Christopher Nolan - Filmographie

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

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Heaven smile
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Christopher Nolan - Filmographie

Message par Heaven smile »

Topic dédié uniquement au travail du réalisateur.

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"- Il parait que je suis un génie. Un avis ?
- Euh... je crois pas non. Un exemple; vos personnages sont des poupées de cire."



Petit rappel des sorties cinés du monsieur :

- Following (1999)
- Memento (2000)
- Insomnia (2002)
- Batman Begins (2005)
- The Prestige (2006)
- The Dark Knight (2008)
- Inception (2010)
- The Dark Knight Rises (2012)

Je profite de ce sujet pour rebondir là-dessus.
k1Rua a écrit : T'as pas aimé Memento de Nolan, Heaven ? Pour moi ce fut un vraie claque ce film.
Pas vraiment. C'était sympa à voir un fois, mais c'est typiquement le genre de film que j'ai énormément de mal à revoir. Le problème de Memento, c'est que c'est une sorte de film high concept. Le film est assez bien branlé mais ne va cependant jamais au-delà de l'originalité de son concept narratif.
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k1Rua
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Re: Christopher Nolan - Filmographie

Message par k1Rua »

Ah putain! Il a osé. :mrgreen:
Je pensais en faire un en plus comme ça. En fait, il y a plusieurs mois de ça (même peut-être un an) j'avais commencé un topic pour faire des présentations des réalisateurs qu'on aime. Et j'avais entamé un sur Darren Aronofsky et la BA de Black Swan n'était même pas encore tombée. Pour vous dire que ça fait quand même pas mal de temps. Je l'ai toujours dans mes fichiers, je le finirai tiens.
Heaven smile a écrit :
k1Rua a écrit : T'as pas aimé Memento de Nolan, Heaven ? Pour moi ce fut un vraie claque ce film.
Pas vraiment. C'était sympa à voir un fois, mais c'est typiquement le genre de film que j'ai énormément de mal à revoir. Le problème de Memento, c'est que c'est une sorte de film high concept. Le film est assez bien branlé mais ne va cependant jamais au-delà de l'originalité de son concept narratif.

Bref, concernant Nolan vu que c'est le but du topic,

Je rebondis un peu sur le problème de l'originalité de la narration. On est d'accord pour dire que c'est le point fort du film. Peut-être le seul, je ne sais pas, je l'ai vu qu'une seule fois il y a quand même pas mal de temps sur les conseils de Raaly pendant que je refaisais ma culture cinématographique (en un an j'ai du voir 100 films...) mais celui-ci m'avais beaucoup marqué.

De part la capacité assez impressionante à nous faire comprendre l'ensemble du schéma narratif en le détruisant totalement. Le film commence par la fin pour montrer le début au milieu et ainsi de suite. Et ce qui m'avait beaucoup impressionné c'est qu'à la différence des films à narration détruite, là Nolan ne nous fait pas le basique : Je montre la fin au début pour ensuite prendre un schéma habituel avec un "Quelques heures plutôt". Là, il a innové.
Il avait encore plus innové en mettant en place un handicape véritablement majeur pour le personnage principal : Une mémoire immédiate totalement détruite, à l'image de la narration d'ailleurs. 15 minutes, maximum. Après il oublie tout. Rien que ça, ça donnait une autre dimension à ce film, une sorte de compte à rebour en permanence. Le héros est pris par le temps et cherche déséspérement ce qui a pu arriver à sa femme. Un peu à l'image où lorsqu'il se fait pourchasser au bout d'un temps il se demande si c'est lui qui pourchasse ou si c'est lui qui est chassé.
Il doit faire vite. Et ça se voyait au niveau du montage, rapide, décousu et très clair. De plus, là fin était vraiment osée aussi. Quand on découvre le choix du héros à devenir au final, un total anti-héros en s'enfermant lui-même dans un cercle vicieux. Il est plus ou moins condamné à revivre encore et encore le même scénario, à découvrir encore et encore la véritié. En soi, c'est presque la définition des enfers. Un enfer dans lequel il se trouve véritablement depuis le début du film.

