la rendais bien. Car je vous déteste, vous qui avez tout ce que je n’ai pas, de la beauté, du charme, de la confiance en vous, des amis, de la famille… et même l’amour. »
Son regard s’attarda un instant sur Tom.
« Vous ne savez pas ce que c’est que la vraie solitude et que de vouloir ne plus être seul quand on a toujours été habitué à l’être ! Non bien sûr que non, car depuis que vous êtes nés, la vie vous a offert tout ce dont vous pouviez rêver !
J’ai fait des efforts ! De pathétiques efforts mais des efforts quand même. Vous êtes lassés de mes exhortations. Je vous importunais. Je n’étais pas assez beau, pas assez intelligent, pas assez drôle pour entrer dans votre petit club. Vous m’avez écarté !
Moi, je pensais vraiment que si j’avais de vrais amis, des amis qui entretiennent des liens d’amitié véritable entre eux alors je serais plus heureux. J’ai tout fait pour ça. Mais en fait, je n’ai fait que me prosterner aux pieds d’une bande d’arrogants, pardon de gens « cool ».
Depuis le début, j’aurais du savoir que c’était stupide de se lamenter sur son sort et de chercher l’amitié des personnes qu’on aurait voulu être. »
Soudain, il se tourna vers Maxana et lui dit avec un exquis sourire :
« J’ai été ravie de ce bref échange avec toi, Maxana. Sur ce… »
« Attends Ethan ! »
C’était Tom qui avait parlé. Plus que la demande, ce fut le fait que Tom l’avait appelé par son prénom qui l’arrêta.
« Tu as raison. On s’est mal comporté envers toi. », dit Matthew.
« De vrais salauds. », continua Jackie.
« On peut encore se faire pardonner ? »
Ethan finit par se rassoire. Alors Tom posa la question qui était sur toutes les lèvres :
« Ethan, qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu es possédé ? »
Il était vrai que Maxana avait du mal à reconnaître Ethan Thorn. Ses yeux, d’habitude, toujours dans le vague, était rempli d’une lueur de détermination et d’assurance, ce qui donnait presque du charme à son visage pâle. Il parlait avec franchise et même un certain aplomb, lui qui était aussi hypocrite que discret dans ses propos. Il riait avec Tom et les autres comme si il était leur ami depuis toujours.
Mais Maxana était contente de ces changements. Ethan s’affirmait enfin. Et il intégrait désormais la bande, comme Matthew autrefois !
Ce ne fut que quand ils descendirent du train et se dirigèrent vers les calèches sans cheveux que Maxana perçut un éclair argenté autour du cou d’Ethan. Un médaillon peut-être ? Il n’avait jamais porté de bijou pourtant…
« Tu portes une médaille autour du cou ? », lui demanda elle.
« Un vieil héritage familial. Il devait ressortir à la surface un jour. », expliqua t-il.
Elle ne l’entendit pas murmurer :
« Tout doit un jour ressortir à la surface. »
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Love Kyubi
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Je tiens à dire que je me considère moi-même comme une fangirl (au premier sens du terme, c'est-à-dire fan de sexe féminin) et que je ne cherche donc pas à les rabaisser dans ce chapitre, mais juste à caricaturer le deuxième sens du terme (c'est à dire fille qui se met à piquer une crise d'hystérie devant un quelque chanteur ou acteur).

4 : Un bizarre incident et un assassinat

La bibliothèque de Poudlard était un lieu qui regorgeait de secrets. Il y régnait une atmosphère semblable à celle qu’on trouve dans tous les endroits où prédominent les livres : un silence intellectuel, non pas pesant mais reposant, seulement troublé par le craquement des pages des livres qu’on tournait et le léger claquement des semelles de la bibliothécaire quand elle se promenait dans les allées. On aurait aussi pu reconnaître l’endroit à son parfum, peut-être plus entêtant que celui des autres bibliothèques à cause de la nature magique de l’école où il se trouvait : c’était une odeur douceâtre de vieux livre qui pourrissait, de poussière qui recouvrait les plus antiques ou les plus ennuyeux des ouvrages et d’encre fraîche sur les rouleaux de parchemins des élèves.

