Le Passé blanc, saison 2

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Arakasi
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Message par Arakasi »

Kanji a écrit :Hey, confondez pas, c'est Kanjiro, Kanji la limace, Setsuko c'est la Uchiha : les prénoms japonais qui finissent par "ko" sont très souvent des prénoms féminins, si ce n'est toujours.
Oups pardon...
Je voulais parler de la limace hyuga bien entendu. :mrgreen:
La petite uchiha... Elle est un peu trop Uchiha à mon goût pour l'instant mais on verra bien!
lebibou
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Message par lebibou »

Kanji a écrit :Hey, confondez pas, c'est Kanjiro, Kanji la limace, Setsuko c'est la Uchiha : les prénoms japonais qui finissent par "ko" sont très souvent des prénoms féminins, si ce n'est toujours.
Mea Culpa. Comme un idiot, j'ai recopié le nom inscrit dans le texte précédent, pensant qu'il était correct. Mais bon, je pense que tu as compris de qui on voulait parler.
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Kanji
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Message par Kanji »

Le sensei a pas l'air mal non plus, plutôt déjanté pour un Hyuga, non? Ca doit être le honte du clan, hin, hin, hin!
Voici justement le 3e chapitre, qui aborde les rapports de Kanji et de son sensei au reste du clan :

Par un froid matin d’hiver…

Lorsque Kanjiro ouvrit enfin ses yeux de nacre, la première chose qu’il vit fut l’orbe doré du soleil s’élever paresseusement au-dessus des frondaisons de Konoha. Il s’assit sur le bord de son lit et bâilla à s’en décrocher la mâchoire, puis se demanda s’il n’allait pas se recoucher : il n’y voyait qu’à moitié, pour cause de paupières pesant 2 tonnes chacune, sa bouche était pâteuse et ses muscles tenaient plus de la guimauve que des câbles d’acier. Mais plus que tout, il croyait se rappeler qu’aujourd’hui, il allait devoir se soumettre à une obligation particulièrement pénible…Rien que le fait d’y penser le fit bâiller à nouveau.

« Kanjiro, descends ! » fit la voix grave de Keitaro à travers le plancher.
Pendant une seconde, Kanjiro se demanda comment Keitaro-sensei pouvait savoir qu’il était réveillé…puis il se dit qu’il était vraiment à côté de ses pompes…pour oublier que son maître avait les mêmes yeux que lui.
« Ouais, ouais, j’arrive… »
L’odeur subtile du thé parvint à le motiver très légèrement, assez du moins pour qu’il traîne les pieds jusqu’au rez de chaussée.

Il s’attendait à voir Keitaro en train de préparer le petit déjeuner, dans ses habits de trois jours, mal rasé et mal coiffé. Mais dans la salle de séjour se tenait un homme très différent de Keitaro-sensei : ses cheveux soyeux attachés en un long catogan, le visage parfaitement imberbe, vêtu d’un yukata noir, Hyûga Keitaro, Kagemusha et membre de la Bunke, se tenait droit devant lui. Son front, comme d’habitude, laissait apparaître la marque de sa famille, et ses bras étaient ornés de protections d’acier ; celle de son bras droit portait une plaque métallique frappée du symbole de Konoha.

C’était bien ce qu’il craignait…Kanjiro fit la moue et demanda :
« Tout de suite ? »
« Non, vous avez le temps de prendre un petit déjeuner et une douche. »
« Eh ben j’suis presque rassuré… »
Le ton de Keitaro avait radicalement changé : c’était une conversation de maître à serviteur. Ce n’était pas étonnant : vu à quel point ils étaient tatillons, autant s’y réhabituer tout de suite.
Kanjiro se fit presque violence pour s’agenouiller convenablement devant le plateau et pour articuler :
« Itadakimasu… »
Il prit son temps pour mâcher et avaler le riz et le poisson, sans se presser, en veillant bien à tenir les baguettes et à manger correctement…l’ennui profond qui s’empara de lui lui fit repenser à son clan…

Curieusement, bien qu’il se soit juré de dépasser les Uchiha pour honorer son clan, beaucoup de choses lui déplaisaient dans ce qu’il souhaitait honorer, que ce soit la rigidité, l’hypocrisie ou la séparation des deux familles : le clan Hyûga était le plus ancien, le plus illustre et le plus aristocratique du village, et était sans doute le seul qui s’attache tant à ces vieilles traditions. Tous les autres, que ce soit les Akimichi, les Nara, les Yamanaka ou même les Uchiha, pourtant très anciens, avaient adopté les usages de leur époque et s’étaient tournés vers l’avenir, alors que les Hyûga donnaient encore l’impression de vivre au Moyen-Âge… Kanjiro n’avait jamais compris cet attachement aux anciennes coutumes, et même si son clan le soutenait et le considérait comme un élément prometteur, il savait qu’il ne le faisait qu’à moitié ; lui aussi, comme beaucoup de jeunes du clan, vivait dans l’espoir de s’émanciper : chaque fois qu’il mettait les pieds dans le domaine familial, il avait l’impression de renier tout ce qu’il était. Peut-être était-ce son sang qui l’avait habitué aux faux-semblants et à la comédie qu’il jouait au reste du monde…. Le riz prit soudain un goût amer dans sa bouche, aussi amer que les pensées qu’il ruminait.

Il arrêta là son repas et remonta les escaliers avec lassitude. Il se dirigea vers le fond du couloir et poussa la porte de la salle de bain. Mais son regard s’arrêta sur le spectacle qui s’offrait à lui au-delà de la fenêtre : les trois visages de pierre… Kanjiro savait quels héros étaient les Hokage, mais il se demanda tout de même : comment avaient-ils pu accepter l’existence d’une telle famille ? Konoha honorait les valeurs de franchise, d’amitié et de sacrifice de soi : comment un clan tel que les Hyûga, une famille hypocrite, hautaine et attachée à ses privilèges, pouvait-il être honoré comme le clan le plus illustre du village ?…
Mensonge…hypocrisie…malgré tout, Kanjiro ne pouvait comprendre, refusait de comprendre.

La douche presque brûlante le requinqua un peu ; il retourna dans sa chambre, une serviette ceignant ses reins, et se prépara. Lorsqu’il descendit les marches à nouveau, ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval, à l’exception de la mèche au bout de laquelle pendait son fude ; il était vêtu du yukata noir et blanc du clan et arborait le bandeau de Konoha sur son front. Ses traits, bien que toujours las et fatigués, s’étaient légèrement durcis, et ses yeux blancs n’exprimaient aucun sentiment. Pendant un instant, le regard de Keitaro se chargea de tristesse et de nostalgie ; ses traits reprirent bien vite le froid sérieux caractéristique des membres du clan.
« Allons-y. » dit-il avant de chausser ses sandales et de franchir le seuil, rapidement suivi par son maître.

Il avait sans doute neigé pendant la nuit : malgré le soleil resplendissant, Konoha était plongé dans une torpeur hivernale, sous une chape immaculée de neige fraîche. La matinée n’était pas très avancée et peu de gens avaient quitté leurs maisons : la vie semblait s’être réfugiée dans les salles chaudes et accueillantes des foyers et des échoppes. Kanjiro et Keitaro ne s’arrêtèrent pas pour regretter leur devoir. Les deux Hyûga parcourrant les rues blanches offraient un spectacle étrange : ils semblaient irréels dans leurs habits irréprochables, marchant sur l’épaisse couche de neige comme s’ils ne pesaient rien, leurs pieds nimbés d’une faible aura bleutée. Un simple citoyen sortant à ce moment aurait pu croire que deux esprits hivernaux arpentaient silencieusement le village, se remémorant et rappelant à Konoha de lointains souvenirs d’un temps oublié des hommes où le monde était encore jeune et sauvage. Le silence parfait dans lequel ils progressaient ajoutait au mystère de leur présence.

Il atteignirent leur destination quelque dix minutes après leur départ ; la demeure ancestrale des Hyûga était à l’écart du reste du village, hors du centre-ville, mais n’en contrastait pas moins avec les environs : ce grand domaine, tout comme le quartier Uchiha, abritait la majorité du clan. Derrière le mur d’enceinte s’étendaient jardins, maisons et cours, tous recouvertes par le blanc manteau de l’hiver. Keitaro et Kanjiro franchirent le modeste portail côte à côte et arpentèrent les rues du domaine jusqu’à la place centrale, ornée de la flamme des Hyûga.

