L'ombre de Kyuubi (chap 2 et 3)

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

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sevee
Chunnin
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L'ombre de Kyuubi (chap 2 et 3)

Message par sevee »

Disclaimer : L’univers de Naruto appartient à Kishimoto. Les personnages et les animaux aussi, mais vous n’en rencontrerez pas beaucoup de lui… Fanfiction réalisée à des fins non lucratives.

Genre : Préquelle, Drame

Remerciements : Un grand merci à Akhésa, ma bêta-lectrice et un petit merci à Smog, qui m'a appris la subtile différence entre les tirets 6 (-) et les tirets 8 (_)^^

Lexique : Gros champ lexical autour du monde des esprits et des frontières entre les mondes, puisqu’il va en être beaucoup question dans cette fic.
Hogosha : Gardien, Gardienne
Tama : un des nombreux mots désignant « l’Esprit », donc ici Tama désigne le village ninja de l’Esprit.
Mission de rang 9 : C’est une mission spéciale de rang S, dont l'objet a toujours un lien avec l’un des 9 Bijuus (démons légendaires à queues).
Kuuki : Air, atmosphère. (Kuukikage)
Amado : Porte coulissante protégeant de l’orage.



L’ombre de Kyuubi


PROLOGUE

Jour-K

Mais qu’est-ce qui avait mal tourné ? Ce maudit Yondaime Hokage, où était-il ?… Lui et elle avaient pourtant bien négocié cette sale affaire. Si cette enflure comptait la laisser dans la panade… Non, chacun avait fait son possible, poussé par une conscience aigue des intérêts supérieurs qui dirigeaient l’accord secret, mais –ç’en était presque comique- tous deux restant farouchement fidèle à son propre village...

Après tant de compromis... C’en était rageant. Rageant ? Dramatique oui ! A croire que les dieux étaient contre eux ! Et ça allait se terminer dans un bain de sang. S’il y avait encore la moindre chance d’éviter cette issue tragique, il fallait d’abord arriver à temps. A temps, arriver à temps, par une course folle à travers bois, tentant d’atteindre la forêt de Konoha, éperdue, le souffle court, une main pressant sa cage thoracique, l’autre compressant le point qu’elle avait au côté, gestes aussi révélateurs de son épuisement, de son désarroi, que sa respiration haletante et saccadée. Elle lutta pour ne pas ralentir ; avec des enjeux pareils, les dieux se devaient d’être de leurs côtés ; elle serra les dents : Dans l’adversité (Yondaime inclus), elle ne cèderait pas d’un pas -pour l’avenir de son village… et pour le mien. Je ne fauterais pas. Sois en sûr Hokage ! Je réussirais, avec ou sans toi !

Bon sang, elle avait vu les choses venir de loin, pourtant ! Le temps, c’était pas ce qu’il lui… ce qui leur avait manqué.


Les limites de la forêt de Konoha !! Encore un petit effort, Hogosha ! Je dois les trouver… et arrêter cette folie. Mon frère m’obéira. Quand aux autres…ils n’auront pas le choix.

Mais où sont-ils, ses enfants de salauds ?! Et Yondaime, que fait-il ?! Je serais presque soulagée qu’il ramène ses fesses. Il paraît qu’il a le chic pour les entrées théâtrales ! Il s’rait du meilleur goût qu’il arrive avant le dénouement.



Il y avait quelque chose qui n’allait pas dans cette forêt. Définitivement. Quant à savoir ce que c’é… Le silence. Voilà d’où venait son malaise. Dans un biotope aussi familiarisé à la présence des ninjas, la forêt aurait du fourmiller de bruits et d’activités, même à la nuit tombée. Signe certain d’une activité inhabituelle par ailleurs conséquente, si l’on se basait sur la chape de plomb régnant dans les sous-bois. Mauvais signe. Les animaux sentent quelque chose que les humains ne perçoivent pas encore. Et d’un coup, la chair de poule. CA COMMENCE. Je ne vais avoir aucun mal à les situer maintenant.
CA prend aux tripes. La ninja ne maîtrise pas ses tremblements. Nausée. Bon sang, mais quelle idée de s’être planqué si loin !!

L’air change, subtilement. C’est toujours comme ça avec les invocations. Elle voudrait ne pas ralentir. J’ai dit que je ne fauterais pas. Je n’en peux plus. Où quand la volonté d’un ninja n’arrive plus à plier le corps à la nécessité.
C’est que mon esprit est moins exigeant que mon corps ces derniers temps.
Les arbres centenaires protégeant Konoha ne tremblent pas sous ses violents appels de pieds qui la propulsent vers l’inéluctable. Konoha endormie, Konoha qui ne serait plus protégée bien longtemps si elle ne se dépêchait pas. Et Tama, Tama qui chuterait avec Konoha si elle ne les trouvait pas…

Des mélopées. Elle se trouve à portée de voix du groupe. L’avancée de leur incantation la frappe de plein fouet. Ils en sont déjà là dans la chansonnette…
Garder la cadence. Ne pas prêter attention aux signaux d’alarme du corps à bout. Respiration depuis longtemps incontrôlable. Oppression dans la poitrine. Douleurs dans les mollets, les cuisses et les reins.
Une éclaircie à travers les frondaisons. Elle se rue dans la clairière :

« STTOOOOOPP !!!!!!!!!!!!!!!!!!! »

____________________



CHAPITRE 1 : Notre devoir

Un an plus tôt

« Hors de question !! »

Leiko AMADO, gardienne de Tama, village caché du pays de l’Air, fusilla du regard les deux ninjas en face d’elle.
« Agiter le démon à la barbe de Konoha ?! Mais à quoi pensez-vous ?
- Vous opposez-vous à cette démonstration de force ?
- Il… il ne s’agit pas de ça ! Mais envisager sérieusement de se servir d’un bijuu comme d’une marionnette… la voix devint moqueuse, ce plan est parfait… sur le papier!
- Tous les villages cachés qui comptent sont désormais pourvus d’un jinchuuriki stabilisé. Suna, Kumo, Kiri…, et maintenant Taki ! Il devient prioritaire pour les intérêts du village et du pays de faire croire que nous en possédons un… à nouveau ! »
Un silence. Puis l’un des ninjas s’inclina légèrement.
« Nous vous laissons y réfléchir. »
Et alors que les ninjas s’éloignaient, la kunoichi lança, d’un ton où la raillerie avait disparu :
« Les risques encourus pourraient coûter plus cher que les avantages à en tirer. Transmettez ces mots à qui de droit. »

Le « qui de droit » n’en resterait pas là ; s’ils avaient été jusqu’à elle lui soumettre la « proposition », c’est que cela avait déjà été longuement réfléchi et débattu… et sans elle. Cette prise de conscience la fit grimacer. La position de la famille Amado, la plus puissante de Tama une génération de cela, devenait maintenant controversée. Néanmoins, le prestige qu’elle auréolait encore -et accessoirement, la spécialisation ultime du clan dans la connaissance et la maîtrise des corps spirituels (esprits égarés, esprits malins et démons) et des frontières qui les séparent- aurait du l’inclure de facto dans la conduite du débat.

Amado, « le clan aux démons », affirmait la légende. Une réputation forgée par des ignorants. La tradition allait jusqu’à leur attribuer la création des jinchuuriki -et soutenait aussi qu’ils avaient inventé les parchemins d’invocation et les pactes de sang…- autant d’allégations invérifiables, tant les techniques ninjas se perdaient dans les âges. Il avait même été reporté à Leiko que les habitants du pays de l’Eau les tenaient pour responsables des revenants qu’ils croyaient apercevoir dans le brouillard… Dans l’imbroglio des rumeurs et des exagérations, perçait une vérité : L’emprise des Amado sur les esprits… et les démons étaient des esprits. Emprise héréditaire, affinée par des années de recherches, complétée par la mise au point de techniques, à tel point que l’on ne savait plus vraiment ce qui, dans le Style Amado, était du ressort de la génétique.
Pourtant ce n’était pas au nom d’un quelconque prestige clanique bafoué que s’irritait la Gardienne, mais bien la négation de sa propre utilité.

Membre du clan Amado et de la fonction honorifique qui allait avec : Hogosha du village ninja de Tama, Leiko Amado se sentait vexée de cette mise à l’écart. Ils connaissent mes compétences, nom d’un chien ! Le Conseil militaire aurait du faire appel à moi dès que le mot bijuu a été prononcé !
La gardienne n’était pas dupe quant à la portée de ses réticences : l’avis des Amado n’avait pas force de loi. Preuve en était cette stratégie concertée sans elle. Mais tant qu’elle aurait son mot à dire… Il fallait qu’elle se rende au temple.

La gardienne passa au rez-de-chaussée et sortit des affaires nécessaires à l’escapade. Son assistante Sora lui sourit :
« Où vous rendez-vous ? Un rapport avec les huiles de tout à l’heure ?
- Au temple de l’Air !
- Mais… c’est inattendu ! C’est à pratiquement une journée d’ici…
- Je dois parler à mon frère de toute urgence. Et après un instant de réflexion. A cause de la délégation oui. Ils nous préparent un…mic-mac… » Elle grimaça. Terme inapproprié. « Je préfèrerais en être à des kilomètres si je ne me savais pas directement concernée. » Sourire désabusé.
Sora la regarda s’éloigner, soucieuse. L’ironie mordante de son sempai n’avait d’égal que son sérieux. Ca n’augurait rien de bon.

****

La Gardienne estima avoir battu un nouveau record de vitesse en avalant le trajet Tama-Temple de l’Air. Ce dernier, construit au sommet d’un massif montagneux, occupait tout le terrassement disponible ; aussi, pour accéder au temple, ne restait-il que des aiguillons rocheux inégaux, des pentes abruptes et un chemin escarpé, presque plus dangereux à emprunter que l’escalade pure et simple. A l’abri dans des bosquets, à 160 mètres au-dessus du vide, Leiko marqua une pause, le temps de récupérer son souffle, avant de s’élancer en une dernière poussée à la porte du temple. Elle s’annonça. Une tête apparut en haut de la muraille et disparut tout aussi soudainement. Une porte, aussi solide que discrète, grinça à quelques mètres d’elle. Celle-ci n’avait pas du être ouverte depuis plusieurs mois.

« Bienvenue, Hogosha-sama. »
Leiko hocha brièvement la tête ; si elle ne reconnaissait pas ce moine, lui, en revanche la situait. Elle ne s’embarrassa donc pas de préambules :
« Je souhaiterais voir mon frère. »
Il s’était déjà effacé pour la laisser entrer.

Habituellement, on ne pénètre pas comme ça dans un temple, peu importe le pays, de l’Air… ou d’ailleurs. Mais avoir eu l’honneur d’y résider aplanit bien des difficultés. Et faire partie d’une lignée possédant une ascendance sur les démons aide aussi, accessoirement. D’ailleurs, le premier honneur découle directement du second.

La gardienne fut escortée à travers la cour de rassemblement jusqu’à l’escalier monumental. Le moine s’éclipsa aussitôt sa tâche accomplie. Elle trouva son frère au pied des marches, adossé à l’un des blocs de pierre sculptés flanquant le départ de l’escalier. Le nez dans un livre, indifférent à son environnement, le genin leva la tête et…
« Leiko-nee-chan ! » Le visage de Niko s’éclaira à sa vue.
Leiko le trouvait terriblement sérieux dans son accoutrement d’apprenti moine, mais un enfant restait un enfant. Enfin, à 15 ans, presque 16… Elle ne le considérerait sans doute jamais comme il le faudrait, ni comme il le voudrait, elle qui lui avait servi d’ombre protectrice, s’arrogeant ce droit que lui conférait ces douze années d’aînesse.