On a pas vu beaucoup d'idées pareil depuis un bail. De toute façon, il faut le dire, Nolan a souvent des bonnes idées. Même si Inception (pas besoin de me sortir qu'il a plagié Satoshi Kon, svp) n'est pas sans défaut, loin de là, le réalisateur a toujours réussi à exploiter ses idées et à faire quelque chose de pas mal au final. En fait, il rentre lui-même à fond dans ses délires et au moins le temps du film, il nous embarque dedans.
En plus, il sait tenir une caméra. La scène du couloir dans Inception est juste totalement fun.

En fait, Nolan c'est une sorte de Bay avec une dimension un peu plus intellectuelle par moment.
Man this is crazy... you're dancing with the entire McPoyle familly. These people are a freak show man! But you're keeping it cool. You're keeping it cool. You know why ? Because you are the Green-Man!“ (Charlie in It's Always Sunny In Philadelphia)
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Re: Christopher Nolan - Filmographie

Message par Heaven smile »

k1Rua a écrit : En soi, c'est presque la définition des enfers. Un enfer dans lequel il se trouve véritablement depuis le début du film.
Je suis entièrement d'accord sur cette idée-ci. Cette notion d'Enfer et de mythologie, même présentée de différentes manières, est récurrente chez Nolan. C'est bien simple, on la retrouve dans la majorité de ses films. Je ne reviens pas sur Memento, mais très rapidement sur les autres. On peut très bien voir dans Insomnia les terres de l'Alaska comme un Enfer en soit où Pacino, sorte d'Hypnos mythologique, perd peu à peu toute capacité de réflexion. Le brouillard opaque est à la fois une donnée climatique et une métaphore de son état d'esprit. En étant le seul sur lequel ce voile du sommeil n'a pas d'emprise, son enfer est double; géographique et psychologique. Dans Batman Begins, la référence est là très explicite avec la descente de Bruce Wayne dans la cave de son manoir, endroit sombre peuplé de créatures de la nuit. Le Prestige explore lui une nouvelle facette de l'Enfer. On retrouve la symbolique via une nouvelle fois l'utilisation de la cave, mais celle-ci est désormais un lieu de torture des corps. Cette origine contre-nature fait d'eux des monstres illégitimes qu'il ne faut exposer au regard d'autrui. Ils sont suppliciés dans l'ombre et sont condamnés à ne jamais connaître la lumière. L'Enfer d'Angier est le poids du secret, condition sine qua none pour parvenir au succès; le leur est de n'être que des marionnettes asservies par une entité supérieure – l'homme, Angier, ne leur accordant aucune légitimité. Ils sont à son service. Inception enfin recourt à l'image des limbes pour personnifier l'Enfer, tout en insistant une nouvelle fois sur l'Enfer que représente la mémoire, les souvenirs – voire le personnage de Cobbs.
k1Rua a écrit : (pas besoin de me sortir qu'il a plagié Satoshi Kon, svp)
Là par contre, je crois que tu confonds avec Aronofsky et son admiration démesurée pour Kon :mrgreen: . Il faut dire que le monsieur reprend allègrement des plans de Perfect Blue, que ce soit dans Requiem For A Dream ou surtout Black Swan. Dans ce dernier, on retrouve nombre de similitudes avec le film de Satoshi Kon. Reste à tenter d'établir la limite entre l'hommage et le plagiat.
k1Rua a écrit :On a pas vu beaucoup d'idées pareil depuis un bail. De toute façon, il faut le dire, Nolan a souvent des bonnes idées.
L'aura qui l'entoure aujourd'hui me fait penser au Shyamalan d'antan.
k1Rua a écrit :En fait, Nolan c'est une sorte de Bay avec une dimension un peu plus intellectuelle par moment.
La remarque est intéressante. Le problème que j'ai avec Nolan, c'est la froideur de ses films. Tout est désincarné et figé. Que ce soit ses personnages ou sa mise en scène. Du coup, je me sens très peu impliqué dans ses films et n'ai aucune empathie pour les personnages qu'il présente. C'est d'ailleurs pour ça que je suis plus réceptif au Prestige, qui contient lui de l'émotion.
En fait, je vois Nolan comme un très mauvais conteur d'histoire; un petit roublard qui dissimule par un concept la pauvreté de son histoire. À l'inverse, Shyamalan utilise par exemple le twist comme pur ressort scénaristique au profit de l'histoire qu'il a tissé et non comme une fin en soi.
Ce qui différencie Nolan de Bay, c'est la capacité – récente – du dernier à donner de l'ampleur à son cinéma. En regardant The Dark Knight et Inception, je pense que Nolan n'y arrive pas encore. Son cinéma est terne.
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lebibou
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Re: Christopher Nolan - Filmographie

