Le Passé blanc, saison 2

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Le Passé blanc, saison 2

Message par Kanji »

Voici ma première contribution à cette rubrique du forum, ma première fanfic. Elle relate la jeunesse de Hyûga Kanjiro, mon personnage dans un jeu de rôle Naruto ; cette fic est en grande partie basée sur les scénarios mis au point par mon maître de jeu, mais nous écrivons cette fic en collaboration, lui approuvant chaque chapitre. Elle n'est bien sûr pas encore terminée et a des chances de continuer encore assez longtemps, bien qu'elle en soit déjà à son 11e chapitre.

Pour la chronologie, elle se déroule à la fin de la Troisième Guerre Mondiale Secrète, deux ans avant la mort de Yondaïme face à Kyûbi, pour être précis. Elle est susceptible de contenir quelques spoils, mais rien de bien affolant.

Voici tout d'abord le sommaire.

Saison 1 : Le Village sous la neige

Merde mes chaussures (que vous trouverez dans ce post)

Merde mon ombre

Par un froid matin d’hiver

Une flamme s’éveille

Team 10

Le souffle de l’hiver

Au-delà du masque

Le sourire de la bête

La voie lasse

Se lever

Doutes et courbatures

Saison 2 : Premier Sang

Sur le départ

Fer


Voici donc le premier chapitre, les suivants arriveront assez rapidement. Faites chauffer les commentaires !

Merde mes chaussures !

C’était assez léger finalement… en tout cas plus léger que Kanjiro ne le pensait lorsqu’il avait vu les bandeaux alignés sur la table. L’examen aussi l’avait surpris : c’était plus facile qu’il ne le croyait.

Il était maintenant genin, ninja à part entière ; pourtant, rien dans l’expression du jeune Hyûga ne traduisait une quelconque différence avec les autres jours : son visage aux traits fins mais assez peu remarquables présentait comme seules particularités des cernes sous ses yeux de nacre, qui étaient à moitié voilées par ses paupières.

Ce descendant de l’illustre lignée avait constamment l’air endormi et fatigué. Un ample pantalon noir délavé lui tombait sur les sandales, si long qu’on aurait dit qu’il allait se prendre les pieds dedans ; il portait une veste de style chinois couleur craie et un t-shirt d’un noir d’encre.

Le bandeau à motif de feuille de Konoha ceignait son front, sur lequel tombait des mèches noires : au bout de l’une d’elle, particulièrement longue, pendait un court pinceau à calligraphie ; enfin, sur le dos de sa main droite était l’idéogramme de la foudre. C’était sans aucun doute l’énergumène le plus étrange de sa promotion.

Kanjiro était arrivé en retard à l’examen : il avait passé la nuit à s’entraîner avec son Kagemusha. Son ombre protectrice avait sans doute été le meilleur des professeurs : c’était grâce à lui que l’examen s’était avéré facile. Les querelles entre familles ne s’étaient pas mises entre eux : le sceau des bunke n’avait pas empêché Kanjiro de voir son garde du corps comme un maître.

Les apparences ne sont que futilités : elles peuvent être utiles, mais elles ne sont que figures de papier face à l’acier de la vérité. Kanjiro était lui aussi bien placé pour le savoir : sous ses airs de feignasse, il était l’un des meilleurs élèves de la classe, lorsque l’heure des examens venaient. Il était l’un des seuls à apprécier ces moments où il pouvait s’exercer à l’école. Le reste était si ennuyeux…mais ça ne l’empêchait pas d’écouter : un bon shinobi tire une leçon de toute expérience. Kanjiro s’en fichait que les autres le considèrent comme un looser : lorsque le temps viendra, il leur montrera.

Alors qu’il levait les yeux, ayant entendu des pas dans le couloir menant à l’amphithéâtre, il se dit que ce moment était peut-être venu, pour une personne du moins. Involontairement, le jeune Hyûga serra les dents : cette fille avait le don de l’énerver. Elle portait la traditionnelle veste à col haut de son clan et un short juste assez long…Uchiha Setsuko…la meilleure de l’année, c’était elle : Kanjiro n’était pas du genre à se voiler la face.

Activer son Sharingan sur les bancs de l’Académie n’était pas donné à tout le monde, et elle le savait… et elle ne se privait pas pour le faire remarquer… et pour se faire remarquer, donc. Tout chez elle était fait pour attirer l’attention : on aurait dit qu’elle était née dans ce but. Après tout, les Uchiha sont l’élite…

A cette pensée, Kanjiro sentit le sang pulser dans ses tempes, et affluer vers ses orbites… C’était peut-être à cause d’elle qu’il s’était fixé ce but : elle était le premier échantillon des Uchiha qu’il ait vu, et elle avait fait son effet ; même à 9 ans, elle était déjà remarquable. Le jeune Hyûga arracha son regard d’elle et le redirigea vers ses pieds, en prenant soin de paraître aussi apathique que possible.

Il s’attendait à ce qu’elle réagisse lorsqu’elle verrait son front, mais elle ne laissait échapper qu’un reniflement méprisant, alors qu’elle levait les yeux. Kanjiro pensa alors qu’il valait mieux laisser tomber, mais il vit la lueur dans son regard : il brûlait. Mais de quoi ? En tous cas, elle n’était pas aussi désintéressée qu’elle voulait le faire paraître : on ne trompe pas les yeux d’un Hyûga, pensa fièrement Kanjiro. Il décida de passer à l’action malgré tout.

Alors qu’ils passaient au même niveau, Kanjiro eut un instant d’hésitation lorsqu’il la vit marcher la tête haute et lui le regard baissé, il hésita. Elle était si impressionnante…La lumière du soleil passant à travers la fenêtre de la cour soulignait les courbes de son visage. Mais elle ne le regardait pas… Au dernier moment, Kanjiro décala son épaule vers la gauche : Setsuko fit un demi-tour.