Devant eux, le santuaire de Tôshi attendait, coiffé de neige, comme un vieillard patient. Ils franchirent le seuil de pierre, s’inclinèrent devant l’autel et se dirigèrent vers la salle de réunion. En passant dans le cloître, ils virent le jardin de méditation, lui aussi vêtu de sa parure hivernale : Kanjiro s’arrêta un instant. La neige avait formé d’étranges architectures sur les flancs accidentés des rochers, et des tapis immaculés entre les lignes du gravier. Mais ce qui attirait son attention plus que tout était les arbres : le froid avait déposé sur leurs branches nues des sculptures transparentes de glace ; le givre s’était fait ornement, comme pour remplacer les fleurs que le froid avait chassé : Kanjiro resta un moment en admiration devant l’art de la nature. Des fleurs figées et froides, d’une beauté étrange et nostalgique….mais leurs couleurs avaient disparu, avec le reste de la vie. L’hiver allait bien à cette demeure…

« Pressons-nous, Kanjiro-sama. » fit doucement la voix de Keitaro.
Le jeune Hyûga se détourna du merveilleux spectacle de l’hiver et suivi son Kagemusha jusqu’à une cloison de papier. La main de Keitaro l’écarta, et elle révéla l’assemblée. Tous les acteurs majeurs du clan étaient agenouillées, aussi hiératiques que les statues qui veillaient sur le parvis du temple. Au centre, Kûsai, chef du clan ; l’encadrant, Hiashi et Hizashi, ses fils jumeaux ; à la gauche du patriarche, les membres de la Sôke, dont Hiashi, portant tous le yukata et le catogan traditionnel du clan : rien n’indiquait leur appartenance à Konoha. A sa droite, les membres de la Bunke, dont Hizashi, leur marque cachée par leur bandeau ninja. Pour Kanjiro et Keitaro, c’était à droite, du bon côté, qu’était la Sôke : toujours privilégier les yeux du monde, pas les siens propres…

Maître et ombre s’agenouillèrent et leur front toucha le parquet froid alors qu’ils témoignaient leur respect à l’assemblée. Ils se redressèrent, et le regard de Kûsai se durcit légèrement lorsqu’il posa les yeux sur le front nu de Keitaro de la Bunke et le front voilé par le bandeau de Kanjiro de la Sôke. Les deux eurent un léger sourire : sans même y faire attention ils défiaient déjà la tradition… Keitaro prit la parole :
« Kanjiro-sama est maintenant genin ; il a fait honneur à notre clan par son talent. »
« J’ai cependant appris que les Uchiha t’avaient surpassé, Kanjiro-kun. »
La voix de Kûsai était incisive et son regard était probablement inquisiteur : Kanjiro ne pouvait le savoir, baissant les yeux en signe de respect.
« Le clan compte beaucoup sur toi et sur ton talent ; une voie prometteuse s’ouvre devant toi, sur laquelle tu auras l’occasion de faire la fierté de ta famille et de ton père. »

Kanjiro et Keitaro plissèrent les yeux à l’unisson : ce sujet devait être abordé de toute façon, mais le patriarche y était venu bien vite.
« Keitaro. Ne te blâme pas trop pour la mort de Meiji, mais applique-toi à porter Kanjiro-kun aussi loin que tu le peux. »
« Il sera d’ici deux semaines placé sous la garde d’un jônin, et probablement un autre que moi. »
« Oui ; nous avons souhaité que Kanjiro-kun progresse dans les mêmes conditions que les autres shinobis : le clan se doit d’affirmer sa force. Et Konoha pourra s’enorgueillir de compter dans ses rangs un Hyûga de premier ordre. »

Kanjiro fronça les sourcils tandis qu’il considérait ces paroles : le clan, comme d’habitude, se démarquait des autres. Une lutte de prestige avait lieu entre eux et les Uchiha, mais les Hyûga s’isolaient du reste du village. Kanjiro réfléchit à ce qui le poussait en avant : pourquoi vouloir dépasser les Uchiha ? C’était certes la volonté de son clan, mais était-ce la vrai raison ? Pourquoi ? Pour le clan ? Pour lui-même ? Ou pour elle ?

La voix de Kûsai le tira de ses pensées.
« Kanjiro-kun ; la mort de ton père a été un coup terrible pour le clan : aujourd’hui, c’est ton oncle Hiashi qui est destiné à prendre ma succession ; mais tu restes de sang noble, et il est bien possible que tu hérites de cette place lorsque Hiashi devra à son tour choisir un successeur. Tu représentes l’avenir du clan, beaucoup pèse donc sur tes épaules : tu dois te montrer digne de notre lignée. »
Kanjiro releva la tête et regarda Kûsai droit dans les yeux.
« Je vous promets que le clan n’aura pas à rougir de ma conduite : je ferai honneur aux Hyûga. C’est là le but de mon existence. »
Le patriarche parut satisfait de cette réponse.
« Keitaro ; il reste deux semaines avant la formation des équipes : je compte sur toi pour les mettre à profit. »
« Oui. »
« Félicitations pour ta promotion, Kanjiro-kun. »
Kanjiro ne répondit pas : l’ambiance glaciale de la réunion et les regards posés sur lui le mettaient mal à l’aise.
« La séance est levée. Vous pouvez disposer. »

Lorsque Keitaro et Kanjiro sortirent du temple, le domaine avait gagné en animation : les membres du clan avaient pour la plupart commencé leur journée. Alors qu’ils retournaient vers le portail, Kanjiro remarqua une tête rousse au beau milieu de tous ces cheveux noirs. Il sourit et se dirigea vers cet élément si atypique. Sur les marches d’entrée de la salle d’entraînement était assise une jeune femme en yukata noir, portant le bandeau de Konoha : ses longs cheveux roux la désignaient clairement comme une étrangère au clan, mais ses yeux de nacre ne laissaient planer aucun doute quant à son héritage. A ses côtés se tenait un Hyûga bien plus commun, du même âge que la jeune fille, à savoir la vingtaine, qui portait lui aussi le bandeau, ainsi qu'un sourire amical.

Kanjiro arriva à leur niveau et les salua de sa voix redevenue fatiguée.
« Yô, Mayumi-san, Saitô-san. »
Les trois Byakugan se croisèrent et leurs possesseurs sourirent. Le jeune homme salua Kanjiro.
« Ohayô, Kanjiro-kun. »
« Ohayô. » fit la jeune femme.
Kanjiro remarqua un sac à dos aux pieds de Mayumi. Il comprit presque tout de suite de quoi il retournait.
« Alors ça y est, tu t’en vas ? »
« Oui. Maintenant que je suis chuunin, Hokage-sama me renvoie dans mon village pour en prendre soin. »
« T’y arriveras, surveiller une frontière à toi toute seule ? »
« Oh ce n’est qu’un petit village ; et puis je suis grande maintenant ! Qui sait, je vais peut-être même trouver à me marier… »
Kanjiro sourit : Mayumi avait toujours été pleine de vie. Elle n’avait pas remarqué le sourire gêné de Saitô : cela faisait près de 10 ans qu’ils s’entraînaient ensemble, et il n’avait jamais osé l’inviter à sortir…
« Et toi Saitô-san ? Qu’est-ce que tu vas faire maintenant que tu es un chuunin ? »
« Oh, eh bien je pense bien m’engager dans l’équipe médicale : Tsunade-sama m’a dit qu’elle m’y aiderait. »
Saitô était un autre talent du clan : un des rares Hyûga s’engageant dans la voie du ninja médical.
Un ange passa alors que tous trois réalisaient que leurs voies respectives les séparait pour longtemps.

Du coin de l’œil, Kanjiro vit Keitaro lui faire un signe de la main.
« Ben bonne continuation, vous deux. »
« A toi aussi Kanjiro-kun. » dit Saitô
« Oui, et bonne nuit… » fit Mayumi, riant doucement en voyant Kanjiro bailler largement.
Kanjiro s’éloigna en les saluant de la main, et pensa à eux sur le chemin du retour.

Byakugan no Mayumi n’était pas du clan Hyûga : elle avait développé un Byakugan presque par hasard, par une coïncidence génétique…Kanjiro n’avait jamais compris les explications alambiquées que Saitô lui martelait pour clarifier l’incroyable exception qu’était Mayumi. Elle avait été découverte dans un village frontalier, et avait été ramenée ; le clan l’avait intégrée à la Bunke et l’avait entraînée pendant 10 ans, pour en faire un agent frontalier : elle retournait maintenant dans son village pour surveiller et assister les ninjas franchissant la frontière dans un sens et dans l’autre. Etant totalement étrangère au clan, elle avait tout de suite plu à Kanjiro : joviale et franche, elle plaisantait souvent et n’avait pas son pareil pour remonter le moral. Ils s’étaient connus il y a 3 ans, peu de temps après la mort du père de Kanjiro : la jeune fille, déjà âgée de 17 ans à l’époque, avait été un grand réconfort pour Kanjiro dans le monde toujours un peu froid des Hyûga. Elle était chuunin depuis des années mais s’était débrouillée pour rester le plus longtemps possible : même maintenant qu’elle devait partir, elle ne perdait pas sa jovialité. Kanjiro sentait qu’il allait regretter cette sorte de grande sœur…

Hyûga Saitô était un membre de la Bunke très intelligent et talentueux ; mais malgré son grade de chuunin, il restait quelqu’un d’assez timide, et n’osait pas encore intégrer l’équipe médicale, estimant qu’il devait encore s’améliorer. Ayant étudié hors des limites du clan, Saitô était quelqu’un d’assez atypique, spontané et donc sympathique aux yeux de Kanjiro ; très compétent, poli et cordial, il n’hésitait jamais à offrir son aide. Camarade de toujours de Mayumi, il semblait plutôt bien digérer le départ de son amie.

