drabbles ? topic général

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

Je crois avoir laissé un commentaire sur ffnet mais je n'avais pas capté qu'il était de toi...

Moi j'adore cet OS, il exprime à peu de choses près ce que je pense de Sakura, à savoir qu'elle est pitoyable XD
Le style est très bon ;-) et contrairement à Sasuke, ya pas d'insulte directe ou gratuite (ouais je sais t'aime pas Sasuke. Moi non plus mais bon ^^)
Love Kyubi
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Message par Love Kyubi »

Je viens de rentrer de vacances et de lire le chapitre. Sakura en train de pleurer sur la photo de Sasuke... si c'est pas pathétique (et là c'est Kishimoto qui le montre)
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Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

Je n'ai pas trouvé ca pathétique du tout moi... Je suis sur que si Orochimaru aurait verser une larme t'aurais trouvé ca génial...

J'aime bien Sakura dans NextGen, elle n'est plus du tout inutile et elle a perdu son coté fifille un peu coconne de la première saison...
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Itachi-san
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Message par Itachi-san »

Love Kyubi dans ton drabble tu oublie une aptitude qui est pour ainsi dire la seule vraie spécialité de Sakura selon Kakashi : le Genjutsu (même si on attend toujours de la voir en faire...)

Enfin bon c'est vrai que Sakura s'est toujours trouvée inutile, même quand elle soigne Naruto jsute après sa Kyûbisation, elle dit qu'elle ne peut rien faire pour l'aider...

Cela je la trouve moins pathétique qu'avant. Elle ne pleure plus à grandes eaux mais par petites larmes, on progresse si je puis dire X)
Dernière modification par Itachi-san le dim. 20 août 2006, 17:47, modifié 1 fois.
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Message par Love Kyubi »

Tiens, comme c'est étrange, je n'ai pas vu un seul Genjutsu de Sakura depuis le début de la nouvelle arc...
Je nie pas dans l'OS que Sakura a des talents en tant que ninja (maintenant du moins parce qu'avant elle pataugeait un peu dans la semoule), je dis qu'elle ne sait toujours pas les utiliser. Une fille qui s'évanouit, qui fait tapisserie ou qui pleurniche les trois quart de temps n'est pas une vraie ninja ou du moins pas une bonne.
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Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

Subjective... subjective subjective (*100).

Sakura est balaize et, personnellement, je trouve qu'elle a été plus efficace que naruto pour le moment...

C'est vrai que pour le genjutsu j'ai jamais vraiment piger pourquoi tout le monde dis qu'elle est forte. Mais ses techniques médicale et sa force de frappe font d'elle une kunoichi redoutable.

Contre sasori, elle ne s'est pas evanouis et a plutot assuré dans le combat...

En plus elle ne pleurniche pas les trois quart du temps, on l'a vu pleurer deux fois dans le manga je crois. Au depart de Sasuke et dans le derneir chapitre, seule dans sa chambre...
D'ailleur ou tu vois qu'elle s'évanouit ??
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Hitto-sama
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Message par Hitto-sama »

Je suis de l'avis de Sakamoto. Sakura a pris une aisance qu'elle n'avait pas autrefois et une force que personne ne peut renier.

Ensuite, même si elle est une kunoichi, je vous rappelle que Kishimoto fait dans le shônen et qu'il ne respecte donc pas la doctrine ninja. Il est donc normal dans ce manga de voir des filles pleurer. Et quelle fille ne pleure pas ?

Quand au genjutsu, ça va arriver. Sakura maîtrise déjà très bien son chakra, il ne lui reste qu'un pas pour se synchroniser avec son adversaire et le faire tomber sous hypnose (puisque le genjutsu consiste à contrôler les flux de chakra de l'adversaire).

J'ajouterai que Sakura (et les autres) ont quinze ans. Cela fait trois ans, seulement, qu'ils sont sortis de l'académie. Ils ont progressé, certes, mais il leur reste beaucoup de chemin à faire. Sakura progressera encore, jusqu'à pouvoir utiliser le genjutsu.

