W.A. Mozart

Yo, ça pulse dans tes oreilles mec. Tu as un son qui te fait vibrer, où qui t'arrache les oreilles, parle-nous en ici, on est tout ouïe.

Modérateur : Ero-modos

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Aizen
Sannin
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W.A. Mozart

Message par Aizen »

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Parce que ce topic se devait d'être créé, peut-être aurait-il dû l'être un peu plus tôt. Parce que Mozart est fondamental dans l'histoire de la Musique, parce que Mozart est un génie absolu, un musicien d'une sensibilité, d'un sens de la structure et du phrasé que seul Bach peut lui contester. Sa musique n'admet pas l'approximation, elle n'admet pas les fausses notes, comme peuvent l'accepter, Brahms, Beethov, Liszt, Tchaikovsky qui dans un certain élan romantique, permettent de se planter. Pas Mozart. Chaque phrase est une invention, chaque note y trouve sa place, toujours nécessaire, toujours justement placé.

Mais peut-être pour commencer de parler de Mozart devrions-nous laisser ce plaisir à d’autres. Haydn un jour a écrit : « En honnête homme et devant Dieu… Wolfgang est le plus grand compositeur que je connaisse. » Wagner n’a pas hésité à dire : « Le plus prodigieux génie l’a élevé au-dessus de tous les maîtres, dans tous les arts et dans tous les temps. » On peut rapidement résumer la vie de Mozart à quelques grandes dates.

Tout d’abord, il naît à Salzbourg, le 27 janvier 1756, en 1761 il donne son premier concert. En 1762 débutera son premier voyage pour Vienne, avant, en 1763, de partir cette fois pour Paris. En 1764, il publie ses premières pièces pour clavecin et l’année suivante compose sa première symphonie. 4 ans plus tard, il devient KonzertMeister à la cour de Salzbourg. Il a alors 14 ans. En 1773, il travaille sous l’archevêque de Salzbourg, Colloredo. En 1777, il démissionne avant finalement de revenir sous ses ordres deux ans plus tard. En 1781, après la signature d’un contrat pour son opéra « Idomeneo », il rompt son contrat pour acquérir enfin son indépendance. Il devient le premier musicien indépendant, non affilié à la noblesse ou à l’église. Cette indépendance, il la payera au prix de sa vie mais lui permettra d’acquérir une liberté créatrice que ces premières années ne lui avait pas permis d’exploiter. Ces premiers temps furent surtout ceux de la découverte, la découverte des différentes musiques d’europe, de leur structure, de leur composition. Mozart engrange tout, les assimile et se les réapproprie avec une facilité déconcertante.

En 1782, il compose le premier opéra en allemand et se démarque alors du courant de l’époque qui veut que tous les opéras soient chantés en italien (et qu’accessoirement ils représentent des mythes de l’Antiquité). Il s’agit de « L’enlèvement au sérail ». En 1786, malgré l’interdiction de la pièce en Autriche, Mozart écrit sur le livret des « Nozze de Figaro » un des ses opéras les plus accomplis musicalement, un des ses opéras où la douceur des phrases musicales apparaissent comme les caresses des anges. Il suffit pour cela d’écouter le dernier acte et la réconciliation entre le comte et sa femme. Les quiproquos qui les précède et comment Mozart met en musique cette farce ridicule et tragique, ces badinages si fréquent dans le théâtre classique.

Son père meurt et s’en suit, son opéra et ses concerti pour piano les plus noirs et les plus tragiques jamais composés par Mozart. La puissance dramatique s’échappant de ses œuvres, ne font pas qu’annoncer Beethoven mais le devance de près de 25 ans. La tragédie des sentiments transpercent une musique dans le style de son époque. C’est-à-dire, une époque très guindée, extrêmement codifiée mais non sans une subtilité dans les sentiments qui la rend extrêmement riche. Don Giovanni libère le drame et laisse éclater la musique classique vers un romantisme dont la scène finale avec le Commandeur restera l’apogée sublime.

