Crise - équipe 8 next Gen

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Jainas
Jounin
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Message par Jainas »

Je comprends trés bien la panique des pauvres shinobis attaqués, je les plaindrais presque... Ca me fait penser aux fourmis bouffeuses d'hommes africaines...
C'est l'idée ^^
niark, ça leur apprendra à aller embêter un Aburame. :lol:


ero-Tinton, coment OSE tu dire que le chapitre trois est ton préféré alors que tu as massacré Shino sans remors ? J'te déteste ! :eek:


...
je plaisante, je plaisante... ^^

Et sache qu'une review positive (ou même négative d'ailleurs, -mais positive c'est mieux- ) ne m'embète jamais. ;-)
Et sache aussi que j'apprécie beaucoup ton choix :D

P.S : J'ai relu qqs uns de tes posts et savoir que tu es partie 2 semaines en montagne en plein été alors que mon corps ne cesse de trembler à cause des frimats actuels, ça fout l'bourdon...
gnheu ? :?:
Aizen
Sannin
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Message par Aizen »

Arf ça faisait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans la lecture d'une fic (pas trop le temps faut dire ^^), et j'avoue que je n'est pas été déçu lorsque mon choix s'est porté sur la tienne.

La description des sentiments des personnages est magnifiquement retranscrit, je crois avoir un faible pour le combat d'Hinata contre son aîné (fan d'Hinata inside :mrgreen: ).

Bref trois excellent chapitres qui ne àmes yeux ne méritent guère de critiques négative ^^.

Bravo à toi :grin: .
Jainas
Jounin
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Message par Jainas »

Vous n'y croyiiez plus ?
Vous aviez tort. 8-)

Car le voici, Mesdames et Messieurs... L'EPILOGUE moulte fois mentionné mais jamais achevé jusqu'à présent !
Ne vous attendez pas à un chapitre sur le même modèle que les autres, ce ne l'est pas. :D


---


Epilogue


Ce fut la présence statique à sa fenêtre, avant même le grattement léger contre le chambranle, qui réveilla Kurenai.
Elle roula de son futon avant d’avoir commencé à réfléchir parce que le lit était forcément la cible numéro un, et dans le mouvement elle glissa la main sous son oreiller et récupéra le kunaï rangé là.
Ce n’est qu’une fois accroupie en position d’esquive, garde haute, qu’elle s’autorisa à analyser un peu plus la situation. La chambre était plongée dans une obscurité aux ombres bleutées provoquées par la lumière de la lune filtrant à travers les volets et la faible lueur de son horloge qui indiquait quatre heures du matin. A part le son étouffé de sa respiration, elle ne percevait rien dan la pièce, et la présence à l’extérieur gardait la même immobilité prudente et non dissimulée.
«Kurenai, c’est moi, Asuma. Ouvre, c’est urgent. »
C’était bien la voix du ninja barbu, et la kunoïchi poussa sur ses longues jambes pour se redresser. Elle attrapa le léger yukata d’intérieur plié au pied de son lit et se couvrit avant d’aller déverrouiller la fenêtre.
D’un geste de tête elle invita le jounin à entrer, ce qu’il fit d’un mouvement souple et silencieux, avant de s’immobiliser dans le rectangle de lumière découpé par l’ouverture, l’obstruant presque par sa large stature.
Il portait son uniforme et Kurenai frissonna soudainement. Elle serra un peu plus le yukata autour d’elle, tout à coup consciente de la fraîcheur de la nuit qui pénétrait dans la pièce, et de la présence solide d’Asuma en face d’elle.
Mais on ne devenait pas ninja sans être capable de passer du sommeil le plus profond à la possession totale de toutes ses facultés en moins d’une minute, et c’est d’un ton parfaitement maîtrisé et éveillé qu’elle s’adressa à lui.
« Que ce passe-t-il ? »
« Tes gamins sont rentrés. Ils viennent d’arriver à l’Hôpital Central. »
Kurenai retint avec difficulté le soupire de soulagement qui la traversa tout un coup, lui dénouant les entrailles. La sensation fut si forte que l’espace d’un instant elle eut l’impression que ses jambes ne la portaient plus.
L’équipe 8 aurait dû être de retour trois jours auparavant, avant qu’elle-même ne soit rentrée de sa mission sur l’autre front. Ce n’avait pas été le cas. Ils avaient été portés disparu depuis lors.
« Statut ? »
"Ils sont tous les trois épuisés, et d'après ce que j'ai vu, Kiba a été sérieusement blessé, de même qu'Akamaru. Mais je me suis dit que tu voudrais savoir qu'ils sont sain et sauf."
Incapable de formuler quelque chose de plus cohérent que 'Dieumercilssontvivants', elle se contenta de hocher doucement la tête, et d'appuyer légèrement ses doigts sur son front dans le geste automatique qu'elle avait lorsqu'elle tentait de retrouver son calme –encore qu'elle ne le perde que très rarement.
Elle releva finalement le visage vers Asuma, et s'inclina avec gratitude.
"Merci." Puis, de nouveau tout a fait concentrée. "Tourne toi. Et ferme la fenêtre."
Asuma passa la main dans ses cheveux ébouriffés, et obtempéra sans discuter –on ne discutait pas avec une kunoïchi dans ce genre de cas, sauf si l’on s’appelait Jiraya, Kakashi, ou qu’on avait un vœux de mort précoce.
Kurenai attrapa des sous vêtements dans un tiroir avant de les enfiler sous son yukata. Elle passa un pantalon court noir, et hésita un instant avant de se débarrasser du kimono d’intérieur pour faire rapidement ses bandeaux de poitrine et enfiler par-dessus une veste rouge. Elle tâtonna un instant à la recherche de ses sandales, les trouva là ou elle les avait laissées (c’est à dire rangées proprement à côté de la porte) et les mis après s'être forcé à prendre le temps de serrer correctement ses bandages de protection –inutile de se bousiller un pied à cause d'une bande mal ajustée alors que sa présence là-bas avec une minute d'avance ne changerait rien- et revint frôler l'épaule d'Asuma qui regardait toujours vers l'extérieur.
"Je suis prête.'
Ils s'élancèrent ensemble du cinquième étage, atterrirent sur un toit un peu plus loin, rebondirent sur quelques façades, et se perdirent dans la nuit.

