Les souvenirs enfermés (One Shot)

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

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naru12
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Les souvenirs enfermés (One Shot)

Message par naru12 »

Cette histoire est un (petit :lol: ) One Shot dont j'ai eu l'idée il y a quelques mois suite à un rêve où Naruto, Sasuke et Sakura enfants s'amusaient à nourir des bébés lapins. J'ai ainsi imaginé ce qu'aurait pu être l'enfance des trois s'ils étaient devenu amis durant leur enfance. Je vous en fait cadeau aujourd'hui après six jours de travail pour l'écrire et six autres pour la recopier au propre. J'espère qu'elle vous plaira.
En ce qui concerne mes autres travaux, ma première fic a été abandonnée mais j'ai réecris le scénario et l'ai posté sur le forum du site Won FMA où elle récolte un joli succès et dont je suis très fière. Voici l'adresse pour les curieux : http://ipb.won-fma.com/index.php?showtopic=4896. La seconde est en cours d'écriture. Le chapitre 3 ne devrait pas tarder. Bonne lecture ! ;-)


Naruto poussa un cri en direction du pont. Ebranlé par les chutes d’eau de la cascade, le pont ne put transmettre le message. Et encore moins permettre que l’auditeur comprenne qu’on cherchait à lui parler. Il était resté sourd et muet. Sasuke fit un nouveau pas en direction de la sortie du pont, Naruto cria une nouvelle fois. Etait-ce un miracle ? Pour la première fois depuis qu’ils s’étaient retrouvés à cet endroit, sur ce pont secoué par les trombes d’eau, Sasuke entendit les appels de son compagnon. En comprenait-il cependant le sens ? Savait-il pourquoi celui qui s’était toujours prétendu comme son ami tenait tant à l’appeler ? Peut-être avait-il déjà tout oublié depuis longtemps. A vrai dire, Sasuke n’avait jamais vraiment cherché à comprendre ce que ressentait Naruto. Même après l’Horreur.


Longtemps après, Naruto n’avait jamais su comment lui avouer ce qu’il avait ressenti à ce moment-là. La compassion ? La tristesse ? La jalousie ? Le soulagement plutôt. Soulagé que quelqu’un soit comme lui, que cette situation si atroce qu’était la solitude ne soit plus la peine d’un seul être dans cette classe de troisième. Sasuke maintenant souffrait autant que lui. Certes, pas de la même manière mais pour les mêmes raisons. Ils étaient seuls au monde désormais et plus personne ne voulait d’eux. Pourtant, dès leur plus jeune âge, on leur avait attribué une vie différente. Le bonheur de la découverte de l’amour et de la famille pour Sasuke, le malheur de la découverte de la solitude et du rejet pour Naruto. Ils avaient un caractère différent, des rêves différents et un avenir tout tracé. Enfin, selon les adultes. Ceux-ci s’étaient tout de suite fixés : ils promettaient au second héritier du clan Uchiwa un avenir heureux, dans le luxe et la joie ainsi qu’une carrière brillante. L’autre, le petit orphelin Uzumaki, l’enfant le plus détesté du village, se trouvait promis à un destin de raté, de cancre et de mal-aimé. Avec peut-être le grade de genin… au mieux. Et cela dès la garderie.

La fille du vieil Homura, l’un des conseillers du village, avait organisé chaque mercredi après-midi un rendez-vous entre les mamans du village qui débarquaient alors avec leurs tout petits et une partie du goûter, souvent des gâteaux ou de biscuits de riz. La réunion débutait toujours par une discussion concernant les derniers progrès des plus petits et des idées sur l’éducation des plus âgés. Parmi toutes les questions posées, celle-ci ressortait à chaque fois : Fallait-il déjà préparer les tout petits à la dure vie du ninja, sachant que tôt ou tard, ils y feront face, ou leur éviter toute violence inutile tant que ça ne les regardait pas ? Une réponse faisant plutôt office de conclusion fut apporté par Mme Yamanaka, la fleuriste. Sa fille sur les genoux, petite blonde aux cheveux courts et aux grands yeux bleus, elle avait rétorqué :
- En tant que confidente de chacun de mes clients, j’estime, vu les avis que j’ai entendu lors de nos discussions, qu’il faut d’abord analyser les aptitudes de chaque futur ninja. Il est clair qu’il vaut mieux compter sur des enfants dont la renommée du clan et les capacités sont certaines… (Elle dit ceci tout en souriant à Mme Mikoto Uchiwa, qui tenait son fils cadet sur les genoux) plutôt que sur des êtres qui au mieux atteindront le niveau d’un macaque. Comme celui-ci.

