Un enfant sur le champ de bataille TERMINE

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Oh Itachi-san ! Mince alors, et moi qui croyais que tu m'avais oubliée :lol: Tes remarques pointilleuses et ô combien frustrantes ne m'ont pas manqué ^^ n'y vois pas la moindre offense évidemment, c'est toujours un plaisir (...) de te répondre mouahahah. Euh hum...

Pour les signes euh... j'ai cherché et trois seulement ça me paraissait bizarre. J'ai l'impression que la première fois, Kakashi en fait plus que ça. Bon passons.

Pour Ibiki... alors là, c'est pas du tout fondé ce que tu dis, excuse moi Rien ne prouve que ce soit Ibiki. Et d'ailleurs, il a l'âge de Kakashi ou un peu plus. Donc ça peut pas être lui.

Et enfin... On dit Shôdaï ? Ah... savais pas ^^

Merci à toi en tous cas :grin: Sans tes ptites remarques chiantes, ce ne serait plus marrant :lol: contente de voir que la discussion Okara/Arashi passe bien, je l'aime beaucoup :grin:
Itachi-san
Corbeau Myope
Messages : 10387
Inscription : lun. 01 août 2005, 13:05
Localisation : Konoha... autrefois

Message par Itachi-san »

Bah Ibiki a l'air un ptit peu âgé quand même il doit avoir dans les 35 ans je dirais :columbo:
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Les quelques sources que j'ai pu trouver lui donnent 27 ans. c'est clair qu'il les fait pas... :roll:
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Amis du jour, bonjour. Après un long moment d'absence, me revoilà :grin: ce chapitre est très long donc je l'ai coupé en deux. Je vous donne la première partie pour voir ce que vous en pensez. Un grand merci à Kanji qui m'a bien aidée pour le passage sur la stratégie !

Vala, bonne lecture !

Chapitre XI
Les liens du passé se coupent


Kakashi poussa la porte du vestiaire en chancelant. Mal… Partout. L’odeur du sang. Tout était si trouble... Les faibles lumières de la pièce l’éblouissaient, il avait mal aux yeux. Son œil gauche était en feu. Il manqua de tomber quand son pied buta contre une irrégularité du carrelage. Les murs se mirent à tournoyer autour de lui et la douleur lui vrilla le crâne. Pris de nausée, il se rua vers le lavabo le plus proche, arracha le tissu qui masquait sa bouche et cracha pêle-mêle bile, sang et tripes jusqu’à ce que la brûlure de sa gorge et de ses poumons devienne insupportable. Mal au ventre… Mal, mal, mal ! La sueur, le sang et la bave dégoulinaient de ses lèvres en longs filaments rouges et transparents au fond du lavabo sans qu’il ne s’en préoccupe. Trop mal, bien trop mal. Il pouvait presque sentir ses os cassés se heurter dans une cacophonie insupportable. Une quinte de toux le plia en deux, lui faisant cracher du sang de nouveau. Il ferma les yeux. Calme. Inspire, expire. Doucement. Inspire, expire. C’était vraiment con de sa part d’avoir vomi : maintenant, il avait toutes les chances de faire un malaise. Comme pour confirmer ses pensées, ses jambes se mirent à trembler. Il agrippa les bords du lavabo pour ne pas tomber.
Fait chier.
Il ne se souvenait pas avoir un jour été dans un état pareil mais cette idée n’avait rien de réconfortant. Il se sentait faible. Il n’aimait pas se sentir faible. L’impuissance était un sentiment qui lui était à la fois trop inconnu et trop douloureux pour qu’il l’accepte sans rien dire. Acculé… acculé par ses propres faiblesses. Son corps refusait de l’écouter ; tremblant… trempé… Il rouvrit les yeux. Son visage se refléta dans la glace, mort vivant dans la lumière du soleil. Seul l’épuisement l’empêcha de reculer. Son œil gauche était si injecté de sang qu’il semblait que le Sharingan s’était dilaté sur toute la surface du globe oculaire. Ses traits étaient creusés, cireux… Il ne se reconnaissait même plus. Mal. Si mal… Et cette odeur… Il regarda son plastron. Il était si incrusté de sang qu’il avait fini par en adopter la couleur. Le jeune ninja réprima à grand peine une nouvelle nausée ; il devait sentir la mort à au moins deux kilomètres.
Il lui apparut soudain insupportable de rester dans cet état une seconde de plus. Les doigts tremblants, il retira ses longs gants de cuir imbibés d’hémoglobine et les jeta le plus loin possible. Ses protections subirent le même sort. Il eut toutefois un peu plus de mal avec sa tunique car le coton s’était incrusté dans des blessures au niveau du flanc et lui arracha un cri quand il tira violemment sur le tissu, enlevant de la chair au passage. D’où sortaient ces plaies, il ne s’en souvenait plus et il s’en moquait. Il devait juste… il devait juste se nettoyer. Une fois nu – si l’on exceptait bien sûr la pellicule de sang et de crasse qui lui collait à la peau – il se précipita dans la première cabine de douche et ouvrit les robinets à fond. L’eau tout d’abord glaciale tomba avec force sur ses muscles endoloris, le crispant un petit peu plus. Au fond du bac, l’eau vira à l’écarlate. Pris d’une sorte de panique, il se mit à frotter frénétiquement ses cheveux et sa peau, jusqu’à ce que l’eau cesse d’être rouge vif et adopta peu à peu un rose plus pâle. Longtemps, il s’acharna sur les mains. C’était idiot mais il avait la sensation que le plus grand océan du monde n’aurait pas suffi à enlever de ses mains tout le sang répandu au cours des dernières semaines. La température augmenta, des volutes de vapeur s’élevèrent doucement et masquèrent un peu l’odeur métallique du sang, détendant son corps et son esprit. Provisoirement calmé, Kakashi ferma les yeux et se laissa aller contre le mur carrelé.
Ce n’était vraiment pas passé loin cette fois. Un véritable massacre. Pendant un moment, il avait sincèrement cru qu’il n’en réchapperait pas. La guerre avait beau être entrée dans sa phase terminale, les combats étaient toujours aussi dangereux, voire plus, si toutefois la chose était possible, et Kiri ne semblait pas décidée à lâcher prise. Les Kiriens sur lesquels ils étaient tombés en témoignaient. Kakashi ne se souvenait pas avoir déjà été témoin d’une telle barbarie. Et pourtant, Dieu savait qu’il avait vu beaucoup de choses. Ça donnait une petite idée de l’influence que Kamiya avait pu avoir sur ses hommes. Cette simple idée le faisait frissonner. Il en avait assez de tout ça, assez de cette guerre qui n’en finissait pas, assez de ces nuits passées à guetter l’ennemi dans le froid et la pluie. Assez d’entendre le sang gargouiller au fond des gorges découpées. Assez de ces yeux vides qui le suivaient partout. Assez de la mort.
Fatigué, tellement fatigué. Son corps lui brûlait. Il avait si froid… Si mal. Il rouvrit les yeux. Le sang continuait de ruisseler le long de son torse, tels des milliers de petites perles rouges glissant dans l’eau. Les blessures devaient être profondes pour saigner comme ça. Pas de bol. A ce rythme là, il se serait vidé de son sang d’ici un quart d’heure. Un maigre sourire se dessina sur ses lèvres. Un quart d’heure, hein ? Soit quinze minutes… Soit neuf cents secondes. Ses yeux gris se perdirent dans le vague. Ça voulait dire que dans neuf cents secondes, tout serait fini. Il n’y aurait plus de bruit, plus de combat. Plus que du silence et la paix.
Un… deux… trois…
Il renversa sa tête en arrière et tout en comptant, il enfonça ses doigts dans sa plaie au niveau du ventre. Le sang coulerait plus vite s’il aggravait encore la blessure. Il sentit du sang remonter dans sa gorge et dégouliner de ses lèvres. Il eut mal mais sans plus. Pour dire la vérité, s’il avait eu la force d’aller chercher un kunaï dans sa pochette, il serait directement tailladé les veines, histoire d’en finir plus vite. Mais il n’avait plus de force. Alors il laissa simplement le sang couler, encore et encore, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus assez pour le faire respirer. Ce n’était sans doute pas la solution à ses problèmes mais il était trop tard à présent.
Six… sept…
C’était plus rapide qu’il ne le pensait. Déjà il sentait son corps s’engourdir. Ses jambes avaient lâché sans qu’il ne le remarque. Mais ce n’était pas plus mal. En fait, c’était même mieux comme ça.
Il était bien ; la vapeur faisait s’évanouir la souffrance. Il faudrait qu’il en parle aux médecins, il y avait peut-être matière à creuser. Mais il aurait fallu qu’il se lève et il ne le pouvait plus. Sa tête était si lourde. Ça devenait dur de respirer.
Dix…
Sommeil. Fatigué. Fatigué de vivre, fatigué de survivre. Marre d’attendre que quelqu’un se décide à le tuer.
D… douze…
Une sensation de flottement… Il se sentait partir… en fin de compte, neuf cents secondes, ça passait plutôt vite. Bientôt il serait mort… encore un peu et tout serait terminé. Bientôt… bientôt…
Tr…


