Origines

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

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Smog ShadowSeth
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Origines

Message par Smog ShadowSeth »

Ca faisait un (bon) moment que j'en parlais et la voilà finalement, ma contribution aux fics naruto... (hein? Non, "Je ne sais pas" ne compte pas. :mrgreen:)
Prologues et chapitre 1 répartits sur deux posts pour plus de lisibilité et éviter un éventuel problème de saturation de texte sur un seul post; pardon aux modo et toussa part avance ^^.





Origines.
Partie I/ : Le Soleil de Mort

Par Smog ShadowSeth.

Genre : Déviation/Continuation.
Fandom : Naruto.

Fanfiction réalisée à des fins non lucratives ; l’œuvre originale et tous ses éléments empruntés pour la réalisation de ce récit ne sont pas ma propriété. Le sont en revanche tous les aspects, personnages et autres qui auront été ajoutés par rapport à l’univers original, à quelques exceptions près qui seront mentionnées le cas échéant en fin de chapitre.

Avertissement: Cette fanfiction reprend le cours de l'histoire originale à partir du chapitre 309. Risques de spoils majeurs si vous n'avez pas lu le manga jusque là.


Prologue / : Pierre céleste.


Fatiguée.

C’était tout ce que Sakura était capable de penser, affalée sur son bureau dans sa chambre. Cela allait faire six mois qu’elle était devenue le disciple du cinquième Hokage, et dire que la dirigeante du village n’était pas tendre avec elle était un doux euphémisme.
Les journées de la jeune fille aux cheveux roses ne lui laissaient que rarement le temps de souffler un peu. Entre le matin fait de cours théoriques dans la bibliothèque personnelle du maître du village, et l’après midi avec la mise en pratique des connaissances acquises le matin… Après midi qui se prolongeait bien souvent au soir, pour perfectionner la pratique.

Et comme presque tous les jours depuis six mois, ç’avait été une rude journée pour la jeune kunoïchi. Celle-ci avait à présent les yeux mi-clos derrière une forêt de cheveux roses, cheveux qu’elle s’était permise de laisser repousser.
Le lit eût été plus tentant que le bureau en cette heure tardive, mais elle avait eu à faire une formalité administrative avant d’aller se coucher, rapport avec son statut d’élève d’une sannin.

Cela faisait bien vingt minutes qu’elle restait là sans rien faire, sans même s’assoupir, la joue appuyée contre la paperasse, avant qu’elle ne se décide à se redresser sur sa chaise en maugréant. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas accordée un moment sans rien faire ? Pas depuis que Sasuke était partit en tout cas, ou si peu. En tout cas, pas depuis celui de Naruto avec l’ermite aux grenouilles, ça, c’était certain.

Sasuke. Naruto. L’un avait trahi pour la force, l’autre la cherchait pour ramener le premier dans le droit chemin. Et elle faisait de même ; elle faisait en sorte d’augmenter sa force dans le même but que son turbulent coéquipier.
Mais même sans eux à ses cotés pour pouvoir comparer, elle se sentait parfois à la traîne. Quand elle ne réussissait pas du premier coup, quand elle commettait des maladresses, quand elle faisait des erreurs graves…
Il lui arrivait de replonger dans un torrent de questions fait de « a quoi bon ? » et autres « c’est perdu d’avance… » tant les efforts à fournir étaient grands. Comme en ce moment, ou devoir remplir des papiers la séparant officiellement (d’ailleurs ce n’était pas trop tôt ; depuis le temps que c’était effectif…) de la tutelle de Kakashi et la faisant passer sous celle de Tsunade lui paraissait être un étrange paradoxe : il fallait dissoudre l’équipe 7 pour pouvoir espérer la reconstruire un jour. A supposer que ce soit possible.

Sakura secoua violement la tête. Non. Pas encore. Elle détestait ces périodes de doutes aussi brèves qu’intenses. Ils y arriveraient point barre. Ils devaient y arriver.

Déterminée mais néanmoins lasse, Sakura laissa s’échapper un bâillement avant de se lever péniblement de sa chaise et d’aller se planter devant son placard, en quête de vêtements appropriés pour la nuit.

Elle ne l’ouvrit pas, car son regard fut attiré par quelque chose au loin dans le ciel, à travers sa fenêtre. Une étoile filante ? Non, trop lent.
Intriguée, elle ouvrit sa fenêtre et observât plus attentivement, mettant momentanément de coté sa fatigue.

Ce qu’elle voyait se rapprochait du village apparemment, car ça grossissait à vue d’œil. C’était rouge, en flammes probablement mais trop loin pour le dire avec certitude. Ce n’est que lorsque cette étrange étoile atteignit la taille d’une pièce de monnaie que Sakura envisagea la possibilité d’un danger. C’était clairement une espèce de grosse boule de feu qui fonçait droit sur le village. Une sorte de feulement commençait à se faire entendre.

La jeune fille regarda rapidement en bas dans la rue puis sur les toits voisins à portée de vue. Personne, évidemment : à cette heure les civils étaient couchés et les ninja de faction étaient soit à des postes de surveillance bien précis, soit bien cachés.

Sans réfléchir, Sakura sauta dans la rue sombre, et se dirigea en courant vers le bâtiment administratif du village, tout en jetant de temps en temps un coup d’œil aux postes de guets placés sur le gigantesque mur de protection du village. Des signaux lumineux étaient visibles depuis certains ; ils avaient dû eux aussi repérer cette chose.

Alors qu’elle tentait de déchiffrer la série de flash émis par l’une des tours tout en continuant à courir, elle percutât brutalement une autre personne apparue à un coin de rue et se retrouva à terre. L’autre, qui était également tombé, grommela quelque chose à propos de gens ennuyeux qui feraient mieux de faire attention devant eux, sans pour autant daigner se relever tout de suite. Malgré la nuit, Sakura n’eut aucune peine à le reconnaître et l’appela alors qu’elle se remettait sur ses deux jambes:

« Shikamaru ! »

L’autre se releva péniblement à la mention de son prénom, tout en se massant la nuque.

« Oh, c’est toi Sakura. » fit l’héritier des Nara avec son enthousiasme habituel.

« Il ne faut pas traîner là ! Enchaîna la jeune fille, il y a un truc en flammes dans le ciel qui fonce sur le village ! »

« J’ai vu. Fit le garçon à l’air perpétuellement ennuyé, les guetteurs l’on repéré aussi, mais vu la vitesse à laquelle ça va, on aura pas le temps de donner l’alerte avant que ça nous tombe dessus. C’est juste si on a le temps de… »

Il n’acheva pas sa phrase car une lumière orangée naquit soudain d’entre les maisons, s’intensifiant lentement.
Shikamaru jura et alla se percher d’un saut sur le toit le plus proche, suivit par une Sakura qui faillit se manquer en se réceptionnant. Après tout, elle était encore fatiguée de sa journée.

Le bruit du frottement de l’air surchauffé leur parvint nettement une fois là haut, et ils purent voir également un gigantesque soleil infernal traverser le ciel nocturne du village à basse altitude. Il frôlât le mont Hokage sans dommages avant de continuer vers eux.
Il leur passât au dessus dans un sifflement sinistre, faisant se baisser Sakura qui mit instinctivement les mains sur la tête, et élargissant les yeux fascinés de Shikamaru se disant qu’il ne reverrait sans doute jamais une météorite d’aussi prêt. Et une météorite tout court, d’ailleurs.

Il la suivit brièvement du regard avant de réaliser où elle se dirigeait.

« Merde, à terre, vite ! » s’exclama-t-il en attrapant Sakura par le col de sa tunique et en l’entraînant en bas.

A peine eurent-ils atterrit qu’une sourde explosion se fit entendre, suivie par un fracas de roches s’écroulant d’ils ne savaient où. Deux secondes après, la terre trembla violemment. Une fois. Deux fois. Et une troisième fois continuellement pendant une dizaine de secondes. Puis plus rien. Les deux adolescents attendirent une longue minute sans que rien ne se passe, Shikamaru plus ou moins accroupit et aux aguets, Sakura affalée de tout son long sur le sol, tendue et prête à se relever au moindre signe.
Ils se consultèrent du regard.

« On va voir. » fit simplement le fils Nara avant de bondir à nouveau sur un toit en prenant garde à d’éventuelles tuiles déchaussées par le tremblement de terre, suivit par Sakura.

Ils furent désagréablement surpris par ce qu’ils virent, bien que Shikamaru s’y attendît quelque peu. Une portion du mur d’enceinte, faisant un bon quart de sa hauteur, et une tour de guet avaient été emportées par le passage de la pierre céleste flamboyante. Et dans la continuité de sa trajectoire, on pouvait voir un début d’incendie se déclarer dans la forêt.

« C’est pas passé loin… » fit une Sakura qui ne cacha pas son soulagement.

« Dire qu’on venait juste de finir la rénovation des murs… » râla Shikamaru.

Puis, reprenant un air un peu plus sérieux en se tournant vers Sakura: « Il va falloir éteindre l’incendie. Des troupes doivent déjà être en route, mais je pense que toute aide sera la bienvenue. Est-ce que… »

Une énorme explosion au delà des murailles interrompit le jeune homme, projeté par le souffle sur le mur d’un bâtiment voisin. Il s’y réceptionna de justesse avant de bondir vers le sol en y prenant appuis. Sakura avait anticipé et avait adhéré ses pieds sur le toit, mais fini par être déséquilibrée et relâchât sa concentration, annulant l’effet d’adhésion de son chakra dans la plante de ses pieds. Elle tomba du toit, mais put cependant rattraper le bord des tuiles. Suspendue au rebord du toit par les mains, elle inspirât une fois avant de lâcher prise et de se réceptionner correctement sur le sol, trop faible pour remonter à la force des bras.

« Et galère… Qu’est-ce que c’est encore ? » fit un Shikamaru passablement ennuyé, en s’élançant de nouveau vers le sommet d’une maison, tandis que Sakura exprimait à corps et à cris au ciel son désappointement : devoir jouer les yoyos entre le sol et les toits dans son état commençait à lui taper sérieusement sur les nerfs.

Elle s’interrompit lorsque l’héritier des Nara l’appela par son nom, l’invitant à venir voir. Elle sautât à nouveau sur le toit, pour y voir que le début d’incendie avait été complètement soufflé par l’explosion. Elle pouvait cependant deviner dans l’obscurité maintenant de retour, un nuage de cendres incandescentes s’élevant de l’endroit où s’était probablement écrasé la météorite.


* * *


Le soleil projetait les premiers rayons du jour à l’horizon alors que Tsunade étouffait un nouveau bâillement. Perchée sur le rebord du mur d’enceinte, elle supervisait les équipes de ninja et de civils depuis la veille au soir. Les shinobi étaient chargés d’éteindre les dernières flammèches que l’explosion du météore aurait épargnées et de consolider les parties du mur menaçant de s’écrouler avec des techniques de terre. Tandis que des civils s’occupaient d’inspecter la zone d’impact. Car au vu des traces laissées par cette pierre géante, il y avait de quoi se poser des questions.
Les ninja n’étant pas particulièrement portés sur les phénomènes célestes, mis à part pour le repérage à l’aide des astres, le Hokage avait dût faire appel à ces civils du village plus ou moins spécialisés dans ces domaines. Etaient présent quelques astronomes et quelques responsables de bibliothèques diverses, ayant acquis leur savoir à force de lectures endiablées sur le sujet.

Tous, durant une rapide réunion préliminaire, s’étaient accordés pour dire que le fait que le village n’ait vu que son mur d’enceinte touché par la pierre relevait de l’ordre du miracle. Car d’après la taille du météore, déterminée à partir des rapports de ninja en faction, même à l’endroit il où était tombé, il aurait dût engloutir une bonne partie du village dans un immense cratère de feu.

Après une première visite sur le site, ils avaient relevé une seconde anomalie : il n’y avait non pas un mais trois cratères laissés par la pierre céleste, tous parfaitement alignés et le dernier précédé d’un large et profond sillon dans le sol.
A en croire ces traces, il aurait "ricoché" deux fois sur le sol avant de se mettre à rouler ou à traîner en creusant un large sillon dans la terre, avant d’exploser en fin de course.
Qui plus est, ces cratères étaient de taille bien modeste par rapport au diamètre supposé du météore, évalué à soixante-dix bons mètres. Les dix malheureux mètres de rayon des deux premiers cratères, en plus de ne pas être excessivement profonds, ne correspondaient absolument pas avec la chute d’un projectile de cette taille.

Le dernier était plus une surface plane complètement incinérée qu’un cratère, et avait un diamètre de l’ordre d’une centaine de mètres. Le météore s’était manifestement désintégré en fin de course, car il n’y avait absolument aucune autre trace de lui, pas même un éclat de roche ou quelques galets célestes qui auraient survécut au destin tragique de leur porteur. Une équipe de ninja, guidée par quelques spécialistes, en cherchait depuis le milieu de la nuit sans succès. Et les arbres couchés qui avaient été renversés par le souffle de l’explosion ne leur facilitaient pas la tâche.