Message par lebibou »

La remarque est intéressante. Le problème que j'ai avec Nolan, c'est la froideur de ses films. Tout est désincarné et figé. Que ce soit ses personnages ou sa mise en scène. Du coup, je me sens très peu impliqué dans ses films et n'ai aucune empathie pour les personnages qu'il présente. C'est d'ailleurs pour ça que je suis plus réceptif au Prestige, qui contient lui de l'émotion.
Je crois que c'est le plus gros soucis que j'ai avec Nolan. Souvent, quand je mate ces films (notamment Inception), j'ai envie de le chopper par la peau du cul, de le secouer et de lui dire de s'impliquer plus dans son film bordel !
Je veux dire, sa mise en scène est classieuse, posé, nette, précise à tel point qu'elle finit par en devenir blanche (ce qui sert le propos de Insomnia je trouve). Et autant j'avoue que par moment, je suis un peu lassé par l'utilisation de la shaky-cam, autant là j'ai qu'une envie, que ça bouge un peu. (Je repense au combat d'Arthur en apesanteur dans Inception qui aurait pu être dantesque si c'était quelqu'un d'autre qui filmait. Mais là, zero prise de risque, on film de loin sans donner le moindre dynamisme).

Disons que j'ai le sentiment que quelque part, il cache son manque de talent de la mise en scène en ayant recours à une à une façon de filmer qu'il ne le met pas en danger et où il ne tente pas grand chose. Donc on en ressort sur sa faim.

Après, ces films sont très verbeux. En soit ce n'est pas forcément un défaut mais des fois, je trouve que c'est un peu trop. C'est très visible dans Inception où le concept est assez compliqué donc il se sent obligé de revenir dessus encore et encore.

Je pense que le principal défaut de Nolan, c'est qu'il manque de folie. Ces idées sont bonnes mais à mon sens elles offrent tellement plus.
Je veux dire, suffit de comparer l'exploration des rêves dans Paprika et dans Inception. Y'en a un qui part dans tous les sens et où on s'éclate devant le déluge d'onirisme, puis on a Inception, univers carré au possible.

Ca m'embete parce que dans l'absolu, j'aime bien Nolan. J'ai adoré Insomnia, le Prestige, j'ai porté au nu avant de prendre un peu de recul The Dark Knight, j'ai soupiré devant Inception.

Mais mais... Si ces idées sont bonnes, je trouve qu'il manque un truc. De la folie. De l'onirisme. L'envie d'essayer.
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nataku
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Re: Christopher Nolan - Filmographie

Message par nataku »

Arf je suis pas aussi doué que vous pour ce qui est de l'analyse de film mais je vais tenter de participer.
Je veux dire, suffit de comparer l'exploration des rêves dans Paprika et dans Inception. Y'en a un qui part dans tous les sens et où on s'éclate devant le déluge d'onirisme, puis on a Inception, univers carré au possible.
Je suis d’accords, mais c'est pas le même public, il y a beaucoup de monde qui ne savent même pas ce qu'est "un rêve lucide" et quand on va sur les forums qui traite sur Inception on voit que Nolan a réussi à faire interroger beaucoup de gens sur l'onirisme dans sa globalité, c'est à mon sens une réussite.
Je crois qu'il voulait toucher un maximum de personne sans être trop "technique", l'onirisme est un sujet très flou, difficile d’approfondir le sujet dans un film sans qu'il deviennent trop informatif ou à la limite du documentaire.
Ce qui différencie Nolan de Bay, c'est la capacité – récente – du dernier à donner de l'ampleur à son cinéma. En regardant The Dark Knight et Inception, je pense que Nolan n'y arrive pas encore. Son cinéma est terne.
Moi ce que j'attends des films de Nolan c'est justement de pas donner d'ampleur à ses films de rester simple et stable, je trouve qu’aujourd’hui avec tout ce qu'on mange c'est une bouffé d'air frais de voir ses films, quand je vois Batman Begins/The Prestige /The Dark Knight /Inception j'ai pas l'impression de regarder des films pour adolescent, personnellement je trouve que ça devient de plus en plus rare de voir des films qui traite sur le SF ou le Fantastique qui s'adresse pas qu'aux ado, je me dis enfin, on peu traiter des super-héros avec maturité (comme "Incassable" par exemple), c'est ce que j'aime regarder chez Nolan justement et c'est ce que je reproche à Bay, de faire du "Teenmovie".

