Souffrances, Errances et Incertitudes

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Est-ce que vous avez aimé la synopsis?

Oui, j'attends avec impatience la véritable histoire
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100%
pas mal mais je demande à voir
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Bof, moi et les Uchiha ...
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Non, c'est vraiment pas mon truc
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Sangjin
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Souffrances, Errances et Incertitudes

Message par Sangjin »

Souffrances du passé, errances du présent et incertitudes de l'avenir

Et bien après une synopsis qui n'en était pas une en réalité, je vais vous présenter la fiction que je mets en route et qui j'espère vous plaira.
Dernière modification par Sangjin le lun. 19 mars 2007, 23:59, modifié 1 fois.
eAgle of the dArk
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Message par eAgle of the dArk »

Oui oui oui j'attend la suiteuh !!!! ^^
Eh bien écoute moi j'aime beaucoup !!!
Littéralement c'est super, la tournure des phrases ect ...
La suiteuh !!! :razz:
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Jainas
Jounin
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Message par Jainas »

Réflexions diverses :

- pourquoi un synopsis ? J'ai un peu de mal à déterminer ce que tu veux dire par là. Ce n'est pas régigé comme un synopsis du tout. Est-ce que c'est le résumé d'une fic et que tu compte réécrire les évènements décrits là avec beaucoup plus de détails ?

- les couleurs : un texte n'est pas un arc en ciel. il y a plein de manières typographiques et de formatages dans la langue française pour indiquer les différents genre de discours... les pensées en rose etc, ça m'enlève assez radicalement l'envie de lire... c'est instinctif, épidermique, ça provoque un "Fuyons !" mental immédiat.

- les Uchiha... J'ai rien du tout contre les Uchiha, mieux, je les aime beaucoup (ya qu'a voir mon obsession avec Sasuke pour s'en persuader.)
Mais... l'ènième survivante/cousine cachée/soeur retrouvée/membre avec le même potentiel que Sasuke et Itachi réunit ayant par miracle survécu et qui va probablement faire sa réaparaition au village, c'est hum... pas très original dirons nous. ça penche même dangeureusement vers le Mary-sue. Attention donc, terrain glissant.
Tu peux en faire quelque chose de bien, mais attention au caractère de Mikomi, si elle devient surpuissante, c'est mort.

- ton écriture. C'est bien écrit, vocabulaire varié, agréable. De ce point là rien à dire. Reviens plus souvent à la ligne, ça évite les pavé de texte carément indigestes.

- Les détails du village qui l'acceuille, de l'univers en général sont bien trouvés, bien utilisés, ça renforce le réalisme. C'est une bonne chose.

- petits détails de scénar. Comment se fait-il qu'Itachi qui a réussit à retrouver absolument tout les Uchiha et à leur faire la peau (y compris ceux qui étaient en mission à perpette) ait pu louper un enfant ? Il y a sans doute des listings du clan, et Mikomi y apparait forcément. Tel que je vois Itachi, s'il a décidé de TOUS les tuer, il n'est pas du genre à en oublier un parce qu'il n'était pas là. Plutôt du style planification obsessive de la mission au préalable, et décompte des corps au fur et a mesure avec le calme le plus total.
Pourquoi sa mère a-t-elle utilisé un sceau pour lui faire perdre la mémoire, etc...
Et comment les Akatsuki la retrouvent-elle après ?

Voilà, mes réactions principales. J'espère que c'est ce que tu demandais.
Dns l'absolu j'évite comme la peste les "Uchiha-sue" pour leur manque flagrant d'originalité et ce qui s'en suit, mais la qualité de ton écriture et l'attention que tu donnes aux détails me laiss croire que ça peut donner quelque chose de bon si tu ne t'enferres pas dans les clichés, que tu bétonne le scénario et que tu parviens à rendre le personnage de Mikomi attachant.

Jainas
Sangjin
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Message par Sangjin »

Prologue : Souffrances

Comment en était-il arrivé à ce point ? Telle était la question que chacun se posait lorsque le fil de sa lame lui tranchait la gorge. Cette nuit là, la tragédie la plus obscure du village se produisait dans ses murs sous une lune blafarde qui était souvent signe de bas présages. Les rues ne laissaient paraître aucun son, aucun bruit, juste ce silence glacial qui faisait éprouver à tous cette sensation si étrange d’un mal insidieux. Un cri déchira la nuit alors que les échos lointains d’un combat raisonnèrent entre les bâtiments d’une petite rue se situant contre le mur d’enceinte du village. Des pas se firent entendre, s’éloignant rapidement pour aller s’enfoncer dans la forêt profonde.

On pouvait alors discerner trois ombres, minces et sveltes, utilisant de tout leur talent pour rester discret et avancer efficacement au travers des fourrages et des buissons. Elles savaient cependant que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne les rattrape mais ils voulaient pourtant sauver un mystérieux paquet que portait l’un d’eux. D’un acquiescement de la tête, ceux ayant les mains libres se retirèrent pour laisser le dernier seul. Il ne chercha plus à être discret et courut du plus rapide qu’il put alors que déjà, le bruit de lames entrechoquées se faisait entendre. Enfin, il arriva vers une rivière où elle libéra son dos de sa lourde charge. C’était une panière, d’environ un mètre cinquante de diamètre, qu’elle posa sur l’eau qui clapotait sous un courant doux. Enlevant le couvercle, elle découvrit avec émotion une petite fille, âgée tout au plus de sept ans, qui dormait profondément. Elle lui caressa doucement ses longs cheveux noirs, des larmes perlant le long de ses joues :

« Je t’aime, ma petite fille, puisse ton avenir te faire couler des larmes de joie. La vengeance et la haine desservent toujours ceux qui les entretiennent. Puisses-tu ne jamais te souvenir de cette nuit tragique. Que ton chemin croise celui de personnes aimantes … Mikomi … Ma petite chérie …

- Ta petite bâtarde a plutôt l’air de bien dormir n’est-ce pas ? Dit une voix grave derrière elle. Les Uchiha ne devraient jamais avoir à faire avec une femme telle que toi, déshonorant notre nom et notre famille. Même avec toute la volonté du monde, jamais elle n’aurait pu avoir l’espoir même le plus mince d’obtenir le Sharingan. Et dans ce cas, pourquoi en voudrai-je à sa vie ? Elle, dont je ne partage pas la moindre once de sang. Je me demande comment Seijy a bien voulu de toi dans son lit … alors que déjà tu avais l’enfant d’un autre. Tout ceci est si pathétique. A présent, je vais avoir le plaisir de la laisser en vie, pour qu’un jour, elle puisse se souvenir de sa vie et de son histoire, de celle de sa pauvre mère. Pour qu’un jour, elle souffre de la pire manière que ce soit, en comprenant que sa naissance ne fut que le fruit de l’errance d’une pauvre femme. »

- Seijy avait compris, chuchota-t-elle, que la noblesse de ce clan n’était rien et que cette période de traditionalisme, doucement, disparaissait. Mon aimé, que ton héritage et le mien puissent renaître et perdurer. »

Elle reposa le couvercle et le poussa légèrement pour qu’elle dérive lentement pour s’éloigner peu à peu. Hurlant de rage, elle sortit un large sabre qu’elle abattit sur le mystérieux individu. Celui-ci n’eut qu’un bref mouvement pour éviter la lame et plonger la sienne dans le torse de la jeune femme qui eu un soubresaut de surprise lorsqu’elle sentit le métal froid traverser son corps. Elle s’immobilisa debout, incapable de faire le moindre geste. Un léger rictus le traversa, la regardant se vider de son sang qui ruisselait déjà sur le sol pour rejoindre la rivière. Elle tourna la tête, voyant l’espoir naître par la survie si improbable de sa petite fille. Ses muscles se relâchèrent, ses yeux se fermèrent, sa vie s’envola.