Sur ces constatations, deux solutions avaient été retenues : soit il s’agissait d’un météore de type inconnu ou ayant une composition particulière expliquant ce comportement, soit il s’agissait d’une arme ennemie destinée à détruire le village.

La première était plutôt le fruit des civils, rêveurs, tandis que la seconde était sortie tout droit de la logique paranoïaque que tout bon ninja se devait d’avoir, Kage en tête.
Si cette chose était tombée comme par hasard près du village sans se comporter comme un météore « normal » à l’impact et en explosant en fin de course, on pouvait facilement imaginer une bombe géante projetée en l’air vers Konoha par on ne sait quel moyen dans le but de le réduire en cendres. Certains avançaient l’ennemi héréditaire, le village caché de la roche, spécialisé dans les techniques et dans l’élément terre, également connu pour certains de ces membres capables de fabriquer des bombes à partir d’argile…
Néanmoins, les civils avaient rétorqué que si cela avait été le cas, pourquoi vouloir reproduire les flammes sur la surface du projectile, flammes qui seraient difficiles à produire autrement que par le frottement excessif de l’air sur la roche pendant une très longue durée ? A quoi les ninja avaient rétorqué qu’il était facile d’y combiner une technique de feu, et que cela pouvait servir à faire passer l’attaque pour une chute « banale » de météorite ; car même sans flammes pour la voir à travers la nuit, il y aurai tout de même eu l’explosion, loin d’être discrète. Ne pas l’enflammer ne rendrait la chose que plus suspecte.

Il était néanmoins admis que pareille technique demanderait d’énormes moyens et supposait que des problèmes comme le vol aérien aient été résolus et dont la solution soit suffisamment forte pour pouvoir hisser une boule d’argile de soixante-dix mètres de diamètre à haute altitude. De nuit et sans se faire repérer, qui plus était.

Chacun y allait de sa spéculation, mais rien de tangible n’avait encore été trouvé ; tout du moins rien de mieux que « C’est une météorite anormale. ».

La plantureuse dirigeante du village soupira, lasse. Elle avait beau se ressasser les avis de chacun, elle n’arrivait pas elle non plus à poser une étiquette sur ce phénomène. Tout du moins, à savoir si ce n’était que la faute à pas de chance ou bien si cela pouvait vraiment être une menace ennemie.

Elle sentit une légère vibration sur le mur, et tourna son regard vers la source qui se trouvait être un Shikamaru encore plus las que d’habitude, décoré d’une belle paire de cernes sous les yeux.

« Equipe d’inspection au rapport. » dit-il simplement, attendant que Tsunade lui donne la permission de continuer, ce qu’elle fit d’un signe de tête.

« Aucun débris suspect n’a été trouvé dans les proches alentours de l’explosion. L’équipe poursuit ses recherches dans un rayon plus vaste. »

« Très bien. Prévenez-moi dès qu’il y a du nouveau. Je veillerai à ce que des équipes fraîches de ninja viennent vous relever d’ici peu. Avant de partir, il faudra que les civils qualifiés leurs décrivent exactement ce qu’ils sont sensé chercher. »

« Compris. »

Le Hokage détourna son regard du jeune chûnin tandis que ce dernier s’apprêtait à partir. Il se rappela quelque chose, et demanda :

« Si je peux me permettre… »

« Quoi donc ? » fit Tsunade, sans reporter son attention visuelle sur le jeune Nara.

« C’est à propos de cette météorite… continua-t-il, j’ai été un témoin direct de son approche sur le village et j’ai remarqué un truc bizarre… »

Cette fois, le chef du village reportât son regard sur Shikamaru.

« Je l’ai vue alors qu’elle n’était qu’un petit point dans le ciel. Au fur et à mesure de sa descente, j’ai évalué son angle de chute et constaté qu’elle s’écraserai à peu près sur le quartier Est du village. Comme j’étais dans le coin, j’ai commencé à bouger vers l’Ouest sans la regarder d’avantage, mais lorsque que je l’ai aperçue à nouveau, elle frôlait le mont Hokage et passait au dessus de l’endroit où je pensais qu’elle s’écraserait. L’angle de chute cette fois était plus haut que celui que j’avais déterminé avant. Il s’est reproduit la même chose lorsque qu’elle a foncé sur le mur d’enceinte. Si elle s’en était tenue à l’angle de chute qu’elle avait lors de ma dernière… observation, son premier cratère aurai été carrément sur le mur, alors qu’elle n’a emporté que le haut et est allée s’écraser plus loin. »

Tsunade haussa un sourcil. « Ce qui te fait dire ? »

« Je ne suis pas sûr pour la première évaluation d’angle, vu qu’elle était assez loin, mais pour la seconde je ne pense pas m’être trompé : cette météorite à modifié d’elle-même son angle de chute, à chaque fois en le relevant, puisqu’elle est tombée plus loin que prévu. »

Shikamaru fit une pause avant de continuer :

« Pour autant que je sache, aucun caillou tombant du ciel n’est capable d’avoir un tel comportement. Cela voudrait aussi dire que si c’était fait de main d’homme ou plus probablement de ninja, ça a tout fait pour éviter de se planter au milieu du village. »

« Et si ces changements d’angle de chute faisaient partie du fonctionnement normal de cette chose, dans le cas d’une arme ? Rétorqua Tsunade, Si cela avait fait ses deux ricochets et son explosion en plein cœur du village, il y aurait eu plus de dégâts ; il fallait peut-être que ce projectile trouve le bon angle par rapport au sol pour ricocher ? »

« ‘M’étonnerait. Répondit Shikamaru en étouffant un bâillement, la concentration de bâtiments aurait été gênante pour un ricochet convenable, quel que soit l’angle : autant faire le plus de dégâts d’un seul coup sans risquer de désamorcer la bombe par des chocs à l’atterrissage. »

« Elle en a tout de même été capable en plein milieu de la forêt, avec tout autant d’obstacles. Les arbres sont certes moins robustes que le ciment et le béton, mais vu la taille et la vitesse de l’objet, je doute ça change quelque chose… Mais encore faudrait-il être sûr que ces ricochets soient volontaires.»

« Je pense que c’est trop hasardeux pour pouvoir l’utiliser volontairement comme un effet amplificateur. Ca demanderait d’avoir un moyen de contrôle sur une grande distance et aussi de connaître la direction, l’angle de chute et la vitesse à tout moment pour pouvoir corriger. Et un hypothétique véhicule aérien suicide piloté par un volontaire n’est pas envisageable dans ce cas : comment pourrait-il tenir au milieu d’une boule de matière explosive sans air et surtout avec le feu qui se dégage : la température ne doit pas être viable là-dessus. »

Tsunade reportât son regard sur la forêt blessée, l’air songeur.

« Merci de cette remarque. Tu peux disposer. »

Tandis qu’il s’éloignait, le Hokage décidât intérieurement au vu de ces éléments qu’il ne fallait pas prendre la chute de cet objet, quel qu’il fût, comme une provocation ennemie malgré ce que peuvent laisser entendre quelques éléments troublants. Elle veillerait néanmoins à faire vérifier si aucun projet consistant à créer une bombe géante n’était en cours chez les puissances étrangères. On n’était jamais trop prudent.

Satisfaite, elle se retourna vers le village, sauta sur le toit du bâtiment le plus proche et le plus haut, et se dirigea vers son bureau pour y distribuer ses directives, discrètement suivie par une escouade d’ANBU.
Elle laissait les questions plus passionnées à d’autres ; ce n’était pas son travail. Du moment que ça ne menaçait pas le village, ça ne valait pas la peine d’être discuté.
L'Univers et la bêtise humaine sont infinis. Pour l'Univers, je ne suis pas sûr.
Albert Einstein
Smog ShadowSeth
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Message par Smog ShadowSeth »

Origines.
Partie I/ : Le Soleil de Mort

Par Smog ShadowSeth.

Genre : Déviation/Continuation.
Fandom : Naruto.

Fanfiction réalisée à des fins non lucratives ; l’œuvre originale et tous ses éléments empruntés pour la réalisation de ce récit ne sont pas ma propriété. Le sont en revanche tous les aspects, personnages et autres qui auront été ajoutés par rapport à l’univers original, à quelques exceptions près qui seront mentionnées le cas échéant en fin de chapitre.


Chapitre 1/ : Echecs.


Naruto était las. On pourrait considérer cela comme la dernière des choses qu’il puisse arriver au ninja le plus turbulent du village, mais c’était bel et bien le cas.
Accroupi dos à un arbre dans la pénombre de la nuit, il montait la garde, ou presque vu qu’il était à moitié perdu dans ses pensées.
L’équipe sept fraîchement recomposée revenait juste de sa mission au pont du ciel et de la terre. Mission qui avait été un échec cuisant. Naruto s’en voulait, comme son regard presque désabusé le laissait entendre. Ils avaient été à deux doigts de récupérer Sasuke, et ils s’étaient plantés. Non, il s’était planté, lui et lui seul.
S’il ne s’était pas bêtement laissé provoqué par Orochimaru, il aurait pu garder plus de forces pour la confrontation avec l’Uchiha. Tout ce qu’il avait été capable de faire alors que ce dernier lui susurrait à l’oreille son envie de le tuer, c’était de rester debout avec le peu de forces qu’il lui restait. Et la suite n’avait guère été plus brillante ; affalé à quatre pattes tandis que les autres lutaient… Il ne s’était jamais senti aussi impuissant qu’à ce moment précis.

Dire qu’ils devaient leur survie à Orochimaru lui-même, qui pensait que le jinchûriki pouvait le débarrasser de quelques membres de l’Akatsuki. Ca ne l’avait tout de même pas empêché de laisser, une fois hors de la vue de l’équipe, quelques-uns de ses jônin pour donner une petite leçon à Sai. Visiblement, le serpent légendaire n’appréciait que moyennement les plaisanteries, et encore moins qu’on se joue de lui.

Ils avaient réussi à fuir grâce à un dessin d’oiseau du membre de la Racine. Néanmoins, le capitaine Yamato avait été sévèrement touché : une technique à base d’ondes sonores avait affecté ses organes internes et il était sans connaissance depuis. Bien que Sakura ait fait le nécessaire pour les soins d’urgence, elle n’avait pas sur elle le matériel adéquat pour traiter totalement ce mal. Il avait fallu donc abandonner définitivement la poursuite et retourner au village le plus rapidement possible. Plus question de prendre son temps en marchant tranquillement sur les routes régulières durant cinq jours ; ils avaient coupé à travers la forêt en sautant rapidement de branches en branches, bien que ça ne fut pas l’idéal avec un blessé inconscient à transporter. Malgré cela, ils n’étaient plus très loin du village après seulement deux jours de course, uniquement interrompu par de rares pauses pour la nuit et pour se sustenter.

En l’occurrence, ils étaient en train de faire celle de la nuit, avec un tour de garde chacun. Naruto avait pris la relève de Sakura et ne tarderait pas à son tour d’être remplacé par Sai.

Un bruit à peine perceptible fît soudainement apparaître trois shuriken entre les phalanges repliées de Naruto et son air abattu changea instantanément au profit d’une expression tendue.

« Ce n’est que moi… » fit la voix étouffée de Sai. Quand on parlait du loup…

En temps normal, le ninja blond aurai reproché à son inexpressif coéquipier de s’être approché sans le signaler. Il se contenta d’un soupir de soulagement discret tout en se relevant.
Il aperçu la silhouette de son coéquipier dans la pénombre, lui adressa un bref signe de la main et se mit en marche tel un zombie vers le camp. Il ne fit que quelques pas, interrompu par la mention de son prénom venant du ninja dessinateur :

« Naruto. »

Ce dernier se retourna vers Sai, le devinant plus qu’autre chose dans la pénombre, et ne sachant pas si celui-ci le regardait également.

« Avec la précipitation, je n’ai pas eu le temps de vous le dire ces jours-ci, continua-t-il toujours à voix basse, mais si vous avez toujours l’intention toi et Sakura de ramener Sasuke, je vous aiderais. »

Il avait prononcé cette phrase d’un ton que l’on devinait neutre, qui semblait un peu déplacé en regard de ses paroles. Sai restait fidèle à lui-même, se voulant sans émotions, du moins apparentes. Car s’il y avait une chose dont Naruto était sûr chez lui, c’est qu’il était loin d’être le roc qu’il prétendait être. Le sourire qui s’était formé sur son visage alors qu’il contemplait le dessin le montrant lui et son frère sur son carnet avait été une démonstration suffisante pour le ninja blond.
Il disait également être incapable de comprendre les émotions, mais à la lueur de ces paroles, il en avait tout de même quelques notions. Pourquoi dire cela maintenant, comme par hasard un moment où Naruto se montrait découragé, si ce n’était pour le rassurer ?

C’était loin d’être très développé et solennel, mais c’était l’intension qui comptait. Sai avait beau ne pas se départir de son attitude professionnelle, cette simple phrase montrait à elle seule l’énorme changement qui s’était opéré en lui.

