Le Passé blanc, saison 2

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

===>Si tu veux le résumé de ce que j'ai écrit, va tout en bas...

Et bien, fin de la saison 1 alors... Je trouve en tout cas que c'est du travail bien soigné. Beaucoups de bonnes descriptions, seulement, il y a un problème avec tes descriptions. C'est peut-être personnel, mais moi, un paragraphe entier pour dire que un tel donne un coup de pied à un tel, ce n'est pas que c'est chiant, mais il y a des moments ou je pense qu'il n'est pas necessaire de donner autant de description... Un combat trop décrit perd de la vie. Je veux bien que ca vienne d'un jeux de role (du moins c'est ce que j'ai cru comprendre) où il faut décrire chacune de ses actions avec précisions (sauf quand le maitre du jeux vous expédie un combat en un jet de dé.. :roll: ), mais là il s'agit d'une histoire, et ca peut parfois être lourd de montrer tout les détails. Meme si c'est du point de vue d'un Hyugga qui voit tout, ca n'empeche qu'un coup trop rapide, il ne le verra pas venir.

Dans un combat je pense qu'il faut allez à l'essentiel (pas trop quand meme) parce que de toute facon, le lecteur ira à l'essentiel.(par exemple, ta descritpion du combat entre l'uchiwa et le Hyugga, il y a des lignes que j'ai sauté tellement je voulais voir le prochain coup que Kanji allait donner et puis j'ai du tout relire à mon aise).

Sinon, c'est lent, très lent et parfois un peu de trop, tellement que je me suis dit wow, le type il a tapé 10 pages pour nous dire que dans le fond kanji, il a des courbatures et qu'il sait pas encore qu'il est croque love de setsuko sans compter une mini dispute avec son meilleur pote (meme si t'en a profité pour déballer une longue analyse psychologique.). Mais personnellement, je ne sais pas si étaler une fanfic est bien ou mal ...

Donc en résumé, je veux juste dire que tu décris beaucoup... Et que je ne sais pas trop si c'est une qualité ou un defaut...Mais ta fic reste néanmoins une de mes préféré du moment.
I Think I'm Dumb...(repeat)
lebibou
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Message par lebibou »

Je viens de lire les derniers chapitres.

Je vais commencer par les points négatifs.
L'un des problèmes de ta fic est, je trouve, qu'il s'agit plus des chroniques d'un personnage que d'une véritable histoire. Ce que j'entends par là, c'est qu'il n'y a pas vraiment de scénario et l'on se contente de suivre l'absence d'aventure de Kanjiro.
Il ne se passe pas grand chose. Pour le moment, on peut dire qu'il y'a eu les deux combats avec Tetsuko, la rencontre avec le sensei et le gamin de Kiri no Kuni et la première mission. Quand on voit qu'il y'a près de 42000 mots, on se dit qu'il ne s'est pas passé grand chose.
D'ailleurs, ce que je reproche à ta fic, ce n'est pas tant sa lenteur, mais plutôt le fait qu'il n'y ait pas de réel objectif. J'entends bien que ce ne sont que des génins et qu'ils n'ont pas grand chose à faire pour le moment sur le champs de bataille, mais bon… Une petite attaque surprise de l'ennemi à l'intérieur des terres ça ne coute pas beaucoup… Quelque chose quoi… 
Ta fic est centré sur la vie de tous les jours, mais tu m'excuseras mais la vie de tous les jours de quelqu'un est ennuyeux (pour rester poli) la plupart du temps, même pour les ninjas. ( Un chapitre centré sur l'état de fatigue de notre ami Kanjiro, c'est un peu long je trouve… surtout que c'est le chapitre le plus long de ta fic. )
Mettre des passages totalement inutile dans une fic n'est pas idiot. Ca permet de donner une couleur, une consistance réelle à l'histoire, de donner vie au personnages, mais lorsqu'il y'en a trop.
Je le répète, le fait qu'il ne se passe rien d'important n'est pas pour servir ta fic, au contraire…

Mis à part ça, tu as des personnages fouillés avec d'excellentes descriptions, bien qu'un peu longue de temps en temps. Les combats sont bien décrit eux aussi, mais je suis de l'avis de Sakamoto Julietta en ce qui concerne leur trop grande description.