Alors qu’ils revenaient au parc et à la cabane de Keitaro, Kanjiro remarqua l’air soucieux de son sensei, et repensa à cette journée.

Cela faisait maintenant 4 ans… il n’était pas encore entré à l’Académie que son père, Hyûga Meiji, héritier de la Sôke, mourrait en mission à l’étranger ; son Kagemusha, Hyûga Keitaro, n’avait pu l’accompagner dans cette mission en solitaire. Quelques mois plus tard, sa mère mourrait de chagrin ; Keitaro avait mis un point d’honneur à réparer sa faute en élevant leur fils : le clan avait perdu son héritier et il avait perdu un ami proche. Kanjiro avait toujours vécu avec son deuil, et s’était attaché à honorer le clan comme son père l’aurait fait ; mais aujourd’hui il se demandait si le clan valait la peine d’être honoré. Kûsai avait évoqué sa succession à la tête du clan…. Peut-être pouvait-il changer sa famille…Mais maintenant, sa vie prenait d’autres tournants et d’autres voies que celle de son clan, et il ne pouvait ignorer Setsuko plus longtemps.

Puis il trouva un semblant de réponse : il ne pouvait changer le clan sans en devenir le chef. Pour ce faire, il devait s’en montrer digne ; et quelle meilleure manière d’honorer son clan que de le faire s’élever au dessus de ses rivaux de toujours ? Finalement, la réponse restait la même : il fallait progresser et trouver la force de faire face à son destin, sans trahir ce qu’il était. Et il ne pouvait renier son sang…

Ce soir-là, Kanjiro se coucha l’esprit tranquille : peu importe le problème, on ne trouvait la solution qu’en avançant…
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Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

Whow productif à ce que je vois...Un chap tout les jours et en plus vraiment bien écrit... N'empeche, je suis impatient de voir la suite... Je l'aime bien Kanjiro, il est cool..
I Think I'm Dumb...(repeat)
Kanji
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Message par Kanji »

Ben en fait c'est normal, c'est le deuxième forum sur lequel je poste, et j'en suis au chapitre 11, donc là je poste un chapitre par jour. Mais à partir du 11e (enfin peut-être du 12e) il faudra compter au minimum une semaine entre chaque chapitre.
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Arakasi
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Message par Arakasi »

11 chapitres? Cool!
Ca nous promet une semaine sympathique, ça!
Il est trés bien le Kanjiro, c'est vrai qu'ils ont une facheuse tendance à être parfois sacrément chiants les hyugas...
Mmmm... J'espére qu'il va secouer un peu ce clan d'attardés.

Tes chapitres sont trés bien, vivement la suite!
Kanji
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Message par Kanji »

Vous allez d'autant plus vous amuser que la longeur des chapitres va croissante la plupart du temps ! Et logiquement, à partir du 11e chapitre, je devrais commencer à poster mon autre fic (toujours écrite en collaboration avec mon MJ) qui elle a atteint 19 chapitres, et est elle aussi très très loin d'être finie !
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Kanji
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Message par Kanji »

Bon avant le chapitre d'aujourd'hui, il faut juste que je vous précise que je vois le Byakugan comme possédant trois fonctions : acuité pour voir mieux et plus loin, clairvoyance pour voir à travers toutes sortes de matière et vigilance pour voir à 360°.

Une flamme s’éveille

La gorge de Kanjiro se détendit alors que le liquide chaud et amer y coulait : le thé n’avait pas bon goût et n’avait sans doute aucune valeur culinaire, mais c’était un liquide aussi précieux que l’eau. Le jeune Hyûga laissa l’infusion entrer en lui et délasser son corps ; fermant les yeux, il suivit le flux de thé se confondre avec celui du sang et de la vie, parvenant peu à peu à percevoir sereinement son corps exister, seulement vivre, sans que ses muscles lui obéissent ou que ses pensées s’activent : tout comme son corps, son esprit se détendit et se contenta d’exister, un avec la simple activité de sa chair.

Bien que le voile de ses paupières masquait à ses yeux le spectacle du monde, il vit ; quelque chose d’autre avait remplacé ses yeux et lui permettait maintenant de voir et de savoir. Kanjiro ne s’efforça pas et ne tenta pas ; la méditation était maintenant suffisamment avancée pour lui permettre d’éviter de regarder. Il n’y avait pas de concentration, pas de précision. Il n’y avait que la vue, tout comme il n’y avait que la vie. Il vit la vie affluer continuellement à ses tempes pour assister sa vue ; il vit le massif roc qui soutenait son corps assis en tailleur ; il vit la clairière, la rivière, la cascade et les arbres ; il vit le bol de thé qui était posé sur la pierre grise ; il vit tout cela, mais n’entendit pas, ne sentit pas, ne ressentit pas.

Puis, il regarda. Il admira la finition du bol, ses imperfections, son grain, les nuances de couleur, les rayons du soleil jouant sur sa surface. Puis il tenta. Il tenta de saisir les volutes du thé encore chaud qui s’échappaient de leur prison d’argile. Puis il ressentit. Il tendit ses mains et prit le bol, pour sentir sur sa peau toutes les nuances que son héritage avait perçues.

Mais il vit à temps. Et il ressentit ses muscles agir d’eux-mêmes, son poing se serrer comme s’il savait le rythme, et il sentit l’acier froid du kunai sur sa paume. Et il vit. Il vit la pointe acérée à quelques centimètres du bol, et il vit les feuilles écartées pour laisser sortir leur occupant. Mais plus que tout, il vit la forme floue dirigée vers son épaule droite.

En un instant, son corps et son esprit s’activèrent, et, sachant à moitié ce qu’il faisait, il déplia ses jambes et fit pivoter son buste vers la droite, contractant ses bras, et lançant le kunai suivit du thé vers son assaillant. Ses paupières se relevèrent et le monde put voir les lacs de nacre de ses yeux, troublés par les spectres de ses iris incomplets. Le Byakugan vit le kunai être dévié d’un geste de la main, et le thé brûlant éclabousser un bras.

L’héritier de la Sôke retomba accroupi sur l’herbe et se redressa, pour adopter la posture séculaire du poing souple. Son adversaire se redressa et descendit nonchalamment du rocher. Il adressa à Kanjiro un coup d’œil et lui dit d’une voix goguenarde :
-Eh l’artiste ! Ta hanche gauche est trop haute.
Kanjiro poussa un gros soupir.
-Eh merdeuh…
-Eh ouais, p’tit génie, j’aurais qu’à attaquer sur le bon angle pour que tu te casses la gueule. Tout seul, comme un grand.
-Eh, n’en rajoute pas, tu veux ?
Keitaro éclata de rire et se rapprocha à pas tranquilles.

-Enfin, à part ça, ton idée d’utiliser le thé comme diversion était pas mal.
-J’ai pas pu avoir tes yeux.
-Kanjiro…Tu sais bien que le but n’est pas de me vaincre, mais de me donner du mal.
-Arrête, mon motivomètre va péter l’échelle.

Keitaro sourit doucement et ébouriffa les cheveux de son disciple.
-Kanjiro, tu viens à peine de devenir genin : c’est pas parce que le clan « place de grands espoirs en toi » qu’il faut t’emballer et brûler les étapes. Crois-moi, j’en ai entraîné d’autres, et je sais que progresser n’est jamais facile.
-Eh ben y a pas un moment à perdre alors…qu’est-ce qu’on fait ensuite ?
-On va d’abord essayez d’analyser ce qu’on vient de faire.
-Eh, on a pas la journée !
-Non, on a deux semaines. Qu’est-ce que je viens de te dire ?
-Ok, ok…
Kanjiro poussa un nouveau soupir.

Cela faisait déjà 5 jours qu’ils avaient quitté Konoha pour s’entraîner dans les forêts du Pays du Feu. Il restait un peu moins de 10 jours avant la réunion pour la formation des équipes, et Kanjiro n’avait pas vraiment l’impression d’avoir progressé. Mais il savait pertinemment que son sensei avait raison : il ne servait à rien de se précipiter.
-…c’est pour ça que les Hyûga utilisent fréquemment des techniques de méditation pour affûter leurs sens avant une bataille, conclut Keitaro.
Kanjiro exprima bruyamment et largement sa fatigue. Il fut rapidement interrompu.
-Oh, la flemme, tu m’écoutes ?
-Gné ? Keuah ?
Keitaro s’apprêta à lui passer un savon, mais se contenta de secouer la tête.
-Bon, laisse tomber, allons manger…

Kanjiro, surpris, se précipita à la suite de son sensei en protestant.
-Eh non attends ! Répète moi ce que tu viens de dire !
-T’avais qu’à écouter au lieu d’être fatigué, l’artiste…
-Oh, t’es pas coopératif…
-Bon, d’accord… Alors, quel intérêt a la méditation à ton avis ?
-A priori, ça permet d’être détendu…

-L’état méditatif permet de porter une attention bien plus claire à l’environnement, après un passage par un état de semi conscience. Combine ça avec le Byakugan activé complètement, tu obtiens un examen quasi parfait de l’environnement. La méditation est souvent utilisée par le clan, en combinaison avec le Byakugan, pour entraîner à la manipulation du chakra et à la vigilance constante. Les plus doués peuvent maintenir le Byakugan actif pendant des jours : ils sont impossible à surprendre, ils voient tout à plusieurs centaines de mètres à la ronde.
Kanjiro était pensif, comme s’il saisissait tous les tenants et aboutissants de cet exercice, apercevant toutes les voies qu’il ouvrait.
-L’activation des trois pouvoirs du Byakugan simultanément, hein…
-Pour l’instant, c’est un exercice difficile pour toi, mais tu t’es plutôt bien débrouillé : belle initiative d’avoir recours au thé pour faciliter ta méditation.