« Toute aide est la bienvenue, fit Naruto à voix basse également en guise de réponse, mais tu risques pas d’avoir des ennuis avec ton organisation ? La Racine ou je sais plus quoi ? »

Réponse muette de Sai.

« A la base tu devais quand même le tuer… continua le ninja orange, j’ai pas tout compris sur cette Racine, mais je les vois mal te garder ou même te foutre la paix si tu fais tout le contraire de ce qu’on te demande… Tu es sûr que ça ira ? »

« Je n’en sais rien. » Rétorqua Sai.

« Sans compter que la vieille Tsunade va sûrement en faire tout un flan elle aussi, poursuivit son coéquipier, ça sera vraiment pas facile… »

« Ca sera difficile, je le reconnais. Quoi qu’il en soit, j’entend bien aller jusqu’au bout de cette décision. D’une part parce que c’est la première que je n’aie jamais établie de mon propre chef, et d’autre part parce que j’ai une dette envers toi, Naruto. C’est à toi que je dois cette prise de conscience. Et si tu y es parvenu avec moi, il n’y a pas de raison pour que ça ne marche pas avec Uchiha.»

Naruto écarquilla les yeux. Il ne s’était vraiment pas attendu à cela de la part de Sai. Un faible sourire se dessinât sur ses lèvres alors qu’il reportait son regard en direction du camp.

« Sai… Tu sais vraiment surprendre les gens, que tu dises des conneries ou que tu sois sérieux… »

« J’imagine… répondit le ninja dessinateur, mais je suis sûr que je n’ai rien à t’envier de ce coté là. »

Naruto eu un rire bref en se remettant en marche vers le camp.

« Je te laisse monter la garde, faut que j’me repose encore avant de repartir demain… »

L’obscurité cachât le mouvement de tête affirmatif que fit Sai. Il bondit vers les branches hautes d’un arbre et la forêt retrouva le silence.


* * *


« C’est vraiment un temps de merde… Ou du moins ça va pas tarder à l’être… »

« Est-ce que tu sais le nombre de fois que tu as répété ça depuis ce matin ? »

« Heuuu, on s’en fout ? »

« Moi pas ! Si tu veux engager la conversation, trouve un autre sujet bordel ! Tu sais pourtant bien que j’ai horreur des paroles récurrentes ! T’arriveras peut-être mieux à capter notre attention avec un autre sujet ! »

« Je vois pas pourquoi j’en aurai besoin vu qu’avec celui là ça marche très bien… Enfin ça délie des langues au moins, même si c’est pour m’engueuler… »

« … Et c’est repartit… »

A l’abri d’un porche au sommet d’un petit immeuble, un groupe de trois ninja prenait son mal en patience, et ladite patience commençait apparemment à atteindre ses limites…
Il y avait là un grand échalas aux muscles secs, affalé sur le banc de béton se trouvant sous le porche, et regardant d’un air goguenard sa coéquipière. Cette dernière était un petit bout de jeune femme excité ou plutôt excédée par l’attitude de son compagnon. Avec la coupe plutôt courte et en désordre de ses cheveux bruns additionnée à une silhouette musclée fort peu féminine et le regard marron acéré comme la lame d’un kunai, elle était l’archétype du garçon manqué.
Le troisième ninja était assit à l’écart des deux autres, maudissant le caractère moqueur de l’échalas et l’attitude agressive du modèle réduit, qui combinés étaient la recette idéale pour la culture de migraines en masse.
Il faisait son possible pour ne pas prêter attention à la discussion plus ou moins puérile entre ses deux coéquipiers. Merde, ils avaient plus de vingt ans quand même ! Et puis quelle idée de prendre la mouche pour une remarque sur la pluie et le beau temps… En même temps, ce n’était pas comme si son auteur ne l’avait pas fait exprès…

« Pas vrai Senji ? »

« Hein ? » fit distraitement le concerné, obligé de reporter son attention sur les deux autres ninja.

« Il écoute même pas et il a bien raison ! » fit remarquer la fille à l’échalas.

« … »

Comme d’habitude, une remarque à moitié innocente sortit de la bouche de l’échalas, qui eu pour effet d’amplifier la colère de sa coéquipière et le désarroi de Senji. Eux qui étaient sensés faire une ronde dans le quartier où était supposé être le fief secret de la Racine d’ici peu de temps… Ledit quartier n’étant pas très loin, ce serait un miracle si personne ne les avait entendu. Mais bon, d’un autre coté, ça pourrait juste les faire passer pour une équipe de genin qui avait oublié d’intégrer le mot « maturité » à son vocabulaire. En clair, des gens pas franchement suspects.

Un beuglement encore plus fort amena les dernières réserves de patience de Senji à un point critique. Aussi se leva-t-il, saisissant son arme qui était posée à coté de lui : un sabre droit au fil courbé et aux proportions démesurées ; elle était presque aussi haute que son propriétaire, garde et poignée comprises, et large d’une trentaine de centimètre à la base.
Il monta sur le rebord du banc et se propulsa d’un saut périlleux sur le toit du porche. Etant donné qu’ils étaient en mission, il ne pouvait pas trop se permettre de s’éloigner d’eux, mais ne plus les voir et ne les entendre qu’a travers les tuiles du toit était déjà plus supportable, à défaut de palier totalement au problème.

Il posa sa lame sur le toit en la calant contre le rebord des tuiles et s’assit. Il repoussa d’un geste fatigué sa longue queue de cheval qui lui était passée par-dessus l’épaule alors qu’il sautait sur le toit. Queue de cheval faite au niveau de la nuque et composée d’une chevelure d’un blond assez bâtard, car n’ayant pas un coloris unique mais plusieurs nuances implantées de manière aléatoire, faisant penser que ses cheveux étaient en train de virer d’une d’autre couleur.
Le jeune homme sortit un chronomètre de la poche de son pantalon noir, l’air las. Il frotta l’écran digital de l’appareil contre le tissu de son débardeur bleu nuit pour en ôter les éventuelles poussières et le consultât. Le remplaçant de leur instructeur était en retard de plus d’une demi-heure.
Il remis l’appareil dans sa poche avec un soupir. Ce matin, ils avaient appris « l’indisponibilité » de leur maître, qui avait été retrouvé dans un sale état et inconscient le nez dans la poussière d’une rue peu fréquentée du village. Ajouté à cela, il avait été décidé que leur mission se poursuivrait malgré tout sous la direction d’un jônin chargé temporairement de remplacer leur instructeur. En considérant également le temps vraiment pourri, du genre ciel noir prêt à vous déverser des trombes d’eaux dans les secondes qui suivraient, on avait largement de quoi penser que c’était une journée de merde.
Et maintenant avec l’altercation entre ses deux camarades qui n’avait pas l’air de faiblir, c’était vraiment le pompon. Devoir poursuivre la mission avec un remplaçant ne dérangeait guère Senji, mais celui-ci avait eu la décence d’arriver à l’heure, il aurait peut-être eu meilleure opinion de lui, son retard ayant entraîné le duel verbal fort cru qui avait lieu sous ses fesses.

« Yo ! »

Senji sursauta brutalement, arraché à ses réflexions pessimistes. Un ninja avec une chevelure grise laissant à désirer, portant un masque de tissu et dont l’œil gauche était couvert par son bandeau de ninja de la feuille se tenait à coté de lui, accroupi sur le toit et main droite levée en signe de salut.

« Equipe Sakisaka ? » demanda-t-il d’un air nonchalant, s’accordant parfaitement à l’expression désintéressée du peu de visage qu’il montrait.

« Heu… Oui… » répondit le genin, encore sous l’effet de la surprise.

« Je remplace votre instructeur. »

« Ah. Et vous êtes ? »

« Hatake Kakashi, enchanté. »

« Hamazaki Senji, de même… Celle qui gueule en bas, Kawamori Yomiko, et le comique qui lui répond, Ishitsuka Tsuyoshi. »

Senji avait déjà entendu parler du fameux ninja copieur Kakashi, mais il n’était pas vraiment disposé à s’extasier sur le fait qu’il était leur instructeur remplaçant. Déjà parce que célébrité ou pas, c’était impoli de faire attendre les gens, ensuite parce que sa dégaine ne prêtait pas vraiment à un personnage légendaire tel qu’il se l’était imaginé.

Kakashi eut un sourire à travers son masque :

« Il y a l’air d’avoir une bonne ambiance dans votre équipe… »

« Façon de parler… Vous ne vous les coltinez pas tous les jours…» dit Senji, pas vraiment en accord avec le jônin sur ce point.

Pour une raison qu’il avait bien du mal à établir, le peu de regard du ninja aux cheveux gris se fit nostalgique durant une fraction de seconde, avant de redevenir neutre :

« Bon. Pas de temps à perdre, allons-y. »

Avant que Senji n’ait eu le temps d’approuver, Kakashi était déjà en bas en train de ramener au calme ses deux coéquipiers.


* * *


Les lourdes portes du village se refermèrent dans un bruit sourd, faisant écho au tonnerre. Le déluge qui s’annonçait risquait de nuire terriblement au champ de perception des défenses du village, aussi les portes étaient toujours fermées dès que les conditions météo risquaient de perturber la vue des guetteurs, par précaution. On n’était jamais à l’abri d’un ennemi qui pourrait profiter de ces conditions pour attaquer le village.

De fait, si des ninja étaient en mission à l’extérieur des remparts et avaient le malheur de revenir alors que les portes étaient closes, il leur fallait attendre un moment que leurs identités soient vérifiées et qu’il soit bien établit qu’ils étaient effectivement sensé se trouver en dehors du village à ce moment là. Et vu que les portes étaient plus souvent fermées à cause d’un temps de chien que pour des raisons d’alerte ces temps-ci, les infortunés soldats de Konoha devaient attendre sous une pluie battante assortie parfois de vents violent ou bien des chutes de neiges glaciales, en fonction de la saison.

Un groupe de quatre ninja venait juste de rentrer ne cacha pas son aise d’être arrivé juste avant la fermeture des portes. Même s’ils devaient toujours se soumettre à un contrôle d’identité, ils auraient au moins évité une attente interminable sous la pluie qui s’annonçait plus que diluvienne. Et qu’ils avaient évité de peu.

« Ce n’est plus qu’une question de minutes avant les premières chutes d’eau. » déclara d’un ton neutre un membre du groupe, un adolescent âgé d’environ 15 ans vêtu d’un manteau vert kaki, la tête enserrée dans la capuche de ce dernier et des lunettes noires masquant son visage ; lunettes qu’il remonta à l’aide de son index droit tout en prononçant ces paroles :
« L’humidité dans l’air arrive à un point critique : mes insectes n’osent plus bouger. »

« Ouais. » confirma un autre membre vêtu d’une veste de cuir noir et d’un pantalon de la même couleur qui juché sur un énorme chien blanc aux oreilles pendantes, semblait humer l’air. Les deux marques rouges dont étaient ornées ses joues attestaient de son appartenance au clan Inuzuka, et ses yeux dotés de petites pupilles ovales combinés à une dentition qu’on eût dit plus développée et acérée que la normale lui donnaient presque un air canin. Confirmant si besoin était son rattachement à ce clan d’éleveur de chiens ninja.

« Ca pue la pluie ; tellement que j’arrive plus à sentir quoi que ce soit à deux mètres alors qu’il est pas encore tombé une goutte… »

Le chef d’équipe, une jeune femme brune à la chevelure lâchée et ondulante pourvue d’un regard ocre particulièrement perçant, se contenta d’un soupir. Pour les insectes, une pluie battante était l’équivalent d’un bombardement intensif qui pouvait leur être fatal au pire, et les noyer à petit feu dans le meilleur des cas. Aussi était-il normal que Shino, membre du clan Aburame, s’inquiétât du temps à venir. Son style de combat reposant entièrement sur les quelques millions d’habitants chitineux de son corps, si ceux-ci refusaient de bouger sur ses injonctions lors d’un combat, l’hôte était un homme mort.
De même pour Kiba et son chien ; la pluie brouillant de fait l’odorat hyper développé sur lequel ils s’appuyaient en combat et pour le repérage, elle était un paramètre à ne pas négliger.

Ils avaient donc tout deux de bonnes raisons de s’inquiéter du déluge qui s’annonçait, mais Kurenai ne voyait pas l’intérêt de les faire partager à tout le monde alors qu’ils n’étaient plus en mission et à l’intérieur de l’enceinte de Konoha, qui plus est. En clair, que le danger n’était théoriquement plus là.