En 1784, Mozart est admis chez les francs-maçons et en 1791, il leur dédie un opéra dont les thèmes et la codification leur sont entièrement empruntés. La flûte enchantée par sa structure est semblable à ce que Wagner reprit plus tard dans ses opéras et ce que la musique de film se réappropria bien des années plus tard. C'est-à-dire la musique thématique. A chaque personnage son thème, à chaque symbole son thème, la Flûte enchantée est un opéra dont le scénario en forme de quête est soutenue par une musique étonnamment apaisée, drôle et belle en totale contradiction avec cette dernière œuvre inachevée, son Requiem. Ce que l’on pourrait une grande œuvre malade, dépassant et transgressant tous les codes des précédentes musiques funèbres (qui ne retranscrivent que très peu, le côté funèbre de l’évènement). Sa messe des morts revient vers le drame de Don Juan. Finalement l’illustration parfaite de la musique de Mozart, sera cet échange entre basses, ténors et soprani et alti dans le « Confutatis » où ténèbres et lumières se répondent avec une force et une beauté sublime.

Le 5 décembre, il mourut. Haydn pleura toute la nuit de Noël en apprenant la mort de son jeune ami. Dans la semaine qui suivit une messe commémorative eut lieu à Prague où il était adoré, plus de 4000 personnes assistèrent à la cérémonie. Sa belle sœur, Sophie Haibel, écrivit peu de temps après sa mort :

« Son dernier souffle fut comme s'il voulait avec la bouche, imiter les timbales de son requiem, je l'entends encore. »


Quelques anecdotes

Johan Schachtner, ami de Léopold, rapporte une des plus incroyables anecdotes sur ce jeune prodige : lui et le père de Mozart revinrent de l’église et surprirent le jeune Wolfgang en train de griffonner sur un papier : " que fais tu là ?, lui demande son père, -j’écris un concerto pour clavecin, répondit Wolfgang ". Léopold s’empara du papier, il était couvert de taches d’encres. Les deux hommes ont d’abord ri, puis Léopold examina de plus près la partition, puis soudain des larmes de joie et d’émerveillement coulèrent de ses yeux :
" regardez Herr Schachtner, c’est très correctement écrit mais c’est injouable, c’est trop difficile. Wolfgang s’écria: "C’est pour cela que c’est un concerto, il faut l’étudier avant de le jouer, écoutez ! " Il se mit à jouer et leur montra un aperçu de ce qu’il avait voulu écrire.

En Italie, le 11 avril 1770, Mozart et son père assistèrent à la chapelle Sixtine au célèbre Miserere d’Allegri. Cette œuvre était jalousement gardée par la maîtrise de la chapelle qui voulait s’en assurer l’exclusivité, (d’ailleurs personne ne possédait de partition ni de copie de l’œuvre. C’était, de plus, interdit de tenter de s’en procurer une). Après cette unique audition, Wolfgang rentre chez lui et reproduit les neufs voix du Misere sur partition qui depuis à fait le tour du monde. L’œuvre entière était gravée dans sa mémoire après une seule écoute ! Il sera toujours le premier à avoir réussi cet exploit inouï.


Mozart vu par :

« En tout temps, j'ai été des plus grands admirateurs de Mozart, et je le resterai jusqu'à mon dernier souffle. » Ludwig van Beethoven

« Ô Mozart, immortel Mozart, comme elles sont nombreuses, comme elles sont innombrables, les visions que tu as laissées dans notre âme d'une vie meilleure, plus heureuse. » Franz Schubert

« Qu'est ce que le génie, sinon cette force productive d'où naissent des actions qui peuvent se monter à la face de Dieu et de la nature et qui, par cela même, ont suite et durée? Toutes les compositions de Mozart sont de cet ordre; il y a en elles une force créatrice qui agit de génération en génération et qui ne semble pas devoir tarir de sitôt. » Goethe