Autant j'ai adoré les Bad Boy mais là je me demande ce qu'il fait sur les Transformers, quand on enlève les FX c'est une coquille vide ses films, le scénario et la mise en scène est des plus primaire, elle est ou sa place concrètement dans ce genre de prod? 90 % du film est tenu par les FX, travail qu'il ne maîtrise pas, si c'est du pur FX autant laisser la prod à des studio comme "Blur Studio" parce que son talent à lui sur les Transformers je le vois pas, Bay et Leterrier c'est même combat. (je m'écarte du sujet)


Par contre moi aussi, je n'ai pas revu les deux Batman, ni Inception, une fois ça me suffit, c'est le genre de plaisir qui se consomme qu'une fois.
Mon âme se compose et décompose
comme un puzzle mélancolique...
dont chaque pièce a sa propre tristesse.
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k1Rua
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Re: Christopher Nolan - Filmographie

Message par k1Rua »

Heaven smile a écrit :
k1Rua a écrit : En soi, c'est presque la définition des enfers. Un enfer dans lequel il se trouve véritablement depuis le début du film.
Je suis entièrement d'accord sur cette idée-ci. Cette notion d'Enfer et de mythologie, même présentée de différentes manières, est récurrente chez Nolan. C'est bien simple, on la retrouve dans la majorité de ses films.
Ca contredis presque ce que tu dis en post d'introduction non ? Utiliser un "concept narratif original", pour reprendre tes mots, pour développer un thème récurrent est pour moi aller justement "au delà" - et dans notre cas, au contraire, au plus profond. De plus, son univers est très rarement manichéen. Bien au contraire, ses héros ont toujours cette part de noirceur qui rend son cinéma relativement plus mature. Et ils vont souvent rentrer en conflits avec leur propre noirceur, faisant d'eux des héros torturés. Encore une fois, on retombe un peu sur cette dimension religieuse. Sans oublier, qu'ils paient souvent le prix de leurs actions passées.
Heaven Smile a écrit :
k1Rua a écrit : (pas besoin de me sortir qu'il a plagié Satoshi Kon, svp)
Là par contre, je crois que tu confonds avec Aronofsky et son admiration démesurée pour Kon :mrgreen: . Il faut dire que le monsieur reprend allègrement des plans de Perfect Blue, que ce soit dans Requiem For A Dream ou surtout Black Swan. Dans ce dernier, on retrouve nombre de similitudes avec le film de Satoshi Kon. Reste à tenter d'établir la limite entre l'hommage et le plagiat.
Hm. Oui tu as raison! Bon par contre, cette limite hommage/plagiat c'est souvent à la gueule du client. Et j'ai d'ailleurs jamais aimé ce genre de comparaison. Parce que quand c'est un réalisateur mainstream (à comprendre, des réalisateurs qui ne sont pas considérés comme des réalisateurs de cinéma de genre/d'auteur) on dira très souvent que c'est du plagiat et l'inverse pour les autres.
Bref, ça a le don de m'énerver ça.
Heaven Smile a écrit :
k1Rua a écrit :On a pas vu beaucoup d'idées pareil depuis un bail. De toute façon, il faut le dire, Nolan a souvent des bonnes idées.
L'aura qui l'entoure aujourd'hui me fait penser au Shyamalan d'antan.
Ce n'est pas faux.
Heaven Smile a écrit :En fait, je vois Nolan comme un très mauvais conteur d'histoire; un petit roublard qui dissimule par un concept la pauvreté de son histoire. À l'inverse, Shyamalan utilise par exemple le twist comme pur ressort scénaristique au profit de l'histoire qu'il a tissé et non comme une fin en soi.
Ce qui différencie Nolan de Bay, c'est la capacité – récente – du dernier à donner de l'ampleur à son cinéma. En regardant The Dark Knight et Inception, je pense que Nolan n'y arrive pas encore. Son cinéma est terne.
C'est marrant, le twist de Shyamalan me fait penser à l'excellent épisode de It's Always Sunny In Philadelphia (Mac And Charlie Write A Movie) où ils essaient à tout prix de faire trouver un twist pour leur film avec Dolph Lundgreen qui peut sentir le crime après un accident et pourra peut-être courir comme un chien. Oui, cette série est totalement dégantée :mrgreen:
lebibou a écrit :Je crois que c'est le plus gros soucis que j'ai avec Nolan. Souvent, quand je mate ces films (notamment Inception), j'ai envie de le chopper par la peau du cul, de le secouer et de lui dire de s'impliquer plus dans son film bordel !
Je veux dire, sa mise en scène est classieuse, posé, nette, précise à tel point qu'elle finit par en devenir blanche (ce qui sert le propos de Insomnia je trouve). Et autant j'avoue que par moment, je suis un peu lassé par l'utilisation de la shaky-cam, autant là j'ai qu'une envie, que ça bouge un peu. (Je repense au combat d'Arthur en apesanteur dans Inception qui aurait pu être dantesque si c'était quelqu'un d'autre qui filmait. Mais là, zero prise de risque, on film de loin sans donner le moindre dynamisme).
Je suis assez d'accord avec ça. Ca se ressent très bien dans The Dark Knight avec les scènes de courses poursuites qui ne bougent pas d'un poil. Mais en même temps, ça reste relativement dynamique. Encore une fois je pense à la scène du couloir d'Inception. Bon en même temps après on a 20 fois le même plan avec la voiture qui tombe.
Disons que j'ai le sentiment que quelque part, il cache son manque de talent de la mise en scène en ayant recours à une à une façon de filmer qu'il ne le met pas en danger et où il ne tente pas grand chose. Donc on en ressort sur sa faim.