La seule à ne pas faire de remarques inutiles et évidentes était le dernier membre de l’équipe, une jeune fille aux longs cheveux noirs du même âge que ses deux coéquipiers masculins, dotée d’yeux qu’on eût dit aveugles car presque entièrement blancs.
L’adage stipulant que les apparences sont trompeuses prenait tout son sens avec ce regard, car les pupilles d’un blanc à peine teinté d’une pointe de gris étaient la marque de fabrique des Hyûga, le clan dont la vision absolue conférée par ces yeux lui a permis de se hisser au rang de l’un des meilleurs du village, pour ne pas dire le meilleur depuis l’extinction des Uchiha, l’autre clan doté d’une pupille spécifique.
C’était donc un clan fier et assez arrogant ; néanmoins ces deux traits de caractères communs à une bonne partie des Hyûga étaient totalement absents chez la jeune Hinata. Elle était au contraire plutôt réservée et discrète, un comble pour l’héritière du clan.

Et c’était probablement cette nature réservée qui faisait qu’elle ne disait rien actuellement, se contentant d’observer le ciel nuageux avec un regard préoccupé.

Ce n’était cependant probablement pas le temps qui était l’objet de l’attention de la jeune fille. Kurenai en savait quelque chose : son élève avait tendance, depuis deux semaines à peu près, à afficher une attitude négative qu’elle croyait définitivement disparue. Elle en ignorait exactement la cause, mais quelques rumeurs circulant à propos du retour d’un certain ninja orange particulièrement agité combinées a sa connaissance des difficultés de la jeune fille au sein de son propre clan lui donnaient tout de même une vague idée du problème.

Autant elle n’avait jamais pensé que ces aspects risquaient un jour de trop lui peser, autant les signes que montrait Hinata actuellement indiquaient clairement à la jeune jônin qu’elle s’était trompée. En se basant sur les habitudes gestuelles de la jeune Hyûga, qui étaient proches du néant, et au vu de ce soudain engouement pour les moments de solitude et les expressions désabusées… Si c’était suffisamment fort pour modifier, fut-ce à peine, le stoïcisme gêné qu’elle arborait en temps normal, ce n’était vraiment pas à négliger.

La question était de savoir comment traiter le problème.

Le chûnin de garde à la porte du village interpella Kurenai, coupant court à ses réflexions. Les vérifications d’usages avaient été faites, tout était en ordre, ils pouvaient disposer.

Sa mémoire lui rappela que son équipe ainsi qu’elle-même revenaient de mission et que d’un point de vue personnel, son corps commençait à réclamer le repos qui lui était dû. Aussi mit-elle temporairement de coté le problème d’Hinata et congédia ses subordonnés en leur souhaitant un bon repos. Chacun partit rapidement de son coté vers sa demeure respective en saluant rapidement les autres ; le temps n’était guère propice aux discutions sur la mission et aux longues congratulations entre coéquipiers.

L’instructeur de l’équipe huit se dirigea vers le bâtiment administratif du village ; avant d’avoir droit également au repos, il lui fallait faire son rapport.


* * *


Kakashi jeta un coup d’œil discret par-dessus son épaule. Le plus âgé, le blond au sabre énorme, le suivait de près, la tête basse, émettant de discrètes complaintes à propos de l’attitude de ses deux compagnons, tandis que ces derniers, quelques pas derrière lui, discutaient sur un ton plus apaisé mais dans lequel on pouvait néanmoins sentir une confrontation. Il reporta son regard vers le dernier exemplaire du paradis du batifolage qu’il tenait d’une main, en lu quelques lignes avant de le refermer et de le ranger dans sa besace, portant son attention sur la rue désertée en raison du temps. Il n’avait pas vraiment l’esprit à ça, même si c’était plus pour ne pas paraître « suspect » qu’autre chose.

Il était à peine sortit de l’hôpital que Tsunade lui avait donné une mission ; ce n’était pas parce que son équipe était ailleurs qu’il fallait jouer les oisifs.
La raison était toutefois beaucoup plus importante que de simples considérations d’inactivité.
Cette équipe de genin adultes, tous entrés à l’académie il y a environ deux ans, avait pour mission de patrouiller et repérer d’éventuelles activités suspectes dans un quartier du village qui d’après des sources sûres, abriterait un QG officieux de la Racine. Son dirigeant, non content d’avoir imposé un membre d’une branche de ninja qui lui était quasiment soumise dans l’équipe 7, devenait de plus en plus agressif vis-à-vis de la politique actuelle du village, qu’il jugeait trop pacifiste. Il avait toujours eu ce penchant de va-t-en-guerre, ce n’était pas neuf, mais le fait qu’il devienne plus actif avait de quoi inquiéter la cinquième.
En bonne kunoïchi paranoïaque, cette dernière n’avait pas attendu d’autres éléments pour commencer à s’intéresser aux activités de Danzô, et de fait, avait entamé une surveillance de l’endroit où il était le plus susceptible de préparer « quelque chose ».
Cette surveillance utilisant des ninja et des procédures réguliers, le prétexte donné pour les patrouilles fréquentes était un « malfrat rôdant depuis quelques temps dans le coin », échappant au service d’ordre régulier, constitué généralement de très jeunes genin assistés de leurs instructeurs.
L’Hokage craignait cependant que la bastonnade qu’avait reçu l’instructeur de l’équipe de surveillance fût un avertissement de la part de Danzô, qui n’était pas dupe, mais ne pouvait protester officiellement, la raison invoquée étant de l’ordre de la sécurité interne. Et surtout parce qu’il ne pouvait obtenir de preuve que cette mission fût bidon ; même s’il avait une certaine influence, il n’avait pas accès aux archives secrètes du village dans lesquelles étaient consignés tous les rapports de missions et surtout leurs demandes justifiées, en cas de besoin interne.

Ainsi commençait un combat déguisé envers la dirigeante du village et le plus militariste de ses politiciens. Et qui ne finirait pas tant que l’un n’aurait pas des éléments compromettants envers l’autre, ou qu’ils ne tentent une manœuvre insensée, du genre prendre le pouvoir par la force pour l’un ou faire assassiner le gêneur sans prétexte valable pour l’autre.

N’importe quel jônin aurai pu remplacer Sakisaka, mais Tsunade avait préféré mettre temporairement Kakashi à sa place ; d’une part il était un ex-ANBU, et avait donc un niveau bien au dessus de la moyenne des jônin et pouvait éventuellement revenir dans un meilleur état que Sakisaka pour être à même d’informer directement l’Hokage si jamais il venait à se faire agresser « mystérieusement ». D’autre part, pour montrer sa détermination à Danzô, en engageant l’un de ses meilleurs éléments dans l’affaire.

Officiellement, Kakashi se rendait juste utile en attendant le retour de son équipe. Officieusement, il était chargé par l’Hokage de lui ramener tous les éléments suspects sur la Racine. Et dans un cas de figure précis, celui de l’agression, d’établir un lien irréfutable entre les agresseurs et cette organisation.

Kakashi eu brièvement un air vaguement ennuyé. S’il avait affaire à des ANBU, composant une très large majorité de cette section spéciale de ninja, ça ne serait pas chose facile. A moins qu’ils gardent orgueilleusement les attributs de leur organisation sur eux, comme leur masque par exemple. Ce dont il doutait très fortement. A supposer qu’une attaque survienne, il lui faudrait impérativement faire un prisonnier, ou au moins ramener un corps…

Danzô pouvait aussi opter pour la passivité et stopper momentanément ses projets ou les réduire de manière à ce qu’ils soient moins visibles, à supposer qu’ils le soient en premier lieu. C’était le choix stratégique le plus sage : cela laisserait l’équipe bredouille, ne trouvant aucun « malfrat » dans le coin, qui finirait dans le temps par être contredite par les habitants du quartier, n’ayant pas subit d’agression de la part de cet individu prétendument recherché.
Mais Tsunade comptait sur le coté agressif et fier du vieux conseiller. Selon elle, s’il avait voulut s’en tenir à une telle tactique, il n’aurait pas fait attaquer l’instructeur que Kakashi remplaçait. Même si elle n’avait pas l’ombre d’un indice là-dessus, elle était quasiment certaine que Danzô était derrière. A quoi cela rimerait-il, sinon ?

Kakashi, pour sa part, pensait plus que cette mission allait être un véritable ennui. Un bon ninja n’était pas assez bête pour tomber dans un piège aussi évident : déjà le fait que ce soit lui et non pas un jônin « générique » qui prenne la tête de la patrouille va bien mettre la puce à l’oreille à ce vieux ninja qui avait vu plus de combats que lui.
A moins que cela entre dans son jeu, mais là encore, l’homme au Sharigan ne voyait pas l’intérêt qu’il y avait à faire monter la tension. Si Danzô voulait le pouvoir, il avait tout intérêt à passer par des voies légales et ne pas se lancer dans une confrontation physique qui risquerait de le désavouer.

Qui plus était, devoir mettre hors d’état de nuire un ninja de sa trempe ne se ferait pas sans « attirer l’attention », en clair sans causer de dégâts matériels.

Un sifflement qu’il ne connaissait que trop bien tira le ninja copieur de ses pensées. Il bondit sur le coté et une nuée de kunai se planta là où il était il avait à peine une fraction de seconde.

Et merde pensât-il ; visiblement Danzô n’avait que faire de son point de vue.

Les genins s’étaient aussitôt mis sur le qui-vive : Senji accroupi au sol protégeant son dos avec la lame de son sabre, regardant dans tous les sens d’un air tendu, ses coéquipiers dos à dos observant les alentours avec autant de méfiance, kunai en main.

« Yomiko ! Tsuyoshi ! » avertit Kakashi qui avait levé le bandeau de son œil gauche. Ceux ci se tournèrent juste à temps pour intercepter les premiers projectiles, mais furent très vite submergés par le nombre et projetés à terre sous les lames labourant leur chair.

Une ombre passa furtivement derrière Senji et celui-ci s’écroula, promptement assommé d’un coup sur le crâne, qu’il avait omit de protéger avec son sabre. C’était allé trop vite, et au moment où Kakashi s’était élancé pour aider le seul membre encore debout de son équipe, le Sharigan détecta une nouvelle volée de shuriken venant dans sa direction. L’ex-ANBU plongeât vers le sol, arrachant au passage deux kunai de l’endroit où il avait été visé auparavant, et se rétablit d’une roulade en levant les deux armes en garde, qui parèrent respectivement un coup de ninjatô. Kakashi eu à peine le temps d’apercevoir ses agresseurs, deux ninja masqués comme lui et vêtus de noir, le front et les cheveux couverts par un bandana noir et ne portant pas de bandeau ou autre signe distinctif. De parfaits « ninja anonymes ».
Il bondirent hors de portée, et l’un deux commença une série de sceaux alors que Kakashi en faisait de même, mais celle de son adversaire était plus courte, bien que le ninja copieur fut plus rapide à exécuter les symboles. L’humidité ambiante se concentra en de fines aiguilles d’eau qui foncèrent droit sur lui. Il les esquiva toutes, mais cela le força à s’éloigner de ses subordonnés. La même attaque fut enchaînée par le même ninja, et fût également esquivée au prix d’un écart supplémentaire entre lui et son équipe. La technique avait été lancée sans même une annonce. Ils ne rigolaient pas.
Le second ninja apparu subitement derrière Kakashi et tenta de lui labourer le dos de son ninjatô. Mais ne fit qu’une entaille sur une enseigne de bois.
Le jônin, accroupi quelques mètres plus loin, profitât de la trop brève surprise crée par la technique de substitution pour former quelques sceaux. Un mur de terre se dressa devant lui, le protégeant d’une nouvelle attaque d’aiguilles aqueuses.
Deux ombres contournèrent le mur. Kakashi se projeta rapidement en arrière, se réceptionnant à une dizaine de mètre du mur, où il constata que ses deux adversaires, accroupis, se contentaient de l’observer.
Pris d’un doute, il scruta les alentour et eu une mauvaise surprise : trois autres ninja du même genre le cernaient ; deux sur les toits de chaque coté de la rue et un autre planté au milieu de ladite rue, pile derrière lui.
Le ciel choisit ce moment pour laisser tomber les première gouttes. Kakashi poussa un léger soupir résigné. Ca n’allait pas être une partie de plaisir…


* * *


« Et meeeerdheu… » fit un jeune ninja blond en jaugeant de sa main libre la pluie qui commençait à s’abattre sur le village.

Naruto, Sai et Sakura étaient devant les portes closes de Konoha, les deux garçons soutenant le capitaine Yamato inconscient et Sakura s’adressant au gardien via un judas prévu à cet effet.

« On est bon pour une douche. » constatât en soupirant la jeune ninja médical après avoir transmit la composition de l’équipe, leur état actuel et la mission dont ils avaient été chargé au gardien.

« Et ? demanda d’un ton neutre le ninja dessinateur, ce n’est pas comme si c’était le genre de choses qui pourrai gêner un ninja. »

« Ouais ouais, » fit un Naruto un peu las, « mais au cas où tu serai pas au courant, on rentre de huit jours de mission complètement foireux et crevants, on a un blessé sur les bras et la dernière fois qu’on a du voir un bain ou une douche doit remonter à notre départ… »

« Eh bien la pluie nous lavera. » répondit le plus naturellement du monde Sai.

« Raah, mais non, ça n’a rien à voir ! » fit un Naruto qui commençait à être sur les nerfs.