Ça y’est, elle avait gagné. Les mamans observaient le petit blond qui se trémoussait sur les genoux de sa nourrice. La seule dame de l’orphelinat qui avait accepté de le nourrir durant les deux premières années, la plupart avaient refusé net. Celles qui avaient plus ou moins accepté durant les premiers mois subirent d’étranges destins. Au cours de l’hiver qui suivit la naissance de Naruto Uzumaki, la première nourrice se défenestra depuis le quatrième étage. .Une autre mourut en tombant sur du verre brisé après avoir lâché le biberon du petit orphelin. Une troisième se brûla gravement la main devant tous les pensionnaires de l’orphelinat en servant la soupe de midi. Une quatrième préféra se pendre plutôt que donner le bain à l’enfant désormais maudit. Ce n’était pas pour le monstre qui dormait en lui que l’on commença à le détester à l’orphelinat. Mais à cause des accidents et des morts qu’il semblait provoquer inconsciemment.

Cette nourrice avait donc accepté plus par ordre que par véritable envie. Une nourrice, car au son de sa voix, Naruto n’avait pas douté qu’il s’agissait bien d’une femme. Mais plus il y songeait, moins il arrivait à se souvenir de son visage. Sa nourrice n’avait pas rappliquant, affrontant les regards des autres mamans sans aucune honte. Mikoto Uchiwa n’avait pas suivi les autres, elle s’était contenté de chuchoter à l’oreille de son fils puis s’était dirigé vers la salle du goûter. La nourrice de Naruto et Mme Nara, une autre maman qui craignait que l’on se mette également à critiquer son fils, firent de même. Plus tard, alors que l’on avait déposé les petiots dans la salle de jeux, Mikoto se dit pour la première fois que la fleuriste n’avait peut-être pas si raison que ça. Il était vrai que son aîné, le petit Itachi qui venait d’avoir sept ans, était un génie et qu’il s’apprêtait à recevoir son diplôme à la prochaine session d’examen à l’Académie. Mais pouvait-on ainsi fixer l’avenir de son cadet et du petit Naruto ? Il était possible que, contrairement aux prédictions des membres du clan et de Mme Yamanaka, son fils Sasuke, qui avait tout juste deux ans, deviendrait un cancre ou un criminel alors que le petit Naruto, vingt et un ou vingt-deux mois à peine, serait le meilleur ninja de sa génération et qu’il deviendrait le plus respecté de tous. Il suffisait que son petit Sasuke qui en ce moment gémissait accroché aux jupes de sa mère parce que les autres ne voulaient pas qu’il joue avec eux soit victime d’un violent traumatisme, meurtre ou guerre, alors il finirait déserteur puis criminel recherché. Catalogué criminel de rang S dans le Bingo Book. Peut-être le même sort attendait son aîné… Mikoto secoua la tête pour ne plus y penser.


Au cours de la troisième année de Naruto et de Sasuke, la situation et les commérages n’avaient guère évolués. Sauf l’endroit des rendez-vous. En plein air maintenant, ces réunions se déroulaient sur la place de jeux du village. Le jour où Naruto osa quitter la balançoire pour rejoindre Sasuke dans le bac à sable, les mamans piaillèrent d’indignation. Surtout Mme Haruno. Occupée alors à surveiller sa fille Sakura, elle poussa un cri en voyant Naruto envoyer un peu de sable sur les vêtements de Sasuke puis en recevoir également en guise de réponse et admonesta Mikoto sur un ton hystérique. Un héritier Uchiwa n’avait pas à jouer avec ce sale orphelin dont les parents étaient inconnus. Et puis, elle devait connaître la malédiction qui pesait sur cet enfant. Surtout que le monstre pouvait bien un jour ou l’autre sortir de son corps. En tout cas quand la petite Sakura deviendrait genin, elle ferait tout pour que sa fille ne fasse surtout pas équipe avec cet enfant maudit !
- Ce sale gosse pourrait tuer votre fils ! s’étrangla Mme Haruno. Si un jour votre enfant venait à devenir un criminel de rang S, ce sera la faute de l’orphelin Uzumaki ! Car il aura corrompu votre petit Sasuke !!
Cette fois-ci, Mikoto tint bon et répliqua combien son fils était un amour et que, même corrompu par n’importe quel sort, il ne deviendrait pas un criminel. Il était bien trop pur pour ça. Elle laissa donc son fils continuer son jeu avec Naruto et ce soir-là, ce ne fut pas un enfant mais deux qu’elle raccompagna. Elle déposa le petit Naruto à l’orphelinat et rentra chez elle, son fils dans les bras. Par la suite, au lieu de suivre les avertissements de son mari, de la plupart des membres du clan Uchiwa et des autres parents, elle laissa son fils jouer avec Naruto. Comme chaque enfant de leur âge.