Personne n’aurait pu douter du lien de parenté unissant le frère et la sœur ; tous deux se ressemblaient terriblement. Un visage ovale encadrait des yeux noisette d’un ton chaud, lumineux, similitude encore accentuée par des cheveux si clairs qu’ils ressortaient plus beiges que blonds. Pour couronner le tout, Leiko portait les cheveux aussi courts que Niko. Là s’arrêtait cette comparaison frappante ; l’attitude de chacun les distinguaient autant qu’il était possible. Alors que la bouche de la Gardienne maintenait un pli permanent de fermeté, et des yeux aussi insondables que la statue ornant la place centrale du temple, l’adolescent conservait les traces de l’enfance, avec son rien d’innocence ; jeune homme souriant et plaisantin, il affichait un air constant de défi, accentué par la lueur frondeuse et amusée qui dansait dans ses yeux et que l’isolement spirituel n’avait qu’atténué.
Les trois années traditionnelles d’internat que le genin Niko Amado passait au temple, imposées à leur prestigieuse famille, lui avaient fait du bien, la Gardienne s’en rendait compte aujourd’hui. Elles l’avaient soustrait aux simagrées respectueuses des gamins de son âge, conventions qu’il n’avait jamais très bien su gérer en l’absence de don particulier… si ce n’était sa capacité héréditaire, bien sûr ; mais l’occasion de maîtriser un démon devant ses petits camarades se présentait rarement tous les jours… Au moins avait-il travaillé ici les jutsus du clan Amado avec le même vieux Maître qu’on avait attribué à l’aînée une fois atteint ses 13 ans.

« T’es venue me traîner hors du temple pour m’assassiner et devenir l’unique héritière du clan ? Je ne peux pas sortir, j’ai pas encore 16 ans, ô ma très respectée sœur aînée… » Leiko n’esquissa pas l’ombre d’un sourire.
« Quand cesseras-tu tes idioties ! Allons voir notre Maître, je te parlerais en chemin. »
Il se leva. Elle ajouta, pince-sans-rire :
« Et je n’ai pas besoin de t’assassiner, je suis tenante du titre. » Le sourire de Niko s’élargit encore.

Tous deux se dirigèrent à l’angle de la cour de rassemblement, avant d’entamer les premières marches de l’escalier secondaire qui les mènerait aux quartiers d’habitation. Quelques pas en silence, avant que Leiko n’aborde la raison de sa visite :
« Hanamichi et Mitsui-sama m’ont rendu visite.
- Deux pontes du Conseil en personne !! Qu’est-ce que t’as fait pour…
- Il suffit Niko !... L’affaire est grave. Le Conseil a monté un plan qui doit soi-disant faire plier le monde ninja à l’aide d’un bijuu… et de moi, par extension ! Et de toi également, si je regarde plus loin que le bout de mon nez. » Même s’ils affirment le contraire.
La stupéfaction la plus totale se peignit sur le visage de Niko. La Gardienne se demanda si elle n’avait pas forcé sur l’annonce. Il ne devait pas avoir eu bien le temps de digérer la nouvelle car sa voix manquait d’assurance lorsqu’il reprit :
« S’il… s’il faut le faire alors… C’est notre devoi…
- Ne lance pas cet argument à tort et à travers ! L’obéissance bête et servile n’est pas un devoir ! Spécialement si cela nous mène à la mort ! Demande-moi plutôt les raisons, les objectifs d’un tel plan ! »

Leiko s’agaça ; C’est notre devoir : Il semblait à Leiko avoir décelé autre chose qu’un parfait conditionnement ninja -et clanique- dans la voix de son frère… De l’excitation. Ce n’est pas exactement la réaction que j’attends de lui.
Pour sa part, Niko sembla surpris que sa sœur, parfaite chef de clan, conteste ainsi ouvertement les ordres du Conseil militaire de Tama. Elle ne faisait pourtant pas partie des voix pacifistes qui s’élevaient à travers tout le monde ninja en ces temps de guerre, phénomène qui n’épargnait pas leur village. C’était inhabituel.
« Alors…Pourquoi ?
- A ton avis ! Pour quelle autre raison que l’influence ? Il est encore et toujours question de rapport de force ! »
Elle reprit, s’efforçant de se calmer :
« Nous perdons dramatiquement du terrain depuis qu’Akane est décédée et le Sanbi envolé ! S’en parler que notre famille s’est réduite comme une peau de chagrin… Le village ne peut plus compter sur ces deux supports traditionnels et doit faire ses preuves avec ses forces de base.
- Et c’est là que le bât blesse, je le sais bien ! » compléta Niko. « Tama s’est construite sur les capacités de notre famille. Comme les forces des Amado sont au plus bas, que nous ne possédons plus de jinchuuriki et que très peu de démons restent à capturer… Il est plutôt dans l’intérêt du village de réagir ! »

Ils arrivèrent devant un long bâtiment bas, qui occupait la totalité de l’esplanade ; Niko s’arrêta devant la porte de sa cellule, entra ; Leiko l’entendit s’affairer, et il ressortit bientôt, paré d’une nouvelle tenue et débarrassé de son livre.
Sans se concerter, tous deux prirent la direction de l’esplanade supérieure, qui abritait les fonctions les plus importantes du temple. Niko reprit, ravi de pouvoir démontrer sa connaissance toute neuve des rapports politico-militaires.
« Je disais que c’était une bonne chose que Tama réagisse…
- Avant qu’il ne soit trop tard », le coupa t’elle. Niko secoua la tête :
« A t’entendre, on croirait à la fin du monde ! Ca ne peut pas être si grave !
- Critique. A l’extérieur de nos frontières, il n’y a jamais eu autant de forces indépendantes spontanées en quête de démons. Les plus intelligents se regroupent et forment un village une fois le démon capturé et enfermé dans un hôte humain... Le nombre d’organisations qui naissent de cette recherche et se consolident devient dramatique. »
Niko soupira.
« Bon, si comme tu le dis le réseau des forces est aussi éclaté, comment le Conseil pourrait dominer l’ensemble du monde ninja ? Même avec l’appui d’un bijuu, nous n’aurons jamais l’avantage, puisque tant d’autres en possède un ! Tout ce qu’on risque de faire, c’est d’activer une alliance inattendue entre deux villages ! »
Niko arborait un air interrogateur. La Gardienne se plongea dans l’observation d’une sculpture grotesque en bordure de toit, tandis qu’elle répondait :
« La configuration des pays et des forces militaires est arrivée à un point critique. Il y a trop de pays, trop de groupuscules indépendants qui minent la guerre et l’empêchent de fonctionner correctement. C’est une information de première main Niko, mais nous avons toutes les raisons de croire que les pays les plus organisés et les plus influents vont conclure un traité -secret- pour saper les plus petits et rester seuls en lice, et ceci que la guerre continue… ou s’éteigne. Et Tama, de par sa situation de faiblesse actuelle, est exclue du traité qui se prépare. C’est un pur miracle pour nous d’avoir obtenu cette information ! C’est pourquoi le Conseil a choisi de frapper aux portes de Konoha, qui est en passe de devenir le leader des villages cachés ninjas depuis que leur nouvel Hokage a pris les rênes et accompli quelques coups d’éclats... Se rappeler à leur bon souvenir… Si Konoha est impressionnée, pas besoin de plus pour affermir la position de Tama et participer à l’élaboration du traité. »
Niko hasarda :
« Balancer un bijuu, c’est un bon moyen de rappeler la suprématie de Tama sur les démons… Konoha n’en a pas, et l’effet de surprise jouera pour nous. Les arguments m’ont l’air bons… » Leiko secoua la tête :
« Pas le plan qui m’a été présenté. Il n’est pas viable. Je ne pourrais jamais maîtriser un bijuu toute seule. J’ai échoué avec le Trois Queues lorsque Akane-san a définitivement sombrée en lui… C’est tout bonnement impossible ! Nous ne sommes plus assez nombreux ! »

Niko fronça les sourcils. Akane KUBOTA, la dernière jinchuuriki du démon à 3 queues de Tama… Sujet tabou. J’étais trop jeune. Avec toute l’assurance de celui qui n’a pas connu, il pensa à part lui : Cette histoire la mine. Pourtant aucun Amado n’aurait pu réussir dans de telles conditions. Leiko devrait affirmer sa position au lieu d’afficher de tels doutes. C’est ce que je ferais si je dirigeais le clan.

Il se planta devant elle :
« Nee-chan… La jinchuuriki savait qu’elle devait résister au démon par elle-même, car ta propre influence était limitée ! »
Il inspira, comme pour se donner du courage :
« Tes réserves sur le plan du Conseil ne viennent-ils pas du fait que tu doutes de toi depuis la mort de la jinchuuriki ? »
Pour tout autre, Leiko Amado, chef du clan Amado, aurait certainement explosé la tête de l’impudent tenant de tels propos. Mais l’impudent en question était son jeune frère, irréfléchi, enthousiaste, et seul autre membre vivant de la famille -qu’elle se devait de préserver, cela va sans dire. Bien qu’elle n’en laisse rien paraître, Leiko fut stupéfaite. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point ce séjour au temple était en train de changer son frère. Il prend de l’assurance, pensa t’elle. Sans doute est-ce un mieux. Même si ça ne signifie plus grand-chose, lui aussi sera Gardien le jour de ces 16 ans, et responsable devant le village.
Mais Niko était reparti sur sa lancée :
« Après tout, le Conseil connaît la portée réduite de notre champ d’action… Il a pu s’en rendre compte avec la perte du Sanbi… Il adaptera sa demande en conséquence ! »
De mieux en mieux. Elle plissa les yeux devant tant de confiance aveugle en leurs instances… et surtout devant tant d’empressement à tirer ses conclusions d’une affaire qu’elle n’avait pas fini d’exposer.
« Niko, il s’agit d’invoquer Ky-uu-bi ! » Elle avait détaché les dernières syllabes, d’un ton doucereux, histoire de pénétrer plus vite son enthousiasme et son petit crâne vide. Les mots acquirent une résonance particulière dans le préau qu’ils longeaient.
« K… Kyuubi… ». Sonné par ce nom évoquant des histoires d’anciens combattants et des parchemins déjà vieux du temps de leurs grands-parents, Niko bredouilla : « Mais… Et le Sanbi…
- A disparu dans les profondeurs de la Mer septentrionale, et il n’est pas assez bête pour retourner dans sa propre dimension, où nous pourrions de nouveau l’ennuyer ! »
Soudainement, Leiko perdit son calme. Il ne se rend pas compte.
« Youmas ! Bijuus ! Il y a des réalités derrière ces concepts ! Et ces réalités possèdent une personnalité, une mémoire, qui se souviendra de toi si tu croises leur route, et un instinct de nuisance qui passe par la case bête pensante et consciente ! Et Kyuubi est de loin la plus terrifiante ! Et incontrôlable ! Particulièrement quand il ne reste plus que deux personnes qui peuvent en saisir toute l’ampleur ! Enfin UNE quand je constate une telle inconscience de ta part !
- Je le sais, Nee-chan ! » Sa voix s’étrangla. « Je les sens, parfois, de façon fugace, puis la sensation disparaît... Mais le goût que ça me laisse après le frôlement… »
Une grimace, puis soudain Niko leva la tête avec conviction, les yeux brillants de colère :
« Je ne sais peut-être pas autant de choses que toi, Leiko, mais je reste un Amado, avec tout ce que ça implique !
- Je sais que tu possèdes ces capacités ! Mais le statut du clan a changé ! On ne peut plus se permettre de perdre bêtement des membres ! Alors juger ma position comme un excès de prudence ne fait que renforcer mon opinion que tu es irréfléchi !
- Que tu le veuilles ou non, je devrais un jour faire mes preuves ! Et notre valeur aux yeux du village, réside encore dans la valeur du clan Amado !
- résidait, tu veux dire ! »

Leiko fut surprise de voir son frère pâlir comme sous l’effet d’une gifle. Cette phrase eût le mérite de les calmer instantanément. Elle inspira profondément, et reprit d’une voix raisonnable :
« Tu feras tes preuves Niko, tu en auras mille fois l’occasion si tu es assez astucieux pour survivre. La mission dont je te parle n’est pour l’instant pas encore décidée. Mon avis, mon accord sont indispensables. Or la mission est mal ficelée, mais au moins ne requiert-elle pas ta participation. Mon seul souci en l’état, est de ne pas t’inclure involontairement à la mission lorsque je vais en souligner le taux d’échec probable. Tu risquerais d’en faire partie toi aussi, sans pour autant en changer l’issue. C’est donc inacceptable ! »
Il haussa les épaules.
« Pourquoi cherches-tu tant à me protéger ?
- Si nous mourrons tous les deux, il n’y aura plus de Gardiens à Tama », dit-elle d’un ton tranquille.