« Naruto a raison pour une fois. » rétorqua Sakura, déclenchant le sourire typique du ninja orange sur le visage de ce dernier. « Ca ne lave pas forcément, et puis avec l’eau de pluie, mes cheveux ont tendance à devenir ondulants en plus de les salir… »

« Bah, pour ce que ça changerait… » dit Sai.

Naruto sentit soudainement que le poids du capitaine Yamato était bien en trop pour pouvoir éventuellement fuir devant une Sakura qui avait visiblement du mal à contenir sa colère en son fort intérieur. Ils seraient probablement à terre s’ils ne portaient pas un blessé à cet instant précis, lui et Sai.
Ca n’empêcha pas pour autant la jeune kunoïchi aux cheveux roses de dire sa façon de penser au ninja dessinateur avec force de termes peu flatteurs et de menaces qui n’avaient pas l’air de faire plier le moins du monde le combattant concerné.

Naruto soupira discrètement. Houlà oui, très discrètement ; on ne savait jamais comment pouvaient dégénérer les choses si jamais sa coéquipière l’entendait.
Ceci mit de coté, il faudrait quand même expliquer un jour à Sai que Sakura n’était pas vraiment le genre de personne à froisser, même si à priori il l’avait déjà compris, il faudrait lui signaler que tenter de jouer sur ce point sensible pouvait être très douloureux, surtout quand l’origine des coups avait pour maître la vielle colérique qui était à la tête du village.


* * *


Il avait mal.

C’était la seule chose qui se formulait dans son esprit alors qu’il reprenait connaissance. Son corps entier n’était que douleur, couvert d’hématomes et de larges entailles sanglantes sur tout le corps… Aucune partie visible n’avait été épargnée.
Il n’arrivait pas à soulever ses paupières ; à chaque tentative cela décuplait la douleur du sillon écarlate qui lui traversait probablement le regard. Merde, avait-il perdu ses yeux ? Néanmoins, il sentait qu’une bande de tissu avait été posée sur son regard blessé.
Sa jambe gauche lui faisait plus mal que le reste. En se concentrant un peu, il sentit qu’elle formait un angle bizarre avec sa cuisse. Re-merde. Pourvu que son genou ne soit pas trop amoché…
Il se sentait callé dos contre un mur. Il entendait la pluie tomber dru, ainsi que quelqu’un s’affairer à coté de lui. De l’autre coté, il sentait une autre présence, presque en contact avec lui, qui respirait difficilement.
Il essayât de bouger un peu, malgré la douleur. Ce que sembla remarquer la personne active à ses cotés :

« T’émerges Tsuyoshi ? Ne bouge pas vieux, t’es salement amoché… »

« Merci de l’info… » répondit-il à Senji d’une voix crispée par la douleur qui se voulait ironique.

« Le temps de finir mes propres bandages et je fonce à l’hosto chercher de l’aide… » Tsuyoshi entendit le bruit d’un morceau de tissu se déchirant avant que son coéquipier ne reprenne la parole : « Putain, ils n’y sont pas allé de main morte… »

Le blessé tenta de dire quelque chose, mais retint un cri de douleur à la place, ayant involontairement remué sa jambe démise.

« Ne te fatigue pas. Reprit la voix de Senji, désolé de ne pas pouvoir te remettre ça en place mais j’ai plus peur de faire une connerie qu’autre chose si j’essaye… Et t’es relativement épargné par rapport à Yomi-chan à coté de toi. »

Il avait oublié son autre coéquipier. « Yomi… merde, comment… »

« Deux fractures ouvertes aux deux bras, une côte brisée, un œil en moins et un visage qui promet de donner des sueurs froides au chef de la section interrogatoire si je ne me magne pas de vous trouver un médic. » Nouveau bruit de déchirure de bandages. « Voilà, je pense qu’avec ça, ça devrait aller. Ils ne m’ont pas loupé non plus… Mais j’ai rien de brisé. »

Senji anticipât la question qui se formulait dans l’esprit de Tsuyoshi :

« Probablement parce nous tuer à petit feu n’était pas dans leurs intentions, ils en ont laissé un qui puisse être en mesure d’aller chercher des secours… On a pas le temps de discuter de ça, je ne pense pas que tu veuilles vraiment finir aveugle et boiteux. Ne bougez pas, je reviens aussi vite que possible. »

Un coup de vent et plus rien. Senji était partit. Tsuyoshi ne pu s’empêcher d’afficher un sourire crispé.

« T’inquiète pas de ce coté là, on risque pas de bouger… »

Une nouvelle contracture involontaire et le lot de douleurs qu’elle engendra ramenèrent le genin au silence. C’était moyennement drôle, en fait.


* * *


Devant ses yeux, une vision qui la rendait nostalgique. Et la pluie qui commençait à tomber ne faisait que renforcer cette impression.

Assise sur la balançoire de la cour de l’académie, la jeune héritière des Hyûga observait le bâtiment avec un air absent. Ses pas l’avaient machinalement menée ici. Elle n’avait aucune envie de retrouver l’austérité du manoir de sa famille, qui avec tous les souvenirs et les sentiments qui lui était lié, ne faisait qu’angoisser d’avantage la jeune fille à chaque jour passé parmi ceux qui la considéraient à peine comme l’une des leurs. Et ce malgré ses nettes améliorations depuis trois ans.

Un sourire aussi éphémère que léger se format sur son visage. Lui aussi autrefois s’asseyait là lors de ses trop rares moments de faiblesse. Mais si la balançoire n’avait pas bougé en trois ans, il en était tout autre chose pour elle et ses camardes de promotion. Ladite balançoire supportait à peine son poids à présent, et ses jambes étaient repliées devant elle là où elles arrivaient à peine à toucher le sol quelques années plus tôt.

Grandir. L’avait-elle vraiment ? En deux ans et demi, elle avait réussi l’exploit de se surpasser, de finir première de l’examen chûnin, et de restaurer la confiance de son père en elle comme héritière du clan. La seule motivation qui l’avait poussée était celle de savoir que Naruto subissait un entraînement difficile avec un ninja de légende. Elle avait voulu l’imiter et ne pas relâcher ses efforts, les résultats étaient là.

Tout n’était pas rose pour autant. Il y avait pour commencer les membres du conseil des anciens du clan, qui malgré ses progrès fulgurants restaient dubitatifs quant à sa capacité à assurer la succession de son père. Si ce n’était qu’eux encore… Une bonne partie du clan, notamment des membres de la branche principale, partageait ce point de vue.
Ce n’était pas étonnant. Elle était opposée au système actuel des branches familiales séparées, et si elle n’était pas suffisamment idiote pour le crier sur tous les toits, elle ne s’en cachait pas pour autant lorsqu’on lui posait la question.
De plus, son admiration pour un jeune ninja orphelin vêtu d’orange n’était pas sans faire grincer quelques dents. Personne ne lui en parlait directement, à part Neji quelques rares fois, mais elle savait que c’était un sujet qui dérangeait. Ce qu’elle avait du mal à établir par contre, c’était pourquoi il dérangeait à ce point.
Elle avait exposé cette constatation à son cousin qui lui avait confirmé cette impression ; certes Naruto n’était pas de sang noble et ses manières laissaient quelques fois à désirer, mais en tant que ninja et ami, il était bien plus respectable que certains Hyûga. Il n’y avait rien à son sens qui puisse justifier pareille méfiance de la part des adultes.
Pour couronner le tout, Hinata avait atteint un âge critique, à partir duquel on était plus ou moins prié de chercher sérieusement l’âme sœur, ce principalement pour des raisons de perpétuité du clan, l’âge moyen de vie d’un sinobi n’étant pas très élevé…

Ca n’était pas le pire, à vrai dire. A la rigueur, le scepticisme du clan face à ses qualités et à son attrait pour Naruto n’était qu’un obstacle ressemblant à ceux qu’elle avait dû surmonter pour regagner la confiance de son père. En clair, des choses qu’elle pensait pouvoir affronter.
Le pire, c’était tout simplement d’être incapable d’aligner correctement deux mots intelligibles une fois que le visage de celui qu’elle admirait tant était à moins de vingt centimètres du sien. Ses « retrouvailles » avec le ninja turbulent lui avaient laissé un sentiment d’impuissance profond. Elle était devenue plus forte et plus affirmée certes, mais avait-elle vraiment changé ?
Ces quelques secondes où elle avait à peine eu le temps de voir son visage avant de s’évanouir lui avaient donné l’impression de ne pas avoir du tout progressé. A quoi bon tenter de lui montrer son évolution si elle était incapable de tenir debout devant lui ? A quoi bon gagner les faveurs de son clan si c’était pour y régner un jour sans lui à ses côtés ?
Elle ne comprenait pas. Elle avait été capable d’affronter les regards chargés de reproche des siens. Elle avait réalisé de nombreuses prouesses en missions et dans l’arène du village. Elle avait réussi à mettre de coté sa trop forte émotivité pour parvenir à ses fins : devenir plus forte et être reconnue.
Malgré tout, cette émotivité refaisait brutalement surface devant Naruto. Pourquoi ?

Une goutte qui avait réussi à passer à travers le feuillage de l’arbre auquel était suspendu la balançoire vint s’écraser sur son épaule. Elle n’eu pas de réaction visible, mais cela avait suffit à la sortir de ses pensées noires. Ses yeux perçurent deux gamins qui jouaient au pied du mur de l’académie ; abrités sous un préau, ils s’amusaient à creuser des canaux dans la terre à l’aide de cailloux.

Complètements insouciants. Hinata soupira.

* * *


Après une attente interminable aux portes du village et une course folle sur les toits rendus glissants par la pluie, l’équipe 7 posait enfin les pieds devant l’entrée de l’hôpital. Sakura ouvrit brutalement les portes et les garçons passèrent dans son sillage, toujours chargés du capitaine Yamato inconscient.

« Je vous dis qu’on s’est fait attaquer lors de notre patrouille et que mes coéquipiers que j’ai du laisser là bas ont besoin de soins urgents ! »

Un ninja qui avait bien dix ans de plus qu’eux était visiblement en train de s’expliquer à un médic-nin dans l’accueil. Ce dernier les remarqua et laissa quelques instant le jeune homme pour les aider à allonger Yamato sur l’une des banquettes de la salle. L’infirmière présente à l’accueil s’était empressé d’appeler de l’aide et autre ninja médical arriva, allant s’occuper de Yamato sur l’injonction du premier, qui repris alors sa discussion avec le ninja au sabre énorme.
Il était en haillons, aussi trempé qu’eux et couvert de bandes adhésives blanches. Sai s’apprêtait à reporter son attention sur le cas de son capitaine lorsqu’un détail le frappa.
Même s’il était trempé, ce type blessé n’avait aucune trace sang sur lui. La pluie nettoyait un peu certes, mais au point de vous purifier totalement après un carnage pareil… Et surtout, pas de sang coulant d’un seul bandage, et même pas une seule tâche d’hémoglobine sur ce qu’il restait de ses vêtements. Ils étaient sombres certes, mais on aurait dû au moins voir une nuance indiquant la présence du précieux fluide.
Mais là, rien. Ou alors il ne s’agissait que d’éraflures, mais dans ce cas pourquoi prendre la peine de bander des blessures aussi minimes ? L’intérêt du jeune ANBU de la racine s’agrandit lorsqu’il saisi dans la conversation le lieu où l’équipe de ce type s’était faite attaquée. Non loin du QG secret de la Racine.

L’attention de Sai fût entièrement tournée à cette conversation. Ils s’étaient fait attaquer par des membres de la Racine ? Pourquoi ? Il fit mine de porter toute son attention au reste de son équipe :

« Qui était votre responsable ? » demanda à un moment le ninja médical.

« Hatake Kakashi, qui remplaçait notre maître, Sakisaka-san. »

Il n’y eu aucune réaction à la mention de ce nom, autant chez les élèves du mentionné que chez celui qui écoutait en douce la conversation. Les premiers portant plus attention aux paroles du ninja médical s’occupant de Yamato, et le second tout simplement formé pour n’en montrer aucune.

Mais cela le mettait face à un dilemme. Autant il s’était promis de prendre désormais les choses un peu plus « personnellement » au sein de la Racine, autant il n’avait jamais envisagé une seule seconde de la quitter. Mais cette dernière s’en prenait en ce moment même à l’instructeur de l’équipe 7, qui représentait beaucoup pour ses membres ; s’il venait à être éliminé, sa situation à l’égard de Naruto et Sakura, quoique pour cette dernière ce fût assez accessoire, n’allait pas vraiment s’améliorer… Et il allait sans dire qu’après ce que l’idiot blond lui avait permit de retrouver et les perspectives de découvertes de nouvelles émotions par son biais, c’était le genre de choses qu’il préférerait éviter, à choisir. Seulement voilà, il y a la Racine à l’autre bout. L’organisation qui l’avait recueillit, lui et son frère, celle qui les a nourris et entraînés, celle qui leur a donné un premier but. Sai se sentait d’un seul coup bizarre, bien qu’il n’en laissait rien paraître alors que le type au sabre énorme, suivi de deux ninja médicaux, sortait de l’hôpital pour aller rejoindre ses coéquipiers.
Un sentiment ? D’attachement ? Ca ressemblait à ce qu’il en avait lu en tout cas. Etonnant. Quoique, pas vraiment à bien y réfléchir. On pouvait vous former pour ne rien ressentir, mais comment s’assurer de la loyauté totale d’un combattant s’il n’était pas intimement lié à la cause qu’il se doit de servir ?
L’apparition, ou du moins la prise de conscience, était sans doute liée au fait que c’était la première fois qu’il envisageait une telle option : trahir. Non, il n’envisageait même pas, il y était contraint par les évènements. La question était de savoir qui trahir.

