THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Yo, ça pulse dans tes oreilles mec. Tu as un son qui te fait vibrer, où qui t'arrache les oreilles, parle-nous en ici, on est tout ouïe.

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Ancilla
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THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par Ancilla »

THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

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The Warlocks est un groupe rock californien (États-Unis), formé en 1999. Porté par son leader Bobby Hecksher (à droite sur la photo), le 23 octobre dernier le groupe sort un nouvel album Heavy Deavy Skull Lover...

LE disque de 2007. A la manière de « Suicide Note » (« I was tryin’ to tell you that… that I need you more than I can say »), dernier titre de Surgery, l’ambiance est à la fois mystérieuse et funeste…

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Avec Heavy Deavy Skull Lover, Bobby Hecksher se livre totalement, je n’explique pas forcement la puissance qui se dégage de ce disque, mais ça me parle, oui, cela me fait ressentir un tas de sensations nouvelles. Il dépressif, malade, presque essoufflé mais il est incroyablement beau. Je l’écoute énormément en ce moment, c’est le genre de disque que j’aime écouter dans un Paris gris de partout en ce temps hivernal...

Cet opus est à l'image du groupe : après l'extase et le trip, c'est la descente et la désillusion, les ventes désastreuses… The Warlocks frôle les limites. Expérimental et sans concessions, refusant la facilité, l’album délivre une beauté noire. Dès le premier morceau on est subjugué, la voix de Bobby Hecksher y est superbe… Il y a une puissance qui s’en dégage, rien qu’à l’entendre on comprend qu’il souffre, qu’il est épuisé, qu’il ne trouve aucune issue et il le chante "trying really hard to get into new shit but everything fucking sucks". Il ne se retrouve, ne comprend pas forcement ce qu’il vit, « magazines tryin’ to sell me some thing that i don’t need ». Cette chanson c’est « The Valley of Death », complainte déchirante… Triste, presque éprouvante. Mais c’est là où la voix de Bobby s’élève, sa voix exprime les sentiments les plus bruts, les plus torturés. La sincérité, et l'intensité y sont stupéfiantes, il y met tout son cœur… Cette première piste passée, il s'effacera, cédant la place à des invasions de convulsion mélancolique, de saturations et de fuzz crados comme des démons intérieurs qui viendraient le hanter. Puis arrive « Moving Moutains » et ses onze minutes incroyables. Dans ce morceau, on retrouve un Bobby léchant le sol, à terre… Il n’a même plus assez de forces pour se relever, pour chanter, c’est pourquoi il murmure sa peine… Ma gorge se noue lorsque j’écoute cette chanson, on sent pratiquement son corps gisant à nos pieds... Il est écorché, noyé dans la confusion, il ne sait même plus comment exprimer ses sentiments, alors il lâche ses dernières forces dans un long cri de douleur. Après ça le rythme s’accélère, les guitares s’emballent, ça y est Bobby s'est jeté, on chute à ses côtés, à toute allure... Ce changement de rythme reste quand même dans l’esprit du début du morceau, c’est seulement une nouvelle manière d’exprimer son sentiment de désespoir. Les larmes, puis, les cris, avec l’accélération du rythme. Pendant ces 11mins on se retrouve ailleurs, une véritable évasion... Une escapade cosmique mais dangereuse, en plein enfer et marasme.
Avec « So Paranoid » on le retrouve dans un autre « ici », un monde parallèle. Et, apparemment dans cet autre « ici », des ailes lui ont poussé. Le chant est détaché, ça n’est plus qu’une voix imaginaire... « Slip Beneath » version sous acide de « So Paranoid », le morceau arrive comme une vague. On est pris dedans, on tourbillonne, le mur du son nous rend tout petit, insignifiant, un pet de mouche dans une tornade… Seul le chant livide nous maintient en vie. « Zombie Like Lovers » c’est le retour aux sources, la nostalgie. Les Warlocks reviennent à leurs premiers amours, le garage-rock façon gothique, accompagné d'une rythmique bestiale. Mais ça ne fait pas de ce morceau un intrus, l’ambiance y est tout aussi sombre, et mystérieuse: "this train is going nowhere" . Cela dit, le réveil reste assez surprenant. On se demande alors si le cauchemar touche à sa fin. De toute évidence: c'est non, « Dreamless Day » nous renvoi dans les nuages, on est désormais complètement déconnecté, on se résigne. Le chant spleenétique, s'occupe de nous emporter dans son autre "ici".

Et puis c’est la rupture (sarko ta gueule), « Interlude In Reverse », le bad trip, l’atterrissage brutal, BAM! « Death, I Hear You Walking » débarque alors, superbe morceau psyché. La chute s’est achevée, on se laisse mourir, la séparation du corps et de l’âme est symbolisée par les deux voix superposées. Un sentiment paranoïaque se dégage de cette chanson… à ma première écoute je n’entendais que du bruit. Et c’est bien normal, ce morceau n’a pas de sens, il marche sur la tête. Bobby Hecksher abandonne tout : il soupire et ne chante plus.

