Festival de Cannes

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

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Heaven smile
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Festival de Cannes

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Bienvenue, amis, parents, sœurs, frères, chiens, chats et autres produits dérivés. Comme vous le savez sans doute, hier, Dimanche 25 Mai s'est tenue la Cérémonie de clôture du 61e Festival de Cannes, présidé par Sean Penn. Lors de cette cérémonie, animée par l'acteur français Edouard Baer, le Jury a dévoilé le Palmarès de cette soixante et unième édition. Pour la première fois depuis vingt et un ans, la Palme d'Or - prix le plus convoité de ce Festival - est revenue à un français, Laurent Cantet, pour son long métrage intitulé ENTRE LES MURS. Un tel évènement n'était pas arrivé depuis 1987, année où le Jury récompensa Maurice Pialat pour son film, Sous le soleil de Satan. Comme la plupart d'entres vous le savent, cette décision suscita l'indignation du public et des critiques auxquels Pialat répondit sous les sifflets : "Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus ".
Quittons dès à présent ce souvenir là pour nous intéresser au Palmarès de cette cuvée 2008, placée sous le signe de l'engagement, d'une vision réelle, globale, ancrée dans le réel; en phase avec son époque. J'ajouterais la remarque introductive du journaliste Jean-Michel Frodon, "Il est d'usage de considérer la sélection cannoise comme une photographie de l'état du cinéma mondial au moment des festivités". Cela étant dit, passons au compte-rendu de cette soixante et unième remise des Prix.

EN COMPETITION - LONGS METRAGES :

- Palme d'Or :
ENTRE LES MURS de Laurent Cantet

- Grand Prix :
GOMORRA de Matteo Garrone

- Prix du 61e Festival de Cannes :
Catherine Deneuve dans UN CONTE DE NOËL de Arnaud DESPLECHIN
Clint Eastwood pour The Exchange

- Prix de la mise en scène :
ÜÇ MAYMUN (Three Monkeys) de Nuri Bilge Ceylan

- Prix du Jury :
IL DIVO de Paolo Sorrentino

- Prix d'interprétation masculine :
Benicio Del Toro dans CHE de Steven Soderbergh

- Prix d'interprétation féminine :
Sandra Corveloni dans LINHA DE PASSE de Walter Salles, Daniela Thomas

- Prix du scénario :
LE SILENCE DE LORNA de Jean-Pierre et Luc Dardenne


EN COMPETITION - COURTS METRAGES :

- Palme d'Or :
MEGATRON de Marian Crisan

- Prix du Jury :
JERRYCAN de Julius Avery


CAMERA D'OR :

HUNGER de Steve McQueen (Un Certain Regard)

- Mention Spéciale Caméra d'Or :
VSE UMRUT A JA OSTANUS (Ils mourront tous sauf moi) de Valeria Gaï GUERMANIKA (Semaine Internationale de la Critique)

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Un Palmarès qui, comme vous pouvez le constater, couronne de jeunes réalisateurs, ainsi que d'autres que nous pourrons qualifier d'"habitués", à l'image des frères Dardenne, détenteurs d'une double Palme d'Or, tout d'abord en 1999 pour Rosetta, ainsi qu'en 2005 pour L'Enfant. Pour la première fois également, Clint Eastwood, acteur/réalisateur dont la renommée n'est plus à établir, à enfin été consacré à Cannes, pour son dernier long métrage, mais de manière plus générale, pour l'ensemble de sa carrière. Je ne vous cache pas en revanche ma déception concernant les deux autres longs métrages français en compétition, à savoir, Un Conte de Noël de Desplechin ainsi que La Frontière de L'Aube de Garrel.


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(Laurent Cantet, Palme d'Or du 61e Festival de Cannes)

Notions géographiques :

Plan de la Croisette

Ci dessus, comme vous pouvez le constater, je vous ai mis un plan récapitulatif (qui, lorsque l'on débarque à Cannes durant le Festival, est très, très efficace. Parole :mrgreen: ). Vous pouvez donc y voir les différents structures principales du festival dont bien entendu le Palais des Festival, le village, le marché du film, les boutiques ou encore le cinéma de la plage. C'est ici que se situe le cœur même du Festival, principalement en termes de glam' et de festivalier. Invisible sur le plan, (mais rassurez vous, je vous présenterais quelques photos d'ici peu), vous pouvez trouver sur la droite les nombreux hôtels qui font la fierté de la Croisette, à savoir, le Noga Hilton (c'est d'ailleurs ici que j'ai pu rencontrer Jim Jarmusch :mrgreen: ), le Carlton, le Martinez ou encore le Majestic.

