




Donc


Modérateur : Ero-modos
Ah bon?Nan pas en fonction de ce qu'on ecoute nous, mais en fonction de ce que les groupes ont apporté a leur musique.
Les liens à écouter avant de voterLes Beatles ont inventé la pop.
Les Beatles sont une énorme influence de tous les groupes qui se respectent.
Les Beatles sont le seul et unique groupe reconnu par le correcteur d'orthographe de Word.
C'est vous dire si c'est le groupe le plus important du siècle dernier.
Le mot Beatles vient de la contraction de beat (rythme) et beetles (scarabées). Une blague imaginé par Stuart Sutcliffe, bassiste du jeune groupe, en réponse aux Crickets, le groupe de Buddy Holly.
C'est en 1957 que Paul McCartney assiste à un concert des Quarrymen. A la pause, il s’approche du leader, un certain John Lennon et lui montre de quelle manière il joue "Be Bop A Lula" à la guitare. Très impressionné, Lennon demande à McCartney d’intégrer le groupe. Plusieurs mois, plusieurs changements de noms et plusieurs coups de sang de Lennon plus tard, c’est au tour d'un ami de Paul McCartney, George Harrison, d'entrer dans le groupe, comme guitariste solo des Silver Beatles. Le batteur est encore Pete Best, remplacé en 1962 par Richard Starkey (dit Ringo Starr), qui avait déjà pris - épisodiquement - la place de Pete Best. Ce genre d’histoire arrive probablement chaque semaine dans chaque lycée. La différence, c’est que ces quatre garçons là ont fait la pop, de ses balbutiements jusqu’à la maturité, en une vertigineuse accélération de l’Histoire.
Huit ans, de 1962 à 1970. C'est le temps qu'il a fallu aux Fab’Four pour graver leur place dans l'histoire de la musique, en 13 albums originaux. De 1962 à 1964, le groupe enchaîne les albums et les tournées triomphales. En 1963 (déjà), débute la "Beatlesmania". Tout et n'importe quoi se retrouve décliné sous l'effigie Beatles, leurs concerts deviennent des messes hystériques au cours desquelles ils ne s’entendent plus jouer. Cela conduit le groupe, mentalement et physiquement épuisé, à abandonner la scène pour se consacrer aux enregistrements en studio, sous l'impulsion du bourreau de travail Paul McCartney.
La sortie de l’album Rubber Soul, en 1965, marque un tournant capital dans la carrière du groupe. La qualité sonore se fait beaucoup plus sophistiquée, les thématiques des chansons deviennent plus graves et mystérieuses. John Lennon lâche la bride et laisse s'exprimer son imaginaire surréaliste. A ce stade, il est nécessaire de replacer cet élan créatif dans le contexte de l’époque. Les Beatles et les Rolling Stones ont souvent été mis en opposition. On est "Beatles" ou on est "Stones" (bien que les Stones aient chipé plus d'une idée à leurs "rivaux". Cependant, il apparaît désormais nettement que la véritable compétition, empreinte d’admiration réciproque, ne se jouait pas sur le territoire Britannique mais entre l’Angleterre et les Etats-Unis : entre les Beatles et les Beach Boys. La rumeur met d’ailleurs la grave dépression de Brian Wilson sur le dos de cette émulation mutuelle, qui aurait fini par faire craquer Brian Wilson. Mais les Stones et les Beatles n'ont jamais été dans la même catégorie. Jagger et sa bande sont un groupe de blues-rock. Les Beatles ont été un groupe de pop.
En 1965, on ne trouve plus trace du style skiffle chez les Beatles. De l'autre côté de l'Atlantique, les Beach Boys ont lâché les surfs et leur leader surdoué Brian Wilson souhaite donner aux productions du groupe une facture plus élaborée, plus complexe. Il se met en tête de concurrencer le groupe de Liverpool. Il écrit l'album Today. Les Beatles répondent par Revolver (1966), qui reste l'un des premier bijoux de la pop. Piqué au vif, Brian Wilson prépare son chef d’œuvre, Pet Sounds, un album qui, de l'aveu de Mc Cartney, a eu une influence décisive sur les disques suivants des Beatles. Dessus, "God Only Knows", dont le même Mc Cartney déclarera qu’il s’agit de la plus belle chanson jamais écrite.