Ils atteignirent l'hôpital assez rapidement, après avoir contourné le QG de l'Anbu –personne ne prenait les toits au-dessus de l'Anbu, pas plus qu'on ne le faisait pour passer la Tour de l'Hokage…
Kurenai repéra immédiatement Hinata, avachie de manière fort peu Hyuugesque sur un banc non loin de la cafétéria. Elle avait l'air épuisée, et ne releva pas la tête vers eux avant que sa professeur soit à moins de six pas.
Elle portait encore sa veste de chuunin par-dessus sa tunique, et les deux étaient maculées d'un sang sombre qui n'était -probablement- pas le sien.
"Kurenai-sensei…"
"Hinata, comment vas-tu ? Quelqu'un t'a examiné ?"
La jeune fille fit un geste vague en direction du secteur chirurgical et secoua la tête.
"Ne vous inquiétez pas pour moi sensei, je vais bien."
"Kiba ?..."
"Est en salle d'opération. Il a été capturé et torturé avant que nous ne le récupérions." Elle avait l'air incroyablement lasse. "Je l'ai soigné du mieux que j'ai pu et immobilisé ses fractures, mais alors que nous pensions nous être suffisamment éloigné, ils ont failli nous rattraper… Ils avaient des chiens… Nous avons été obligé de repartir en hâte, et ses blessures se sont rouvertes. Du coup les infections risquent de causer des complications, mais Shizune-san s'occupe de lui, ça devrait aller. »
Kurenai sourit de manière rassurante et hocha la tête.
« Et Akamaru ? »
«Il est avec lui..." Les yeux d’un blanc lilial se plissèrent avec amusement. "Ils ne voulaient pas le laisser rentrer, mais on a insisté. Je crois que Shino a fait un peu peur aux infirmières… Il les a regardé fixement et leur a dit que si les animaux n'étaient pas acceptés, alors les Aburame non plus, parce que lui il avait dans son corps trois millions d'animaux de plus que Kiba… L'infirmière était nouvelle… Elle a failli tourner de l'œil."
Asuma réapparu derrière Kurenai –quand était-il parti ?-, et tendit à la jeune Hyuuga un gobelet de thé fumant.
« Bois, ça te fera du bien… Depuis le temps qu’ils reçoivent des Inuzuka dans cet hôpital, ils devraient pourtant avoir compris qu’essayer de les séparer de leurs chiens revient à leur demander de s’amputer d’un bras… »
Hinata rougi et rit un peu, puis accepta de bonne grâce le breuvage bouillant dont l‘exhalation apaisante se faisait déjà sentir.
« C’est exactement ce que Shino a dit. »
Kurenai se laissa glisser sur le banc aux côtés de son élève tandis qu’Asuma avait la délicatesse de s’éloigner de quelques pas pour leur laisser l’illusion d’une conversation privée, même si dans un hôpital plein de ninjas à l’ouie surentraînée cela tenait un peu de la gageure.
« Et lui, comment va t’il ? »
La jeune fille se redressa un peu, revigorée par la gorgée de liquide chaud qu’elle venait d’avaler, et tourna ses yeux calmes vers la jounin.
« Il dit qu’il va bien, mais il est épuisé, et il a récolté quelques blessures… Il est allé au bureau des missions pour prévenir de notre retour, mais dès qu’il sera revenu je m’arrangerais pour que les infirmières lui mettent la main dessus et ne le lâchent plus… »
« Je suis heureuse de voir que vous êtes tous les quatre entiers. Vous vous en êtes bien tirés. »
Hinata hésita une fraction de seconde, ouvrit la bouche, la referma puis se décida à parler.
« Heu… Mais… je crois qu’il a perdu beaucoup de Kikkaïs durant le combat. Au moins un quart de l’essaim je pense… Mais il ne veut pas en parler. »
Kurenai posa une main rassurante sur l’épaule de la jeune fille.
« Ca doit être difficile pour lui. Mais les Kikkaïs n’ont pas d’individualité, et l’essaim se reconstituera de lui-même. Ne t’inquiète pas trop pour lui. D’ici deux semaines avec beaucoup de repos, et il n’y paraîtra plus… D’ailleurs tu devrais aller dormir Hinata. Tu tombes de fatigue. »
« Non ! » Elle s’empourpra violemment en réalisent qu’elle avait élevé le ton. « non… je veux dire… enfin… Je veux attendre de savoir pour Kiba. »