Des voix.

Angoisse.

- Que s’est… passé ? Com… est-ce arrivé ?
- Il a été retrouvé … vider de son sang dans…, rashi-sama.

Panique.

- Attention… !! …morragie interne. Réajuster… u… chakra !

Incompréhension.

- Vous croyez… suicide ?
Pas de réponse.
- Capitaine ?

- Attachez-le au lit… sait jamais.

Le noir à nouveau.

Kakashi ouvrit péniblement son œil droit. Où… où était-il ? Il se sentait lourd… comme s’il avait baigné dans un mélange épais et visqueux. Sa vision se troubla un instant puis se précisa. Du blanc. Tout d’abord, il ne vit que du blanc. Puis il reconnut l’odeur caractéristique du désinfectant et de la javel. Ses sourcils se froncèrent. Il tourna la tête sur le côté. Une perfusion était enfoncée dans son bras droit. Il referma son œil.
Merde...
L’hôpital. Il était à l’hôpital. Il n’était pas mort... Cette phrase résonna dans son cœur avec une telle violence qu’il en eut mal. Il réprima à grand-peine un sanglot de rage. Il avait cru que c’était fini. Vraiment. Il y avait vraiment cru. Il s’était même imaginé qu’il reverrait ses parents et Obito rapidement. Au lieu de ça, on le contraignait à vivre encore et encore. Quelqu’un avait du le trouver dans les vestiaires. Qui, il l’ignorait, mais ce qu’il savait en revanche, c’est qu’il irait lui dire ce qu’il convenait de faire lorsque l’on croisait des gens se laissant mourir dans une douche dès qu’il aurait la force de poser un pied devant l’autre. Ce n’était pourtant pas compliqué de reconnaître un suicide quand on en voyait un !
Réprimant son agacement, il inspira et l’air vint calmement dans ses poumons. Il remua ensuite doucement les pieds, l’un après l’autre. Il sentait ses orteils, c’était bon signe. Enfin bon signe… façon de parler. Mais il y avait quelque chose qui clochait. L’esprit encore un peu embrumé, il essaya de se redresser. C’est alors qu’il se rendit compte que de larges lanières de cuir au niveau des chevilles et des poignets l’attachaient à son lit et empêchaient tout mouvement. Un moment interdit, il ferma les yeux, un sourire amer sur ses lèvres puis il ricana. Apparemment, ils avaient peur qu’il ne récidive. Logique. Légitime. Idiot. Ça ne le retiendrait pas éternellement.
Des voix féminines retentirent tout près. Il reconnut celle d’Isane.

- Alors, comment va-t-il ?
- Il n’est plus en danger mais ses blessures sont sérieuses. Pourquoi ne l’avez-vous pas amené à l’hôpital immédiatement ?
- Je vous l’ai dit, il nous a faussé compagnie dès que nous sommes rentrés…
- Quoi qu’il en soit, il doit rester en arrière au moins une semaine.
- Une semaine ?!
- Isane-san… Je ne crois pas que vous réalisiez : c’est un enfant de treize ans qui a tenté de se suicider. Vous trouvez ça normal ?
- Rien ne prouve qu’il l’ait fait volontairement.
- Au-delà de ça, coupa l’infirmière, il y a l’aspect médical. Ce garçon était complètement épuisé. Son corps est en pleine croissance et il est loin de manger comme il le devrait. Et je ne parle pas de son œil ! Je ne conteste pas les méthodes de votre capitaine mais tout de même…
Les talons claquèrent sur le carrelage, signe que l’infirmière s’éloignait. Kakashi tourna la tête sur le côté. La porte de sa chambre s’ouvrit, laissant passer une Isane au visage dévasté par la fatigue et sombre. Mais quand elle vit que Kakashi avait ouvert les yeux, elle sourit. Elle prit une chaise et s’assit à côté du lit.
- Je suis contente que tu sois réveillé, dit-elle.
Kakashi ne répondit pas et se contenta de la fixer. Etait-ce elle qui l’avait sauvé ?
- Comment tu te sens ? Ton œil te fait mal ?
Une fois de plus, il ne répondit pas mais au fond de lui, la colère grondait, enflait, croissait, menaçant de faire sauter les barrières. Isane dut s’en rendre compte car elle soupira et se frotta les yeux de ses mains. Un long moment, elle resta silencieuse, cherchant probablement ses mots.
- Qu’est-ce qui t’a pris, Kakashi ? demanda-t-elle finalement. Tu as été gravement blessé au cours de la mission et tout ce que tu trouves à faire, c’est aller te vider de ton sang dans une douche. Qu’est-ce que tu cherchais à faire ?
Les lèvres de Kakashi se tordirent dans un rictus amer.
- C’est pas évident ? répondit-il froidement. Les contentions, c’est pour faire joli d’après toi ?
Une immense tristesse apparut dans les yeux dorés de la jeune femme. De la tristesse et de la compassion. Une expression qui donna envie de vomir à Kakashi. Il détourna la tête et ferma le poing quand Isane tenta de lui prendre la main.
- Kakashi, on a tous envie que ça se termine, tu sais, murmura-t-elle. C’est qu’une question de semaines maintenant. Mais ça ira plus vite si tu restes avec nous. On a besoin de toi. C’est ensemble qu’on est fort, tu te souviens ? En équipe…
- C’est ça… soupira Kakashi en regardant ailleurs.
- Kaito et moi, on peut t’aider ! insista Isane. N’oublie pas qu’on est passés par là aussi. On sait ce que c’est que de vouloir tout lâcher. Tu peux te confier à nous…
Kakashi laissa échapper un ricanement.
- Parce que tu crois que j’en ai envie ?
Silence.
Isane se pinça les lèvres.
- Très bien, lâcha-t-elle d’un ton raide.
Elle se leva et sans un mot de plus, elle quitta la pièce. Curieusement, Kakashi sentit son cœur se serrer. Isane était très gentille mais il y avait des moments où il avait besoin qu’on lui foute la paix et qu’elle ne comprenne pas cela l’exaspérait. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Que maintenant qu’ils étaient amis, il allait lui raconter le moindre de ses états d’âme ? C’était bien mal le connaître. Est-ce qu’elle comprenait seulement ce qu’il était en train de vivre ? Non, non et non ! Alors qu’elle arrête son numéro. Il n’avait besoin de personne.
De personne.
Il fixa ses poignets attachés et tira d’un coup sec dessus. La douleur lui déchira l’abdomen. Il ne put s’empêcher de gémir. Des larmes de rage perlèrent à ses yeux. Un véritable infirme. Il resterait sûrement ici un moment s’il ne pouvait même pas bouger les bras sans avoir l’impression que son ventre s’ouvrait en deux. Son regard se posa malgré lui sur la porte qui s’était refermée sur Isane. Son cœur se serra de nouveau.
Non, de personne…