Mais qui dit festival dit également plateaux de télévisions. Je vous épargne Télématin, et vais vous parler du Grand Journal, animé Michel Denisot. Le plateau est installé sur la plage de l'hôtel Martinez et prend le nom de Grand Journal de Cannes pour la première partie et de Grand Journal du Festival pour la deuxième. L'équipe est en direct jusqu'à 20h40 et se compose entre autres de Denisot (logique :mrgreen: ), Ariane Massenet, Ali Baddou, Jean-Michel Aphatie, et exceptionnellement pour le Festival, Frédéric Beigbeder. En parallèle de l'émission de tenant donc sur la plage, Laurent Veil, lui, assure le direct de la montée des marches, interviewant de manière plus ou moins fine les différents acteurs, cinéastes arrivant des voitures officielles.

Cannes est un lieu de rupture. Rupture car rien n'est limité. Publicités et argent y foisonnent, à tel point que l'on peut vite en être dégouté, surtout lorsque l'on débarque les mains (presque) vides. C'est donc une expérience à la fois terriblement excitante, mais assez déroutante. Une fois que la logique cannoise est assimilé (pas de thunes = tu ne fais rien ou presque :mrgreen: ) on peut tenter de réellement profiter du festival, véritable microcosme semblant être déconnecté de toute réalité. Certes cette profusion d'homo sapiens sapiens est relativement étouffante, surtout lorsqu'il fait chaud, mais mine de rien, quand on aime le cinéma, Cannes c'est le panard. Les rencontres imprévues se font légion, il fait beau, les journalistes affluent de parts et d'autres, traquant l'information. Les stands des grands magazines tels que Variety (j'ai passé beaucoup de temps là :mrgreen: ) sont très sympa. On découvre des cinéastes, des acteurs...on tente de comprendre comment fonctionne le cinéma à échelle mondiale, bref, c'est très enrichissant mais aussi extrêmement complexe.

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Généralités et histoire :

Lautréamont a écrit "on ne rêve que lorsqu'on dort". Le poète dit vrai, tout en se fourvoyant. Cannes, le plus grand festival du Cinéma au monde, nous fait rêver. Mais de façon plus générale, le cinéma tout entier nous fait rêver. Afin d'être suffisamment clair en ce qui concerne l'aspect général du Festival, je vais reprendre, à quelques modifications près, le résumé succinct disponible sur Wikipédia, avant d'étoffer certains aspects plus complexes.
Le Festival de Cannes, fondé en 1946 sous l'égide de Jean Zay (ancien ministre des Beaux-Arts) et appelé jusqu’en 2002 le Festival international du film, est devenu au fil des années le festival de cinéma le plus médiatisé au monde, et son influence n'a cessée de grandir grâce aux médias et sponsors présents pour l'évènement, notamment lors de la cérémonie d'ouverture et de la traditionnelle montée des marches : le fameux tapis rouge et ses vingt quatre "marches de la gloire".

Chaque année, durant la seconde quinzaine de mai, la ville de Cannes est envahie par des cinéastes et prise d'assaut par des milliers de photographes. C'est au Palais des Festivals et des Congrès, situé sur le boulevard de la Croisette, que les principales projections ont lieu.
Parallèlement au Festival, plusieurs sections ont été créées au fil des ans. Parmi elles, on retrouve la Quinzaine, la Cinéfondation (une Villa Medicis du cinéma qui accueille en deux sessions de quatre mois et demi à Paris 12 réalisateurs choisi parmi 130 candidats; ils viennent y écrire leur premier ou deuxième long métrage et bénéficient d'une bourse mensuelle de 750 Euros), la Semaine de la critique, Un Certain Regard, et surtout le Marché du film de Cannes, le premier au monde, en importance. Durant ces festivités, l'occasion est donnée aux nombreux producteurs et distributeurs présents sur place de trouver des partenaires pour le financement de leurs projets de films, ou de vendre les œuvres déjà tournées aux distributeurs et télévisions du monde entier. Bien qu'il fît initialement figure de manifestation touristique et mondaine, le Festival a été créé pour récompenser le meilleur film, le meilleur réalisateur ou le meilleur acteur et la meilleure actrice. Pourtant, au fil des années, d'autres prix sont apparus et sont venus se rajouter au prestige cannois, comme le prix du jury.