Aujourd’hui, Tom était l’un de ses élèves. Le seul peut-être. Mme Pince venait de chasser un troupeau de filles gloussantes cachés derrière un rayonnage et il ne voyait (ou n’entendait) personne d’autres. Tant mieux : il ne voulait être dérangé par personne.

Tom était un bon élève mais on ne pouvait pas dire qu’il soit travailleur. Il bâclait le plus souvent ses devoirs, recopiait parfois sur ses amis et ne travaillait véritablement que pour les examens, où il excellait généralement. Mais cela ne suffisait parfois pas pour se maintenir dans une bonne moyenne, il devait donc se forcer à travailler de temps en temps ses matières les plus désastreuses. Ce jour-là, c’était la Divination.

Tom regrettait d’avoir pris cette matière stupide. C’était Maxana qui avait insisté pour suivre ces cours, moitié pour être avec ses amies, moitié par qu’elle y croyait sans vouloir l’avouer. Elle ne devait plus y croire maintenant, le professeur Trelawney étant la meilleure publicité contre la Divination. Ses châles ridicules, ses prédictions fumeuses, tout son comportement discréditait sa propre matière.

Tom avait montré son manque d’intérêt pour le sujet en ayant des notes désastreuse. Mais comme, fidèle à sa méthode, il avait baratiné suffisamment lors des BUSE, il avait obtenu une bonne note en Divination, trop haute pour qu’il puisse abandonner la matière. Il était donc condamné à suivre ses cours ennuyeux et à inventer de temps en temps une prédiction bidon pour avoir une note convenable. C’était le moment de le faire : Trelawney leur avait demandé de faire un journal de rêve et avait sous-entendu qu’il serait noté et compterait énormément dans la moyenne. Le jeu en valait la chandelle.

Tom ne savait pas quoi écrire. Il avait déjà utilisé toute ses idées de rêves fantasques et de significations horrible mais n’avait rempli que la moitié de son journal de rêves. Il était venu à la bibliothèque en espérant que la proximité des livres l’inspirerait… mais concrètement, qu’est-ce qu’il pouvait écrire de plus ? Il avait déjà prédit son inculpation pour meurtre et même sa propre mort avant la fin de l’année. Est-ce qu’il avait déjà décrit un rêve où il était attaqué par des poêles à frire géantes ? Non, mais il avait déjà parlé de casseroles et autrement, ça ferait répétitif.

Ne pouvait-il simplement décrire ses vrais rêves ? Il en faisait sûrement, comme tout le monde, mais ne s’en souvenait jamais. Le seul rêve dont il gardait un souvenir incroyablement nette était le Cauchemar. En y repensant, Tom frissonna. Rien de bon ne pouvait sortir d’un rêve pareil mais selon l’Oracle des rêves de Trelawney, il prendrait sans doute une signification grotesque.

Cela fit penser à Tom qu’il ne s’était jamais interrogé sur les significations possibles du Cauchemar. Quand il le faisait étant petit, son père accourait le consoler et quand, plus grand, il continuait de faire ce rêve, il se levait, ouvrait la fenêtre et restait en pyjama dans l’air de la nuit, qui chassait les ténèbres étouffantes du Cauchemar. Puis, il n’avait qu’une hâte : l’oublier.

Peut-être pouvait-il analyser ce rêve, à sa façon ? Tout d’abord, ce monstre qui était son double parfait et qui lui faisait face. Est-ce qu’il représentait la partie mauvaise de lui-même ? Tout le monde a une partie mauvaise. Cependant, Tom ne pensait pas que ce fut la sienne. Cette chose (il ne pouvait l’appeler être humain) était bien trop maléfique. Il ne pouvait l’avoir en lui sans être lui-même un monstre à moins que… Tout cela lui rappelait le livre Moldu « L’Etrange Cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde » où l’ordinaire docteur Jekyll se transformait à l’aide d’une potion en un être maléfique. Mais il n’y avait pas de potion, juste son subconscient qui lui jouait des tours.