« Il faut débarrasser la musique de tout appareil scientifique. La musique doit humblement chercher à faire plaisir; il y a peut-être une grande beauté possible dans ces limites. L'extrême complication est le contraire de l'art. Il faut que la beauté soit sensible, qu'elle nous procure une jouissance immédiate, qu'elle s'impose ou s'insinue en nous sans que nous n’ayons aucun effort à faire pour la saisir. Voyez Léonard de Vinci, Voyez Mozart. Voilà de grands artistes! » Claude Debussy

La musique de Mozart :

Schnabel (un formidable pianiste) s’est exprimé en ces termes pour définir Mozart : « Mozart est trop facile pour les enfants, trop difficile pour les adultes ». Sous le bon mot se cache pourtant une vérité, la musique de Mozart apparaît comme accessible directement. Elle ne parait pas s’embarrasser de lourdeur, sa simplicité stylistique cache la profondeur de la recherche harmonique. La musique de Mozart ne s’accorde pas des dissonances, elle est en quête de beau en permanence.

Il faut voir dans la musique de Mozart, une légèreté en quête constante des variations du cœur humain. C’est la complexité des sentiments humains mis en musique. Ceux qui ne voient dans sa musique que superficialité ne se sont jamais intéressés à son œuvre et restent ancrés dans leurs préjugés. Oui sa musique, n’hurle pas, oui, elle ne larmoie pas, elle exprime la douleur, la tristesse, la joie, l’euphorie (formidable fugue du dernier mouvement de la symphonie Jupiter, course poursuite échevelé entre les différentes parties de cordes). Légèreté et gaité, sa musique se vit plus qu’elle ne s’écoute. En écoutant le 21ème concerto pour piano de Mozart, au détour de quelques phrases enjouées pointent une profondeur mélancolique s’effaçant rapidement puis tout à coup la gravité arrive, surgit puis laisse la bonne humeur reprendre ses droits. Il n’y a jamais de rupture, tout se déroule en finesse, en délicatesse, en douceur, rien n’est démontré, rien n’es appuyé, tout est suggéré. Sa musique par sa richesse musicale et sonore en devient une des plus difficiles à interpréter. Richter, le plus grand pianiste du XXème siècle, disait lui-même dans « Richter, l’Insoumis », le film de Monsaingeon qu’il n’avait jamais compris Mozart. Il y a une sorte de mystère Mozart. Une spécialisation, l’interprète jouant avec perfection (si cela existe) son œuvre aura du mal à s’épanouir ailleurs et inversement (hormis l’exception Barenboïm… mais dont les meilleures interprétations demeurent tout de même son intégrale des concerti pour piano).

Suspendu sur un fil en écoutant sa musique, nous regardons vers le bas et découvrons les abîmes vers lesquels sa musique nous entraîne. Avant de remarquer que nous marchons toujours sur ce fil.

Sa musique se passe de mots… alors arrêtons nous d’écrire, et écoutons.

Quelques liens :

Concerto pour piano n°20, 1er mouvement
Ave verum Corpus
shinzo
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Message par shinzo »

- "Lacrimosa" : http://www.deezer.com/track/20713

- "Requiem in D minor, kV 626" : http://www.deezer.com/track/93191

Que dire de +, que cette musique ne dit d'elle même ... perfection, en un seul mot



Edit Aizen/

Bonne biographie Aizen.


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Dernière modification par shinzo le mer. 30 juil. 2008, 14:19, modifié 4 fois.
Nyd de Hagel
Chunnin
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Message par Nyd de Hagel »

Petit HS mais ça m'a frappé :

sur cette photo Mozart me fait penser à Ben, dans Lost !!

Coïncidence ?