Mais si le Festival de Cannes est le carrefour des stars et des cinéphiles, il peut être aussi, pour certains artistes dissidents, un lieu d'expression unique. Né au lendemain de la guerre dans une France meurtrie le Festival s'est rapidement fait le lieu de rassemblement de tous les peuples. Afin d'éviter d'importants scandales politiques, certaines mesures de réglementations ont vu le jour dès les premières années du Festival, comme par exemple cette clause selon laquelle on ne pouvait attenter à la dignité d'un pays en compétition. Malheureusement, du fait de l'évolution rapide des relations internationales, le Festival fût malgré lui victime des politiques extérieures. En effet, l'Union Soviétique par exemple boycotta deux années consécutives le Festival, respectivement en 1952 et 1953 au motif que celui-ci était, je cite, "vendu aux américains". Divers évènements similaires touchèrent le Festival. Notons par exemple l'intervention des Etats-Unis ainsi que de hauts fonctionnaires français pour interdire la présence, en sélection officielle, du film de Resnais - Déjà mis à mal lors de Nuit et Brouillard - , Hiroshima mon Amour.
Mais l'évènement le plus important demeure le fameux Mai 68, année où le soulèvement étudiant gagna la Croisette et mis brusquement fin au Festival. Le 18 Mai 1968 est un jour sans pareil dans l'histoire cannoise. Le bruit et l'excitation de la révolte étudiante gagnent Cannes, arrêtant net le Festival. Dans l'après-midi, le public réclame que le film de Carlos Saura soit projeté. Dans un geste devenu fameux, le réalisateur et sa compagne Geraldine Chaplin, s'accrochent aux rideaux pour qu'on ne puisse ouvrir, solidaires du mouvement parisien. Truffaut, Godard, Lelouch, Berri, Polanski, Malle et Jean-Pierre Léaud, entre autres, prennent la tête des débats qui agitent Cannes. Meeting permanent dans la grande salle du Palais, état de crise.....ils se révoltent contre la décision de Malraux, ministre de la culture, de démettre Henri langlois de son poste de directeur de la Cinémathèque.
Louis Malle, Monica Vitti et Roman Polanski démissionnent du jury, Resnais, Saura, Forman retirent leurs films. Le Festival sert de plateforme médiatique et politique. Tout un symbole. De cet imbroglio naît à Cannes la Société des Réalisateurs de Films, connue dès l'année suivante sous le nom de Quinzaine des Réalisateurs.

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Pour des informations complémentaires, je vous renvoie .


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Pose blague sexiste :
- Le petit gars demande a son père: "Papa, quand je suis venu au monde, qui m'a donné mon intelligence ?
- C'est sûrement ta mère répond le père, car moi j'ai encore la mienne.


Une bonne chose de faite.

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Organisation :

Le Marché du Film :

Le Marché du Film est une des facettes commerciales du Festival de Cannes. Créé en 1959, Il est l'un des rendez-vous les plus importants au monde en ce qui concerne les rencontres, négociations et transactions de l'industrie du cinéma. Il sert aussi à faire découvrir des projets aux distributeurs. Chaque année, il offre un aperçu de la production internationale actuelle en projetant plus de quatre mille films, du cinéma d'auteur aux grosses productions. Le Marché est devenu très important, il comptait dix mille participants de quatre-vingt-onze pays en 2000.
Il se déroule sur douze jours pendant le Festival de Cannes. C'est un milieu très fermé où il est extrêmement difficile de pénétrer. Les cinéastes viennent ici afin de trouver un distributeur. Pour l'anecdote, lorsque j'y suis allé, j'ai entendu dire via certains journalistes que le dernier Woody Allen (à l'époque), Cassandra's Dream, avait eu énormément de mal à trouver un distributeur, du fait de l'orientation que prenait la carrière d'Allen depuis Match Point.