« Moi aussi je reste, » annonça la voix déterminée de Shino. Il se tenait dans l’entrée, et même les lunettes et les lignes de fatigues visibles sur son visage ne cachaient pas sa détermination presque crâne, comme si il mettait quiconque au défi d’essayer de lui faire vider les lieux.
« Ca tombe bien, » répliqua Kurenai du tac au tac. « Parce que tu n’as pas autorisé à quitter l’hôpital tant que tu n’auras pas été examiné. Ca vaut aussi pour toi, Hinata. »
« A vos ordres, sensei. »
Le ton du jeune homme était sec et militaire, mais un minuscule sourire amusé soulevait la commissure de ses lèvres.
« Bien. Quand avez-vous mangé pour la dernière fois tous les deux ? »
« Je ne me souviens pas, sensei, » admit Hinata après avoir échangé un regard en coin avec son équipier.
« Un peu plus de trente sept heures, » intervint ce dernier. «Auprès de la résurgence, avant qu’ils ne nous rattrapent avec les chiens. Après ça ils ne nous ont plus lâché jusqu’à ce que nous soyons profondément enfoncés dans le pays du Feu, et nous ne nous sommes pas arrêté avant d’atteindre Konoha. »
« Vous avez bien fait. Restez là, je vais vous chercher quelque chose. »
« Sensei… »
« Ne vous inquiétez pas, c’est moi qui offre. Pour fêter votre retour de votre première mission solo… Et dès que Kiba sera sur pied je vous emmènerais tous les quatre au restaurant. »
Elle se releva avec élégance, et abandonna sa place au jeune Aburame avant de se dirigée vers la cafétéria, escortée d’Asuma qui profita du retour dans la zone publique pour allumer une cigarette.
« Tu devrais arrêter ça tu sais... »
Il haussa les épaules avec nonchalance.
« J’ai bien plus de chances de mourir d’une hémorragie interne que d’un cancer du poumon… J’arrêterais quand je serais vieux, et que j’aurais trente-cinq ans. »
Pour un ninja, trente cinq ans et tout ses membres était vieux. Kurenai ne répondit pas.
- Tes gosses n’ont pas eu de chance pour leur première sortie.
« Ils sont tous les quatre vivants, et ils ont rempli leur mission. Ca aurait pu être bien pire. »
Elle eut un sourire crispé tandis qu’elle faisait son choix au distributeur –les cuisines étaient évidement fermées à cette heure-ci de la nuit. Elle jeta un bref regard au visage tanné du grand ninja à ses côtés, avant de fixer avec obstination la machine en face d’elle pendant qu’elle introduisait les pièces.
« Dis, Asuma… Tu as déjà perdu une équipe ? »
L’expression de l’homme s’assombri un instant, et il écrasa sa cigarette à demi consumée dans un cendrier.
« J’ai perdu un membre de mon équipe quand j’étais genin, lors d’un examen à Kiri, avant le début de la Troisième Guerre Cachée. C’était un an après le massacre, mais les genins qui passaient étaient encore des promotions pré-Zabuza, et… ils étaient tout simplement trop endurcis par rapport à nous. Mayumi n’avait pas sa chance... Et un chuunin de la toute première équipe que j’ai formée à été tué lors de l’attaque d’Orochimaru, il y a trois ans. »
La jeune femme hocha faiblement la tête, sans croiser son regard. Normalement on ne parlait guère de ce genre de choses. La plupart des ninjas préféraient garder leurs morts pour eux, et les laisser reposer.
« … Ils sont mes premiers élèves, et dès le moment ou j’ai pris une équipe, je me suis préparée à la perdre. Tu… je… enfin tu sais pourquoi je suis resté chuunin si longtemps... Et je savais que former une nouvelle équipe spécialisée dans la reconnaissance serait risqué… Mais tous les trois… C’est dur de ne pas se sentir liée à eux.
Je ne suis pas comme Kakashi et son « tu ne t’attaches pas comme ça tu ne risque pas d’être blessé », mais le risque existe malgré tout. Je les ai formé du mieux que j’ai pu. Et maintenant je les envois sur un champ de bataille ou ils finiront sans doute par se faire tuer. »
Asuma resta un long moment silencieux.