:lol:
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iori
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Message par iori »

Déja je ne pense pas que ce soit une photo mais bon ... (en fait si c'est une photo d'un tableau sans doute mais bon on va pas chipoter hein (bon ok du coup on fait comme si j'avais rien dit )

Ensuite, heuu je ne suis pas sûre que poru le casting de lost un des critère ait été la ressemblance avec Mozart mais on sait jamais

Que dire sur Mozart??, hem même pour lui je peux ressortir mon éternel : je connais peu mais j'aime!

En fait c'est pas vraiment que je connais peu, c'est que je connais mon absence de connaissance musicale: du ocup je dois passer à côté d'une grande partie du génire de Mozart pour n'en saisir que le côté "populaire "et facile d'écoute

Parceque c'est ce qui me vient à l'esprit en premier: la musique de Mozart est , en grande partie, accessible sans être forcément habitué au classique.

Après,plus on l'écoute plus on apprécie la richesse des mélodies, les sentiments qu'il arrive à insuffler à ses morceaux, bref: plus on l'écoute plus on l'aime. Et il y a vraiment des passages où sa musique me prend aux tripes,ça m'épatera toujours ça!

enfin vive lui quoi!
nataku
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Message par nataku »

Exelent Aizen, super présentation qui est à la hauteur de l'artiste. \o/ (ou pas)
Que dire, c'est en partit grâce à lui que j'aime les musiques aux choeurs epic depuis ma tendre enfance, du coup j'ai une bonne culture dans le genre et je lui en remercie.
Mon âme se compose et décompose
comme un puzzle mélancolique...
dont chaque pièce a sa propre tristesse.
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Symphony
Jounin
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Localisation : Citoyen du monde

Message par Symphony »

Je plussoie,

J'ai grandi avec Monsieur W.A. Mozart en tant que musique de chevet,
J'ai appris la musique avec Monsieur W.A. Mozart,

Décrire la musique de Mozart, je n'ai jamais réussi à le faire,

Bravo pour le topic °°
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Ridicule-Dandy
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Message par Ridicule-Dandy »

Cela me fait penser au fameux versus Mozart les Beatles, je m’en rends compte que lorsqu’on a la capacité d’apprécier la complexité et la technique que Mozart avait le choix en devient de suite plus simple mais bon faut il encore pouvoir apprécier le beau ce qui demande parfois beaucoup de travail et de maturité, car le beau n’offre pas ses plaisirs à tout le monde il faut le séduire le charmer pour qu’il nous procure du plaisir.

[img]http://www.linternaute.com/savoir/dossi ... mozart.jpg

[/img]
yakushi_temari
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Message par yakushi_temari »

moi j'ai une music de mozart dans mon bureau, c'est "greensleeves" !!
trop belle !
rares, sont ceux qui aiment la music classique comme moi :!:
je sais, je sais, je suis merveilleuse, je suis la meilleure :lol:
il faut que je poste ma folie quelque part, sinon je ne me sentirai pas bien
LoNgUe ViE à KaBuTo ;-)
Rilakkuma
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Message par Rilakkuma »

Moi j'aime bien "The lark ascending" de Mozart. 8-)

:dehors: ...car je sens que le proprio de ce magnifique topic ne va pas apprécier tous ces hors-sujet. :siffle:
Aizen
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Message par Aizen »

Hey ! Les djeunz là !
Namého.
Faudrait quand même pas confondre trou du cul et pain tendre :redface: .
Rila... je suis très déçu :siffle: .
Une honte XD.

Bon, puisque sinon ce topic risque d'être rongé par les mites de la médiocrité artistique :mrgreen: ... il devient nécessaire de poster de nouveaux liens :ange: .

"L'air de la reine de la Nuit", tiré de "La Flûte enchantée", chanté par N. Dessay

"Duo entre Papageno et Papagena" tiré de la "Flûte enchantée".

"Ouverture" tiré de la "Flûte enchantée"


*** edit de Rilakkuma: pardon :respect: Merci pour ces liens, Papageno! :grin: :lol:***
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