C'est
Le Cercle des poèts disparus qui remporte ce versus avec 10 voix contre seulement 6 pour
Les 400 coups.
Carpe Diem...
Le nouveau versus opposera
Le Tombeau des Lucioles à Aladdin
Versus 100% animé.
Une fois n'est pas coutume, je vais faire très simple cette fois-ci et passer directement aux fiches ^^
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Le Tombeau des Lucioles
Hotaru No Haka
Film japonais de Isao Takahata (1996)
Scénario: Isao Takahata
Musique: Yoshio Mamiya
Voix:
Seita: Tsutomu Tatsumi
Setsuko: Ayano Shiraishi
la mère: Yoshiko Shinohara
la tante: Akemi Yamaquchi
Synopsis:
Japon, été 1945. Après le bombardement de Kobé, Seita, un adolescent de quatorze ans et sa petite soeur de quatre ans, Setsuko, orphelins, vont s'installer chez leur tante à quelques dizaines de kilomètres de chez eux. Celle-ci leur fait comprendre qu'ils sont une gêne pour la famille et doivent mériter leur riz quotidien. Seita décide de partir avec sa petite soeur. Ils se réfugient dans un bunker désaffecté en pleine campagne et vivent des jours heureux illuminés par la présence de milliers de lucioles. Mais bientôt la nourriture commence cruellement à manquer.
Oeuvre magnifique et déchirante,
Hotaru non haka (Le Tombeau des lucioles) est devenue une oeuvre de référence, qui a sa place parmi les plus grands films sur la guerre. Isao Takahata confiait avoir choisi le mode de l'animation pour sa pureté et sa précision qui lui permirent de transcender tout ce qu'il aurait pu entreprendre avec des acteurs de chair.
Seita
Jeune garçon de 14 ans, Seita devient orphelin suite aux bombardements meurtriers de la ville de Kobe. Hébergé chez sa tante avec sa sœur, il comprend vite qu'en ces temps de guerre et de famine, il ne peut compter que sur lui-même pour subvenir aux besoins de sa sœur. Il décide donc de vivre seul avec elle dans un abri désaffecté, refusant toute participation à l'effort de guerre ou à la vie collective. Mais le jeune garçon n'arrive pas à assumer ses responsabilités nouvelles, et devient le spectateur impuissant de la lente agonie de sa sœur. On ignore le parcours qu'a dû subir Seita entre la mort de sa sœur et sa propre agonie. Mais son destin tragique est atténué par fait que son « fantôme » rejoigne celui de sa petite sœur, comme autrefois.
Setsuko
Sœur de Seita, Setsuko est une petite fille de 4 ans pleine d'entrain. Alors qu'on pourrait la croire insouciante, elle comprend pourtant bien plus de choses qu'il n'y paraît. Elle sait ainsi que sa mère est morte, malgré toutes les précautions de Seita. Mais elle reste néanmoins une petite fille de son âge, pleurant devant sa boîte de bonbons vides ou son bol de bouillie insipide. Elle s'avère cependant trop fragile et trop jeune pour résister à la malnutrition. Elle sombre peu à peu dans la maladie et s'éteint paisiblement après avoir remercié son frère.
Une des très grandes réussites de ce film est sans doute la rare maîtrise par Takahata du mariage entre réalisme et onirisme poétique.
Les scènes de guerre sont particulièrement concrètes : bombardements de Kobe, mort de Seita, crémation de Setsuko, corps rongé par la maladie ou jeté dans une fosse,… Sans compter le rationnement, véritable obsession engendrant médisances, envies et vols. Le film pourrait se contenter de cette vision « documentaire » sur le Japon pendant les bombardements américains de 1945. Mais Takahata va bien plus loin, et en ajoutant de la poésie, des moments de joie et de tendresse, il atteint un certain universalisme et un onirisme qui font de film un joyau cinématographique. Takahata joue sans cesse l'alternance entre ces deux tendances, qui sont les deux mamelles de son œuvre cinématographique, parvenant à atteindre un subtil équilibre d'émotions chez le spectateur.
Ainsi, la scène d'ouverture nous présente sur un fond noir une silhouette fantomatique rougeâtre, que l'on retrouvera plusieurs fois dans le film, véritable fil rouge du
Tombeau des lucioles. Le moment est ici comme suspendu, la beauté visuelle de cette apparition surprend d'emblée et intrigue. Mais ce court instant de poésie est immédiatement rompu par une voix off, annonçant abruptement : « La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort... ». Les couleurs changent, deviennent plus froides, le point de vue tourne pour se concentrer sur un corps d'enfant affalé contre un pilier. On comprend que l'on assiste à son agonie. L'ambiance est plus réaliste, plus crûe. Un plan réunit alors la silhouette et le corps meurtri du jeune garçon, et le spectateur comprend alors avec effroi que ces deux corps ne forment qu'un seul et même personnage. La silhouette est en train de se voir mourir. Réalisme et onirisme se rejoignent à ce moment précis et créé une émotion très particulière, entre émoi et révolte, étreignant violemment le spectateur.