Il laissa le corps s’écrouler au sol alors qu’il rengaina son arme d’un geste précis dans le fourreau qu’il avait au dos. Il se surprit à hésiter, se demandant s’il fallait ou non laisser cette jeune fille en vie. Cependant, le fait est qu’elle n’était pas une Uchiha et que jamais elle n’aurait un jour, l’intérêt qu’il portait à tous ceux de son clan. Se secouant les chassures contre le sol, laissant quelques giclures de sang déjà gluant. Il reprit alors le chemin vers le village, la nuit étant encore loin d’être terminée.

« Ton mari, même aveugle, eut plus d’honneur à me combattre…Comment a-t-il pu prétendre voir en toi la femme de sa vie … »

Sur ses mots, il disparut, laissant derrière lui son funeste passage. Au loin, Mikomi avançait au gré du courant et des virages de la rivière. Au village de Konoha, on l’oublia, son souvenir s’évaporant de la mémoire des quelques personnes l’ayant aperçu, submergée par l’horreur du massacre qui avait été commit cette nuit là. Nul n’a alors connu les motivations de Itachi Uchiha pour avoir éradiqué la totalité des membres de son clan à l’exception de son petit frère.

Elle continua sa route pendant près d’une semaine pour venir s’échouer sur un petit barrage, près d’un petit village dans un pays lointain. Se sont des jeunes qui aperçurent le panier en premiers et descendant avec prudence jusqu’au niveau du rivage, ils découvrirent, dans cette embarcation de fortune, la petite fille, marquée d’un sceau qui l’irradiait depuis son départ. Le plus aventureux de tous la toucha pour la réveiller. Le sceau s’illumina pour s’évaporer peu à peu dans les airs. La jeune fille ouvrit alors ses grands yeux noirs vers un nouveau monde et sur des nouveaux visages, ne se rappelant alors que d’une seule chose de toute sa courte vie : Mikomi, son prénom…
Dernière modification par Sangjin le mar. 20 mars 2007, 11:41, modifié 1 fois.
sevee
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Message par sevee »

Et mais tu déconnes !! Il est où ton synopsis ? Je l'avais pratiquement terminé !!!

***Edit : Mon cri du coeur d'hier soir :kamool:
Merci de me l'avoir reproposé, bien que je ne comprends pas pourquoi tu l'as effacé... Est-ce un résumé du chapitre que tu viens de poster (je ne l'ai pas encore lu) ?
Du coup, souhaites-tu une review de ton synopsis ou non ?
Dernière modification par sevee le mar. 20 mars 2007, 10:35, modifié 1 fois.
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Sangjin
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Message par Sangjin »

Chapitre 1 : Un nouveau départ

Elle sentit alors tout son corps rempli d’une douleur étrange, la maintenant dans une position des plus inconfortable. Etant restée immobilisée durant plusieurs jours, ses muscles ankylosés lui faisaient horriblement mal, comme si le sang réapprenait à circuler ou que les nerfs vibraient, comme s’étirant après une longue sieste. La grimace qu’elle faisait en avait effrayé plus d’un mais celui qui était le plus proche ne voulait partir en débandade, sa réputation devant être celui d’une personne vaillante et responsable. Il hésita, de la sueur perlant légèrement sur son front, se demandant quel démon était emprisonné dans le corps de cette jeune fille. Les yeux noirs de jais, momentanément cachés par le froncement de ses sourcils, avait fait paraître pendant quelques secondes cet état de surprise lors de la découverte d’un nouveau monde, d’une nouvelle réalité.

Ses longs cheveux noirs chutaient en cascade sur ses épaules, recouvrant un vêtement s’apparentant à celle d’une jeune kunoichi. Cependant, aucune marque de clan n’y était inscrite, comme si elle était apparut de nulle part. Son visage, peu à peu, se détendit, son esprit redevenant maître de son corps. Elle sourit alors, sentant les doux rayons du soleil venir réchauffer les quelques parcelles de sa peau qui était à nues. Regardant le jeune garçon, elle sourit, rendant alors son apparence telle qu’elle aurait due être dès le début, celle d’un ange. Elle n’avait, tout au plus, que huit ou neuf ans car la fraîcheur et l’innocence formaient comme une aura autour d’elle. Le garçon se sentit alors rassuré, presque trop lorsqu’il se surprit à rougir.

Se reprenant, il lui tendit la main, lui aussi avec un large sourire. Des cheveux châtains en bataille, un visage de séducteur, il avait l’air néanmoins sympathique et Mikomi, par instinct, s’aida de cet appui pour toucher la terre ferme, manœuvre un peu dangereuse qui ne manqua pas de les déséquilibrer. Elle ne le remarqua qu’alors … ces effluves de la nature, inondant son odorat comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Les feuilles séchées, l’eau pure, les fleurs des champs, tout ceci était comme une source de bien être pour elle, prenant un instant pour respirer tout cela, les yeux fermés. Cependant, elle fut prit d’un bref instant de panique, revenant alors à cette dure réalité : Elle ne savait pourquoi elle était là, parmi des inconnus, dans un monde inconnu, avec un passé inconnu.

« Hey, interrompit le jeune garçon, un peu vexé de la nonchalance de Mikomi, la moindre des choses est de remercier la personne qui vient de t’extirper de cette embarcation non ?
- Heu … excuse-moi, je suis un peu surprise d’être ici… Je ne sais d’où je viens, ni de qui je viens. Mais je te dis merci de ce que tu as fais pour moi, s’était courageux, surtout avec une telle profondeur d’eau … »

Derrière, certains pouffèrent de rire. En effet, l’eau, à ce niveau, n’était guère à plus de cinquante centimètres et les risques qui avait été entrepris étaient, somme toute, plutôt mineure. Il haussa les épaules et le menton, se sentant un peu vexé. Mais cette mine de vexé fut rapidement balayé par de l’embarras. La jeune fille, les larmes aux yeux, avait l’air miteuse, comme prise par tous les malheurs du monde. Mal à l’aise, il n’eut d’autre reflexe que de mettre sa main derrière la tête, avec un sourire discret.

« Je, je suis désolé … je plaisantais à vrai dire, hésita-t-il à dire. Je m’appelle Shin’Yu, et tu es au village de Shussei, dans le Pays des Arbres. »

Se retournant, il énuméra ses amis, eux aussi ne sachant où regarder, gênés par cette tension qui s’était installée. Cependant, la jeune fille reprit ses esprits, tentant de s’accrocher aux paroles de ce garçon, certainement du même âge qu’elle, qui se voulaient rassurante.

« Alors dans l’ordre, voici Taeruko, la fille du chef du village, Reju, Saori, Domotai et enfin Satsu. Nous avons tous le même âge, hormis Satsu qui a un an de plus que nous mais il est tellement bête qu’en fin de compte, cela ne fait aucune diff … »
Il fut alors interrompu par une charge terrible du garçon, un peu plus grand en effet que tous les autres, qui les précipitèrent dans l’eau. Se battant pendant quelques secondes, ils furent rapidement interrompus par le bruit d’un bâton que l’on frappait au sol d’une main forte et sévère. Ils savaient, tous, que cela n’était pas source de bon augure. Avec des sourires malicieux, ils se relevèrent, comme si de rien n’était. Mikomi, elle, avait de nouveau le visage plus détendu, amusée par l’interaction qui avait eu lieu. Malgré cela, ils paraissaient former un groupe soudé et cela lui fit momentanément oublier que pour sa part, elle ne faisait partie d’aucun groupe.

« Jeunes enfants, ne devriez-vous pas aller aider vos parents plutôt que de vous épuisez de la sortes ? La voix était grave et sûre, un peu cassée par un âge certainement déjà avancé. »

Se retournant, elle vit un vieillard, posé, si l’on puis dire, sur une canne, regardant avec un œil à peine entrouvert. Il était empreint de respect et malgré son apparence, elle était sûre qu’il gardait quelque chose de secret en lui. Les autres avaient tous compris et sans broncher, sans dire un mot, ils partirent dans plusieurs directions, certainement celle de leurs maisons respectives. Seul Shin’Yu resta, voulant lui présenter en personne la nouvelle arrivante, qui ne manqua pas d’intriguer celui qui avait en une demi phrase, fait acquiescer une bande de jeunes sans aucune plainte.