Et ce que lui disait son double, « Je t’attendais. » ? Cela signifiait-il que la rencontre était prévue de longue date et en quelque sorte, inéluctable ? Et l’endroit où ils se rencontraient ? Il était sûr de n’y être jamais allé mais il avait la certitude qu’il n’était pas choisi au hasard.

Désormais, les questions se bousculaient dans son esprit. Et son journal de rêve n’était pas prêt d’être terminé.

Tom se leva. Il avait besoin d’un endroit tranquille pour réfléchir à tout ça. Il décida donc d’aller dans son rayonnage préféré, la rangée des X-Y-Z, où il était en plus sûr de ne pas être dérangé.

La rangée des X-Y-Z était la moins fréquentée, vu le peu d’ouvrages qu’on y trouvait. C’était donc la plus poussiéreuse et la plus moisie. Elle était situé au fond de la bibliothèque et la présence de la Réserve toute proche, se faisait sentir. Mais cela ne gênait pas Tom. Au moins, cela chassait les personnes assez bêtes pour avoir peur d’un tas de livres, même s’ils étaient un peu spéciaux. Il avait au contraire presque hâte de pouvoir lire les ouvrages de la Réserve.

Pourtant, il n’était pas attiré par le Mal. Il le répugnait, comme son double du Cauchemar. Sil voulait lire les livres de Réserve, c’était parce qu’ils devaient contenir d’incroyables secrets, très différents de la théorie ennuyeuse des cours. Il y aurait accès quand il ferait des études avancées de Défense Contre les Forces du Mal en septième année. C’était ça. C’était forcément ça…

« Même les septième année disent que la Réserve est malsaine… »

Il entendit des bruits de pas et se réjouit d’être dans ce rayonnage. Pour être encore mieux caché, il s’assit sur le sol, le dos appuyé contre une étagère.

Peut-être était-ce la proximité des livres sur des sujets dangereux ou leur odeur qui lui faisait tourner la tête mais Tom se sentit étrange. Ses pensées devinrent soudain floues et éparses comme s’il était sur le point de s’endormir. Il ne savait plus trop bien où il était, ni depuis combien de temps il y était, ni ce qu’il faisait là. Mais il ne se posait pas de questions, il laissait son esprit dériver.

Ce devait être à ce moment-là qu’il s’endormit. C’était un sommeil anormal, à moitié éveillé, peuplé de visions étranges pour quelqu’un qui ne rêvait jamais. Comme une réminiscence du Cauchemar, il crut voir un instant son double. Cette fois, il passait devant lui dans une lumière aveuglante. Il avait l’air moins monstrueux mais il lui fit un clin d’œil ironique, comme s’il se jouait de lui.

« Attends, ne pars pas ! », cria Tom, en pensée.

Il n’avait pas l’intention de le laisser partir en emportant avec lui ses secrets. Il essaya donc de rattraper son autre lui mais celui-ci filait déjà loin devant. Tom entendait les échos de son rire alors qu’il disparaissait dans la lumière. Il se retourna alors et Tom s’aperçut qu’il ne courait pas mais qu’il glissait, exactement comme s’il avait porté des patins à roulettes invisibles. Il tendit la main à Tom, qui s’élança pour la prendre, et bien qu’il avait l’impression d’être très éloigné de lui, il la saisit sans problème. Aussitôt, la lumière disparut et ils tombèrent dans un endroit sombre, le lieu où se déroulait le Cauchemar.

Tom était encore accroupi mais son double s’était déjà relevé. Il lui tenait encore la main.

« Je t’attendais. », lui dit-il.

Tom sortit brutalement de sa torpeur. Il était toujours dans la bibliothèque. Il jeta alors un coup d’œil à sa montre et se rendit que plusieurs heures avait passées. S’il s’était assoupi, ce n’était pas étonnant mais…

Il se releva, chancelant. Ce qui le troublait, c’était ce « rêve ». Jamais son subconscient n’avait mêlé des éléments du Cauchemar à d’autres choses. Pourquoi cette… confusion ?

