L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

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Rilakkuma
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L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par Rilakkuma »

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Synopsis :Avec sa troupe de théâtre ambulant, " l'Imaginarium ", le Docteur Parnassus offre au public l'opportunité unique d'entrer dans leur univers d'imaginations et de merveilles en passant à travers un miroir magique. Mais le Dr Parnassus cache un terrible secret. Mille ans plus tôt, ne résistant pas à son penchant pour le jeu, il parie avec le diable, Mr Nick, et gagne l'immortalité. Plus tard, rencontrant enfin l'amour, le Docteur Parnassus traite de nouveau avec le diable et échange son immortalité contre la jeunesse. A une condition : le jour où sa fille aura seize ans, elle deviendra la propriété de Mr Nick. Maintenant, il est l'heure de payer le prix... Pour sauver sa fille, il se lance dans une course contre le temps, entraînant avec lui une ribambelle de personnages extraordinaires, avec la ferme intention de réparer ses erreurs du passé une bonne fois pour toutes...
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 31723.html

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Je crée rapidement ce topic car le film est sorti aujourd'hui. Donc s'il y en a, parmi vous, qui l'ont vu, dites-moi ce que vous en avez pensé ! Pour ma part je le vois très bientôt. J'ai lu quelques critiques, globalement mitigées de la part de la presse. On lui reproche surtout son image trop foisonnante, trop excessive... Pour ma part, c'est pas quelque chose qui me dérangerait, bien au contraire. Mine de rien, c'est quand même le film que j'attends le plus cette année.
Tom Waits est le Diable, un rôle qui lui va si bien.
http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 31723.html
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kito
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par kito »

Je vais le voir samedi, j'ai un peu peur parce que les films à la Burton j'ai déjà du mal alors celui-ci... :hein:

Mais bon, la BA m'a pas mal emballé donc je vais prendre le risque 8-)
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Kakashi_
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par Kakashi_ »

Je vais me faire ça la semaine prochaine je pense, il me tente pas mal aussi :grin:
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k1Rua
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par k1Rua »

Hop, vu dans l'après-midi. Ne pas avoir cour un vendredi ça fait vraiment du bien quand même.

Alors, personnellement j'ai passé un très agréable moment. C'est un film vraiment particulier avec son univers propre, ça ressemble pas mal à du Burton certes mais Gilliam à réussi à se créer ici son propre univers.
J'ai lu quelques critiques, globalement mitigées de la part de la presse. On lui reproche surtout son image trop foisonnante, trop excessive...
Je vais commencer par articuler ma critique à partir de ça. C'est complétement stupide de la part de la presse en fait de dire ça. C'est 100% voulu de la part de Gilliam, tout personne qui traverse le miroir voit son imagination se matérialiser c'est normal que ce soit trop excessif et trop foisonnant, on parle quand même de l'imagination humaine. Le film est quant à lui très coloré, tout du moins on a un vrai contraste entre les passages qui se passent dans la réalité (relativement sombre et souvent la nuit ou en huit-clos) et les passages qui se passent derrière le miroir, lieux hauts en couleurs aux étendues infinies. C'est tout simplement l'échappatoire des personnages, le contraire aurait été bien surprenant et maladroit de la part du réalisateur. Donc pour ce qui est de l'univers graphique j'ai vraiment beaucoup apprécié avec principalement la scène de Johnny Depp et le Tim Waits et Lily Cole avec les miroirs explosés (je n'en dis pas plus sinon je vais spoiler)
Concernant l'histoire en elle-même, j'ai vraiment bien accroché. De toute façon j'ai toujours beaucoup aimé les histoires où on a un paris avec le diable à l'image de Constantine -mais ça aurait pu être mieux développé dans Constantine, dommage - et bien Tim Waits en diable est génial dans son style des années 30. Il en impose :twisted:
On a d'ailleurs un sacré contraste entre M. Ricks (j'ai trouvé intéressant de donner un nom au diable) et le Docteur Parnassus qui lui est complétement épuisé, à moitié bourré la moitié du temps. Certains trouvent l'histoire banale, trop facile, un paris avec le diable pour une fille c'est beaucoup trop simpliste, presque courant. Moi je n'ai pas trouvé au contraire ça va bien avec l'esprit du film qui se veut raconter des histoires simples, vraies à l'image du théâtre ambulant qui reste très traditionnel. Par ailleurs tout le film se concentre sur le fait de raconter des histoires : Il commence par une histoire et se finie avec une histoire. En quelques sortes ils écrivent l'histoire et leurs propres histoires (quelle phrase mes amis!)
Pour les acteurs, bon je pense pas qu'on ait vraiment besoin de parler beaucoup sur eux. Heath Ledger est très bon, on a vraiment perdu un grand acteur (mais sa prestation reste quand même moins bonne que Le jocker). Après vu que j'ai vu le film en VF on perd beaucoup du jeu d'acteur en lui-même (que c'est chiant d'aller au ciné avec des gens qui imposent la VF >_<). Sinon Lily Cole va se faire remarquer avec ce film, elle a vraiment beaucoup de charme et à un visage vraiment juvénile ce qui col(l)e très bien avec son personnage de Valentina. J'ai vraiment trouvé intéressant le fait de changer d'acteurs à chaque passage dans le miroir, pour ce qui est du jeu de Depp on retrouve quelques expressions dignes du mythique Jack Saparrow ; ce qui en plus nous permet de voir les différentes facettes du personnage de Tony qui au final on sait peu de choses jusqu'à la fin.
Sinon la relation entre Parnassus et M. Ricks est vraiment intéressante et est d'ailleurs au final très différente de ce qu'on peut croire.