« Vieux Togashi, voici … heu, ben …
- Mikomi, je m’appelle Mikomi, répondit-elle, ne voulant le gêner outre mesure. Je ne sais d’où je viens et Shin’Yu m’a délivré de cette prison dans laquelle j’étais et je lui en suis reconnaissante. Cependant, veuillez m’excuser de tout cela et je ne veux en aucun cas attirer des quelconques ennuis à qui que ce soit. Je partirai, sitôt que je saurais où aller … »
Mais sur ces moments, rien ne parut germer de son esprit. En règle générale, des souvenirs reviennent, même en simples bribes, tentant de reconstituer un chemin cohérent, aussi bien géographiquement que temporel. Mais en elle, quelque chose avait fait table rase et rien de tout cela ne semblait venir. Des larmes, d’abord discrètes, puis massives, coulèrent le long de ses joues. D’abord de détresse puis de colère, elle se voulait de ne rien pouvoir faire de son état. Mais le vieillard paraissait attirer par quelque chose. Se dirigeant vers la panière, il passa près de Mikomi, mettant sa main parcheminée sur son épaule.

« Toute chose à une raison d’arriver. Toute énigme, un jour sera révélée. N’ait crainte, et ait confiance en toi. Si tu es ici, ce n’est pas par hasard. »
S’approchant de la rivière, il s’arrêta un instant, contemplant avec minutie ce qui avait amené la jeune fille jusqu’au village. Des traces étranges avaient été laissées au fond, comme si quelque chose s’était consumée il y avait peu de temps. Un sceau, sans aucun doute, ayant affecté Mikomi … Sa perte de mémoire pouvant être obtenu ainsi, de même que cette espèce de stase qui l’avait maintenu durant peut être des semaines sans bouger, manger ni boire. Ilse réajusta, reprenant un ton neutre, comme dénué de tout intérêt et remonta la pente douce d’herbe verte. D’un signe de la tête, Shin’Yu invita Mikomi à remonter avec eux. Il lui chuchota alors à l’oreille :
« On ne dirait pas comme ça, mais il est super sympa et je suis sûr qu’il va t’aider… »
La prenant par la main pour l’aider également à remonter, elle vit avec stupeur un village dont on ne se doutait pas d’une telle grandeur. Avec une centaine de bâtiments, peut être plus, il arborait un style plutôt indifférent, avec une architecture qui ne lui semblait pas étrangère et donc qui ne se détournait pas des grands chemins. Cette sensation était étrange, cette petite chose qui fourmille en soi, lui disant qu’elle connaissait sans connaître réellement.

Tournant la tête légèrement vers la gauche, elle vit avec stupeur qu’ils étaient en amont sur une montagne et que la vue donnait sur une immense vallée qui se perdait au loin pour s’effacer sur de larges forêts et prairies. En contrebas, des étages de rizières formaient apparemment les ressources du village. Plusieurs personnes remontaient avec de larges paquetages, contenant la ressource précieuse. D’autres, ayant l’air tout autant fatigués, remontaient avec de grands outils, permettant l’élargissement des rizières et leur entretien. Chaque personne arrivant attirait un enfant ou un animal, curieux de connaître le récit d’une journée de labeur ou simplement heureux de revoir un visage familier. La place du village était surplombée par des arbres dont le troncs faisaient sans nul doute au moins deux ou trois mètres de diamètres, révélant une longévité incroyable. Des gens commençaient à se rapprocher, prévenus sans doute par leurs enfants et curieux de la nouvelle venue. Ils lui réservaient un accueil avec de larges sourires, sans aucune arrière pensée. Que pouvait, en effet, attirer de néfaste une si jeune fille ?

Mikomi tentait désespérément de se cacher derrière le jeune garçon mais rien n’y faisait. Elle tentait d’esquisser une mine amicale mais les joues rougies et la température montante de son corps ne facilitait pas les choses. Elle se contenta de suivre le vieux Togashi, qui tentait de calmer ce qui devenait une véritable foule. Ils arrivèrent devant une grande maison dans laquelle la jeune fille fut invitée. Shin’Yu fut simplement laissé derrière, un signe de la main lui faisant comprendre que sa présence n’était plus indispensable.

Une vieille dame arriva, l’air radieuse, s’approchant avec une aisance de jeune femme pour examiner cette petite fille d’air si innocente
« Bonjour et bienvenue, commença-t-elle enjouée, je suis Shaitung, la femme de ce vieillard qui est, sans nul doute a-t-il oublié de te le dire, le chef de ce village. Tu dois sans doute avoir faim après ce périple qui t’est arrivé. Les enfants ne purent tenir leur langue et tous les habitants doivent être au courant maintenant. Cependant, cela ne t’empêche pas de rassasier un estomac sans doute affamé. »

Elle ne lui laissa pas le temps d’acquiescer alors que déjà, elle repartait vers les cuisines, invitant préalablement Mikomi à s’asseoir dans ce qui paraissait être la salle de séjour, avec au centre une belle table basse en ébène compte tenu de cette couleur si foncée et si caractéristique. La maison faisait ressentir un certain bien être, tout étant disposé à la relaxation et à l’espace, ainsi, même à l’intérieur, on ne se sentait confiné. Rapidement, une douce odeur de thé au jasmin empli la pièce entière. Togashi était occupé à ranger quelques papiers qui traînaient un peu partout, marmonnant des choses qui ne regardaient sans doute que lui.

« Voilà, voilà, tout est prêt, s’écria Shaitung, amenant un large plateau jusqu’à la table basse. Il y a un peu de tout car j’imagine que tu dois être gourmande à ton âge. D’ailleurs il faut en profiter car après, tout se complique. Aller, ne te retiens pas, fais comme chez toi »
Souriante, la vieille dame s’assit en face de Mikomi qui, à la vue de tout ces mets, sentit un lourd poids dans son corps. Son estomac, en effet, reprenait ses droits et lui fit sentir une faim qu’elle n’avait, sans doute, jamais pu ressentir auparavant. Sans attendre, elle prit des baguettes dans sa main droite et littéralement engouffra la nourriture, appréciant que de façon passagère le goût, tant le vide se faisait sentir comme presque une douleur.

Repue, elle se détendit les bras en les balançant vers l’arrière, comme s’étirant après une bonne sieste. Shaitung s’était contentée de la regarder, amusée par ce que la petite fille pouvait lui faire souvenir de sa propre enfance, temps qui ne fut aisé pour personne et où trouver de la nourriture était la principale occupation de la journée. Aucune n’avait vu Togashi sortir et se fut avec une demi surprise qu’elles le vit rentrer, toujours l’air renfrogné et distant. Mais son œil s’éclaira, comme illuminé par une vérité qui le frappait. Cependant, ce n’était pas du tout cela et avec un petit sourire, il invita Mikomi d’une main tendue à se relever.

« Nous allons dans la salle de l’assemblée pour décider ce qui va advenir de toi. Cela peut paraître précipité mais après avoir retourné la situation dans tous les sens, il paraissait évident que nous ne pouvions te laisser repartir. Tu n’as, pour le moment, aucun souvenir de tes origines ni même de tes parents. Par conséquent, te relâcher dans la nature serait pure folie de notre part et je ne peux accepter cela dans mon village. Les représentants de chaque famille vont être présents et jusqu’à ce que tu te sentes prêtes à repartir ou que ta mémoire revienne, tu domicilieras là où des bras ouverts t’accueilleront. »

Elle ne savait pas quoi dire en réalité. Tout paraissait partir d’une bonne intention mais elle était angoissée à l’idée de tout cela. Avoir une nouvelle famille, prendre un nouveau départ … cela paraissait tellement irréaliste, comme si elle venait de naître, comme si elle allait prendre vie dans ce nouveau monde. Elle aurait peut être voulu pleurer mais elle ‘lavait déjà tant fait que rien ne vint, hormis cette étrange sensation qui lui brouilla le cœur mais qui, paradoxalement, n’était pas nécessairement désagréable. En effet, ce petit chatouillement au niveau de la poitrine, elle se surprit à croire que s’était simplement de l’espoir, un espoir de renouveau et de commencement. Se relevant, elle ne dit un mot et acquiesça de la tête, se dirigeant vers ce halo de lumière qu’était l’extérieur, comme un signe de bienvenue.