Dire qu’il avait insisté sur la trahison de l’Uchiha durant leur mission. Et il lui fallait à présent l’imiter. C’était sans doute ce que l’on appelait de l’ironie.




* * *


Shikamaru râlait, pour changer. Mais cette fois ci, il avait une excellente raison ; il était après tout difficile de reprocher à quelqu’un qui s’était pris, littéralement, le toit de l’académie sur la tête d’exprimer son mécontentement.

Involontairement avachi sur ce qu’il restait du bureau où il y a quelques secondes à peine, il supervisait la première épreuve de l’examen chûnin, couvert de poussière et le coté droit partiellement recouvert de tuiles brisées, l’héritier des Nara ne payait pas de mine. Il jeta un bref regard sur ce qui fut sa salle d’examen, qui s’était transformée en un champ de décombres duquel examinateurs et examinés tentaient de s’extirper sous la pluie battante, complètement abasourdis.
Un des chûnin chargé de la surveillance de l’épreuve vint l’aider à se dégager. Il n’avait que des blessures superficielles, mais ça n’empêchait pas d’être chiant. Pestant contre son coté droit malmené, il ordonna l’évacuation immédiate et le report de la première épreuve. Les candidats ne se firent pas prier, et ceux qui tenaient encore sur leurs deux jambes aidèrent les plus mal en point à sortir.

« Une idée de ce qu’il vient de se passer ? » demanda Shikamaru à l’équipe de l’examen.

« Aucune. » répondit un chûnin qui tenait son épaule gauche ensanglantée.

« Nous étions tous concentrés sur la surveillance des candidats. » dit un autre qui essuyait en permanence le sang coulant de son arcade sourcilière, « Nous n’avons pas eu le temps de voir l’attaque venir. »

« Une attaque ?! » s’étonna un à peu près intact, « Ca n’était pas la foudre ? »

« Nous serions tous morts brûlés ou électrifiés avant d’avoir pu nous plaindre des chutes de tuiles si ça avait été le cas. » répondit Shikamaru, « Et le bruit de l’explosion n’était pas typique d’un éclair… »


* * *


Kakashi maudit intérieurement ces punaises de la Racine. Il avait réussi tant bien que mal à rejoindre les quartiers les plus fréquentés, espérant que les sous-fifres de Danzô abandonneraient leur chasse de peur de se faire remarquer ; et ainsi en profiter pour en abattre un et le ramener comme preuve à L’Hokage. Peine perdue ; que ce soit la tour administrative, l’hôpital ou l’académie, ils l’avaient suivi de partout, n’hésitant pas un seul instant à user des techniques les plus dévastatrices pour venir à bout de lui. Le toit de l’académie venait d’en faire les frais.
C’était d’ailleurs un fait franchement intriguant. Kakashi n’avait pas perçu depuis le début de ce combat l’ombre d’une alerte dans le village. Il en était à la fois inquiet et rassuré, car si d’autres ninja réguliers du village s’en mêlaient, il y avait fort à parier que les sous-fifres de Danzô puissent rompre le combat et disparaître, le laissant ainsi sans preuves.

Une de ses invocations canine bondit à ses cotés, quémandant du regard des instructions. Le ninja copieur changea encore deux fois de toit avant de donner un ordre à peine audible, que le chien s’empressa approuver en lançant un bref aboiement avant de disparaître du champ visuel de Kakashi.
Il avait déjà essayé de les tuer un à un mais à chaque fois que l’un des leurs tombait, son corps était aussitôt récupéré par un autre et ce dernier battait en retraite avec son macabre fardeau. Idem pour les adversaires sérieusement touchés. Etant donné que d’une part, des renforts ennemis arrivaient régulièrement pour remplacer ceux tombés et que d’autre part, ils étaient toujours en nombre pair, même à supposer qu’il en vienne à bout, Kakashi n’obtiendrait jamais de preuve quant à cette agression, et surtout de lien sans faille avec la Racine.
Il ne voyait qu’une seule option : tuer un maximum de ses agresseurs et n’en laisser que deux, qu’il lui faudrait abattre en même temps, et ce dans un laps de temps très court, pour éviter les renforts.

Le jônin fit promptement apparaître huit Kage Bunshin qui le dépassèrent et sautèrent en l’air le plus haut possible.
Cinq furent détruits quasi-simultanément par des attaques provenant de cinq points différents, et les trois clones subsistants furent anéantis par une seconde vague de techniques.
Etant donné que jusque là, ceux qui récupéraient leurs camarades morts ou blessés n’intervenaient pas en combat, il restait donc dix ninja à ses trousses, dont quarte assez proches de lui, à en croire la provenance des attaques.
Kakashi perçu soudainement la présence atténuée d’un adversaire, proche de lui. Ca venait du point de tir contre ses clones le plus proche de lui. A distance moyenne, vu le niveau de ses adversaires, il était difficile de les percevoir. A faible distance par contre…
Nouveau bond vers un autre bâtiment, qui possédait un toit à degrés. Il visa l’avant-dernier étage, se réceptionna de justesse à cause de la pluie qui rendait les tuiles particulièrement glissantes, s’accroupit en posant une main au sol, brandit un kunai de l’autre et attendit.
L’autre s’était aussi arrêté, mais il le sentait toujours malgré le fait qu’il chercher à dissimuler davantage sa présence.
Non. Il s’approchait. C’était à peine perceptible, mais Kakashi le sentait. Il venait dans son dos.
L’imbécile.

Le ninja de la Racine déboula effectivement derrière lui, mais Kakashi ne pris même pas la peine de se retourner. L’imprudent eu la gorge déchiquetée par une paire de mâchoires canines aussi furtives que meurtrières, tandis que le Sharingan percevait en face de lui un autre adversaire le chargeant en formant des sceaux. Celui-là était visiblement plus doué pour dissimuler sa présence.
Le ninja copieur esquiva sans difficulté le jet d’eau à très haute pression qui s’échappa de la bouche du membre de la Racine, ouvrant un trou dans le masque de ce dernier. L’attaque percuta de plein fouet de cadavre du ninja égorgé, creusant un orifice parfaitement circulaire dans son bassin.
Kakashi se contenta d’un coup de lame bien placée sur les cervicales de son adversaire, qui emporté dans son élan, n’eu d’autre choix que de le dépasser.
Il envisagea pendant un bref instant de s’enfuir avec un des cadavres. Mais ses sens lui indiquèrent la proximité de quatre autres adversaires. Dont deux venaient probablement exclusivement pour récupérer les corps. Pas la peine de tenter quoique ce soit tant qu’ils ne seront pas réduit à deux.
Le ninja copieur repris donc sa course sur les toits en abandonnant les corps qui chutaient dans le vide, bien vite rattrapés par deux ombres qui disparurent aussitôt avec. Plus que six.

Il se laissa tomber dans une rue et se réceptionna au sol en manquant de glisser une nouvelle fois. Un soupir. Même avec une pluie pareille, il ne devrait pas faire ce genre de petites erreurs. Mais on peut difficilement s’attendre à être totalement en forme après être tout juste sortit de l’hôpital, et d’avoir abattu pas loin d’une vingtaine d’ANBU et de jônin. Quoiqu’il y avait des doutes sur les derniers, qui avaient été plutôt faciles à abattre…
Kakashi sentit une nouvelle présence hostile arriver des hauteurs, et reprit sa course, restant bien en évidence au milieu de la rue. Il sentit une autre présence courir parallèlement à lui sur les toits et le dépasser peu à peu.
Un glapissement plaintif se fit entendre derrière lui. Il regarda brièvement par-dessus son épaule pour y voir son invocation atterrir dans la boue le flanc en sang et disparaître dans un nuage de fumée. La pauvre bête avait tenté de neutraliser l’ennemi qui suivait son maître, mais le membre de la Racine avait été le plus rapide.
Le ninja copieur jura intérieurement. Il n’avait plus de couverture arrière, et toutes ses invocations avaient déjà été blessées dans les précédents combats, à l’exception de Pakkun qui dans la situation présente ne lui servirait pas à grand-chose.
L’ennemi qui le suivait des toits tomba brutalement à une dizaine de mètres de lui. Cela donna une idée à Kakashi, mais encore fallait-il que…
Le ninja noir se redressa et planta son regard dans celui de Kakashi. Il perdit l’équilibre durant une fraction de seconde sans comprendre pourquoi et le ninja copieur en profitât pour lui décrocher un coup de poing dans la mâchoire une fois arrivé à sa hauteur.
Momentanément sonné, le membre de la Racine reprit cependant rapidement ses esprits et chercha le ninja copieur du regard. Il l’aperçu fonçant sur lui au loin dans la rue. Il chargea également.
Cependant, Kakashi eu un mouvement de recul intriguant et pointa devant lui, semblant indiquer quelque chose dans le dos de l’agresseur. Pensant à une manœuvre de diversion pas franchement maligne, ce dernier ignora le geste et poursuivit sa course.
Arrivé à sa hauteur, Kakashi lui entaillât à peine l’épaule d’un shuriken lancé quasiment au corps à corps, tandis que le bruit d’une nuée d’oiseaux s’envolant se faisait entendre.
Il eu de nouveau l’impression de perdre l’équilibre et failli s’aplatir dans la boue en dépassant son adversaire. Il se retourna rapidement pour se figer de stupeur.
Kakashi était toujours là, mais la main droite plongée dans la poitrine de son compagnon de la Racine. Il se rendit soudainement compte. Un Genjutsu. Le ninja copieur lui avait lancé un putain de genjutsu avec son Sharingan, lui faisant prendre son compagnon pour sa cible, et en avait profité pour l’approcher dans son sillage en masquant sa présence, expliquant le geste de feu son collègue qui lui avait indiqué quelque chose derrière lui...
Furieux de s’être laissé berné aussi facilement, le ninja en noir chargea sans réfléchir. Kakashi n’eu qu’a se servir de son Raikiri encore actif pour le mettre hors course, et sauta vers les toits sans plus attendre alors que deux autres ninja noirs venaient récupérer leur macabre fardeau.

Plus que deux.

La foudre s’abattit sur le mont Hokage alors qu’il posait pied sur le toit de béton plat d’un petit immeuble. Il se raidit. Il venait de sentir brièvement une autre présence hostile à travers le tonnerre et la lueur aussi intense qu’éphémère de l’éclair. Mais il ne percevait plus rien. Etait-il partit ou bien se terrait-il en attendant un moment d’inattention ?
Il scruta brièvement les environs. La seule chose qu’il y avait sur ce toit était le local de la cage d’escalier menant au toit du bâtiment, en face de lui à une vingtaine de mètres.
Il voulu poursuivre son observation sur les bâtiments voisins, mais un autre éclair l’obligea à détourner le regard, emplissant à nouveau l’air d’un vacarme assourdissant.
Il n’abaissa pas pour autant sa vigilance, et s’attendit à ce que son ennemi profite de cette brève situation pour se dévoiler. Mais il n’en fût rien.
Intrigué, Kakashi scruta brièvement les alentours sans rien trouver de suspect. Ce ne fût que lorsque son regard se reportât sur l’accès aux escaliers qu’il nota un faible filet de sang provenant de derrière.
Sans réfléchir, le ninja copieur lança des shuriken de telle manière à ce qu’ils aillent se planter dans le mur opposé au sien à hauteur d’homme, histoire de vérifier s’il y avait bien quelqu’un derrière. Les étoiles métalliques se frayèrent un chemin parmi les trombes d’eau et allèrent se ficher dans le mur ciblé avec un bruit mat. Sans réaction.
Soit la personne qui était derrière était grièvement blessée, soit c’était un piège, soit… Kakashi se rua derrière le local, pour trouver le corps sans vie d’un de ses adversaires de la Racine, face contre terre et du sang coulant de son crâne. A en croire son Sharingan, il était mort.
Dire que le ninja copieur était surpris n’était pas peu dire. Il avait donc bien sentit une présence hostile près de lui tout à l’heure, mais qui l’avait tué et comment ? Plus important, quid du ninja sensé évacuer le corps ? Le temps des hésitations de Kakashi avait été plus qu’il ne lui en aurait fallu pour emmener le cadavre.