Le jeune genin venait de découvrir ce qui avait valu aux Hyûga le surnom de « clan divin » : l’œil omniscient. Le Byakugan, une fois son pouvoir complètement déployé, permettait de tout embrasser de son regard réputé infaillible. Il avait bien vu à quel point cette sensation était extraordinaire, et n’avait aucun mal à concevoir que pour des non-initiés, un tel pouvoir pouvait être comparé à l’illumination : l’accession à un niveau de conscience supérieure… Rien que le pouvoir de vigilance était inconcevable aux yeux du commun des mortels : comment l’esprit humain pouvait-il voir si différemment ?

Seuls les Hyûga étaient capables de voir au-delà de cette limite et de contempler le monde de cette façon. Il commençait à comprendre la nature du Kekkei Genkai : une force venue des temps anciens, qui faisait des descendants de ces lignées des êtres uniques parmi les mortels… Autrefois, les gens du peuple voyaient les shinobis comme des démons vivant dans les ombres et manipulant des forces surnaturelles, et maintes légendes étaient tissées autour d’eux ; et même parmi les ninjas, les grands clans étaient des légendes. Kanjiro commençait à peine à appréhender l’infini des possibilités qu’apportait un tel pouvoir, et sut qu’il lui restait beaucoup de chemin à parcourir.

Moins d’une heure plus tard, leur repas était achevé, et ils sortaient de la tente dressée 5 jours auparavant dans la clairière. Keitaro se dirigea de son pas tranquille vers la rivière, et franchit sans hésiter la berge pour laisser son chakra le soutenir sur la fragile surface de l’élément liquide. Ses pas ne troublaient presque pas l’eau.

Kanjiro s’arrêta : il ne manipulait pas encore assez bien son chakra pour être aussi confiant.
-Et maintenant ?
Keitaro eut un petit sourire en coin.
-Double entraînement, gamin.
-Laisse-moi deviner…manipulation et…
Il plissa les yeux et vit le chakra de Keitaro concentré dans ses mains et ses tempes.
-…jyûken ?
-Bingo.

Kanjiro se détendit et ses yeux ainsi que ses traits revinrent à la normale. Il enleva ses sandales, joignit les mains et forma le sceau de la Chèvre. Se concentrant sur ce que ses pieds ressentait, il s’efforça de leur faire ressentir la fraîcheur et le frémissement de l’eau ; peu à peu, toutes les sensations revinrent : le bruit entre tous relaxant du ressac, la douce fraîcheur des rivières, l’odeur de la pluie…Il sentait presque les battements de son cœur se synchroniser avec le bruit de la cascade.

La poussière à ses pieds s’éleva en un petit tourbillon ; il avança un pied, l’approcha de la surface de l’eau, sentit le contact de la rivière…et fit un pas. Puis un autre. L’eau lui arrivait aux chevilles, et Kanjiro ne regrettait pas ses sandales. Tout en s’efforçant de ne pas rompre la concentration, il marcha jusqu’au centre de la rivière ; ses yeux se contractèrent à un point inhumain, et il commença à se concentrer sur le keirakukei de Keitaro. Faire deux choses en même temps était plutôt ardu, et il savait pertinemment que ça ne faisait que commencer.

Keitaro se contenta de battre des paupières : son Byakugan s’activa en un instant et le jônin se posta droit sur ses jambes.
-108.
Kanjiro réagit en un instant et bondit le bras en avant vers Keitaro, qui s’accroupit rapidement. Le jeune Hyûga jura entre ses dents et s’efforça de raccourcir son saut. Lorsqu’il se réceptionna sur la surface de la rivière, il se rendit compte que le majeur de Keitaro était déjà au niveau de son nombril.

-Pas assez rapide, et trop direct : je t’ai dit d’attaquer le 108, pas de te presser pour le faire.
-Si tu crois que c’est facile ! Je suis obligé de sacrifier une partie de ma concentration pour ne pas couler !
-Je n’aie jamais dit que c’était facile. Tu n’es pas ici pour te détendre…7.

Kanjiro pivota sur son pied et tenta de balayer Keitaro, qui esquiva par un bond en arrière. Ramenant son pied sous lui, le genin s’élança et détendit son bras en direction du nez de son maître, qui bloqua le coup sans problème…Kanjiro sourit légèrement, et, se saisissant du bras, le tira avec lui dans sa chute. Il interposa son index entre l’épaule de Keitaro et la sienne, et son doigt se posa sur la clavicule.
-Touché !
Keitaro sourit.
-Coulé !

Kanjiro tomba dans l’eau et vit son maître se réceptionner tranquillement à la surface, avant de s’accroupir et de tendre le bras pour remonter son élève. Kanjiro se focalisa sur le bruit de la cascade et prit appui sur l’eau pour se relever. Grâce à sa concentration, sa frustration diminua…un peu. Keitaro le mit sur ses pieds.
-Joli mouvement, mais c’est pas la peine de sacrifier un bon équilibre pour un seul tenketsu.
-Ouais, ça va…

Maître et élève firent la moue à l’unisson. Kanjiro bâilla légèrement.
-Bon, et maintenant quoi, sensei ?
-Je pense qu’on va attendre un peu pour les tenketsus.
-Je pense, oui.
-Bon…alors, il se fait…14 heures. On va faire un peu de combat libre, puis passer au ninjutsu.
-Et le genjutsu ?
-Ca je le garde pour plus tard : c’est pas mon fort, donc ça me prendra plus de temps.
-Heu…
-Quoi ?
-On peut faire ça sur la terre ferme ?
-D’accord, l‘artiste, fit Keitaro, un sourire aux lèvres.

Ils remontèrent sur la berge, et se mirent à 5 mètres l’un de l’autre.
-Jyûken ?
-Non, on est pas là pour se blesser.
-Shuriken et kunai ?
-Qu’est-ce que je viens de dire ? Taijutsu, Ninjutsu, Genjutsu. Rien d’autre.
-Oui chef.
Kanjiro s’ébroua pour se débarrasser de l’eau et s’étira. Keitaro fit jouer ses articulations dont les craquement résonnèrent dans la clairière. Le jeune genin se détendit complètement et ferma les yeux.

Lorsqu’il les rouvrit, son visage avait perdu sa lassitude. Keitaro fronça les sourcils.
-Allez.
Il bondit vers Keitaro à une vitesse folle, si vite que sa silhouette sembla devenir floue. Le jônin plissa les yeux et se contenta de sourire. Le Bunshin lui passa au travers sans laisser de traces.
-Arrête de jouer, et amène-toi.
-T’attaquer en face sans rien ? Pas question, sensei.
Kanjiro était posté dans l’ombre des arbres, les mains jointes et les yeux fermés. Ses traits étaient marqués par la concentration. Keitaro se précipita vers lui.

Kanjiro ne le voyait plus. Il ne voyait plus que ses mains, et son esprit ne pensait plus qu’à elle et à ce qu’elles formaient.

Uma (Cheval).
Le souffle puissant du vent emplit ses pensées, et il sentit son rythme cardiaque s’accélérer.

Tora (Tigre).
Le rugissement ardent de fougue résonna dans son âme, et son chakra se chargea d’agressivité.

Tori (Coq).
Le rêve des cieux et du vol qu’ils recelaient se communiqua à tout son corps, et il sentit ses muscles se détendre et son corps devenir plus léger.

Nyu (Lièvre).
La course et l’agilité furent son esprit pendant quelques secondes, et son corps sut que la vitesse serait sa nouvelle vie, l’espace d’un instant.

Mi (Serpent).
La spirale intérieure du keirakukei fut évidente, et tous les signes s’unirent, au plus profond de sa vie.

La flamme bleue du chakra jaillit de son ventre et serpenta sur son corps. Pendant une seconde, Keitaro ne distingua plus qu’un miroitement d’énergie floue, comme un mirage. La voix de Kanjiro s’éleva entre les frondaisons.
-Ninpô ! Hayasa no Jutsu ! (Ninpô ! Technique de Rapidité !)

Kanjiro disparut, et Keitaro sentit quelque chose frapper son tendon d’Achille. Il tomba à genoux, et le pied de Kanjiro sembla surgir de l’air devant son visage, environné d’énergie. Il rencontra un bras protégé par une plaque de métal, et la cheville fut agrippée ; Keitaro fit un tour sur lui-même et projeta Kanjiro vers le tronc d’un arbre.