Pourtant, on ne put dire que cette première amitié fût bénéfique pour l’un et l’autre. À mesure que les deux grandissaient, chacun prit une direction différente et leurs entrevues duraient de moins en moins longtemps. Sasuke préférait rejoindre son frère et le voir s’entraîner dans la forêt à quelques lieux de Konoha laissant Naruto seul à la place de jeux. La relation cessa définitivement lors de l’entrée à l’Académie des deux enfants. Sasuke reçut les meilleures notes et Naruto les pires. Sasuke pouvait déjà atteindre les cibles lorsqu’il s’entraînait à lancer des shuriken. Ceux de Naruto finissaient toujours contre le mur ou sur le sol. Sasuke ricana même lors d’une engueulade entre le prof et Naruto. L’enseignant tournait autour de Naruto, debout face au tableau, en l’admonestant et en balançant divers arguments qui prouvaient selon lui l’incapacité de réussite de Naruto. Le travail de ninja était très dur et bien sûr Naruto n’était qu’un salaud de fainéant incapable de réaliser le moindre Jutsu. De plus, la précision et la concentration étaient de mise dans ce métier, hors Naruto n’avait ni l’un ni l’autre. De toute façon cet enfant était né pour tout rater dans sa vie. La preuve, dès sa naissance il n’avait plus de parents. Et personne n’avait voulu de lui. Personne n’a voulu de toi ! criait-on dans la cour de récré. Alors que Naruto retournait à sa place, le maître s’esclaffa et répliqua d’une voix méprisante :
- Toi ça ne sert à rien de faire des efforts. Un raté est un raté, il ne réussira pas. Même si tu t’entraînes jusqu’à la mort…
Les enfants étaient encore à l’âge où chaque adulte avait raison. Du coup, personne ne l’approchait. Puisque le prof avait raison…

Les choses se mirent à changer au cours de la deuxième année. L’année de leurs sept ans, la petite Sakura Haruno, qui avait leur âge, invita toutes les classes de premières, filles et garçons, pour passer un après-midi chez elle. Sa famille venait d’accueillir quatre lapereaux gris comme le brouillard épais des journées pluvieuses et elle tenait à les présenter à ses camarades. La présentation des petits lapins ne fut pas un tournant dans leur relation. C’est ce qui suivit qui le fut. Après le départ des autres élèves, Sakura se tourna vers Naruto et Sasuke alors qu’ils s’apprêtaient à partir et leur dit en souriant :
- Je vous invite à rester tous les deux un moment parce que vous avez été très gentils avec les lapins.
Les autres aussi… Pourquoi avaient-ils été préférés aux autres ? Naruto ne le sut jamais. Mais il se rappela avoir passé une merveilleuse fin d’après-midi, la meilleure depuis son entrée à l’école. Il oublia tout. Sa situation d’orphelin. Le mépris qu’avaient pour lui ses profs. Le rejet de ses camarades. Sa rivalité avec Sasuke. Sa tristesse d’être aussi malmené par les villageois. Il n’y eut que des rires. Des sourires. Des cris de joie. Un après-midi normal entre enfants normaux. Ainsi débuta une nouvelle amitié entre Naruto et Sasuke auquel s’ajouta une petite camarade. Elle acceptait chacune de leurs visites. À condition qu’ils viennent lorsque sa mère se trouvait absente. Il ne fallait pas oublier que c’était cette même mère qui avait rétorqué trois ans auparavant que le petit Uzumaki ne fréquenterait jamais sa fille… Cela ne semblait cependant en rien gêner la fillette qui se faisait un plaisir lorsqu’ils jouaient à la princesse enfermée dans le château de donner le rôle du méchant daimyô à Naruto pendant qu’elle s’affublait évidemment du rôle de la princesse et laissait toujours le rôle du beau samouraï venu la délivrer à Sasuke. Les lapereaux dans la cage servaient souvent d’animaux de compagnie à la princesse en pleurs, attendant le samouraï charmant.


Naruto savait que Sakura était amoureuse de Sasuke. Il le sut le jour où elle se présenta devant la classe à l’heure des cours réservés au garçon un bouquet de fleurs à la main. Elle revenait de la séance d’ikebana et comptait offrir le fruit de ses efforts au garçon qu’elle appréciait le plus. Naruto en fut un peu jaloux au début mais ricana lorsque Sasuke repoussa Sakura alors qu’elle allait l’embrasser.
- Tes amourettes de petite fille, c’est pas mon truc. Laisse-moi tranquille ! s’était-il exclamé agacé.
- Oh Sasuke…
Du grand art, les relations avec les filles décidément. Il savait trouver les mots justes. Sasuke avait été certes très brutal avec Sakura mais au moins, pensa Naruto, elle ne le dérangerait plus. Que nenni ! Après la réplique cinglante qu’il lui avait lancée en pleine figure, Sakura tomba dans une sorte d’obsession de Sasuke. Elle semblait le voir partout et chaque jour, au lieu de suivre les cours, elle croquait des portraits de celui auquel elle s’était juré de greffer l’amour qu’elle portait en son cœur. Sasuke changea aussi après la tentative ratée de séduction de Sakura : il devint plus méfiant dès qu’elle lui adressa la parole, plus dur dans ses paroles. Il devint prétentieux, arrogant et sournois. Les mauvaises langues sifflèrent que c’était de famille et que c’était donc complètement à prévoir mais Naruto refusa d’y adhérer. Sasuke était un ami qui était encore un peu rude avec les filles mais à presque huit ans, c’était normal.