Sakura ne s'est pas avanouie, jusqu'ici. C'est plutôt Sasuke et Naruto qui tombent dans les pommes à chaque combat parce qu'ils en font trop XD Sakura est bien plus raisonnable et sert d'arrière, de pilier. Voilà pourquoi elle ne brille pas autant que les deux boulets.
Ah, si, elle s'évanouie après son combat contre Ino lors des éliminatoires de l'examen, parce qu'Ino la met K.O.. On notera également qu'elles font match nul et qu'Ino s'en prend plein la tronche aussi.
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Itachi-san
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Message par Itachi-san »

Mh contre Zabuza faut bien l'avouer quand même : elle a servi à rien :lol: Enfin si à "protéger" Tazuna mais bon pour Zabuza, qu'elle soit là ou pas là c'est pareil :lol:
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Message par Sakamoto Julietta »

Pfff... a quoi voulais-tu qu'elle serve face à un mec de niveau juunin?? (Sasuke et Naruto ont fait un truc fou à la base donc...).

'Fin bon, inutile de dire que j'aime bien le personnage de Sakura et que je ne la touve pas du tout inutile ni pathétique...
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Message par Love Kyubi »

Sur le pont, est-ce qu'elle s'évanouissait pas, et Yamato était obligé de la rattraper avec un Mokuton ?
Pour les larmes, elle pleurt aussi quand elle promet à Naruto qu'elle va ramener elle-même Sasuke ( :lol: ).
Ce ne sont que des exemples bien sûr.

Je ne nie pas (va falloir que je le mette en taille 40) que Sakura est un bon contrôle du chakra, qu'elle est des techniques de médecins....
Mais Sakura en se coupant les cheveux avait juré de ne plus marcher en arrière, et elle ne brille toujours pas. Malgré son entraînement et son combat contre Sasori qui était vraiment bon, elle a servi à rien durant la dernière mission avec Yamato (remarque, Naruto non plus... paralésie collective ?)
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Hitto-sama
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Message par Hitto-sama »

Elle se prend un débris gros comme une pomme sur la tronche, elle peut bien s'évanouir ! XD
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Message par Sakamoto Julietta »

Bon je vais faire remarquer un dernier truc avant de me taire sur le sujet dans ce topic mais...

As-tu remarqué contre qui Sakura est censée se battre?? Des shinobi de la trempe d'orochimaru alors evidemment, il n'est pas facile de briller. Yamato n'en menait pas large non plus lors de la mission.

Et avec qui Sakura fait equipe???Avec un bijuu, un super anbu et le ninja le plus doué de sa génération (Sai). Evidemment, il n'est pas facile de briller à coté de gens pareils...

Et qui Sakura veut ramener? Sasuke qui a mis une petite branlée à Yamato, Sai et Naruto l'air de rien... Evidemment, il n'est pas facile de briller face à un mec comme Sasuke...
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Message par Itachi-san »

Sur le pont, est-ce qu'elle s'évanouissait pas, et Yamato était obligé de la rattraper avec un Mokuton ?
Ouais enfin là c'est plus Naruto qu'il faut blâmer, il a envoyé Kabuto valser à 200 km/h et pas de bol Sakura se l'est prise en pleine poire... c'est difficile de pas être assomée quand même :razz:
Sasuke qui a mis une petite branlée à Yamato, Sai et Naruto l'air de rien...
Enfin faut le rappeler quand même : Yamato n'était pas du tout à fond, et Naruto était lessivé... d'aillerus Sakura s'apprêtait à frapper Sasux mais Yamato est intervenu :razz:
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Message par Hyourinmaru »

Bon euh voilà. Un petit drabble sentimental. Je viens de l'écrire.
Ambiance fleur bleue et petits papillons roses.
Désolé.