Le jeune Hyûga se réceptionna et prit appui sur le bois ; il se propulsa vers son maître et fit un tour sur lui-même. Sa jambe s’abattit, telle un marteau, pour être de nouveau bloquée par la protection en métal. Il sauta, retomba et roula sur le côté pour esquiver le coup de pied qui menaçait sa jambe. Faisant un saut de main, il réitéra l’attaque qu’il avait déjà tentée contre Setsuko. Il perdit Keitaro de vue pendant une seconde, et sut que c’était une seconde de trop.

La jambe de Keitaro s’arrêta en plein assaut. Au lieu de heurter le dos de Kanjiro, elle n’avait fait que déplacer de l’air. Une silhouette bleutée atterrit sur la jambe tendue droite, et son poing fonça à tout vitesse vers le visage du jônin, qui la bloqua à temps des deux mains. Mais le deuxième poing de Kanjiro était toujours disponible, et il heurta violemment la poitrine de Keitaro…qui disparut dans un nuage de fumée pour laisser la place à une masse de feuilles.

Kanjiro sentit l’énergie de son jutsu se dissiper : à son niveau, maintenir la circulation du chakra dans tout son corps était loin d’être facile. Il savait qu’il devait rester en mouvement, pour ne pas laisser de faille. Mais il ne pouvait pas faire ça. En fait il ne pouvait plus bouger. La voix de Keitaro parvint à ses oreilles, mais elle ne lui apprenait rien.
-Genjutsu Kanashibari (Paralysie).
Malgré la raideur qui retenait ses muscles, Kanjiro bâilla. Il semblait bien que rien ne pouvait retenir cette lassitude…

-Riche idée que j’ai eue de t’enseigner cette technique.
-Et riche idée que j’ai eu de l’employer…
-Mais tu aurais dû mieux te préparer : contre un jônin, il faut que les dispositions de l’attaque soient parfaites.
-Comme si ça aurait changé quelque chose…
-Ca aurait changé le fait que je t’ai eu facilement. En pleine mission, il peut arriver que tu doives retenir l’ennemi, même si tu n’as aucune chance de le battre : la préparation est alors très importante, il en va de la vie de tes compagnons et de la réussite de la mission.
Kanjiro réfléchit pendant quelques secondes.

-Dans cet ordre ?
Keitaro se redressa, l’air grave.
-Je ne suis pas là pour te faire la morale, Kanjiro : c’est un dilemme qui affecte tous les shinobis. Si tu suis cette voie, tu devras forcément choisir ; mais si tu le peux, débrouille-toi pour ne pas avoir à choisir : le mieux est de réussir ta mission en ramenant tout le monde vivant. Ce genre de choses se décident selon la situation : le moment venu, il faudra réfléchir vite et bien.
Kanjiro savait qu’il n’aurait pas à faire ce choix trop vite : un genin était rarement placé à la tête d’une équipe…Il en vint à se demander qui serait son sensei dans dix jours.

-Avec qui je serais ?
-J’en sais rien…Pas avec moi en tout cas, Kûsai-sama a été clair sur ce point. Ce sont les professeurs de l’Académie qui décident de la répartition des équipes, tu le sais bien…
La perspective d’être séparé de Keitaro ne lui plaisait pas vraiment.
-Il faut grandir, Kanjiro. Je ne serais pas toujours là, et tu ne pourras pas toujours compter sur moi. Le temps viendra où nous ne serons plus maître et élève, et où tu seras plus fort que moi.
-Ca me prendra du temps…j’espère.
-Ne te sous-estime pas ; il ne faut pas que tu laisses tes émotions te ralentir. Si tu veux que le clan soit fier de toi, il ne faut pas t’arrêter. Ce serait me décevoir aussi.

Un ange passa…Kanjiro commençait à comprendre qu’avancer signifiait parfois laisser les autres derrière.
-T’en fais pas : tu seras fier de moi, je te le garantis.
-Bien. Et maitenant, ninjutsu.
Kanjiro eut un sourire réjoui.
-Ca tombe bien, j’ai un truc à essayer.
-Houlà…fais gaffe, mon répertoire n’est pas si étendu. Qu’est-ce que tu veux apprendre aujourd’hui ?
-Non, non : c’est pas une technique que tu peux m’apprendre.
-…Dis donc l’artiste, te surestime pas non plus. Si tu crois pouvoir inventer une technique au point où tu en es…
-Non, tu comprends pas : c’est une technique que j’ai déjà vue, et je veux l’apprendre…Mais c’est pas une technique que tu connais.
-…Ok, tu vas me montrer ça, et on verra si je te laisse faire n’importe quoi.
Kanjiro releva le défi, se leva et commença à se concentrer…

-Merdemerdmerdemerde !
Kanjiro enrageait, assis en tailleur sur le rocher.
-Qu’est-ce que je t’avais dit ? Ca fait une bonne cinquantaine de fois que je te dis de laisser tomber !
Keitaro s’entraînait seul. C’était le 13e jour, et Kanjiro n’avait toujours obtenu aucun résultat…même après tout ces essais.
-Cette technique, tu ne l’a vue qu’une fois, tu n’as aucun indice sur son fonctionnement et tu n’as personne pour te renseigner dessus.
-Et alors ?
-Et alors laisse tomber, triple buse ! Tu perds ton temps, et t’es pas là pour ça !
-Ferme-la et laisse-moi m’entraîner.
-Tsss…tu t’entraînes pas, tu t’acharnes…

Kanjiro essaya encore de comprendre comment elle pouvait marcher…Setsuko y arrivait sans doute, vu son talent. Le problème ne venait pas des signes…il fallait qu’il devine comment fonctionnait cette technique, sinon le chakra ne circulerait jamais correctement. Le procédé de base était la respiration, et logiquement, la technique était conçue pour exploiter ce processus à son avantage. Mais il ne suffisait pas de respirer après avoir fait les signes pour réussir, Kanjiro avait déjà essayé. Il devait y arriver, sinon les Uchiha ne reconnaîtraient jamais sa force.

Il recommença depuis le début. Activant son Byakugan, il se plongea en méditation, progressivement, se focalisant sur sa respiration.

Il entrouvrit la bouche, et l’air s’engouffra à l’intérieur. Son Byakugan vit l’air descendre dans ses poumons, et en être expulsé. Le chakra ne bougeait pas, suivant son cheminement habituel.

Kanjiro se concentra sur le keirakukei qui suivait le chemin de l’air. Le chakra circulait naturellement, entretenant sa vie et son corps. Il fronça les sourcils et tenta de voir l’activité du chakra dans sa bouche, alors que la respiration reprenait. En précisant sa vision, il s’aperçut que les canaux véhiculaient le chakra, mais qu’une partie de l’énergie physique se bloquait dans les tissus, les imprégnant et s’y accumulant. La masse de chakra accumulée à chaque passage était minuscule, mais avec les heures, elle formerait sûrement une masse utile. Kanjiro comprit : la technique, basée, sur la circulation du chakra, utilisait le respiration pour véhiculer l’énergie.

Il préféra attendre d’avoir décomposé entièrement la technique avant de la tenter. Logiquement, le chakra devrait ensuite aller vers les poumons. Comment arriver à produire des flammes ? Il se rappelait de l’effet des sceaux sur son corps pendant le Hayasa no Jutsu : il y avait prêté une grande attention, et cela s’avérait payant. Les sceaux, combinés avec la méditation qu’il commençait à maîtriser, permettaient de façonner le chakra.

Il façonna un peu de chakra, très peu, comme le chakra qui imprégnait les mains lors de la pratique du jyûken : cet usage était si naturel qu’il ne consommait presque pas de chakra. Cette quantité lui permit de suivre le processus plus précisément. Dans les poumons, le chakra se mêlait naturellement à l’air, mais il se dissipait lorsqu’il expirait. Comment parvenir à produire des flammes ?

Il poussa un soupir : peut-être que Keitaro avait raison…Comment apprendre et maîtriser une technique que personne ne pouvait lui enseigner ? Mais lorsqu’il soupira, il sentit la chaleur envahir sa bouche…ce n’était que celle de son corps, mais elle semblait suffisante. Le corps était bien sûr plus chaud que l’air…Mais la chaleur ne suffisait pas pour les flammes…

Un bruit le dérangea dans sa réflexion : Keitaro craquait des allumettes pour le feu de camp. Au lieu de protester, Kanjiro observa : le souffre au bout de l’allumette donnait naissance à la flamme par frottement contre le bois… Le frottement donnait naissance au feu…le chakra et l’air, comme le souffre et le bois…

Kanjiro savait qu’il ne pourrait pas aller plus loin dans sa réflexion. Keitaro puisait de l’eau à la rivière.
-Eh l’artiste ! Arrête de te donner du mal et vient manger !
Kanjiro ne l’entendit pas.

Mi.
La spirale intérieure…et le chakra circula dans son corps, vers sa bouche.