Malheureusement, ce ne fut pas la pire visite de la journée : celle d’Okara remporta la palme haut la main. Kakashi s’était endormi après s’être épuisé à essayer de convaincre l’infirmière – en vain bien évidemment – de le détacher et quand il se réveilla deux heures plus tard, son capitaine était là, adossé au mur en face de son lit. Il avait gardé son masque mais Kakashi le reconnut tout de suite. Okara était le seul à provoquer en lui ce mélange si particulier de malaise, de crainte et de soulagement par sa seule présence.
Il fit son possible pour garder une expression neutre et attendit que l’ANBU se mette à parler. Il n’avait personnellement rien à lui dire. Un long moment s’écoula puis la voix du capitaine s’éleva.
- Tu me déçois profondément, Kakashi.
Le garçon se retint de rire. Si Okara croyait le toucher en lui disant qu’il était profondément déçu, il se mettait le doigt dans l’œil. La déception de son supérieur était en l’occurrence le cadet de ses soucis.
- Je pensais que tu éprouvais plus de considération pour Uchiwa Obito mais apparemment, je me trompais.
Kakashi tressaillit. De quel droit Okara lui parlait-il d’Obito ? Impassible, l’ANBU poursuivit.
- Je dois admettre que je suis impressionné : je ne pensais pas que tu étais si bon acteur. Tu feins la culpabilité à merveille.
La haine lui déchira le cœur. N’auraient été les contentions qui le retenaient au lit, Kakashi se serait jeté sur Okara, quitte à lui faire la peau en lui faisant bouffer sa chemise d’hôpital par les narines. Les ailes de son nez devinrent livides de rage et son œil droit lança de furieux éclairs. Il n’avait pas le droit… il n’avait pas le droit de dire ça.
- Ne parlez pas d’Obito comme si sa mort avait une quelconque importance pour vous, gronda-t-il, les dents serrées à s’en briser les mâchoires. Vous ne le connaissiez pas et vous ne me connaissez pas non plus ! Ne faites pas comme si vous me compreniez !!! hurla-t-il soudain du plus fort qu’il put.
- Tu as raison, répondit calmement Okara. Je ne l’ai pas connu et sa mort en tant que personne me laisse totalement indifférent. Ce qui m’importe en revanche, c’est l’impact qu’elle a eu et a sur toi.
- Allez vous faire foutre, grinça Kakashi. J’en ai assez de vous écouter. Assez, d’accord ? Je ne veux plus…
- Sache que je comprends tout à fait que tu aies voulu mourir…
Silence. Kakashi adressa un regard mauvais à son capitaine – c’était vraiment bas de sa part d’utiliser des arguments pareils simplement pour attirer son attention – mais il ne dit rien.
- Je ne pourrai jamais reprocher aux gens de vouloir en finir avec la vie, reprit Okara, et je n’ai de toutes façons pas à en juger. Ce que j’ai du mal à croire par contre, c’est que tu aies délibérément oublié la promesse faite au petit Uchiwa.
- Je n’ai rien oublié...
- C’est d’autant plus impardonnable.
- Mais qu’est-ce que ça peut vous foutre que je tienne pas mes promesses ?
- J’en ai à foutre que cette promesse, c’est le but que tu t’étais fixé. Tu te souviens de ce que je t’ai dit ? Un homme sans but ne me sert à rien et crois-moi, j’ai déjà suffisamment de mecs comme ça sous mes ordres pour ne pas en vouloir un de plus. Tu peux aller au-delà, Kakashi. Tu es au-delà de ça. Ce but te donnait de la force et faisait peu à peu de toi un véritable ANBU. C’est grâce à lui que tu sortais du lot.
Le cœur de Kakashi se figea. Il y avait des phrases, comme ça, qui avaient le don de bouleverser des certitudes. Des phrases qui semblaient faites pour vous, pour vous atteindre. Des phrases qui se démarquaient au milieu de toutes les autres. Kakashi dévisagea son capitaine. Ça n’avait duré qu’une seconde à peine et pourtant… Il y avait quelque chose de changé… c’était une sensation indéfinissable, trop fugace pour lui donner un nom, bien trop diffuse pour l’analyser… mais c’était là. Et ce ton… ce n’était pas de la colère. C’était de la déception. Une véritable déception. Il écouta.
- La protection d’un être cher est le but le plus noble qu’un homme puisse avoir, dit Okara avec gravité. A condition de savoir s’en servir, les sentiments affectifs sont le meilleur moyen d’accroître une force. Maintenant si tu juges ces émotions indignes de toi, si même protéger tes amis ne te motive plus, alors très bien. Retourne dans ta douche et crèves-y. Personne ne te regrettera.
Et il sortit sans rien ajouter. Sonné, Kakashi ne s’en rendit même pas compte. Il ne réalisait pas très bien. Okara avait décidément le chic pour lui balancer des vérités plus dérangeantes les unes que les autres dans la face et ce sans mettre de gant. On devait ressentir la même chose lorsqu’on recevait une gifle au lieu d’un baiser – cela dit ce n’était pas comme si on l’embrassait tous les jours. De façon plus imagée, il se sentait comme après avoir reçu un coup de jus : endolori, surpris, sur la défensive. Mais curieusement, il n’éprouvait aucune colère contre son supérieur. Il était même en quelques sortes… soulagé. Il n’avait pas voulu entendre ce qu’Okara lui avait dit tout simplement parce que c’était ce que lui-même n’osait pas reconnaître : son comportement puérile était une erreur de plus dans une liste qui semblait ne jamais devoir s’arrêter de s’allonger. Et si ça n’avait été que des erreurs… Le problème était que c’était bien plus que cela.
En temps normal, il se serait morfondu à en perdre la raison et pas seulement parce que d’ici peu, chaque ninja doté d’une paire d’oreilles en bon état de marche verrait en lui un gamin psychologiquement instable, mais désormais, c’était différent. Okara avait reconnu qu’il avait du potentiel, reconnu qu’il n’était pas comme les autres. Ça changeait tout. Il avait détecté dans la voix de son capitaine des émotions nouvelles : du regret. De l’espoir.
De l’espoir…
Il comprenait mieux à présent : Okara ne le sermonnait pas parce qu’il le devait. Il le faisait parce qu’il croyait en lui, en ses capacités à faire la différence. Il voulait qu’il soit différent. Il avait besoin que Kakashi soit différent. Pourquoi, le garçon l’ignorait et à la limite, peu importait. Si Okara croyait en lui alors il continuerait de se battre. Il tiendrait sa promesse. Et plus jamais il ne décevrait son capitaine. Plus jamais.

