The Tree of Life - Terrence Malick

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

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Heaven smile
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The Tree of Life - Terrence Malick

Message par Heaven smile »

The Tree of Life, un film de Terrence Malick


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Informations sur le film :

- Réalisé par : Terrence Malick
- Avec : Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain
- Durée du film : 2h18
- Sortie le : 17 mai 2011

Le 63e Festival de Cannes devait présenter le dernier film de Terrence Malick, The Tree of Life. Le montage n'étant à l'époque pas achevé, le cinéaste avait décliné l'invitation. C'est donc lors du 64e Festival de Cannes que le film a été présenté. Hier se tenait la cérémonie de clôture et c'est à The Tree of Life qu'est revenue la Palme d'Or. Bonne chance aux courageux qui sont décidés à voir le film au cinéma. Je vous souhaite une meilleure séance que la mienne. Que des gens partent - beaucoup - d'accord, mais rester exprès pour conspuer le film à haute voix pendant la séance... j'ai cru que j'allais péter des droites à tous ceux qui m'entouraient. Que le film passe au dessus du coquillard de quelques uns, soit, mais balancer à tout bout de chant, "on regarde Arte ?", "allez, quand est-ce que c'est fini ?", "c'est trop trop naze quoi, je pige rien . Lol.", "Charles-Henri, c'est un étron cosmique que tu m'imposes de voir" et compagnie...merci.


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Synopsis :

Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...
Source : Allociné

Avis :

«Frères», « mère ». Outre l'exergue issu du Livre de Job renvoyant à une plainte lancinante et obsédante questionnant le mystère de la souffrance et le mystère de Dieu, c'est sur ces mots, paroles évanescentes et élégiaques que s'ouvre The Tree of Life. Tenter de traiter d'un film de Terrence Malick revient à se confronter à ce que Philippe Parenno appelle « des peaux de banane herméneutiques », en raison de l'aura énigmatique, nébuleuse, entourant le personnage et l'érigeant en cinéaste démiurge au langage ésotérique. Comprenez l'outrecuidance d'une lecture purement philosophique de ses films. La Ligne Rouge et Le Nouveau Monde, bien qu'empreints de mysticisme, parvenaient au travers de leur cohérence chronologique et narrative tangible, à nous préserver d'une certains nombre de dangers dans l'analyse. The Tree of Life, de par sa démesure absolue, semble lui bel et bien développer un métalangage. C'est en vain qu'on lutte, face à un tumulte d'images et d'émotions, avant d'accepter de se perdre dans un voyage entre naturalisme exacerbé et mysticisme dévorant. Deux extrêmes, sorte de terra incognita dans la filmographie du cinéaste.

Tout commence par une annonce; calamité venant troubler une cellule familiale dont on ne peut délimiter les contours. Qui ? Le frère, le fils. Pourquoi cette souffrance si intense ? Dans La Ligne Rouge, Witt, soldat entretenant un lien permanent avec la mort et s'interrogeant sur l'acceptation de celle-ci, formule une hypothèse dont l'écho se répercute sur The Tree of Life. « Peut-être qu'il y a une âme universelle dont chaque homme a une part. Tous les visages d'un même homme. Un être universel. » Une arborescence universelle, symbole des lois de l'univers, arbre de vie, de Jessé, dès lors que l'on prend pour référant les grands principes maternelles. D'où la lumière. La lumière qui était bonne. Et toujours sur la base de ce référant, Dieu qui sépara la lumière des ténèbres. Il « fit le firmament et il sépara les eaux inférieures au firmament d'avec les eaux supérieures. » Il fit « deux grands luminaires, le grand luminaire pour présider au jour, le petit pour présider à la nuit. » Le voyage s'intensifie, grandiose et sensitif, véritable cantique dédié à l'« Être », alors que les eaux grouillent de bestioles vivantes et que l'oiseau vole au-dessus de la terre, face au firmament du ciel. « Dieu créa vivants les grands monstres marins, tous les êtres vivants et remuants selon leur espèce. » Puis survient le cataclysme, levant ainsi le voile sur la pleine puissance d'un jeu de cercles concentriques, dont l'« Être » constitue le centre; centre du microcosme et du macrocosme.

À l'infiniment grand se substitue l'infiniment petit, le microcosme familial de l'homme, Jack – prénom au combien ordinaire – alors enfant, dans une petite ville texane des années cinquante. Ce retour en enfance, aux origines, apparaît alors comme une nécessité pour lui, homme moderne tentant de saisir la permanence des choses dans un monde aseptisé et labyrinthique sur lequel il n'a aucune emprise. Cette perdition n'est pas sans évoquer, dans une certaine mesure – l'ironie des Coen en moins – le protagoniste principal de A Serious Man, – version moderne du Livre de Job et film marqué fortement lui aussi de l'empreinte de l'enfance – Larry Gopnick. L'adoption formelle et narrative des principes mêmes régissant la mémoire témoigne de la démarche extrême du cinéaste. Le voyage de Jack, mais également de Malick, compte tenu du caractère profondément autobiographique du film, n'épouse pas un ordre chronologique, la mémoire étant au contraire désordonnée, vagabonde, fantasque. Il en résulte un palimpseste où l'amour du cinéma et de l'« Homme » côtoie une seule et unique permanence, l'union fraternelle. Des trois frères, seul Jack se distingue comme réceptacle d'une dualité père / mère, nature / grâce semblant l'étouffer; « Père, mère, vous luttez toujours dans ma tête, et vous continuerez. » À l'inverse, les tourments et les chagrins auxquels il est en proie n'affectent pas ses frères qui, bien que soumis à l'autorité du père, parviennent à s'affranchir de lui en embrassant dès l'origine la voie maternelle de la grâce. Le constat de l'échec paternel – en réalité le véritable Job du film – vis-à-vis des cadets s'en trouve dès lors décuplé car retranscrit selon le point de vue de Jack, à la fois jaloux et envieux de leur audace à dire, lors d'un repas en famille, « tais-toi », ou à refuser de mettre en pratique les préceptes énoncés lorsqu'il s'agit d'apprendre à se battre. De cette voie maternelle, unilatérale découle-t-elle la chute ? Seul Jack atteint l'âge adulte, après s'être confessé auprès de son père, résigné et la voix chargée de dépit, « quoi que je fasse, je suis celui qui te ressemble le plus. » Ce n'est qu'une fois adulte, au gréé de ses errances métaphysiques, qu'il franchit le seuil, se réconciliant avec l'autre, dans un lieu où l'eau abonde et où figure l'arbre de vie. Il laisse de nouveau bruler en lui la flamme de la grâce maternelle et fraternelle qu'il croyait éteinte, retrouvant ainsi la lumière.