« Eh bien eh bien, on dirai que mon travail va être plus facile que prévu… »

Le ninja copieur se saisi en catastrophe du cadavre par le col et bondit vers le toit d’un bâtiment voisin, sans prêter attention au propriétaire de la voix qui venait de s’exprimer. D’abord sauver les preuves, ensuite discuter.
L’intrus lui n’avait pas bougé du toit de la cage d’escalier d’où il s’était exprimé. Il s’agissait d’un adolescent d’environ 16 ans vêtu de noir, la peau livide, les cheveux de geais et le visage traversé d’un sourire hypocrite.

« Hatake Kakashi je suppose ? Je ne dois rien vous rappeler à première vue, mais je suis sûr que le nom de Sai va vous dire quelque chose… Visiblement oui. »

Kakashi avait effectivement froncé les sourcils à la mention du nom de l’intrus.

« L’Hokage vous a donc mis au courant de tout, ça va être plus commode pour… »

« Que veux-tu ? » l’interrompit le ninja copieur.

« D’autres troupes de la Racine sont peut-être en route, donc je ne vais pas pouvoir vous faire la version longue, répondit Sai, mais en version courte, je suis venu vous combattre. » Le dessinateur joignit le geste à la parole en dégainant son ninjatô et en adoptant une position de combat.

Intérieurement, Kakashi fût décontenancé. Pourquoi s’inquiéter de l’arrivée de renforts si son but était de joindre ses efforts aux membres de son organisation ?
Néanmoins, ce gamin lui avait implicitement dit qu’il n’y avait plus de ninja de la Racine dans les environs, à par lui. C’était l’occasion. De plus, avec un cadavre à « défendre », il ne pourrait pas utiliser toutes ses capacités en combat. La capture de ce gamin pourrai apporter bien plus d’informations qu’un corps inerte, mais s’était s’exposer à l’arrivée de renforts qui pourraient l’empêcher d’atteindre la tour administrative avec sa preuve.

La foudre s’abattit à nouveau sur le mont Hokage alors que Sai s’élançait vers le toit qu’occupait Kakashi. Mais il n’y posa pas un pied.
Arrivé au milieu de sa trajectoire, alors que le tonnerre se faisait une nouvelle fois entendre, quelque chose lui transperça brutalement la hanche et le fit dévier. Il s’écrasa sur le mur et alla finir sa course en contrebas dans la boue.

Kakashi se trouva d’un seul coup à la fois agréablement surpris et incrédule. Son Sharingan n’avait ni anticipé cet évènement inattendu, ni aperçu le projectile qui avait abattu Sai. Et pourtant, ce n’était pas faute ne pas avoir d’occasion de le voir, le jeune ANBU étant resté dans son champ de vision durant toute la durée de son saut manqué.
Les explications devront cependant attendre ; une occasion pareille n’était pas à laisser passer. Et si cette attaque avait visé Sai, cible en mouvement, au lieu de lui qui était fixe, il y avait fort à parier que cela vienne d’un allié. Donc pas de soucis à se faire de ce coté là.

Empoignant à nouveau le corps du ninja de la Racine, Kakashi sauta dans la rue pour y trouver Sai allongé dans une flaque, le visage crispé et se tenant le haut de la cuisse perforé d’un trou sanglant. Visiblement, il avait survécu à sa chute, mais pas sans s’être fait d’autres blessures.
Le remplaçant de Sasuke n’eu pas le temps de réagir ; un coup du tranchant de la main sur la nuque et il perdit connaissance. Le ninja copieur chargea l’adolescent sur son épaule, et le corps de l’autre membre de la racine sur son autre épaule. Après quoi, il disparut subitement dans un nuage de fumée.


* * *


« Sai !! Où t’es partit te planquer, bordel de merde ?! »

Seul le tonnerre répondit au cri de frustration de Naruto, qui sautait de toits en toits sous la pluie diluvienne à la recherche du troisième membre de l’équipe sept.
Le jeune blond n’y comprenait rien. Aussitôt après avoir laissé le capitaine Yamato aux bons soins des médecins, le ninja dessinateur leur avait faussé compagnie. Sakura lui avait alors ordonné de le poursuivre tandis qu’elle irait prévenir la vieille Tsunade.

Naruto avait bien tenté de demander une explication, mais n’avait pas insisté face à la réaction courroucée de sa coéquipière, garnie des mots « imbécile », « Chûnin », « suivre les ordres », « réfléchir » et « se bouger le cul ».
Il s’était donc lancé à la poursuite de Sai, mais ce dernier avait anticipé et créé des clones juste après son départ, brouillant les pistes. Naruto n’avait fait que suivre un clone pendant dix bonnes minutes avant que ce dernier ne se désintègre.

Et maintenant il courait au hasard en espérant apercevoir la silhouette noire de cet enfoiré quelque part sur les toits. Mais c’était peine perdue.

Naruto se percha sur un pylône électrique et scruta les environs, la mâchoire serrée. Qu’est ce qui avait bien pu se passer dans la tête de cet abrutit ? N’avait-il pas dit qu’il les aiderait ? Si c’était sa façon de faire, elle était pour le moins franchement étrange. A moins que…

« Non… siffla Naruto entre ses dents, T’aurais quand même pas eu le culot de te foutre une nouvelle fois de nos gueules ? »

Son regard perçu au loin l’académie, du toit de laquelle quelques traînées de fumée mourantes s’échappaient. En y regardant de plus prêt, il manquait un bon tiers de la surface du toit, et la fumée en question s’échappait des combles effondrés. Probablement de la poussière, il n’y avait pas de flammes.

Ca n’avait sûrement aucun rapport avec Sai, mais il ne fallait pas se faire d’illusions ; il l’avait bel et bien perdu de vue, et il ne risquait pas de le retrouver de sitôt.

A contrecoeur, le ninja orange s’élança vers l’académie. Il n’avait pas particulièrement envie de retourner directement vers Sakura qui était probablement avec la vieille en ce moment, surtout après s’être fait berné de la sorte. Au vu de la nervosité de Sakura alors que Sai leur filait entre les doigts, rapporter tout de suite son échec risquerait d’être assez douloureux, au sens propre.
Et puis, il y avait peut-être besoin d’aide là bas… Et avec un peu de chance, il aura peut-être un lien avec Sai.

La pluie s’apaisa peu à peu à mesure qu’il progressait vers l’académie. Une fois arrivé, elle tombait toujours mais un débit moindre que le déluge sous lequel il avait dût poursuivre le clone de Sai.

A peine avait-il posé le pied à l’entrée de la cour qu’il entendit son nom accompagné un aboiement. Il se retourna pour voir arriver Kiba et Akamaru, aussi trempés que lui.

« Tu sais ce qui c’est passé ici ? » lui demanda le maître chien.

« Aucune idée ; j’ai vu ça alors que je… j’était sur les toits et suis venu voir. » répondit Naruto, prenant bien soin de cacher la raison de sa présence sur les sommets du village par un temps pareil.

« Pareil pour moi, reprit Kiba, m’enfin avant j’ai quand même vu des types bizarres dans le village… »

« Des types ? »

« Ouais. Je rentrais chez moi quand j’ai vu des groupes de ninja noirs sans insignes ni bandeaux ; le genre de gars franchement louche quoi… J’ai voulu les suivre mais ils nous ont rapidement semé ; la pluie c’est pas l’idéal pour nous… On a quand même continué dans leur direction, et on en a vu qui revenaient régulièrement, on dirai qu’ils transportaient des blessés ou des morts et… »

Une série d’aboiements inquiets les interrompit ; se tournant vers la source qui se trouvait être un Akamaru qui avait profité de leur conversation pour fouiner dans la cour de l’académie et qui fonçait sur eux l’air visiblement paniqué, sous les regards critiques et curieux des ninja qui supervisaient l’évacuation du bâtiment et rassemblait tous les occupants dans la cours. Le chien bouscula au passage un certain responsable de la première épreuve d’un examen qui avait lieu lors de l’accident, responsable qui pestât mollement tout en massant ses côtes mises à mal.

Akamaru se mit à tirer frénétiquement Kiba par la manche une fois qu’il eut rejoint son maître.

« Mais qu’est ce qu’il y a, Akamaru ? »

Deux aboiements dans lesquels on pouvait clairement y lire une urgence répondirent à la question. Ils eurent pour effet de rendre Kiba plus blanc que neige en un instant, et il fonçât dans la cour à la suite de son compagnon.

« Heu… Il se passe quoi ? » demanda un Naruto un peu décontenancé à personne en particulier.

« Ferme la et amène toi ! » répondit Kiba en se retournant brièvement dans sa course, dont le but semblait être un gros tas de gravas au pied du mur de l’académie, là où se trouvait auparavant un préau. Préau qui avait visiblement été écrasé sous les débris du toit.

Le ninja orange vit son ami se mettre à déblayer frénétiquement les gravats avec l’aide de son chien alors qu’il les rejoignait.

« Mais c’est quoi le problème ? » demanda une nouvelle fois Naruto. Ce à quoi Kiba répondit sans s’arrêter de déblayer :

« Hinata est là-dessous ! »



A suivre…


Voilà, à vos com'! ^^. Merci à Jainas et Raito_Kamui pour leurs prélectures.
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sevee
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Message par sevee »

Bon début. Le prologue est captivant, puis le premier chapitre embraye sur autre chose. Le lien entre les deux arrivera plus tard j'imagine ;-)

Pas mal de pistes lancées : la mystérieuse météorite, la confrontation Danzô/Tsunade avec la mise en mouvement de Racine, les gennins inventés, les émois d'Hinata et de Sai...

Mais je suis surprise du nombres d'intrigues étouffées dans l'oeuf : la météorite, dont tu réserves le développement pour plus tard je pense ; cette équipe de gennin adultes, que tu as pris le soin de détailler pour aussitôt les envoyer à l'hosto, sérieusement touchés, sans même un combat ; une mission de contrôle de Kakashi, qui s'annonçait comme une mission d'espionnage, de ruse, et dans lequel les ennemis cachés (Racine?), se dévoilent de suite ; Sai qui rejoint illico presto le champ de bataille et dont on a pas eu le temps de comprendre l'intention qu'il est lui-même touché...

Je suis preneuse de ton thème "guerre larvée entre Tsunade et Danzô", j'espère que tu vas continuer à le développer.

Le coup de théâtre de la fin remplit son office : attendre impatiemment la suite ! Naruto et Hinata dans la même scène, c'est toujours intéressant :siffle: ; la demoiselle aurait-elle accompli un acte héroïque pour se retrouver ainsi sous les décombres ???


Par contre je ne suis pas fana de ton style littéraire : autant c'est très très bien écrit, autant ça en devient même trop : c'est pas utile d'éviter systématiquement la répétition en abusant des descripteurs comme "la ninja aux cheveux roses", "l'homme au sharingan", pas quand la simple mention du nom ou un pronom personnel suffirait ! Ca alourdit considérablement ton expression. Cette tendance au "trop descriptif" aboutit paradoxalement à une difficile compréhension du récit : on a du mal à suivre quand tout pourrait être dit plus simplement (je pense par exemple au passage de la chute et des dégâts commis par la météorite, ou alors l'argumentation et la contre argumentation des personnages (en POV ou en dialogue) ).
Quelques erreurs dans les temps : brusques passages d'un temps à un autre.
Bref, je dirais que ton expression manque d'un "repos", dans lequel tu aurais abondonné ta fic quelques temps, pour la relire avec un oeil neuf et détecter les coquilles, les lourdeurs...

Malgré tout, je lirais la suite avec plaisir : les pistes balancées sont intéressantes, la narration est bonne, les persos ne sont pas OOC, et les POV de Sai et Hinata sont particulièrement bien traités, et à leur lecture, je n'ai pas eu l'impression d'une redondance...

Au fait, qu'est-ce qu'un ninjatô ?
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Smog ShadowSeth
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Message par Smog ShadowSeth »

Yay, une review le soir même de la publication! ^^

Alors alors...
Pas mal de pistes lancées : la mystérieuse météorite, la confrontation Danzô/Tsunade avec la mise en mouvement de Racine, les gennins inventés, les émois d'Hinata et de Sai...
Il y en a bien d'autres à venir ^^.