Une fin d’après-midi, presque un an après leur début d’amitié, Sakura réunit les deux garçons dans une sorte de cabane en bois. Cette réunion avait pour but de leur apprendre à mieux se connaître et ainsi à se partager leurs secrets, leurs peurs et leurs doutes. Sakura ne manqua pas de poser à Naruto la question ultime :
- C’est vrai que t’es orphelin, Naruto ?
- C’est vrai, avoua Naruto. Je sais pas qui sont mes parents…
- Ça fait quel effet d’être orphelin ? chuchota Sasuke.
- Ça fait très mal ici… répondit Naruto en indiquant la région du cœur.
Sasuke, qui ne doutait pas encore des terribles évènements qu’il allait connaître dans quelques jours, se mit alors à parler de son frère.
- Il est très distant ces derniers temps. Il me fait presque peur… avoua-t-il en baissant la tête.

Le frère de Sasuke… Naruto se souvint alors de lui. Il savait qu’Itachi Uchiwa avait cinq ans de plus que Sasuke et qu’il travaillait dans l’Anbu, les services secrets de Konoha. Naruto l’avait aperçu quelques fois lorsque lui et Sasuke étaient encore tout petits. Et une fois, il y a quelques mois. Il semblait vraiment classe avec son habit d’Anbu et son sabre derrière le dos.
Moi aussi j’aurai aimé un grand frère aussi fort… se dit-il.
Toutes les filles de douze et treize ans étaient folles de lui. Mais il valait mieux renoncer à ces rêves de midinette, des filles de ninjas roturiers n’avaient rien à faire avec l’héritier de l’une des plus nobles familles de Konoha. Sinon, ses souvenirs sur le frère de Sasuke se résumaient à un être distant, quelque peu arrogant mais très apprécié dans le village. Même par Sandaime. Naruto savait bien qu’Itachi était surtout apprécié pour son talent, mis à part sa beauté qui rendait aussi folles les filles ; Itachi n’était pas du genre à mettre son talent au service des autres, il semblait plus le faire par obligation.
- Futur déserteur, marmonnaient les mauvaises langues lorsqu’on prononçait le nom d’Itachi Uchiwa. Faudra pas aussi s’étonner un jour s’il devenait le responsable de la disparition de sa famille.
Dernière rumeur en date, cette phrase circulait de bouche en bouche depuis plusieurs semaines et était également arrivé aux oreilles de Sasuke.
- Je ne crois pas qu’il fera ça. Je connais mon frère. Il est peut-être bizarre ces derniers jours mais il ne ferait jamais une chose pareille, affirma-t-il en souriant.

Quelques jours à peine après cette discussion, Naruto rencontra ce fameux frère en se rendant un matin à l’école. Itachi Uchiwa se trouvait avec des camarades Anbu et discutait de choses qui semblaient plutôt importantes. Naruto s’arrêta et commença à observer l’héritier de l’un des clans les plus renommés du village. Itachi ressemblait beaucoup à Sasuke. Il avait les mêmes yeux et à peu près la même coupe de cheveux, si ce n’est que lui les avait pas un peu remonté à l’arrière de la tête mais attachés en queue de cheval. Oui, il avait vraiment la classe dans son uniforme d’Anbu. Et surtout, il avait un sabre ! Naruto observa comment Itachi le sortit brusquement et le dressa contre l’un de ses camarades apparemment opposé à l’idée qu’il venait de proposer aux Anbu qui l’accompagnaient.
- N’oublie pas ceci, Jirô… Je suis très peu patient alors ne me refais plus ça, menaça-t-il en remettant son tachi dans le fourreau accroché derrière le dos.
L’Anbu qu’il avait sermonné balbutiait. On se pliait aux ordres dès que le chef des services spéciaux levait la voix, c’était la règle. Et Itachi n’était pas du genre à se laisser désobéir ainsi uniquement parce qu’il n’avait que treize ans. Il était après tout le chef des Anbu et ses hommes lui devaient le respect.
- Taichô… Pourquoi… ? balbutia le pauvre homme.
- Tu protestes encore ? Sache que ce n’est pas parce que je n’ai que treize ans que je suis incapable de tuer… Tu auras bientôt l’occasion de le découvrir.
Après leur départ, Naruto resta un moment sur place à se souvenir du moment où Itachi avait sorti son sabre pour ordonner à ce Jirô de s’excuser.
- Oui, j’aurai vraiment voulu avoir un frère comme ça… murmura-t-il.
Mais il savait que son souhait était impossible à réaliser. Ce jour-là, il fut tellement plongé dans ses pensées qu’il arriva en retard à l’école. Et comme c’était la troisième fois ce mois-ci, il fut prié de rester tout seul dans le couloir à tenir des sceaux remplis d’eau avec ses petites mains. Les gens classes n’apportaient pas toujours la chance, Naruto l’apprit ce jour-là.