L'idée de faire des chroniques d'un personnage est bonne, mais il faut aller à l'essentiel, ne se centrer que sur les passages importants, les moments où il se passe quelque chose. Le reste, on s'en fout. Autorise toi des ellipses temporelles. Dans une review, je me permettai de parler de Quentin Tarentino. Je comprend qu'il est très dur de faire une histoire comme lui ferait un film, mais rien ne t'empêche de briser la monotonie de ton récit en commençant un paragraphe par la fin. Idem pour un chapitre.

Pour conclure, je dirai que tu as un style intéressant, avec plein de bonnes idées à développer, des personnages bien construits et intéressant. Tout est bon dans le fond, mais je trouve que tu te perds dans la forme, avec un scénario moyennement intéressant et des descriptions trop présente et trop longue.

/me rend compte que ma review est pas du tout construite. Je m'en excuse.
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Kanji
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Message par Kanji »

Je sais, je me suis rendu compte dernièrement que j'avais un gros problème de rythme avec cette fic...enfin comme la saison 1 est finie, c'est l'occasion de prendre quelques résolutions, et je vais m'efforcer d'avoir une écriture et un scénario plus dynamique à partir de maintenant, donc n'abandonnez pas cette fic !

Par ailleurs, je devrais commencer d'ici peu (enfin d'ici une ou deux semaines) mon autre fic, toujours écrite en collaboration avec mon MJ, qui elle se passe 3 ans après NG, et qui introduit un nouveau personnage dans l'univers de Naruto. Cette fic est plus avancée que le Passé blanc, elle est un peu plus populaire et surtout elle semble avoir bien moins de problèmes de rythme ou de scénario, donc j'espère que vous la lirez.
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Kydash
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Message par Kydash »

Je voit que Lebibou et Julietta m’ont devancé ^o^ sur ce que j’allais dire et donc je vais être un peu plus court.

Comme je suis d’accord en tous points avec eux, je vais t’épargner le mode répeat et passer directement à ce que j’en pense.
(+ : description, charisme des personnages,
- : lenteur générale du scénario qui a mon avis, peut tenir sur une fiche bristol > je reviendrai sur ce point un peu plus bas et … le charisme mais je vais y revenir)

Un univers tel que Naruto est bien sur un monde de shinobi mais c’est surtout un excellent pretexte à toute action ou rebondissement inatendu. C’est grace à ça a mon avis que l’œuvre original détient un tel succès.
En clair, on s’emmerde que rarement quand kishimoto nous sort un chapitre.
Pourquoi ? Même si il est limité à un peu moins de 20 pages, la recette de son succès réside dans un événement « flash » entrecoupés par plusieurs petits autres points ou scènes.

Tu me suis toujours ?

Maintenant je vais revenir sur ta fic et t’expliquer pourquoi pour l’instant le scénario peut tenir sur du papier bristol.
L’idée d’offrir une véritable dimension au monde de Naruto est une très bonne idée, tout comme expliquer l’incidence des signes sur les techniques mais offre sur un plateau le défaut de lenteur de la fiction.
C’est la narration subjectif qui est le problème. Le subjectif offre bien sur de nombreux aventages mais dans un texte comme celui-ci devient un inconvénient une fois les paragraphes originaux passés. (Si tu n’as pas compris, hésite pas à me dire connard et me redemander à ce que je ré-explique XD)
Et c’est ça qui est a mon avis qui lasse le lectorat.


j’ai en fait l’impression de me retrouver dans un sim city ninja avec des personnages très charismatiques.
Seulement nous ne sommes pas dans un jeu de rôle mais dans une fic et plus en général dans une histoire écrite.
Dans un jeu de rôle, oui il y a l’évolution du personnage qui joue un rôle très important avec ses relations etc mais si je ne me trompe pas, il y a aussi un objectif final et des quêtes annexes pour motiver le joueur. C’est le même principe pour moi entre un lecteur et l’écrivain.
Et si il n’y a pas de quêtes annexes, il faut que l’objectif final saute aux yeux.
Kanjiro pour l’instant n’a pas encore réussit à me surprendre beaucoup en dehors de ses cours sur la formation des signes.