Kanjiro ricana intérieurement : elle n’avait qu’à faire attention. Elle réagirait, il le savait : il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle ne saurait pas se détourner après ça.
« Dis donc, l’ahuri ! »
Sa voix était énervée, pour sûr !
« Gné ? », fit-il comme si elle le tirait du sommeil.

Le regard de la jeune Uchiha pétilla, comme si elle allait rire, mais elle se retint lorsqu’elle vit le motif de la feuille au-dessus du visage effectivement ahuri de Kanjiro.
« J’ignorais que les examinateurs étaient nuls au point de laisser les étudiants ratés voler les bandeaux… L’examen c’était du gâteau, mais alors là… »
Dans les poches de sa veste, Kanjiro serra les poings, mais son visage resta parfaitement bovin.
« Faut pas te prendre pour le centre du monde, Setsuko-chan. A force de réussir, tu finiras par ne plus voir ce qu’il y a derrière. », lança-t-il d’une voix fatiguée.
Elle était piquée au vif : un, il avait répondu, deux, il était resté insensible à sa pique, trois, il avait plutôt bien riposté, sans même une attaque directe ! Sans parler du « chan »
« Tu devrais changer de ton quand tu parles à un vrai ninja. », répliqua-t-elle en gardant son calme.

Un ange passa… et il baillait assez fort. Kanjiro se redressa et pencha la tête sur le côté.
« Pour être un vrai ninja, il faut autre chose qu’un bandeau, Setsuko-chan. »
« Arrête de m’appeler comme ça ! »
« Pourquoi ? Ca te va bien pourtant… »
« Je ne suis plus une gamine ! »
Nouveau bâillement.
« Hon hon, je vois ça. »
Ses yeux d'ébène se rétrécirent et elle croisa les bras
« Toi, le looser, tu me cherches. »
Nouveau bâillement.
« Hââârf… Pardon ? J’écoutais pas. »
C’en était sans doute trop pour elle. Kanjiro était d’ailleurs surpris qu’elle ait tenu si longtemps avant d’essayer de l’étrangler. Mais malgré sa préparation, elle le surpris légèrement.

Elle décroisa les bras rapidement, et lança deux shurikens après un rapide saut en arrière. Non seulement elle avait réagi en shinobi et pas en gamine susceptible, mais en plus elle l’avait fait sans sommation et en tentant de le surprendre.

Mais Kanjiro était prêt à tout, dès qu’il l’avait vue dans le couloir, il était prêt. Profitant de la distance qu’elle avait mise entre eux pour se ménager une marge de manœuvre, il s’élança en avant, faisant un saut de mains, non sans avoir plissé les paupières à un point surhumain. Avant même de sortir les mains de ses poches, il avait senti le chakra envahir ses tempes et communiquer sa force à ses yeux, qui étaient maintenant contractés comme s’ils étaient dotés de muscles. La précision inhumaine de son regard lui permit d’apprécier la trajectoire des shurikens : il lança ses pieds en avant et les shurikens vinrent se planter dans le caoutchouc de ses sandales.

Usant de son élan, il couvrit la distance qui les séparait, profitant de la surprise déclenchée par son étrange parade pour porter une attaque directe. Mais Setsuko ne se laisse pas avoir et roula sur le côté, profitant de ce que Kanjiro attaquait depuis le haut pour faciliter son esquive. Le jeune Hyûga atterrit sur la pointe de ses pieds, prenant bien soin de ne pas enfoncer davantage les shurikens dans ses sandales. Ses amples vêtements retombèrent alors que la force de son élan s’évanouissait.

Bien que regardant à l’opposé de son adversaire, Kanjiro vit son adversaire accroupie pousser sur ses jambes pour attaquer son dos. Son esquive était impressionnante, vu qu’elle avait calculé le mouvement à son avantage, mais attaquer un Byakugan dans le dos est digne d’un écervelé !

Usant de son entraînement, il se suréleva sur sa jambe gauche et lança son pied droit vers elle. Setsuko fut forcée de stopper brusquement son élan, et Kanjiro profita de l’ouverture pour rétablir son équilibre en posant sa main gauche sur le sol et en ramenant sa jambe droite sous lui.

Il détendit ses jambes et s’éleva en portant un coup ascendant de la paume vers le menton de la jeune Uchiha. Sans surprise, elle bloqua cette attaque assez basique ; mais elle avait reculé de quelques centimètres, ce qui était largement suffisant : Kanjiro profita de l’espace laissé pour attaque sans se remettre en garde. Un tour rapide sur lui-même et son pied droit (accompagné par le shuriken de la sandale !) forma un arc vers le visage de Setsuko. Kanjiro se retint de penser « Et voilà ! ».

Et il fit bien. La silhouette de la jeune fille devint floue lorsqu’elle évita le coup en tournant sur elle-même, accompagnant le mouvement de la jambe de Kanjiro, tout en descendant. La suite était facile à deviner : elle allait balayer la jambe gauche, ce qui était d’autant plus facile qu’il était obligé de se tenir sur la pointe des pieds, à cause de ces satanés shurikens.

Kanjiro ne prit pas le temps d’hésiter, mais il eut le temps de ne pas faire n’importe quoi ; l’esquive la plus évidente était de faire une roue rapide vers le côté de la frappe : cela lui permettrait d’éviter le coup avec sûreté. Mais Kanjiro s’y connaissait suffisamment en Taijutsu pour penser au coup suivant, même avec si peu de temps : elle savait quelle était l’évidence, et en profiterait à coup sûr pour l’attaquer alors qu’il faisait la roue, en position de vulnérabilité : son mouvement tournant était idéal pour les enchaînements.

Il fit donc la roue, mais dans l’autre sens : n’importe quel professeur de l’Académie lui aurait dit à quel point un tel geste était imprudent ; il risquait en effet de perdre l’équilibre s’il ne parvenait pas à briser l’élan de Setsuko. Mais Kanjiro n’avait pas envie de s’échapper.