Premiers jours de printemps

Là. Je l'ai trouvé.
Le cheveu brun.
Il serpente dans sa chevelure blonde. La lumière du jour naissant l'a trahi. Avec deux doigts, doucement, pour ne pas la réveiller, j'essaye de le dégager de ses compères jaunes. Il résiste, il m'échappe, mais je le dompte en le caressant du bout de mon index. Je le suis, le cajôle, le soutiens. Il se perd dans les méandres des cheveux défaits, réapparaît un peu plus loin, il joue avec moi et je joue avec lui.
Et puis il tombe jusqu'à son front, et sa naissance brune perdue parmi tous ces cheveux blonds n'arrête pas la caresse de mon doigt, qui descend, doucement, et effleure la ride de son front qui se plisse lorsqu'elle dort, qui se lisse quand elle se réveille.
« Shikamaru ... ? » Ses yeux papillonnent, éblouis par le ciel azuré et la lumière de l'aurore. Elle est belle, elle me regarde. Elle laisse sa tête reposée sur mes cuisses. Je suis penché sur elle, je caresse ses cheveux.
« Tu ne regardes pas les nuages ? »
Elle me sourit. Je lui souris.
J'ai perdu mon beau fil brun.
Je me rallonge sur l'herbe fraîche, perlée de rosée.
Les nuages sont doux aux premiers jours du printemps.
Ridicule-Dandy a écrit :Car sache le sans Mozart il n’y aurait pas eu les Beatles
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Message par Arakasi »

Bjour msieurs'dames!
Un petit OS qui trainait depuis un certain temps sur mon ordi abandonné entre deux chapitres de Sg et Cd. Je suis retombée dessus par hasard et ai eu envie de le terminer.
Je ne saurais vous dire ce que cela vaut...

L'action se déroule durant les trois années précédant NextGen.

Bonne lecture!


* * * * * * * * * * * * * *

Compassion






Dans une petite chambre aux murs laqués de rouge de Konoha, une jeune femme s’active dans la pénombre.
Ses mains fines aux ongles peints glissent sur la peau pâle de son partenaire, laissant ici et là des marques de griffures imperceptibles. Effleurent la poitrine imberbe puis descendent en serpentant jusqu’en haut des cuisses. S’insinuent dans l’entrejambe où elles continuent leur ténébreuse tâche, caressant le membre viril inerte, doucement puis plus fort, presque avec dureté, pétrissant la chair flasque. L’homme lâche un grognement de protestation. S’agite vaguement sans chercher réellement à se soustraire à l’étreinte.
Elle le sent se tendre entre ses cuisses, muscles durcis et contractés. Plus une réaction de gêne et de rejet que d’excitation. Il ne la repousse pas pourtant, se contente de rester immobile, plus insensible qu’un cadavre. Une bouffée d’irritation mêlée de colère la submerge un instant, rendant ses gestes moins assurés, plus rudes. Il ne le remarque pas ce qui ne fait qu’accroître l’agacement de la belle.
Elle n’aurait pourtant aucun droit à se plaindre.
L’autre a rempli pleinement sa part du marché : quelques billets déposés stoïquement sur la table surmontée d’un miroir, un vague hochement de tête accompagné d’un « Bonsoir » marmonné. Puis il s’est tu et n’a plus ouvert la bouche. S’est déshabillé en silence, mettant à bas masque et bandeau. Elle n’a pas sursauté, a détourné son regard de celui rouge et luisant de son client, pas trop vite pour ne pas donner l’impression d’une fuite ou d’un dégoût. Elle se dit maintenant qu’elle n’aurait pas du se donner cette peine : de toute évidence, il s’en moque et n’aurait probablement rien remarqué.
Un regard neutre, plus explicite que n’importe quelle déclaration : à vous de faire votre boulot. L’homme a levé les yeux au plafond et ne les en a plus détachés. Il n’a pas daigné réagir quand elle l’a enfourché. Il n’a pas parlé non plus, sauf au tout début quand les lèvres rouges de la courtisane ont caressé son menton, effleuré sa mâchoire. Une main a enserré soudain son poignet, pas vraiment brutalement, mais avec une vivacité qui l’a faite sursauter. « Pas le visage. » Puis : « Je ne préfère pas. » ajouté presque comme une excuse. Mais il ne l’a pas regardée.
Elle ne devrait pas se sentir offensée mais l’est tout de même, blessée d’une certaine façon dans sa fierté professionnelle. Elle se sait jeune, belle, plus belle et plus jeune que la grande majorité de ses consoeurs. Bandante. Quand on pratique certains métiers, il faut savoir tirer sa fierté de détails qui répugneraient peut-être à autrui : les regards concupiscents, les sourires avides et lubriques croisés dans la rue, la certitude de pouvoir, encore pour quelques années, exciter n’importe quel mâle ayant dépassé sa puberté.
Pas cet homme-là, semble-t-il.
Pas ce soir-là.
Elle hésite, incertaine sur la conduite à suivre.