Finalement, il se dit que ce devait être à cause de ses dernières pensées : il s’interrogeait sur le Cauchemar, il s’était donc vu en train de poursuivre son double. Et quand il l’attrapait, son esprit ne pouvait lui apprendre rien de plus. Mais cette explication logique ne le satisfaisait pas complètement.

Quel bizarre incident…

§§§

Brittany Pamela Shesford-St Claire était une véritable fangirl, et fière de l’être.

Elle avait trouvé sa vocation à l’âge de sept ans quand elle était tombée amoureuse du chanteur, Brian Blue, qui cartonnait avec son tube « Amour de ta vie ». Elle avait acheté des tonnes de portrait du chanteur et exigé que le futur enfant de sa mère s’appelle Brian. Ses parents réussirent à limiter l’invasion du visage souriant aux mèches peroxydés et aux yeux d’un bleu trop profond pour être authentique à la seule chambre de la petite et à lui faire accepter Brian comme second prénom de son frère mais elle fut intraitable sur le point suivant : « Amour de ta vie » devait devenir le nouvel hymne de la maisonnée. Cette rengaine sentimentale ne tardait pas à vous rester dans la tête et on se retrouvait à chantonner : « Mais c’est l’amour de taaaaaa vie Mais c’est l’amour de maaaaa vie Ôooooooo l’amour de maaaaaa vie… de tata-ta-tata vieeeeeeeee ».

Au moment où ses parents commençaient à réfléchir à l’envoyer en pension, Brittany délaissa Brian Blue pour le boys band Flash-retour et sa chanson « Don’t come back without me, baby ». Puis elle céda au sirènes du rap et du R&B. Elle se fit un nouveau look de pseudo-rebelle et commença à rapper sur sa vie quotidienne : « mes remps y me font chier, je peux aller à la t-t-t-teuf d’Hervé ».

Heureusement, à l’âge de onze ans, elle reçut sa lettre de Poudlard et ses parents furent libérés de ses déplorables goût musicaux.

Comme elle ne pouvait pas emporter de son discman avec elle, Brittany décida d’aduler des personnes réelles. Elle était adolescente, il était donc grand temps pour elle qu’elle rencontre « le véritable amour de saaaaaaa vieeeeeeee ». Elle se lia avec d’autres filles du même genre, mais il ne fallait pas se leurrer, elles étaient aussi rivales si la question d’à qui appartenait une de leurs « idoles » venait sur le tapis.

Parmi ces idoles, il y avait justement Tom Potter et ses amis. Ils étaient beaux, ils étaient populaires, ils avaient à peu près le même âge que la BB (Bande à Brittany bien sûr, car elle était la chef ; elle avait la voix qui portait le plus, ce qui n’était pas peu dire). Parmi elles, il y en avait qui préférait Jackie ou Matthew mais la plupart était fan de Tom, et malgré leur adoration, elle reconnaissait qu’il « appartenait » à Brittany. Le principal intéressé se moquait bien de ces guerres entre fangirl, il n’était jamais sorti avec aucune d’elle : « Elles me perforent les tympans. », disait-il à ses amis. Il était vrai que Brittany était passée maître dans l’art de crier « Toooooooooommm ! » d’une voix perçante dès qu’il approchait, le tout assorti d’un concert de « Kyaaaaaa ! » par ses fangirl adjointes.

La vie de Brittany Pamela Shesford-St Claire n’avait qu’un seul but : être une fétichiste de Tom Potter, l’observer, l’aduler, collectionner des photos de lui, lui ériger un piédestal. Le suivre aussi.