Le lendemain, Sasuke débarqua dans la classe un grand sourire aux lèvres. Son frère aîné était à nouveau redevenu normal ! Il avait recommencé à être gentil et attentionné avec Sasuke ! L’enfant avait retrouvé le frère qu’il connaissait depuis tout petit.
- Je suis contente pour toi ! s’exclama Sakura avant de se faire sermonner par la prof des kunoichi qui lui pria de retourner au plus vite dans la classe, les cours avaient commencé.
Peu importe, ils n’avaient plus de raison de s’inquiéter pour leur ami. Lors du repas de midi, Naruto fut le seul inquiet.
- J’ai comme un mauvais pressentiment… murmura-t-il. A ta place, je demanderai au prof de rentrer plus tôt aujourd’hui, Sasuke ! Ou au moins de prévenir la police d’un éventuel danger !!
- La police, de toute façon, c’est nous ! marmonna Sasuke en mâchant ses onigiri fourrés au saumon.
Naruto eut soudain l’envie de se lever devant toute la cantine et de demander aux profs qui étaient installé à une table non loin de celles destinées aux élèves :
- Euh, excusez-moi… Est-ce qu’y a quelqu’un qui trouve que Itachi Uchiwa, le nouveau chef des Anbu, est digne de confiance ? Est-ce qu’il ne faudrait pas plutôt avertir la police de Konoha d’être plus prudente et de le surveiller ?
Il voyait la scène comme s’il était soudain devenu devin : l’un des prof qui lui somme de se terre et de ne pas faire peur à ses camarades. On ne parlait pas ainsi du chef des Anbu et encore moins du fils du chef du clan Uchiwa. D’ailleurs, qu’est-ce qu’aurait alors pensé Sasuke de lui ? Il ne pouvait pas risquer de perdre un ami, il en avait déjà tellement peu…
Alors Naruto reste sagement assis et mange le contenu de son bentô sans rien dire. Ce qu’il n’aurait certainement pas du faire étant donné la nervosité extrême d’Itachi qu’il avait surpris il y a quelques jours.

Après s’être fait réprimandé pour avoir renversé de l’encre sur les cheveux du petit Chôji, s’être transformé en un Sandaime grimaçant et sénile plutôt qu’en un Hokage sage et souriant et avoir réalisé des caricatures du professeur Iruka et de la prof Suzume, celle qui s’occupait des kunoichi, en train de baiser dans des poses loufoques qui n’avaient rien à envier aux illustrations du Kama-Sutra, Naruto s’entraîna après les cours au lancer de shuriken. Comme d’habitude, la plupart s’écrasaient à côté de la cible. Et comme d’habitude, Naruto remarqua à quel point Sasuke était bien meilleur que lui puisqu’il n’avait pas manqué sa cible une seule fois. Naruto sentait qu’un jour il tomberait réellement dans la déprime. Mais il n’avait pas le temps pour se lamenter. L’heure était arrivée de rentrer chacun chez soi et il s’empressa de saluer Sasuke. La dernière fois que Naruto le vit, ce dernier pénétrait dans le quartier où résidait son clan.

Naruto trouva cette nuit épouvantable. Plusieurs fois, alors qu’il cherchait le sommeil, des lumières visibles à travers les fenêtres de la salle où dormaient les enfants de l’orphelinat le réveillèrent. Il y eut aussi des cris. Des bruits de pas. Et d’autres moins compréhensibles. Plusieurs fois les dames de service durent venir dans la salle et calmer ceux qui s’agitaient. Inutile de demander ce qui se passait, elles ne répondaient à aucune question et refermaient immédiatement la grande porte. Ce fut Naruto qui osa transgresser les règles de l’établissement : retirant doucement la couverture dans lequel il était emmitouflé, il se leva et se dirigea vers la porte pour écouter les conversations entre les dames de l’orphelinat et la directrice.
- C’est vrai ? Ils en sont sûrs ? murmura l’une.
- L’horreur a été découverte il y a seulement trois heures. Rien n’est pas sûr mais il y a beaucoup de morts. Ils ont commencé l’identification, répondit la directrice.
- Nous aurons pas mal de nouveaux orphelins alors… chuchota une autre.
- Non. Un seul…
Orphelins ? Beaucoup de morts ? Un seul ? De quoi parlaient-elles ? Que voulaient-elles donc dire ? Il n’osa pas ouvrir la porte et préféra attendre le lendemain. Il était sûr qu’au petit-déjeuner, nombreux seront les enfants qui demanderaient des explications. Qu’avait-il bien pu se passer ? Peut-être devait-il également en parler à Sasuke. Ce dernier aurait certainement aussi entendu quelque chose.