« Laissez tomber, d’accord ? »
Une main s’appuie sur sa poitrine, la repoussant presque gentiment.
Le regard sombre se détache enfin des poutres du plafond, descend sur elle. L’homme roule sur le côté, dégageant ses cuisses de celles de la jeune femme. Se redresse en position assise, jambes ballant sur le côté du lit. Reste immobile quelques secondes, les yeux clos, se massant machinalement les tempes, repoussant les mèches grises imbibées de sueur qui lui barrent le front.
La fille s’agenouille sur les draps, étend la main pour caresser l’épaule couturée de cicatrices de son compagnon. Il s’écarte, évitant la contact.
« Je vous ai dit de laisser tomber. Je n’ai pas été assez clair ? J’en ai assez. » grogne-t-il, une pointe de colère vibrant dans la voix grave.
Les étranges yeux vairons glissent sur le côté, accrochent un instant le regard vert de la courtisane, se détournent aussitôt.
Quand il s’adresse de nouveau à elle, c’est d’un ton un peu radouci, comme honteux de son propre agacement, du ton rogue de sa rebuffade.
« Ce n’est pas votre faute. C’est moi. Je n’y arrive pas. Je ne sais pas pourquoi. Je n’y arrive pas ce soir. »
L’homme esquisse même un demi-sourire, ajoutant sans grande conviction :
« Ce n’est pas grave. »
La jeune femme hausse les épaules, fait glisser ses jambes fines hors de lit. Elle ne se demande pas pourquoi il éprouve brusquement le besoin de se justifier. Pour tout dire, peu lui importe. Une prostituée n’a pas à se mêler des affaires d’un client et si celui-ci se retrouve, une fois l’affaire engagée, incapable d’honorer sa couche et bien… elle ne peut rien y faire, n’est-ce-pas ?
Peut-être se méprend-il sur l’expression un peu frustrée qui effleure le visage aux traits exquisément maquillés.
« Vous pouvez garder l’argent. »
La courtisane remercie d’un murmure, s’écarte à pas tranquilles du lit défait et s’assis devant la table basse, lui tournant le dos, portant la main à ses longs cheveux noirs. Le miroir reflète chaque détail de la petite pièce, incluant son propre visage affichant une impassibilité professionnelle, les murs d’un rouge sombre, les draps froissés et l’homme nu assis dessus. Il n’a pas encore commencé à se rhabiller, reste planté là, le regard vide et un peu trouble.
Elle se surprend à le dévisager discrètement.
Visage très pâle et balafré aux traits trop lisses d’adolescent, aux yeux sombres et épuisés de vieillard.
Impossible de lui donner précisément un âge. Un instant, c’est un gamin qui semble assis là, au regard perdu et hésitant de bambin trop vite projeté dans l’âge adulte. La seconde suivante, rien de plus qu’un vieil homme voûté par le temps et les épreuves sous la masse de cheveux gris hirsutes. Un bref mouvement de tête, un soupir et il redevient un homme fait de trente à quarante ans au visage tiré par la fatigue et par une morne tristesse.
Elle s’étonne de ne pas avoir remarqué cette mélancolie quand il est entré dans la pièce quelques minutes auparavant. Puis réprime un léger frisson, troublée, sans raison apparente, par ces subtiles altérations.
Ses yeux glissent sur l’argent déposé devant elle, puis effleure à nouveau le reflet immobile de son client, les muscles puissants zébrés d’un faisceau de cicatrices blanchâtres et le visage livide, si calme, si neutre, si profondément désespéré.
Une étrange impulsion la prend, si étrange qu’elle ne saurait elle-même en expliquer l’origine. Fierté professionnelle blessée ? Elan absurde et insolite de désir ?
Ou simple compassion ?
Un peu de pitié peut-être ?
En silence, elle se redresse, s’avance de quelques pas vers le lit, splendide et délicate dans sa blanche nudité, le dos légèrement cambré, les yeux verts étincelant dans le jaune lumière de la chambre.
L’homme lève les yeux, esquisse un geste d’excuse, tendant le bras vers ses vêtements éparpillés.
Elle l’arrête d’un signe.
S’assoit à ses côtés, pressant sa jambe contre la sienne, posant sa main sur le torse nu, ignorant son brusque mouvement de recul difficilement maîtrisé.
« Recouchez-vous. »
Il écarquille les yeux puis fronce les sourcils devant son ton autoritaire.
Le regard brillant se plante dans le sien, grave et empreint d’un sérieux confondant. La voix de la courtisane est douce et assurée quand elle répète :
« Recouchez-vous. On va refaire un essai. Je pense que vous en avez besoin »