« Je sais. Je me suis dit la même chose la fois ou Ino s’est fait piéger par ce ninja télépathe de la Terre, et qu’elle est resté une semaine dans le coma… Mais c’est comme ça, et ça ne dépend pas vraiment de nous… Tu sais ce que l’on dit… ‘Ils sont à nous comme la flèche est à l’archer, et il ne nous appartient que de les lancer le plus droit et le plus loin possible’. » Il eu un demi-sourire. «Tu as fais du bon boulot avec eux… Lors de la répartition des équipes, on aurait cru que si tu lui soufflais dessus, Hinata se serait envolée… Regarde la maintenant… Et c’est sans parler de Shino et de Kiba… »
Il fit un signe de tête en direction du couloir dans lequel se trouvaient les chuunins. Au-delà de la baie vitrée, la jeune fille était tournée vers Shino et lui murmurait quelque chose tout en jetant de fréquents coups d’œil dans leur direction. Sa position rendait impossible de lire sur ses lèvres, mais Kurenai eut l’intuition soudaine qu’elle parlait d’eux, et sentit ses joues s’empourprer légèrement.
Si Asuma avait remarqué, il n’en laissa rien paraître, se contentant de transvaser la nourriture des paquets délivrés par le distributeur dans une assiette pour pouvoir la faire réchauffer.
« Je pense que tu es une bonne archère Kurenai. Et tu tirais avec des flèches de première qualité. Mais tu ne peux pas être responsable des changements du vent, ou des flèches tirées par les autres… Ni même de leurs propres décisions. »
Elle hocha la tête, à la fois réconfortée et tout à coup incroyablement mal à l’aise. Asuma se tenait tout près, fort et rassurant comme à l’accoutumée, mais une expression sérieuse sur le visage. Seul le ronronnement du micro-onde rompait le silence soudain entre eux, et elle recula nerveusement -même si pour un observateur extérieur autre qu’Hinata, ça aurait plus ressemblé à un déplacement sans but en attendant que la nourriture daigne finir de chauffer.
« Merci. Et… heu… merci d’être venu me réveiller tout à l’heure… »
Il haussa les épaules, et l’air sérieux disparu, chassé par une lueur étrange dans ses yeux.
« De rien, je finissais ma garde à la porte Est lorsqu’ils sont arrivé, je me suis dit que tu voudrais être au courant… » Il eut un sourire grivois. « J’ignorais que tu dormais toute nue… »
Prise par surprise –elle ne s’attendait pas à ce genre de changement de sujet,- Kurenai se sentit rougir violemment, et elle songea un instant qu’elle devait être de la couleur de sa veste.
Elle s’était couverte avant d’ouvrir, mais pour les yeux expérimentés –et bien trop fureteurs pour leur propre bien- d’un ninja, il devait avoir été bien plus qu’évident qu’elle ne portait rien sous le fin Yukata.
Une fraction de seconde, elle hésita entre frapper le grand barbu, le plonger le dans un genjutsu très douloureux et embarrassant –du genre strip-tease dans le bureau de l’Hokage- ou plus prosaïquement lui apprendre la galanterie à la pointe du kunaï.
Ou alors… un règlement de la situation à la Anko-style peut-être ? Humm…
Elle se contenta finalement d’un sourire en coin assorti d’un regard suggestif.
« Hum… mais l’été approche, il commence à faire tellement chaud la nuit… C’est bien plus agréable. »
Ce fut au tour d’Asuma d’être pris par surprise. Il prit une teinte cramoisie à la grande satisfaction de la jounin, et partit d’un grand éclat de rire qui n’aurait pas berné un genin quand à son état de gêne.
Le sourire de la kunoïchi se fit soudain plus froid, effrayant, et la température dans la pièce sembla brusquement chuter de quelques degrés. Elle fit un pas vers lui, et Asuma recula d’autant, la main instinctivement gluée à sa poche à kunaï.
« Bien, je vois que nous nous comprenons, » sourit doucement Kurenai.
« … »
Sans masquer tout à fait la satisfaction qu’elle éprouvait –non, une kunoïchi digne de ce nom ne ricane pas… -, elle attrapa les deux assiettes à présent chaudes, et partit rejoindre ses élèves.

