Double post pour la bonne cause
Relançons ce versus cinéma avec un nouveau duel bien sympathique, avec 2 films radicalement différents.
Apocalypse Now vs
Autant en emporte le vent
J'aime les tirages au sort...
Sans plus attendre, voici les fiches de ces deux monuments du cinéma.
********************************************************************

Apocalypse Now
Film américain de Francis Ford Coppola (1979)
Scénario: Francis Ford Coppola, John Milius
Image: Vittorio Storaro
Musique: Carmine Coppola, Francis Ford Coppola, Mickey Hart (interprète des chansons: Robert Duvall)
Casting:
Martin Sheen: le capitaine Willard
Marlon Brando: le colonel Kurtz
Robert Duvall: le lieutenant-colonel Kilgore
Albert Hall: Chef Phillips
Synopsis:
Cloîtré dans une chambre d'hôtel de Saïgon, le jeune capitaine Willard, mal rasé et imbibé d'alcool, est sorti de sa prostration par une convocation de l'état-major américain. Le général Corman lui confie une mission qui doit rester secrète : éliminer le colonel Kurtz, un militaire aux méthodes quelque peu expéditives et qui sévit au-delà de la frontière cambodgienne.
Plus qu'un film de guerre,
Apocalypse Now est un voyage initiatique, une quête du double, une réflexion sur l'homme dont la portée va bien au-delà du contexte de la guerre du Viêt Nam. Au fur et à mesure que le bateau remonte le cours du fleuve et s'enfonce dans la jungle, les personnages se transforment et leurs instincts les plus archaïques refont surface. C'est un film sur la folie humaine.
Ainsi tous basculent ou ont basculé : Kurtz bien sûr, mais aussi Kilgore obsédé par le surf au mépris des vies humaines, Clean le rocker qui ne sait pas retenir sa gachette, Lance qui s'évade dans les drogues, les colons français immergés jusqu'au cou dans la paranoïa, les playmates, les deux camps abandonnés sans commandement...
Musique pesante, immense travail sur les couleurs (nombreux jeux avec les fumigènes) et sur la lumière (tour à tour éclatante, mourante - dans la scène du dîner avec les colons français - et intermittente - le passage du pont de Do Lang) : le film déborde d'une sensualité expansive comme la végétation de la jungle, qui plonge les personnages et le spectateur dans une torpeur obsessionnelle.
Le film obtint
2 Oscars en 1979:
celui de la "Meilleure Photographie" pour Vittorio Storaro
celui du "Meilleur Son" pour Walter Murch, Mark Berger, Richard Beggs et Nathan Boxer.
Il obtint aussi
la Palme d'Or au Festival de Cannes 1979, la partageant avec
Le Tambour de Volker Sclöndorff; il fut aussi récompensé par
3 Golden Globes et le
César du "Meileur Film étranger" en 1980.
Quelques anecdotes:
-Le tournage, basé aux Philippines, fut particulièrement éprouvant. Après avoir tenté de confier le rôle de Willard à différents acteurs, dont Steve McQueen qui le refusa, Coppola sélectionne Harvey Keitel et tourne les premières scènes avec lui. À la vision de ces premières prises, mécontent de l'acteur, il décidera finalement de le remplacer au pied levé par Martin Sheen, qui fera un infarctus lors de la réalisation du film. Les conditions du tournage étaient extrêmement difficiles et le plateau dans la jungle fut ravagé par un ouragan. Les hélicoptères, prêtés par l'armée des Philippines devaient être peints le matin aux couleurs de ceux de l'armée américaine, puis repeints le soir dans leurs couleurs officielles. Au final, le tournage dura 238 jours et le budget qui était initialement de 17 millions de dollars passa à 30 millions. Le succès du film et en particulier sa palme d'Or au Festival de Cannes 1979 (partagée avec le film allemand
Le Tambour) sauvèrent Coppola du désastre financier auquel il se sentait voué.
-Coppola a investi une grande partie de sa fortune personnelle dans cette aventure. Il a été décrit par de nombreux témoins comme de plus en plus mégalomane et paranoïaque au fur et à mesure du tournage, a perdu plus de 40 kilos et aurait même menacé de se suicider à plusieurs reprises.
