Interstellaire ! Oui, je le dis en français, et je vous embête. J'avais pas encore vu ce film, et à vrai dire je n'en savais presque rien avant de le voir.
C'est le film le plus immersif que j'ai vu depuis un moment. J'ai quasiment pas vu les 3 heures passer. Visuellement, ça claque, musicalement j'ai presque été surpris que la BO soit de Hanz Zimmer − ça m'a semblé beaucoup moins "conventionnel" que ce qu'il faisait ces dernières années. Outre la musique, la gestion du son en général était excellente, avec des scènes dans l'espace silencieuses (!) et des coupures très bien gérées.
Niveau scénario… En gros c'est un mélange de
Gravité et de
Seul sur Mars (oui, je sais,
Seul sur Mars est sorti après, mais ne chipotons pas >.>). J'ai beaucoup aimé et le premier et le deuxième acte, et toute le sentiment de désespoir progressif qui les imprègne, le sentiment que oui, l'humanité arrive au bout du parcours. C'est très bien posé et l'émotion est palpable quand il y en a. Mais la transition entre les deux actes est assez maladroite − je vais pas dire bâclée mais… un peu ouais. "Oui bonjour, on est la NASA, vous tombez bien on a besoin d'un pilote pour notre mission qui doit sauver l'humanité, allez zou, faites vos bagages." Et le mec a l'air de le prendre assez bien.

D'ailleurs je vais pas mentir, j'ai pas trop aimé la performance de Matthew McConnaughey, qui avait presque l'air de se faire chier pendant une bonne partie du film. Le contraste avec les autres acteurs, tous parfaits, fait assez mal. C'est peut-être aussi parce que je l'ai vu en VO, où il marmonne littéralement toutes ses répliques, au point que je n'en aurais pas compris la moitié sans les sous-titres. Mais sinon l'histoire est bien gérée, les allers-retours entre l'espace et la Terre et les vraies-fausses ellipses à coup de distorsion temporelle donnent au tout une dimension assez unique. Bien qu'il y ait de légères incohérences
SPOIL
(genre, ils nous disent que rester sur la planète aquatique une heure leur ferait perdre 7 ans ; ils y restent à peine un quart d'heure et reviennent… 23 ans plus tard… gné ?)
…Puis vinrent les 20 dernières minutes. Là, j'avoue que le film m'a un peu perdu. Déjà à la base, c'est toujours très casse-gueule d'essayer de représenter à l'image des concepts métaphysiques comme la singularité ou les dimensions multiples, mais en plus le twist de fin avec l'espèce de boucle-temporelle m'a pas franchement convaincu… Et au final je vois pas trop ce que tout ça apporte au propos.
Breeef… Je sais pas trop quoi en penser. Je suis totalement rentré dedans, mais avec le recul j'ai quand même l'impression que le film a voulu trop en faire vers la fin.