Vers une heure du matin, l’Hokage encore habillé reçut la visite de plusieurs Jônin dans son bureau. Ces derniers revenaient du quartier des Uchiwa où apparemment avaient eu lieu les évènements. Les ninjas étaient neutres, leur visage n’exprimait rien lorsque l’Hokage leur demanda des nouvelles.
- Tous morts, répondit le chef du groupe. Sauf…
Il déposa alors sur la table du bureau le paquet qu’il portait dans les bras lors de son entrée. L’emballage du paquet consistait en une couverture plutôt longue dans lequel on avait enroulé le contenu. La couverture, un peu petite, laissait dépasser des petits pieds. Ceux d’un enfant. Le vieil homme s’approcha du paquet après avoir observé la mine sombre du Jônin et commença à déplier la couverture. Lorsqu’il défit le haut, une petite tête apparut. Le contenu n’était autre que Sasuke endormi. Les larmes coulaient sur ses joues rondes et il sanglotait tout doucement. Comme un ange, un petit ange qui pleurait les malheurs du monde.
- C’est le seul survivant, répondit l’un des Jônin. Il y a son frère qui manque, nous ne l’avons pas encore trouvé. Soit son cadavre a été dissimulé, soit… c’est lui le responsable.
- Un seul… Et c’est un enfant… murmura Sandaime attristé par l’ironie de la situation.
Il caressa les cheveux noirs du petit ange, le sorti de la couverture et le prit dans ses bras.
- Il vaut mieux qu’il dorme encore, chuchota-t-il en le berçant.
Et tout en le tenant contre sa poitrine et en continuant à le bercer, il entonna la berceuse qu’il chantait pour endormir ses enfants lorsqu’ils étaient tout petits et que lui-même avait entendu bébé.

Dors donc mon petit
Puisque c’est l’heure pour les étoiles de venir
Et la lune de commencer à luire.
Dors donc mon petit
Jusqu’à la fin de la nuit…

Les Jônin en avaient presque les larmes aux yeux mais ils se souvinrent des règles : En toute circonstance, un ninja ne peut se permettre de pleurer. Celui-ci pouvait pleurer, ce n’était qu’un enfant. Alors que Sandaime entonna le second couplet de la berceuse, le petit ange ouvrit les yeux. N’importe qui, prenant Sasuke pour un petit ange, les aurait crus bleus, ce qu’ils n’étaient pas. Ils étaient noirs. Comme la nuit. Malgré ses yeux embués, Sasuke distingua le visage souriant du vieil homme. Un instant, il semblait se trouver en plein rêve. Mais l’image d’un homme et d’une femme, tous deux baignant dans une mare de sang, le fit revenir à la réalité. L’enfant commença à gémir, les ruisseaux de larmes sur ses joues reprirent et sa main se cramponna aux habits de l’Hokage.

Les oiseaux qui avaient tant chantés
Si mignons dans les rayons du soleil
Se sont maintenant tus pour retourner
Dans leur nid et trouver le sommeil.
Dors comme eux mon petit
Dors jusqu’à la fin de la nuit…

Le second couplet fit son effet contrairement au premier. L’enfant ferma les yeux et rejoignit dans son sommeil les volatiles de la berceuse. Sandaime le déposa sur le canapé dans la pièce où trônaient les portraits des quatre Hokage. Trois morts et un vivant, voilà ce qui servit de protecteurs cette nuit au second héritier Uchiwa. Plus tard, lorsqu’on le conduisit à l’hôpital pour soigner la blessure infligée à l’épaule, Sandaime resta un moment auprès de lui et lui tint la main pour qu’il ne soit pas seul. Au moins pour ce soir. Sandaime retira la pipe de sa bouche et secoua la tête.
- Comparé à ce qui t’attend, tu es encore bien avantagé cette nuit… soupira-t-il. Je ne peux malheureusement rien faire pour soulager ta souffrance. En fait, tu découvres la dure vie du ninja. Mais bien trop jeune…
Il tira un mouchoir de sa poche et essuya les larmes et la morve qui coulaient sur le visage de l’enfant.