-Le tournage du film a fait l'objet d'un documentaire sorti en 1991 :
Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse, réalisé par Fax Bahr et George Hickenlooper sur la base des films amateurs tournés sur les plateaux par l'épouse de Coppola, Eleanor Coppola.
-Une nouvelle version considérablement rallongée (49 minutes supplémentaires) a été distribuée en 2001 sous la dénomination
Apocalypse Now Redux. Cette version inclut de nombreuses scènes supplémentaires (en particulier, celle de la plantation française malgré le fait que peu d'Américains aient les connaissances suffisantes pour comprendre ce passage étroitement lié à l'histoire française dans cette région) et a été accueillie de manières diverses. Certains considèrent que le sens du film y est clarifié et que des détails flous dans la première version retrouvent leur place. D'autres ont vu les ajouts comme des digressions qui amoindrissaient la force du récit, car elles constituent des pauses dans la remontée du fleuve et l'obsession de Willard pour Kurtz. Quoi qu'il en soit, la version de 2001 est désormais l'unique version du film, Coppola ayant travaillé le nouveau montage à partir des éléments originaux.
-Le livre de Joseph Conrad a fait l'objet d'une adaptation beaucoup plus fidèle, réalisée pour la télévision par Nicolas Roeg en 1994 :
Heart of Darkness avec Tim Roth, John Malkovich, Isaach de Bankolé, James Fox.
-«
Apocalypse Now n'est pas un film sur le Viêt Nam, c'est le Viêt Nam. Et la façon dont nous avons réalisé
Apocalypse Now ressemble à ce qu'étaient les Américains au Viêt Nam. Nous étions dans la jungle, nous étions trop nombreux, nous avions trop d'argent, trop de matériel et petit à petit, nous sommes devenus fous ». (Francis Ford Coppola, Festival de Cannes mai 1979)
-« Qu'une culture puisse mentir sur ce qui se passe en temps de guerre, que des êtres humains soient brutalisés, torturés, mutilés et tués et que tout cela soit présenté comme moral, voilà ce qui m'horrifie». (Francis Ford Coppola, Festival de Cannes, mai 2001)
« Mon but avec
Apocalypse Now Redux est de présenter une expérience plus riche, plus ample, plus texturée du film, qui comme l'original à l'époque donne aux spectateurs la sensation de ce que fut le Viêt Nam ; l'immédiateté, l'insanité, la griserie, l'horreur, la sensualité et le dilemme moral de la guerre la plus surréaliste et la plus cauchemardesque de l'Amérique ». (Francis Ford Coppola, Festival de Cannes, mai 2001)
Extrait
***************************************************************

Autant en emporte le vent
Gone with the Wind
Film américain de Victor Fleming (1939)
Scénario: Sidney Howard, d'après le roman de Margaret Mitchell
Image: Ernest Haller
Musique: Max Steiner
Casting:
Vivien Leigh: Scarlett O'Hara
Clark Gable: Rhett Butler
Leslie Howard: Ashley Wilkes
Olivia de Havilland: Melanie Hamilton
Synopsis:
En Georgie, en 1861, Scarlett O'Hara est une jeune femme fière et volontaire de la haute société sudiste. Courtisée par tous les bons partis du pays, elle n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes malgré ses fiançailles avec sa douce et timide cousine, Melanie Hamilton. Scarlett est pourtant bien décidée à le faire changer d'avis, mais à la réception des Douze Chênes c'est du cynique Rhett Butler qu'elle retient l'attention...
Ce film a obtenu
8 Oscars en 1939:
celui du "Meilleur Film"
celui du "Meilleur Réalisateur" pour Victor Fleming
celui du "Meilleur Scénario adapté" pour Sidney Howard
celui de la "Meilleure Actrice" pour Vivien Leigh
celui de la "Meilleure Actrice dans un second rôle" pour Hattie McDaniel (premier oscar attribué à un acteur ou une actrice noire)
celui de la "Meilleure Photographie" pour un film en couleur pour Ernest Haller et Ray Rennahan
celui du "Meilleur Montage" pour Hal C. Kern et James E. Newcom
celui de la "Meilleure Direction Artistique" pour Lyle R. Wheeler
et 2 récompense technique spéciales dont une pour le décorateur William Cameron Menzies.
