La Planète des Singes : Les Origines de Rupert Wyatt :
Comment tout à commencé ?
Telle est la question motivant ce nouvel opus de la saga cinématographique initiée par
Schaffner en 1968; l'Amérique alors plongée en pleine Guerre Froide. Le tournant du XXIe siècle a vu l'industrie hollywodienne se renfermer sur elle-même, décortiquant ad-nauseam les mythes dont elle était à l'origine au siècle précédent. En une décennie, la gestation de préquelles est devenue un lieu commun outre-Atlantique, l'Amérique cherchant dans son passé les preuves de sa solidité et sa légitimité.
Sommairement mais logiquement intitulée «
Les Origines », cette
Planète des Singes version 2011 présente non pas le basculement à proprement parler de la domination du primate sur l'homme, mais les prémices du bouleversement de l'arbre évolutionnaire. De ce film on ne retiendra pas tant l'histoire, succession de situations parfois peu convaincantes, ni les personnages, oscillant entre la vacuité la plus totale et le manichéisme le plus exacerbé. C'est bel et bien dans le rapport de force entre l'homme et le primate que le film de
Wyatt trouve – brièvement – son souffle. Un rapport de force symbolique justifiant à lui seul la vision du film.
Pour Hollywood, il s'agit, par le prisme de l'individu, de l'humain, de conforter sa primauté sur toute autre espèce dans sa globalité. L'affirmation de l'autorité légitime de cette industrie dans le secteur cinématographique. À l'échelle du film, deux espèces luttent. L'une pour conserver son autorité légitime, l'autre pour l'obtenir afin d'être reconnue pour ce qu'elle est. Cette question de l'autorité convoque explicitement l'Antiquité. Outre le nom du véritable personnage principal du film, «
César », la référence prépondérante est belle et bien celle du «
skeptron » ou bâton de commandement. Mécanisme de représentation, il est ce sur quoi s'appuie le porte-parole. Dans ce revirement,
César affirme face à l'homme une transition. Le bâton garantissant symboliquement la présence de l'autorité ayant changé de main. Plus étonnant encore, il s'en détache une fois sa légitimé reconnue par les siens et les hommes.
Alors, comment tout commença ? Le primate gagna sa liberté tandis qu'aveuglément l'homme se condamna.
En résumé, l’histoire est vraiment faiblarde.
La mise en scène est bien foutue. Dynamique quand il le faut, sans jamais être ostentatoire.
Les personnages sont creux au possible.
L'émotion fonctionne en revanche totalement avec César (et Charles).