Pour comprendre atavique il suffit de se plonger dans...
FRANCIS BLANCHE ET PIERRE DAC !!!!!!!!!!!!!!!
_J'ai le don de double vue !
_C'est atavique ?
_Non c'est à moi...
Le tsar Rabinranaduval, pour les fins connaisseurs

(Francis Blanche interroge le tsar pour ses soi-disants qualités surnaturelles

). Je suis sûr maintenant que tout le monde à compris ce que voulait dire atavique

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Toujours se plonger dans les grands auteurs pour comprendre un mot

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Bref revenons à notre sujet, la manière de percevoir une oeuvre, je pense que ce qui va suivre va enfoncer une quantité de portes ouvertes mais bon, puisque je ne risque pas grand chose, autant se lancer...
(entre parenthèse j'aurai plutôt mis "je schématise" plutôt que "je stigmatise" mais bon ce n'est qu'un détail ^^ )
Tout d'abord, je pense que dans une oeuvre il y a deux sens celui du premier degré, immédiatement abordable et celui des symboles et des sous entendus. Une oeuvre ne peut pas être perçu si l'on balaye d'un simple revers de la main, l'une de ces deux interprétations.
En ce qui concerne berserk, le premier sens, premier degré, peu importe le nom, concerne le scénario, les scènes de violoences, le graphisme, la mise en page, les relations entre les persos, la manière dont leur costumes, leur habillement, leur armement évolue à travers le manga, bref ce qui est directement visible.
Le deuxième, qui est beaucoup plus compliqué à définir, se rattache aux symboles, à la symbolique, aux sous-entendus, aux "messages cachés", bref à tout ce qui n'est pas directement perceptible au lecteur mais qui amène une reflexion, en plus du plaisir brut de la lecture.
La violence, le sexe, font partie intégrante de ce premier sens, elles ne peuvent donc être balayés d'un revers de la main parce que ce n'est pas assez "intellectuel". Elles forment l'oeuvre et son essence parce que c'est la première chose que reçoit le lecteur assis devant son livre (ou PC).
Ce que tu expliques dans l'évolution de Puck, relève d'un exercice difficile (c'est pareil pour les analyses de film, c'est régit par des codes d'évolution, de symboles, de cadrages, d'utilisation de la lumière, pour indiquer telles ou telles choses). Le manga ne diffère pas vraiment de ces codes et ne révolutionne pas vraiment le genre donc on peut l'aborder de manière "classique" et finalement plus détaché, par rapport au plaisir brut de la première lecture nous en mettant plein la vue, par ses planches magnifiques, la vie saisissante qui s'empare des personnages devant nos yeux.
Mais aussi détaché que puisse être cet approche, elle n'en demeure pas moins fortement subjective et personnelle (bien plus que le premier degré de lecture) puisqu'elle repose sur nos expériences de lectures, de visionnages, de vie pour tenter d'expliquer une oeuvre qui n'est pas nôtre. Malgré les codes préétablis et conventionnels, il reste une part d'interprétation du lecteur qui ne peut lui être que personnel, puisqu'il interprète une oeuvre. Le terme est important car comme en musique lorsqu'un musicien joue une oeuvre vieille de trois siècles, il ne peut pas la rejouer tel que le compositeur la souhaitait. Il l'interprète, exprime ce qui le touche, ce qui lui plaît, ce qu'il a envie de faire ressentir, de faire partager avec son auditoire.
Il s'agit de la même chose pour celui qui analyse et critique un manga. Sous des dehors d'objectivité, il n'y a rien de plus personnel et subjectif qu'une explication d'une oeuvre (il suffit de voir, ton explication pour la dépigmentation des cheveux... ce n'est qu'un détail j'en conviens... mais un détails entre d'autres).
Ce qui ne veut pas dire, que ces critiques sont inutiles, un réalisateur avait dit (je crois que c'est Truffaut, mais je n'en suis pas sûr) qu'il lui arrivait parfois de découvrir des thèmes dans son film, qu'il n'avait pas remarqué, grâce à certains critiques pour qui cela avait été flagrant alors qu'au moment de l'écriture du scénario cela n'avait pas été du tout prémédité, réfléchi.
Il n'existe donc pas une seule vision d'une oeuvre, donc une critique ne peut pas rentrer en contradiction avec une autre aussi opposée qu'elles aient l'air, elles s'enrichissent mutuellement, et donnent sa nature à l'oeuvre, sa richesse et sa diversité.