Et son pari paya : alors qu’il mettait toutes ses ressources en jeu, son pied heurta celui de son adversaire et Setsuko, brutalement stoppée dans son élan, vit son pied être soulevé. La position d’équilibre précaire d’une attaque tournoyante joua contre elle : elle se retrouva sur les fesses. Quant à Kanjiro, il termina peu artistiquement sa roue : cette manœuvre lui avait demandé de puiser dans ses réserves.

Il y eut un instant de flottement alors que le troisième échange se terminait. Kanjiro était sincèrement admiratif : sa dernière attaque était admirable, et il ne s’en était sorti qu’au prix d’un effort qui l’handicapait pour le reste. Elle avait converti l’échec de sa première attaque au shuriken en avantage indéniable et avait attaqué en conséquence. Non contente de cela, elle avait en plus réussi à le mettre dans une position où l’esquive le désavantageait. Elle méritait sa réputation : le visage de Kanjiro était marqué de respect.

Pour sa part, Setsuko était passablement surprise : comment Kanjiro pouvait-il être aussi fort ? Ce n’était pas étonnant : le jeune Hyûga passait son temps à dormir et à bailler en classe, alors comment aurait-il pu atteindre le niveau du prodige de l’année ?

Kanjiro sourit sincèrement : le voir en action était assez inhabituel ; ce n’était plus la feignasse du dernier rang, mais un ninja calme et concentré, assez impressionnant somme toute dans ses vêtements amples et avec son Byakugan qui regardait la jeune Uchiha avec une intensité presque gênante. Setsuko vit alors le motif sur son t-shirt : l’éventail de son clan barré d’une croix blanche.

Kanjiro se retourna alors, assis et sembla s’occuper de ses sandales.
« Comment c’est possible ? »
Setsuko avait perdu sa verve et semblait assez perdue elle-même. Kanjiro était parfaitement calme, mais il savait qu’il était en mauvaise position : il devait en finir rapidement, pour éviter qu’elle profite de son avance. Même si, perturbée comme elle l’était, elle n’allait sûrement pas y penser tout de suite.

Le jeune Hyûga ne se sentit pas de la frapper par surprise ; il voulut même tenter de lui donner un coup de fouet.
« Utilise-le. »
« Quoi ? »
« Si tu veux gagner, utilise-le. », dit Kanjiro en se retournant et en montrant ses yeux qui étaient redevenus normaux.
« Je n’ai pas besoin de mon Sharingan contre un looser. »
« T’as pas l’air en position de fanfaronner. »

Setsuko laissa sa tête retomber. Puis elle la releva, et son regard avait changé.
« Si tu crois pouvoir surpasser mon clan, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’aux sandales, feignasse. »
Sa voix était froide et déterminée, mais pourtant Kanjiro sentit un élan de respect : elle avait compris en si peu de temps…

Elle tournoya soudain sur elle-même et brisa une vitre avec un shuriken. Continuant de tourner sur elle-même, elle entra dans la cour avec un saut vrillé. Se relevant, elle lança son défi.
« Amène-toi, et tu verras à quel point tu es un looser ! »
Finalement, elle n’était devenue agréable qu’un moment…Quelle chieuse, pensa Kanjiro en se levant. Il avait repris son air bovin.

Il se contenta de se servir de la porte, bien conscient d’être moins spectaculaire. Mais il savait aussi à quel point elle se sentait ridicule : un petit point, mais c’était toujours ça de pris. Elle était bien trop fière.

Il évalua rapidement les possibilités de s’en sortir avec une victoire rapide… La garce avait bien choisi le terrain : dans la cour, elle avait plus d’espace. Elle voulait l’obliger à venir au corps à corps, sachant pertinemment qu’elle avait une longueur d’avance en termes de réserves d’énergie. Par un accord tacite, il savait chacun qu’il n’utiliserait pas de techniques : ça se trancherait simplement…. Elle avait bien choisi le terrain, mais pas sa position.

Kanjiro avait en main les deux shurikens qui étaient précédemment sur ses sandales. Il prit un instant pour viser, et les lança. Les deux étoiles d’acier étaient l’une au dessus de l’autre ; Setsuko sembla évaluer la situation et se rendit compte : elle avait un mur à sa droite ! Esquiver à gauche semblait le seul moyen, et Kanjiro se tenait prêt à l’accueillir là-bas.

Mais la panique dura peu de temps : avec un reniflement de mépris, elle se précipita vers les shurikens, en une manœuvre à la limite du suicide. Elle se jeta en avant et parvint à passer entre les shurikens ! Le jeune Hyûga était véritablement abasourdi : là aussi, aucune faille. En effet, avant de se réceptionner, Setsuko avait eu le temps de lui lancer un kunai.

Celui-ci lui se planta dans sa cuisse : apparemment, le dernier mouvement l’avait sonné. Il tomba à genoux, et son adversaire prit à peine le temps de se réceptionner : elle s’élança en avant, les deux poings joints en un marteau fait pour assommer.

Kanjiro lui-même ne savait pas si le kunai l’avait atteint parce qu’il était abasourdi par l’éclatante manœuvre ou parce qu’il l’avait permis. Toujours est-il qu’il délogea la lame de sa cuisse rapidement ; il avait très peu de temps avant de finir inconscient.

Il mit toutes ses forces dans ce qu’il espérait être le dernier coup du combat. Se projetant en arrière, il brandit ses deux bras en l’air. Ses mains passèrent entre les bras de Setsuko, il se retourna et fit passer le kunai contre la gorge de son adversaire et sa main contre son visage ; usant de son élan, il la projeta à terre avec un rugissement rauque et la suivit tout en surveillant ses jambes. Le combat était fini.

Kanjiro suait à grosses gouttes et respirait lourdement. Setsuko avait les yeux fermés, semblant attendre le coup final. Mais Kanjiro ne bougeait pas, et la regardait plus intensément que jamais, alors qu’il se tenait au dessus d’elle. Ils n’avait jamais été aussi proches et aussi éloignés.

