Umineko no naku koro ni (Le Sanglot des goélands)
Il giudizio vien dal mare e sta per essere emesso ! Nessuno può liberarsi dal peccato che schorre nelle vene !
L'autre série du dyptique "When They Cry", située dans le même univers que Higurashi et utilisant un procédé scénaristique similaire (le scénario revient à son point de départ à chaque nouvel arc). Les similitudes s'arrêtent là toutefois, autant dans l'ambiance que dans le déroulement. Adieu village paumé et école sympathique, bonjour île paumée et résidence de milliardaire, style occidental. Contrairement à Higurashi qui pouvait paraître un peu «décousu», ici il y a une continuité entre les arcs et l'aspect "mignon" et humoristique au début des arcs est également beaucoup moins prononcé, même si il est présent. Et les personnages sont beaucoup,
beaucoup,
beaucoup plus nombreux. Mais que les amateurs se rassurent : les meurtres bien gores et le climat de paranoïa sont toujours là.

Ils sont juste utilisés différemment.
Alors ça t'y parle de quoi ? On est le 4 octobre 1986, et la riche famille Ushiromiya se réunit comme tous les ans sur l'île de Rokkenjima pour une conférence où la joyeuse famille se fait des bisous et rit de bon cœur. Ehem. Sauf que cette année, le chef de famille Kinzō est à deux doigts de casser sa pipe et le problème de l'héritage se pose. Pour ne rien arranger, le vieux reste cloîtré dans son étude et refuse de parler à ses enfants, Krauss (avec sa femme Natsuhi), Eva (avec son mari Hideyoshi), Rudolf (avec sa femme Kyrie) et Rosa (avec… personne).
Pendant que les adultes se prennent le bec sur l'héritage, notre héros Battler, fils de Rudolf, fête ses retrouvailles avec ses cousins Jessica, George, et la petite Maria, qu'il n'avait pas vus depuis six ans − au passage, je précise que c'est une famille tout ce qu'il y a de plus japonaise, c'est pas forcément évident.

Ils discutent du mystérieux portrait de la sorcière Béatrice accroché dans la maison, portrait assorti d'une épitaphe en forme d'énigme. Lors du dîner le soir-même, les membres de la famille reçoivent une lettre signée par le sceau du chef de famille : l'auteur déclare que, comme convenu avec Kinzō, elle reprend dès ce soir possession de toute la fortune de la famille Ushiromiya. À une exception près : si l'une des personnes sur l'île réussit à résoudre l'énigme du portrait avant le 5 octobre à minuit, cette personne héritera de cette fortune ainsi que des 10 tonnes d'or cachées par Kinzō. L'auteur prétend être «la conseillère alchimiste de maître Kinzō, Béatrice la Sorcière Dorée». Et à partir de là, tout part en couille.
Là où Higurashi jouait sur une respiration, avec des arcs qui débutaient légers et enjoués pour finir… moins légers et moins enjoués, Umineko suit une évolution plus progressive, avec une histoire au début très terre-à-terre qui bascule de plus en plus vers le fantastique au fil des arcs ; et c'est là tout le piège. Umineko, c'est la série où il ne faut pas croire ce qu'on voit, où la tromperie et l'illusion sont partout.
Alors qu'en est-il de l'adaptation animée ? Eh bien, elle a quatre défauts :
−Elle ne couvre que la première moitié de la série, et se finit donc avec plus de questions que de réponses.
−De la censure mosaïque, bordel ! Je croyais que ça existait plus que dans les pornos bas-de-gamme ça. >__<
−Comme la première saison de l'anime d'Higurashi, c'est de "l'adaptation compressée", 4 arcs en 26 épisodes. Du coup, le rythme est très rapide, souvent trop, et les 18 personnages sur l'île sont présentés de façon pour le moins expéditive dans le premier épisode.
−En grande partie une conséquence du point précédent, la mise en scène manque cruellement d'intensité et d'inventivité. On a l'impression que l'anime se contente de «faire le boulot» sans vraiment ajouter sa propre touche. Les scènes importantes perdent la moitié de leur intensité, au bas mot.
L'anime a d'ailleurs la fausse-bonne idée de reprendre les musiques du roman sonore. Pourquoi fausse-bonne ? Parce que des musiques comme
Kuro no Liliana,
Worldend Dominator ou
Goldenslaughterer sont hyper-efficaces… dans un roman sonore, où les images sont généralement fixes, les scènes plus étirées et où il n'y a pas de voix. Dans l'anime, elles ne marchent tout simplement pas aussi bien. D'ailleurs les scènes les plus réussies et les mieux rythmées sont justement celles où l'anime utilise sa propre OST.
Alors tout n'est pas à jeter évidemment. Techniquement c'est d'une qualité plus qu’honorable (contrairement au premier anime d'Higurashi qui était dégueulasse) et soyons juste, niveau mise en scène et intensité il y a quand même une nette progression entre les premiers et les derniers épisodes. Justement parce que lesdits derniers épisodes évitent d'être expéditifs et prennent le temps de détailler les situations (même si il y a toujours du bâclage ci et là). Et là miracle, ça marche beaucoup mieux ! Et puis merde, l'opening et l'ending poutrent méchamment.

Par ailleurs, niveau doublage Sayaka Ohara (Béatrice) gère le «tsun» et le «dere» de façon magnifique.
Bref, l'anime Umineko, ça se regarde, mais si vous voulez profiter de l'expérience complète (et de l'histoire en entier tant qu'à faire…) et que vous savez lire l'anglais (eh oui, toujours la langue de l'envahisseur

), débrouillez-vous pour vous dégoter les romans sonores, c'est d'un tout autre niveau ! Le manga se démerde pas mal non plus ; on gagne en visuel ce qu'on perd en son en quelque sorte. Mais la publication n'est pas encore finie je crois…
http://www.youtube.com/watch?v=bnH9Gbw4ybk