C’est avec ce nouvel objectif en tête qu’il suivit consciencieusement les prescriptions des médecins et sortit rapidement de l’hôpital. A ses quartiers, plusieurs manifestèrent leur joie de le voir sur pied – aucun ne se risqua cependant à sortir une blague où il serait question de douche ; ANBU mais pas fous au point d’ignorer que le garçon était la valeur montante de leur section et accessoirement celui qui avait tué Kamiya Hajime. Même Shiranui Genma, réputé pour son humour pragmatique à deux yens, s’abstint de tout commentaire, ce dont il lui fut très reconnaissant. En réalité, l’engouement qui commençait à se former autour de lui et de ses résultats le mettait mal à l’aise et l’effrayait même un peu. Il n’aimait pas être sous les feux des projecteurs.
Le silence qui régnait dans sa chambre lui fit du bien. Assis sur son lit, la photo de l’équipe 7 entre les mains, Kakashi prit une décision qu’il n’avait que trop retardé : aller se recueillir sur la stèle des MAC et parler à Obito. Il n’y était pas allé depuis sa mort il y avait maintenant un peu plus de six mois. Ce n’était pas normal, ce n’était pas correct. Plusieurs fois, il avait voulu mais ses jambes avaient refusé de l’y conduire et il avait systématiquement fait demi tour. Aujourd’hui ce serait différent. Il y arriverait. Il inspira à fond, se leva et entreprit de s’équiper. Puis il sortit par la fenêtre et se mit à courir, bondissant d’arbre en arbre. Ça ne pressait pas mais plus vite il y serait et moins il aurait de chance de reculer. L’air froid du matin lui fouetta le sang et fit rougir son visage pâle. L’hiver était arrivé et avec lui, la féerie à la fois argentée et figée que le garçon avait toujours secrètement admirée. Cette atmosphère froide et distante lui parlait dans le sens où il s’en sentait proche. Toutefois, quand le terrain nu qui abritait la stèle fut en vue, la magie se brisa et il ne put s’empêcher de ralentir. Son rythme cardiaque augmenta brutalement manquant de le faire déraper sur les branches couvertes de givre. Il secoua la tête. Cette maudite journée ne cesserait-elle donc jamais de le hanter ? Il pouvait voir la stèle à présent, semblable à une statue de glace bleutée dans l’air froid du matin. Il s’arrêta à l’entrée du terrain et s’efforça de se calmer : tout se passerait bien. Ce n’était qu’une tombe et il serait parti vite : c’était tout au plus l’affaire de dix minutes. Il se sentirait certainement mieux après. En plus, il n’y avait personne pour l’instant. Il fit un pas en avant… s’arrêta. Inspira à fond, avança. Encore. Hésita. Fit deux pas en avant, un troisième. Il n’était plus qu’à une centaine de mètres. Encore un effort et ce serait fait.
Avance… je t’en prie, avance. Allez…
Il avait l’impression de marcher dans une mélasse d’un mètre de profondeur. Il regarda la stèle. Elle était si loin… Il n’y arriverait pas. Pas aujourd’hui. Il se força à se secouer. Il fallait qu’il y arrive, il en avait besoin. Soit il y arrivait, soit il passait sa vie à redouter, à repousser sans cesse cette terreur, ce fantôme qui le poursuivait depuis six mois et il ne voulait pas de ça. Il secoua la tête pour chasser ses appréhensions et se sentit un peu mieux mais en rouvrant les yeux, il eut un spasme d’horreur. La stèle était pleine de sang. Du sang frais. Il y en avait partout. Et là, par terre… juste à côté… Kakashi devint blême.
- Ob… Obito… souffla-t-il.
C’était impossible, ça ne pouvait pas être lui. Il… il était déjà mort. Kakashi se rapprocha, les jambes comme du chewing-gum. C’était bien Obito. Il reconnaissait ses cheveux bruns, ses énormes lunettes… son corps broyé. Il eut un haut-le-cœur. Comment son corps était-il arrivé ici ? Il avait été enseveli sous les rochers. Il l’avait vu disparaître. C’était impossible. Impossible. Tremblant de tous ses membres, Kakashi s’accroupit à côté du cadavre et tendit une main vers le visage écrasé. Sa réaction fut épidermique. Des picotements si intenses qu’il en eut mal traversèrent son corps ; il retira vivement sa main. Son œil gauche se mit à brûler.
- Aïe ! Putain…
A travers la brume qui obscurcit sa vision, il crut voir le visage broyé d’Obito se mettre à sourire. La terreur l’étrangla. Les battements de son cœur s’affolèrent mais il ne bougea pas. Il était paralysé. Il ne pouvait que regarder le corps d’Obito lui sourire avec des yeux éperdus de panique. Ce n’était pas possible, ce n’était pas possible… Il ne pouvait pas sourire, il ne pouvait pas être là. Que quelqu’un l’aide, pitié, que quelqu’un vienne voir !
- Kakashi ?
Il sursauta violemment et se retourna, encore tremblant. Son cœur fit un nouveau bond en voyant de qui il s’agissait.
- R… Rin ?
Une boule se forma dans son estomac. C’était bien elle. Ses cheveux avaient poussé. Son uniforme était différent mais son visage un peu rond n’avait pas encore perdu son aspect juvénile. Sa présence lui fit mal. Il avait souvent pensé à elle au cours des derniers mois, se demandant comment elle s’en sortait, quels étaient les garçons qui composaient sa nouvelle équipe. Il s’en était terriblement voulu de l’avoir abandonnée mais il avait fini par oublier, ou plutôt, par arrêter de songer à elle. En réalité, il ne voulait pas la voir. C’était encore trop frais, trop dur. Il pouvait supporter de voir Arashi – bien obligé de toutes façons – mais Rin… non. Il se tourna de nouveau vers la stèle. Le sang avait disparu ainsi que le corps. La stupéfaction le cloua sur place quelques secondes puis sa bouche s’assécha brutalement lorsqu’il comprit que tout cela n’avait été que le fruit de son imagination. C’était une chose de faire des cauchemars – il bénissait d’ailleurs régulièrement l’inventeur des jutsus anti-son – et c’en était une autre de voir des cadavres se matérialiser n’importe où. Il avait décidément du souci à se faire pour son mental. La voix de Rin le tira de ses pensées un peu noires.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
Kakashi frissonna. Sa voix était dure, mordante de reproche et de mépris. Il se leva et lui fit face. Elle se tenait droite, les bras croisés, attendant probablement une réponse. Il ne put s’empêcher de penser qu’il n’aimait pas ce qu’elle était en train de devenir : Rin avait été la douceur même du temps où Obito était encore en vie ; celle qui s’interposait quand le ton montait entre les deux garçons, celle qui soignait leurs blessures et s’excusait de leur faire mal. Celle qu’Obito avait aimée. Aujourd’hui, c’était une jeune fille sèche et froide qui se tenait devant lui. Elle avait raison d’être en colère ; après tout, le fait qu’il n’ait jamais été rendre hommage à Obito jusqu’à présent n’était pas un secret. Sa présence faisait presque tâche. Mais comment aurait-il pu lui expliquer ? Il n’avait pas d’excuse ; ou du moins, pas de celle qu’elle était en droit d’attendre. Il avait été bien trop occupé à fuir pour se préoccuper d’Obito ou d’elle. Dans son désir de libération, elle était apparue comme un élément douloureux. Et puis elle avait elle-même dit qu’elle ne souhaitait pas le revoir. Dans un sens, ça l’avait arrangé, alors il avait essayé de l’effacer, comme il avait effacé Obito. Okara avait raison. Il avait tout gâché. Son cœur se serra douloureusement. Il s’en voulait. Il s’en voulait tellement.
- Je… je… je suis…
Les mots ne venaient pas. Il n’arrivait pas à parler. Il leva les yeux vers elle. Un rictus de dédain tordait à présent ses lèvres auparavant si habituées à sourire et son doux regard brun s’était durci mais l’ensemble ne parvenait pas à cacher l’immense tristesse qui émanait d’elle. Kakashi sentit sa gorge se nouer. La déception, le sentiment de trahison, l’amertume… Rin ne méritait pas d’éprouver tous ces sentiments mais elle n’était pas responsable. C’était lui le coupable, uniquement lui. Rin secoua la tête, l’air dépassé, et sortit des bâtons d’encens de sa sacoche. Puis elle s’agenouilla devant la stèle, disposa les bâtons sur le marbre bleu et joignit les mains dans une prière silencieuse, se désintéressant totalement de Kakashi. La triste réalité frappa le jeune ANBU de plein fouet : ils n’appartenaient plus au même monde. Il y avait eu un temps où Rin aurait fait n’importe quoi pour un regard, un mot attentionné de sa part. Cette époque lui semblait à présent terriblement lointaine. Leur lien était rompu. Rin avait refait sa vie sans lui et qu’il le veuille ou non, il l’avait écartée de la sienne. Ils ne pouvaient plus se rejoindre. Ils étaient deux ninjas, deux enfants qui grandissaient et qui perdaient leurs illusions chacun de leur côté. Le chagrin le submergea.
- Rin… je… je…
Une fois de plus, il ne trouva pas les mots. Ce qu’il ressentait était de toutes façons au-delà de ce que le langage humain pouvait exprimer. De son côté, elle ne fit aucun signe montrant qu’elle avait écouté. Alors, lentement, il lui tourna le dos et partit sans ajouter un mot. Elle ne chercha pas à le retenir. A mesure qu’il s’éloignait d’elle, il sentait son cœur se briser un petit peu plus. Mais c’était ce qu’il avait voulu ; c’était ce qu’il avait cherché. Erreur de plus ou pas, il se devait d’assumer. C’est le cœur très lourd qu’il retourna à ses quartiers. Il ne dormit pas cette nuit là.