Et réalisa que s’ils les observaient comme elle le soupçonnait, ils n’avaient pas perdu un mot de la conversation… Est-ce que… oui. Dieu merci, Asuma leur avait tourné le dos lorsqu’il avait fait sa réflexion tout à fait déplacée… Mais pouvait-elle espérer qu’à seize ans ils soient suffisamment innocents pour ne pas tirer des tas de conclusions plus tordues les unes que les autres de sa réponse à elle ?
Probablement pas… Du moins j’espère pour eux. Hinata peut-être ? Elle est d’un clan de coincés et…
Tous ses espoirs furent anéantis lorsqu’elle vit la jeune Hyuuga assise aux côtés de Shino.
L’Aburame était tout à fait illisible, comme à l’accoutumée, mais Hinata fixait ses pieds avec obstination, plus rouge encore qu’une tomate.
« Me- merci Kurenai-sensei, » parvint-elle à balbutier quand la jeune femme lui tendit une assiette. Elle ne releva pas la tête, et Kurenai décida avec une pointe de satisfaction sadique que ça lui apprendrait à espionner ses aînés.
« Je vais voir si je peux vous dénicher une infirmière. Ne bougez pas.»
« À vos ordres. »

À cette heure ci l’hôpital était plongé dans l’ombre et le silence. Leurs pas résonnaient étrangement sur le carrelage froid, et ni l’un ni l’autre ne prononcèrent le moindre mot tandis qu’ils parcouraient les couloirs déserts à la recherche d’une aide-soignante, Kurenai devant et Asuma la suivant à quelques pas de distance.
Elle se sentait mieux.
La conversation lui avait éclairci l’esprit, et l’avait détournée des pensées moroses qui l’habitaient depuis trois jours.
Ce n’était pas la première fois que ses genins mettaient leur vie en danger, mais ça avait été la première fois qu’ils le faisaient véritablement seuls. Et pour la première fois depuis bien longtemps elle s’était prise à penser à eux, et elle s’était demandé si elle n’avait pas fait une erreur en prenant une équipe, si elle ne les avait pas simplement menés à la mort.
Mais Asuma avait raison.
Kiba Hinata et Shino n’avaient rien à voir avec eux, même si parfois, quand elle les regardait, la silhouette droite de Shino se confondait avec celle toute aussi raide de Teigo, que Shinji gambadait à la place de Kiba, et qu’entre eux deux ce n’était pas la silhouette menue d’Hinata, mais celle d’une jeune kunoïchi aux cheveux noirs et aux yeux rouges. Même si elle avait parfois la certitude, l’espace d’une seconde, que si l’un d’entre eux se retournait, ce n’était pas elle qu’il verrait, mais la silhouette massive d’Asheo-sensei, avec son éternel sourire en coin et son jeu de carte racorni par l’usage dépassant d’une de ses poches.
Et ils n’avaient rien à voir avec le fait qu’un jour elle soit rentrée de mission seule, alors que ce soir là Asheo-sensei avait promis de les emmener au restaurant pour fêter la réussite de leur première mission en tant que chuunins.
Asuma avait raison. C’étaient des choses qui arrivaient, tout simplement. Des flèches emportées par une bourrasque, qui se perdaient dieu sait où, ou qui ricochaient sur une pierre… C’était des choses qui arrivaient tout le temps, et on ne pouvait rien y faire, sinon les façonner du mieux que l’on pouvait, et les tirer de même.
Et quand elle regardait ses gamins –non, plus ses gamins, ils étaient des presque des adultes à présent, des ninjas comme elle…- Quand elle les regardait, elle était certaine d’avoir fait le bon choix, et d’avoir fait tout ce qu’elle avait pu pour leur donner une chance de survivre. Exactement comme Asheo-sensei l’avait fait pour eux.
Elle s’arrêta, et se retourna à demi.
« Asuma ? Une fois que nous aurons mis la main sur une infirmière, que penses-tu d’aller prendre le petit-déjeuner quelque part ? C’est moi qui offre. »
Et elle sourit, en partie pour l’homme qui lui faisait face, et en partie parce que pour la première fois depuis longtemps elle se sentait tout à coup inexplicablement bien. L’inquiétude était toujours là, mais le poison avait disparu.