La pirouette était bonne, mais ce n’était pas la raison principale.Au vu du tour que prenait cette conversation, elle jugea qu’il valait mieux ne pas en dire plus pour l’instant. Considérant la brièveté de leur rencontre ces trois dernières années, c’était un pléonasme de dire qu’elle ne savait plus ce qui se passait dans la tête de son frère. Il fallait absolument qu’elle parle en tête à tête à son ancien maître. Niko boudera, mais cette mission nous envoie au casse-pipe et il n’est pas assez mûr pour s’en rendre compte. C’était sans compter l’opiniâtreté de son frère :
« S’il y a des changements à apporter à cette mission, tu comptes quoiqu’il arrive m’en écarter ? »
Elle soupira.
« Je te promets de mettre en balance les intérêts du clan et de la mission et de prendre la décision la plus profitable aux deux. Les objectifs de cette mission la classent en rang 9. C’est pour cela que je souhaite revoir cette mission de A à Z ; pour qu’elle réussisse, et rejaillisse sur le village. Pas pour écarter un genin bouillant du Chemin de sa Réalisation. »
Niko rougit, de honte ou de colère ? Mais sa sœur savait manier la parole. Niko l’avait vu, l’air de rien, en manipuler des plus vieux et coriaces qu’elle.
« Même si pour cela je dois y participer ?
- Même dans ce cas » prononça t’elle solennellement.

Niko se rassura. Elle avait utilisé la chief voice comme il l’appelait à part lui. S’il était écarté, ce serait la décision du chef de famille, pas celle de la grande sœur surprotectrice comme il l’avait craint un moment. Pour la même raison il pourrait être amené à participer au combat. Une vraie mission, en utilisant vraiment les capacités Amado !

La tension était retombée. Ils avaient retrouvé l’entente tacite, comme cela avait toujours été. Ce n’est que ses derniers temps maintenant qu’ils ne se comprenaient plus aussi bien qu’auparavant. Il se sentit même stupide d’avoir échangé des mots avec elle.
Comme mue par une impulsion, Leiko lui saisit le bras :
« Niko, reste prudent dans tes choix. Tu n’as rien à prouver ; Il convient que je fasse les missions les plus dangereuses ou que je les refuse… N’agis pas sans mon consentement ! »
Le ton était sans appel, mais teinté d’un peu d’angoisse, que lui seul pouvait remarquer.
« Bien bien, voilà des paroles qu’on est en droit d’attendre d’un chef de clan si précieux à la survie du village… »

Le frère et la sœur restèrent interdits devant l’entrée du salon des invités, qu’ils venaient d’atteindre. Théoriquement elle aurait du y patienter pendant que Niko allait chercher leur vieux Maître mais il s’y trouvait déjà, en compagnie du Kuukikage. Il l’avait précédé.

________________________
NOTES

Les protagonistes Niko et Leiko : aucune signification en japonais, surtout Niko... C'est au départ un délire qui est resté :D

Les deux figurants Hanamichi et Mitsui : Copitage du manga Slam Dunk XD. Pour les prochains chapitres je fais des efforts et je ne copite plus de manière aussi flagrante.

Et pis ben.. l'épreuve du feu des commentaires !
Dernière modification par sevee le mar. 02 oct. 2007, 22:00, modifié 1 fois.
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Smog ShadowSeth
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Message par Smog ShadowSeth »

Pour info, la fic de sevee est déjà passé par un premier lifting de reviews: http://www.fanfictions.fr/listchapters.php?ficid=132

Je ne poste pas tout de suite de review; je le ferai en même temps que sur ffs.fr pour le premier chapitre ;-) .


Smog, qu'a déniché une bonne fic à lire sur ff.net.
L'Univers et la bêtise humaine sont infinis. Pour l'Univers, je ne suis pas sûr.
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yukiyoruno
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Message par yukiyoruno »

J'ai bien aimé ta fic qui est un véritable dépaysagement. Je t'encourage dans cette voie car ta fic promet beaucoup.
Scénario est relativement cohérent mais j'aurais bien aimé comprendre les vrais soucis de Leiko qui sont évoqués ici ,de façon implicite.

C'est bien de choisir une histoire qui se passe un peu avant l'attaque de Kyubi, car un ou deux auteurs l'ont utilisé. J'aime bien les histoires antérieures de l'ère de Naruto.

Tu décrives bien les soucis de Leiko et les tensions dans l'air.

Pour les prénoms, je ne m'en soucie pas parce que ça ne me gêne pas. Tu utilises les noms moins connus que les autres noms qu'utilisent les auteurs.

le français impeccable.

Vivement la suite! :razz:
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lebibou
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Message par lebibou »

Tiens ! me suis-je exclamé hier avant de me coucher. Et si je lisais une petite fic avant d'aller au lit.
Cela fait pas mal de temps que j'ai déserté le monde de la fanfic, en tant que lecteur tout du moins et non sans continuer d'écrire à côté deux trois trucs en rapport avec Naruto, et j'avoue que ça ne me manquait pas.
Voilà que sevee poste une fic, Smog qui a l'air d'apprécier malgré son très court post donc je me dis pourquoi pas.

Hier j'ai lu et j'ai bien aimé.
Cette après-midi, j'ai relu histoire de me mettre la fic en tête.

Bon, je me répète, dans l'ensemble j'ai bien aimé. Le scénario est assez intéressant à l'heure actuelle, la préquelle joliment amené et défini clairement les objectifs de la fic, à savoir comment on en est arrivé à un Kyuubi faisant son footing autours de Konoha.
Cependant, j'émettrai quelques réserves sur la longueur de la fic. Je ne pense pas qu'elle devrait être longue et sans doute ne le sera t'elle pas.
Le problème avec les préquelles se situant à un terme assez court avant l'histoire de Naruto, c'est qu'il ne peut pas s'écouler longtemps avant que l'on rattrappe le manga.
Et dès le premier chapitre, on a déjà une vision très clair de la situation, des nombreux tenants et aboutissant, ce qui va en faire une fic assez courte (pas plus de quelques chapitres à mes yeux.) non que ce soit un mal, loin de là.
Simplement, ce dont j'ai peur, c'est que ça manque de mystère. On sait tous comment ça va finir et au vu du nombre très important d'élément dévoilé en début de fic, je trouve le mystère un peu absent.
Enfin, c'est comme ça que je vois la fic.

Un mot sur le style qui est agréable à lire. Attention cependant à quelques détails.
Par exemple, dans le prologue, on voit que le personnage principale, qui semble être Leiko si je ne m'abuse, parle avec une espèce d'accent, tendant à passer à la trappe quelques lettres pour faire des liaisons désavouées par Bernard Pivot lui-même. Je n'ai rien contre ça en soi.
Cependant, lorsqu'on enchaîne sur le chapitre, cette accent a disparu. Peut-être n'apparaît il que lorsqu'elle est en colère mais si c'est le cas, je trouve ça mal amené car inconsciemment, le lecteur tend à dissocier le même personnage en deux entités différentes.
De plus, je trouve le premier paragraphe assez confus. Le «Lui et elle» ne fait pas sur le coup penser au Yondaime et à Leiko.
Un autre détail qui m'a fait tiqué est le «La ninja ne maîtrise pas ses tremblements.»
Il y'a deux choses qui me gènent. D'une part, le «La ninja» tombe comme un cheveux sur la soupe.
Pendant tout le prologue, tu crées un relation de proximité entre le lecteur et le personnage grâce à la répétition du «Elle» et d'un coup, Paf,
tu brises le lien en utilisant le terme «La ninja.»
Tu aurais donné son nom, à mes yeux, tu n'aurais rien brisé. Le lien serait resté le même. Tu n'aurai défini que le personnage, son sexe mais le «La ninja» donne une fonction au personnage, le relègue au second plan.
Bizarrement, un « Elle, ninja de Tama, ne maîtrise pas ses tremblement.»
(Encore que, cette fois, c'est le «maîtrise pas pas ses tremblements» qui sonne faux
C'est assez abstrait ce que je dis mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. 
L'autre point est le passage inexpliqué au présent, qui perdura jusqu'à la fin du prologue. A mes yeux, ce n'est pas justifié, d'autant plus que tu utilises le passé pendant tout le début du prologue.
Peut-être cherchais-tu à figer l'instant dans le présent mais c'est mal amené je trouve.
A cela s'ajoute quelques erreurs de concordance des temps mais rien de bien méchant.

Ah oui, avant que je n'oublie, une dernière question : pourquoi mettre les noms de famille en MAJUSCULE. Je n'en vois pas l'utilité.

Bon, review qui peut paraître sévère, bien loin des sempiternelles «j'adore !» mais qui ne cherche qu'à aider l'écrivain.

Bonne chance pour la suite.
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sevee
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Message par sevee »

yukiyoruno a écrit :J'ai bien aimé ta fic qui est un véritable dépaysagement. Je t'encourage dans cette voie car ta fic promet beaucoup.
Scénario est relativement cohérent mais j'aurais bien aimé comprendre les vrais soucis de Leiko qui sont évoqués ici ,de façon implicite.
Tu décrives bien les soucis de Leiko et les tensions dans l'air.
Merci beaucoup Yukiyoruno. En lisant ton commentaire, un grand sourire stupide s'est placardé sur mon visage...

