Naturellement,
The Dark Knight de
Nolan.
Je ne vais pas dire grand chose, bien qu'il y ait pourtant beaucoup à dire sur ce second volet. Le film de
Nolan est très appréciable et tient bien sur la durée avec des scènes toujours en parfaite adéquation avec le thème central du film.
Nolan donne une dimension supplémentaire à l'univers du
Dark Knight, du fait notamment d'une sensible amélioration de sa mise en scène. Moins brouillon, plus aéré, il met en scène dans cet opus toute la démesure de
Gotham, ville bouillonnante, tentaculaire, véritable personnage à part entière? tout en l'encrant de manière très juste dans le réel.
Le scénario est très habile, reprenant l'essence même des personnages issu de l'univers. Au sommet, un
Joker époustouflant incarné par un
Ledger profondément inspirer. Retord, sans aucune motivation, son personnage incarne la Peur même. Il est une menace permanente, un créateur de chaos, et plus que tout,
Nolan en fait l'étendard du trauma post
11 Septembre encré dans tous les esprits.
Le personnage central du film est
Harvey Dent, chevalier blanc supposé prendre le relais, au grand jour, d'un chevalier noir plongeant peu à peu dans le doute et l'incertitude. Car
Dent, ou plutôt
Double Face condense à lui seul, l'essence même ce second volet.
The Dark Knight repose sur la notion de double. En cela, la logique filmique de
Nolan semble parfaitement justifiée. Des origines,
Batman Begins,
Nolan passe au
Prestige, puis à
The Dark Knight. De l'un à l'autre, la question de double reste la même. La rotation de
Bale dans le
Prestige nous ramène à celle de la pièce de
Double Face et, dans l'absolu, de
Dent/ Double Face lui même. Je regrette simplement l'évolution de
Dent, légèrement en déca de celle développée dans l'
animated series.
Ce
Dark Knight est un film dur, sombre, étouffant, et ce malgré l'ouverture réalisée par
Nolan, tant scénaristiquement que cinématographiquement.
Cassandra's Dream de Allen :
Très bon cru de
Woody Allen, surtout après de piètre
Scoop,
Cassandra's Dream est un film proche de
Match Point, noir et tragique. Une histoire de meurtre, de famille, un engrenage terrible dont l'issu funeste nous est suggéré dès le départ. En prime, deux bons rôles pour
Farrell et
McGregor.
La Belle Personne d'Honoré :
Nouveau film d'
Honoré, froid et mélancolique. Troisième volet d'une trilogie explorant le sentiment amoureux. Comme toujours chez
Honoré, le deuil est la source même de l'histoire. Indirectement, il l'était dans
Ma Mère, plus récemment dans
Les Chansons d'Amour puisque la perte de
Julie permettait par la suite à
Ismaël de trouver 'l'amour" dans Paris (là encore, il y a beaucoup à dire sur cette fin), ou encore, dans
Dans Paris, puisque la mort de la sœur,
Claire, est à l'origine des troubles des deux frères. Ici,
Junie est subitement propulsée dans la cour d'un nouveau lycée après le décès de sa mère. Elle fait la rencontre de Otto, ami de son cousin Matthias, puis de son professeur,
Nemours. Passion, souffrance, Honoré reprend des thèmes qui lui sont cher et propose ainsi une relecture de
La Princesse de Clève de
Madame de Lafayette.
Naturellement j'ai adoré, et je retourne le voir dans la semaine (comme ça, j'en dirais un peu plus).
Ashes Of Time - Redux de Wong Kar-Wai :
Du pur
WKW, une œuvre intemporel d'une beauté formelle troublante narrant l'histoire d'un homme balloté par les regrets et les rencontres dans l'immensité du désert.
Le Silence de Lorna des Frères Dardennes :
Quelle justesse, quelle maitrise. Le film des
Dardenne m'a impressionné par sa justesse tant en matière de direction d'acteur, de mise en scène ou ben évidemment, en matière de scénario. Il y a dans
le Silence de Lorna de réelles questions cinématographiques et plus que tout, l'envie de faire du cinéma. Cette envie,
Le Silence de Lorna en est doté à chaque détour de plan, et réchauffe le cœur malgré la noirceur de son propos. Reste une fin qui me titille quelque peu et qui est, à dire vrai, un peu rageante.
Mirrors d'Alexandre Aja :
Bon je ne vais pas m'étendre. C'était quand même bien naze. Un beau petit film formaté et à cents lieux des précédentes réalisations d'
Aja. Une histoire de fantôme chinois bien reloud et ultra banalisée qui m'a profondément ennuyer durant 1h45. Le reste, c'est à dire les dix minutes restantes sont plutôt agréables. Aja signe une très bonne introduction ainsi qu'une belle conclusion mais le film patauge le reste du temps. On notera quand mêmes de beaux effets de réalisation lors de certaines scènes mais ceux-ci sont tellement rares, dispatchés dans un scénario conventionnel et d'un ennui mortel que l'on parler de naufrage. Le potentiel est là, mais
Aja semble plus adapté au survival qu'au fantastique/horreur asiatique.