Franchement, je ne veux pas paraître agressif ou quoi que ce soit, mais je me demande si vous avez vraiment lu
l'introduction du sîte pour avoir de telles réactions.
Comme Aizen, je ne prétend pas que l'auteur du site détient la vérité et que notre monde est sur le point de s'effondrer. Mais la politique du "c'est cool, on va bien finir par trouver une solution" est dangereuse, parce qu'elle ne mène à rien.
Pyjama a écrit : Mais du pétrole, on en aura encore certainement pour longtemps.
Oléocène a écrit : Tout d'abord, soulignons que la prévision classique "il reste assez de pétrole pour tant d'années" est faite en supposant que la consommation reste constante. Malheureusement, c'est très loin d'être le cas. Ces dernières années, de nouveaux très gros consommateurs (la chine et l'inde pour l'essentiel) sont apparus sur le marché et consomment autant qu'ils le peuvent.
Mais là n'est pas vraiment la question ... je résume pour ceux qui n'ont pas parcouru le site : bien sûr, il reste du pétrole. Le fait inquiétant est que la production part de 0 et finit à 0, en passant par une apogée qu'on appelle le Pic de Hubbert. Oléocène écrit à ce sujet :
En 1956, le géologue King Hubbert a prédit que la production de pétrole aux USA atteindrait son maximum aux alentours de 1970 avant de commencer à décroître. Evidemment, tout le monde l'a ridiculisé. Et pourtant, il avait raison et, depuis 1971, la production de brut aux USA ne cesse de baisser. Bien sûr, ce phénomène n'est pas propre à ce pays mais commun à toutes les régions productrices. Seule la date diffère. A l'heure actuelle, la plupart des pays ont atteint ou dépassé leur pic de production. Les seuls pays ne l'ayant pas encore atteint sont au moyen-orient.
Que faut-il comprendre ? Une fois que les pics de production seront atteints, la production baissera. C'est inéluctable. Conséquence logique : les prix vont grimper. Imaginez, d'ici cinq ou dix ans, que le prix du baril gagne plusieurs dollars ? Sachant que le moindre centime influe sur l'économie entière, je vous laisse imaginer les conséquences. Notre économie moderne est basée essentiellement sur le pétrole : quand le pétrole devient rare, et cher, l'économie souffre.
Cinq ou dix ans, c'est court pour trouver des solutions.
Personnellement, je ne crois pas aux miracles.
Oléocène, à propos du Pic de Hubbert : Maintenant il est évident que, si l'on considère la production mondiale dans son ensemble, le même phénomène doit se produire. Selon le site de l'ASPO, la date la plus probable est 2008... C'est plutôt proche, non ?
Nil Sanyas a écrit :
- Non seulement on saura quand y'en aura plus quand les entreprises pétrolières commenceront à investir dans d'autres énergies (ce sera un réel signe)
- On peut faire sans pétrole pour pas mal de chose... Suffit de s'équiper.
Sans vouloir te vexer, je crois que tu saisis mal l'importance du pétrole dans notre société.
Tiré de
ce site :
Les secteurs les plus touchés par la hausse continue des cours du pétrole brut seront d’abord l’aviation et l’agriculture productiviste, dont les prix du kérosène pour l’une et ceux des fertilisants azotés ainsi que du gazole pour l’autre sont assez directement liés au prix du brut.
Ceci sans la souplesse politique stabilisatrice permettant, pour un temps et dans d’autres secteurs, de baisser les taxes sur le pétrole lorsque les prix montent. Puis, les transports terrestres, le tourisme, la pétrochimie et l’industrie automobile subiront les effets dépressifs de la diminution de la quantité de pétrole (déplétion). Jusqu’à quel point cette situation conduira-t-elle à une récession générale ? Nul ne le sait, mais l’aveuglement des politiques et le panurgisme panique coutumier des marchés peuvent nous laisser craindre le pire.
En gros, on subira les conséquences bien avant que le pétrole ait totalement disparu. Ici, les conséquences ne seront pas écologiques, mais plutôt économiques et humanitaires.
Humanitaire, parce que sans en avoir l'air, notre agriculture repose en grande partie sur le pétrole. Plus de pétrole, une agriculture paralysée, plus assez de nourriture pour les 6 milliards d'humains qui sont sur cette planète. Ca pourra entrainer des famines massives, mais aussi des guerres, des conflits ...
Oléocène surrenchérit :
Enfin, ce n'est pas tout. La fameuse "révolution verte" a été rendue possible par le pétrole. Le pétrole sert à fabriquer les engrais et les insecticides indispensables à l'agriculture moderne. Sans lui, les rendements s'effondrent. Conclusion : la population actuelle (plus de 6 milliards) ne pourra plus être nourrie en entier. Il est fort possible que plusieurs milliards d'humains meurent de faim dans un futur proche...
Shinigami-naruto a écrit :
tout sera remplacer par de nouvelle energi etc....
Quand à ce qu'on peut faire sans pétrole, je vous renvoie vers
cette page. Bien sûr, on peut toujours trouver un super carburant aussi rentable et efficient que le pétrole, mais soyons réaliste : on ne pourra pas trouver un équivalent aussi efficace, et surtout pas aussi rapidement.
Byakugan a écrit :
Ce site ne me touche pas car je trouve qu'il néglige beacoup de paramètres. Quand je vois, que la seul plan B qu'il propose est le biocarburant, c'est vraiment maigre alors qu'il y a des tonnes de moyens pour produire de l'énergie.
De manière aussi efficace et répandue ? Lesquels ?
L'énergie solaire ? Les éoliennes ? Un peu de réalisme ...
En gros, il faut vraisemblablement s'attendre à de grosses modifications dans notre économie et dans notre mode de vie. Dans le pire des scénarios, c'est tout un ordre mondial qui pourrait s'effondrer (c.f. le point sur Oléocène à propos de la chute du dollar.)
Qu'est ce qu'on doit faire, alors ? A notre niveau, probablement rien, sinon faire passer le message pour que la classe politique s'intéresse enfin au problème et qu'un accord international se mette en place afin de limiter la consommation de pétrole pour pouvoir se préparer aux conséquences de la dépletion.
[EDIT : L'introduction de cette
page :
La fin imminente du pétrole et du gaz bon marché est la plus grande épreuve qu'ait jamais affrontée l'humanité. Désormais inévitables, les conséquences sociales de cette épreuve seront dévastatrices. Afin d'en repousser un peu la date et d'en réduire un peu les effets, la seule conduite possible est l'apprentissage de la sobriété.
Tout est dit, je crois.]