Peu à peu, les inquiétudes de Leiko vont être précisées, et expliquées. Comme l'a relevé Lebibou, dans une histoire dont on connait déjà la fin, tout l'intérêt est de ménager des "suspens"...
lebibou a écrit :Cependant, j'émettrai quelques réserves sur la longueur de la fic. Je ne pense pas qu'elle devrait être longue et sans doute ne le sera t'elle pas.
Le problème avec les préquelles se situant à un terme assez court avant l'histoire de Naruto, c'est qu'il ne peut pas s'écouler longtemps avant que l'on rattrappe le manga.
Vu le nombre de pages qui poussent dans Word, elle sera bien assez longue comme ça... :roll:
Et dès le premier chapitre, on a déjà une vision très clair de la situation, des nombreux tenants et aboutissant, ce qui va en faire une fic assez courte (pas plus de quelques chapitres à mes yeux.) non que ce soit un mal, loin de là.
7/8 chapitres pour l'instant.
Simplement, ce dont j'ai peur, c'est que ça manque de mystère. On sait tous comment ça va finir et au vu du nombre très important d'élément dévoilé en début de fic, je trouve le mystère un peu absent.
Eh eh eh... Tout l'intérêt de l'exercice est de développer cet avant ! Puisqu'on sait comment ça va finir... Cette fic est justement née du profond mystère qui entoure la mort de Yondaime, l'arrivée de Naruto et celle de Kyuubi, sorti de nulle part...
Mais il est vrai que je ne m'étais pas rendu compte du nombre d'éléments que je dévoile dès le prologue (ça fait trop longtemps que j'ai écrit, lu et relu ce prologue... d'où les erreurs de style que tu as relevé dedans). Par contre, vraiment je m'éclate à travailler cet "avant", et la suite promet quelques surprises... (rire sardonique).
Par exemple, dans le prologue, on voit que le personnage principale, qui semble être Leiko si je ne m'abuse, parle avec une espèce d'accent, tendant à passer à la trappe quelques lettres pour faire des liaisons désavouées par Bernard Pivot lui-même. Cependant, lorsqu'on enchaîne sur le chapitre, cette accent a disparu.
Peut-être n'apparaît il que lorsqu'elle est en colère mais si c'est le cas, je trouve ça mal amené car inconsciemment, le lecteur tend à dissocier le même personnage en deux entités différentes.
Un accent ? Quand c'est écrit "il s'rait"? Oui, on peut voir ça comme un Outter (?) Leiko et un Inner Leiko. Mais dissocier le personnage n'est pas si grave vu qu'à ce stade de l'histoire, faire ou ne pas faire le lien entre la ninja du prologue et Leiko au premier chapitre ne porte pas à conséquence.

Pour tes remarques sur "Lui et elle", "La ninja" et le passage "passé-présent" j'avoue n'avoir plus aucune fraîcheur du regard sur ce prologue.
Bon, review qui peut paraître sévère, bien loin des sempiternelles «j'adore !» mais qui ne cherche qu'à aider l'écrivain.
Pas de souci avec cette façon de faire ;-) Merci d'avoir pris le temps d'écrire tout ça.
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Jainas
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Message par Jainas »

Ba... que dire ?
C'est un scénario qui se profile de manière plus que prometteuse, avec des personnages originaux et un point de vu qui l'est tout autant. Rien que pour cela ta fic sort du lot Sevee.

Ensuite... C'est un français quasi niquel (merci la beta-lecture) :) et un style agréable. Comme Lebibou je m'interroge sur l'utilité de mettre les noms en capitales pour leur première apparition...

Je suppose que ton scénar est bouclé et betonné, et en fait, le seul vrai risque dans une ff de ce genre est qu'on ne s'attache pas à tes personnages je pense. C'est le risque d'une fic "comment en est-on arrivé là"...
C'est plus une remarque générale d'un commentaitre sur ce point spécifique, car pour l'instant les personnages de Leiko et de son frangin sont pour l'instant bien caractérisés et plutôt consistants.

En gros, beau boulot. :D
lebibou
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Message par lebibou »

7/8 chapitres pour l'instant.


Dans mon esprit, 7/8 chapitres de 3500 mots est une fic courte. (A comparer évidemment à mes 200 000 mots et de ma presque quarantaine de chapitre.)

Après, ça dépend de la perception que tu as d'une fic longue (et lorsque j'ai commencé à écrire, ma fic me semblait longue à moi aussi)
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sevee
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Message par sevee »

Merci pour ton commentaire Jainas, c'est encourageant.
Jainas a écrit :Je suppose que ton scénar est bouclé et betonné, et en fait, le seul vrai risque dans une ff de ce genre est qu'on ne s'attache pas à tes personnages je pense.
J'ai eu tellement peur de ça qu'ils sont en fait hyper développés.
________________________
Allez hop, je vous poste les deux chapitres d'après ; postés en même temps car je voulais vous proposer une guest-star dans le chapitre 3 pour vous remercier d'avoir lu le chapitre d'avant :kamool:
(Ce chapitre a l'air long comme ça, mais en fait je saute plein de lignes :lol: )

Un peu déçue que le manga via scans-trad commence à lever le voile sur ce dont traite ma fic (:lol:). Les chapitres de maintenant ou à venir sont néanmoins garantis sans copitage^^

Remerciements : Un re-grand merci à Akhésa.

Lexique :
Hogosha : Gardien, Gardienne
Kekkai : barrière, mur (spirituel, magique)
Les 4 d’Oto invoquent un kekkai (la barrière impénétrable violette) lorsque Orochimaru mène son combat contre le Sandaïme Hokage.
(Kuukikage) Kuuki : Air, atmosphère
Mission de rang 9 : Mission qui a trait au monde démoniaque. Le chiffre 9 est une référence aux neuf démons légendaires.
Shishyo : Maître
Tama : Esprit, Ame


CHAPITRE 2 : Une autre proposition

Leiko et Niko Amado se tenaient au pas de la porte du salon des invités, bouches bées devant le sixième Kage de Tama, nonchalamment assis au côté du vieux moine qui avait entraîné deux générations de Amado, et présentement raide comme la Justice. Sur la table basse, deux tasses de thé fumaient. Ils ne nous attendaient pas, enregistra machinalement Leiko.

« Bien, bien, voilà des paroles qu’on est en droit d’attendre d’un chef de clan si précieux à la survie du village… »

L’intéressée se reprit, fronça les sourcils et contre-attaqua :

« En voilà d’autres Kuukikage-sama ! Elaborer une mission démoniaque en mon absence et violer la règle de préservation de mon clan ! Cela porte à deux le nombre de clauses que vous avez enfreint ! Comptez-vous rompre le contrat qui lie Tama aux Amado ?

- L’énoncé de la deuxième clause est incomplète, susurra le Kage de l’Air, nullement impressionné. Il me semble qu’elle se termine par un sauf cas de force majeure comme la préservation du village.

- Complément irrecevable au regard du non-respect de la règle une ! Elaborer cette mission de rang 9 sans mon aide handicape sévèrement le taux de réussite, et place inutilement mon clan en danger, menaçant par la même sa préservation !

- Toute latitude vous est donnée en matière de rectification, Madame. Le désir de préserver votre famille n’entrera bien évidemment pas en conflit avec la préservation du village. »

L’Hogosha serra les dents face au double sens de la dernière phrase. Elle reprit :

« Encore vous faut-il prouver que cette mission de rang 9 est indispensable à la survie de Tama ! » Ce dont je doute fort, Kuukikage.

Le silence était lourd de tension. Niko observait l’affrontement de deux parangons du pouvoir, Kage contre Hogosha, ébahi de cet échange dans lequel le statut de sa sœur prenait toute sa puissance : Chef des Amado… C’est la première fois que les implications m’apparaissent vraiment…... comme tenir tête au Kuukikage-sama ! Leiko… Leiko s’en sort plutôt bien ! Cette façon de rétorquer en utilisant nos lois… Dire que je ne connais même pas la dernière règle ! Comment est-ce possible ?!

Intérieurement, Niko déroula frénétiquement le contrat des Amado, appris par cœur bien des années auparavant.

La première règle mentionnée par sa soeur faisait référence à l’interdiction pour Tama d’élaborer une mission démoniaque sans qu’un Amado –chef ou tout autre membre de rang Hogosha– ne soit présent pour accepter ou refuser la mission, décision qui tombait sous le sens puisque les Amado étaient les spécialistes en la matière.

Cette règle était la plus ancienne, la clause fondatrice d’un contrat qui réglementait les rapports entre Tama et les Amado.

Présente dès la création du village, la famille Amado avait habilement négocié l’utilisation de sa puissance avec Tama, conservant ainsi un véritable pouvoir de décision, même si le contrat était régulièrement renégocié avec le haut-conseil.
Tous les clans s’arrogeaient des privilèges au sein des villages ninjas où ils étaient établis –avec en premier lieu leur relative autonomie– mais assez peu pouvaient se targuer d’une influence suffisante pour faire pression sur leurs hautes instances.
Si les Amado restaient seuls juges sur l’engagement de leurs effectifs dans les missions démoniaques, à la connaissance de Niko il n’existait que la famille Uchiwa de Konoha qui avait su se tailler un privilège aussi important que le leur, en obtenant la mainmise sur les services de police du village ninja de la Feuille.

Le contrat régissait la vie de Niko, sa présence en ce temple et sa formation particulière, son obéissance exclusive à Leiko jusqu’à l’obtention de son titre d’Hogosha, qui couronnerait son aptitude à utiliser ses dons aux fins du village et lui permettrait enfin de recevoir des ordres du Kuukikage –exception faite des missions de rang 9.
C’est pourquoi il découvrait avec autant de stupéfaction la règle de préservation du clan que sa sœur avait mentionné.

La voix du Kuukikage sortit Niko de ses pensées.

« Bien. La parole vous est donnée, Hogosha Amado. »

La chef de clan inclina la tête et s’installa. Elle adressa un signe du regard à son ancien shishyo, désignant discrètement son frère. Puis, vivement, elle reporta son attention sur le Kuukikage, et surprit la fixité de son regard, posé sur Niko. Ces petits yeux de fouine

Le jeune homme était resté debout, manifestement dépassé par cette rencontre qui ne ressemblait plus du tout à des retrouvailles. Leiko comprit que le vieux moine, sous l’attitude étrange du Kuukikage ne congédierait pas Niko, malgré sa propre demande voilée. Il lui incombait donc de le faire. Sans même le regarder, elle lança :

« Retire-toi Niko. »

Elle imagina parfaitement Niko se raidir dans son dos, puis finir par s’incliner, avant que ne résonne distinctement le panneau coulissant dans ses gonds. Il avait quitté la pièce. Cette tête de mule va m’en vouloir.
Leiko observa intensément le Kage de Tama qui venait de gagner la première manche : désunir les frères. Elle plissa les yeux. Tu crois m’avoir coupé l’herbe sous le pied, vieux croulant ? Mais la vraie lutte pour le pouvoir ne commence que maintenant, et cela fait des années que je m’y prépare.
Ce fut toutefois avec une parfaite maîtrise d’elle-même, sans que rien ne laisse deviner ses pensées peu orthodoxes que Leiko prit la parole :

« Puis-je me baser sur les informations transmises par Mitsui-san et Hanamichi-san ou avez-vous d’autres faits à m’apprendre, Kuukikage-sama ?

- Elles sont complètes » répondit le vieux croulant, qui venait tout juste d’aborder la cinquantaine.

« Dans ce cas, mes conclusions sont les suivantes : ce plan est boiteux, parce qu’il comporte de grands risques, en terme de taux de réussite et de survie. Le rôle que vous attendez de moi est irréalisable, et ajouter Niko à l’effectif n’en changerait pas l’issue. Peu importe le nombre de shinobis pour nous prêter main forte. Tous les… »

Le Kuukikage leva une main apaisante, interrompant Leiko dans sa diatribe :

« Qui parle d’inclure votre frère ? Ne vous laissez pas emporter par votre imagination ! Je suis venu prendre conseil auprès de votre ancien Maître, qui, à bien des égards, en sait autant que vous sur la conjonction des kekkai et sur les invocations spirituelles.