SPOIL

Les deux sont immortels, ce que Parnassus considère au final plus comme une malédiction qu'autre chose mais il en va de même pour le diable qui au final et on le voit, se sent vraiment seul. Les différents paris qu'il fait avec Parnassus à travers les âges vont l'amener à l'apprécier. On voit vraiment ça lors de la danse du Tango -j'ai adoré la scène mais trop courte hélas- où on se rend compte qu'il ne cherche pas à gagner. Il torture Parnassus mais en même temps il le laisse gagner. Je suis un peu mitigé, je sais pas si c'est par amitié ou au contraire par pur sadisme pour pouvoir encore le torturer, je pense que là c'est à chacun de se faire son opinion.

Ah puis la scène finale est vraiment sympa. Surtout avec la pomme tendue à ces dames :grin:

Sinon je sais pas pour vous mais nous dans le Petit bulletin de Lyon on avait une interview de Terry Gilliam dans lequel il racontait qu'au final ce film était quand même pas mal inspiré de sa vie ayant été lui-même fait du théâtre dans la rue.
Ca fait plaisir aussi de voir que Terry Gilliam n'a pas oublié de remercier Heath Ledger à la fin du film. C'est vraiment ce genre d'intentions qui doivent toucher sa famille.

Bref tout ce breuvage de mots ( :lol: ) pour dire que j'ai passé vraiment un très agréable moment et que Terry Gilliam a vraiment réussi à me transporter dans son imagination délirante :-)
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kito
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par kito »

Je suis assez mitigé, et je suis bien incapable de pouvoir faire une critique complète.
Tout ce que je peux dire c'est que le film est très bon, mais qu'il est impossible de plaire à tout le monde (rien que dans mon entourage je vois peu de personnes être susceptibles d'apprécier ce film).

Le début est vraiment long et soporifique, l'arrivée de Johnny Deep redonne vraiment un coup de fouet à l'histoire grâce à son jeu d'acteur (on remarquera la ressemblance appréciable des 4 acteurs de Tony).

La ptite rouquine est vraiment... :redface:

Et globalement la totalité des acteurs sont excellents, même pour 5 min Jude Law est fantastique.

On a aussi beaucoup d'humour dans ce film, je m'y attendais pas vraiment. Heureusement qu'il y en a d'ailleurs parce que la première partie aurait été bien casse couille...

Pour le spoil je dirais:

SPOIL

Que ce n'est pas par sadisme, mais pas par sympathie non plus le diable fait un peu l'enfant capricieux là qui se rend compte que s'il pousse le bouchon trop loin il aura plus de jouet pour plus tard. Il est sympathique envers le docteur uniquement dans son propre intérêt (mais c'est déjà pas mal).

Ca colle plutôt bien avec l'image du diable de la série The Reaper, sauf que là c'est plus l'amitié que la relation père/fils qui est mise en avant

Globalement j'ai la sensation d'avoir passé un bon moment, mais les longueurs et la difficulté de compréhension sont parfois un obstacle.