Kizuchi (Chèvre).
Le voyage eut lieu dans son corps et l’énergie franchit les crevasses à toute vitesse pour se loger dans ses poumons.

Saru (Singe).
L'air tourbillonna dans une danse effrénée, le chakra se tordit et se déploya, jouant dans le corps de Kanjiro.

Ii (Cochon).
L’air et le chakra se mêlèrent et enflèrent à l’unisson, s’enlaçant et se tordant comme les colonnes orangées qui s’élevaient des bûches du feu de camp.

Uma.
La masse d’énergie remonta à tombeau ouvert le long de sa trachée et son buste se contracta.

-Eh, je te cause !
Kanjiro ouvrit les yeux et sauta sur ses pieds. Keitaro ouvrit de grands yeux incrédules.
-Qu’est-ce que…
-Bouge.

Tora !
La fureur ardente emplit son âme et son corps. Les feuilles au pied du trône de pierre s’élevèrent, emportées par l’énergie qui s’échappaient de son corps. Sa poitrine se gonfla et s’emplit d’air à nouveau. Tout était clair.

-KATON ! GÔKYAKUU NO JUTSU !!

Son corps s’arqua et se voûta alors qu’il soufflait de toutes ses forces. Un rugissement s’éleva dans la clairière et les oiseaux fuirent les arbres. L’orbe ardent qui jaillit de la bouche de Kanjiro illumina la nature et consuma l’herbe. Au dessus de la rivière se déchaînait un enfer de feu et de flammes, alors que Kanjiro semblait souffler sans fin, comme si ses poumons s’ouvraient sur le ciel lui-même.

Sous son menton, le sceau du Tigre avait libéré la fureur du feu. Ses fossettes se creusèrent alors que son souffle faiblissait ; le rugissement des flammes se résorba en un sifflement toujours féroce alors qu’une odeur âcre emplissait la clairière et que la boule de feu ardente diminuait peu à peu. Kanjiro reprit son souffle et de la fumée s’échappa de sa bouche, comme des volutes de vapeur s’élevaient de la rivière. Il se massa la gorge et dit, d’une voix résolue :
-Je suis prêt.
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lebibou
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Message par lebibou »

Yeah ! Deux chap d'un coup ça fait plaisir (oui je sais que tu as posté l'autre hier, mais je l'avais pas encore lu)

Le scénario commence à se dévoiler peu à peu. Quoique, pour le moment, il s'agit plus des chroniques d'un Hyuga, plus que d'une histoire. Ce n'est pas plus mal et ça permet de suivre au jour le jour la vie de cette limace.
Riche idée que d'expliquer le fonctionnement des sceaux par leur correlation aux animaux. Par contre, si je comprend bien, quasiment tout ce joue dans la tête. Donc il devrait être possible de manipuler le chakra sans faire les sceaux, non ? Ca a le mérite d'expliquer comment Haku s'y prenait pour pouvoir faire des sceaux d'une seule main.
Par contre, le style me dérange. C'est bien écrit avec un vocabulaire bien employé et tout, mais je trouve que ça manque de chaleur. C'est l'impression que j'ai, on a l'impression que le narrateur prend tout avec détachement. Mise à part lorsqu'il y'a des incursions dans le comique avec la limace tetraplégique sous béta bloquant et morphine, je trouve le style… Je sais pas trop comment le dire, c'est plus une impression qu'autre chose. Ca n'a pas de réalité physique, c'est juste une impression. Ça ne reste que mon point de vue, et nul doute que l'on peut le contredire. Travailles tu énormément tes chapitres ? Ce que je veux dire par là, c'est qu'une fois que tu as fini de l'écrire, est ce que tu remanies beaucoup tes paragraphes ?

Enfin bref, sauf ce point de détail, j'aime bien ta fic donc continue de poster régulièrement.
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Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

Alalala... Moi personnellement, je trouve que ta fic a une ambiance qui lui est propre et je pense que c'est super important. Evidemment, c'est un peu lent, on voudrait que ca aille plus vite, mais d'un autre coté, si ca allait plus vite, cette fic perdrait tout son charme...
I Think I'm Dumb...(repeat)
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Message par Kanji »

Je ne retravaille pas mes chapitres du tout, à part concernant les fautes d'orthographe ou alors les passages vraiment ratés, étant donné qu'il s'agit d'un feuilleton, donc la parution doit être aussi régulière que possible. J'ai un peu mal saisi ce que tu voulais dire lebibou : est-ce que ça tien simplement au fait que le style est très descriptif ou au fait que les sentiments ne sont pas très exprimés ?

Pour ce qui est du scénario, je sens que certains vont trouver ça assez hérissant, mais au 11e chapitre nous ne sommes qu'à la veille de la première mission sérieuse de Kanjiro : comme dans mon autre fic, le défaut est que l'exposition est longue, très longue...j'espère bien pouvoir accélérer le rythme par la suite, quand on sera rentré dans le vif de l'action, mais j'aime prendre mon temps pour établir tous les éléments, et ils sont très nombreux.

Quant à ma théorie sur les sceaux, c'est plus complexe que cela : selon moi, pour façonner correctement son chakra, il ne suffit pas d'un effort mental simple. Ma théorie s'éloigne beaucoup de ce qu'on peut voir dans le manga, mais je pense que pour la définir simplement (enfin, simplement est un bien grand mot), on pourrait dire que le ninja se place en état méditatif : c'est une sorte d'auto-hypnose dans laquelle son esprit est très réceptif, et les sceaux agissent comme des déclencheurs, des clés de réflexion symbolique qui lui permettent de façonner son chakra. Dans cet état, son esprit a du mal à se concentrer, mais il est nécessaire car sans cela on ne peut être correctement connecté à son chakra : seul un état méditatif permet d'être en contact empathique avec son chakra, et seuls les sceaux permettent de mettre en branle la volonté et donc de façonner le chakra pour parvenir au savant dosage qu'est la technique de manière optimale. Sans ça la manipulation est rudimentaire et grossière. C'est là que les habitudes de méditation et de détachement de Kanjiro interviennent.
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Message par lebibou »

Etant donné que c'est une impression, un sentiment, c'est difficile à décrire. J'aurai tendance à dire que ça tient au côté très descriptif et du fait que les sentiments ne sont pas très exprimé.
Déjà, il y'a le personnage principale, Kanjiro, qui est un personnage qui prend tout avec un détachement quasi hors norme. Par ça, il se rapproche beaucoup de Yoh, le personnage principal de Shaman King. Il est vrai qu'avec un personnage comme ça, on ne peut pas s'attendre à des grands passages où le heros a les nerfs à vif. Quoique… Peut-être pendant les missions, où il pète un peu les plombs.
Les combats sont très détaillé, ce qui sert et dessert l'histoire. On ne se laisse jamais porter par le combat. On essaie toujours d'imaginer les mouvements et la façon dont les personnages s'agencent dans le décor. Mais d'un autre côté, les détails permettent d'apprécier le combat à sa juste valeur.

Autre chose qui sert et dessert l'histoire : il n'y a pas de passage où l'auteur se permet quelques reflexions sur des détails, sur une couleur, sur leur mode de vie. Ces passages servent beaucoup l'ambiance et apporte une couleur. Mais cela entraîne un court passage pendant lequel le lecteur décroche de l'histoire.
Tout ça pour dire que je trouve que ça manque de vie, de couleurs (le décor enneigé doit y être pour quelque chose). C'est tout du moins comme ça que je le ressens.
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Message par lebibou »

Etant donné que c'est une impression, un sentiment, c'est difficile à décrire. J'aurai tendance à dire que ça tient au côté très descriptif et du fait que les sentiments ne sont pas très exprimé.
Déjà, il y'a le personnage principale, Kanjiro, qui est un personnage qui prend tout avec un détachement quasi hors norme. Par ça, il se rapproche beaucoup de Yoh, le personnage principal de Shaman King. Il est vrai qu'avec un personnage comme ça, on ne peut pas s'attendre à des grands passages où le heros a les nerfs à vif. Quoique… Peut-être pendant les missions, où il pète un peu les plombs.
Les combats sont très détaillé, ce qui sert et dessert l'histoire. On ne se laisse jamais porter par le combat. On essaie toujours d'imaginer les mouvements et la façon dont les personnages s'agencent dans le décor. Mais d'un autre côté, les détails permettent d'apprécier le combat à sa juste valeur.

Autre chose qui sert et dessert l'histoire : il n'y a pas de passage où l'auteur se permet quelques reflexions sur des détails, sur une couleur, sur leur mode de vie. Ces passages servent beaucoup l'ambiance et apporte une couleur. Mais cela entraîne un court passage pendant lequel le lecteur décroche de l'histoire.
Tout ça pour dire que je trouve que ça manque de vie, de couleurs (le décor enneigé doit y être pour quelque chose). C'est tout du moins comme ça que je le ressens.
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Message par Kanji »

C'est un peu difficile pour moi, puisque je n'avais vraiment rencontré de réflexion poussée sur cette fic. Concernant les sentiments, c'est bien que le personnage paraisse insensible, ça fait partie de sa personnalité, dans une certaine mesure, et il est possible de trouver des nuances à cette insensibilité, ne serait-ce que dans ses réflexions, son intérêt soudain pour Setsuko ou la gêne que le clan lui occasionne. Cet aspect ira en se développant, et avec lui les sentiments prendront une place plus importante.