En ce moment, elle était en plein dans une de ces filatures. Elle avait suivi Tom à la bibliothèque. Il était seul, sans cette idiote de Maxana, et la bibliothèque était vide. Elle aurait peut-être pu l’aborder. Mais cette vieille peau de Mme Pince l’avait viré, elle et ses amies. Elles avaient toute abandonné la filature. Sauf Brittany. Comme il n’était pas question de retourner à la bibliothèque tout de suite, elle avait continué à errer toute seule dans l’étage en attendant que Tom ressorte. Jusqu’à ce qu’elle ait envie d’aller aux toilettes. Elle se rendit dans les toilettes les plus proches, qui étaient mixtes (les cabines des filles et des garçons étant séparés par une simple cloison). Mais Tom en sortit au moment où elle allait y entrer.

« Toooooooooom ! », s’exclama t-elle.

Il n’était pas question de manquer une occasion pareille de l’aborder. Il avait du sortir de la bibliothèque à un moment où elle se dégourdissait les jambes, quoi que cela l’étonnait. Enfin, il était là et pour une fois, il ne s’esquiva pas. Ils discutèrent tous les deux pendant un agréable moment des cours, des profs. Il ne s’offusqua même pas de ses gloussements. Quelle chance elle avait aujourd’hui !

Il finit par lui dire au revoir et distraitement, elle ouvrit la porte des toilettes, le souvenir du rire de Tom encore dans son esprit. Mais elle ne put aller jusqu’à la cabine.

Car un cadavre lui barrait le chemin.
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Love Kyubi
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5 : Les lumières de l’Auror