Le jeune Hyûga était épuisé et son estomac était noué, alors que son cœur palpitait à un rythme fou : c’était son premier vrai combat, et la victoire avait toujours été excitante, mais il y avait autre chose. Autre chose que le simple fait de la tenir à sa merci.

Elle attendait toujours, l’acier froid pressant sa gorge.

Il retira le kunai, mais sa main gauche était toujours sur son visage. Il crut alors que plus jamais il ne pourrait retrouver un visage tranquille tant ce moment était tendu.

Il savait bien quelle serait sa réaction alors qu’elle ouvrit les yeux, et il retira délicatement son autre main, puis se leva et marcha vers la sortie de la cour.

Elle se leva, furieuse. Une pensée traversa son esprit : son visage tranquille était bien plus agréable.
« Tu me paieras ça, Kanjiro ! Je le jure sur l’honneur de mon clan, tu me revaudras cette défaite ! »

Il eut un sourire, mais elle ne pouvait pas voir son visage : il croyait qu’elle ne le connaissait que de réputation. De là à penser qu’elle savait son nom…
« Lorsque tu étais à moi, tu étais bien moins pénible… », dit-il d’une voix calme, presque douce.

Cela ne fit que l’énerver davantage. Après tout, c’était mieux comme ça… Mieux valait attendre et s’entraîner avant de réessayer… L’une ou l’autre chose. Il s’était précipité aujourd’hui, la prochaine fois il prendrait son temps et agirait vite et bien. Comme un vrai ninja.

Il se dirigea la porte du village, dans le parc, où Keitaro, son kagemusha et sensei, l'attendait : il fallait encore s’entraîner avant la réunion pour former les équipes.

Mais sur le chemin, il sentit quelque chose de bizarre en marchant. S’asseyant sur le bord de la route, il retira sa sandale droite et s’écria en voyant le trou béant : « Merde, mes chaussures ! »
Dernière modification par Kanji le jeu. 07 déc. 2006, 11:39, modifié 5 fois.
Image
Jainas
Jounin
Messages : 1096
Inscription : dim. 24 juil. 2005, 15:15
Contact :

Message par Jainas »

tu connais déjà mon avis sur cette fic ;-)
Très bon premier chapitre
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

En plus vous avez du bol, j'ai espacé les paragraphes pour donner plus de visibilité :grin:
Image
Arakasi
Gennin
Messages : 462
Inscription : dim. 11 sept. 2005, 09:57

Message par Arakasi »

Hé! hé! HEEEEEEEEEEE!
Pas mal du tout!
Un trés bon combat au corps à corps, bien rythmé avec des réactions intelligentes. On a pas l'impression d'assister à un combat de taureaux (violent mais chiant), les reflexions de ton personnage pendant le combat sont trés bien. Un perso qui a l'air de valoir le coup d'oeil, intelligent, même si c'est un hyuga... Bon, personne n'est parfait...
Au niveau attitude, il me fait un peu penser à Shikamaru, en plus motivé, bien entendu.
Jainas m'avait déjà conseillé chaleureusement cette fic mais, honte à moi, je ne l'avais toujours pas commencé. Mais je vais me rattraper! :grin:
Pour l'instant j'aime!
Balance nous vite la suite.

J'espére qu'on verra des têtes connues.
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Merci bien du compliment, même si les combats qui suivront (et pour l'instant ils sont peu nombreux malheureusement) seront moins détaillés (mais rien de bête et méchant). Pour ce qui est des têtes connues, j'y ai pensé, et elles afflueront bien assez vite.
Image
lebibou
Sannin
Messages : 3872
Inscription : mer. 14 sept. 2005, 23:06
Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

J'ai bien aimé le premier chapitre.
Le combat est d'excellente facture et ingénieux quant à son déroulement.

Le Kanjiro est un personnage que l'on sent bien travaillé, que ce soit au niveau du caractère et du style. On sent que tu le connais bien et que tu y est attaché.
J'ai aussi bien aimé Setsuko. Peut-être parce qu'on y retrouve un peu de Sasuke et plus généralement de l'Uchiwa. Par contre, elle a les yeux bleus :shock: . Une uchiwa avec les yeux bleus ? Ca a le mérite d'être assez original. J'imagine la tête des parents à la naissance.

Le scénario semble suivre un déroulement pour le moins classique, c'est à dire suivant un ordre chronologique. Je ne vais pas te le reprocher, sachant pertinament qu'il est très dur de bâtir un scénario à la Tarentino, d'autant plus lorsque l'on poste une fic chapitre par chapitre. Peut-être une fois qu'on la finit, on peut se permettre des remaniements, mais pendant, c'est chaud.
Le scénario prend donc place deux avant la mort du Yondaime… Hum… On se pose donc plusieurs questions. Le Yondaime était il Yondaime à l'époque ? Kyubi va t'il intervenir avant son massacre ? Je ne doute pas que l'on apercevra quelques Sannins et autre Kakashi. Ca devrait être des moments assez savoureux. J'en salive d'avance.

Peut être un leger défaut, du moins à mon avis. Ce n'est pas le texte ou autre. C'est les dialogues en italique qui me gène. Comment va tu faire si l'envie te prend de faire des POV ? Mais bon, ce n'est qu'une goutte d'huile dans une mare de qualité.
Continue !
Image
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Pour ce qui est de Setsuko, c'est une lamentable erreur que je vais corriger sur le champ, elle n'a pas du tout les yeux bleus, désolé pour ceux que ça avait agréablement surpris...