Leçon de cinéma :

C'est en 1991 qu'apparait à Cannes la désormais célèbre Leçon de cinéma. Dirigée par un célèbre cinéaste, elle permet une interaction entre le réalisateur et le public ayant la chance d'y assister. Cette dernière à pour but d'offrir un aperçu du métier de réalisateur et d'approfondir les techniques filmiques des cinéastes acceptant de donner cette leçon. Pour le soixante et unième Festival, Quentin Tarantino (Q.T pour les intimes :mrgreen: ) à eu l'honneur d'animer cette leçon, succédant ainsi à Martin Scorsese. A travers l'étude de séquences issues ou non de ses propres longs métrages, le cinéaste explique comment procéder, et parle de ses influences. Parmi les réalisateurs y ayant participé, nous retrouvons entres autres Oliver Stone, Stephen Frears, Wong Kar-wai, le regretté Sydney Pollack ou encore Michel Ocelot et Martin Scorsese...Ils illustrent leurs moments forts, leur parcours d'artiste dans le monde du cinéma et leurs visions du film idéal. Ces leçons permettent un réel dialogue et sont par conséquent très animées.

La Quinzaine des Réalisateurs :

Comme vous l'avez compris, la Quinzaine est une section parallèle à la sélection officielle du Festival de Cannes. Elle a vu le jour en 1969.

Questions de sélection :

Je suppose que vous vous demandez tous comment s'organise la sélection. Qui fait quoi, quand et comment ? Je me dois de vous féliciter pour votre attention et vos questions très pertinentes :mrgreen: .
En réalité, elle est l'apanage de Thierry Frémaux, délégué artistique du festival qui entretient toute l'année des liens avec les cinéastes pour connaître l'avancée de leurs travaux. Concrètement, voici son déroulement. Dès le mois de Janvier, parfois même avant, les comités de sélections se réunissent avec Frémaux dans la petite salle de projection du 3, rue Amélie, dans le 7e, l'immeuble qui abrite les bureaux du Festival. Là, ils voient les 1400 films postulants. Puis vient la date de la conférence de presse cannoise (courant Avril).
Les comités n'ont en principe aucun contrat avec les ayants droits d'un film. Mais il faut bien comprendre qu'un long ou court métrage n'est jamais "pris". Il est "envisagé". La sélection en elle même n'est pas cantonnée à quelques mois précis. En effet, Last Days, de Gus Van Sant par exemple, fût sélectionné dès l'automne 2004 pour une participation en sélection officielle l'année suivante. Un film comme Les Chansons d'Amour de Christophe Honoré, s'est vu candidat à la sélection alors qu'il était en pleine post-production, du fait d'un tournage en début d'année. Cannes c'est donc également cela. Il y a des impératifs, des aléas...mais c'est en un sens ce qui fait son charme.

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Le moment me paraît approprié pour vous faire un listing des différents longs-métrages primés à Cannes depuis la création du Festival.

Les palmes d'or au cours du temps :