Perso la salle été bien remplie mais 2 personnes sont partis en pleine séance (1 avant Johnny Deep et l'autre un peu après).
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Rilakkuma
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par Rilakkuma »

J'ai bien lu vos critiques (la mienne sera désordonnée), elles me paraissent pour certains points, incroyablement justes. J'ai encore du mal à parler de ce film, il y a tant à dire dessus. Pas de bol pour moi, je n'ai aucun talent pour parler des choses que j'ai aimées. J'ai rédigé un petit truc qui, au final, est toujours en construction car à chaque fois que je pense à ce film, j'ai d'autres mini-révélations. :lol:
Pour ma part, je suis sortie envoûtée par ce film, son histoire à lecture multiple, c'est un conte véritablement moderne qui n'hésite pas à pointer du doigt là où les rêves ont déserté. Complètement d'accord avec k1rua à propos de l'autre côté du miroir, les images doivent surtout foisonner à la hauteur de notre imagination, même si elles sont tordues, même si elles partent dans tous les sens au risque de prendre Gilliam pour un fou. Car ici tous les rêveurs sont considérés comme tel. Triste monde, parfois, de crier au LSD chaque fois que l'on aborde la fantasmagorie.

Attention, risque de spoil par moment :


Gilliam délivre une idée magnifique, les histoires permettent au monde de ne pas s'écrouler. Et puis je reste sous le charme de sa roulotte gigantesque imaginée avant même l'histoire, totalement hors d'époque cheminant au milieu des voitures, qui dévoile l'Imaginarium comme un pop-up, et abritant des pièces habitables en son sein, son imbrication me faisait penser à une boîte orientale avec ces ouvertues cachées. Formidable contraste avec les boîtes de nuit qui présentent, sous d'autres formes, une illusion elles aussi. L'intérieur de l'Imaginarium est si mystérieux, si démesuré. Conduit par un si petit homme, Percy (le meilleur rôle de Verne Troyer), le compagnon fidèle et loyal, plus "sensé", cynique, que Parnassus. Gilliam a affirmé qu'il était son Jiminy Cricket.
Là-dedans, perdus et errant dans une époque qui n'est pas la leur, des saltimbanques, une petite troupe dans laquelle règne un triangle amoureux comme dans une Commedia dell arte, vêtus de costumes sublimes, déguisements résultant d'une superposition, mélange de styles parmi lesquels j' ai remarqué un kimono brodé de motifs de "tête de tengu" porté par Parnassus. Preuve une fois de plus que l'inspiration n'avait aucune limite, reflet du Docteur Parnassus qui, immortel, a traversé tous les âges.
Ce film est riche de symboles (tarot, bracelet à breloque, mythologie), de référence (Faust, jouet Pollock's, Monty Python entre autres), d'images, de mystère surtout. A l'heure qu'il est, je m'interroge encore sur l'Imaginarium, sur Parnassus dont le salut de l'âme qu'il prône, s'apparente au bouddhisme. L'idée est là, le premier qui s'est aventuré de l'autre côté, avait le choix entre escalader la montagne ou entrer dans le pub accueillant. Choisir la montagne l'aurait amené à abandonner le monde réel, matériel ? Tout est une question de choix, thème central du film. Le choix de Tony, le choix du Dr.Parnassus, et le choix de sa fille Valentina dont le visage est une oeuvre d'art, entre poupée de porcelaine et Sirène de Waterhouse ; elle si avide de liberté pour, au grand désespoir de son père, devenir femme. Le chiffre seize n'est pas anodin. J'ose croire que toutes les filles à cet âge là dansent le tango avec le Diable.
Johnny Depp et Colin Farrel incarnent le Tony rêvé de la femme avec laquelle ils sont. C'est finalement une idée excellente malgré le terrible imprévu, subtilement menée. On dit que les rêves de femmes sont habités par une figure masculine, que celle-ci prend plusieurs déguisements. Tony est ce que l'on peut considérer, un marchand d'âme. Celui qui nous guide entre ici et là-bas, jusqu'à ce que...
En revanche, le Tony de Jude Law m'a paru très fade, mais sa séquence a été heureusement compensée par la présence des Russes, l'arrivée des policiers dansant. En y repensant, c'était peut-être mieux ainsi, il est si obnubilé par son ascension sur l'échelle, son image dans les journaux, que le reste de ses expressions, en est gommé. Mr Nick est un personnage nécessaire, le Diable le plus charmant (dans le sens que je lui donne), le plus enfantin (d'accord avec kito), Tom Waits avait déjà la voix pour ce rôle. L'Enfer de Mr Nick est un cabaret enfumé dans lequel il convient de jouer son âme, de parier sur celle des autres. Et cette image
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démontre qu'il n'y a pas de frontières. Cette relation est nécessaire.
Gilliam est un grand enfant. Il est profondément endormi, depuis le début. Ses films sont comme un rêve. Et il s'est réveillé par le biais de son Imaginarium parce qu'il veut nous prendre par la main. C'est sans oublier que les rêves et cauchemars, tout ça a un prix. La fin est un clin d'oeil, involontaire sur le coup, à George Méliès qui vendait des jouets après avoir arrêté de tourner. L'imaginaire se perpétue, preuve que notre monde ne s'écroule pas.
J'aurais encore d'autres choses à dire, je m'arrête là pour l'instant. Mon coup de coeur de l'année, sans aucun doute, et l'année n'est pas finie ! Il reste "Where the wild things are" de Jonze. :love:
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k1Rua
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par k1Rua »