Pour ce qui est des détails politiques, tout ça se précisera dans les prochains chapitres. Le scénario par contre, j'avais pas du tout pensé à en faire quelque chose à la Tarantino, mais c'est vrai que c'est virtuellement impossible, et ceux pour au moins deux raisons :

-premièrement c'est basé sur un scénario que mon maître de jeu me fait jouer au fur et à mesure que l'écriture avance : certains combats futurs auront d'ailleurs été joués dans une partie de jeu de rôle. Comme je ne connais pas la suite dans les détails, il m'est impossible d'adopter une autre perspective.

-deuxièmement, étant donné la longueur prévue de cette fic (elle est au chapitre 11 et ce n'en est même pas le 5e...), ça demandera un travail colossal de préparation, ce qui boufferait un temps dont je ne dispose malhereusement pas.

Quant aux dialogues en italique...en fait c'est dans un souci de lisibilité que j'ai fait ça, la lisibilité dans la mise en page étant assez souvent nécessaire pour âppater le chaland sur mirage, le chaland n'étant pas là-bas toujours fan d'écriture, donc il faut parfois lui lécher les pompes...bref, si jamais tout le monde trouve ça trop gênant, j'enlèverais, ce n'est pas un problème.
Image
Sakamoto Julietta
Gros boulet du forum
Messages : 650
Inscription : lun. 28 nov. 2005, 16:30
Localisation : Les filles,appelez le 0800/*** (gratuit). Les garcons, appelez au 0903/***(1.20€ la minute)

Message par Sakamoto Julietta »

Le combat fait très role play c'est clair...

Mais moi, j'ai toujours adoré les fics qui racontent un rôle play. Ya toujours de la surprise dedans.

J'ai vraiment bien aimé...C'était génial et en plus ca m'a rendu nostalgique... (faut que je recommence les jdr!!! :cry: )
I Think I'm Dumb...(repeat)
Tayuya
Gennin
Messages : 322
Inscription : mar. 16 août 2005, 16:35

Message par Tayuya »

Je suis l'avis général pour dire que c'est un excellent début. J'ai rarement vu de combat aussi détaillé du point de vue de la réfléxion et stratégie. Très bien fait.
Ce qui est sûr, c'est que ta fic ne fait qu'accentuer mon animosité à l'égard des Uchiwa :lol: Non mais vraiment, on n'a pas idée d'être aussi hautain, ça devrait pas être permis ^^
J'ai hâte de voir la suite ;-)
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

La suite ? Tout de suite !

Merde mon ombre…

…Il se dirigea vers la porte du village, dans le parc, où Keitaro, son kagemusha et sensei, l'attendait : il fallait encore s’entraîner avant la réunion pour former les équipes. Mais sur le chemin, il sentit quelque chose de bizarre en marchant. S’asseyant sur le bord de la route, il retira sa sandale droite et s’écria en voyant le trou béant : « Merde, mes chaussures ! »

Kanjiro se figea, surpris par quelque chose…
« Faudrait que j’arrête de m’agiter comme ça… »
Remédiant à ce surplus d’activité, il se laissa tomber en arrière, et resta 10 bonnes minutes allongé, à regarder le ciel, avant de remarquer un détail assez gênant.
« C’est froid la neige… »

Une partie de lui-même fut rassurée au plus haut point en s’entendant parler de cette voix aussi apathique qu’une limace tétraplégique sous bêtabloquants. Mais la majeure partie de lui-même était ennuyée à 20% : en effet, il avait d’autres choses en tête à ce moment, bien que pas grand monde dans le village n’aurait pu le deviner. Il se rassit, oubliant de grelotter de façon convaincante, et regarda ses manches impassiblement :
« Et maintenant je suis tout mouillé… »

Il resta un instant à regarder dans le vide, perdu dans ses pensées, se préoccupant des 80% restants…Konoha était en guerre depuis des années, mais cet hiver ne s’annonçait pas si agité : cela faisait des lustres que le village n’avait pas connu d’attaque directe.

Kanjiro soupira de toutes ses forces, ce qui fit fuir les quelques oiseaux réfugiés dans les branches…et fit tomber plus de neige sur ses vêtements : tout ça était tellement ennuyeux… A l’approche de l’examen, il s’était dit que le champ de bataille serait une bonne occasion de s’améliorer, mais d’après Sandaime-sama, la guerre touchait à sa fin… Et Setsuko qui avait déjà un Sharingan…quelle chieuse…il ferait bien de se secouer les puces s’il voulait tenir le rythme…et il n’avait que deux semaines avant la formation des équipes.

Kanjiro se leva rapidement, et avança au milieu de la route. Il fit un pas à droite, vers le village, puis un petit bond à gauche vers la porte. Ses pieds s’activèrent, bougeant de manière désordonnée, de plus en plus rapidement. Bientôt, le jeune Hyûga entamait une gigue endiablée et passablement ridicule.

Mais au milieu de toute cette agitation, son visage restait vide de toute émotion… à part d’un ennui profond. Kanjiro fronça très légèrement les sourcils lorsqu’il se rendit clairement compte que ni son cerveau ni ses muscles n’étaient actifs. Il poussa un gros soupir et dit, sans détacher de ses pieds ses yeux blasés :
« Tu fais chier… »

Son regard remonta le long de son ombre, bien trop nette et sombre pour ce soleil d’hiver, jusqu’à une solide paire de jambes qui s’activaient à l’identique des siennes.
« Merde, mon ombre… »
Une voix grave et légèrement sarcastique lui fit remarquer :
« Je t’avais dit que je te ferais danser si on l’avait tous les deux ! »
« Tu te crois malin, hein… »

L’ombre qui s’était attachée à la sienne revint à son propriétaire, et le dos de Kanjiro se voûta de nouveau, revenant à la normale. Il leva les yeux vers son facétieux vis-à-vis et haussa les sourcils. Nara Honshû…pénible mais sympa ; s’il y avait bien une chose pour laquelle ce type ne semblait pas taillé, c’était bien pour la danse ; dépassant Kanjiro d’une bonne tête, Honshû, à 12 ans, semblait en avoir 16 ; le plus baraqué de la promotion, tout dans son apparence criait à tous : « Fuyez, c’est une grosse brute ! »

Ce n’était pas tant ses habits, pantalon noir, maillot de corps épais et veste de jean (assez ringard en fait), mais plutôt ses coudières et genouillères, ses bras nus en plein hiver, ses biceps et le bâton qui ne le quittait jamais…

Mais personne ne fuyait devant lui, pour la simple bonne raison qu’il arborait en permanence un sourire cordial ; Kanjiro, lui, voyait surtout ses yeux de rapace, la position de ses jambes et la légère tension qui se dégageait de son chakra : il avait déjà réfléchi à plusieurs reprises à une méthode pour surprendre Honshû, mais celui-ci était sans cesse sur le qui-vive, prêt à en découdre avec le premier écureuil qui traversait sa route, sans pour autant être agressif.