Il a hoché la tête.
Puis a fermé les yeux quand la jeune femme l’a enfourché pour la seconde fois. Elle l’a caressé, griffé, embrassé, épargnant docilement son visage et son cou. Les lèvres peintes ont glissé sur son bas ventre, effleuré son entrejambe.
Elle a souri en l’entendant gronder, grogner et gémir sous ses étreintes, en sentant le sexe durci de son partenaire se presser contre sa peau, ses bras se refermer rudement sur elle.
Un grondement plus féroce, plus avide que les précédents et les rôles se sont brusquement inversés. Il a repris l’initiative, l’écrasant sous son poids et elle l’a laissé faire, le souffle à moitié coupé par le choc, se cramponnant, haletante, aux épaules blanches luisantes de sueur. Il lui a fait mal, a broyé ses poignets dans une étreinte de fer, pétri ses cuisses tendres dans l’étau des siennes.
Cela n’a pris que quelques minutes.
Il a pris ce qu’il était venu chercher.
Soulagement ou oubli.
Réconfort éphémère ou jouissance.
Brutalement. Presque violemment. En homme affamé, pressé de soulager un besoin viscérale, dévorant.
Puis s’est effondré sur elle, épuisé, à bout de souffle, le visage enfoui dans le creux de son cou. Immobilisée sous son corps ruisselant, la jeune prostituée l’a entendu émettre un bruit étranglé tout contre son oreille, elle n’a pu deviner s’il s’agissait d’un soupir ou d’un sanglot étouffé.
Au bout de quelques temps, ses tremblements violents se sont apaisés, son souffle rauque s’est progressivement calmé, mais il n’a pas desserré son étreinte. Est resté quelques secondes encore, agrippé à elle, les yeux étroitement clos.