Manque de talent je trouve ça un peu fort. Après c'est sûr, que prendre deux-trois risques ça le fait toujours.
Lebibou a écrit :Je pense que le principal défaut de Nolan, c'est qu'il manque de folie. Ces idées sont bonnes mais à mon sens elles offrent tellement plus.
Je veux dire, suffit de comparer l'exploration des rêves dans Paprika et dans Inception. Y'en a un qui part dans tous les sens et où on s'éclate devant le déluge d'onirisme, puis on a Inception, univers carré au possible.
Nataku l'as très bien dit : Paprika et Inception ne s'adressent pas au même public, et surtout, un est de l'animation, l'autre se fait avec de vrais acteurs, dès lors tes possibilités se limitent pas mal. Puis il était tellement bordélique que briser un peu les limites et rajouter un côté totalement fou aurait était un vrai problème pour la compréhension total du film.
Lebibou a écrit :Mais mais... Si ces idées sont bonnes, je trouve qu'il manque un truc. De la folie. De l'onirisme. L'envie d'essayer.
Je pense qu'on est tous d'accord sur ce point : Il pourrait aller plus loin. Exploiter au maximum ses idées. C'est d'ailleurs pour ça que j'avais adoré Memento qui pour moi était vraiment exploité à fond avec un montage qui donnait ce petit brin de folie qu'on recherche un peu plus.
Moi personnellement ce qui me gène le plus, c'est que dans ses films j'ai l'impression qu'il cherche à en faire trop. Qu'on se dise que c'est super intellectuel alors que c'est plutôt brouillon. Et ça se ressent un peu dans sa réalisation, le gars est tellement sûr de lui, qu'on dirait presque qu'il se masturbe sur ses films en se disant qu'il est vraiment trop fort.
nataku a écrit : Je suis d’accords, mais c'est pas le même public, il y a beaucoup de monde qui ne savent même pas ce qu'est "un rêve lucide" et quand on va sur les forums qui traite sur Inception on voit que Nolan a réussi à faire interroger beaucoup de gens sur l'onirisme dans sa globalité, c'est à mon sens une réussite.
Je crois qu'il voulait toucher un maximum de personne sans être trop "technique", l'onirisme est un sujet très flou, difficile d’approfondir le sujet dans un film sans qu'il deviennent trop informatif ou à la limite du documentaire.
Je rebondie juste sur la notion de toucher un maximum de gens. Je suis entièrement d'accord. Je pense que les gens, après avoir vu Inception ou même The Dark Knight ont eût envie de découvrir un nouvel aspect du cinéma américain. Celui qui tente et qui ose mais qui surtout s'attaque à des sujets plus complexes. Je n'irai pas jusqu'à comparer Inception à Matrix parce qu'un gouffre les sépare mais au moins il a le mérite d'avoir essayé de faire un cinéma d'action intelligent.
Je reprends la comparaison que j'avais fait plus haut entre Bay et Nolan : Nolan va faire de l'action en rajoutant un petit plus, presque en prenant ta main avec un cinéma sécuritaire en te disant : "Hey, venez voir, il y a encore pleins de choses à découvrir". Et rien que pour ça, je trouve que son cinéma n'est pas plus mal. Dans mon entourage, des personnes qui détestent les films d'action ont apprécié Inception avec tous le même commentaire : Ca va plus loin. C'est plus intelligent que les autres blockbusters américains.
nataku a écrit :Moi ce que j'attends des films de Nolan c'est justement de pas donner d'ampleur à ses films de rester simple et stable, je trouve qu’aujourd’hui avec tout ce qu'on mange c'est une bouffé d'air frais de voir ses films, quand je vois Batman Begins/The Prestige /The Dark Knight /Inception j'ai pas l'impression de regarder des films pour adolescent, personnellement je trouve que ça devient de plus en plus rare de voir des films qui traite sur le SF ou le Fantastique qui s'adresse pas qu'aux ado, je me dis enfin, on peu traiter des super-héros avec maturité (comme "Incassable" par exemple), c'est ce que j'aime regarder chez Nolan justement et c'est ce que je reproche à Bay, de faire du "Teenmovie".
Voilà, j'aurai pu aussi quoter ce paragraphe parce qu'il va aussi avec mon argumentation d'avant. Nolan tente de toucher une tranche d'âge plus âgée. Il a pu nous montrer que le monde des super-héros c'était pas qu'un truc de bisounourse. L'univers de Batman se prêtait très bien à ça notamment.
Mais je m'étend pas trop là dessus parce que je rebondirais sur ça dans le topic sur les super-héros.
nataku a écrit :Autant j'ai adoré les Bad Boy mais là je me demande ce qu'il fait sur les Transformers, quand on enlève les FX c'est une coquille vide ses films, le scénario et la mise en scène est des plus primaire, elle est ou sa place concrètement dans ce genre de prod? 90 % du film est tenu par les FX, travail qu'il ne maîtrise pas, si c'est du pur FX autant laisser la prod à des studio comme "Blur Studio" parce que son talent à lui sur les Transformers je le vois pas, Bay et Leterrier c'est même combat. (je m'écarte du sujet)
Moi j'avoue que je suis allé voir les Transformers uniquement pour les FX. Après, j'ai pris mon pied devant et j'ai vraiment accroché au délire. Je suis un très grand fan de tout ce qui touche à la 3D et donc forcément ce genre de films me sidèrent totalement. Je suis comme un gosse dans un magasin de friandise.