Traversant la grande place avec une lenteur affligeante suivant le rythme de Togashi, ils parvinrent finalement à arriver à destination, devant une énorme bâtisse où des gens étaient massés à l’intérieur, regardant presque avec avidité la venue de la jeune fille. Cette curiosité, même innocente, rendait mal à l’aise Mikomi qui se dépêcha de suivre la marche à suivre, poussant d’une main celui dont la lenteur du pas défiait presque la gravité. Finalement, ils gravirent une estrade où des adultes, certainement une sorte de conseil, se tenait en demi-cercle ouvert vers la foule comprenant presque deux cent de personnes. Elle trouva sa place sur une chaise à côté de Togashi qui, d’un coup de canne, fit taire la salle entière, faisant raisonner un silence que tous se surprirent à écouter.

« Mes chers amis, nous sommes ici, comme vous le savez sans doute, pour une affaire, je dirai presque des plus réjouissantes. Par cette belle journée, nous avons eu la joie de sauver des eaux une jeune fille, Mikomi, ici présente. Elle vient d’un pays inconnu dont ses souvenirs sont quelque peu absents. Par conséquent, en attendant une amélioration de ce côté-ci de son être, j’aimerai qu’une famille ici présente puisse l’accueillir en son sein, la considérer avec respect et amour comme le veut les lois et les principes de notre village. Je ne veux aucune contrainte, aucune main forcée. Mais je crois qu’une jeune fille est plus à même de s’épanouir dans une famille jeune plutôt qu’entourée d’un vieux monsieur sénile et d’une … femme ma foi encore pleine de vie et d’attachement. »

Les gens sourirent à cette fin de prise de parole. Des murmures commencèrent à éclorent dans toute la salle, la remplissant d’un brouhaha à faire vibrer les tympans. Chaque couples faisaient le point sur leur vie, se demandant si s’était envisageable ou non d’intégrer un nouveau membre. Mais bientôt, tout ceci fut terminé lorsque deux jeunes gens se levèrent, souriants, humblement, s’avançant jusqu’à l’estrade. Ils regardèrent avec attention la jeune fille. La femme s’agenouilla et lui tendit une main. Elle était belle, très belle, de long cheveux clairs agrémentant ses yeux cristallins. L’homme discuta avec les personnes présentes dans le demi-cercle alors que sa femme tentait d’établir un contact :

« Je m’appelle Kaédé, et la personne qui m’accompagne s’appelle Kisawa. Nous sommes un couples qui s’est marié il y a moins d’un an. Nous venons d’avoir un petit garçon et malgré cela, nous aimerions t’avoir dans la famille. Nous sommes tous deux des gardes du village, des Chuunins qui sont en charge de la sécurité de tous. J’ai pris du temps pour m’occuper de mon enfant et j’aimerai pouvoir également t’en donner, pour toi. Tu peux refuser mais cela nous ferait réellement, autant à moi qu’à Kisawa. Tu seras chez nous comme chez toi, tu auras un petit frère et nous te protégerons de ceux qui voudront te faire du mal. »

Ecoutant ses paroles, Mikomi se sentait étrangement bien, comme soulagée des nombreuses incertitudes qui déchiraient son âme. Instinctivement, elle vint se blottir contre Kaédé qui la prit délicatement dans ses bras. Fermant les yeux, elle pouvait sentir un parfum délicat qui la fit plonger son visage dans le cou de la jeune femme qui s’en sentit rassurer, comme un signe de son acceptation. Les gens se réjouirent alors, la décision n’étant plus à prendre. Personne ne dit mot et tous se contentèrent de se retirer en toute humilité, regardant le spectacle d’une famille qui s’agrandit, d’une famille retrouvée. Tenant une petite main fraîche et délicate, Kaédé sortit avec son mari au bras, tous deux avec un large sourire. Sortant de la grande bâtisse, cette lumière était alors d’autant plus significative, comme si de l’ombre, elle émergeait vers une douce lumière.
naru12
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Message par naru12 »

Bon comme il n'y a que le prologue et le chapitre 1, je vais attendre un peu et découvrir tranquillement la suite. Mais pour le moment c'est assez intéressant.

Niveau écriture : je dirai qu'il est bien, efficace et un peu classique, mais ma foi c'est mieux ça qu'un texte bourré de fautes et avec un style digne d'un mauvais magazine people. Moi ça va il me plaît.

Niveau histoire : je suis assez ouvert niveau scénario, j'accepte tout et n'importe quoi du moment que c'est bien géré. Bon, survie d'un Uchiwa, surtout une fille, il est vrai qu'on voit ce genre d'histoire un peu trop souvent ces derniers temps. Je ne dis rien puisque dans ma dernière fic publiée sur un autre forum je suis à peu près le principe, bien qu'on ne puisse pas vraiment parler de survivant dans mon cas. Juste de descendant mais c'est pas le sujet. J'espère juste qu'y aura pas trop d'histoire d'amour et de problème de succession, souvent c'est le cas dans ce genre d'histoire (souvenir d'un DA pourri crée par les Ricains qui suivaient exactement ce genre de scénario, sauf que l'héroïne bah elle a existé ><)

Bonne continuation et j'attend la suite ;-)
Il y a trois réactions qu'ont les gens face à un être venu d'une autre planète : fuir puis le tuer, l'analyser puis le faire souffrir et, plus rarement, l'accueillir chaleureusement. Les premiers sont des lâches, les seconds des salauds, les derniers des naïfs mais ils ont leur fierté.
Sangjin
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Message par Sangjin »

Chapitre 2 : Désillusion

La famille chez laquelle elle venait d’être accueillie paraissait être parfaite, avec des sourires toujours présents sur les visages et une sorte de sérénité régnait dans chaque pièce de la petite maison. Durant les premiers mois, elle s’immisça dans ce nouvel environnement, faisant connaissance avec les gens importants du village. Mais si les adultes savaient comment dissimuler les sentiments de crainte ou de méfiance derrière un masque d’hypocrisie, les enfants, eux, étaient beaucoup plus « vrais » et cherchaient, au contraire, à bien faire comprendre les choses…

Cette soirée là, alors que l’été s’annonçait comme chaud et sec, tout le village s’était réuni pour fêter la nouvelle saison autour d’un immense feu crépitant sur la place publique. On avait tué deux gros bœufs pour des réjouissances qui se prolongeraient jusqu’au petit matin. Kaédé avait habillé Mikomi dans un Yukata qu’elle avait porté durant son enfance. Un peu vieilli par l’âge, il n’en restait pas moins d’une élégance certaine. Même si cela n’avait été qu’un simple drap, Elle avait rendu la jeune fille folle de joie, impatiente de rejoindre les quelques amis qu’elle s’était fait.

Une fleur arborait le côté de son visage radieux et embrassant affectueusement sa mère, chose qu’elle ne faisait qu’exceptionnellement, elle quitta la maison pour se diriger vers le cœur de la fête. Elle devait y retrouver Shin’Yu, le garçon qui l’avait accueilli pour la première fois, le visage qu’elle entrevit lorsqu’elle s’était réveillée de son long sommeil. Ils avaient passé le plus clair de leur temps ensemble et cette soirée ne dérogeait pas à la règle. Cependant, ce fut sans compter sur les évènements qui s’ensuivirent.