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iori
Sannin
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Re: The Tree of Life - Terrence Malick

Message par iori »

Bon allez je me dévoue pour remonter le topic (mais c'est bien parce que je suis d'humeur postale hein)

D'abord, je viens de lire ton avis Heaven Smile mais j'avoue que j'ai vu le film il y a 1 an ou deux donc je n'ai pas de souvenirs très précis.

Je suis loin d'avoir vu tout ça dans le film, et je suis certaine que même en le revoyant je n'aurais sans doute encore pas tout perçu.

Par contre je viens de retrouver une critique (enfin un vague avis) que j'avais fait à l'époque, et il se trouve que je n'avais pas détesté le film, mais que j'en étais ressortie très perplexe.

Ce film est une énigme pour moi: autant l'histoire de la famille, le père trop autoritaire et en même temps sans doute coincé dans son rôle, ses responsabilité, son envie de rendre ses enfants meilleurs, les comportements parfois injustes et cruels des enfants, une mère en filigrane, dont on ne ressent jamais les états d'âmes.
Tout ça rend très réel, et le malaise qui existe dans cette famille et très bien traité.
On a vraiment le sentiment d'être face à la vie, aussi complexe, ardue et insaisissable que belle et aimable.

S'il n'y avait eu que cet aspect j'aurais peut-être adoré le film.
Mais il y a ces foutus dinosaures, ces volcans, ce préchi précha ces bougies et tout le baratin religieux qui m'ont donné des boutons.
Je n'ai pas du tout compris d'où ça sortait, ça a tout gâché, et ça m'a laissé un sentiment bien amère sur le film.
C'est sûr qu'en lisant ta critique on comprend que tu trouves ça formidable et tout, mais franchement c'est trop prise de tête pour moi: je préfère largement rester sensible aux sentiments et aux interrogations des personnages en les regardant vivre sans remonter aux origines de l'univers.

Bref je n'ai pas gôuté de ce pain là. et puis d'abord l'homme descend du singe, pas de l'arbre alors bon :lol:
Itachi-san
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Re: The Tree of Life - Terrence Malick

Message par Itachi-san »

L'homme ne "descend" pas du singe, il a un ancêtre commun avec lui. :redface:

(oui je passais juste pour faire mon chieur)
Nanarland, le monde des mauvais films sympathiques

Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.


Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace :mrgreen:
iori
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Re: The Tree of Life - Terrence Malick

Message par iori »

exact, mais j'ai beau le savoir je garde à l'esprit ce lieu commun.

On est un mouton à fond ou on ne l'est pas hein (mais si je suis un mouton je descends de qui alors? :fou:)
k1Rua
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Re: The Tree of Life - Terrence Malick

Message par k1Rua »

ARRETEZ DE POSTER ! BANDES DE FOUS !!!

Heaven ne pourra plus se plaindre en IRL que personne ne répond jamais à ses topics et n'aura plus aucune excuse pour ne pas faire son topic tant attendu sur Hatfields and McCoys. :redface:
Man this is crazy... you're dancing with the entire McPoyle familly. These people are a freak show man! But you're keeping it cool. You're keeping it cool. You know why ? Because you are the Green-Man!“ (Charlie in It's Always Sunny In Philadelphia)
Heaven smile
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Re: The Tree of Life - Terrence Malick

Message par Heaven smile »

Le choc que j'ai eu en voyant le retour de ce sujet.
k1Rua a écrit :Heaven ne pourra plus se plaindre en IRL que personne ne répond jamais à ses topics et n'aura plus aucune excuse pour ne pas faire son topic tant attendu sur Hatfields and McCoys. :redface:
:mrgreen:
Work in progress. C'est pour bientôt.
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COCOTOUCH
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Re: The Tree of Life - Terrence Malick

Message par COCOTOUCH »

The Tree of Life .... c'est ce genre de film qui vous entraine au ciné pour voir Chaperon rouge ,et autre Mortal instrument.

Pourquoi ? parce que t'es sur que ce sera moins chiant XD ( mais pas de beaucoup :ange: )

Brrr poster dans ce topic , vite je vais me regarder le bluray de Man of steel oublier , le vrai cinéma il n'y a que ça de vrai :yes:
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