‘Ils sont à nous comme la flèche est à l’archer, et il ne nous appartient que de les lancer le plus droit et le plus loin possible’

Merci Asheo-sensei.
Vous avez été un archer formidable.


-
yukiyoruno
Gennin
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Message par yukiyoruno »

C'était un excellent épilogue avec le point de vue de Kurenai. Je le lis avec bcp de plaisir. Et Ton Kurenai est bien traitée (pas OCC).
Certaines dialogues sont remarquablement bien choisies.
(qq petites fautes comme soupire mais rien de méchant)
Que dire d'autre? Je laisse aux autres le soin de faire un long commentaire pour toi.
:???:
Kanji
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Message par Kanji »

On voit que tu essaie de suggérer tranquillement le Asuma/Kurenai, sans brusquer les choses, ce qui est tant mieux, ça laisse le reste à l'imagination et à l'opinion des lecteurs. On peut dire que cette fic a bien rempli son rôle de croquer une team entière, dans ses rapports et ses individus. Désolé de ne pas laisser de commentaire plus développé, mais j'ai moi-même du travail dans le domaine, et il faut que je me dépêche avant qu'on m'ait oublié. Bref, encore une victoire de canard.
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Arakasi
Gennin
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Message par Arakasi »

Aaaah... Le fameux épilogue depuis si longtemps annoncé et toujours pas posté! Comme quoi faut pas désespérer :grin:

Et bien, et bien... La moindre des choses est de dire que ça valait le coup d'attendre un peu!
Le personnage de Kurenai est trés rarement exploité (si ce n'est pour la caser avec le premier mâle en chaleur venu, pauvre femme...) et tu l'utilise trés bien. Son comportement, son inquiétude, son attachement un peu rétissant à ses éléves, ainsi que ses interrogations paraissent trés réalistes.
Comment concilier les rapports humains et la condition de ninja? J'aime comment tu traites cette interrogation.
J'aprécie par exemple quand tu soulignes qu'un ninja de 35 ans est un vieux ninja. Dur et réaliste.