Les combats sont pour l'instant très détaillés et n'ont que peu d'intérêt dramatique, sauf dans les moments forts (j'espère tout de même que le coup final du combat contre Setsuko avait un peu plus de puissance dramatique que le reste).
il n'y a pas de passage où l'auteur se permet quelques reflexions sur des détails, sur une couleur, sur leur mode de vie
Concernant les passages sur la réflexion...j'ai peut-être mal compris ce que tu voulais dire, mais j'ai tout de même l'impression de faire pas mal de pauses descriptives qui contribuent à mettre l'ambiance en place.

Le fait que l'hiver entraîne cette impression de froid est à moitié involontaire, mais correspond bien à l'ambiance que je voulais donner : la neige et l'hiver forment le thème chromatique de la fic (d'où son titre) et évoquent d'autres choses à propos du personnage, et prendront aussi une importance plus politique et moins personnelle par la suite.

Je dirais simplement que c'est un style : cette fic pose aussi l'évolution d'un jeune homme et par conséquent s'attarde beaucoup sur ses pensées et la manière qu'a son esprit de fonctionner. Après il faut se laisser un peu transporter par l'ambiance, et ne pas être impatient, parce que l'exposition est très longue.
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Message par Kanji »

Bon, double post mais nouveau chapitre aussi :

Team 10

-Félicitations à vous tous : vous êtes à présent des shinobis à part entière. Vous vous engagez sur la voie du shinobi, mais vous vous engagez surtout sur la voie de Konoha ; au-delà des clans, au-delà des familles et des connaissances, ce village est une grande famille, et c’est aux ninjas qu’il incombe de la défendre, particulièrement en ces temps de guerre. N’oubliez jamais ce pourquoi vous vous battez, et gardez toujours à l’esprit ce qu’est cette voie : même si vous n’êtes pas sur le champ de bataille, n’oubliez pas que c’est votre devoir que de protéger votre famille. Quelle que soit votre mission, dites-vous bien qu’elle vous a été confiée pour le bien du village : même la plus modeste des tâches y contribue.
Vous allez à présent être répartis en équipe de 3 et placés sous la garde d’un jônin : il sera votre professeur et vous accompagnera dans vos missions. Vous resterez dans ces équipes jusqu’à votre promotion au rang de chuunin, et les liens que vous tisserez pendant cette période vous accompagnerons toute votre vie. Vos compagnons doivent devenir pour vous des amis, une famille : pendant vos missions, c’est votre capacité à vous entraider qui fera la différence.


Voici à peu près le discours que tenait Sandaime aux jeunes promus de l’Académie, deux semaines après l’examen. L’amphithéâtre des cours comptait une multitude de réactions à ces paroles digne d’un Hokage. Certains écoutaient avec passion, d’autres se contentaient de prêter l’oreille, quelques-uns discutaient entre eux, un petit nombre se moquaient silencieusement de ce qu’il considéraient comme une formalité ringarde.

Mais un seul et unique genin se permettait de commettre l’impardonnable. Un seul et unique d’entre eux avait le culot de se montrer aussi insolent. Un seul et unique s’arrogeait le droit de dormir.

Kanjiro n’en pouvait presque plus. Pendant deux semaines complètes, il n’avait jamais dormi plus de 5 heures par nuit : Keitaro prenait bien soin de lui faire sentir qu’un ninja devait toujours être sur le qui-vive. Mais essayez donc d’être sur le qui-vive avec des valises de 30 kilos sous les yeux…Le jeune Hyûga était revenu à Konoha dans la nuit précédente, et avait pu sommeiller pendant 3 heures avant de devoir se présenter à cette fameuse réunion. Malgré tout cette fatigue, il s’efforçait de prêter un minimum d’attention au discours que tenait Sandaime : pour que l’Hokage se déplace pour une simple promotion de genins, il fallait vraiment qu’il ait quelque chose d’important à dire. Dormir aurait été si plaisant…mais il ne pouvait s’y résoudre : quelque chose au fond de lui le forçait à garder la tête pas trop basse, à défaut de la garder haute.

Il commençait à sentir ses paupières céder quand il entendit une chose qui lui donna envie de rester éveillé.
-Il est 10 heures du matin, mais à te voir on dirait pas. Fit une voix grave venant de la sortie.
Kanjiro s’était placé en haut de l’amphithéâtre pour être tranquille, mais il ne s’était pas rendu compte que ça le plaçait près de la porte et donc près des retardataires.

Honshû avait l’air en pleine forme, et son sourire était plus large que d’habitude. Kanjiro savait qu’il n’avait pas l’air très frais, et se contenta de bâiller pour saluer son camarade, qui poursuivi la conversation.
-On dirait bien que j’ai raté le discours de Hokage-sama…dit-il en désignant le bas de l’amphi d’un coup de menton.
Kanjiro se retourna et vit qu’effectivement, Sandaime quittait la salle, laissant le professeur continuer. Le jeune Hyûga tenta sans trop de succès de se redresser et approuva d’un signe de tête. Honshû semblait plus amusé que préoccupé par l’évidente fatigue de son ami.
-T’es rentré hier soir ?
-Nan…cette nuit…
-Houlà…ceci explique cela.
-Ouais, ouais…
Kanjiro avait bien peur que sa mâchoire ne se décroche vraiment d’ici la fin de journée, à force de bâillements.

En bas, Hanzô, le professeur de leur classe, continuait le discours, leur expliquant le fonctionnement des teams, la répartition, le rôle du jônin et tout le tralala. Honshû rebondit sur ce thème.
-Alors, avec qui t’aimerais être ou pas être ?
-Bof…tout sauf…grmblm…grommela Kanjiro en regardant la silhouette svelte assise au 4e rang. Elle était bien entourée, comme d’habitude…
-Je parie que t’aimerais être avec, et en même temps non.

Kanjiro se retourna avec une vivacité incroyable vers Honshû, qui sursauta en voyant un tel changement.
-Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda nerveusement le Hyûga, dont les sourcils s’étaient froncés.
-Ben, si tu veux la surpasser, il vaut mieux pouvoir lui en mettre plein la vue au quotidien. Et en même temps, vu la peau de vache que c’est…
Kanjiro se retint de pousser un soupir de soulagement. Il savait parfaitement qu’il en avait déjà trop fait et se maudissait d’avoir réagi de manière aussi évidente. Honshû avait bien remarqué quelque chose.
-Pourquoi, tu pensais à quoi ?
-Non, rien t’occupe…

Kanjiro s’efforça de bâiller pour faire illusion, mais la poussée d’adrénaline l’avait bien réveillé.
-Ah, oui au fait. J’ai entendu un truc qui va sûrement t’intéresser, et je le tiens de source sûre.
Le jeune Hyûga haussa les sourcils.
-Quelques jours après l’examen, elle l’a manifesté pour la première fois et depuis elle s’entraîne à le maintenir.
Quelque chose fit « Tilt ! » dans un recoin de l’esprit de Kanjiro, mais le reste préféra ne pas comprendre.
-Gné ?
-Elle l’a.
-Quequoi ?
-Maintenant elle l’a.
-‘Comprends pas.
Honshû appuya bien ses mots en montrant ses yeux.
-Je te dis que quelques jours après l’examen, elle l’a manifesté pour la première fois et que depuis elle s’entraîne à le maintenir.

Kanjiro cilla une ou deux fois, et il sentit sa mâchoire se serrer toute seule.
-Dis-moi que c’est pas vrai.
Honshû paraissait interloqué.
-Dis-moi que c’est des conneries.
-Ah ben…
Kanjiro tendit les bras à une vitesse hallucinante et attrapa Honshû au collet, avant de lui dire d’une voix de commandement.
-Dis-le moi.
-Ah si tu veux, mais ce serait te mentir, mon vieux.
Kanjiro lâcha le jeune Nara et se tourna vers Setsuko.

Ni Honshû ni personne ne pouvait le voir, mais le Hyûga avait posé sur la Uchiha le regard le plus éperdu qu’on puisse imaginer. Il y avait dans ces lacs de nacre la tristesse, la déception et aussi le respect admiratif qu’ont les hommes lorsqu’ils voient une chose merveilleuse leur échapper. Si forte…et si éloignée…La vérité avait à nouveau frappé Kanjiro comme la foudre.