- Dans ce cas, pourquoi ne pas être venu directement à moi ?

- Votre disponibilité laisse à désirer ces temps-ci, et les informations dont je voulais m’assurer pouvaient m’être fournies par votre ancien sensei. »

Leiko grimaça intérieurement. Ces derniers temps, entre les amitiés qu’elle cultivait au sein du village et ses entraînements forcenés –lorsque ses maudites obligations lui en laissaient le temps– l’excuse du Kuukikage ne se contrait pas. Mais la guerre larvée à laquelle se livraient tous les successeurs pressentis du Kuukikage n’était guère avouable à celui-là même qui n’était que peu disposé à céder sa place.
Et parmi les potentiels successeurs au Kage de l’Air, Leiko était mal placée ; par manque de temps, et de par son rang élevé, elle ne pouvait remplir autant de missions que la masse lambda de ninjas, et effacer l’échec cuisant de la perte de la jinchuuriki du démon Sanbi était devenu son leitmotiv.

Face au silence révélateur de Leiko, le Kuukikage reprit :

« Dites moi, Tsubono-san, partagez-vous les réticences de votre ancienne élève ? »

Le vieux moine pâlît, déchiré entre les deux personnalités qu’il tenait en haute estime, sa sagesse comme aspirée par l’importance des prises de position défendues par chacun d’eux.

« Et bien… connaissant Leiko-sama, je pense qu’elle ne se contentera pas de désapprouver cette mission. Aussi serait-il plus sage de la laisser finir d’exposer son avis plutôt que d’écouter mes radotages. »

Le moine s’était trouvé une porte de sortie en même temps qu’il appuyait –implicitement– son élève. Son regard neutre fixait Leiko, mais celle-ci savait qu’il lui disait en fait : La balle est dans votre camp. Elle reprit :

« Tsubono-shishyo a raison. Tous les paramètres jouent contre ce plan, et aucun Amado ne s’engagera en l’état dans cette mission suicide. Cependant…, la Gardienne inspira profondément, –Il va falloir la jouer fine, les enjeux sont encore plus monstrueux qu’il y a cinq ans–, j’ai une autre proposition. »


*****

Niko bouillait, mais il ne pouvait pas faire d’esclandre. Kuukikage-sama n’avait pas l’air opposé à ce que je reste. Mais ma sœur décide, jusqu’à mes 16 ans !! Tsubono-sensei aurait été en droit de réclamer mon départ, ça aurait été moins humiliant que Leiko !

D’aussi si loin qu’il se souvienne, Niko avait toujours idolâtré sa sœur. Il lui portait un grand respect ; elle était un chef de clan exemplaire depuis qu’elle avait pris en main la conduite du clan, douze années auparavant, après la dernière grande hécatombe Amado : sérieuse, elle ne se départait de sa gravité que pour lancer une pique bien sentie aux interlocuteurs qui la sous-estimaient ; mais la profonde dévotion de Niko était née de la conduite anticonformiste de Leiko sur un point particulier : leur relation, bien plus fraternelle que ne l’autorisait le rapport chef de clan / subordonné chez les Amado.
En effet Leiko, malgré sa sévérité acquise en même temps que la tête du clan, avait gardé une petite brèche dans sa carapace pour son jeune frère. Niko s’était senti longtemps privilégié de cette marque d’attention.

Mais plus maintenant. Et cette prise de conscience l’effrayait.

Qu’est-ce qui avait changé dans leur relation ? Ils n’en étaient pourtant pas à leur premier désaccord. Mais voilà qu’il remettait en cause le niveau de Leiko, ce qui n’était ni plus ni moins qu’une accusation de manquer de cran. Pendant un court instant, Niko avait vraiment pensé que sa sœur doutait de pouvoir exécuter sa mission, par peur, ou par faiblesse de prendre la décision militaire radicale de frapper ces prétentieux de Konoha. Niko reconnaissait pourtant l’argumentation de la raison dans les craintes de sa sœur mais… Tama devait vraiment faire quelque chose pour reprendre une position de leader ! Et qui d’autre que les Amado pourraient l’y aider ?


*****

Leiko sortit épuisée de cette réunion. La nuit était tombée depuis longtemps. Elle repensa aux deux bols de thé ; Elle n’était plus très sûre de ne pas avoir été attendue finalement. Elle descendit –par l’escalier central cette fois– les innombrables marches qui la ramèneraient dans l’immense cour centrale. Au bas des escaliers, une ombre : Niko l’attendait, au même emplacement qu’à son arrivée, à la notable différence qu’il se tenait debout contre l’imposant bloc de calcaire, les bras croisés, l’air d’avoir ruminé pendant des heures ; Leiko arriva à sa hauteur ; il ne fit aucune allusion à son évincement, mais attaqua de suite :

« C’est quoi la "règle de préservation" ? Pourquoi je ne la connais pas ? »

Elle le regarda, l’air un peu perdue, visiblement ailleurs.

« C’est… C’est une clause que j’ai fait ajouter, voilà maintenant 5 ans.

- Et ? Il ne cherchait pas à cacher son impatience.

- Elle stipule qu’avec l’effectif actuel de la famille Amado, priorité doit être donnée à la reconstitution du clan, pour servir au mieux Tama dans le futur, plutôt que l’intérêt immédiat. »

Silence de Niko, non interprétable. Il reprit, la voix soigneusement contrôlée :

« Quelles sont les conséquences ?

- Cela me donne le droit de refuser des missions potentiellement risquées pour la survie de l’un de nous, ou de nos descendants. Sauf bien sûr en cas d’extrême gravité qui menacerait directement la survie du village, et donc la notre, de toute façon.

- En clair tes ordres prévaudront toujours sur ceux du Kuukikage, même quand j’aurais 16 ans ! Comme aujourd’hui en somme... Mais tu as toujours possédé un droit de veto sur toutes mes missions hein ?!

- N’exagère pas ; je ne me suis jamais opposée à une seule des missions que tu as pu faire sous la conduite d’un juunin, avant que tu ne rentres au temple. Je n’utilise mon droit de veto que sur les missions de rang 9, et de telles missions ne sont de toute manière jamais confiées à des Amado de rang genin.
Ce statut de préservation cherche simplement à éviter, dans la mesure du possible, de nous confier des missions dangereuses sans mon consentement. C’est un accord tacite et un peu flou, qui se définit au cas pas cas mais… »

Il s’arrêta soudainement.

Ce n’est ni plus ni moins qu’une extension de son droit de veto au-delà de mes 16 ans. Elle pourra refuser n’importe quelle mission que m’aura confié le Kuukikage et qu’elle jugera dangereuse.

« Jusqu’à quel point vas-tu étendre ton emprise pour interférer avec mes futures missions !?! Co…comment as-tu pu faire une telle chose !!! »

Voilà pourquoi je ne lui avais rien dit. Qu’est-ce qu’il peut être buté.

« Je réfléchis sur le long terme ! Ai-je eu tort ? Regarde donc ce qu’il se passe Niko ! Il y a cinq ans, quand j’ai fait passer cette règle, ils ont juré de ne plus faire appel à notre famille le temps qu’elle se renforce, et voilà qu’ils élaborent une mission casse-pipe. Même nos prérogatives ne sont plus que des courants d’air ! Le Kuukikage ne s’est même pas donné la peine de me consulter pour monter une mission de rang 9 ! De rang 9 ! Et sa présence en ses murs alors que tu t’y trouves toi-même ! Qu’est-ce qui l’aurait empêché de venir te parler de cette mission ? Sans que tu ne trouves rien à redire, je parie ! Pourquoi crois-tu que je sois venue aujourd’hui ?! »

Elle s’interrompit pour reprendre son souffle, et poursuivit plus calmement :

« Nos règles n’ont toujours eu qu’un seul but Niko : protéger notre lignée, et donc nos dons. Je crois que tous les clans ninjas importants édictent des règles dans ce but. Nous protéger. Et te protéger jusqu’à ce que tu disposes de la maturité et de la force suffisante pour en faire bon usage. T’isoler physiquement et mentalement du village et du Kage afin d’acquérir la force de caractère nécessaire pour résister aux pressions et aux convoitises que suscitent les pouvoirs Amado, lorsque tu te mettras à leur service, en tant qu’Hogosha ! Ce…

- Mais… »

Niko venait de tenter de placer un mot, ce qui fournit à Leiko l’occasion de se tancer silencieusement de l’énormité qu’elle avait failli ajouter : Ce sont eux les responsables de la situation de crise des Amado ! Accuser le village d’avoir le sang des Amado sur les mains, c’était définitivement le genre de pensée qu’il valait mieux garder pour soi.

Niko semblait ébranlé par le discours de sa sœur. Plus calmement, il reprit :

« Reconstituer le clan, hein ? Alors… Est-ce qu’ils ne peuvent pas repousser la mission ? Attendre que tu… te maries ? »

Elle lui sut gré d’avoir abordé délicatement son statut de célibataire qui, à vingt-huit ans, commençait à devenir un sujet chatouilleux pour tous. Leiko prévoyait même un véritable scandale interne une fois abordé la trentaine si aucun héritier porteur de la bloodline des Amado ne voyait le jour. Et s’en fichait.

« Ils n’ont pas le temps d’attendre, Niko. Une nouvelle carte du monde se met en place et va se stabiliser dans les deux ou trois ans à venir. C’est maintenant ou jamais qu’il faut monter une opération. Il faut frapper un grand coup avant que la carte soit fixe.

- Bon, que va t’il se passer alors ?

- Comme je l’ai dit, nous sommes dans du cas par cas. Je suis arrivée à un compromis avec le Kuukikage. La mission aura bien lieu, et je la mènerais à bien ; selon mes conditions.

- Au prix de combien de concessions accordées à Konoha ?

- Aucune. Tu crois vraiment que je me soucie de leur sort ? Mais les moyens d’être plus subtils ne manquent pas.

- Comment vas-tu t’y prendre ? »

Il attendit qu’elle développe, en vain. Tenta une autre approche :

« La mission sera plus fiable ?

- Le rapport risques/réussite est devenu acceptable.

- Et quels sont les risques que tu… »

Leiko tourna vivement la tête vers lui ; elle n’était pas loin de sourire :

« Voilà que maintenant tu t’inquiètes pour moi ? Je croyais que le devoir passait avant tout ? »

Il ne trouva rien à répondre. Sa sœur pouvait être tellement évasive quand elle le décidait. Leiko fixait à nouveau le vague, fermant toute possibilité à Niko de pousser plus loin ses investigations. Que lui cachait-elle ?

Le reste du trajet se fit dans le silence, jusqu’à ce que Leiko et Niko arrivent au pied de l’imposante muraille.

« Nous y voilà, soupira t’elle. A bientôt, Niko. Réussi tes épreuves et sors d’ici avec le titre d’Hogosha. On pourra reparler de tes envies de missions périlleuses » conclut-elle en souriant.

Niko la regarda fléchir les jambes et s’élancer sur l’arête inégale de la muraille, en aplomb d’un à-pic vertigineux. Bien malaisé serait celui qui partirait à l’assaut d’un tel temple. Alors qu’elle disparaissait dans le vide –personne ne fréquentait le chemin escarpé–, Niko, le regard marqué par la résolution, tira à part lui, sa propre conclusion : Il ne sera plus question de reparler de quoi que ce soit lorsque je serais Hogosha.