Rilakkuma a écrit :J'ai bien lu vos critiques (la mienne sera désordonnée), elles me paraissent pour certains points, incroyablement justes. J'ai encore du mal à parler de ce film, il y a tant à dire dessus. Pas de bol pour moi, je n'ai aucun talent pour parler des choses que j'ai aimées. J'ai rédigé un petit truc qui, au final, est toujours en construction car à chaque fois que je pense à ce film, j'ai d'autres mini-révélations. :lol:
Bah écoutes, tu t'en sors très bien. Puis c'est toujours plus dur de parler de choses que l'on aime que de choses que l'on aime pas.

Conduit par un si petit homme, Percy (le meilleur rôle de Verne Troyer), le compagnon fidèle et loyal, plus "sensé", cynique, que Parnassus. Gilliam a affirmé qu'il était son Jiminy Cricket.
Je m'interroge d'ailleurs à son sujet. On voit qu'il est depuis le début avec Parnassus mais a-t-il obtenu l'immortalité lui aussi ? Car visiblement seul Parnassus a fait un paris avec le diable; au final il apparaît plus comme un élément sur lequel Parnassus peut se reposer mais on ne sait pas plus de choses sur lui. Il reste le personnage le plus énigmatique
du film.
L'idée est là, le premier qui s'est aventuré de l'autre côté, avait le choix entre escalader la montagne ou entrer dans le pub accueillant. Choisir la montagne l'aurait amené à abandonner le monde réel, matériel ?


Ce n'est pas bête ce que tu dis. J'aurais plus vu que c'est plus un refus de la part de ce personnage de surmonter l'épreuve qu'est d'escalader la montagne. Puis ça me fait aussi penser qu'il est la représentation de l'alcoolique comme il l'apparaît au sein de l'imaginarium mais c'est un alcoolique qui est seul. Il n'est pas guidé par les membres de la troupes comme les autres, ici il est face à son problème et face à un choix (thème central comme tu l'as dit). C'est un peu le même problème pour ceux qui ont arrêté de boire et qui ont des sponsors pour les aider à ne pas retomber, à les aider, guidier. Ici ce n'est pas le cas, il succombe au vice de nouveau.
Tom Waits avait déjà la voix pour ce rôle. L'Enfer de Mr Nick est un cabaret enfumé dans lequel il convient de jouer son âme, de parier sur celle des autres.
J'ai trouvé par ailleurs très malin de donner un nom au Malin (oui elle était simple, j'avoue). En philosophie lorsqu'on nomme quelque chose c'est le considérer comme quelque chose de réel, c'est lui donner vie ; c'est très bien montré dans la Genèse : "Que la lumière soit. Et la lumière fut". Quand on nomme quelque chose on va lui donner forme, lui donner une consistance dans notre environnement en quelque sorte, ici en donnant un nom au Diable : "Mr Nick" on l'encre dans notre réalité de tous les jours, on peut s'identifier à lui et on peut le différencier de nous en même temps (le principe d'un nom : Se différencier de ceux qui n'ont pas le même nom que nous). [Il faudrait vraiment faire un topic Philosophie :o]
C'est pour ça que je trouve que Tom Waits joue le rôle d'un "diable humain" en quelque sorte.
Gilliam est un grand enfant. Il est profondément endormi, depuis le début. Ses films sont comme un rêve. Et il s'est réveillé par le biais de son Imaginarium parce qu'il veut nous prendre par la main. C'est sans oublier que les rêves et cauchemars, tout ça a un prix. La fin est un clin d'oeil, involontaire sur le coup, à George Méliès qui vendait des jouets après avoir arrêté de tourner.
Je l'ai déjà dit précédemment mais ce film tient énormément à coeur à Terry Gilliam. Il raconte une partie de sa vie. Il a d'aileurs commencé en faisant du théâtre de rue. Et il mettait d'ailleurs énormément l'accent sur la place des rêves dans notre vie dans l'interview que j'avais lu :)
Sinon, tu es sûre que c'est un clin d'oeil involontaire pour George Méliès ? Parce qu'en fait j'en ai entendu parler récemment mais je sais plus dans quel contexte du tout ^^'.
Puis j'ai vu récemment The Fisher King (Robin Williams génial dans ce film) et on voit bien la place importante des marginaux dans les films de Gilliam. Ici encore on a un très bon exemple de personnes vivants en dehors de la société et il arrive toujours à nous faire porter un autre regard sur ces exclus.
Car ici tous les rêveurs sont considérés comme tel. Triste monde, parfois, de crier au LSD chaque fois que l'on aborde la fantasmagorie.
L'imaginaire se perpétue, preuve que notre monde ne s'écroule pas.
Sinon, j'aime beaucoup ces deux phrases. Elles résument en partie très bien le film.
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par Gr0d0d0 »