Il retomba mollement sur le pupitre.
-Heu…Kanji, ça va ?
Kanjiro se retourna : son visage affichait une mine consternée, et il articulait des mots sans les prononcer. Honshû regarda ses lèvres quelques secondes et sourit.
-Tu peux le dire, c’est normal. Mais pas trop fort.
Kanjiro murmura avec une voix étrange.
-La salope…
-Eh oui, mon pauvre…
-Mais la salope…

-Ho vous deux au fond ! Auriez-vous l’obligeance de la fermer et de m’écouter un peu ?
Peu de choses échappaient au regard de Hanzô, surtout lorsqu’il parlait. Kanjiro et Honshû préférèrent se taire plutôt que de provoquer son courroux…
-Bon. Comme je le disais, je vais maintenant vous annoncer la répartition dans les teams.
Les deux du fond se sentirent soudain bien plus intéressés par le discours du prof.
-Au fait, t’as remarqué ? fit Honshû.
-Non, quoi ?
-On est exactement 29.
-Ah ouais…ils vont faire une équipe de quatre ou deux équipes de deux.
-Ou alors un des genins n’est pas dans la salle…

-Bon, équipe 1…
-Tu penses que quels jônins vont être assignés ?
-Keitaro-sensei m’a dit qu’il s’occuperait d’une équipe.
-Tu vas peut-être l’avoir comme prof alors !
-Nan, aucune chance, le clan veut que je sois formé par quelqu’un d’extérieur.
-Bon, sang, mais ils te lâcheront jamais ?
-On dirait pas…

Alors qu’ils discutaient, les membres de l’équipe 1 étaient descendus, et leur sensei venait d’entrer dans la salle : une petite femme aux cheveux noirs coiffés de façon sophistiquée. Ses habits magnifiques éclataient de vives couleurs automnales : rouge sang, orange flamboyant et jaune solaire. Bien qu’elle ne soit pas impressionnante par sa taille, cette femme imposa sa présence à toute la salle, comme si le soleil en personne venait de percer la couche de nuages qui recouvrait Konoha, pour se poser sur terre et parcourir le village. Sur le moment, Kanjiro pensa que c’était ainsi qu’on devait représenter Amaterasu dans les temps anciens…princesse sage et gracieuse du soleil et déesse suprême… Honshû soupira légèrement en constatant qu’elle allait prendre en charge l’équipe 1. Kanjiro la connaissait, comme toute l’assemblée, comme Honshû : il s’agissait de Uchiha Mutsumi, dite Hôhime, la Princesse de Feu. Elle était célèbre dans tout Konoha : membre du clan Uchiha, elle ne l’était que par le mariage, et était entrée dans l’ancienne lignée pour en assurer la pérennité. Jamais le Sharingan n’ornerait ses yeux, et pourtant elle s’était faite accepter du clan, par ses efforts et son talent surhumain pour le Katon. L’équipe 1 et son sensei sortirent de la pièce tranquillement, et la répartition reprit.

Hanzô poursuivit.
-Equipe 2 : Uchiha Setsuko…
Kanjiro sentit son corps se tendre, alors qu’il attendait les noms des équipiers.
-…Akimichi Shimbô…
Ah oui, Shimbô…sympa, fort et corpulent comme seuls les Akimichi savent l’être…Et le dernier ?
-…Et Haruno Akodo.
Kanjiro fit une petite moue, mais prit bien soin de ne pas en faire trop cette fois-ci.

Setsuko quitta sa place et descendit les gradins. Cette fille de 12 ans était pourtant mûre, aussi bien mentalement que physiquement. C’était la meilleure de la promotion, et elle ne se gênait pas pour le faire savoir…Setsuko aimait jouer les femmes fatales, et elle en avait les moyens, malgré son jeune âge. C’était sans doute cette maturité qui la rendait si populaire, tant auprès des filles que des garçons. Non contente de s’attirer les symptahies, elle s’attirait aussi les admirations, par son talent dans à peu près tous les domaines. Kanjiro fronça les sourcils en la voyant se placer devant le bureau et toiser superbement les élèves.
-Elle perd rien pour attendre avec son p**** de Sharingan…
Kanjiro était énervé : c’était un défi, et il devait le relever.

La suivit un grand jeune homme aux traits fins et à la démarche mesurée. Sur son chemin soupirèrent plusieurs jeunes filles, comme plusieurs garçons avaient sifflé en voyant passer Setsuko. Les deux faisaient vraiment la paire. Les Haruno n’étaient pas réputés pour produire de bons ninjas, mais avec Akodo, ils n’avaient pas raté leur coup…grand, athlétique, ses cheveux roux reposant sur ses épaules, Akodo était un véritable éphèbe avec un succès inégalé auprès des filles, et un coureur de jupons incorrigibles. Comme tous les garçons « normaux » de la classe, il n’était pas insensible au charme de Setsuko. Akodo était un bon utilisateur du genjutsu, et était le seul genin de la promotion à maîtriser les bases de la médecine ninja : lui aussi était doué, mais Kanjiro savait pertinemment que lui et Setsuko ne jouaient pas dans la même cour, du point de vue du nindô.

Fermant la marche venait Shimbô. Trapu, massif, Akimichi jusqu’au bout des ongles, cet expert en lutte avait noué ses cheveux noirs en un chignon soigné et regardait un peu tristement ses nouveaux compagnons.

Honshû marmonna entre ses dents.
-Le tiercé gagnant est…enfin bon, faut pas s’étonner : entre un tank, une damage dealer et un healer…et quand on sait qu’Akodo-« kun » est doué en genjutsu…il faudra les surveiller ces trois-là…
Kanjiro savait parfaitement que Honshû était accroc à la stratégie et à tout sortes de jeux apparentés, mais il ne comprenait toujours pas ce vocabulaire bizarre…il préféra enchaîner sur autre chose.
-Pauvre Shimbô quand même…
-Sûr, il va pas rigoler tous les jours avec cette paire de…
Honshû ne termina pas sa phrase et regarda bizarrement Akodo, avant de sourire largement.
-Lui, je lui ferais bien un lifting à coups de barre à mine…
Kanjiro regarda son ami avec un petit sourire en coin : Honshû avait beau être sympathique, il ne valait mieux pas l’énerver…

-Bon, et qui aura le plaisir de s’occuper de cette paire de…
Kanjiro fut interrompu par l’entrée du sensei de la team 2…un homme grand et athlétique, les bras ornés de protections métalliques, les cheveux longs et mal coiffés, portant une barbe de 2 jours et surtout, des yeux caractéristiques… Kanjiro soupira.
-Oh non…
Keitaro lui adressa un signe de la main et emmena ses nouveaux disciples.
Kanjiro savait que son sensei ne serait pas du clan Hyûga, mais de là à penser que Keitaro-sensei allait s’occuper de Setsuko…décidément cette journée s’annonçait pénible.

Les équipes se formèrent au fur et à mesure, sans que Honshû et Kanjiro ne soit appelés.
-Equipe 3, non…Equipe 4, non plus…Equipe 5, non et c’est tant mieux…
Dix minutes plus tard, toutes les équipes étaient formées, et il ne restait que 2 personnes dans la salle…

Kanjiro et Honshû se regardèrent avec des yeux pleins de lassitude.
-Bon, vous deux attendez là, votre sensei ne va pas tarder, dit Hanzô.
-Bon, ben équipe de 2, dit Honshû.
-Et pourquoi il nous aurait mis en équipe de 2 ?
-Ben, parce qu’on est très bon.
Honshû avait pris un grand sourire, comme s’il venait d’énoncer une évidence. Kanjiro prit un air désespéré.
-Déconne pas…
-Ben c’est marrant comme situation, pourquoi je déconnerais pas ?
-Bah j’sais pas, par égard pour mon amour-propre…
Les deux genins se regardèrent quelques secondes avant d’éclater de rire.

-Team 10 ? Rendez-vous dans le gymnase, je vous y retrouve.
A peine la tête qui venait de passer dans l’ouverture de la porte avait-elle prononcé ces mots qu’elle avait disparu.
Kanjiro et Honshû haussèrent les épaules de concert et descendirent les gradins, avant de se diriger vers le gymnase.

Tous les élèves de l’Académie connaissent le gymnase. Cette grande salle disposait de tout l’équipement pour pratiquer tous les sports possibles et imaginables, et servait aussi à abriter les élèves quand il faisait trop froid pour mettre un genin dehors. Ce qui n’arrivait pas souvent : l’hiver qui s’était abattu sur Konoha était sans précédent. Ce village où il neigeait que très rarement était maintenant recouvert par un manteau immaculé. Les élèves se plaignaient toujours qu’il faisait froid même dans le gymnase, mais lorsque Kanjiro et Honshû y entrèrent, ils se dirent que cette fois, il faisait vraiment froid.

Et pour cause, un carreau du plafond était brisé et une flaque d’eau accumulée au sol montrait que la neige y était tombé continuellement. Kanjiro fronça les yeux, et après quelques secondes d’observation :
-Il a été brisé de l’extérieur.
-Ouais, ben moi j’ai remarqué autre chose… fit Honshû.
Kanjiro vivement tourna la tête vers la droite et vit que quelqu’un était assis sur les gradins, les observant.

Le guetteur était tranquillement posé, les regardant avec des yeux d’un bleu glacial. Le jeune Hyûga remarqua tout de suite quelque chose de bizarre chez ce personnage : il semblait être de leur âge, mais son regard était trop froid et bien trop profond pour être celui d’un enfant normal. Et quelque chose dans son attitude lui disait qu’il était aussi froid que l’air qui se lovait autour d’eux.
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