Il resta longtemps près de l’entrée du temple, à s’immerger dans la fraîcheur et l’obscurité de la nuit et repensant à cette conservation avec Leiko. Enfin, il tourna les talons pour rejoindre sa cellule. Malgré sa résolution de tenir tête à sa sœur, il n’avait pas osé lui poser la question qui le taraudait : Kyuubi allait-il être invoqué ? A cette idée même, Niko frissonna. Mais lui-même n’aurait su dire si c’était de peur ou d’anticipation…
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sevee
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Message par sevee »

Remerciements : Un edit de remerciement ; c'est bien évidemment Akhésa qui a été ma prélectrice^^ :jap:
Vu la longueur et le pointillisme des chapitres, ça mérite un remerciement à chaque post ;-)
J'essayerais sans doute d'atténuer les parties discours dans les chapitres à venir, parce que ça doit gonfler à la longue :roll:

Lexique :
Hogosha : Gardien, Gardienne.
Kekkai : barrière, mur (spirituel, magique)
Tama : Esprit, Ame
Tenzo : personnage plus connu sous le nom de Yamato.
Youma : Démon
_______________________

CHAPITRE 3 : Mais pas plus de trois



La mission améliorée s’avérait délicate car elle reposait essentiellement sur un jeu d’acteur ; Se faire repérer « involontairement » par des patrouilleurs de Konoha, puis leur consentir la victoire et la perte de l’objet de sa prétendue mission : un parchemin capital, au prix d’une lutte acharnée dont Leiko se sortirait –au péril de sa vie bien entendu.

Jouer l’excellence pour faire avaler à Konoha que la mainmise sur ce document était fortuite, et donc véridique. En bref, leur faire croire à leur chance insolente. Mais elle était à l’origine de ce plan, elle n’allait pas se plaindre d’en supporter l’exécution.

D’ailleurs, personne d’autre que l’Hogosha n’aurait pu accomplir une telle tâche. Il fallait être à la fois retors et puissant pour maîtriser la supercherie de bout en bout, occasionner des dégâts à l’adversaire (avec consigne d’en tuer au moins un) et organiser sa fuite in extremis avec de graves blessures –qu’elles soient simulées ou pas– avait ajouté le Kuukikage. Risque d’autant plus imprévisible qu’elle pouvait tomber sur n’importe qui, avec une forte probabilité d’Anbus dans l’équation.

Leiko se trouvait dans le territoire de la Feuille depuis un moment déjà, après six jours de voyage durant lesquels, conformément au plan, elle avait contourné les frontières et pénétré le Pays du Feu dans une direction qui suggérait qu’elle retournait au Pays de l’Air, au nord, et non pas qu’elle en venait.
Ses vêtements étaient déchirés, poussiéreux. Elle-même était sale et arborait quelques blessures superficielles pour parfaire la scène ; l’essentiel était de suggérer le caractère d’urgence dans laquelle elle se trouvait, et qui la contraignait à regagner au plus vite son pays sans le reste de son équipe –prétendument perdus corps et biens.

Il faut trouver des spécimens à combattre maintenant, si possible Anbus. Elle entendait encore le ton ironique du Kage : « Mais pas plus de trois ».

Il avait réussi à lui exprimer toute sa formidable ambiguïté en une phrase : la grande confiance qu’il lui accordait pour accomplir à bien sa mission, mais… Pas plus de trois.
Il la mettait en garde ; si elle succombait au nombre, personne ne viendrait la récupérer, blessures sérieuses ou pas. Car toute la couverture de la mission se serait alors effondrée.

Mais pas plus de trois. L’Hogosha avait conscience que sa crédibilité à venir se jouait dans cette mission. Il y avait réussir, et réussir un vrai coup d’éclat. Et la subtile différence se logeait entre mettre à mal deux ou trois patrouilleurs lambdas, de plus en plus souvent constitués de chuunins (vu la pénurie actuelle de ninjas) ou mettre à mal des membres des forces spéciales.

Il fallait absolument qu’elle trouve un nid d’Anbus ! Mais pas plus de trois.

Maudit soit le Kuukikage ! Quelle serait sa limite à lui ? se dit-elle en rebondissant rageusement sur une branche.

Sortie de nulle part, une voix retentit derrière elle :

« Coucou ! »

Mais comment ?! Une violente douleur irradia le dos de la Gardienne, qui perdit instantanément pied et l’envoya cultiver la chute libre ; Alors qu’elle tentait de se rétablir, elle comprit qu’elle ne pouvait plus bouger tronc, bras et cuisses.
Ca craint ! Si ma colonne vertébrale est sectionnée… !
Elle heurta brutalement le sol ; elle sentit la présence d’un étau qui se resserrait, empêchant maintenant tout mouvement de la tête et des pieds : la paralysie était donc due à un jutsu !

Soulagée –mais toujours désespérément immobile– elle misa sur un court-circuit au chakra pour entériner les effets dans son corps, de la même façon que l’on brisait l’entrave des genjutsus. Elle bloqua sa respiration et allait relâcher son chakra, quand une tâche jaune, apparue dans son champ de vision, la fit suspendre sa manœuvre.

Du coin de l’œil (car son front mangeait la terre) l’éclair de couleur se précisa : tignasse désordonnée de mèches blondes, regard sûr et sourire indécent ; associée à la rapidité de l’attaque, qui l’avait rendu indétectable, et à la facilité avec laquelle il l’avait mis hors-jeu…oui tous ses éléments s’ordonnant à une vitesse folle dans son esprit concluaient à un imprévu de taille : L’éclair jaune de Konoha. Elle venait de croiser la route du Yondaime Hokage !

Le chakra s’accumulait à une vitesse folle dans son corps mais elle ne lança pas l’impulsion qui l’aurait libérée ; je serais morte si c’est ce qu’il avait voulu. Et si je me trompe, je n’aurais qu’un quart de seconde pour réagir. Mais un combat contre ce mec, franchement ! Il vaut mieux prendre le risque d’estimer ses intentions.
L’éclair jaune de Konoha, ici, à un pas d’elle. C’était vraiment, vraiment pas de pot. Une pensée soupçonneuse : Le Kukkikage l’aurait-il trahi ? Impossible, se raisonna t’elle aussitôt.

L’Hokage s’agenouilla près de l’Hogosha, toujours face contre terre, Elle devina plus qu’elle ne vit la main gauche du ninja bouger. L’étau se durcît encore. Il me maîtrise. Il veut savoir ce que je fais là, c’est évident. Il lui glissa un kunai contre la carotide. Il est presque temps de s’affoler. Il la retourna. Il veut te voir mourir de face. Envoie la gom… Une voix enjouée balança :

« Bien ! Qu’avons-nous là ? »

Même pas peur. Il continua :

« Un paquet du Pays de l’Air ! » Comme si tu l’ignorais avant de m’avoir attaqué ! « Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu parler de vous ! » Enfoiré.

Un silence puis :

« Tu vas me dire pourquoi tu t’es aventurée chez moi. » La voix était nettement moins agréable… dure, sans concession, et le regard intransigeant.

Elle pria pour que le jutsu n’ait pas atteint ses muscles vocaux. Tout valait mieux que bafouiller devant lui ; comme à propos, la pression exercée sur son cou s’atténua :

« Je ne faisais que traverser le Pays du Feu ! le défia t’elle. Je n’ai attaqué personne et ne comptais pas le faire !

- Pas que je sache. C’est encore heureux, et l’unique raison pour laquelle tu n’es pas morte. »

L’Hogosha abandonna alors pour l’instant toute velléité, toute volonté de résistance ou de coup fourré qui l’enverrait immédiatement ad patres.
Il la saisit au col, durcit sa prise, et sans effort apparent la souleva d’une seule main pour la plaquer contre un arbre, et entreprit de la désarmer. La fouille était inhabituelle : le kunai quitta la gorge de Leiko pour couper systématiquement tout renflement, sacs et poches. Ce connard est en train de mettre mes vêtements en lambeaux.

Elle suffoquait à moitié sous la poigne d’acier, mais elle ne broncha pas, même pas quand le parchemin « appât » glissa d’une poche éventrée de son blouson, rejoignant l’attirail de shinobi qui gisait déjà à ses pieds. Une fois qu’il eût terminé le lynchage systématique du tissu, il la saisit au col et l’envoya promener à quelques pas. Elle finit sa course contre un arbre –un autre– et s’affaissa –comble du ridicule– dos à la scène qui se déroulait maintenant.

Toujours entravée, elle l’entendit remuer ses affaires, suivi d’un murmure puis d’un grondement. Ce n’est que lorsqu’il la redressa contre l’arbre, face à lui, et la ligota –pour qu’elle puisse tenir debout– qu’elle blêmit en comprenant ce qu’il venait de faire : une quelconque technique Doton, qui avait envoyé l’ensemble de ses affaires (armes, câbles, explosifs et compagnie) six pieds sous terre. Puis il s’éloigna de nouveau pour ramasser une grosse souche d’arbre et s’en fit commodément… un siège.

Mes affaires… Mes parchemins d’invocation ! Irrécupérables !!!

La phrase sortit alors toute seule, le genre qu’on regrette aussitôt, et qui, comme souvent dans ces cas-là ne prit pas la peine de passer par la case réflexion :

« Vous n’aviez pas le droit ! » Mais qu’est-ce que j’raconte ?!?

Alors qu’elle pensait ne pas pouvoir tomber plus bas, l’expression qu’il aborda, entre ironie et compassion, aviva le ridicule de cette parole malheureuse, spontanée et désarmante –en deux mots, si peu ninja. Je n’aurais pas assez de toute ma vie pour regretter ce que je viens de dire.

« Vous teniez à certains objets ? Quelques uns semblaient d’excellente qualité, et de grande valeur. Des souvenirs de famille peut-être ?
Bon sang, colle moi une beigne plutôt ! Prendre note pour plus tard : gars doué pour la torture psychologique.

- Vous appartenez à une famille importante ? Il tombe juste un peu trop rapidement.

- Non. Je suis juste Leiko Amado.

- Amado ? Yondaime Hokage la considéra attentivement, comme pour faciliter la remontée de ses souvenirs. Amado, le clan aux jinchuurikis ?? »

Elle détourna les yeux, et sa mâchoire se contracta. Définition impropre une fois de plus, mais l’idée était là.
C’est alors qu’elle vit le parchemin-appât dans sa main. Il ne s’y était pas trompé, en repérant parmi le bric-à-brac de Leiko le symbole complexe qui scellait la missive.
Elle s’efforça de ne pas laisser paraître son trouble : les informations contenues dans ce parchemin n’étaient pas sensées être dévoilées en sa présence. L’Hogosha observa attentivement ce qui allait suivre ; de la réaction de cet Hokage dépendait beaucoup de choses. Une légère manipulation permit à celui-ci d’en briser le sceau –de sécurité maximale pourtant–, et il ouvrit le parchemin, sans sommation. Il parcourut le papier compromettant, et à la fin de sa lecture, la regarda attentivement, le regard durci.

« Je viens de reconsidérer la gravité de ton cas. C’est un acte de guerre que tu transportes. »

On se tutoie maintenant ? Elle répondit du tac au tac :

« C’est un acte de mort. D’où l’urgence dans laquelle je me trouve. »

Quelle drôle de réponse. Il fronça les sourcils.

« C’est stupide d’avoir longé de si prêt Konoha. Un ninja seul en territoire ennemi, transportant un papier aussi confidentiel, aussi explicite... et aussi grave ! Même si tu es douée pour les explications, je suis curieux de les entendre. »

Leiko ravala son air.