Une histoire bien écrite peu tenir en haleine qu’à partir du moment ou un chapitre offre un principe, un but ou un objectif et c’est vraiment le cas quand il apporte une pierre à l'édifice de l’aventure.
La vie au quotidien d’un ninja peut devenir passionnante à partir du moment ou il se passe de réels événements, ou ton lectorat se dit : « houla : ce gonz est un malade » ou « je ne m’y attendais pas à ça » « Bordel, comment ça va finir tout ça ? ».
Voilà le réel problème d’une histoire à base de jeux de rôle. Pour moi, que ce soit lent ce n'est pas si grave que ça mais il n'y pas assez d'évenement dans un chapitre pour surprendre un lecteur (faire vingts pages sur l'ennui oui pourquoi pas, mais avec plusieurs véritables évenements est tout aussi sympa. ;) )

Es ce que pour autant « passé blanc » est une mauvaise fic ?
Bien sur que non.
Moi qui aime bien avoir à lire des œuvres originales, je n’ai pas honte de te le dire que cela m’a intéressé ce principe mais qui a mon avis, avait déjà atteint ses limites à partir du 4ème chapitre.

Pour moi, le seul conseil que je pourrai te donner est de réfléchir en tant que scénariste plutôt qu’en roliste. Après, je peux aisément la fermer car je suis loin de t’arriver à la cheville sur tout ce qui concerne le style ^^ ;.

Allez je te souhaite bonne chance et une très bonne continuation.

A très bientôt !
Arakasi
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Message par Arakasi »

Bon, j'ai pris un peu de temps à lire tout ça, mais la faute à qui si tu sortais tes chapitres à la vitesse d'un fusil-mitrailleur?
Je sais, je sais, mauvaise excuse... Trés mauvaise excuse même... Dsolé :lol:

Cela fait un certain temps que je voulais me remettre à ta fic que j'avais abandonner vers le quatriéme chapitre, sais plus pourquoi.
En premier lieu, je veux te féliciter pour ton style d'écriture, tu prends le temps de fournir de longues descriptions, ce qui est assez rare dans une fanfic et il régne une certaine poésie dans cette fic qui la rend trés agréable à lire. Tu arrives à créer une trés belle ambiance.
Trés sincérement, on s'y croirait!

Les personnages sont intéressant et bien traités, complexes et pas caricaturaux. On éprouve une véritable empathie pour le personnage principal, on peut comprendre ses peines, ses doutes, ses moments de stupidités...
J'aprécie beaucoup également les petites apparitions des personnages connus du manga, avec un faible pour Anko en bout de chou surexité.

D'un autre côté et au risque de répéter ce qui a déjà été dit...
Je suis convaincue qu'une bonne histoire ne peut exister sans bons personnages, mais ici, je dois avouer que je ne vois pas du tout d'histoire. Tout cela est bien agréable à lire mais ne mène à rien.
Enfin si, à la quête de Kanjiro pour s'élever au sein de son clan et en prendre le contrôle.
L'ambition est un bon moteur pour un personnage, mais en onze chapitres, notre jeune Hyuga a à peine entamer cette fameuse quête, disons qu'il vient à peine d'en prendre conscience.

