Je suis joie de voir qu'il est question de
L'odyssée de Pi. Allez-y, c'est génial. Best 3D ever. Claque de mise en scène. Claque d'émotion.
J'ai trouvé ça magnifique. Et j'ai pleuré trois fois. True story.
The Master de P. T. Anderson :
Sur le papier,
The Master à tout du gros et grand film. Un peu comme le précédent film du réalisateur,
There Will Be Blood. Un duo d'acteurs poids lourds, Phoenix, Seymour Hoffman. Un thème sujet à moult controverses, la Scientologie. Et pourtant...
On dirait un grand "petit film".
J'ai aimé
The Master. Non, faux. J'ai adoré
The Master. Pourquoi ? Parce qu'il m'a clairement fait penser au film de
PTA que je préfère,
Punch-Drunk Love. Un film qui lui aussi, à tout du petit film. Les deux films partagent - en tout appartenant à un genre propre - une véritable dimension comique, un sens effréné de la rupture de ton ou encore une utilisation extrêmement complexe de la musique. Le film est nébuleux, jouant constamment sur des effets de répétition tout en étant très saccadé, imprévisible, brutal et elliptique. Dit comme ça, on dirait que c'est un sacré bordel - limite incompréhensible. Ce qui est plus ou moins le cas.
Phoenix est génial. Il part dans tous les sens et échappe à toute logique. Hoffman idem. Son personnage est absolument impossible à cerner.
The Master, c'est donc l'histoire de deux hommes, ni amis, ni frères, ni amants, ni maîtres ou soumis. C'est une grande comédie dissimulée, névrosée et captivante. Le tout avec une bande originale folle, à l'image de
PDL.
Django : Unchained de QT :
Depuis
Death Proof, il me faut pas mal de temps pour vraiment aimer un
Tarantino. Je suis sorti du film assez enthousiaste mais clairement pas comblé. Dans l'esprit, Django se rapproche vachement de
Jackie Brown - qui est accessoirement le
Tarantino que j'aime le moins. C'est pas un western non plus.
En quelques mots :
J'ai trouvé le film un poil trop long (grosso modo, j'ai ressenti une perte de rythme dès que les personnages arrivent chez Calvin). J'ai jamais vraiment eu d'empathie pour Django. Et d'ailleurs, je ne le trouve pas franchement charismatique. Après, je ne sais pas trop quoi dire. C'est carré, bien écrit, bien interprété et tout le tralala. Mais j'ai pas eu le déclic : la fameuse "émotion".
Le dernier rempart de Kim Jee-Woon :
Excepté deux moyens-métrages, c'est tout vu du père
Kim. Celui-ci est clairement son moins bon film. Et de loin. Après, c'est pas dégueu pour autant, mais le scénario est tellement indigeant et la réal tellement bridée que l'on finit par se dire,
"ok, c'est franchement insipide." Bon, c'est Kim, donc l'emballage est pas médiocre. Mais y a pas le coté virevoltant et ultra rythmé du
Bon, la brute et le cinglé. Scharwzy tient la route malgré l'âge - et ouais,
Commando c'était y a 30 piges.
Mais ! Le script pue la misère, le bad-guy est naze de chez naze (en plus c'est un chicanos fan de bagnoles) et c'est vachement mou du genou. Y a un coté
F(a/i)st and Furious assez peu ragoutant. C'est drôle sur le moment, avec quelques scènes sympa - forcément, avec Scharwzy mais aussi avec Guzman et, dans une moindre mesure, Knoxville. Parce que ouais, faut pas se leurrer, ce dernier, c'est pas Song Kang-Ho.
Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow :
Deuxième grosse claque de l'année. Une investigation passionnante, hyper bien branlée et ultra addictive. J'avais aimé
Démineurs sans pour autant le trouver génial. Celui-ci le surclasse, mais large. 2h20 de pur plaisir, intenses, tendues, bluffantes. La construction du film est fluide et riche, sans jamais être bordélique. Y a de grosses ellipses mais on a jamais l'impression qu'il manque quelque chose. Dans le genre film d'investigation, j'ai pensé à du
Pakula : c'est aussi passionnant et dense. On connait la fin, ok, mais on en prend malgré tout plein la gueule pendant près de deux heures et demi. Le cast est béton, le rythme trépident : on alterne entre phases de terrain et grosses discussions autour d'un bureau mais c'est toujours intense. Pour prendre un exemple, c'est comme la monstrueuse scène du bureau dans le
W. de Stone (on va ou non en Irak ?) sauf que ça ne dure pas vingt minutes mais deux heures et demi.
Coup de coeur.