Lorsque le lendemain Naruto pénétra dans la classe, il ne vit pas Sasuke. Sakura lui fit également la remarque et émirent toutes les explications de cette absence. Mais aucun des deux ne pouvait deviner la terrible nouvelle qui s’était déroulé cette nuit. Shikamaru, l’élève le plus paresseux de la classe, marmonna qu’il n’y avait rien à s’y faire, que ce veinard de Sasuke avait certainement attrapé la grippe et que Shikamaru lui-même regrettait de ne pas l’avoir à chaque fois qu’il essaye de manquer l’école. Les autres n’en savaient pas plus. En entrant, leur professeur, rongé par une inquiétude surdéveloppée qui l’empêchait de s’exprimer correctement, bafouilla une explication :
- Votre camarade… Sasuke… ne viendra pas aujourd’hui. Un empêchement…
Drôle d’explication, d’habitude le professeur était bien plus clair dans ses propos. D’ailleurs, Naruto ne fut pas plus rassuré. Au bout d’une demi-heure, il perdit patience. Il se rua dehors sans laisser le temps au professeur de prononcer un mot. Naruto courut droit devant lui sans se retourner. Direction le quartier des Uchiwa. Retrouver Sasuke, découvrir pourquoi justement aujourd’hui, alors qu’il allait si bien hier, il était absent. Il devait y avoir une explication à ceci, il voulait comprendre.
- L’image d’Itachi saisissant son camarade par les vêtements puis lui plaquant la lame de son tachi contre la gorge jaillit dans son esprit. Les paroles qu’avaient prononcé le frère de Sasuke l’avaient marqué et elles resteront à jamais gravées dans sa mémoire : Sache que ce n’est pas parce que je n’ai que treize ans que je suis incapable de tuer… Tu auras bientôt l’occasion de le découvrir.
Naruto s’arrêta brusquement devant l’entrée, barrée par une banderole où était inscrite l’interdiction d’y pénétrer. Les paroles d’Itachi. L’absence de Sasuke. Et cette banderole…
- Oh non… Sasuke ! s’exclama Naruto en entrant dans le quartier plus affolé que jamais.

Personne ne vint à sa rencontre. Personne n’était dans les rues. Car il n’y avait plus personne. Le sol semblait avoir été nettoyé par la pluie qui venait de tomber mais le sang sur les murs témoignait d’évènements très graves au sein de ce quartier. Toutes les maisons étaient vides, les magasins également. Seul restait la maison de Sasuke, la plus grande et la plus luxueuse de toutes. C’est là que Naruto le trouva, agenouillé devant un dessin fait à la craie souillé d’une mare de sang séché. Les contours des corps des parents de Sasuke. L’enfant Uchiwa ne vit pas son ami sur le moment, il gémissait les yeux fixés sur le dessin. Lorsqu’il leva la tête, sa figure était couverte de salive, de morve et de larmes. Lui aussi avait dû longtemps marché sous la pluie car ses cheveux et ses habits étaient mouillés. A ce moment-là, Naruto comprit. Qui a fait le coup ? Il n’y avait aucun indice permettant à Naruto de découvrir l’identité de l’assassin. Les corps avaient déjà été tous enlevés et le dessin sur le sol semblait prouver que les parents de Sasuke et Itachi figuraient parmi les victimes. Itachi lui aussi ? Le dessin représentait deux corps, non trois. Il est possible que ce dernier soit mort à l’extérieur de la maison ou dans une autre pièce. Il n’avait pas le temps de vérifier. Il avait plus important à faire.
- Viens vers moi, je te consolerai… chuchota-t-il à Sasuke.
Le petit Uchiwa s’effondra dans les bras que lui tendait l’orphelin Uzumaki. L’enfant, devenu l’orphelin Sasuke Uchiwa, poursuivit ses pleurs serré contre les épaules de son ami. Lorsqu’après un quart d’heures, ils entendirent des bruits de pas, Naruto comprit qu’on voulait briser ce moment si important pour lui dans l’amitié qu’il portait envers Sasuke. Deux hommes poussèrent la porte et entrèrent dans la pièce. Sans un mo, le premier saisit Sasuke et le porta dans ses bras vers la sortie, l’autre s’empara de Naruto et le bloqua de façon à ce qu’il puisse nullement fuir.
- Bon, c’est fini les pleurnichardes maintenant ! dit le premier d’un ton bref et rude en frottant avec ses doigts les ruisseaux de larmes sur les joues de Sasuke.
Pas de consolation. Pas de mot de tendresse. De la rudesse, seulement de la rudesse. Naruto en fut vert de rage, il voulut protester. Sasuke avait le droit de pleurer ! Il avait ses raisons ! Si le vieil homme était là… Mais c’était inutile de parler de Sandaime, Naruto avait compris que les deux hommes avaient reçu les ordres de les ramener tous les deux directement de la bouche de Sandaime.

