Alors, compte rendu de lectures :
La légende des niveaux fermés de
Gilles THOMAS était tout à fait potable.
http://www.noosfere.org/icarus/livres/n ... 2146558915
Comme quoi, les vieux bouquins SF peuvent réserver de bonnes surprises ! Bon, faut pas chercher midi à quatorze heures avec son expression française, très simple, sans fioriture, ni avec l'histoire, sommaire aussi, pourtant on devient captivé par la quête... je ne pouvais plus m'en détacher.
L'histoire met en scène une société matriarcale basée sur une économie absolue des ressources, société où le statut des hommes n'est guère plus élevé que celui des animaux. Le scénario envoie un groupe d'hommes à la poursuite d'une légende, celle d'un lieu où hommes et femmes vivraient à égalité...
Bref, j'aurais presque pu croire que Gilles THOMAS exorcisait le fantasme d'une société dirigée par les femmes, si ce Gilles THOMAS n'était pas en fait le pseudo d'une femme... Julie VERLANGER.
Du coup, c'est plutôt une femme qui projette son fantasme d'un monde où il est dénié la moindre parcelle d'intelligence aux hommes, et nous démontrant tout au long du bouquin que la domination d'un genre ne vaut pas mieux que celle de l'autre.
Sentiment mitigé pour
Dans le jardin d'Iden de
Kage BAKER, très récent celui-là, et comme beaucoup de livres SF récents fait parti du sous genre SF historique (exemple :
Evangelisti et sa série des Nicolas Eymerich), sous genre sur lequel j'ai pas mal d'a priori.
http://www.noosfere.org/icarus/livres/n ... 2146557988
Bref, mes craintes se sont confirmées ; j'ai adoré tous les passages science fictionneux, et j'ai lu d'un oeil assez désinteressé les 3/4 du bouquin qui versent dans le réalisme historique.
L'histoire nous parle d'une compagnie du 24e siècle, Dr Zeus Inc, qui a trouvé le moyen de voyager dans le passé. Ces voyages lui permettent de s'enrichir, et pour se donner bonne conscience, elle met en place des missions dans lesquels des agents immortels retournent dans le passé à la recherche d'un patrimoine biologique (faune et flore) et culturel disparus au 24e siècle.
Les agents, au départ humains, sont recrutés enfants à toutes les périodes de l'Histoire, et sont bricolés pour devenir immortels, et bien sûr tous dévoués à la compagnie qui les a sauvé d'une mort certaine. Après une formation intensive, ils retournent dans le passé et se fondent, le temps de leur mission (qui peut durer plusieurs années) aux humains pour recueillir un patrimoine qui sera anéanti plus tard.
Le postulat très intéressant de Baker est que les agents peuvent agir tant qu'ils restent dans les limites de l'histoire écrite. Autrement dit, ils peuvent changer et s'incruster dans tout ce qui n'a pas été écrit, comme devenir les bénéficiaires d'un parc immobilier, financier, culturel... des siècles précédents en magouillant plus ou moins dans le passé dans les blancs de l'Histoire.
Là s'arrête l'intérêt. Après, le propos de Baker dévie sur le thème de la rencontre entre une immortelle au cours de sa première mission sur le terrain, qui garde un très mauvais souvenir de la période où elle fut humaine et d'un mortel du 16e siècle en avance sur son temps. La cyborg redécouvre son humanité sur fond d'inquisition dans l'Angleterre du 16e.
Baker effleure à peine le thème des conséquences à voyager dans le temps, pas plus qu'elle ne donne sa pleine mesure au thème du dilemne des agents qui vivent parmi les humains en connaissant leur destinée sans pouvoir interférer... A la place, on se perd dans cette histoire d'amour aussi palpitante que l'assemblée nationale sur france 3 et dans l'explication des tensions politiques d'alors qui desservent l'histoire et nous font perdre de vue la base SF de l'intrigue.
En gros, un noyau vraiment bon et original, mais mal exploité, à tel point que même le thème archi traité des conséquences possibles du voyage temporel m'aurait semblé préférable.
D'autres livres sont sortis aux Etats Unis sur cette série, où est plus développé le rôle de cette société qui invente le voyage temporel et l'immortalité, société dont on entend parler au début du bouquin et sur laquelle on ne revient plus ensuite.
C'est un raté dans une série qui reste prometteuse.