Sheridan Dusk était le genre de personne qui vous inspirait instinctivement de la révulsion et une sorte de piété et, quand on le connaissait mieux, cette impression, loin de disparaître, s’affirmait de plus en plus.
De la pitié parce que, tout au long de sa vie, Sheridan n’avait jamais eu de chance. Il était né durant la période où Voldemort montait en puissance. Même si sa famille n’était ni vraiment célèbre, ni même très reluisante, son sang pur aurait du lui valoir un peu de respect. Mais quand il était entré à Poudlard, Voldemort avait été vaincu pour la première fois par Harry Potter, les procès des Mangemorts se déroulaient, et les Sang-purs étaient plutôt mal vus. Si Sheridan avait eu quelques habiletés ou quelque classe, il aurait pu tout de même sans tirer. Hélas, il était un élève moyen, au physique plutôt difficile, et s’il n’était pas brimé sans arrêt, il faisait néanmoins figure de lanterne rouge parmi ses pairs de Serpentard.
Sheridan en avait déduit que le temps de la prépondérance des Sang-pur était fini et qu’il devait en conséquence gagner une bonne place dans la société par lui-même. Il décida de devenir Auror. Il avait travaillé aussi durement qu’un Poufsouffle et obtenu des résultats juste suffisants pour pouvoir tenter le concours d’Auror. Celui-ci était réputé pour sa difficulté et il le rata. Mais si Sheridan Dusk avait une qualité, c’était qu’il ne lâchait rien. Il repassa le concours une fois, deux fois, et ainsi de suite, inlassablement.
Sa famille menaçait de lui couper les vivres quand, pour une fois, la chance sourit à Sheridan. Voldemort était de retour et le Ministère avait besoin d’Aurors. Il ne pouvait se permettre de faire la fine bouche comme en temps de paix et la persévérance de Sheridan fut enfin gagnante : il devint Auror.
Cependant, il réalisa bien vite que ce cadeau du Destin était empoisonné. Ce métier n’était tout simplement pas fait pour lui. On s’attendait à qu’il batte en duel des Mangemorts, qu’il soit en première ligne lors des affrontements ; cela ne lui plaisait pas, il détestait ça. Les deux ans de la Seconde Guerre furent la pire période de sa vie. Pourtant, il ne démissionna pas, à cause de tout le mal qu’il s’était donné pour faire ce métier, et aussi parce que son entourage lui montrait un certain respect.
La paix revint et Sheridan s’en réjouit. Fini les combats, les traques, son métier serait désormais bien plus tranquille. Sauf que maintenant que la guerre était finie, on n’avait plus besoin de lui. Le chef du bureau des Aurors voulait intégrer un nouvel Auror à la brigade, comme elle était déjà complète, il y avait donc un Auror de trop qui devait partir, ce fut lui. Oh, on le mit à la porte de manière exquise : il serait toujours Auror, en tant que titre honorifique, et il ne serait pas au chômage, il travaillerait désormais dans la Brigade de Police Magique. D’ordinaire, c’était ce qu’on appelait une « retraite en douceur », on la réservait aux Aurors les plus âgés qui ne pouvait plus traquer les mages noirs et qu’on recyclait en Enquêteur magique. Sauf que Sheridan n’était pas le plus âgé, loin de là. Il était juste le moins doué, le plus inutile de l’équipe, et son chef avait saisi cette opportunité pour se débarrasser de lui. Quelle injustice ! Comme s’il n’avait pas mérité ce poste, plus que n’importe qui d’autre !
Sheridan éprouvait seulement du ressentiment à l’égard du Chef du Bureau des Aurors, quand il rencontra celui qui lui avait volé sa place, qui était nul autre qu’Harry Potter.
Sheridan le jalousa et le détesta instantanément. Harry Potter était jeune alors qu’il avait l’impression que sa jeunesse n’était qu’un lointain souvenir. Harry Potter était beau alors qu’il avait toujours eu un visage rubicond et boursouflé. Harry Potter était devenu un Auror en claquant des doigts après avoir vaincu le Seigneur des Ténèbres alors qu’il avait du se crever à la tâche pour en devenir un, d’ailleurs il n’en était plus vraiment un. Harry Potter était célèbre et très populaire alors que lui resterait à jamais anonyme et sans intérêt aux yeux de la plupart.
Sheridan ne pouvait blâmer son chef ; s’il avait été à sa place, il aurait agi de la même manière. Mais il pouvait détester Harry Potter, juste pour être comme il était, avec sa chance incroyable, et juste pour être là et lui voler la place qu’il avait si durement gagné. Le Survivant ne connaîtrait sans doute jamais son existence, il ne saurait pas à qui il succédait en tant qu’Auror. Mais il s’était fait un ennemi mortel.