Deux semaines passèrent. Kakashi reprenait des forces, lentement mais sûrement, surveillé par les médecins qui semblaient décidés à garder un œil sur lui. Il les laissa faire. Ça n’avait plus tellement d’importance maintenant. Tout ce qu’il voulait, c’était redevenir opérationnel le plus vite possible, reprendre les missions et ainsi sortir Rin de sa tête, elle et tous les fantômes qu’elle avait réveillés. La douleur était revenue, plus mordante et empoisonnante que jamais, provoquant cauchemar sur cauchemar. Il avait parfois l’impression que sa culpabilité allait le bouffer de l’intérieur. Il fallait qu’il se change les idées, qu’il bouge, qu’il parte, qu’il fuie loin, très loin. Ses souvenirs étaient en train de le rendre fou – à supposer bien sûr que ce ne soit pas déjà le cas si on en jugeait par l’épisode de la stèle… Partir… Arrêter de trop penser – au stade où il en était, oublier était un luxe que l’on refusait décidément de lui accorder.
Le seul point positif dans l’histoire, c’est que les autres ANBU avaient rapidement compris à sa mine – encore – plus fermée que d’habitude qu’il valait mieux lui foutre la paix. La seule qui aurait pu déroger à cette règle était Isane mais elle lui en voulait toujours et ne venait donc jamais le voir. Quant à Kaito, il avait du avoir eu vent de leur dispute car il ne se montra pas non plus. Seul Genma se risqua une fois à lui proposer une mission commando aux bains publics des femmes. Il ne recommença jamais. Cependant, tout déprimé et misanthrope qu’il fût, Kakashi ne put que comprendre qu’une opération de la plus haute importance, qui pourrait mettre un terme à la guerre et où les ANBU auraient un grand rôle à jouer, était en cours d’élaboration. Les capitaines étaient tendus – une nervosité qu’ils semblaient d’ailleurs prendre plaisir à évacuer sur leurs hommes – et il trouvait pour sa part éloquent qu’Okara s’en prenne soudain à Isane et Kaito pour des raisons plus insignifiantes les unes que les autres, « se contentant » de commentaires acerbes à son égard. Il avait de plus plusieurs fois aperçu Arashi discuter avec le commandant Shiba au quartier général. Mais plus que tout, il trouvait que cette opération s’inscrivait logiquement dans le processus de guerre.
Après tout, d’un strict point de vue militaire, Konoha était en bonne voie pour renverser la vapeur dans un conflit qui durait depuis trop longtemps. Lui et son équipe étaient parvenus à priver Kiri de son meilleur officier, le général Kamiya. Son décès, au-delà de tout le soulagement qu’il pouvait apporter, était symbolique. Il avait incarné la cruauté, la force et la quasi-invincibilité de Kiri. Lui disparu, la Brume perdait son plus puissant atout : la peur. La peur avait maintenu l’ordre dans les troupes de Kamiya et elle avait également dissuadé bon nombre de ninjas de Konoha de s’engager sur le front nord (sans compter les désertions dont on n’avait jamais pu estimer le nombre). Il serait remplacé assez vite, Kakashi ne se faisait pas tellement d’illusions là-dessus. Mais Mizu no Kuni avait-il d’autres psychopathes ou officiers de cette trempe dans sa manche, le jeune ANBU en doutait. Le temps que le remplaçant de Kamiya s’adapte à l’organisation de l’armée de son prédécesseur – ou qu’il l’adapte à lui – plusieurs semaines s’écouleraient. Dans les faits, cela se traduirait sans doute par une pagaille dans les rangs de la Brume tandis que Konoha et ses alliés redoubleraient de vigueur.
Et effectivement, les choses étaient bien parties pour se dérouler ainsi. D’après ce qu’il avait entendu, la fréquence des attaques de Kiri s’était réduite de façon significative au cours des derniers jours et le conseil en profitait, multipliant les incursions en territoire ennemi, sabotages et frappes éclairs. L’assassinat d’autres officiers était également réutilisé. Cette grosse mission qui se préparait était exactement ce que recherchait Kakashi. Il avait envie de se défouler, de cracher toute sa peine et sa frustration, et quitte à passer ses nerfs sur quelque chose, autant que ce fût de façon utile, c'est-à-dire sur les ninjas de Kiri ou de Kusa. Il fut assez surpris de voir que parmi ses camarades, peu partageaient cet avis. La plupart éprouvaient plutôt un sentiment d’amertume, voire de colère ou de peur à l’idée d’avoir survécu à toute une guerre pour être pratiquement sacrifié – car c’était bien ce que signifiait les termes « grand rôle à jouer » – dans la dernière mission. Kakashi avait, pour sa part, dépassé ce stade et trouvait même assez amusante l’idée d’être payé pour mourir. Mais Arashi serait bientôt Yondaime et Kakashi voulait pouvoir assister à son triomphe. Il survivrait à cette mission ; car après tout, rien n’indiquait qu’il y mourrait forcément. La preuve, même lorsqu’il l’avait voulu, il n’y était pas parvenu…
Lorsque Shiba Eiji, le commandant de l’ANBU, vint en personne officialiser la nouvelle et leur donner des détails, il n’obtint rien d’autre qu’un silence impassible. Tout le monde avait accepté ou alors faisait semblant. C’était toujours comme ça. Encaisser. Sans rien dire. Kakashi se doutait que Shiba et les capitaines avaient fait circuler la rumeur avant exprès pour leur donner le temps de digérer mais il n’était pas certain qu’ils l’aient fait dans le seul but de les ménager. Il s’agissait en fait de frapper le village de Kiri de manière définitive. Mais pour laisser le temps au gros des troupes d’intervenir avec un minimum de risques, il fallait une diversion. C’est là que les ANBU intervenaient. Ils attaqueraient le dernier important relais commercial de la Brume, le port d’Aoi Shinju, « la Perle Bleue », attaque qu’on aurait volontairement laissé arriver aux oreilles de Kiri. Celle-ci enverrait dès lors des hommes en masse pour protéger le port et le gros des troupes de Konoha, qui serait parti à l’avance par mer, pourrait alors engager l’offensive au village même, moins bien défendu. C’était une opération cachée par une autre et que Kiri le comprenne ou non, elle ne pouvait se permettre de laisser prendre la Perle Bleue. Dans le pire des cas, elle perdrait par asphyxie économique. Ame, moins occupée que Suna à entraver les mouvements d’Iwa, et plus adepte des jutsus d’eau que le village caché du Vent, apporterait son soutient en envoyant hommes, armes et ANBU. Kumo aiderait également en envoyant des hommes pour l’opération principale à Kiri. Pour Kakashi et ses collègues, cela signifiait deux choses : d’abord que la réussite de l’opération dépendait entièrement de leur capacité à retenir l’ennemi, et ensuite qu’en cas de problème, personne ne pourrait leur venir en aide.
- Vous serez divisés en deux groupes, expliqua Shiba de sa voix à la fois douce et puissante, en montrant une carte de la côte. Le premier déclanchera l’attaque et le second sera chargé de prendre les renforts de Kiri à revers à partir des bois qui sont tous proches – il tapota un emplacement sur la carte. Vous devez les laisser débarquer jusqu’au dernier. Ensuite, priorité sur les bateaux. Il faudra les détruire pour les empêcher de repartir. Le deuxième groupe sera lui-même divisé en petites équipes de quatre. Ce sont les capitaines ici présents – il montra les officiers de la main – qui dirigeront ces unités. Je prendrai en charge l’autre groupe. Nous serons en infériorité numérique mais l’effet de surprise sera de notre côté : il faudra l’exploiter au maximum.
- L’attaque est prévue pour quand ? demanda Isane.
- Pour dans trois jours, répondit Okara.
Kakashi déglutit. Des murmures s’élevèrent un peu partout. Trois jours… c’était très peu.
- Fermez-la !! hurla Shiba.
Le silence se fit aussitôt. Kakashi ferma brièvement les yeux, des picotements au niveau des poignets et du bas du dos. Shiba n’était pas quelqu’un de particulièrement impressionnant au niveau physique mais il avait la réputation d’être très vicieux et de gâcher la vie de ceux qui le contrariaient très facilement. Rien d’étonnant à cela : avant de passer ANBU, il avait pendant très longtemps travaillé au service d’interrogation et on racontait qu’il avait formé Ibiki Ichiro lui-même. Dès lors, le vent de soumission qui soufflait dans les rangs quand Shiba Eiji était dans le coin s’expliquait facilement. C’était sans doute d’ailleurs pour cette raison qu’il avait été nommé commandant en plus de ses excellentes capacités physiques et techniques : tout le monde, sans exception, lui obéissait.
- Je vous accorde que trois jours nous laissent très peu de temps pour nous préparer, reprit Shiba, mais ce sont les ordres. Et j’espère qu’il est clair pour tout le monde ici que nous n’avons pas droit à l’erreur ! Soit nous réussissons, soit nous perdons la guerre et je vous laisse imaginer les conséquences que cela entraînerait. Nous sommes à ça – il rapprocha son pouce de son index – de gagner. Je refuse de condamner Konoha simplement parce que l’un d’entre vous a merdé. Je veux des ninjas rapides, puissants et efficaces. Est-ce que c’est clair ?
- Très clair, commandant, répondirent les soldats d’une même voix.
- Parfait.
Il fit une pause et parcourut ses hommes du regard.
- Je ne choisirai que les meilleurs d’entre vous pour cette mission, et cela en accord avec vos capitaines. Pour ceux que cela concernera, c’est l’occasion ou jamais de montrer que vous valez quelque chose.
Après que tous les détails eussent été donnés, les ANBU se retrouvèrent dans leurs quartiers. A présent que la nouvelle était officielle, les réactions s’exprimaient plus clairement. La plupart n’étaient ni fâchés ni amers ; au fond, mourir leur importait peu. Pour ceux qui, en revanche, étaient entrés dans l’ANBU par vocation, les avis étaient partagés : si certains montraient ouvertement leur excitation à l’idée de jouer un rôle clé, d’autres se contentaient de haussements d’épaule résignés lorsqu’on les interrogeait. Très peu en revanche manifestèrent clairement leur colère ou leur peur. Les soldats n’avaient de toutes façons pas à contester les ordres, et surtout pas eux, l’élite guerrière de Konoha.
L’unité de Kakashi fut une des premières à être sélectionnée. Le garçon avait un instant craint qu’Okara ne le laisse sur la touche en raison de son comportement des dernières semaines mais il n’en fut rien. Le capitaine semblait penser qu’il avait retenu la leçon et était en même temps assez remis pour ne pas être un poids. Il en ressentit une grande fierté. Le seul bémol était la réserve qu’Isane mettait désormais entre elle et lui ; pas que ça l’empêchât de dormir ou quoi que ce soit mais il préférait avoir pour équipiers des personnes avec qui il s’entendait bien. Il ne pouvait cependant pas lui reprocher grand-chose, même avec toute la mauvaise foi du monde. De leur côté, ni Okara ni Kaito ne firent de commentaire à la jeune femme.