S’en prendre à un ninja aussi polyvalent et coriace est bien trop pénible. C’est aussi pour cette raison que Kanjiro se retint de lui sauter à la gorge pour l’avoir forcé à bouger.

« Alors tu l’as vraiment eu ? » demanda Honshû.
« T’es bigleux ou quoi ? », dit Kanjiro avec une lassitude infinie en tapotant son front.

Sans répondre, Honshû leva le bras, présentant son bandeau, preuve que lui aussi avait réussi son examen.
« Le seul problème, c’est que je sais pas où le mettre… »
« Je crois que le bandeau non plus ne sait plus où se mettre… »
Kanjiro aurait pu parler de l’apocalypse imminente qu’il n’aurait pas eu l’air plus concerné. Il tenta malgré tout de faire entendre quelque chose qui ressemblait à un rire, mais ça ressemblait sans doute plus à un soupir à l’envers…Honshû avait pris un air consterné.
« Tu devrais arrêter d’essayer d’être drôle : tu vas te ruiner la santé. »
« Bof… » Kanjiro n’aurait pu résumer mieux son état d’esprit.

Mais son sens de l’observation se fichait pas mal de son état d’esprit.
« Qu’est-ce que t’as aux bras ? » dit-il quand il vit les multiples bleus sur les bras de Honshû.
« Oh ça ? » dit le Nara comme s’il parlait de l’état de ses chaussures. « C’est rien, je suis tombé sur quelqu’un d’énervé. » Kanjiro eut un pressentiment. « Quelqu’un qu’on avait suffisamment énervé pour qu’elle se défoule sur le premier venu. » Kanjiro eut un gros pressentiment. « Et quelqu’un qui ne te portait pas vraiment dans son cœur. » Et Kanjiro eut un drôle de sentiment, qu’il préféra faire taire.

« Qu’est-ce que tu lui as dit ? », demanda Kanjiro. Il connaissait suffisamment l’intelligence d’Honshû : ils savaient tous les deux de qui ils parlaient.
« Ben en fait, comme vous passiez l’un après l’autre, je lui ai demandé comment tu t’en étais tiré. Elle s’est jetée sur moi, j’ai encaissé. Puis elle m’a dit de te dire d’arrêter de t’occuper de son Sharingan. »
Haussement d’épaule des deux côtés. Ils n’avaient pas grand-chose à se dire à se dire au sujet de Setsuko, pour la simple bonne raison que tous deux en pensaient la même chose : quelle chieuse…

Honshû fronça les sourcils.
« Tiens à propos. Est-ce que je t’ai déjà dit qu’elle avait développé son Sharingan ? » Kanjiro secoua la tête. « Est-ce que je l’ai déjà sous-entendu ? » Il haussa très légèrement un sourcil. « Alors pourquoi tu t’es mis à le penser à en parler, merde ? » Kanjiro commençait à voir où Honshû voulait en venir.
« C’est pas parce que son fan-club en parle que c’est vrai : selon mes sources elle l’a pas ! »
Kanjiro sourit d’un bon millimètre.
« Cool… »
Si Honshû en était sûr, alors c’était vrai : personne ne se renseignait mieux que lui dans toute la classe.

« D’où tu le sais ? »
« C’était de toi à moi… mais si tu veux la source…et comme je suis un vrai ninja, avec comme emploi à plein temps la collecte d’info… »
Kanjiro mit 5 minutes à remarquer qu’il tendait sa main, ouverte.
« Fais voir la couleur. »
« Bof, après tout, qu’est-ce que ça peut me faire… »

Honshû changea rapidement de sujet : il connaissait Kanjiro, et s’il s’énervait, il valait mieux ne pas être à portée de doigt. Parce qu’avec lui un doigt suffisait.
« Et toi qu’est-ce que tu as bien pu lui faire pour qu’elle soit si énervée ? »
Kanjiro s’accorda un moment de fierté.
« Bof, trois fois rien… je l’ai juste mise à terre avec le kunai sur la gorge… »
Un ange passa…et il bâillait assez fortement. Honshû avait l’air pour le moins surpris, et très amusé.
« T’es un malade, mon vieux… »
« Ouep. »

Honshû et Kanjiro s’étaient connus, logiquement, en cours. Setsuko venait, comme à son habitude, de se faire remarquer : 8 shurikens dans le poteau après 3 mois d’entraînement, il fallait le faire…et bien sûr elle l’avait fait. Kanjiro avait déjà décidé de la surpasser coûte que coûte, et il était déterminé à lui rabattre le caquet.

Il avait donc cherché le meilleur moyen de se faire remarquer… et se battre avec la grande brute du dernier rang lui semblait une bonne idée. Le combat avait été assez bref : le Kage Mane et l’allonge supérieure de Honshû s’étaient révélés une bonne combinaison contre Kanjiro et son mètre 50.

Malgré cela, Honshû et Kanjiro s’étaient tout de suite bien entendus… enfin 15 minutes après, lorsque le jeune Nara et son grand sourire sont venus demander poliment à Kanjiro le pourquoi de son défi aussi stupide qu’une tentative de voler le chapeau de l’Hokage.