Elle regardait l’immense feu qui se dressait au loin. Elle était à plus de deux cent mètres mais elle pouvait clairement voir le brasier qui s’érigeait jusque dans les cieux. Elle souriait, sentant cette affinité si particulière qu’elle avait avec le feu. S’était une source de réconfort lorsque la solitude l’étreignait un peu trop. Dans ses pensées, elle n’eut le temps ni le réflexe de voir le coup arrivé, porté sur son visage. Son nez éclata contre une planche de bois qui se fissura sous l’impact. Elle s’écroula à terre, sa vision troublée, ses jambes se dérobant sous elle. Des rires se firent entendre tout autour d’elle alors qu’elle peinait à voir les visages qui étaient au-dessus d’elle. Traînée par son vêtement, Mikomi était à la merci de ses ravisseurs.

« Alors, petite bâtarde, inconnue de tous, commença un jeune garçon d’une voix inquiétante, tu crois pouvoir avoir les faveurs de tout le monde ici ? Les adultes sont bien gentils avec toi et on dirait que ta nouvelle famille t’aime bien. Mais nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur ton intégration ici. Shin’Yu et sa bande t’ont accueilli avec une certaine pitié mais nous, nous ne voulons pas de toi ici.

Une semelle vint appuyer contre la tête de la jeune fille, l’enfonçant dans la terre meuble. Des larmes vinrent à ses yeux mais aucun son ne put sortir de sa bouche.

- Mais bon, on veut bien te tolérer si tu es gentille avec nous et si tu deviens notre petite esclave, continua le garçon. Tu vois, nous sommes sept, comme les jours de la semaine. Comme ça, on te répartira, suivant la semaine, auprès de chacun d’entre nous. Tu es d’accord ? De toute façon, tu n’as pas vraiment le choix. Mais d’abord, examinons ce petit corps si frêle … tâtons de quoi il est fait … »

Les rires s’arrêtèrent, la tension se relâchèrent, elle put ôter son visage de la terre … mais elle fut aussitôt soulever du sol, son Yukata se faisant arracher de tous les côtés pour être déchirer en lambeau. Ses sous-vêtements furent découpés par la lame d’un couteau, froide, la faisant tressaillir de peur et de honte. Entourée de morceaux de tissu, agenouillée et recourbée sur elle-même, elle ne bougeait plus, dans cette position fœtale autour de spectateurs qui se délectaient de cette humiliation. Son visage ensanglanté était enfoui dans ses bras, n’osant regarder ce qu’il y avait autour d’elle. Un certain calme s’installa alors, ne laissant que les bruits de la fête.

« Putain, mais regardez-moi cette traînée, rugit alors une jeune fille, moi je ne supporte plus sa tête d’ange et ses airs d’innocentes. Vous savez, je pense qu’il faudrait clairement marquer qu’il ne faut plus l’approcher et que c’est la paria du village non ? Au moins, il n’y aura plus de compliments sur elle ni des remarques élogieuses … juste du mépris et des moqueries. Ca, ça me plaît vraiment. Qu’en dis-tu Iemitsu ?

- Je ne voudrais pas te contredire et je crois que ça pourrait être sacrément bien … »

Mais autour d’eux, de l’inquiétude se forma et de l’hésitation naquit alors que les deux meneurs paraissaient excités. Mikomi entendait les mots mais ne comprenait pas réellement leurs intentions. Elle murmurait des implorations qui n’étaient audibles pour personne

« Bon, les autres, si vous n’avez pas le cran de le faire, dégagez de là et foutez le camp, on veut pas de mauviettes ici. »

Après des concertations, il ne resta que les deux protagonistes qui plaquèrent la jeune fille contre le sol, la rouant de coups pour qu’elle s’allonge, incapable de réagir. Des ecchymoses se formaient déjà alors que les lames glacées des couteaux entamèrent sa chair. Elle tenta de hurler mais une main vint enfoncer sa bouche dans du sable qui lui bloqua la gorge. Ils rigolaient… Ils ne faisaient que cela … rigoler. Etaient-ce des jeunes abandonnés, livrés à eux-mêmes ? Elle n’en avait jamais vu… Qu’est-ce qu’elle avait pu bien faire qu’ils s’acharnent sur elle ? Elle ne comprenait pas, n’arrivant pas à réfléchir tant la douleur envahissait son esprit. Son dos n’était alors qu’un amas de lambeaux de chairs qui pendaient lamentablement autour d’elle, le sang souillant la moindre parcelle du sol qui l’entourait. Ils la retournèrent comme un morceau de viande, regardant ce visage déformé par la douleur, la peur, la haine …

« Adieu joli visage, adieu petit minois innocent, on aura bien profité de toi tu sais ? Mais sache que nous serons les derniers à en jouir … »

La voix de la jeune fille vibrait sous la folie et l’excitation de l’idée qu’elle se faisait de son œuvre. Mais alors qu’elle allait porter le dernier coup, une main se porta à son bras, l’immobilisant. Mikomi, utilisant des ressources qui jusque là lui était inconnues. La haine … remplissait son esprit. La douleur n’existait plus, la peur ne faisait plus partie de son être. Seule la haine nourrissait cette force. Elle qui n’avait jamais fait de mal ou manqué de respect à quiconque dans le village avait été relégué comme vulgaire jouer auprès de jeunes qui n’étaient guère plus âgés qu’elle. Elle ne comprenait pas et dans l’inconscient collectif de son clan, dans toute la partie de sa vie dont elle n’arrivait plus à se souvenir, des choses émergèrent lentement, une en particulier, mêlés aux sentiments forts qui étaient nécessaires à son déclenchement :
SHARINGAN…

Les deux jeunes tortionnaires s’arrêtèrent net dans leurs mouvements, pétrifiés par se qu’ils observaient. Les pupilles de la jeune fille s’étaient dilatées brutalement alors qu’une virgule noire apparut sur chacun de ses deux yeux. Son regard devint rouge foncé, comme illustrant la haine et le désir de vengeance qui envahissait et brouillaient son esprit. Elle capta chaque visage, et discerna chacune de leur forme, les imprimant avec exactitude dans son esprit, lui permettant de toujours les reconnaître, même entre mille.

Se jurant qu’un jour, ils paieraient ce qu’ils lui avaient fait subir, son corps se relâcha, évacuant la tension accumulée. Ses paupières se fermèrent et affaiblie par la douleur et la perte importante de sang, elle perdit connaissance. Une dernière phrase se grava au plus profond de son âme
« Je vous déteste, je vous hais, je vous tuerai … »

Ils se relevèrent en silence, essuyant leurs dagues souillées avec des morceaux de vêtements éparses. Un léger sourire germa sur les lèvres du garçon.

« Tu n’es pas qu’une bâtarde mais une vraie sorcière. Crois-moi, si l’on ne te saigne pas davantage, c’est uniquement pour te laisser vivre et continuer à jouer avec toi. Crois-moi, ce n’est que le commencement … »

Ils quittèrent la sombre ruelle pour rejoindre la fête, loin d’être terminée. Croisant Shin’Yu, ils ne laissèrent rien paraître. Il les connaissait bien même s’ils ne vivaient pas dans le même quartier. L’attaquer lui leur faisait encourir de plus sérieux embêtements que ceux qu’ils pourraient éventuellement avoir après ce moment de délectations sadiques sur une inconnue. Il avait une mine vexée, ne comprenant pas pourquoi sa cavalière n’était toujours pas arrivée et honteux de se retrouver seul, il avait décidé de rentrer.

Passant à côté de la rue où se trouvait le corps ensanglanté de Mikomi, il n’esquissa aucun regard vers celle qu’il avait attendu pendant plus d’une heure. A un mètre d’elle, alors qu’elle gisait dans son propre sang, il la maudissait du plus profond de son cœur…

C’est un hurlement de détresse qui acheva la fête. Une jeune femme, les mains sur son visage et l’estomac révulsé, appelait à l’aide alors qu’elle venait de découvrir le spectacle macabre. Trois chuunins arrivèrent dans la minute et sans un mot, se dispersèrent pour trouver le médecin du village, lui-même ninja, utilisant les jutsus médicaux. L’état de la jeune fille était critique, quasiment vidée de son sang…





Presque une année entière s’était écoulée depuis les tragiques évènements qu’avait vécu la jeune fille. Si ses blessures guérissaient dans de bonnes conditions, il n’en était pas de même pour son esprit, brisé. Le visage de ses tortionnaires, imprégnés par le don qu’elle avait involontairement utilisé, ne cessait de hanter ses nuits.