A se demander comment les parents de Shikamaru, Shino et le reste de la clique ont eu le temps, les moyens (et le courage) de se reproduire... Comment peut-on seulement songer à fonder une famille dans ce genre de conditions?

J'aime bien le couple Asuma/Kurenai (plus ou moins par esprit de contradiction j'imagine, puisqu'on en parle jamais :???: ), en fait j'aime les couples qui se fondent d'abord sur une relation amicale ou qui se trouve à le frontiére entre les deux.
La réaction d'Hinata m'a bien amusé: elle a tout de même 16 ans, cette petite! :lol:
Des personnages peu exploités donc, comme le reste de l'équipe 8, que tu arrives à rendre intéressants et attachants.

Une trés bonne fic dans son ensemble! :grin:
‘Ils sont à nous comme la flèche est à l’archer, et il ne nous appartient que de les lancer le plus droit et le plus loin possible’
Belle phrase et métaphore tout à fait appropriée.
Est-ce de toi ou est-ce une réelle citation?
Jainas
Jounin
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Message par Jainas »

La formulation est de moi, le principe vient du Prophète, de Khalil Gibran.


OUF, ils aiment^^. :grin:
J'ai eut du mal à boucler cet épilogue, bien qu'il soit tout court et qu'il ne se passe rien...
Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

C'était vraiment un bon chapitre... Et j'imagine qu'il a du être difficile de cerner une kurenai quasi inexistante dans le manga...

Enfin bon retenons tout même ceci
Hinata peut-être ? Elle est d’un clan de coincés et…
Je sais pas vous mais moi, ca m'a bien fait sourire...
I Think I'm Dumb...(repeat)
lebibou
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Message par lebibou »

La première chose qui me vient à l'esprit tient à la relation qu'entretiennent les élèves et leur maître. C'est toujours quelques choses d'étrange, mélange de crainte et respect, avec un brin d'amour, amour de grand-frère si le senseï est un homme, amour maternel si le senseï est une fille. C'est souvent quelque chose d'assez touchant et de vrai (je dis souvent, parce qu'il ne faut pas oublier les Orochimaru/Anko). Il faut aussi tenir compte du fait que pour la plupart, les parents sont ninja et bon nombre d'entre eux ont plus été élevé par le senseï plutôt que par leurs parents, souvent mort au combat.
Par contre quelque chose m'a surpris. Ça vient plus de moi que de ta révélation mais qu'importe. C'est le fait qu'Asuma est eu d'autres élèves avant Shikamaru & Co. Ça fait bizarre je trouve. Je m'étais toujours imaginé qu'il était impossible pour une personne d'avoir d'autres élèves. Pour la plupart, ils n'ont eu qu'un seul groupe d'élève. Mais quand on y réfléchit, Asuma apparaît bien comme étant le type à avoir eu d'autres élèves.
Je trouve que ça doit être très dur de prendre des élèves. Par certain aspect, je trouve même hallucinant que Kakashi est eu des élèves, surtout lorsque l'on connaît ses antécédent. Diriger une équipe lorsque l'on a perdu la sienne…
De plus, je trouve que tu as rendu Kurenai très sensuelle. Je trouve que c'est un personnage sous-exploité et tu lui as rendu un bel hommage.
De même pour Asuma. Tout dans sa gestuelle montre quelqu'une de posé, de calme, mais qui en a vu beaucoup.
Leur couple, ou pour le moment, leur absence de couple est joliment décrit. Toujours cette gestuelle impeccable avec le “elle lui érafla l'épaule”.
Rien à dire sur les deux de l'équipe 8, surtout que tu n'as pas dit grand chose sur eux.
J'aime (comme tout le monde) la comparaison des senseï à un arc et des élèves à une flèches. Toujours cet art impeccable de la comparaison ninja/arme.

Du très bon Jainas, comme d'habitude.
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Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

alala, un épilogue parfait qui conclue une fic parfaite. La première chose qui me vient à l'esprit c'est ta métafore sur l'arc et la flèche. C'est très bien trouvé et ça illustre parfaitement la relation sensei/élèves. Chapeau !

J'ai beaucoup aimé aussi le sous entendu Asuma/Kurenai, il est très bien mené, tout en suggestion. C'était vraiment du beau... toi :grin:
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