Après la réponse, il s’est avéré que les deux compères partageaient ce sentiment rarissime dans leur classe : l’antipathie envers la si populaire Setsuko. Honshû ne voulait pas vaincre les Uchiha, c’était juste qu’il n’appréciait pas les frimeurs.

Cela faisait 2 ans qu’ils étaient amis, et aucun d’entre eux n’avait eu à s’en plaindre : entre les renseignements de Honshû et la relative sécurité apportée par sa carrure, et la tranquillité et l’absence de discours qu’occasionnait la soporifique présence de Kanjiro, ils avaient tout pour se plaire.

Tous ces souvenirs amenaient inévitablement une question :
« Tu penses que tu seras dans quelle équipe ? » Honshû n’était pas soucieux pour un sou, mais il ne l’était pas souvent.
« Bof…Pas d’importance, du moment que je tombe pas sur… »
Kanjiro, les dents serrées, marmonna un nom indistinct. Pourtant, Honshû comprit immédiatement.
« C’est triste, on doit bien être les seuls à n’en avoir rien à foutre d’elle…on est tout seuls », dit-il d’une voix très faussement triste (très).

N’importe qui d’autre que Kanjiro qui se serait trouvé dans la même situation aurait été gêné, sous pression, voire aurait craqué et tout dit : ce qu’il pensait de Setsuko ne se résumait désormais plus à « Quelle chieuse… », même s’il ne savait pas vraiment ce qu’il pensait.

Mais Kanjiro ne changea pas d’un pouce.
« Mouais » tenta-t-il sans succès d’articuler.
Honshû sourit plus largement ; Kanjiro et sa capacité à ne pas réussir à articuler correctement des choses comme « Bof » le faisaient toujours sourire.

« Et qu’est-ce que tu vas faire pendant les deux semaines qui restent ? »
« Gné ? »
« Tu sais bien, banane : il reste deux semaines avant la formation des équipes et le début des missions. »
« Ah. »
Décidément le trafic angélique était très développé aujourd’hui.

« Et j’aimerais savoir ce que tu comptes faire pendant les deux semaines en question. » articula Honshû comme s’il parlait à un abruti : lui-même avait parfois du mal à faire la différence, malgré ce qu’il savait de Kanjiro. L’abruti en question tendit la main, ouverte, et ne se fatigua pas à parler. Honshû fit une moue amusée.

« Bof, après tout, qu’est-ce que ça peut me faire… », imita-t-il.
Kanjiro se tourna vers l’entrée du parc qui bordait le mur et fit un signe de la main.
« A plus… »
Honshû mit les mains dans ses poches et se redirigea vers le centre-ville.
« Ouais, salut. »

Lorsque la silhouette d’Honshû eut disparu, Kanjiro sauta nonchalamment le muret et marcha tranquillement entre les arbres. En chemin, il continua de réfléchir : son soudain et étrange intérêt pour Setsuko ne devait pas l’empêcher de poursuivre son but et de s’améliorer. De toute façon, elle ne songerait même pas à regarder sérieusement quelqu’un en dessous de son niveau.

Kanjiro secoua la tête : il pensait vraiment à des conneries ces temps-ci… Ca irait sans doute mieux après une bonne nuit de sommeil. Mais en approchant de la maison perdue dans les bois (enfin dans le parc) ou on entendait très bien au moins une personne faire du bruit, il se dit que la bonne nuit de sommeil était compromise.
« Je vois que Keitaro-sensei est làAAÏEE ! »

Le larsen venait de lui démolir près de la moitié du tympan, pour sûr.
Se concentrant pour rester à peu près impassible, Kanjiro s’assit sur l’estrade, retira ses sandales abîmées, les déposa à côté d’une autre paire plus grande et rentra dans la maison.

Bien sûr la salle de séjour était vide, et les sons discordants provenaient de l’étage. Délaissant les braises dans le foyer et la bouilloire fumante, il monta l’escalier, en grimaçant toutes les 2 secondes.

Une fois arrivé à l’étage, il ouvra la première porte à gauche d’un coup de pied.

A l’intérieur, un bazar assez consternant s’offrit à ses yeux blancs : vêtements, parchemins shinobis, feuilles de partitions, shurikens et autres jonchaient le sol.

Sur le lit, un homme d’une trentaine d’années était assis, une guitare électrique sur les genoux. Un instant, Kanjiro prit le temps d’observer le jeu des doigts sur les cordes et les frets de l’instrument ; il se rendit rapidement compte qu’on pouvait entendre deux guitares, et que, bien souvent, la main gauche du musicien pressait une corde différente de celle que sa droite pinçait.

Kanjiro fit affluer le chakra à ses tempes, plissa les yeux, et vit que du chakra parcourrait les cordes. Il sourit légèrement : Keitaro-sensei avait vraiment de drôles de manières de pratiquer le jyûken…

Le musicien leva les yeux : ample pantalon noir et t-shirt frappé de la flamme des Hyûga, barbe mal rasée et cheveux assez sales, seul ses yeux de nacre et le sceau de couleur aigue marine sur son front le désignaient clairement comme un membre de l’ancienne et illustre lignée.

Il leva les yeux vers le front de Kanjiro.
« Eh ben félicitations, gamin… » dit-il d’une voix grave et paternelle.
« Bof, c’était pas grand-chose. »
« Ce soir je t’emmène dans un resto pour fêter ça. »
« Ca me changera de ta cuisine. Et où on va ? »
« Je sais pas…y a une échoppe qui a ouvert, on dit qu’elle est plutôt bien…j’me rappelle plus du nom…Ichi-truc. »
« Eh ben va pour Ichi-truc. Ah au fait… »
« Quoi ? »
Kanjiro haussa les sourcils.