La croisée des chemins. Je n’étais pas sensée me faire capturer et subir un interrogatoire. Ils devaient seulement récupérer ce maudit parchemin et en tirer leurs propres conclusions. La peste soit de Konoha ! Et la possibilité de m’échapper est plus que compromise... Une Amado aux mains de Konoha ! C’est catastrophique ! Je dois sortir de ce guêpier !

Que choisir ? S’en tenir au plan de base et tenter l’impossible pour m’enfuir immédiatement, avant qu’il ait eu le temps de m’interroger ? Ou bien tenter la négociation… Mais aussi ! Une chance sur un million de tomber sur ce gars là ! Est-ce un signe ? Rhhaaa ! Je n’ai pas à hésiter ; il n’y a toujours eu qu’une décision à prendre… Ce sont les conséquences qu’il faudra supporter.


L’Hogosha prit une profonde inspiration pour débiter d’une traite la décision la plus importante de sa vie :

« J’ai une proposition à vous soumettre, en total désaccord avec les ordres de mon village.

- …

- J’ai été capturée, la mission a donc échouée ; je préfères jouer franc jeu et réussir cette mission d’une autre manière, même s’il me faut dévoiler mes cartes…

- Un shinobi qui veut mener les choses à sa manière, quitte à contredire les ordres de son village… Yondaime croisa les bras, laissant planer un silence à dessein, puis planta ses yeux bleus dans les siens : J’appelle ça un traître.

- Ne vous méprenez pas Hokage, je vis pour Tama ! rétorqua t’elle. Simplement… je suis intelligente et prévoyante ! Vous ne pouvez pas être si réducteur, car vous connaissez les compromis qui échoient à votre charge. Contentez-vous de profiter de l’opportunité !

- Rien que ça ! C’est ainsi que tu te considères ? Il était amusé. Tu sais, c’est toujours comme ça qu’apparaissent les dangers publics et les criminels… Des personnes immanquablement persuadées d’être au-dessus des règles… »

Elle grogna. L’Hokage ne semblait pas enclin à la conciliation. Il reprit :

« Alors, ai-je affaire à une criminelle ? Il me veut me faire sortir de mes gonds.

- Je suis celle qui veut sauver les fesses de votre village.

- Une sauveuse ? Tu cherches à préserver Konoha maintenant ? Avec Kyuubi, je ne doute pas une seconde de tout le bien que tu nous souhaites ! »

Il prononça la dernière phrase d’une voix basse, les mâchoires serrées par la colère. L’Hogosha sentit qu’il était tout proche de lui faire très, très mal.

« Je peux sauver Konoha sans trahir Tama. »

Elle soutint son regard. Regards bleu et noisette se jaugèrent, mais ne flanchèrent pas. Finalement Yondaime poussa un soupir.

« Enfin, les criminels dont je parle ont toujours du génie. En attendant de savoir à quelle catégorie tu appartiens… Il se passa nonchalamment la main dans les cheveux : Très bien… Je t’écoute. Ta mission consiste en ?

- Favoriser notre village lors du Sommet d’Etat qui va se tenir. »

Silence. Les deux êtres se jaugent à nouveau. Eclat ironique d’un sourire invisible chez la prisonnière. Surprise du geôlier qui s’exprime par les imperceptibles raidissement puis relâchement du sourcil droit. Se sont les seuls échanges qui signifient Nous sommes au courant pour le Sommet…. Vous savez ? Et alors ?!

Il éclata de rire.

« Non mais… Tu ne manques pas de toupet ! Ah ah ! Les femmes sont vraiment… Et qu’est-ce tu comptes mettre dans la balance pour me rallier à ce marché de dupes ?

- Eviter de lourdes pertes directes à Konoha, et autant de pertes indirectes pour mon village. En échange de notre place au Sommet… Tama a tout à gagner dans ce marché, certes, mais convenez que vous avez tout à perdre, sinon vous auriez fait depuis longtemps un meilleur usage de ce kunai. Le document parle de Kyuubi. Bluff ou pas, vous ne pouvez négliger une telle menace. »

Yondaime l’observa en silence. Ni arrogance ni soumission dans l’exposé de la situation. Intransigeante et directe, avec un léger louvoiement qu’il devinait tellement utilisé qu’il en était devenu naturel. Yondaime reconnu les qualités d’un chef. Et son aveu spontané de désaccord avec ses propres instances le conforta dans son impression : Nous sommes faits du même bois. Il était même possible qu’elle ait toujours eu l’objectif de mener sa propre tractation.
Rien à craindre d’elle pour l’instant. Il s’installa confortablement et lui parla d’égal à égal :

« Vous avez toute mon attention. »

La tension de Leiko se relâcha un peu.

« Vous deviez apprendre "par hasard" que Tama possédait Kyuubi. Une telle menace vous aurait obligé à reconsidérer notre force de frappe, et à nous intégrer au Conseil d’Etat en préparation, ce dont nous sommes censés ignorer la tenue. On m’a dépêché ici afin de jouer le rôle de messagère, seule rescapée de mon équipe et de vous céder au prix d’un combat l’information que vous tenez dans les mains. C’est ici que mon opinion diverge de celui de mes ordres directs. »

Yondaime s’installa plus confortablement.

« Scénario plausible, encore aurait-il fallu me convaincre d’être vraiment en rade...

- Mon identité est suffisante. Je suis une gardienne de Tama et suis la plus à même d’avoir accès à un tel document. Par ailleurs je n’aurais jamais du tomber sur vous. N’êtes-vous pas censé arpenter les couloirs de votre demeure, pour protéger au mieux l’épicentre de votre fief ?!! »

Il esquissa un léger sourire à cette description très administrative de sa fonction. Il y avait comme une nuance de rancœur dans cette phrase. Elle devait être à cran pour se laisser aller ainsi à de tels propos. Son sourire s’élargit. Il comptait bien en profiter.

« Il faut croire "Gardienne", que vous n’êtes pas si importante que ça pour que Tama n’hésite pas à vous sacrifier…

- Tama escomptait bien me récupérer. Puisque j’avais ordre de m’échapper de mon combat, vaincue en apparence. La probabilité de vous rencontrer, Eclair jaune de Konoha, railla t’elle, était quasi nulle en fait.

- Mais elle existait. C’est donc que votre perte est plus qu’envisageable. Vous n’êtes pas importante. »

Elle ne rentra pas dans son jeu, et rétorqua :

« Mais Kyuubi, lui, est important. Assez important pour justifier tous nos actes : ceux de mon village, mes choix et les votre bientôt. » Un silence. Elle continua :

« J’ai convaincu mon supérieur qu’il valait mieux agiter la menace plutôt que l’exécuter ; C’est comme ça que j’ai imposé mon plan : la possibilité de m’en sortir, sans perte inutile des notre, et pour un bénéfice identique. »

Elle observa l’effet de son petit discours sur le ninja le plus talentueux du moment. Le Quatrième ne la quittait pas des yeux, songeur. Il prit enfin la parole :

« Bien. Reste un point épineux : pouvez-vous me prouver que vous possédez Kyuubi ? »

Elle souleva un sourcil.

« Nous ne le possédons pas. »

Yondaime cru qu’il allait s’étrangler. Il s’était attendu à tout sauf à ça. Elle sourit avant de compléter :

« …mais nous pouvons l’invoquer. » La peste soit de cette fille. Elle jouait avec ses nerfs !

« Voilà le scénario qui vous guette, Hokage : Nous invoquons Kyuubi à l’orée de votre village. Avec la quasi certitude qu’il sera incontrôlable, même pour nous –ce que vous n’êtes pas censés savoir. Donc une forte probabilité pour Tama de perdre des hommes, et de me perdre moi. Quoi qu’il en soit, il reste toujours aussi dangereux pour vous.
Conséquence : votre intérêt est de nous laisser participer au Sommet, Konoha ne perdra pas ses forces et son rang à lutter contre Kyuubi, et Tama ne perdra pas d’hommes dans cette entreprise. Aucune perte, ni de votre côté, ni du notre. Et vous ne perdez rien à nous avantager. Peut-être une alliance avec un autre pays, mais j’en doute, au vu du nœud de vipère actuel ; par contre, vous êtes assurés que nous deviendrons vos indéfectibles alliés… »

Yondaime ne se laissa pas démonter par cette argumentation convaincante ; il préféra se concentrer sur la première phrase, interloqué :

« Vous êtes en mesure d’invoquer Kyuubi ? »

Elle hocha la tête.

« Les démons existent dans une réalité différente de la notre ; un peu comme les animaux avec lesquelles on passe des contrats… comme Gamabunta par exemple...

- Il est de notoriété publique que j’invoque les grenouilles ! Venez-en au fait ! »

Elle fronça les sourcils, le défiant du regard d’oser la recouper une seconde fois.

« Mais en réalité, les créatures mythiques comme Gamabunta et les neuf bijuus ne vivent pas exactement dans le même monde. Leurs barrières sont simplement plus minces que celles qui séparent le monde des démons de celui des humains. »
Là, ça devient intéressant, pensa-t’il.

« Ses barrières… Il est possible de les traverser au moyen d’une invocation. Plus le chakra injecté est important, plus la créature appelée sera puissante. Un des principes fondamentaux de toute invocation. Bien sûr tout le monde n’est pas capable d’invoquer au moyen de son seul chakra. C’est pour cela que les invocations à multiples incantateurs existent. »
Elle me rappelle une vieille professeur à l’académie des ninjas. Je me demande si elle s’est remise de mon passage à l’académie…

« Vous m’écoutez ?!

- Je suis tout ouï.

- Hum. Pour invoquer des démons, l’exercice est un peu plus compliqué ; la quantité de chakra demandé est proportionnelle à la force de la créature mythique… Et la force des bijuus est un rang supérieur à celui des autres créatures mythiques, ce qui les rend pratiquement impossible à invoquer. Disons que votre Gamabunta aurait le désavantage dans un combat contre le Une-queue, le plus faible des…

- Que vous dîtes ! Si Gama entendait ça… » Yondaime souriait.

Leiko s’arrêta net dans son énoncé et le fixa, interloquée. Il me charrie. C’est totalement inapproprié et incongru. Yondaime remarqua l’ombre d’un frémissement sur la commissure gauche de sa lèvre. Elle reprit :

« Bref, ce serait trop aisé s’il ne suffisait que de multiplier le nombre d’invocateurs pour attirer un démon dans cette réalité. »

L’instant irréel de grâce était passé.

« Il manque une autre condition fondamentale : le pacte d’invocation. »

L’Hokage entrait dans l’inconnu. Il darda les yeux sur cette encyclopédie démoniaque ligotée comme un saucisson après son arbre.

« En l’occurrence, on ne passe pas de pactes avec des démons. Pour ouvrir le portail et les attirer, il faut une personne adéquate et un nombre incalculable d’incapables qui fournissent le chakra.» J’ai quand même pas dit incapables tout haut ?

« Hum… Cette adéquation c’est la capacité d’entrer en résonance avec les démons, voire d’être reliés à eux… »

L’Hokage, frénétique, se leva à moitié :

- Les capacités héréditaires Amado…

- attirent et contrôlent les démons » approuva t’elle.

Elle a l’air un peu trop satisfaite de ça. C’en est indécent. Il se rassit.

« Le clan Amado n’a-t-il pas été décimé ? »

Il saisit une ombre fugitive sur son visage.