Sheridan avait déménagé à la Brigade de Police Magique et, contre toute attente, y avait réussi. Il devait enquêter sur des crimes commis à l’aide de la magie : il n’y avait pas de danger comme à la guerre et contrairement à ce que pensait les lecteurs de romans policier, les criminels n’étaient pas souvent très malins et il arrivait à les confondre. Sa pugnacité devint sa marque de fabrique et il réussit enfin à obtenir une promotion par lui-même, sans recevoir aucune aide de circonstances extérieurs.
Pourtant, sa haine envers Harry Potter n’en fut pas diminué pour autant, car le jeune homme suivait une fulgurante ascension au Bureau des Aurors. Il fut le plus jeune promu Auror d’Elite depuis un siècle et son métier l’épanouissait tellement qu’« il refusa le poste d’Attrapeur dans l’équipe de Quidditch d’Angleterre ». Question vie privée, il avait toujours énormément de prétendantes mais refusait d’entamer une histoire sérieuse depuis « la mort de sa chère et tendre Ginny lors de la Seconde Guerre ». Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de « vivre heureux avec son fils adoptif ! »
Comment Sheridan savait-il tout cela ? Parce qu’Harry Potter, pour satisfaire les besoins de ses fans et qu’ils n’envahissent pas complètement sa vie privée, accordait de temps en temps un article à un journal. On aurait pu penser que le renom de Harry des années après sa victoire face à Voldemort fut un peu retombée mais ce n’était pas du tout le cas. Il était devenu un « people » au même titre que le chanteur des Bizarr’ Sisters et les gens voulaient le voir poser avec son fils, Tom, dans leur maison de Godric’s Hollow, une tartine beurrée à la main.
La vie privée de Sheridan Dusk était un désert. Les femmes le trouvaient ennuyeux quant elles ne se détournaient pas simplement de lui quand elle le voyait. Harry non plus n’était pas marié mais au moins, il avait un fils avec lequel il s’entendait « comme larron en foire ! »
Tom justement… Même sur les photos de mauvaise qualité des journaux, il paraissait encore plus gracieux que son père. Les journalistes aimaient parler de ses excellents résultats scolaires et de sa popularité à Poudlard. Tom Potter était tout désigné pour devenir un second Harry Potter. Il ne lui manquait plus qu’un mage noir à terrasser.
L’existence de Tom aux yeux de Sheridan Dusk se résumait à celle d’une copie de son père jusqu’à ce qu’on pose sur son bureau l’affaire de l’assassinat d’une jeune fille à Poudlard. C’était une affaire simple, enfantine même. Un témoin avait vu le suspect sortir des toilettes et quand il était entré à son tour, avait découvert le cadavre de la victime. Et le suspect était Tom Potter.
Sheridan Dusk commença par rencontrer le témoin, Brittany. Depuis qu’elle avait vu une morte, elle était devenu une gothic emo. Elle ne portait plus que du noir, se maquillait pour avoir un teint blafard et faisait semblant de se taillader les veines avec du mercurochrome. Durant les interrogatoires, elle pleurnichait beaucoup, affirmait que son Tom n’avait pu tuer personne et qu’il serait innocenté mais devait reconnaître qu’elle n’avait aucun doute sur l’identité de la personne qui était sorti des toilettes : c’était bien Tom. Celui-ci n’avait pas d’alibi : il était à la bibliothèque, tout seul avait-il affirmé. Mais il n’avait pas non plus de mobile : la victime était une troisième année de Poufsouffle qu’il ne connaissait pas et à laquelle il n’avait sans doute jamais adressé la parole.
« Le gamin a pété les plombs, comme tous ces gosses de riches, dit Sheridan à son adjoint dans les couloirs de Poudlard en buvant un café sans sucre qu’un elfe de maison lui avait apporté. Ou peut-être qu’il connaissait la fille sans que ses amis n’en sachent rien. »
« N’empêche que nous n’avons aucun mobile. »
« On va en trouver, on va en trouver. »
« Ne ferions nous pas mieux d’explorer d’autres pistes ? »
« Il est forcément mouiller dans le meurtre. Si la fille était déjà morte quand il est entré aux toilettes et qu’il était tout blanc, il aurait couru prévenir quelqu’un au lieu de sortir des toilettes et de discuter avec Brittany comme si de rien n’était. Brittany est entrée dans les toilettes tout de suite après lui donc personne n’a pas commettre le crime entre le départ de Tom et l’entrée de Brittany dans les toilettes. Et si le meurtrier était en même temps que Tom dans les toilettes, Tom l’aurait forcément vu agir et serait donc son complice en refusant de dévoiler ce qu’il a vu. »
« Hormis l’alibi, il y a un autre gros point noir, chef. Si Tom Potter avait commis le crime, pourquoi laisser Brittany entrer dans les toilettes et découvrir le corps alors qu’il était si facile de l’entraîner quelque part ? Le corps aurait été découvert plus tard et il n’aurait pas été le seul suspect car n’importe qui aurait pu tuer la fille pendant que lui et Brittany discutait. »