2010 : Oncle Beeonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieurs d'Apichatpong Weerasethakul
2009 : Le Rubanc Blanc de Michael Haneke
2008 : ENTRE LES MURS de Laurent Cantet
2007 : 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu
2006 : Le Vent se Lève de Ken Loach
2005 : L'Enfant - Jean-Pierre et Luc Dardenne
2004 : Fahrenheit 9/11 - Michael Moore
2003 : Elephant - Gus van Sant
2002 : Le Pianiste - Roman Polanski
2001 : La Chambre du fils - Nanni Moretti
2000 : Dancer in the dark - Lars von Trier
1999 : Rosetta - Jean-Pierre et Luc Dardenne
1998 : L'Eternité et un jour - Theo Angelopoulos
1997 : Le Goût de la cerise - Abbas Kiarostami
L'Anguille - Shohei Imamura
1996 : Secrets et mensonges - Mike Leigh
1995 : Underground - Emir Kusturica
1994 : Pulp fiction - Quentin Tarantino
1993 : Adieu ma concubine - Chen Kaige
La Leçon de piano - Jane Campion
1992 : Les Meilleures Intentions - Bille August
1991 : Barton Fink - Joel et Ethan Coen
1990 : Sailor et Lula - David Lynch
1989 : Sexe, mensonges et video - Steven Soderbergh
1988 : Pelle le conquérant - Bille August
1987 : Sous le soleil de Satan - Maurice Pialat
1986 : Mission - Roland Joffé
1985 : Papa est parti en voyage d'affaires - E. Kusturica
1984 : Paris, Texas - Wim Wenders
1983 : La Ballade de Narayama - Shohei Imamura
1982 : Missing - Costa-Gavras
Yol - Serif Gören / Yilmaz Güney
1981 : L'Homme de fer - Andrzel Wajda
1980 : Que le spectacle commence - Bob Fosse
Kagemusha - Akira Kurosawa
1979 : Apocalypse now - Francis Ford Coppola
Le Tambour - Volker Schlöndorff
1978 : L'Arbre aux sabots - Ermanno Olmi
1977 : Padre padrone - Paolo Taviani
1976 : Taxi Driver - Martin Scorsese
1975 : Chronique des années de braise - M. L.-Hamina
1974 : Conversation secrète - Francis Ford Coppola
1973 : La Méprise - Alan Bridges
L'Epouvantail - Jerry Schatzberg
1972 : L'Affaire Mattei - Francesco Rosi
La classe ouvrière va au paradis - Elio Petri
1971 : Le Messager - Joseph Losey
1970 : M.A.S.H. - Robert Altman
1969 : If - Lindsay Anderson
1967 : Blow up - Michaelangelo Antonioni
1966 : Signore & Signori - Pietro Germi
1965 : Le Knack... ou comment l'avoir - Richard Lester
1964 : Les Parapluies de Cherbourg - Jacques Demy
1963 : Le Guépard - Luchino Visconti
1962 : O Pagador de Promessas - Anselmo Duarte
Viridiana - Luis Buñuel
1960 : La Dolce Vita - Federico Fellini
1959 : Orfeu Negro - Marcel Camus
1958 : Quand passent les cigognes - Mikhail Kalatozov
1957 : La Loi du Seigneur - William Wyler
1956 : Le Monde du silence - Louis Malle, J.Y. Cousteau
1955 : Marty - Delbert Mann
1954 : La Porte de l'enfer - Teinosuke Kinugasa
1953 : Le Salaire de la peur - Henri-Georges Clouzot
1952 : Deux sous d'espoir - Renato Castellani
Othello - Orson Welles
1951 : Mademoiselle Julie - Alf Sjoberg
Miracle à Milan - Vittorio De Sica
1949 : Le Troisième Homme - Carol Reed
1947 : Plusieurs prix remis, dont Dumbo - Walt Disney
1946 : Plusieurs prix remis, dont La Bataille du Rail - René Clément

Si le Festival de Cannes peut occasionner une reconnaissance inattendue, il peut également être fatal à un film. En effet, certains d'entre eux ne supportent pas l'examen cannois et sont brisés. Cela engendre un remontage intégral du métrage (Southland Tales de Richard Kelly, présenté en 2005 en est un exemple), sortie réduite voir parfois parfois une absence pure et simple en salles. Cannes est donc un passage extrêmement risqué pour les réalisateurs, même si très prisé.
Le Festival a acquis une notoriété qui se fonde sur l'équilibre entre la qualité artistique des films et leur impact commercial. De nombreuses célébrités mondiales du cinéma souhaitent venir pour la célèbre montée des marches (par exemple Stallone et Schwarzenegger :mrgreen: ), et se créer ainsi une image de marque auprès des nombreux médias présents pour l'évènement. La presse attaque parfois le Festival, mais celui-ci garde son image, de plus son influence tend à augmenter d'année en année, avec un nombre toujours plus grand de visiteurs venus de l'étranger.

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Organisme complexe, Le Festival est difficile à décortiquer et à comprendre, du fait de ses multiples rouages et de son organisations extrêmement dense.Il n'en demeure pas moins que c'est un expérience intense à vivre, à condition d'être un minimum préparé. Je suis un peu à court d'idées sur le sujet (ben ouais, je baigne dedans depuis des heures :fou: ). J'ai essayer de vous présenter une base relativement solide du festival, tout en ayant omis les aspects de gestion et tout se qui s'en suit.
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Guts Rendan
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Re: Festival de Cannes

Message par Guts Rendan »

:respect: :respect: :respect: :respect:
Pifou joli travail mon petit Heaven :good:

le temps de tout bien lire parce-que là je manque un peu de temps et je reviens

Encore bravo
:bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo:
Gohan82
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Re: Festival de Cannes