Je vis cet album comme une chute, le suicide qu’annonçait « Suicide Note » à la fin de Surgery… « Cette chanson symbolise ma fin, mes adieux, le bord de la falaise, la noyade imminente, mon tout dernier pas sur cette terre […] J’ai mis tout mon être dedans et c’est de cette obscurité que jaillit la positivité. C’est le seul mode d'expression que connaissent les Warlocks ». Heavy Deavy Skull Lover est un carnage, le témoignage d'un abandon, d'une torpeur qui s'installe, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien, détruit par la névrose, l'acide et les drogues. Grand disque… et une sacrée dose diméthyltryptamine…
Dernière modification par Ancilla le mar. 19 mai 2009, 12:36, modifié 3 fois.
pyjama
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par pyjama »

Wahou! Ancilla est de retour! Sois le rebienvenu à la maison (au sens métamorphique, c'est un post super littéraire quoi)
Franchement, t'as manqué à la section musique.

Pour les Warlocks, j'avoue que je ne crois pas connaitre. Les liens myspace et cie que tu annonces seront donc les très bienvenus.
Surtout que d'après tout ce que tu en dis, ça a pas l'air trop mal du tout.

Et j'aime bien la photo facon kitchouille.
DesLife
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par DesLife »

J'aime beaucoup ta présentation, faut que j'écoute tout ça, à prmeière vue ça a l'air bien sympa. :-)
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Ancilla
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par Ancilla »

Merci beaucoup pyjama et deslife! Tu ne connais pas The Warlocks pyjama, mais tu connais d'excellent amis à eux, le Black Rebel Motorcycle Club :mrgreen: Au passage, Bobby Hecksher a fait partie du Brian Jonestown Massacre , Peter Hayes (BRMC) également (on le voit dans Dig! d'ailleurs).
Dernière modification par Ancilla le lun. 18 mai 2009, 14:48, modifié 1 fois.
DesLife
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par DesLife »

J'écoute actuellement Heavy Deavy Skull Lover, mais là en musique de fond je trouve ça un peu chiant. :???: Par contre pour s'endormir le soir ça doit être pas mal. :grin:

Bref cette première écoute ne m'a pas marqué, mais j'y reviendrai plus tard je pense ! :-)
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Aizen
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par Aizen »

J'ai écoute quelques chansons dont We Need Starpower qui m'a positivement emballé =D. Donc si tu veux m'envoyer par MP l'album ne t'en prive pas :langue: . Je vais continuer mes écoutes de ce groupe tout à fait passionant ^_^.
DesLife
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par DesLife »

J'ai écouté tout l'album Surgery, et je dois avouer que j'ai pas du tout accroché, à part Suicide Note que j'aime beaucoup, et une autre dont j'ai pas le titre en tête...
Voilà, un groupe et une écoute qui ne changeront pas positivement ma vie et ne me feront pas aimer Yahoo.

Edit : en écoutant ma zik en lecture aléatoire, je me suis surpris à ne pas passer les chansons de Surgery... comme beaucoup de chansons elles ne m'ont pas du tout marqué à la première écoute mais maintenant je les trouve sympa !
Ancilla
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Re: THE WARLOCKS: Heavy Deavy Skull Lover

Message par Ancilla »

bien, bien, j'entends les miroirs se briser depuis le début du mois. néanmoins, je ne force pas trop sur les écoutes, je préfère le découvrir avec les gens et dans l'état qu'il faut, en vinyle. enfin, bobby hecksher suit toujours son chemin, l'innocence et les joints de rise and fall, les acides et la folie de phoenix, mis en péril par la paranoïa de surgery, pour finalement céder au spleen en se jetant de la falaise de désarroi qu'est heavy deavy skull lover. on le retrouve alors, mort sur ce "the mirror explodes". il plane ("the midnigt sun"), mais n'est pas complètement libéré, et a l'âme errante ("there is a formula to your despair"). en revanche, l'ambiance n'est pas réellement morbide, elle est plutôt pleine de rage, il revient nous hanter ("slowy disappearing") - boo! il est le vivant parmi les morts, il se démène dans cette marée de merde, il chante son désespoir avec encore plus d'élan qu'un bluesman. il n'y a plus de cause à défendre, seulement l'ennui qui s'installe, on attend tous que quelque chose se passe, et les guitares difforme de "you make me wait" l'exprime de la plus belle manière. c'est encore la rage qui frappe sur "standing between the lovers in hell", chant dément ("its that the way its going to be, i'll destroy everything that i see, and let your malicious game ruin me"), guitares et basse (quelle basse!) diabolique, une véritable messe infernale. c'est bien la haute science qu'expérimentent les warlocks sur ce nouvel album.

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01. Red Camera
02. The Midnight Sun
03. Slowly Disappearing
04. There Is A Formula To Your Despair (écoutable ici à partir de 3:41min)
05. Standing Between The Lovers Of Hell
06. You Make Me Wait
07. Frequency Meltdown
08. Static Eyes
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