Même si elle ignorait tout de ce dojutsu qu’elle possédait, elle le considérait comme une malédiction et n’arrivait pas à le maîtriser. Elle se contenta, par dépit, de bander ses yeux pour qu’aucun autre visage ne puisse se loger aussi profondément dans son esprit. Avec l’aide de ses parents adoptifs, elle put apprendre diverses techniques lui permettant de palier cette cécité volontaire. Elle était assidue et toujours désireuse dans l’apprentissage. Jour et nuit, elle s’entraîna non pour ne pas être handicaper mais bien au-delà de cela. Son cœur n’était plus le même, n’était plus celui de cette jeune fille qui avait été découverte le long de la rivière. Elle se formait pour l’unique but de se venger, de faire payer à ceux qui l’avait saignés, l’amère sentence d’une personne brisée.

Malgré cette résolution, elle redoublait d’effort car consciente du chemin double qu’elle avait à parcourir. Elle avait été refusée à l’académie à cause de son refus d’utiliser ses yeux. Cependant, c’était avec son ami Shin’Yu qu’elle rattrapait chaque technique qu’il apprenait là-bas. Certes le processus se faisait long et laborieux mais sa soif de connaissance passait toutes les difficultés en second plan..

« Cling … Clang … Clink »
Les kunais lancés à pleine vitesse s’entrechoquaient alors que les deux adversaires se situaient à une quinzaine de mètres l’un de l’autre.

Continue, dit la jeune fille, d’un ton neutre, un léger sourire en coin.

Trois kunais, de nouveau, s’élancèrent sur elle. Décalant son pied gauche vers l’arrière, elle prit la poignée d’un sabre court qui se découvrit à son petit déplacement. Elle ne voyait pas les projectiles mais seulement les mouvements de son ami, qui lui permettait d’anticiper la trajectoire de chacun. Avec une habileté sans aucune hésitation, elle exécuta un enchaînement rapide qui fit tomber les trois armes au sol, à ses pieds. Une douleur lui traversa cependant le visage. Poussant un petit cri de surprise, elle posa la main gauche sur sa joue, découvrant une éraflure légèrement saignante.

-Et bien et bien, s’écria le jeune garçon, tellement concentrée sur mes mains que tu en as oublié mes pieds. Ce n’est pas comme cela que tu parviendras à me battre.
-Ne crois pas qu’une égratignure fait de toi quelqu’un de meilleur.
-C’est vrai …

Se concentrant, il unit ses mains, les plaquant alors contre le sol
« DOTON, TSUCHI NAMI NO JUTSU »
La terre trembla alors qu’une vague de chakra la souleva pour former un véritable raz de marée s’abattant sur la jeune fille. Elle resta immobile, appréhendant la vague qu’elle voyait alors sous forme de petits éléments bleutés cristallins.

Elle ne bougea qu’au dernier instant. Malaxant son énergie en dessous de ses pieds, elle sauta de pierre en pierre, à une vitesse extrême, comme volant, prête à fondre sur sa proie. Elle se retrouva juste devant le garçon. Sa lame siffla dans l’air mais trouva sur son chemin un mur de pierre qui lui emprisonna également le bras.

Un poing alla droit sur le visage de Mikomi alors qu’elle tentait de s’extirper du piège dans lequel elle se trouvait. Tombant vers l’arrière, elle s’empara de l’avant-bras avec sa main libre. Se contorsionnant, elle tournoya pour coincer le bras de Shin’Yu entre ses jambes, le forçant à se décaler de son mur qui s’effrita au moment où le contact avec son propriétaire se rompit. Tombant à terre, chacun exécuta un dernier mouvement …

Elle avait placé la pointe de son sabre juste au-dessus de la gorge de son ami alors que ce dernier tenait dans ses mains un kunai qui effleurait la poitrine de Mikomi.

-Egalité ?
-Egalité …

Elle retomba à terre alors qu’ils se mirent à doucement rigoler de la situation. Reprenant leur souffle, ils profitaient de la brise pour respirer à plein poumon. Elle pouvait ressentir ce qu’il y avait autour d’elle. De l’herbe légèrement montante, des arbres hauts, feuillus, dont le manteau vert ondulait sous le vent, le soleil iridescent, chauffant son visage sous ses rayons. Ses parents lui avaient apprit à contrôler ses autres sens pour avoir une orientation cohérente. De même, elle pouvait sentir avec précision chaque mouvement de chakra, lui permettant de connaître les mouvements de ses adversaires. Elle n’était encore qu’aux prémices d’une bonne maîtrise mais elle s’améliorait de jour en jour, par l’objectif sombre et noir qu’elle s’était fixé.

-Tu sais Shin’Yu, commença-t-elle, tu es le seul qui soit réellement rester près de moi. J’ai l’impression d’avoir complètement été rejeté des autres …
-Bah tu sais, ce n’est pas forcément vrai. Ils t’aiment bien mais tu as changé. Tu es devenue plus méfiante et plus froide, si ce n’est avec moi. En fait, ils ont plus peur de te brusquer mais au fond, ils t’apprécient et ils viennent quand même assez souvent avec nous pour s’amuser non ?
-C’est vrai … Depuis l’année dernière, tout a changé pour moi et j’ai du mal à voir ce qui est positif autre part …En tout cas grâce à toi, je progresse de jour en jour et malgré mon handicap, je crois pouvoir atteindre le but que je me suis fixée.
-Mais … tu sais qu’eux aussi se sont améliorés et que tu es seule dans l’histoire …
-Je le sais mais tu oublies qu’à leur inverse, je ne m’amuse pas et je ne perds pas mon temps. Je m’entraîne, jour et nuit et je maîtrise les jutsus de ma famille et l’effet de surprise est de mon côté puisqu’ils ne s’attendent pas à ma venue.
-Si tu es si sûre de toi …
-Je le suis ! Dit-elle presque en criant. Et de toute façon, je ne t’ai pas demandé ton avis !!!

Sur ce sursaut de colère, elle se leva et partit en courant avant même qu’il ne put dire un mot. Ses yeux laissaient échapper des larmes de colères et en même temps de profondes souffrances. Sa haine ne s’était pas estomper et toujours grandissante dans son cœur. Pourquoi avaient-ils fait cela ? Pourquoi s’acharner sur celle qu’elle était auparavant ? Elle l’ignorait et tout ce qu’elle désirait à présent, s’était de leur faire ressentir ce qu’elle avait éprouvé à ce moment là : de la solitude.
Sangjin
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Message par Sangjin »

Chapitre 3 : Le fardeau de la vengeance

- Je suis lasse d’attendre, pensait-elle depuis quelques semaines, je suis lasse de n’être ici qu’une figuration …
Accroupie, elle se tenait sur le rebord de sa fenêtre, sentant le vent venir jouer sur son visage et ses épaules dénudées. Son bandeau noir voletait derrière elle tout comme certaines parties légères de ses vêtements. Un mois s’était passé depuis son intercation avec Shin’Yu et depuis, elle l’évitait constamment, s’entraînant seule avec sa haine …

Prodige, tel serait le juste qualificatif de la jeune fille. De manière autodidacte, elle était parvenue à des prouesses en terme de techniques et de puissances et à l’âge de dix ans, elle avait clairement un niveau au-dessus de tous les autres genins du village. Ses sentiments l’avaient peut être aidé mais quelque chose de plus lui permettait de surpasser ses camardes. Le sang qui, inexplicablement, circulait dans ses veines n’était pas celui d’un anodin ninja ni d’un quelconque clan. Mais pour l’heure, ce qui l’intéressait était ce couple qui l’avait détruit, ce couple qui s’en était réjouie, ce couple qui se baladait alors dans les rues sombres de Shussei au clair d’une lune blafarde.