Il pleuvait. Sakura observait les gouttes qui s’écrasaient contre le rebord de la fenêtre. Elle ne suivait pas les cours, elle n’en avait aucune envie. Comment suivre les cours sans savoir où Naruto et Sasuke étaient allé ? Sasuke avait-il vraiment la grippe ? Lorsqu’enfin Naruto arriva en classe, elle attendit la récréation pour lui parler.
- Où est Sasuke ?
- À l’hôpital, juste quelques jours. Rien de grave.
Il ne put continuer. Devait-il dire que Sasuke était désormais orphelin suite à la mort de tout son clan ? Il réagit lorsque Sakura décida de rendre visite à Sasuke.
- Il vaut mieux que tu n’y ailles pas… Et surtout que tu saches.
Ainsi, Sakura Haruno fut la seule des trois à ne jamais apprendre la triste vérité. On l’en empêcha et surtout le fait que très peu de leurs camarades le surent par la suite joua en sa faveur.

Quelques jours après, Sasuke revint en classe. Son regard avait changé, il n’était plus arrogant ou candide, mais vide. Noyé dans la mare aux larmes qui s’était crée dans son esprit, Sasuke tenta d’affronter les vingt-sept paires d’yeux qui s’étaient immédiatement posé sur lui. Même lorsque ses deux voisins de derrière se mirent à chuchoter entre eux :
- Tu sais que tout le clan Uchiwa avait été massacré ?
- Oui, mon papa me l’a dit…
- C’est le seul survivant…
Rien de plus et c’était mieux pour lui. Il avait besoin de rester seul, de faire le deuil le mieux possible. Au fond de lui, Naruto cherchait à comprendre ce qui s’était réellement passé cette nuit-là. Pour que Sasuke soit si traumatisé, il avait du carrément assister au massacre sans avoir rien pu faire. Oui, ça devait être ça. Après cette tragédie, Sasuke développa une sorte de mutisme auquel il ne sortit que quelques mois après. Les seules fois où il arrivait à parler se déroulaient exclusivement près du lac de Konoha. Un jour, il manqua de se noyer en plongeant à l’eau. On le sortit quinze minutes après, gelé et respirant à peine. On le conduisit à l’hôpital. Le médecin qui l’ausculta le vit mort dans les cinq minutes qui suivirent. Il survécut. Il refusa d’expliquer son plongeon et ne mangeait plus rien. Au bout de trois jours, on dut le forcer à manger par l’intermédiaire d’une sonde qui envoyait la nourriture directement dans l’estomac. Il hurlait et criait qu’il allait mourir étouffé. Naruto vint le voir plusieurs fois mais ils ne parlèrent pas même une seconde. Sasuke avait définitivement cessé tout contact avec lui. Et aussi avec Sakura. À croire que l’Horreur avait brisé l’amitié entre les trois enfants.


Sasuke !! Un bref cri. Depuis combien de temps Naruto hurlait-il ce prénom ? Depuis le début de ses souvenirs sans doute. Il n’avait reçu aucune réponse. Sasuke était resté là à laisser la cascade caresser ses cheveux et son visage de son bras transparent et bouillonnant. La cascade grondait de plus en plus, menaçant à tout instant de briser le pont et emporter le jeune Uchiwa dans sa chute. Et ça, Naruto n’aurait pas supporté. Pourquoi en être arrivé là ? se demande Naruto pour la énième fois. Il ne le sait pas, il ne l’a jamais su. Parce que jadis on lui un jour permis de jouer avec cet enfant dans le bac à sable, il était possible que leur vie se termine ici à cet endroit. Tant pis, Naruto ne deviendrait jamais Hokage et Sasuke ne tuerait jamais son frère. Le jour où Naruto avait appris, figé par la peur dans le couloir d’un hôtel, la véritable identité de l’assassin des Uchiwa, il avait tout compris. Et ce jour-là, il savait que cela finirait mal. Pas que Sasuke aille rejoindre le Serpent, mais que pour la deuxième fois leur destin allait être scellé près d’une chute d’eau. Une chute emplie de rage et de détermination. Oui, ça correspondait bien pour leur dernière rencontre. Leur amitié née seize ans plus tôt allait une nouvelle fois être brisée. Mais cette fois-ci elle le serait définitivement. Pouvait-on les voir encore comme des amis ? Avait-il fallu qu’ils soient devenus une équipe pour les réunir une troisième fois ? Non, leur amitié n’était pas morte. Elle ne faisait que dormir dans les tréfonds de leur cœur.
Il y a trois réactions qu'ont les gens face à un être venu d'une autre planète : fuir puis le tuer, l'analyser puis le faire souffrir et, plus rarement, l'accueillir chaleureusement. Les premiers sont des lâches, les seconds des salauds, les derniers des naïfs mais ils ont leur fierté.
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