« Ok ok, je vais couper l’ampli… »
« Ben voilà. »
Keitaro regarda sa montre.
« Il se fait 18h : je termine ça et on y va ? Tu dois être crevé après l’entraînement de la nuit dernière : tu ferais mieux de te coucher tôt ce soir. »
« Bof…ok. »

Kanjiro sortit de la pièce et passa dans la chambre de l’autre côté du couloir, sans réagir au petit rire qu’il entendit par-dessus son épaule.
« Au fait, Kanjiro, j’ai entendu par ton sensei de l’Académie que Uchiha Setsuko avait eu les meilleurs résultats… »
« Oh arrête ça, si tu crois que je le sais pas déjà…Quelle chieuse, avec son fan-club… »
« …et que tu arrivais juste derrière. Joli travail, gamin. »
Kanjiro sourit sincèrement, mais ne se retourna pas, et ouvrit la porte de sa chambre.

Il soupira de fatigue et s’assit au bureau, après avoir jeté sa veste sur le lit. Le petit flacon d’encre qu’il portait en collier tinta contre le bois du bureau lorsqu’il se pencha pour s’installer sur le fauteuil.

Il déposa le flacon et enleva rapidement le fude (=petit pinceau de calligraphie) qui pendait au bout de sa mèche. Sortant un rouleau de son fourre-tout, il l’étala sur le bureau et se prépara à écrire, se concentrant sur les plis et imperfections du papier, détaillant dans son esprit les subtils courbes et angles du kanji qu’il désirait tracer.

Il prit une grande inspiration, mais au moment de poser le pinceau sur le papier, un son discordant fit dévier son poignet, traçant un gribouillis confus. Kanjiro soupira bruyamment, suffisamment pour faire son effet.
« Quoi ? » fit la voix de Keitaro.
« Ecoute : pas besoin de resto ce soir, du moment que tu arrêtes de jouer… »
« Bon d’accord… Et est-ce que je peux jouer un peu de clavier, Kanjiro-sama ? »
« Pas si tu m’appelles comme ça. »

Keitaro était le seul à pouvoir entendre Kanjiro parler sincèrement : son élève avait adopté un ton exaspéré, suppliant et ironique à la fois. Kanjiro faisait plus que supporter le clavier : Keitaro en tirait des notes douces et apaisantes.
« Bon et tu vas faire quoi de ta soirée, gamin ? »
« Devine… »
« N’en jette plus, tu vas te coucher. »
« Bingo… » dit Kanjiro, le visage enfoui dans son oreiller. Quelques secondes plus tard, il dormait.

Keitaro se tenait sur le seuil de la chambre, un sourire aux lèvres. Il s’approcha du lit et, avec délicatesse, tira la veste sur laquelle Kanjiro était maintenant couché. Le coton était trempé, mais la flamme des Hyûga était toujours intacte. Keitaro rit doucement.

Il resta quelques instants à observer son élève dormir. Cela faisait déjà trois ans qu’il était devenu le Kagemusha de ce petit prodige dans lequel le clan plaçait tant d’espoirs. Il avait déjà perdu un protégé par le passé, et il était bien décidé à réussir avec celui-ci. Il ébouriffa doucement la chevelure du jeune homme.
« Tu travailles trop gamin…dors bien, t’en auras besoin pour ce qui va suivre. »
Image
Sakamoto Julietta
Gros boulet du forum
Messages : 650
Inscription : lun. 28 nov. 2005, 16:30
Localisation : Les filles,appelez le 0800/*** (gratuit). Les garcons, appelez au 0903/***(1.20€ la minute)

Message par Sakamoto Julietta »

C'est cool comme chapitre.

Mais si c'est ce que je crois, une équipe composée d'un Uchiwa, d'un Hyuga et d'un Nara, c'est un peu une equipe de choc non? (imaginons neji, sasuke et Shika dans la même equipe... Ils seraient vraiment trop trop balaise...)
I Think I'm Dumb...(repeat)
Kazekage le 3e
Gennin
Messages : 307
Inscription : mer. 07 sept. 2005, 10:03
Localisation : Suna

Message par Kazekage le 3e »

Vraiment pas mal cet fics , je suis sure que Setsuko va finir dans la meme classe que Kanjiro et Honshu :razz:
Il n'y a pas de mort , il y a la force.
Arakasi
Gennin
Messages : 462
Inscription : dim. 11 sept. 2005, 09:57

Message par Arakasi »

Tu sais quoi? J'aime déjà tes personnages!
Setsuko me plaît beaucoup, j'aime ce genre de personnages qui donnent l'impression d'être complétement à l'Ouest...
"Gné?" Quelle réplique! :lol: J'adore.
Le sensei a pas l'air mal non plus, plutôt déjanté pour un Hyuga, non? Ca doit être le honte du clan, hin, hin, hin!
Bon chapitre, bien sympathique.
lebibou
Sannin
Messages : 3872
Inscription : mer. 14 sept. 2005, 23:06
Localisation : Qui t'as dis que j'existais ?

Message par lebibou »

J'aime bien Setsuko.
Le genre de personnage totalement à l'ouest, qui doit commencer ses phrases sans les finir, et changer de sujet sans s'en rendre compte.
Honshu a l'air d'être un savant mélange de force et d'intelligence. Il doit être intéressant en combat. Reste à voir ce que ça donne.
Le senseï de Setsuko a l'air aussi déjanté que son élève. Pourtant, on se doute que derrière son côté hirsute, ce doit être un serieux combattant.
Que dire d'autre ?
La remarque sur une limace paraplégique sous bêtabloquant est un classique mais reste une valeur sûre.

Continue.
Image
Kanji
Aspirant ninja
Messages : 274
Inscription : mar. 10 janv. 2006, 13:01
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Kanji »

Hey, confondez pas, c'est Kanjiro, Kanji la limace, Setsuko c'est la Uchiha : les prénoms japonais qui finissent par "ko" sont très souvent des prénoms féminins, si ce n'est toujours.
Image
Répondre