Voilà un sacré morceau auquel s'attaquer, je l'ai vu il y a deux semaines, mais je n'arrivais pas à mettre des mots dessus, pour en parler correctement, encore maintenant, c'est pas tout à fait clair pour moi, mais je me lance parce que ce film en vaut le coup.

C'est du Terry Gilliam, on en doute pas un seul instant, ce film est très poétique, et en sortant de la salle j'avais surtout un sentiment d'apaisement. Le film mais du temps à démarrer, la bande annonce ne reflète que très peu le contenu du film, donc ne vous laissez pas abuser par ce que vous y voyez ce n'est pas l'essentiel. L'imaginarium se déploie sur les trois derniers quarts d'heures du métrage, le début du film étant sur la rencontre de Tony et de la troupe.

Les acteurs sont tous très bons, les personnages sont superbement campés, Mr Nick doit être encore plus charismatique en VO, j'ai hâte de le revoir. Le regretté Heath Ledger nous livre son ultime interprétation, oui on a perdu un très grand acteur. Les trois autres comparses, s'inscrivent bien dans la facette de Tony qu'ils représentent, seul petit bémol pour Jude Law, mais j'ai plus l'impression que c'est le contexte, plus que son interprétation, en même temps, avec quatre acteurs pour un seul personnage, on ne peut s'empêcher de les comparer.

Le film est beau à voir, aussi bien les effets visuels que les scènes en images de synthèse, les deux sont très bien dosés, c'est un régal pour les yeux.


SPOIL:

A propos de l'ivrogne, je vois son choix de cette manière; l'imaginarium permet au diable de récupérer des âmes, lorsqu'elles pénètrent dans l'imaginarium elles vont se retrouver face à leurs faiblesses et vont devoir faire un choix entre leur salut ou un aller simple vers l'enfer. Le chemin vers le salut sera dur, l'interminable escalier, on ne sort pas de l'alcoolisme avec une petite tape dans le dos, ou la facilité, allez boire un autre verre, le verre de trop. De même pour la femme, où Tony est interprété par Johnny Depp, la tentation est forte pour elle de se laisser aller à cet amour factice et de poursuivre sa frénésie à acheter des biens matériels.

/SPOIL


Pour conclure, allez le voir, ce film fait du bien, une œuvre de l'imagination qui fait du bien à l'âme.
Aizen
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Re: L'imaginarium du Docteur Parnassus (Terry Gilliam)

Message par Aizen »

Et beh, ça donne envie d'aller le voir :D.

SPOIL

Enfin forcément un Gilliam c'est tentant, il faut que je me trouve un créneau pour aller voir ça ^^.

Vos commentaires sont passionnants :grin: .
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