On retrouve sans cesse ce subtil jeu de mise en scène. C'est le cas pour la fabuleuse scène des lucioles, dans l'abri de Seita et Setsuko. Tous deux réunis dans le noir libèrent des lucioles, créant une lumière qui effleure leurs visages souriants. Peu à peu, les petits insectes forment des images, qui prennent vie pour devenir un souvenir de l‘enfance de Seita. C'est un pur moment de magie que nous offre Takahata, une parenthèse dans cette vie quotidienne de lutte. Puis, l'instant d'après, Setsuko creuse une tombe pour les lucioles mortes, et Seita se rappelle alors le corps sans vie de sa mère jeté dans une fosse, tel un pantin désarticulé. Cette image terrible, d'un réalisme foudroyant, rappelle au spectateur la dure réalité et le sort tragique qui attend Seita.
Dans une entrevue, Nosaka a raconté que juste après avoir récupéré les ossements de sa soeur et commencé à errer sans but, l'électricité a été rétablie dans la ville. Les lumières ont balayé l'obscurité d'un coup. Après avoir lutté en enfer, il se retrouve soudainement au paradis. A la fin du film, Seita et Nosaka sont arrivés au terme d'une longue et douloureuse expérience. Des décennies après les événements que Nosaka a vécus et des années après sa semi-autobiographie thérapeutique, c'est Takahata qui met en quelque sorte un terme, avec sa version de l'histoire, au voyage de Seita et à l'agonie personnelle de Nosaka. En laissant Seita mourir et rejoindre sa soeur, il permet aux enfants de se retrouver dans un monde exempt de faim, de peur, et de violence. Avec ce film, il a finalement chassé les derniers démons de Nosaka. On peut donc considérer que
Hotaru no Haka finit sur une note positive, malgré le sentiment amer de révolte et d'injustice que l'on ressent. Le passé mène au futur, comme la guerre mène à la paix, comme la mort mène à la vie, et comme l'obscurité mène à la lumière. La dernière scène du film montre les fantômes de Seita et Setsuko partageant un moment de silence et regardant au loin les lumières d'une métropole moderne. Le monde a été reconstruit et vit maintenant dans un âge de paix. Les lumières rougeoient comme les lucioles de la vie.
Seita : un héros ?
Une majorité de personnes ayant vu Le Tombeau des lucioles considère les deux enfants comme l'incarnation du courage et de la pureté. Cependant de l'aveu-même de Takahata, Seita n'est pourtant pas un exemple de bravoure et de courage. Aveuglé par une certaine insouciance et parfois par un orgueil déplacé, il peine à choisir les bonnes décisions. C'est ainsi qu'il refuse d'aller demander de l'aide à ses cousins ou qu'il ne va que tardivement chercher de l'argent pour nourrir Setsuko. Sans prendre conscience du danger, il volera, et surtout prendra des risques inconsidérés lors des bombardements sur la ville. Takahata n'a pas cherché à représenter un héros, il dépeint le personnage d'un jeune garçon qui ne peut assumer des choix d'adultes et qui causera involontairement la mort de sa sœur, en ne la voyant pas dépérir lentement.
Par ailleurs, la tante de Seita et l'agriculteur violent sont souvent perçus comme les grands méchants de l'œuvre. Cette analyse brute ne tient pas compte du contexte historique. En temps de guerre et de famine, il est dur d'héberger deux orphelins, et voler un agriculteur en temps de disette est en effet un crime, privant d'autres personnes de nourriture. Si l'on ne peut que se révolter devant le sort des deux jeunes enfants, le spectateur ne peut que s'en prendre à la guerre. Takahata refuse le manichéisme, et nous présente ici une vision très juste de l'humanité dans une de ses périodes les plus sinistres.
Bande Annonce
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Aladdin
Film américain de John Musker et Ron Clements
Scénario: John Musker, Terry Rossio, Ted Elliott et Ron Clements
Musique: Alan Menken
Voix (originales/françaises):
Aladdin: Scott Weinger / Paolo Domingo
Jasmine: Linda Larkin / Magali Barney
Le génie: Robin Williams / Richard Darbois
Jafar: Jonathan Freeman / Féodor Atkine
Synopsis:
Aladdin, jeune garçon qui a toujours vécu dans la rue, aspire à être reconnu pour ce qu'il est au fond de lui. Il rencontre malencontreusement la princesse Jasmine, fille du sultan d'Agrabah, qui a fugué pour voir le monde extérieur. Tombé profondément amoureux, il cherche un moyen de conquérir son cœur. Jafar, fourbe et grand vizir du sultan, cherche à prendre le pouvoir. Il a besoin d'une lampe magique cachée dans la Caverne aux Merveilles, renfermant un génie en mesure de réaliser 3 vœux. Mais seul un « Diamant d'innocence » peut pénétrer dans la caverne pour en récupérer le trésor. Il s'avère finalement qu'Aladdin l'est. Jafar décide donc de s'en servir pour obtenir la lampe...
Le Saviez-vous ?
-L'apparence d'Aladdin fut successivement inspirée de Michael J. Fox et Tom Cruise, celle de Jasmine de Jennifer Connelly, mais aussi de la sœur de son animateur, Mark Henn.