Petites anecdotes à propos du film:
-Le livre
Autant en emporte le vent, dont le film est l'adaptation cinématographique, est l'unique roman de l’Américaine Margaret Mitchell (1900-1949). Avec la description des privations des citadins durant l'assaut final d'Atlanta, elle obtint avec ce best-seller le prix Pulitzer en 1937.
-Le film sortit en décembre 1939. Au mois d'août précédent, MGM avait sorti
Le Magicien d'Oz du même Victor Fleming.
-Ce film est considéré par l'American Film Institute comme le quatrième meilleur film américain de l'histoire du septième art. Il serait également le plus gros succès du cinéma de tous les temps.
-Le tournage se déroula dans des conditions éprouvantes, le choix de l'actrice-vedette n'étant pas le moindre des soucis du producteur. Paulette Goddard était très bien partie et fit de nombreux essais prometteurs. Cependant, sa vie un peu trop « libre » au goût de beaucoup lui coûta sans doute le rôle. Pour des raisons financières, le démarrage du film commence alors que le rôle de Scarlett n'est toujours pas attribué : c'est la fameuse scène de l'incendie d'Atlanta. Tournée en un jour (les décors de King Kong furent utilisés pour participer à l'incendie), c'est à cette occasion que Vivien Leigh rencontre les producteurs (sur une photo du tournage de l'incendie, on la distingue qui patiente derrière le réalisateur). La production est emballée par Vivien Leigh et les essais sont concluants. Vivien dut travailler pour transformer son accent anglais en accent sudiste.
-La réplique finale du personnage de Rhett Butler « Frankly, my dear, I don’t give a damn » (« Franchement, ma chère, c'est le cadet de mes soucis ») a été officiellement nommée la plus grande citation du cinéma américain. Elle fut ainsi référencée/détournée d'innombrables fois dans la culture populaire et les médias. Cette réplique a failli être supprimée par le comité de censure du code Hays, qui voulait la remplacer par « Frankly, my dear, I don't care » (« Franchement, ma chère, je n'en ai cure »), mais sous la pression du producteur et de toute l'équipe du film, la réplique resta dans sa version originale.
-Osamu Tezuka fit un pastiche d'
Autant en emporte le vent dans son manga
Astro le petit robot. Dans une des histoires, Astro se retrouve coincé au Japon de 1969 avec Scara, une femme extra-terrestre immature et superficielle, qui a fui son mari Ohara et son rival Butler.
-À l'époque, Vivien Leigh fut payée 25 000 $ pour 125 jours de tournage alors que Clark Gable reçu 120 000 $ pour… 71 jours.
-Les lois raciales de l'époque empêchèrent Hattie McDaniel d'assister à la première du film à Atlanta le 15 décembre 1939. Ne voulant pas mettre son producteur dans l'embarras, elle lui signala qu'elle n'était pas disponible pour s'y rendre. Cependant, l'esprit ségrégationniste de l'époque ne l'empêcha pas de recevoir l'Oscar du Meilleur second rôle féminin. Elle fut d'ailleurs la première artiste noire a recevoir cette récompense.
-Le producteur David O. Selznick, lui-même juif, refusa toute allusion racialiste envers les Noirs dans la mesure du possible, donnant comme raison les lois anti-juives qui sévissaient en Europe.
-Au choix de l'actrice anglaise Vivien Leigh, les sudistes répondirent avec satisfaction: "Mieux vaut une anglaise qu'une yankee!"
-Afin de conserver l'image de jeune fille prude de l'héroïne, la production interdit l'actrice Vivien Leigh à rencontrer son compagnon Laurence Olivier durant le tournage et ce jusqu'à la première. Ils durent user de divers stratagèmes pour se voir.
-Afin de capter les premières impressions du public, David O. Selznick fit organiser une avant-première qui eu lieu dans un petit cinéma à la suite d'une séance dans le secret le plus total, avant même que la musique fut composée. Le film fit un triomphe.
Bande Annonce à la sortie du film
Bande Annonce de 1961
*************************************************************************
Les votes se clotureront le
mardi 8 janvier à 20h30.
Bon vote.