En 1967, alors que l’émulation entre les deux groupes est à son comble, les Beatles mettent un terme victorieux au concours en sortant Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Brian Wilson, pris de dépression, se retire en plein milieu de sa réponse Smile et les Beach Boys n’auront plus de titre classé numéro 1 jusqu’au regrettable "Kokomo" (1988), bande originale du film Cocktail.
Sgt. Pepper est souvent considéré comme le premier album conceptuel de l’histoire de la musique, c'est un "pop opéra" dans lequel les morceaux ne sont séparés par aucun temps mort. Il fait montre d'une extraordinaire richesse musicale : musique indienne, orchestres philharmoniques et visions psychédéliques perçues sous l’effet de drogues s’y côtoient dans une évidente fluidité. Lorsque qu’on fit remarquer que les initiales de la chanson "Lucy In The Sky With Diamonds" étaient LSD, John Lennon, qui l’avait composée, argumenta en prétendant que ce morceau avait été inspiré par un dessin de son jeune fils Julian.
Entre 1967 et 1970, les Beatles sortent quelques albums majeurs. Magical Mystery Tour (malgré un côté best-of, le White Album (le double album le plus important de l’histoire de la pop), peut être un peu plus faible que les autres, Abbey Road, un de leurs chefs d’œuvre, mené par McCartney, et Let It Be, doublé d'un film sur le tournage. Mais le climat est très tendu et le groupe se sépare en 1970.
A noter, la carrière du groupe est indissociable de leur collaboration avec le producteur George Martin, qui fut le chef d’orchestre, l’arrangeur génial, le véritable cinquième Beatles.
Les rumeurs persistantes de reformation ont cessé le 8 décembre 1980, le jour où Mark Chapman a tué John Lennon de trois belles dans le dos, au pied du Dakota Hotel à New York. Ringo Starr enregistre parfois quelques titres de variété. George Harrison est mort d’un cancer en 2001, après avoir mené une carrière post Beatles empreinte de compositions élégantes et raffinées (et parfois d'un kitsch ahurissant). Paul McCartney continue de composer des morceaux, dont une sympathique album en 2006.
Le plus grand groupe de tous les temps a été mille fois copié, jamais égalé. Ces quatre garçons les moins dans le vent de leur époque ont su incarner subtilement la révolte, l’insouciance et la jeunesse.
Les liens à écouter avant de voterPeut-être pour commencer de parler de Mozart devrions-nous laisser ce plaisir à d’autres. Haydn un jour a écrit : « En honnête homme et devant Dieu… Wolfgang est le plus grand compositeur que je connaisse. » Wagner n’a pas hésité à dire : « Le plus prodigieux génie l’a élevé au-dessus de tous les maîtres, dans tous les arts et dans tous les temps. » On peut rapidement résumer la vie de Mozart à quelques grandes dates.
Tout d’abord, il naît à Salzbourg, le 27 janvier 1756, en 1761 il donne son premier concert. En 1762 débutera son premier voyage pour Vienne, avant, en 1763, de partir cette fois pour Paris. En 1764, il publie ses premières pièces pour clavecin et l’année suivante compose sa première symphonie. 4 ans plus tard, il devient KonzertMeister à la cour de Salzbourg. Il a alors 14 ans. En 1773, il travaille sous l’archevêque de Salzbourg, Colloredo. En 1777, il démissionne avant finalement de revenir sous ses ordres deux ans plus tard. En 1781, après la signature d’un contrat pour son opéra « Idomeneo », il rompt son contrat pour acquérir enfin son indépendance. Il devient le premier musicien indépendant, non affilié à la noblesse ou à l’église. Cette indépendance, il la payera au prix de sa vie mais lui permettra d’acquérir une liberté créatrice que ces premières années ne lui avait pas permis d’exploiter. Ces premiers temps furent surtout ceux de la découverte, la découverte des différentes musiques d’europe, de leur structure, de leur composition. Mozart engrange tout, les assimile et se les réapproprie avec une facilité déconcertante.