-Jafar est basé sur Maléfique de
La Belle au bois dormant (1959) : ils ont tous deux une canne magique et un oiseau de compagnie, et se transforment tout deux en animaux gigantesques (un dragon pour Maléfique, un serpent pour Jafar).
-L'intrigue est similaire à celle du
Voleur de Bagdad, film muet de 1924 qui connut une seconde version en 1940. Les noms d'Abu et Jafar en sont tirés. L'intrigue s'inspire aussi d'éléments élaborés lors d'une première utilisation de l'univers d'
Aladdin dans le long-métrage d'animation,
La Bande à Picsou, le film : Le trésor de la lampe perdue (1989).
-Dans la version originale, une partie de la chanson
Arabian Nights (Nuits d'Arabie) a été censurée : les vers suivants « Where they'll cut off your ear if they don't like your face / It's barbaric, but, hey, it's home. » (« Là où ils te coupent les oreilles s’ils n'aiment pas ton visage / C'est barbare, mais, eh, c'est chez moi. ») furent changés à partir de juillet 1993 en « Where it's flat and immense and the heat is intense / It's barbaric, but, hey, it's home. » (« Là où c'est plat et immense et où la chaleur est intense / C'est barbare, mais, eh, c'est chez moi. »), suite à des protestations de l'ADC (American-Arab Anti-Discrimination Committee). La version française n'a pas souffert de ce problème (« Moi je viens d'un pays de désert infini / Où les caravanes rêvent et flânent / Où, pendant ton sommeil / Les serpents t'ensorcellent ! / C'est bizarre çà ? Mais, eh, c'est chez moi ! »), contrairement à la version québécoise (« On vous coupe les oreilles si votre air nous r'vient pas / C'est barbare mais on se sent chez soi!») dont les paroles furent changées pour la sortie DVD.
-C'était la première fois avec Robin Williams, qui interprète la voix du Génie (et celle du narrateur), qu'un grand film d'animation américain incluait une star dans sa distribution en tant qu'élément de promotion. Le phénomène devint par la suite plus important avec, par exemple, Tom Hanks dans
Toy Story (1995) ou Mike Myers et Eddie Murphy dans
Shrek (2001). Robin Williams a tellement improvisé qu'il y eut plus de 16 heures d'enregistrement, alors que le film ne dure qu'une heure et demie. Il a cependant accepté d'être payé au plus bas salaire d'un acteur de studio, à la condition que sa voix ne soit pas utilisée pour du merchandising et que le Génie occupe moins de 25% de la place sur les affiches et dans les bandes-annonces. Ces règles n'ayant pas été respectées, Robin Williams s'est brouillé avec la Walt Disney Company. Il n'apparaît donc ni dans la suite
Le Retour de Jafar, ni dans la série télé
Aladdin où il est remplacé par Dan Castellaneta. Pour tenter de se faire pardonner, Michael Eisner, président de Disney, lui a offert un Picasso que l'acteur a refusé. Ce n'est qu'après le départ de Jeffrey Katzenberg, un des producteurs d'
Aladdin, que des excuses publiques et des promesses amenèrent Robbin Williams à revenir. Les enregistrements déjà réalisés par Dan Castellaneta pour
Aladdin et le roi des voleurs furent entièrement refaits pour permettre à Robbin Williams d'y participer.
-Comme la plupart des films Disney,
Aladdin fait référence à d'autres créations de la compagnie :
_la tête du Génie se transforme briévement en celle de
Pinocchio (1940) ;
_le Génie sort le crabe Sébastien de
La Petite Sirène (1989) d'un livre de cuisine et les premières notes de Sous l'océan sont jouées ;
_le Génie met un « chapeau » de Dingo avant de partir en vacances (une casquette avec les oreilles pendantes, les deux dents de devant sous le bord de la visière et le nez dessus) ; cet article était à l'époque en vente dans les parcs Disney, principalement à Walt Disney World Resort, d'où la chemise hawaïenne que porte le Génie. C'est un gag ajouté par l'animateur en charge de la scène basé en Floride et qui a été conservé par sa direction. Dans la série télévisée et certains dessins de l'époque, la valise du Génie comportait même des tampons de tous les parcs Disney, comme cela se faisait au début du XXe siècle ;
_quand le sultan empile ses petites figurines, on peut voir parmi elles
la Bête (1991) ;
_dans la foule, Aladdin bouscule deux hommes qui sont des caricatures de John Musker et Ron Clements, les réalisateurs.
_Dans le film, le nom d'Aladdin est écrit avec deux « d » conformément à l'orthographe anglaise, alors que selon l'orthographe française, il s'écrit avec un seul « d ».
Dans la version française du film, lorsqu'Aladdin réalise que Jafar l'a piégé, il le qualifie de « fils de chacal ». Ceci est un clin d'œil au fait que le chacal joue dans les folklores indiens et africains le même rôle que le renard dans le folklore européen.
Ce film a reçu l'
Oscar de la Meilleure bande originale (Alan Menkes)
Prince Ali
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