- Je suis lasse de vous observez ainsi, mes proies, chuchota-t-elle, un léger sourire se formant aux commissures de ses lèvres. A présent, il est temps pour vous de payer. Plus d’une année s’est écoulée … j’ai été patiente, toute chose a une fin.

Se laissant tomber, elle rebondit sur le mur pour prendre de la vitesse. Seuls les claquements de son bandeau sous le vent se faisaient entendre. Agile comme une panthère, elle fonçait droit sur sa cible, Ieshige, le garçon. A peine eurent-ils le temps de l’apercevoir qu’elle avait lancé un coup de sabre juste manifesté par le cliquetis du dégainage. Il n’eut que le réflexe de reculer d’un pas et malgré cette esquive inespérée, du sang jaillit de son flanc gauche, souillant son vêtement déchiré. Son visage, crispé par la douleur, fut rempli de haine presque palpable à Mikomi qui se contenta de se redresser.

- Une année nous sépare de cette fille frêle et faible que vous avez massacré dans l’ombre d’une petite rue. Elle ne vous avait rien fait et pourtant, vous vous êtes délectés de sa souffrance et de sa peine. A présent, cette jeune fille est morte et je suis ici pour la venger.
Sautant sur le toit de la maison, elle observait les flux de chakra qui s’accéléraient dans leur corps. Pointant le bout de sa lame en direction de Iemitsu, elle continua à parler calmement.
- Toi, viens donc venger cette blessure au flanc … s’il te reste un semblant de force.

Elle disparut alors, en direction de la forêt. Ils coururent, la pourchassant aussi vite qu’ils le pouvaient. Le garçon l’insultait, bouillonnant de rage à l’idée de s’être fait blesser par une telle personne.
- Je vais t’égorger, sale petite pute et je jetterai tes tripes et ton corps en pâtures aux porcs de mon père !!!


Elle les attendait aux abords d’une large clairière d’herbes hautes. Son sabre était le long de sa jambe droite, trois kunais pendants dans sa main gauche. Son bandeau était attaché à la garde de son arme, ses yeux uniquement clos par ses paupières. Ils ne tardèrent pas. Leur visage haineux laissait transparaître cette volonté ignoble qu’ils avaient eut un an auparavant. La blessure du garçon saignait abondamment mais rien ne le préoccupait plus que l’égorgement de celle qui l’avait balafré. Cette fois-ci, ce fut la jeune fille qui parla, plutôt calmement.
- Ca fait bien longtemps que l’on ne t’avait pas vu, petite garce. Tu nous as presque manquée tu sais ? Mais bon, tu ne vas pas t’en sortir ainsi. La bâtarde du village n’a décidément aucun respect pour les natifs … Et il en va pour nous de la corriger.
- Parle … parle donc … reprit Mikomi. Cela ne peut que me réjouir car dans ce monde, votre mort est le seul réconfort que je peux octroyer à ma vengeance. Parle … parle donc, car ce sont les derniers mots qui sortiront de ta bouche.

Elle ouvrit lentement les yeux, laissant entrevoir ces iris rougeoyant, comme animés par la colère et la rage. Les pupilles extrasensorielles se focalisaient sur ses ennemis, analysant de façon systématique leurs mouvements et leur visage. Ce don qu’elle avait renié, elle décida de l’utiliser pour ce combat car voulant être à part entière. Avec sa mère, elle était parvenue à plus ou moins le maîtriser. S’était difficile, lui demandant beaucoup de concentration mais elle percevait également le potentiel qu’il cachait. Son corps, frémissant par l’adrénaline qui le parcourait, se mit en marche, par sa volonté résolue à combattre.

Les kunais fusèrent alors qu’elle courait dans leur direction, le visage impassible et résolu. A deux contre un, elle avait bien étudié la question. Se focaliser sur un ennemi était primordial pour rapidement contrebalancer le désavantage du nombre. Elle se savait supérieure, elle en avait conscience mais malgré tout, ils n’en restaient pas moins de redoutables adversaires. Les kunais les firent se séparer de part et d’autre de la clairière. Mikomi alla sur Iemitsu, le sabre armé derrière sa tête prête à asséner son coup. Il l’attendait fermement et d’un geste vif sauta en l’air pour l’éviter. Elle sauta dans le même mouvement, juste à sa verticale. Alors qu’elle frappa au niveau de la cheville du garçon, elle fut tirer vers le bas, lui faisant rater sa cible de quelques centimètres.

- Hey Maru, cria Iemitsu, j’ai faillit attendre.

Elle continua son mouvement en attirant Mikomi vers le sol à grande vitesse. Deux doigts levés, elle incanta en plaçant sa victime juste à l’horizontal du sol pour la plaquer littéralement.

- DOTON TSURUHACHI NO JUTSU (Piques de terre)

Plusieurs mottes de terres s’élevèrent du sol pour former des lances acérées prêtes à transpercer Mikomi. Celle-ci garda son sang froid et exécutant un grand cercle avec ses bras écartés, elle composa une technique propre à sa famille adoptive.

- FUTON, SHAKUHO ENKEI NO JUTSU

Tout autour d’elle, des cristaux de chakra se matérialisèrent, spécifiquement au niveau de ses mains et de son sabre. Un vent émana d’elle alors qu’elle tournoyait de plus en plus vite jusqu’à ne plus discerner qu’un tourbillon. Maru ne put que relâcher sa prise pour ne pas être projeter violemment, sa main déjà égratignée par certaines particules crées. Les pics de terre se désagrégèrent sous la puissance du mouvement et s’évanouirent en poussière. Elle retomba alors, se récupérant sur sa main de libre, une jambe pliée et l’autre tendue vers l’extérieur, les yeux plissés, concentrés sur les mouvements de ses adversaires. Elle les repéra facilement, cachés dans les arbres en hauteur. Elle se releva, son sabre toujours à l’horizontale avec son bras tendu. L’autre retomba le long de son corps alors que son corps se détendait pour l’étape suivante. Dix secondes se passa alors. Le vent soufflait légèrement, poussant les nuages qui dessinaient leur ombre sur le paysage. La lune brillait alors comme peu de fois Mikomi l’avait déjà contemplé. Comme presque en plein jour, le combat allait en crescendo. Elle arma son sabre derrière son dos comme pour frapper. Les doigts levés de sa main gauche signifiait la création d’une autre technique alors que quelques effluves de chakra se libérèrent soudainement de son corps, signifiant une consommation importante. Puis plus rien, tout s’arrêta comme le calme avant la tempête. Parlant à voix haute, elle incanta :

- FUTON YAIBA MUGEN NO JUTSU (lame infinie)

Libérant sa lame, celle-ci fut prolongée par un mince filet de lumière qui vint former un cercle d’environ deux cents mètres de rayon. Chaque arbre, chaque rocher, chaque buisson touché furent tous découpés de façon nette et dans un bruit de fureur, une partie de la forêt se désagrégea, s’affaissa pour laisser place à une plus large clairière. Ses ennemis durent se disperser devant sauter maladroitement de branche en branche pour éviter d’être sous les décombres.

Elle soufflait mais souriante, elle savait son attaque portant ses fruits. Elle savait le garçon diminué par sa blessure toujours ouverte et ne perdant aucune seconde, elle fonça, légère comme une plume, prête à en découdre. Ieshige se relevait, titubant, regardant autour de lui les dégâts provoqués par une attaque originale. Il s’aperçut rapidement de l’ombre s’abattant sur lui. Unissant ses mains, il exécuta une série de signes qui lui permit rapidement de reprendre part au combat.