Les trois jours qui suivirent passèrent vite, peut-être même trop vite. Le matin de l’opération arriva sans que Kakashi le réalise. Dans ce genre de situation, et de manière générale quand la tension devenait trop forte, il préférait passer en mode automatique : ça l’empêchait de trop réfléchir à ce qu’il allait devoir faire. Le corps, l’instinct et les réflexes prenaient le relais. C’était efficace et c’était ainsi que les ANBU procédaient. Le trajet, la répartition des hommes en différents points, le déclanchement de l’opération, tout avait été prévu et chronométré à la seconde près. Le gros des troupes partit en avance et en petits groupes de façon à ne pas être repéré. Les ANBU, au nombre de soixante, ceux d’Ame compris, voyagèrent de leur côté, rapidement et en silence. Personne ne parlait, hormis Shiba et les capitaines lorsqu’ils se concertaient ou donnaient des ordres. Les hommes avaient disparu. Il n’y avait plus que des armes meurtrières, filant droit vers leur cible. Lorsqu’ils furent arrivés à proximité du port d’Aoi Shinju, les deux groupes firent halte.
D’après les renseignements, c’était un port de superficie moyenne, longeant la côte sur un peu plus de 400 mètres. Sur le pourtour, quasiment en contact avec la zone portuaire, se trouvaient les commerces, aux marchandises très diverses : poissons, armes, vêtements, bijoux, viandes etc. Venaient ensuite sur un arc de cercle plus large les habitations. En dehors des cabanes de pêcheurs construites directement sur la berge et faites de chaume et de bois, la plupart étaient en pierres. Au sud, on trouvait les bains publics et un petit hôpital. A l’est, une école pour les civils et un sanctuaire, et à l’ouest, le quartier réservé à l’administration. En tout, plus de 200 personnes avaient élu domicile ici, et uniquement de petits commerçants, des voyageurs, des réfugiés. En réalité, Aoi Shinju était davantage protégée pour son importance commerciale et sa position que pour son poids militaire quasiment nul : située à l’extrémité de la presqu’île du continent, la Perle Bleue n’appartenait juridiquement pas à Kiri mais elle était son principal port d’attache sur « terre » et fournissait bois et fer, deux matériaux cruciaux que l’on ne trouvait pas au pays de l’Eau, ou du moins, pas en quantité suffisante. En échange, une garnison de Kiri se trouvait en permanence sur place. Une épaisse palissade de pierre de 5m de haut entourait cette véritable ville, avec deux gardes par tourelles, plus trois au niveau des portes : une à l’est, une à l’ouest ; la dernière donnait directement sur la baie, ce qui rendait le port difficilement prenable. Le premier groupe d’ANBU se positionna au pied de la façade sud, la moins gardée, les autres se dispersèrent dans les bois. Chacun savait exactement ce qu’il devait faire et quand. L’équipe de Kakashi faisait partie du deuxième groupe. Ils devraient donc attendre que Kiri envoie des ninjas, et tenir jusqu’à ce que leurs propres renforts en aient fini à Kiri et viennent les aider. L’attaque commença en silence avec les sentinelles postées à l’extérieur des murs. Les membres du premier groupe avaient été sélectionnés pour leur vitesse et leur discrétion et ils eurent tôt fait de faire leurs preuves. Au milieu de la quiétude matinale, les premiers corps des ninjas de Kiri tombèrent sans bruit, comme des feuilles mortes glissant sur le sol givré. Seuls quelques gémissements étouffés par ci par là se firent entendre, trop faibles pour être entendus, trop brefs pour être alarmants. Puis tout s’accéléra : des fumigènes furent soudain balancés en masse de l’autre côté de la palissade, accompagnés par toute une série de parchemins explosifs. Des cris d’alerte et de panique s’élevèrent. L’alarme retentit dans l’atmosphère gelée par le froid et le vent, déchirante, son pratiquement irréel dans ce monde figé. Embusqués à l’orée des bois, les ANBU du deuxième groupe perçurent le début de l’opération. A côté de ses partenaires, Kakashi entendit les cris, les hurlements de peur et de douleur, les appels à l’aide. Il vit la façade sud littéralement voler en éclat, le sable se teinter de rouge, les civils, surtout des enfants, essayer de fuir. Il sentit l’odeur du sang parvenir jusqu’à ses narines. Mais curieusement, il n’éprouva pas la moindre once de pitié pour tous ces gens innocents et s’en félicita. La pitié n’avait pas sa place ici. Ils n’étaient rien d’autre que des instruments nécessaires à la paix, ANBU comme civils. La paix était comme tout, elle avait un prix. Konoha avait estimé que Aoi Shinju était sacrifiable alors soit. Et tout le monde mourait un jour.
Les renforts envoyés par Kiri ne se firent pas attendre très longtemps. Ils débarquèrent par la mer en masse à peine vingt minutes après le déclanchement des hostilités. Leur vue déclancha une décharge d’adrénaline dans les veines de Kakashi. L’excitation et le désir de meurtre le submergèrent et il s’y abandonna complètement. Dans le cas contraire, il n’aurait jamais le cran d’aller jusqu’au bout. Il chargea comme tous les autres sans hésiter. Sa main ne tremblait pas lorsqu’il entailla la première gorge.