« Certains d’entre nous. »

Elle n’en dirait pas plus. Il venait de tarir ce moulin à paroles, alors il enchaîna :

« N’êtes-vous pas trop peu nombreux pour réussir une invocation ?

- Non. L’invocation en elle-même ne nécessite qu’une personne dotée des gènes adéquats, qui localisera le démon et l’attirera dans notre réalité. C’est la maîtrise du bijuu, une fois invoqué, qui nécessiterait la participation de plusieurs membres Amado. Par ailleurs… il existe un calendrier des barrières, qui indique la fluctuation des kekkai. De façon cyclique, les barrières entre les mondes s’amincissent, facilitant à 70% l’invocation… Nous entrons dans une de ces ères.

- Comment ?! » Il s’agita sur son rondin.

« Tout ça pour vous faire comprendre qu’invoquer Kyuubi est un jeu d’enfant. Le maîtriser beaucoup moins. Mais les conséquences resteraient terribles pour Konoha. Coopérez. Acceptez cette menace comme si Kyuubi était avec nous, parce que théoriquement il l’est ! »

La dernière phrase sembla vibrer dans l’air. Il fallait que ça marche. Leiko était mise au supplice par ce visage fermé, impénétrable. Bon sang, c’est un pont en or que je te fais !! Coopère !

L’Hokage se leva de son siège et fit les cent pas. Il n’a pas l’air convaincu.

« Voyons… Il me semble pouvoir intervenir à divers maillons de ce scénario catastrophe non ? Si je renforçais les équipes de surveillance autour de Konoha, pour interrompre toute activité suspecte ? Ou mieux encore, si je vous tuais ? Il me semble que la menace deviendrait beaucoup plus théorique, non ? »

Elle sentit un filet d’eau glacé couler dans son dos. Reste calme.
Le quatrième Hokage continua sur sa lancée :

« Il resterait combien de membres de votre parenté à exécuter ? Cinq, six au grand maximum ? Croyez-vous qu’il me soit impossible de les supprimer eux aussi ?

- Vous ne pourrez jamais quadriller l’ensemble du territoire. Il nous suffirait de nous tenir hors de portée de vos investigations et de me laisser pénétrer les lignes de Konoha ; Kyuubi serait automatiquement attiré par moi.

- Alors ma deuxième solution paraît de plus en plus probable. Vous supprimer. Ou mieux encore, je pourrais vous utiliser. Disons que…Je pourrais commander des recherches sur votre spécificité génétique…

- Vous échouerez.

- Nous avons un sannin qui en connaît un rayon… »

Elle eut un rictus :

« Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas. Vous imaginez réellement que vous pourriez faire mieux que des générations de nos propres chercheurs en génétique dans un laps de temps aussi court ? Vos pointures ne réussiront pas là où mon propre clan a échoué. Et vous aussi, si j’en crois l’absence de successeur à votre Shodaime Hokage. Enfin mis à part un morveux qui a survécu on ne sait comment, un vrai hasard… »

Touché. Comment pouvait-elle savoir pour le petit Tenzo ? Elle lut la question sur son visage.

« Je sais tout ce qui touche de près ou de loin les Youmas. Mettez-vous en tête que je possède le plus de connaissances en la matière à travers tout le monde ninja. » Le ton n’admettait pas la réplique.

« Et moi je n’arrive pas à croire que votre village vous poste en première ligne en me menaçant d’un péril dont vous êtes vous-même l’antidote. »
Touché.

La lutte d’influence qui se déroulait entre eux depuis le début atteignait son paroxysme. Il continua :

« Je pourrais disons… utiliser un jutsu forçant Kyuubi à intégrer votre corps !

- Irréalisable. Que ce soit avec ou sans mon consentement, Kyuubi est trop puissant.

- Votre consentement vraiment ? » L’Hokage lui adressa un sourire carnassier : Je croyais que vous vouliez éviter des morts inutiles ?
Il ne la quittait pas des yeux. De nouveau charmeur, il reprit :

« Alors disons que… dès l’apparition de Kyuubi en territoire du Feu, je nous envoie instantanément à Tama. Il est bien sensé suivre votre trace, non ? »

Il peut faire ça ?! Elle perdit patience la première :

« Conditions aléatoires ! Vous êtes prêt à risquer combien de vies pour vérifier vos hypothèses ? La rançon n’est pourtant pas si lourde ! Que vous importe qu’un autre village ninja perde son rang à notre profit, tant que ce n’est pas le votre !

- Je devrais donc construire une paix de toute manière précaire sur un mensonge ? Celui affirmant que vous ne possédez pas la menace qui vous fera craindre ? Je devrais conspirez avec vous, alors que les cinq plus puissants pays tentent de trouver un accord ?

- Remballez votre argumentaire sentimental : vous allez tirer un énorme profit de l’arrêt de la guerre !

- Je suis aussi soucieux des intérêts de Konoha que des valeurs que vous méprisez.

- Mépris ? Juste pragmatique, à votre image. Tant que Tama fait partie du Cinq majeur qui prône la paix, les petits villages peuvent bien couler.

Le visage de Yondaime se durcit ; lorsqu’il reprit la parole elle comprit son erreur.

« - Nous sommes réellement en train de redéfinir ces valeurs, parce que nous courons tous à notre perte ! Le monde qui va voir le jour après le Conseil sera différent de ce que nous avons connu !

- Justement ! Et les victimes que nous pourrions épargner ? Et l’alliance indéfectible que vous gagnerez ? Ces notions comptent dans le nouveau monde qui se construit ! »

De désespoir, elle joua sa dernière carte :

« Kyuubi ne doit pas être invoqué ! Jamais ! Il y a assez de démons prisonniers dans notre réalité ! » Les larmes aux yeux et des trémolos dans la voix, elle se convaincrait plus tard qu’elle les avait forcé…

Il perdit son air indifférent. Elle comprit alors qu’elle avait gagné. Bien évidemment ; les valeurs. L’impression qui était montée en elle tout au long de cet entretien qu’il était un homme de valeur. Et si la cynique, fourbe et ambitieuse Leiko possédait bien une seule valeur, c’était l’inébranlable certitude qu’il valait mieux laisser les démons là où ils étaient.

« Je dois y réfléchir » prononça t’il d’une voix neutre.

Réfléchir, c’était déjà du tout cuit. Le soulagement monta en elle. Elle l’avait convaincu, au prix d’une joute acharnée où elle en avait bien trop dit. Et elle n’aimait pas se mettre à nue. Restait pourtant le plus dur, ce à quoi il ne consentirait pas : la relâcher. Il se leva brusquement :

« En attendant…

- Laissez moi partir.

- Non. »

Il ne fallait pas qu’il puisse trouver une échappatoire.

« De toute façon vous avez oublié un scénario.

- Vraiment ? Lequel ? »

Il sourit. Elle venait de passer des larmes à l’ironie en une fraction de seconde, de la petite fille esseulée à la femme sûre d’elle. Vraiment il s’amusait. Joute verbale aussi intense que celles l’opposant à Jiraya. Sauf qu’il connaissait Jiraya par cœur.

« La possibilité que je puisse m’échapper ? Vous ne l’avez pas envisagé une nano-seconde ! J’en serais presque vexée. M’accuser d’être un sacrifice consenti par mon village…Vraiment…Moi qui fait partie du Top Ten des ninjas de Tama… »

Elle lui rendit son sourire, d’un sourire découvrant largement ses dents, son premier sourire à vrai dire : Le sourire du combattant qui possède une carte dans sa manche. Le quatrième Hokage, soudain alerté, banda ses muscles, prêt à intervenir. Elle ne remarqua même pas et prononça :

« Libération. »

En une fraction de seconde, elle laissa échapper le chakra démon qu’elle avait emmagasiné à Tama. L’Hokage ne put rien faire. Et merde !!

Le jutsu de paralysie s’annula, et le câblage la ligotant à l’arbre céda en un clin d’œil. Yondaime ne put que subir l’assaut du chakra de cette Amado, chakra qui n’était pas le sien. Malsain, furieux, tourbillonnant, il rayonnait dans un périmètre improbable qui dépassait son champ de vision. Plus étendu que tout ce qu’il avait vu. Et très condensé, si l’on en jugeait sa lutte pour ne pas céder du terrain (pour ne pas s’envoler plutôt !!).
Et elle riait au milieu de ce chakra de… flammes peut-être ? Elle est pas nette cette fille.

Cette débauche d’énergie rendait l’Hogosha toujours euphorique. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait autant hésité à entamer un combat. Son propre chakra vibra ; hors de question de laisser filer Kyuubi, qui la suivait depuis Tama, bien à l’abri dans sa réalité. Face à l’affrontement imminent, elle aurait sans conteste besoin de lui pour alimenter indéfiniment le robinet d’énergie. Sur le visage de Leiko, plus de trace d’amusement, juste un air terriblement sérieux ; et des yeux… qui avaient quelque chose à prouver. Des yeux de ninja. Tellement civile dans son attitude…grosse erreur qu’il avait commise. Elle allait engager le combat qu’il lui avait refusé tout à l’heure.

« Est-ce qu’un Hokage vaut trois anbus ? » demanda t’elle mystérieusement, les yeux brillants.

Une imprévisible, pensa t’il. Ce sont les pires.

A suivre…

_____________

J'essayerais de pas tarder pour le chapitre d'après, mais des fois que... un petit scoop quand même : le chapitre à venir pourrait contenir des scènes de baston^^
Dernière modification par sevee le mer. 19 sept. 2007, 09:39, modifié 1 fois.
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xoux
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Message par xoux »

Super fanfic!!!

J'ai hâte de lire la suite.
Je me demande ce qui va se passer entre Leiko et Yondaime. Une petite romance dans l'air???

En tout cas, c'est une bonne idée de faire une fanfic qui expliquerait les origines de Naruto (la guerre, Kyubi, le sceau...).
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sevee
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Message par sevee »

Merci beaucoup Xoux !

xoux a écrit :Je me demande ce qui va se passer entre Leiko et Yondaime. Une petite romance dans l'air???
Ah ça, tu peux toujours cuisiner Akhésa, elle sait tout^^
Plus sérieusement, je veux pas faire dans le romantisme.
En tout cas, c'est une bonne idée de faire une fanfic qui expliquerait les origines de Naruto (la guerre, Kyubi, le sceau...).
Oui l'idée est née de ce grand blanc de l'histoire de Kishimoto qui me travaillait pas mal. Bref, maintenant qu'il commence à remplir les blancs, ça m'enchante pas non plus :lol:
Non, objectivement cette préquelle allait forcément devenir une déviation dès qu'il allait lever le voile sur ce moment clé. Je continue la fic et puis voilà 8-)

2 chapitres en même temps, ça n'a pas fait trop à lire ? :bizzare:

J'en profite pour m'excuser auprès des commentateurs qui ont posté sur ce topic et qui ont une actualité pour leur propre fic : autant pour Jainas et Xoux, jai pas trop de chapitres de retard, autant pour Lebibou, je me suis penchée sur ton dernier chapitre, mais je vois que j'en ai environ 30 et des poussières à lire avant :lol: C'est pas l'envie qui m'en manque^^
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Message par xoux »

J'ai vu ton com sur ma fanfic, je te remercie!

Du coup, je suis venue sur ton topic pour voir où tu en étais, si j'avais un chapitre à lire ou non (vu que je n'étais pas là la semaine dernière, j'en avais peut-être raté), et puis rien!

Quand est-ce qu'on aura la suite?
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