Kill List de Ben Wheatley :
Curieux métrage que ce
Kill List. Pour les intéressés, je copie / colle le synopsis
made in Allociné afin d'éclairer un peu l'univers du film. "
Meurtri dans sa chair et son esprit au cours d’une mission désastreuse à Kiev 8 mois plus tôt, Jay, ancien soldat devenu tueur à gages, se retrouve contraint d’accepter un contrat sous la pression de son partenaire Gal et de sa femme, Shen. Jay et Gal reçoivent de leur étrange nouveau client une liste de personnes à éliminer. À mesure qu’ils s’enfoncent dans l’univers sombre et inquiétant de leur mission, Jay recommence à perdre pied : peur et paranoïa le font plonger irrémédiablement au cœur des ténèbres."
Ça, c'est fait. Maintenant j'y vais comme un bûcheron. J'ai pas aimé. Je ne me suis pas investi une minute dans le film. Du coup je l'ai contemplé en mode "
???? ". Parce que
Kill List m'est apparu comme un gros goubi-blouga de cinéma et notamment de cinéma de genre. Grosso modo, ça va de
Ken Loach à
Robin Hardy. C'est dire. Cinéma social, thriller noir, film d'horreur, etc. Le film de
Wheatley bouffe à tous les râteliers. Je peux même pas dire que ces ruptures constantes permettent au métrage d'être captivant, ou même seulement surprenant vu que je me suis emmerdé comme rarement. Pourtant le film fait simplement une heure et demi.
La première grosse demi-heure orientée réalisme social britannique m'a flingué. Déjà parce qu'à la base c'est pas du tout ma came mais parce qu'en plus ça sonne terriblement faux vu que c'est écrit un peu n'importe comment et que ça joue ostensiblement la carte de la facilité. Le personnage principal, Jay, est juste insupportable. C'est un con au début du film. Je vous rassure, il l'est toujours autant à la fin. La partie thriller vaut peau d'zob tellement elle est mécanique. Reste la dernière partie, orientée horreur. Là, on est entre
Hardy et
Polanski. C'est clairement le meilleur
morceau du film - cela dit, ça reste mal filmé.
Fin.
Je ne suis pas rentré dans les détails étant donné que ça me parait pas mal de découvrir le film en étant pratiquement vierge. Le gros point fort du film, c'est son ambiance sonore. Là franchement j'avoue que c'est la classe. À part ça... Je pige pas trop les retours positifs - voir ultra positifs - qui m'ont à la base bien motivé pour le voir. Est-ce que
Wheatley est un mec talentueux ou un gros roublard, j'en sais rien. Je sais juste qu'il est gros. Y a pourtant
quelque chose dans ce film. Seulement, j'ai jamais été en phase avec.
SPOIL
Pourtant l'idée est pas mal. Une secte frappée du bocal en quête d'une figure forte, d'un leader lui aussi complètement allumé est assez sympa. Les rites de fin, dans les bois sont assez cools, de même que le côté survival horreur avec des fanatiques masqués à oualp. Mais ça reste trop gros, trop mal écrit : tuer un prêtre = renier sa foi, tuer un archiviste = occulter ses souvenirs, tuer un homme politique = renier la société, etc. Sans déconner ? Gé-nial. Wheatley, un gros roublard en fait.
Robert Downey Jr de Robert Downey Jr :
Balargué sur les écrans en 2009 et réalisé par
Robert Downey Jr,
Robert Downey Jr le film - avec
Robert Downey Jr dans le rôle titre - débute comme une foutue sale fin de soirée. Vous voyez le genre ? Mais si, celle où, tellement bituré, vous finissez face contre terre, langoureusement allongé dans votre dégueulis tout en caressant amoureusement les pavés tièdes. Celle où, depuis deux heures vous faites chier tout le monde quand, paradoxalement, vous êtes
pooootes,
frèèèères,
BFF avec tout le monde. Maintenant vous voyez ?
Voilàààà.