Bon au final, personnellement Le Prestige est un des rares films avec Match Point de Woody Allen (honte à moi vu comment j'adore ce réalisateur) que je n'ai pas avoir réussi à voir en entier.
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Messages : 6005
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 12:03

Re: Christopher Nolan - Filmographie

Message par Heaven smile »

k1Rua a écrit :
Heaven smile a écrit :
k1Rua a écrit : En soi, c'est presque la définition des enfers. Un enfer dans lequel il se trouve véritablement depuis le début du film.
Je suis entièrement d'accord sur cette idée-ci. Cette notion d'Enfer et de mythologie, même présentée de différentes manières, est récurrente chez Nolan. C'est bien simple, on la retrouve dans la majorité de ses films.
Ca contredis presque ce que tu dis en post d'introduction non ?
Pas dans la mesure où je lie le côté high-concept de la narration au personnage de Shelby. La mécanique de Nolan est claire dès la première demi-heure du film. Celle de Shelby par conséquent aussi, puisqu'elle fonctionne de la même manière. Ce que l'on disait à propos de la notion d'Enfer est présent, dans le cas de Memento, dès le début - le film suivant ad nauseum le même schéma. Cet aspect présent depuis le début est donc analysable en soi avec la seule première demi-heure de film.
On fait le constat d'une analogie avec l'Enfer. Le problème, c'est qu'au delà de ce constat et de l'analyse primaire qui en découle, je ne vois pas d'évolution. Hors il me semble que toute bonne histoire doit faire "évoluer" les personnages (puisque tu soulignais l'enfer psychologique). En jouant la carte d'une narration à rebours, déstructurée, et à l'image d'un personnage tournant en rond, Memento ne sort jamais véritablement de son concept.
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