La deuxième partie bientôt (quand j'aurais fini de l'écrire en fait :lol: )
Dernière modification par Tayuya le dim. 14 janv. 2007, 17:39, modifié 1 fois.
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

Ciel, une revenante. :shock: :grin:

Bonne première part de chapitre... la descente en enfer continue dirait-on...

J'ai beaucoup aimé la première partie du chapitre, très crue et en même temps très graphique. Je n'ai eu aucun mal à visualiser mentalement la scène...

Le style de la suite est plus distant, détaché, et ça s'accorde bien avec l'état d'esprit de kakashi, froideur et abnégation. CEla vient sans doute également du fait que tu résume des périodes de temps en quelques lignes, mais c'est tout a fait adapté.
L'aspect stratégique est aussi maitrisé.

En fait j'aime voir les différentes phases d'évolution de Kakashi et les comparer avec ce que l'on sait de lui au final... Pour le moment tu t'en sort haut la main.
tiranor
Aspirant ninja
Messages : 175
Inscription : sam. 08 juil. 2006, 12:42
Localisation : Dans le Var

Message par tiranor »

comme jainas, j'ai un seul mot a dire sur la premiere partie : ecoeurant, on est submergé par la descente aux enfers d'un gamin ayant trop cotoyé la mort.
Flyers
Jounin
Messages : 1680
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 13:39

Message par Flyers »

Et ben, pour un retour, c'est un sacré retour O__O

Tout simplement enorme ce chapitre, absolument parfait.
Image - AzuManga Fan
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Je tiens en effet à te féliciter pour le début de ce chap : j'ai vraiment adoré toute ta description du corps blessé, du dégoût de Kakashi pour lui-même et bravo pour la tentative de suicide, elle est très bien amenée. Ca me donne envie d'en faire autant...(dans mes fics, bien sûr).
Image
lebibou
Sannin
Messages : 3872
Inscription : mer. 14 sept. 2005, 23:06
Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

Ça faisait belle lurette que je ne m'étais pas plongé dans une fic et j'admet que j'appréhendais ce moment.
J'ai, plus par hasard qu'autre chose, décidé de lire le dernier chapitre en date de cette fic.

J'ai beaucoup aimé le début du chapitre. Tu as un style… (Comment dire ? Au départ je voulais dire brouillon mais ce n'est pas tout à fait le cas. On va opter pour «brut») permet de bien rendre justement ce côté brut de l'interface émotive de Kakashi, à savoir celle d'un gamin de 13 ans avec un lourd passif.