- DOTON, ZASSHUKEN NO JUTSU

Une quinzaine de chiens s’invoquèrent autour de Ieshige, issus du sol lui-même. Ils se ruèrent à une vitesse incroyable sur Mikomi qui n’eut d’autre choix que de s’arrêter pour contrer l’attaque. Trop peu de temps pour incanter, elle se décida à utiliser son arme. C’est dans une fièvre grandissante du combat qu’elle déclencha la seconde évolution de ce don qu’elle reçut lors de sa petite enfance. Une deuxième pupille extrasensorielle vint se greffer sur chacun de ses yeux, lui permettant alors d’acquérir la vision qui lui fut alors d’un grand secours. Sans se soucier de ce qui se passait au travers d’elle, elle ne se concentra que sur ses ennemis. Observant les mouvements de chacun avec une fraction de seconde d’avance, elle eut avec aisance les coups nécessaires pour éliminer chaque invocation qui retournèrent les unes après les autres dans leur lieu d’origine. Elle remarqua alors la différence, cette anticipation qu’elle avait mais n’y songeant pas d’avantage, elle remarqua rapidement l’absence des deux individus. Elle vit alors des mouvements sur le côté et instinctivement se mit en garde. Mais c’est avec une certaine surprise qu’elle ne vit aucun mouvement arrivé sur l’instant. Prise au dépourvu, elle relâcha brièvement sa défense alors que le véritable coup arriva. Le Sharingan avait anticipé et elle n’eut le réflexe de réagir en conséquence.

Le poing de Maru vint percuter le visage de Mikomi qui fut projeter à quelques mètres, le coup amplifié par du chakra bien réparti. Du sang ruissela de sa bouche et roulant à terre, elle s’égratigna en de nombreux endroits avant de choir contre le tronc d’un arbre brisé. Sa lame fut projetée en dehors de son champ de vision. Elle voyait à présent la jeune fille qui souriait, marchant calmement. Elle commençait à avoir des troubles de la vision. Les techniques qu’elle avait utilisé lui avait demandé beaucoup d’énergie sans compter sur le Sharingan qui lui en faisait perdre énormément car non-habituée à l’utiliser. Elle souleva ses mains et forma une série de cinq signes en incantant difficilement :

- FUTON KAZE HA NO JUTSU

Le vent se souleva et forma des rafales qui s’abattirent sur Maru. Celle-ci en évita quelques-unes unes mais fut tout de même touchée, traversée par l’élément de prédilection de Mikomi. Celle-ci n’eut le temps de se réjouir lorsqu’une vive douleur lui traversa l’épaule. Ieshige, par le côté gauche, avait récupéré le sabre de la jeune fille et l’avait littéralement empalé sur le tronc. Elle hurla, tentant vainement de retirer la lame mordante dont elle était elle-même la propriétaire. Elle ne pouvait plus bouger, brisée par la douleur vive et obscurcissant son esprit. Elle n’arrivait plus ni à contrôler son chakra ni ses pensées.

- Finalement, on t’a eu petit Mikomi, dit le jeune homme réjouit par la prise de leur proie. Toi qui disait être le prédateur, visiblement, tu t’es un peu trompé de cible non ? A deux contre un, il fallait te résoudre à accepter l’inévitable. Cette blessure au flanc que tu m’as si gentiment assénée est à présent acquitté, reste le reste.

D’une manière brutale, il frappa le visage de la jeune fille. Une fois, deux fois, trois fois, la tête de Mikomi vint rebondir contre le tronc sous les coups de poings et de pieds du jeune homme, rapidement rejoint par Maru qui intensifia le déluge de haine qu’ils déversèrent ensemble avec grand plaisir. Mikomi était désarmée et sans force, elle était tentée d’abandonner… Elle ne voyait aucun avenir, aucune réjouissance …

- DOTON DANGAN NO JUTSU

Des projectiles de terre se précipitèrent soudainement sur les deux tortionnaires qui n’eurent le choix que de s’éloigner. En garde, ils aperçurent Shin’Yu qui s’avançait prudemment vers Mikomi. Celle-ci, les yeux remplis de larme et de désespoir le regarda comme si ange venait près d’elle. Il retira lentement la lame de son corps avant de la lui remettre dans son bras valide. La plaie saignait mais d’une façon peu abondante. Il lui tendit la main en souriant.

- Cela faisait longtemps Mikomi. Mais cette fois-ci, il n’était pas question pour moi de te laisser dans ta solitude et dans ta souffrance, ne me préoccupant que de ma petite personne. A présent, tu n’es plus seule.

Sifflant, il transmit le signal de ses pairs. Diverses techniques furent incantées sans que Mikomi ne sache réellement d’où elles provenaient. Mais elles eurent l’effet escompté. Sous un déluge de pierre et de boue, Ieshige et Maru furent emprisonnés sans qu’ils n’eurent la moindre chance. Seuls leur visage était encore visible, visage dont l’expression variait entre la surprise et la colère.

- Ils sont à toi, commença Shin’Yu d’une voix grave. Leur destin est entre tes mains et je te laisse libre de ton choix. Je t’attendrai près de la lisière nord de la clairière que tu as toi-même crée. Ne soit pas longue, nous avons du chemin ensuite. Car sache que nos actes ne sont pas anodins et que les personnes que tu as devant toi ont des parents et des relations qui te mettront en péril. Il faudra assumer tes actes … mais je crois que tu le sais déjà.

Il commença alors à repartir lentement. Elle le regarda, stupéfaite par le retournement de situation. Ses yeux se détournèrent de lui pour faire face au couple qui l’avait entre leurs mains quelques minutes avant.

- Shin’Yu ? dit-elle de façon anodine.
- Oui Mikomi ?
- Merci …

Ils ne dirent d’autres mots et il ne s’arrêta pas. Elle contracta sa main contre la garde de son sabre et s’avança jusqu’à être à quelques centimètres de ses victimes. Elle les regardait avec autant de haine qu’ils en avaient pour elle. Elle n’aurait jamais pensé vivre avec autant d’excitation ce moment présent. Jamais elle n’aurait pensé qu’un jour ,elle aurait eu autant de délectation à prendre la vie d’être humain.

- Sale petite pute, hurla Ieshige, si tu n’avais pas tes pseudo-amis avec toi, cela ferait longtemps que tu saignerais sur nos pieds. Si tu nous tues, nos parents te traqueront et te saigneront de la même manière qu’on l’aurait fait. Garce, je suis sûr que tu n’auras pas le courage de … Arghhh…

La lame de Mikomi avait traversé la motte de terre pour pénétrer dans le corps du garçon. Elle le regarda dans les yeux, voyant la vie s’échapper de son regard. Elle sourit, comme reprenant goût à son existence bafouée. Maru cria de stupeur, surprise par la réalité des faits. Mikomi prit son temps pour Ieshige, contemplant l’œuvre de sa vie, réfléchissant sur ce qui s’était passé depuis son arrivée au village. Elle aurait pu être heureuse, menée une existence simple et sans prétention. Mais à la place de tout cela, elle avait hérité d’une vie de labeur et de doute, tourmentée et torturée par des gens, des visions, par ce don si étrange qu’elle avait eu et qui l’avait presque tué.

Elle se leva et s’accroupit devant le visage de Maru.
- Pour toi, dit-elle d’un air inquiétant, cela va être beaucoup plus long et bien moins soulageant.

Elle examina chaque partie de ce visage et méthodiquement, découpa l’ensemble. D’abord les oreilles, puis les yeux, la mâchoire, la langue, le scalp. Elle se délecta avec plaisir de la souffrance qui semblait émaner de ce qui avait été un visage. Maru se vidait de son sang, sa gorge émanant un semble de bruit étouffé par divers liquides corporels toujours plus abondants. Finalement, tout s’arrêta et Mikomi se releva. N’essuyant même pas sa lame, elle commença à marcher dans la direction de Shin’Yu. Elle venait de clore son destin. Elle se savait condamner et pourtant, elle ressentait une sérénité que peu de personne pouvait aspirer à ressentir. Son corps la faisait souffrir mais elle n’en ressentait pas la moindre égratignure. Elle rejoignit son compagnon qui, de là où il était, avait une idée précise de ce qu’elle avait pu faire. Ils ne prirent le chemin qui menait au village mais menés par le garçon, ils se dirigèrent vers les montagnes. Elle avait remit son bandeau noir sur ses yeux et comme redevenue cette jeune fille fragile qu’elle fut il y a de cela un peu plus d’un an, elle se laissa guider vers une nouvelle étape de sa tragique existence.
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