The Expendables 2 de Simon West :
Baroud d'honneur, acte II. Pur produit mercantile, ce nouveau volet des aventures de l'escouade bad-ass de
Stallone amplifie de manière exponentielle les tares du premier - médiocre - opus sorti en 2010. Étrange objet, il rend plus palpable que jamais la césure propre à l'actionner US intervenue dans les années 90. Les vieilles gloires sont là, certes, mais poussiéreuses et désincarnées. Le film de
West tente de manière permanente, dans un grand écart à la
Van Damme particulièrement douloureux, de concilier l'âge d'or que constituent les 80's et les productions des années 00's. L'inconvénient étant que ce genre actuellement moribond outre-atlantique - youpi, vive les années 2000 ! - prend un large ascendant sur le second, personnifié par des cocaïnomanes liftés cafi de stéroïdes.
En définitive,
Expendables 2, c'est quoi ? Un DTV thuné mais malgré tout tourné en Bulgarie où les putes et la coke y sont, parait-il, formidables ; où les acteurs viennent faire les couillons 5 jours pour toucher un chèque en prévision de leurs impôts ; sans scénario parce qu'après tout, fuck, le star-system c'est le panard et on évite les problèmes d'emplois fictifs ; de la baston entre vieux séniles ; des punchlines vaseuses, foireuses ; de la baston entre vieux séniles ; des punchlines racistes ; de la baston entre vieux séniles ;
Chuck Norris ; des punchlines racistes. C'est aussi débile que le premier, mais un chouilla moins moche.
Ça raconte rien, y a pas de direction d'acteurs et en plus, ça draine des geekos dégueulasses déguisés en avatar de
Stallone. Et la 'stache dessinée au feutre... pitié quoi.
Reagan a emporté le cinéma d'action avec lui. Salaud.
The Village de M. N. Shyamalan :
Changement de style. En toute honnêteté, je crois que c'est la première fois depuis la sortie ciné que je le revois. À l'époque, je n'avais que partiellement adhéré au film, la faut à une fin que je trouvais hors de propos. Fin qui par la suite m'a rendu très frileux vis-à-vis du film. Genre,
"nan mais tu 'ois, The Village c'est trop surfait. Shyamalan, il s'est vautré sur ce coup-là." Sauf qu'en réalité, j'avais complétement tort.
The Village est peut-être même le plus grand film de
Shyamalan, le plus puissant et le plus émouvant. C'est aussi l'une des plus belles histoires d'amour de ces dix dernières années. La réalisation est magistrale et d'une richesse symbolique époustouflante.
Deakins accompli une nouvelle fois un travail monstre tout en marquant une franche transition avec ce que Fujimoto a développé dans les précédents films du cinéaste. Le score d'
Howard démonte - autant sinon plus que ceux de
Signs et
Unbreakable. Les acteurs,
Phoenix et
Dallas Howard en tête, sont fantastiques et tout en subtilité. Tout est parfaitement agencé, à la manière d'un conte - ce qu'est le film - tout en étant terriblement vivant.
C'est un film d'une incroyable modernité, fourmillant de surprises et sur lequel plane une étrange atmosphère. Tout est d'une logique imparable, tant dans le déroulement de l'histoire que sur le plan thématique.
The Village s’insère parfaitement dans la filmographie de
Shyamalan. Il reprend une nouvelle fois la thématique de la foi, thème certes récurrent chez le cinéastes mais qui atteignait des sommets dans
Signs et le pur conte, à la manière de
Lady In The Water.
Manoj, il fait pas semblant d'envoyer la purée.