Ascension - Shin'Ichi Sakamoto

Ici on parle de tous les autres mangas et animes que vous connaissez.

Modérateur : Ero-modos

Heaven smile
Agent Crockett
Messages : 6005
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 12:03

Ascension - Shin'Ichi Sakamoto

Message par Heaven smile »

"Ce qui se passe dans la montagne... Reste dans la montagne..."

______Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ__Λ__Λ_Λ_Λ____Ascension____________________________

______Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____Λ____ΛImage___________________


Informations sur la série :

- Auteur : Shin'Ichi Sakamoto, d'après le roman de Jiro Nitta
- Titre original : Kokou no Hito
- Éditeur : Delcourt
- Nombre de volumes en France : 13 volumes, en cours
- Nombre de volumes au Japon : 17 volumes, série terminée
- Catégorie : Seinen
- Caractéristique : Chaque fin de volume s'accompagne d'une double page dédiée au parcours d'un grimpeur, alpiniste renommé.

"J'aime tracer ma propre ligne sur le manteau de neige immaculée qui s'étend sous mes yeux. C'est comme si je dessinais librement sur une feuille de papier blanc..."

L'histoire :

Buntarô Mori est lycéen. Sans être un hikikomori, il est avare en mots, sombre et semble émotionnellement handicapé. Bien qu'évitant de nouer de quelconques liens avec les autres, il répond spontanément, le jour de son transfert dans un nouvel établissement, à la provocation d'un de ses camarades. Le défi, puéril, consiste a escalader la façade de l'établissement. Sans même savoir réellement pourquoi, Buntarô démarre l'ascension.
Au fil des mois, celle-ci devient addiction. Les années passent, les temps changent, les individus changent. Mais pour lui, il s'agit de grimper, grimper encore toujours...


C'est plus long que je pensais, de mourir... :

"Tu grimpes, oui... Mais pourquoi ?"

Authentique coup de cœur que ce seinen. Sans atteindre la maestria de Taniguchi avec Le Sommet Des Dieux, manga dantesque adapté de Baku Yumemakura, Ascension c'est quand même bien la classe. D'une certaine manière, le manga est un mur. Bien qu'il y ait un schéma identifiable, Ascension regorge de prises qui sont autant de thèmes plus ou moins complexes à saisir. Libre à chacun de prendre le chemin qu'il souhaite en le lisant et de s'attarder sur tel ou tel aspect.

Bien évidemment, Ascension, ça parle avant tout de grimpe. D'escalade, d'alpinisme. Logique. Mais c'est aussi un manga qui brasse quantité d'autre thèmes et ne se prive pas d'aborder les problématiques sociétales contemporaines du Japon. J'en cite succinctement quelques uns dont l'éducation, l'emploi, le deuil, le lien générationnel ou encore la cupidité. De la matière, ici il y en a. Difficile donc de rester de marbre devant les interrogations et / ou révélations prenant forment au travers des personnages mis en scène par Sakamoto. La quête de Mori, personnage principal, est au final universelle. Il s'agit pour lui de donner un sens à sa vie et d'allumer la flamme qui sommeille en lui. Comment ? En grimpant. En grimpant afin d'être libre; seul, là où personne n'est jamais allé... la face est du K2. La montagne la plus dangereuse du monde.

"♪ Pourtant, que la montagne est belle ♫"

Pas con le Jean Ferrat. Oui, la montagne est belle. Elle est même très belle. Bon, pas autant que dans Le Sommet Des Dieux que je trouve plus poétique, mais malgré tout elle est sacrément belle dans Ascension. Sakamoto nous faisant suivre l'évolution de Mori sur plusieurs années, les environnements changent en fonctions de ses objectifs. Le manga commence à la cool, avec un mur d'école, puis un mur d'escalade en salle, puis en extérieur, etc. Ce n'est jamais redondant.

J'ai bouclé le tome huit - d'où la couverture en début de sujet - et là, ça casse vraiment la baraque. Le cadre depuis quelques tomes : la traversée du nord des Alpes japonaises, en hiver. Un véritable voyage au bout de l'enfer de plus de deux semaines. Qualitativement parlant, il y a un vrai bond en avant à partir du cinquième volume. On passe ainsi d'un bon manga à un très bon manga. L'atmosphère cauchemardesque n'est pas sans rappeler l'excellent Antarctic Journal. Dessin plus travaillé, narration innovante, personnages assez oufs et comme je l'ai dit, atmosphère ultra-anxiogène. En termes d'ambiance, c'est très impressionnant.

"La montagne n'accepte pas la tricherie. Elle dépouille les hommes et révèle leur vraie nature."

Préparez-vous à vibrer et à souffrir. Ah oui, quand même, y un ou deux petits trucs pas gégé. Le dessin à parfois quelques ratés dans les premiers tomes et certaines métaphores trop lourdement illustrées manquent de poésie. Mais c'est pas bien méchant.

Je le répète, coup de cœur.
Image
Répondre