En 1782, il compose le premier opéra en allemand et se démarque alors du courant de l’époque qui veut que tous les opéras soient chantés en italien (et qu’accessoirement ils représentent des mythes de l’Antiquité). Il s’agit de « L’enlèvement au sérail ». En 1786, malgré l’interdiction de la pièce en Autriche, Mozart écrit sur le livret des « Nozze de Figaro » un des ses opéras les plus accomplis musicalement, un des ses opéras où la douceur des phrases musicales apparaissent comme les caresses des anges. Il suffit pour cela d’écouter le dernier acte et la réconciliation entre le comte et sa femme. Les quiproquos qui les précède et comment Mozart met en musique cette farce ridicule et tragique, ces badinages si fréquent dans le théâtre classique.
Son père meurt et s’en suit, son opéra et ses concerti pour piano les plus noirs et les plus tragiques jamais composés par Mozart. La puissance dramatique s’échappant de ses œuvres, ne font pas qu’annoncer Beethoven mais le devance de près de 25 ans. La tragédie des sentiments transpercent une musique dans le style de son époque. C’est-à-dire, une époque très guindée, extrêmement codifiée mais non sans une subtilité dans les sentiments qui la rend extrêmement riche. Don Giovanni libère le drame et laisse éclater la musique classique vers un romantisme dont la scène finale avec le Commandeur restera l’apogée sublime.
En 1784, Mozart est admis chez les francs-maçons et en 1791, il leur dédie un opéra dont les thèmes et la codification leur sont entièrement empruntés. La flûte enchantée par sa structure est semblable à ce que Wagner reprit plus tard dans ses opéras et ce que la musique de film se réappropria bien des années plus tard. C'est-à-dire la musique thématique. A chaque personnage son thème, à chaque symbole son thème, la Flûte enchantée est un opéra dont le scénario en forme de quête est soutenue par une musique étonnamment apaisée, drôle et belle en totale contradiction avec cette dernière œuvre inachevée, son Requiem. Ce que l’on pourrait une grande œuvre malade, dépassant et transgressant tous les codes des précédentes musiques funèbres (qui ne retranscrivent que très peu, le côté funèbre de l’évènement). Sa messe des morts revient vers le drame de Don Juan. Finalement l’illustration parfaite de la musique de Mozart, sera cet échange entre basses, ténors et soprani et alti dans le « Confutatis » où ténèbres et lumières se répondent avec une force et une beauté sublime.
Le 5 décembre, il mourut. Haydn pleura toute la nuit de Noël en apprenant la mort de son jeune ami. Dans la semaine qui suivit une messe commémorative eut lieu à Prague où il était adoré, plus de 4000 personnes assistèrent à la cérémonie. Sa belle sœur, Sophie Haibel, écrivit peu de temps après sa mort :
« Son dernier souffle fut comme s'il voulait avec la bouche, imiter les timbales de son requiem, je l'entends encore. »
Quelques anecdotes
Johan Schachtner, ami de Léopold, rapporte une des plus incroyables anecdotes sur ce jeune prodige : lui et le père de Mozart revinrent de l’église et surprirent le jeune Wolfgang en train de griffonner sur un papier : " que fais tu là ?, lui demande son père, -j’écris un concerto pour clavecin, répondit Wolfgang ". Léopold s’empara du papier, il était couvert de taches d’encres. Les deux hommes ont d’abord ri, puis Léopold examina de plus près la partition, puis soudain des larmes de joie et d’émerveillement coulèrent de ses yeux :
" regardez Herr Schachtner, c’est très correctement écrit mais c’est injouable, c’est trop difficile. Wolfgang s’écria: "C’est pour cela que c’est un concerto, il faut l’étudier avant de le jouer, écoutez ! " Il se mit à jouer et leur montra un aperçu de ce qu’il avait voulu écrire.