Donc logiquement, lorsque vous en êtes à ce stade là - j'entends
étendu comme un vulgaire chiffon sale pour les plus poètes d'entre nous, ou, pour les plus réalistes,
prostré comme une splendide et plus ou moins consistante matière fécale - les choses sérieuses commencent. Et vous le sentez, là, tout au fond de vous, alors que votre estomac danse un watusi effréné. Vous savez. Vous baragouinez, tant bien que mal "
ça va pas fort" - le doux euphémisme que voilà. Arrive le moment du choix. Deux routes se profilent à l'horizon - par ailleurs foutrement limité. Vu votre état, vous n'avez pratiquement aucun pouvoir décisionnel.
Pour les plus malchanceux, vu que vous n'avez plus un seul pote, vous êtes sacrément dans la merde. Les pavés sont amenés à devenir votre matelas, votre confident, votre amant(e). À contrario, pour les plus chanceux il y a encore - logiquement - de l'espoir. On va peut-être vous ramener chez vous. Accessoirement, vous allez avoir une dette à vie envers votre ou vos potes en plus d'une honte
ultra collector,
limited edition. Au final, bien que douloureuse sur la fin, cette soirée finit plutôt bien dans la mesure où vous rentrez sain et sauf.
Hier soir, j'étais l'autre type. Celui qui n'a plus un seul pote. Face à
Sherlock Holmes soit disant. Une "
grosse production, viscérale et intellectuelle", dixit le réalisateur. Rayez la ou les mentions inutiles. Je vous donne un indice
Sherlock, ce sont les deux dernières. Ouais,
Sherlock Holmes, ou
Robert Downey Jr vu que c'est exactement la même chose, c'est über naze de bout en bout. Visuellement, ça fouette sévère. Encore plus en
full HD. C'est vulgos, mal shooté et mal monté. Nan mais les combats au ralenti avant les combats,
best idea ever !
Je me demande si le mot cool n'est pas devenu une marque déposée. Du genre,
cool® by
Robert Downey Jr.
Sherlock Holmes c'est donc un film
cool®. Comprenez naze. Avec des acteurs
cool®. Comprenez en roue libre. Avec un scénario
cool®. Comprenez débile. Parce que ce truc est quand même écrit par le teubé qui a pondu le scénario de
Jumper. Juste pour dire. En fait
Sherlock Holmes ça flatte gentiment l'égo. On a l'impression de devenir
Sherlock Holmes et d'enquêter sur le meurtre qu'a commis et filmé
Ritchie. En fait, c'est génial. Trop immersif quoi !
cool® (by
Robert Downey Jr).
Mamá d'Andres Muschietti :
C'est assez sympa ce
Mamá. Ça ne révolutionne absolument rien, mais c'est plutôt bien fait. Parfois même très bien fait pour ce qui est de la réalisation, d'autant que c'est un premier film. Le court-métrage de
Muschietti était déjà à la base relativement efficace. À tel point qu'on le retrouve dans le film, mais en plus thuné. Après la quand même belle quenelle qu'était
Don't Be Afraid of The Dark,
Del Toro balance de la caillasse dans un projet qui, bien que conventionnel, tient la route. On sent pas mal son influence sur le film - notamment dans la conclusion, un peu lourdingue en toute honnêteté car trop dilatée et volontairement poétique.
L'histoire tient la route, avec des personnages simples mais forts.
Jessica Chastain est encore une fois vraiment bonne - dans tous les sens du terme. Les gamines, idem.
Nikolaj Coster-Waldau, idem. Il y a une véritable ambiance dans
Mamá, des moments de tension et quelques coups de flippe vraiment bien amenés. Je rentre pas trop dans les détails mais le film vaut indéniablement le coup d’œil.
Son seul problème, c'est en fait son académisme. Y a vraiment rien de nouveau, d'inévitables longueurs avec l'éternel psy ou encore des
jump scares faciles et sans aucune incidence sur le récit. M'enfin bon, je vais pas trop faire la fine bouche. C'est à voir.