La première partie est donc, vraiment de très bonne qualité. La deuxième partie, à savoir la mise en place de toute la stratégie militaire, est un peu longuet je trouve. Bien fait et bien expliqué mais un peu long quand même.

Bref, bonne chance pour la suite. (Demain, review du Passé blanc)
Image
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Merci à tous :grin: ouf, contente de voir que je ne suis pas tombée aux oubliettes ^^

Apparemment, tout le monde a apprécié la première partie :grin: tant mieux parce que c'est la première fois que je m'essaie au... "cru" on va dire. A poursuivre lol

La deuxième partie, tu la trouves longue, lebibou ? Ouais, c'est pas faux mais sachant que c'est la bataille qui met fin à la guerre et tout, ça méritait d'être détaillé. Et puis j'ai pu m'essayer au raisonnement militaire (c'est super chiant d'ailleurs lol)
Je me demandais si ça faisait pas trop baclé de résumer des périodes de temps plu ou moins longues en quelques lignes mais bon. ça a l'air de passer ^^
En fait j'aime voir les différentes phases d'évolution de Kakashi et les comparer avec ce que l'on sait de lui au final... Pour le moment tu t'en sort haut la main.
Merci infiniment Jain-sama ^^ ça me flatte énormément
Itachi-san
Corbeau Myope
Messages : 10387
Inscription : lun. 01 août 2005, 13:05
Localisation : Konoha... autrefois

Message par Itachi-san »

Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un châpitre de cette fic :razz:

En effet la première partie est crue mais bien décrite, je remarque qu'à travers le style indirect-libre tu fais très bien passer toute l'ironie des pensées de Kakashi^^

La partie militaire je la trouve, comme Lebibou un peu longue et certains morceaux de la partie "stratégique" j'ai un peu... "survolé" sans vouloir t'offenser^^" C'est pas que c'est chiant mais peut-être un peu confus... M'enfin ça vient un peu de moi aussi : quand je lis il faut pas grand chose pour m'embrouiller XD

J'aime beaucoup la toute fin du châpitre, on dirait que Kakashi a deux personnalités qu'il peut mettre en mode "on" et "off" à volonté, un vrai ninja quoi :razz:

La partie avec Rin j'ai pas trop aimé, notamment le fait qu'elle ait changé aussi radicalement et qu'elle ignore Kakashi comme ça... j'arrive pas à me visualiser le personnage comme ça en fait :columbo:

Bon sinon pour les détails à la con


C’était une chose de faire des cauchemars – il bénissait d’ailleurs régulièrement l’inventeur des jutsus anti-son –
J'ai pas bien compris le rapport en fait :columbo:
et quitte à passer ses nerfs sur quelque chose, autant que ce fût de façon utile, c'est-à-dire sur les ninjas de Kiri ou de Kusa.
Bah... le village de Kusa est censé être un allié de Konoha il me semble, non ? :columbo:

Voilà voilà je suis un peu sévère c'est vrai, m'enfin ça ça change pas :p
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

Avec les jutsus anti son ses voisins ne l'entendent pas crier... :???:

Tayu, deux points qui sont indispensables à aborder je crois (j'avais oublié de le mentionner ds mon post précédent) :
-Gai
- Le paradis de la drague

A savoir, comment se trouve -t-il affublé de l'un comme de l'autre ?
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

La partie avec Rin j'ai pas trop aimé, notamment le fait qu'elle ait changé aussi radicalement et qu'elle ignore Kakashi comme ça... j'arrive pas à me visualiser le personnage comme ça en fait :columbo:
C'est qu'une façade ^^ et je pense que le fait que Kakashi la "quitte" comme ça sans vraiment se soucier de ce qu'elle ressentait l'a profondément blessée. Après, c'est possible que ça soit trop tôt


Comme a dit Jainas, les jutsus anti-son c'est pour que ses voisins l'entendent pas crier quand il fait des cauchemars.
Bah... le village de Kusa est censé être un allié de Konoha il me semble, non ? :columbo:
autant pour moi ^^ j'ai confondu avec la Roche. Merci ;-)


Jainas > je les aborderais volontiers, le problème c'est que je sais pas quand ils arrivent justement. Gaï bon, je peux le coller n'importe quand mais le Paradis, Kanji m'avait mis le doute en disant que c'était une activité d'ermite et que donc, Jiraya serait déjà parti de Konoha. or si Jiraya est parti, Oro aussi et le Yondaime est mort... Vous en pensez quoi?
Et d'ailleurs le père Oro il part quand ? Avant ou après la mort du Yondaime ?
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Il ne fait aucun doute que le Paradis de la drague est une activité qui se transmet de maître à élève. Jiraiya est un pervers assermenté, Yondaïme est un tombeur mythique et Kakashi...eh bien Kakashi est l'élève du deuxième, un jeune homme extrêmement influençable (tout à fait, exactement comme Sasuke) et un homme très seul (par choix, comme Lucky Luke, mais ça ne veut pas dire que ça règle ses problèmes de libido), doublé d'un shinobi intelligent, qui a besoin d'afficher une façade trompeuse.

Je t'ai dit que c'était une activité d'ermite en pensant à l'écriture, en effet, mais ça ne veut pas dire que Jiraiya ne pouvait pas avoir écrit le premier volume avant le départ d'Oro. Deuxièmement, personne n'a dit que Kakashi devait avoir commencé la lecture de cet ouvrage de perdition avant la mort de Yondie. Au contraire même, étant donné la nature de ce bouquin et tout ce que ça implique par rapport au personnage, je doute qu'il l'ait adopté aussi vite : acceptation de sa libido, capacité à jouer dessus pour donne une certaine image de lui-même, élément de ridicule auto-appliqué...ça me paraît pas très compatible avec Kakashi tel que tu nous le décrit là.

A mon avis, tu peux très bien attendre pour le Paradis de la drague : Kakashi doit d'abord s'assagir et s'adoucir. Par contre Gaï c'est indispensable : si ça continue comme ça, Kakashi va nous claquer entre les pattes, et puis il peut pas s'assagir ni s'adoucir tout seul !

Pour Oro, Akodo et moi en sommes arrivés à la conclusion suivante : comme c'est Sandaime qui découvre sa planque, il est très probable que ce soit après la mort de Yondie. Néanmoins on peut très bien arguer et prendre l'autre solution : les deux se valent, mais je pencherai plutôt pour avant. Si Jiraiya et Tsunade se barrent, c'est qu'ils n'ont plus de liens directs avec le village, donc que Jiraiya n'a plus son disciple.
Image
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

Pour ce qui est du paradis de la drague j'ai une théorire : le premier tome est un cadeau de Jiraya ou du 4eme -ce qui empèche le jeune et extrèmement focalisé Kakshi de le jeter ou d'y mettre le feu dans la seconde ou il l'ouvre. :roll:

En plus d'être une façade comme l'a si bien fait remarquer Kanji, le Paradis à sans doute d'autres significations pour Kakashi. Ma version à moi c'est que c'est un cadeau à l'origine destiné à lui rappeller qu'un ninja n'est pas qu'une arme, et qu'il peut faire des choses aussi contraditoires que tuer, et écrire -ou quoi que ce soit d'autre. J'ai la flemme de détailler, mais c'est le gros de l'idée...

Et puis c'est vrai que se pose le problème de sa sexualité...
Avec un gamin au passif aussi lourd que Kakashi c'est mal partit... :roll: ^^
Répondre