Bon, j'ai lu pas mal de Murakami et je me permet de vous faire part de mes impressions.
J'avais discuté avec une marchand de livre et je lui demandais si elle connaissait Haruki Murakami. Elle me dit oui, elle aimait beaucoup. Je lui demandais lequel elle préférait et elle me répondit sans hésitation
Chronique de l'oiseau à ressort
Je lui fit confiance et je le pris.
En gros, c'est l'histoire du homme tout récemment chômeur qui vit avec sa femme. Tout semble aller pour le mieux, il s'occupe des courses de ménage et tout. Sa femme travaille pour ramener de l'argent pour la maison. Le héros a l'intention de se reconvertir mais prend quelques temps pour se reposer.
En quelque sorte, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Un jour, sa vie commence à être chambouler. Il reçoit un coup de fil profondément salace, son chat vient à disparaître puis sa femme le quitte du jour au lendemain, laissant toutes ces affaires en plan. Il apprend que sa femme a des amants etc...
Et lui ne veut qu'une chose, savoir pourquoi. Et si le frère de sa femme y était pour quelque chose ?
Bon, pour ma part, c'est très loin d'être le meilleur de Murakami. L'histoire est un peu trop lente et surtout, je trouve qu'elle manque de cohérence.
Pendant de nombreux chapitre, Murakami nous parle d'un conflit Sino-Japonais, qui avait lieu dans un endroit assez paumé et sans grande valeur stratégique.
Cependant, ce qui me gène, c'est que je ne vois pas l'intérêt de nous conter ce conflit. Je ne sais pas, j'ai eu l'impression de voir un film, ça coupe au milieu, on nous passe un documentaire, et le film reprend.
Après, il y a quelques passages intéressants, notamment la voisine, avec les histoires de perruques, ou bien les deux soeurs Malta et l'autre dont j'ai oublié le nom. Mais dans l'ensemble, je ne suis un peu ennuyé en lisant ce livre.
Il est aussi possible que je n'ai pas réussi à saisir la portée symbolique de l'histoire mais dans l'ensemble, je l'ai trouvé un peu creux. D'autant plus lorsque j'ai appris plus tard qu'au départ, il avait l'intention de finir l'histoire après le court passage dans la piscine (ceux qui ont lu l'histoire comprendront de quoi il est question) c'est à dire en laissant en plan la totalité des réponses que l'on est en droit d'attendre.
Au passage, je cite un fait qui pourrait intéresser Aizen. Le personnage de Chronique de l'oiseau à ressort était au départ le même que de
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. N'étant pas satisfait du début de son histoire, Murakami a simplement virer le premier chapitre de son roman et l'a récupérer pour un autre roman.
Ceci explique aussi que le personnage principale soit quelque part assez vide d'un point de vue historique. La totalité de son passé a été parasité par Hajime (personnage principal de
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil.) et par conséquent, Toru Okada s'intéresse grandement au passé des autres. Ça explique en quelques sortes les nombreux voyage dans le passé des protagonistes mais n'en explique pas l'intérêt scénaristique.
Kafka sur le rivage
Kafka Tamura, quinze ans, s'enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure enchanteur.
Un très bon Murakami à mon goût.
Tout d'abord, première chose qui frappe, c'est le narrateur. On fait face un narrateur à la troisième personne, sortant de la sacrosainte règle du
Je si cher à Murakami.
Mais loin de peiner, ou d'être mal à l'aise, Murakami tisse une histoire très intéressante et surtout, de nombreux personnages attachants.
Le style a la troisième personne lui permet de créer une foultitude de personnage que l'on suit, leur histoire s'entremêlant dans une très joli fresque.
Franchement, un très très bon cru.
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil
Un excellent roman de Murakami, l'un des plus accessibles par ailleurs car s'ancrant dans un présent bien palpable et sans les envolées oniriques pourtant si propre à Murakami.
L'histoire est assez simple, un homme, Hajime vit en quelque sorte un vie rêvé. Une femme, des enfants, un travail intéressant, un salaire conséquent, des beaux parents riches qui lui ont permis de lancer ses bars et par conséquent de pouvoir s'affirmer financièrement.
Pourtant, Hajime ne peut s'empêcher, à l'occasion, de repenser à la belle Shimamoto-san, son amour de jeunesse. Assez régulièrement, son esprit s'égare sur ses souvenirs, sur ce qu'il a ressenti lorsque, pendant une très longue minute et pourtant si courte, il a tenu sa main.
Un jour, il croit l'apercevoir dans la rue. Que va t'il faire ? Est il prêt à tout abandonner pour son amour jamais tout à fait éteint ?
Un roman, qui baigne dans un ambiance jazzy, pour nous raconter une histoire simple, et avec un personnage qui sa propre histoire.
De très loin, c'est l'un des personnages les mieux construits, dont le comportement s'explique par son origine, par ses histoires amoureuses de prime jeunesse.
C'est à mes yeux l'un des personnages les plus abouti de l'oeuvre de Haruki Murakami, bien loin du si vide Toru Okada de Chronique de l'oiseau à ressort.
Et puis, il y a une part d'affectif dans ce roman que je ne m'explique pas. J'ai été très touché par le texte en fin de roman, où Hajime explique qu'il essaie tout le temps de se déconstruire pour reconstruire un meilleur soi et se rend compte que à chaque fois ça le mène à l'échec.
Je sais pas, y'a quelque chose qui me touche personnellement sans que j'arrive à mettre le doigt dessus.
Vous voulez commencer du Murakami mais avait peur de décrocher de la réalité et de s'enfoncer trop profondément dans les univers onirique de Murakami,
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil est fait pour vous.