En Italie, le 11 avril 1770, Mozart et son père assistèrent à la chapelle Sixtine au célèbre Miserere d’Allegri. Cette œuvre était jalousement gardée par la maîtrise de la chapelle qui voulait s’en assurer l’exclusivité, (d’ailleurs personne ne possédait de partition ni de copie de l’œuvre. C’était, de plus, interdit de tenter de s’en procurer une). Après cette unique audition, Wolfgang rentre chez lui et reproduit les neufs voix du Misere sur partition qui depuis à fait le tour du monde. L’œuvre entière était gravée dans sa mémoire après une seule écoute ! Il sera toujours le premier à avoir réussi cet exploit inouï.
Mozart vu par :
« En tout temps, j'ai été des plus grands admirateurs de Mozart, et je le resterai jusqu'à mon dernier souffle. » Ludwig van Beethoven
« Ô Mozart, immortel Mozart, comme elles sont nombreuses, comme elles sont innombrables, les visions que tu as laissées dans notre âme d'une vie meilleure, plus heureuse. » Franz Schubert
« Qu'est ce que le génie, sinon cette force productive d'où naissent des actions qui peuvent se monter à la face de Dieu et de la nature et qui, par cela même, ont suite et durée? Toutes les compositions de Mozart sont de cet ordre; il y a en elles une force créatrice qui agit de génération en génération et qui ne semble pas devoir tarir de sitôt. » Goethe
« Il faut débarrasser la musique de tout appareil scientifique. La musique doit humblement chercher à faire plaisir; il y a peut-être une grande beauté possible dans ces limites. L'extrême complication est le contraire de l'art. Il faut que la beauté soit sensible, qu'elle nous procure une jouissance immédiate, qu'elle s'impose ou s'insinue en nous sans que nous n’ayons aucun effort à faire pour la saisir. Voyez Léonard de Vinci, Voyez Mozart. Voilà de grands artistes! » Claude Debussy
La musique de Mozart :
Schnabel (un formidable pianiste) s’est exprimé en ces termes pour définir Mozart : « Mozart est trop facile pour les enfants, trop difficile pour les adultes ». Sous le bon mot se cache pourtant une vérité, la musique de Mozart apparaît comme accessible directement. Elle ne parait pas s’embarrasser de lourdeur, sa simplicité stylistique cache la profondeur de la recherche harmonique. La musique de Mozart ne s’accorde pas des dissonances, elle est en quête de beau en permanence.
Il faut voir dans la musique de Mozart, une légèreté en quête constante des variations du cœur humain. C’est la complexité des sentiments humains mis en musique. Ceux qui ne voient dans sa musique que superficialité ne se sont jamais intéressés à son œuvre et restent ancrés dans leurs préjugés. Oui sa musique, n’hurle pas, oui, elle ne larmoie pas, elle exprime la douleur, la tristesse, la joie, l’euphorie (formidable fugue du dernier mouvement de la symphonie Jupiter, course poursuite échevelé entre les différentes parties de cordes). Légèreté et gaité, sa musique se vit plus qu’elle ne s’écoute. En écoutant le 21ème concerto pour piano de Mozart, au détour de quelques phrases enjouées pointent une profondeur mélancolique s’effaçant rapidement puis tout à coup la gravité arrive, surgit puis laisse la bonne humeur reprendre ses droits. Il n’y a jamais de rupture, tout se déroule en finesse, en délicatesse, en douceur, rien n’est démontré, rien n’es appuyé, tout est suggéré. Sa musique par sa richesse musicale et sonore en devient une des plus difficiles à interpréter. Richter, le plus grand pianiste du XXème siècle, disait lui-même dans « Richter, l’Insoumis », le film de Monsaingeon qu’il n’avait jamais compris Mozart. Il y a une sorte de mystère Mozart. Une spécialisation, l’interprète jouant avec perfection (si cela existe) son œuvre aura du mal à s’épanouir ailleurs et inversement (hormis l’exception Barenboïm… mais dont les meilleures interprétations demeurent tout de même son intégrale des concerti pour piano).
Suspendu sur un fil en écoutant sa musique, nous regardons vers le bas et découvrons les abîmes vers lesquels sa musique nous entraîne. Avant de remarquer que nous marchons toujours sur ce fil.
Sa musique se passe de mots… alors arrêtons nous d’écrire, et écoutons.