« Il était peut-être simplement stupide. Ou fou. »
Il y avait de grosses incohérences dans la thèse de la culpabilité de Tom Potter mais il ne servait à rien de raisonner Sheridan Dusk. Pour lui, Tom Potter était déjà jugé et coupable.
§§§
Justement, Tom Potter était perdu. Peu après sa sortie de la bibliothèque, Dumbledore l’avait convoqué dans son bureau et lui avait annoncé, l’air grave, qu’il était le suspect n1 dans une affaire de meurtre.
Tom avait tout raconté à Dumbledore. A vrai dire, il n’y avait pas grand chose à raconter : il était allé à la bibliothèque travailler sur sa Divination et il s’était endormi. Il ne parla cependant pas des cauchemars qui l’avait agité.
Heureusement pour lui, son absence de mobile et le fait qu’il n’avait pas tenté d’arrêter Brittany jouaient fortement en sa faveur : l’accusation contre lui restait bancale et il ne serait pas arrêté. Cependant, il devrait se soumettre à des interrogatoires et à tous les désirs de la Police magique pour arrêter le vrai coupable.
Dumbledore le prévint que la personne chargé de l’enquête ne portait pas les Potter dans leur cœur et lui conseilla de ne pas s’attirer d’ennuis.
Dumbledore le regardait d’une façon tellement pénétrante et sévère que Tom fut mal à l’aise et lui demanda :
« Vous ne croyez tout de même pas que j’aurais fait une chose pareille ? »
« Non, bien sûr. », répondit Dumbledore, mais Tom eut l’impression que son ton sonnait faux.
Il lui expliqua en suite qu’il avait obtenu que l’affaire ne fut pas révélé à la presse. Poudlard était une école et s’ils apprenaient qu’un meurtre s’y était déroulé et qui plus est que le fils du célèbre Harry Potter y était impliqué, ils se ramèneraient tous à Poudlard, gêneraient la bonne marche des études, accableraient Tom et Harry de questions et empêcheraient le deuil des parents de la pauvre victime.
Tom ne pouvait que se réjouir que le monde extérieur ne fut au courant de rien mais les élèves de Poudlard, qu’ils fréquentaient au quotidien, savaient tous eux. Dans les jours qui suivirent, Tom fut confronté à différentes situations : ceux qui le croyaient coupables, ceux qui le pensaient innocents et ceux qui disaient qu’ils le pensaient innocents mais qui avaient un gros doute et qui n’osaient pas le regarder en face.
Heureusement, ses amis faisaient partie de la seconde catégorie.
« Concrètement, tous ce qu’ils ont contre toi est que le meurtrier te ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Mais n’importe qui a pu prendre un peu de Polynectar et devenir ton double. »
« Pas n’importe qui, corrigea Ethan. C’est forcément un élève ou un professeur. Brittany a dit que « vous » aviez discuté des derniers actualités de Poudlard, des choses que quelqu’un de l’extérieur ne peut pas savoir, à moins d’avoir un espion à Poudlard.
Dans tous les cas, le meurtrier a pris l’apparence de Tom pour tuer et laisser Brittany découvrir le crime immédiatement pour que Tom soit le seul suspect. Si le meurtrier n’est pas Tom, c’est quelqu’un qui veut le faire plonger. »
« Tu vas rire, dit Matthew, mais, dans ce cas, on pourrait plutôt penser à toi comme suspect n1. »
Maxana eut une exclamation choquée et s’apprêtait à dire une remontrance à son cousin quand Ethan dit :
« Ne m’insulte pas ! Si je voulais vraiment faire plonger Tom, je me serais montré bien plus habile. Là, sa culpabilité est soumise à de forts doutes et s’il devait passer face à un tribunal magique, en l’absence de preuve, il ne serait sans doute même pas condamné ! »
« Mais les gens continueront de me regarder de travers tant qu’on n’aura pas trouver le vrai coupable et que je ne serai pas totalement blanchi, dit Tom. Et je ne peux pas faire confiance à l’Auror Dusk pour faire convenablement son travail, il cherchera, mais uniquement des preuves contre moi ! »
« Alors nous découvrirons la vérité par nous-même, Tom. », dit Jackie en posant sa main sur l’épaule de son meilleur ami.
« Comme Ethan l’a souligné, dit Matthew, ton ennemi n’est pas si malin que ça ; autrement, il se serait arrangé pour qu’il n’y aucun élément en ta faveur. Il a du voler des ingrédients pour fabriquer du Polynectar ou en acheter au Chemin de Traverse ou à Pré-au-Lard. On pourra retrouver sa trace. »
Tom sourit : ses amis avaient réussis à lui redonner confiance en lui. Ils allaient attraper le meurtrier, il en était certain, et tout redeviendrait comme avant.
Il se trompait. Oh, comme il se trompait !
Mais pour l’instant, laissons Tom savourer ses derniers instants d’insouciance et d’ignorance avant que la vérité ne surgisse finalement.
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