Mais je suis surprise du nombres d'intrigues étouffées dans l'oeuf : la météorite, dont tu réserves le développement pour plus tard je pense ; cette équipe de gennin adultes, que tu as pris le soin de détailler pour aussitôt les envoyer à l'hosto, sérieusement touchés, sans même un combat ; une mission de contrôle de Kakashi, qui s'annonçait comme une mission d'espionnage, de ruse, et dans lequel les ennemis cachés (Racine?), se dévoilent de suite ; Sai qui rejoint illico presto le champ de bataille et dont on a pas eu le temps de comprendre l'intention qu'il est lui-même touché...
Il est vrai que dans le premier chapitre, nombre d'éléments ont une conclusion pour moins abrupte. Ca ne veut pas pour autant dire qu'ils sont définitivement bouclés; ils s'inscrivent dans l'intrigue générale de la fic et ne sont pas à négliger, loin de là. Ils sont surtout là pour suprendre, pour que le lecteur se dise "WTF?!" à chaque détourt du chapitre et ait envie de savoir ce qui ce cache derrière ces "intrigues étoufées" pour reprendre ton expression.
Le coup de théâtre de la fin remplit son office : attendre impatiemment la suite ! Naruto et Hinata dans la même scène, c'est toujours intéressant ; la demoiselle aurait-elle accompli un acte héroïque pour se retrouver ainsi sous les décombres ???
A toi de voir ^^. J'ai dispersé suffisament d'indices et de descriptions de décors pour que le lecteur attentif puisse deviner pourquoi elle se retrouve là dessous. (Note: Ce sera de toute façon dit dans les prochains chapitres; mais en attendant, autant vous amuser à essayer de trouver ^^)
Par contre je ne suis pas fana de ton style littéraire : autant c'est très très bien écrit, autant ça en devient même trop : c'est pas utile d'éviter systématiquement la répétition en abusant des descripteurs comme "la ninja aux cheveux roses", "l'homme au sharingan", pas quand la simple mention du nom ou un pronom personnel suffirait ! Ca alourdit considérablement ton expression. Cette tendance au "trop descriptif" aboutit paradoxalement à une difficile compréhension du récit : on a du mal à suivre quand tout pourrait être dit plus simplement (je pense par exemple au passage de la chute et des dégâts commis par la météorite, ou alors l'argumentation et la contre argumentation des personnages (en POV ou en dialogue) ).
Quelques erreurs dans les temps : brusques passages d'un temps à un autre.
Bref, je dirais que ton expression manque d'un "repos", dans lequel tu aurais abondonné ta fic quelques temps, pour la relire avec un oeil neuf et détecter les coquilles, les lourdeurs...
Meh. C'est vrai que je n'ai pas un style des plus agréables. L'abus d'éléments descriptifs viens du fait que j'ai toujours des idées très précises des scènes, de leur déroulement, des lieu, bref, j'ai des images très précises de la fic que je veux retransmettre le plus fidèlement possible au lecteur. A mon grand tord parfois puisque ça en deviens illisible quand j'en fait trop...
Je sais que je devrait laisser un peu de liberté au lecteur, mais c'est tout simplement plus fort que moi, je ne veux pas qu'il aille s'imaginer un élément dont je n'aurai pas la maîtrise totale...

Pour ce qui est des expressions cherchant à éviter les répétitions: je déteste voir deux mots identiques proches dans le textes servant à désigner la même chose, c'est plus fort que moi (Oui, encore XD). Je n'aime pas les répétitions abusives, et pour ce qui est des pronoms, l'inconvénient est qu'il y a un risque que le lecteur ne sache pas à qui l'on fait référence quand plusieurs protagonistes sont impliqués... Surtout au milieu de ma prose se répandant généreusement en détails divers XD.

Au fait, qu'est-ce qu'un ninjatô ?
Il s'agit d'un sabre très court comme celui que possède Sai ou son maître de la Racine. J'aurai dû ajouter une définition à la fin du chapitre, mea culpa.


Merci beaucoup pour le commentaire.


Smog, qui se remet à l'écriture.
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Message par lebibou »

Mi-figue mi-raisin pour moi ce début de fic.

Pour commencer, je te reprocherai de lancer beaucoup trop d'intrigue d'un coup et forcément, on se retrouve submergé par une énorme masse d'information, pas forcément facile à assimiler après une première lecture. Peut-être la faute à un chapiitre trop long pour servir d'ouverture ?

Pour faire simple, ce n'est pas la multitude d'intrigue lancées qui me gène mais plutôt cette impression de vouloir toutes les lancées trop vite et ce en parallèle. Si tu tenais absolument à faire ça, je pense que couper ton chapitre en deux parties ou quelque chose dans ce goût là aurait rendu la chose pour facile à aborder.

Sinon, si on fréquente la partie vos plus belles images du forum, y'a un couple qui parait gros comme une maison et qui ne semble pas tarder à pointer le bout de son nez. :lol:

Je suis d'accord avec sevee en ce qui concerne le style peut-être trop littéraire mais bizarrement à ce niveau là, ça tient plus de la personnalité de l'auteur qu'à son talent pur et dur.
A partir du moment où l'on écrit quelque chose, il faut admettre que le lecteur ne va pas forcement suivre la vision de l'auteur. Un détail con, le cadrage. Si l'auteur voit un plan en plongée, le lecteur peut voir un plan en contre-plongée.
Un auteur ne fait que prêter une partie de son imaginaire. Mettons que je parle d'un bocal à poisson rouge. Fermez les yeux, vous voyez tous ce dont je parle.
Certes pour certain, ce sera un bocal avec une algue, ou un chateau etc… Je vous prête mon bocal, vous en faîte ce que vous voulez.
Tout ça pour dire qu'à partir du moment où on écrit, il faut admettre que ça ne nous appartient plus.
Et si le lecteur se plante, tant pis, c'est de sa faute. Je dis ça parce que je pense qu'un peu de lacher-prise peut t'aider à rendre ton style moins descriptif. Plus agréable. Moins froid.

Bon sinon, pour le moment, les caractères sont bien respecté et l'histoire suit un cours qui aurait pu être la suite de la fic. Allez, va pour pour +25 formalisme.

lebibou, imite smog en fin de review et se rend compte qu'il est incapable de laisser une review positive même s'il le veut.
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Kydash
Chunnin
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Message par Kydash »

* sort le thermometre made in smoggy corp et lui plante dans le ...*

Oops, désolé :lol:
(merde, bibounou l'a faite avant moi)

Enfin cette fameuse fic sortie :).

Alors, quoi en dire ?
Comme prévu, cette fic m'a emballé mais j'ai remarqué quelques trucs qui peuvent un peu faire grincer des dents au niveau du français. (oui c'est pareil chez moi mais si le béta avait été consulté avant...)
D'autre part, comme je m''y attendais un peu, tu as aussi du mal à découper tes chapitres.
Si Le prologue était long mais à mon sens maitrisé car il traitait d'une continuité, le chapitre 1 contraste beaucoup trop et offre au lecteur un trop large éventail d'intrigues et d'informations.
Du coup, je n'ai ressenti que très peu de tension dans le chapitre, la faute n'incombant pas forcemment à un style trop "littéraire".
Tu vas me dire que, je pourrais ballayer devant ma porte avec mon petit bonhomme l&o et tu n'auras pas tout à fait tord. La différence est que j'y suis allé crescendo, coupant à des moments clés.

En dehors de ça, je trouve que cela reste bien maitrisé et j'en note à premiere vue et avec un grand sourire, beaucoup d'investissement de la part de smoggy.
Bref, j'attends la suite.
Kanji
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Message par Kanji »

Bon, lecture d'une traite de ma première fic made in Smog. Bilan ?

La qualité de l'écriture est indéniable, et j'apprécie beaucoup les temps que tu prends pour poser les situations (notamment en matière de politique, domaine dont je suis friand en matière de fics). Par contre, comme sevee l'a dit, les éléments descriptifs ont un peu tendance à noyer le rythme, et la lecture devient par moments un peu laborieuse.

Le côté multiples pistes lancées ne m'a pas trop choqué, j'attends surtout le moment où tout ça va se combiner pour former un tout cohérent qui nous en mettra plein la face. Les développements du côté des personnages ont l'air prometteurs, notamment Hinata dont on attend toujours quelque chose dans NG. Côté Sai, j'aime beaucoup le dilemne et l'approche du problème de la Racine.

Les éléments familiers sont bien sûr toujours aussi agréables, comme la propension qu'a Sakura de jurer à tout rompre, ou encore le côté énervant de Sai.

Tout ça s'agence assez bien, et on attend la suite. Si je puis me permettre une suggestion, essaie tout de même de donner plus de rythme à tout ça, parce qu'un chapitre de cette taille, il faut que ça accroche bien.

PS : j'ai remarqué une faute récurrente qui m'a fait grincer des dents. Uniquement dans le cas de la troisième personne du singulier, tu as tendance à confondre imparfait du subjonctif et passé simple : "Il parla" et pas "Il parlât". Faudrait voir à corriger ça, d'autant plus que ça fait tache dans une orthographe qui sinon est sans reproche.
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Jainas
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Message par Jainas »

D'autant plus que je te l'avais déjà fait remarquer ... :eek:

Sinon tu connais mon avis sur la question, je ne vois pas trop quoi rajouter sinon que j'attend la suite avec curiosité et impatience.
Te connaissant ça peut donner un édifice monstre et bien bétonné qui peut nous mener loin.
Le seul conseil que j'aurais à te donner -et on te l'a déjà dit- concerne la légerté de la structure, pour continuer dans la métaphore architecturale.
Ton style manque parfois de spontanéité, de capacité de synthèse, en un mot de vide. Laisser le spectateur à sa procre imagination pour certains d'étail n'est pas un mal. Plus tu gagneras en fluidité plus ton histoire sera agréable et facile à suivre. Et plus elle pourra aller haut.
Smog ShadowSeth
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Message par Smog ShadowSeth »

lebibou & Kydash > pour les intrigues multiples, c'était ça ou faire 2 - 3 long chapitres d'introdution dans lesquels les intrigues séparées risquaient de tout faire tomber à plat. Car elles sont toutes plus ou moins liées, et faire avancer l'une "indépendamment" d'une autre risquait de semer une confusion encore plus grande chez le lecteur. Du moins c'est ce que j'en pense.

De plus, une certaine volonté de ma part "d'immerger" directement le lecteur dans la dynamique logique de l'histoire y est également pour quelque chose. C'est une déviation, qui fait donc suite à une partie de l'histoire originale; en toute logique il n'est donc pas forcément nécéssaire de remettre tous les points sur les i au début.
Ceci dit, il y a ceux qui s'y immergerons et ceux qui vont s'y noyer, je reconnais ^^". (m'enfin en même temps, ceux qui vont s'y noyer, et c'est tout ce que je leur souhaite, ce sont les fanboys/girls... de là à dire que je le fait exprès, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas XD)

Ceci étant dit, les choses devraient être un peu plus édulcorées au chapitre suivant, bien qu'il y ai de nouveaux éléments qui fassent leur apparition. (une bonne partie des intrigues du premier chapitre vont se rejoindre pour n'en former qu'une, ça sera plus "lisible" sur le coup je pense ^^)

Kanji & Jainas > Meh ^^". J'en avais pourtant éléminé pas mal de ces fautes suite à ta remarque Jainas, mais y'a rien à faire la vieille théorie se confirme; on est tout bonnement infoutu de repèrer ses propres bourdes...

Un peu plus de liberté au lecteur... je trouve que je lui en laisse trop déjà XD. M'enfin bon, j'essayerai.

Kanji, tu entend quoi par plus de rytme? Parce pour ce chapitre là, ce ne sont pourtant pas les evènements rapidement enchaînés qui manquent (on me le reproche même XD), mais c'est peut-être au niveau du style d'écriture que tu parles?

Merci bien pour vos reviews.


Smog, qui part mettre à jour son profil dans la fic biblio interne.

Edit: Et lebibou, veux-tu bien me ranger ce système de notation foireux s'il te plait ^^. Je l'ai un peu mis hors course pour cause de complexité extrème (mais un jour nondidju, un jour j'arriverai à le rendre simple... Oh ça va, on peut rêver, hein...)
L'Univers et la bêtise humaine sont infinis. Pour l'Univers, je ne suis pas sûr.
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Kanji
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Message par Kanji »

Pour le rythme, je n'entends pas les évènements, tu as sûrement mis plus d'action en un chapitre que je ne suis capable d'en mettre dans une saison entière (mouarf, l'autodérision quel délice), mais je parle plutôt du style. Je trouve, comme Jainas et beaucoup d'autres, qu'il a tendance à manquer de fluidité, ce qui ralentit la lecture et donc le rythme du chapitre.
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Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

Pas mal ^^

Comme les autres, ces débuts multiples m'ont un peu déconcertée au début mais sans plus. ça reste largement compréhensible (je voulais faire un adverbe avec suivre mais... suivable, suivible, ça coinçait curieusement :lol: ). Contente de voir que tu as intégré l'équipe 8, cruellement mise à l'écart depuis le début de NG ( :evil: )

Les caractères sont bien respectés, les relations aussi, ça évolue de façon vraissemblable. Saï est particulièrement fidèle au manga.
Je reconnais quand même que le coup de la météorite m'a laissée un peu perplexe; j'attends de voir ce que tu en fais. Pour la Racine, là par contre, curieuse :-) On va les revoir les trois Genins ?

Niveau style, pas grand chose à dire. ça se lit plutôt bien, pas de lourdeur ou très peu. Les combats manquent peut-être un peu de... vivacité. Mais des fautes qui font grincer des dents pour reprendre les mots de Kanji ^^ c'est dommage. C'est tout sinon ^^

Je concluerai par ceci : déterre-nous Hinata et vite :lol:
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