Les amants de Spoutnik
K. est amoureux de Sumire, mais celle-ci n'a que deux passions : la littérature et Miu.
Ce résumé est court, maladroit pourtant il est aussi juste et simple qu'il pourrait l'être.
Personnellement, et malgré la formidable présentation de Aizen, visible
ici et qui m'a permis de mieux comprendre l'histoire et la dualité qui ressort tout au long de ce texte, ce livre n'a pas plu.
J'aime beaucoup Murakami, cependant, malgré les personnages assez attachant (surtout Sumire) je n'ai pas beaucoup accroché à l'histoire.
La faute probablement à
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil que j'avais lu juste avant et qui m'avait époustouflé, j'avais beaucoup d'attente vis à vis
des amants de Spoutnik.
Et j'avoue avoir été assez déçu dans l'ensemble.
Je pense que c'est un bon Murakami, son succès semble l'indiquer (quoique... 300 a eu du succès pourtant, c'est à peine un bon film de série B) et peut-être que c'est moi qui n'est pas réussi à pénétrer dans l'univers et à me laisser absorber. Pourtant, force est de l'admettre, je ne l'ai pas beaucoup aimé.
Pendant que je le lisais, j'étais plus attiré par la version live de
The Real Folk Blues dans mes oreilles que par le roman.
Je le relirais à l'occasion et peut-être que je l'apprécierais peut-être plus.
Au passage, je me demande si le narrateur, à savoir K., n'est pas un clin d'oeil à
Le procès de Frank Kafka, où le personnage principal porte la même absence de prénom, à savoir K.
La fin des temps
A mes yeux,
l'oeuvre majeur, celle qui devrait rester s'il n'en restait qu'une. Je ne vais pas m'étendre dessus parce j'ai l'intention de lui faire un topic spécialement dédié.
La course au mouton sauvage
Mon premier Murakami. Du moins, mon premier roman étant donné que j'ai commencé par
Après le tremblement de terre.
Si je me souviens, le scénario était quelque chose comme ça : le narrateur travaille pour une agence de publicité. Vie tranquille, sans grande difficulté. Il gagne bien sa vie, a un partenaire pas vraiment efficace mais avec qui il s'entend bien.
Divorcé, vivant seul, sa vie reste assez tranquille.
Il se compare, de mémoire,
"à une pièce dans laquelle les gens entrent et ressortent"
Un jour, un étrange visiteur vient à sa rencontre. Cette personne est l'assistant d'un riche politique d'extrême droite qui dirige le Japon en secret.
Le visiteur l'interroge sur un photo qui illustre une publicité. Sur cette photo, une montagne et beaucoup de mouton. Et au milieu de ces moutons, LE mouton. Celui qui apportait gloire et fortune à l'homme politique.
Et voilà notre narrateur à la poursuite d'un mouton sauvage.
Pas tout seul, il sera accompagné par une charmante demoiselle, Kiki, mannequin pour oreilles (les oreilles sont l'un des grands fantasmes de Murakami, un peu comme les pieds pour Tarentino. Comme le dit si bien Murakami, c'est une partie de notre corps qu'on connait le moins. On pourrait nous les couper et nous les montrer, on aurait aucun moyen d'être sur que ce sont les nôtres.)
Une histoire très intéressante, avec une fin qui pour l'époque me laissait un goût d'inachevé. Pourtant, je me rend compte que toute les fins de Murakami, quelque part, me laisse un goût d'inachevé.
Par ailleurs, a posteriori, je me suis rendu compte que les premières oeuvres de Murakami, il y avait souvent un véritable scénario, beaucoup plus travaillé que pour ces oeuvres plus récentes, qui laissent une part plus importantes à l'onirisme.
Et c'est cet aspect de ces premières oeuvres qui fait que quelque part, j'ai une certaine préférence pour le Murakami de la première époque. (Et puis, faut le dire, Chronique de l'oiseau à ressort m'a beaucoup ennuyé.)
À noter que l'on retrouve le même narrateur dans :
Danse, danse, danse
C'est avec un certain plaisir que j'ai retrouvé le narrateur de
La course au mouton sauvage, que j'avais beaucoup apprécié.
Cependant, j'ai trouvé que cet oeuvre était un cran en dessous de la précédente.
On retrouve des lieux déjà visité dans la première oeuvre, bien que complètement transformé (l'hotel Dauphin).
L'histoire en elle-même est assez sympathique, sa nouvelle camarade de voyage, Yuki, 15 ans, est très attachante. L'humour, pince-sans-rire, est beaucoup plus présent que dans ses autres oeuvres. Le scénario est assez intéressant, avec un très léger fond de roman policier, des pérégrinations nous emmenant de Hokkaido à Hawaii, l'homme-mouton, la mystère, l'onirisme, tout était réuni pour faire un très bon roman
Pourtant, je ne sais pas pourquoi, le coeur n'y était pas.
Je n'ai pas réussi à y accrocher. Peut-être parce que l'ombre de Kiki y plane tout au long du roman et que, plus que tout autre, c'est elle que j'aurai voulu voir en premier.
À vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi je ne l'ai pas beaucoup aimé. Plus étrange, j'ai l'impression que j'aurai dû beaucoup plus l'apprécier.
Le rythme est peut-être un peu lent mais pas tellement non plus. Il se passe beaucoup de chose, il y'a des tas de personnes (dont un poète manchot qui coupe du pain sans difficulté).
A lire je pense pour se faire ma propre opinion.
Et pour conclure, un petit cadeau. Il s'agit d'un mémoire sur Murakami (pas de moi, évidemment). Je ne l'ai pas lu en entier car j'attendais d'avoir lu une grosse partie de ses oeuvres.
C'est très intéressant et on apprend plein de chose sur l'auteur et ces oeuvres.
ICI