Message par Gohan82 »

super topic :respect: :respect: :respect:


le coté histoire est celui qui m'a clairement le plus intéressé (la boycott de l'Union Soviétique, ce qui s'était passé en mai 68 au niveau du festival, bien intéressant tout ca :mrgreen: )


mention spéciale pour la blague en plein milieu :kamool: :kamool:



et sinon :
Là, ils voient les 1400 films postulants
:kamool: :kamool: j'imaginais clairement pas qu'il y en avait autant sérieux :lol2:




en tout cas je le redis, très bon topic :good:
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lebibou
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Re: Festival de Cannes

Message par lebibou »

Très bon post, très dense et intéressant.

Merci d'avoir éclairé ma lanterne sur le pourquoi du comment de la sélection parce que j'avoue m'être toujours demandé comment il choisissait les films.
Merci également pour les petites anecdotes dont le Festival de 68 (enfin un détail intéressant sur 68. Vivement que le mois de Mai soit fini et qu'on arrête de nous bassiner avec. J'ai l'impression que ça n'intéresse que ceux qui l'ont fait. Et bizarrement, en 98, avec la préparation de la coupe du Monde, tout le monde s'en foutait. En 88 avec les élections, tout le monde s'en foutait (Et puis, j'étais sur le point de naitre, donc le monde retenait son souffle). Cette année, y'a rien, donc on en parle.) ou sur la Leçon de cinéma filé par un pro. Ça me fait penser au Master Class de guitare qu'il y a au Festival de Montreux (une année, c'était BB King je crois.)

Petite pose.

En tout cas, un très bon boulot.

Merci :jap:
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Aizen
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Re: Festival de Cannes

Message par Aizen »

Sacré bon boulot.
Sacrément intéressant ^^.
Heaven smile
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Re: Festival de Cannes

Message par Heaven smile »

J'ai déplacé le message dans la section appropriée.
k1Rua a écrit :Allez en rapide, les résultats du Festival de Cannes 2010 :

Palmes d'or : Oncle Beeonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieurs - Apichatpong Weerasethakul

Grand prix : Des hommes et des Dieux - Xavier Beauvois

Prix d'interprétation masculine : Javier Bardem (Biutiful - Alejandro Gonzalez Inarritu) et Elio Germano (La Nostra Vita - Daniele Luchetti)

Prix d'interprétation féminine : Juliette Binoche ( Copie Conforme - Abbas Kiarostami)

Prix du scénario : Peotry - Lee Chang-Dong

Prix de la mise en scène : Tournée - Mathieu Amalric

Prix du jury : Un homme qui crie - Mahamat-Saleh Haroun

Caméro d'or : Année bissextile - Michael Rowe

Palme d'or du court métrage : Chienne d'histoire - Serge Avedikian

Prix du jury pour les cours-métrages : Micky Bader - Kempff
Difficile de se prononcer sur la qualité d'un palmarès lorsque l'on a été confronté, en tant que spectateur, à aucun de ces films. Toujours est-il qu'en compilant quelques menues informations glanées de-ci de-là, on peut parvenir à ce faire une idée d'un projet, d'une interprétation ou autre. Ainsi, les critiques dithyrambiques concernant le film de Beauvois sembleraient justifiées. Idem pour le Biutiful d'Inarritù, d'où cette récompense pour Bardem. Je suis content pour Amalric, un prix de mise en scène, c'est quelque chose. Son film, Tournée, m'intéresse beaucoup depuis la lecture du compte rendu de tournage effectué par Blain l'an dernier. La palme décernée à Weerasethakul - grosse surprise étant donné les critiques acerbes ayant fleuri dans les journaux hier - m'a motivé encore un peu plus pour me procurer Tropical Malady.

Une cérémonie correcte, si l'on fait abstraction du discours un rien pontifiant de Binoche et des propos inintéressants d'un certains nombre de personnes venues remettre les prix.
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Radaj
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Re: Festival de Cannes

Message par Radaj »

Ça me fait vraiment pensé au Ruban blanc cette affaire. Avant qu'on lui décerne la palme toutes les critiques se rejoignaient sur les mêmes points, "long / chiant / ambiguë". Critiques ayant complètement retournées leur veste lors de la sortie en salle.
Reste à voir si ça ne va pas recommencer avec Oncle Boonmee...
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