« Merci. »
Un mot formulé à voix basse, presque avec gêne.
La prostituée jette un coup d’œil à l’homme debout au centre de la pièce, puis se replonge dans la contemplation de son propre reflet. Elle hausse les épaules signifiant par là que les remerciements n’ont pas lieu d’être, qu’elle n’a fait que son travail, mériter le salaire qu’on lui a versé.
Mais tous deux savent bien que ce n’est pas tout à fait le cas.
Pas tout à fait.
Et elle accepte ses paroles d’un léger hochement de tête.
Un court silence s’installe, troublé seulement par le crissement de la brosse lissant ses cheveux sombres, par le bruissement du tissus tandis qu’il se rhabille sans un mot, le regard à nouveau détourné. Le maquillage a coulé le long de ses joues lisses, à la commissure de ses lèvres. Une fine pellicule de sueur donne à son visage un aspect luisant et humide assez déplaisant. De petits défauts qu’il faudra rapidement effacer avant l’arrivée du prochain client.
La voix grave s’élève à nouveau dans son dos, interrompant un instant ses préparatifs :
« Je suis désolé si je vous ai fait mal. »
Entièrement habillé à présent, il la contemple, planté au bord du lit, lissant machinalement de la main les oreillers détrempés, rabattant avec maladresse les draps froissés. Un bandeau orné de l’insigne de Konoha couvre maintenant son œil gauche, dissimulant presque entièrement la vieille cicatrice qui lui fend le visage. L’homme pose un regard embarrassé sur les poignets malmenés de la jeune femme où s’épanouissent déjà de larges hématomes violacés, là où les doigts d’acier ont sauvagement pétri la chair.
« Je n’ai pas… Je ne voulais pas… » commence-t-il avant de s’arrêter, un peu désemparé.
Une ombre de confusion presque enfantine passe sur son visage, puis s’efface alors qu’il hausse les épaules, soupire.
« Ca ira, assure-t-elle.
- Je peux payer un supplément si vous le…
- Je vous ai dit que ça irait. » rétorque la courtisane, un peu abruptement.
Puis ajoute avec plus de douceur :
« Vous n’avez qu’à considérer ça comme un don de ma part. Un cadeau. »
Et sans trop savoir pourquoi, elle adresse un bref sourire au reflet de son client. Celui-ci parait un peu surpris, hésite le temps de quelques secondes. Les traits pâles et crispés se détendent, dissipant un peu la froideur et la morosité apparentes de leur propriétaire. L’œil sombre reflète toujours la même tristesse diffuse, mais semble s’être imperceptiblement éclairci. Les gestes raides et hésitants se sont assouplis.
Il lui sourit en retour.
Un éclair fugace, lumineux.
Elle ne l’en aurait pas cru capable à son entrée dans la chambre une heure auparavant.



Elle sait qu’il a trouvé ce qu’il était venu chercher dans cette petite pièce close.
Soulagement ou oubli.
Réconfort ou jouissance.
Et cette certitude l’emplie elle-même d’une douce chaleur, sans rapport avec leurs ébats si vite passés. Une chaleur inconnue, troublante. Troublante… Et c’est pour cette raison qu’elle élève la voix alors qu’il s’apprête à quitter la pièce :
« Soyez gentil… »
La jeune femme soutient une ou deux secondes le regard interrogatif qu’il jette par-dessus son épaule, une main posée contre la chambranle de la porte.
« La prochaine fois que vous voudrez tirer votre coup, allez voir quelqu’un d’autre, vous voulez bien ? »
L’homme acquiesce, puis ferme doucement la porte derrière lui.
Il ne pose pas de questions.
Elle lui en est reconnaissante.



Des bruits commencent à se faire entendre à travers le bois usé du plancher : jurons et commentaires impatients des clients délaissés, rires de femmes, grognements avides s’échappant des pièces voisines.
Seule, assise devant la table basse, la jeune courtisane contemple en silence son reflet impassible. Puis esquisse un faible sourire où se mêlent ironie et amertume.
Un pincement de regret, léger, si léger.
Une voix crie son nom du rez-de-chaussée.
Un pas lourd monte l’escalier.
La porte s’ouvre à nouveau dans un grincement trop familier.
La jeune femme regrette un instant de n’avoir eu le temps de se remaquiller, d’avoir perdu quelques précieuses minutes en vaines rêveries. Un denier regard critique à son reflet et elle se retourne gracieusement, gratifiant de son plus aimable sourire le nouvel arrivant.


Déjà le souvenir de l’homme aux yeux tristes s’estompe dans sa mémoire.
C’est mieux ainsi.


* * * * * * * * * * * * * * * * * * *

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