Le rythme long de l'écriture ne me dérange pas pour certaine scénes (j'aime les auteurs qui prennent le temps de s'étaler un peu) , comme celles de méditation, mais il est trop uniforme. Le rythme de la fic doit varier sous peine de lasser l'attention. Et certains des événements racontés lassent car on a une impression de répétition. Le héros s'ennuie?
Nous aussi, un peu...
Moi même, j'ai été incapable d'enchaîner plus de trois de tes chapitres à la suite, tout en reconnaissant l'exellence du style et en apréciant tes personnages.

Je sens que j'ai plus ou moins sorti le même discours que Lebibou et les autres... :???:
J'admire ton écriture et je pense que tu pourrais sans probléme nous sortir une superbe fic, si le scénario tient la route!
J'attends donc ta suite avec intêrét et optimisme.
Bon courage et pense à nous poster un de ces jours ta fameuse deuxiéme fic annoncée depuis un bout de temps!
Kanji
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Message par Kanji »

Bon, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle :

-la mauvaise c'est que j'arrive en période d'examen donc je pense que vous aurez encore à attendre un peu avant que je poste de manière régulière.

-la bonne c'est que après entrevue avec mon co-auteur, nous avons établi la ligne scénaristique pour la suite de cette fic, et ne vous en faites pas, à moins que je ne me trompe complètement vous serez satisfaits au niveau du scénario.

Au sujet de la deuxième fic, il se trouve que les premiers chapitres avaient été écrits par mon co-auteur, avant que je me mette à écrire des fics, et force nous est de constater que son style d'écriture est assez peu efficace. Je me suis donc lancé dans la réécriture desdits chapitres, ce qui veut dire que dès que cette réécriture est finie je commence à poster la fic, au rythme d'un chapitre par jour, sachant que la première partie de cette fic (première partie qui doit bien faire 16 chapitres) est achevée et que la deuxième est entamée.

Bref je vous demande un peu de patience, en espérant que le résultat sera à la hauteur.
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Asano Akodo
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Message par Asano Akodo »

bonjours tous le monde, je me présente

Asano Akodo, et je suis accessoirement le co-auteur du Passé Blanc et l'auteur de l'autre fic en question (on m'a dit que y en a qui comprendraient dans ce topic, j'espère que je ne me suis pas planté)
sinon c'est moi aussi qui suis désigné par le terme de MJ, et qui par conséquent suis responsable des situations dans lesquels se trouve le petit Kanji

sinon je tiens à remercier tous les lecteurs de ce forum, (ça fait toujours plaisir de savoir qu'on ne crée pas des trucs pour rien) et surtout pour vos remarques qui sont ma foi des plus constructives, en tout cas nettement plus que sur notre autre site de publication, c'est grâce à elles que notre entrevue fut si productive.

bon, je vous dis donc à l'épisode prochain et bon vent
Kanji
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Message par Kanji »

A l'épisode prochain qu'il disait...ça m'a pris du temps, mais la saison 2 commence. Avec du lourd : 16 pages sur word. Bonne lecture.

Sur le départ

Lorsque Kanjiro arriva devant la demeure de l’Hokage, le lendemain matin, il faisait toujours aussi froid, mais rien qu’une épaisse cape d’hiver et une paire de gants ne pouvait arranger. Le reste de sa team l’attendait, en vêtements d’hiver eux aussi. Il regarda sa montre. 9h et des poussières. Et pourtant il était le dernier. Ce qui n’était pas étonnant. Takeo-sensei parla d’une voix sans dureté.
-J’avais pourtant fait passer le message à Keitaro. La mission d’aujourd’hui est cruciale.
-…’ésolé, répondit Kanjiro avec un bâillement. Honshû sourit.
-Allons-y, fit Takeo.
-Et le briefing ?, demanda Yukito, sans avoir l’air de s’y intéresser.
-Plus tard, lâcha Takeo.
Quelque chose dans le ton de sa voix laissait entendre, avec suffisamment de clarté, qu’ils devaient le suivre, sans discuter. Tout prenait un tour assez sérieux…

Alors qu’ils fendaient l’air, surplombant les toits de leur trajectoire fulgurante, Takeo leur parla, sans se retourner.
-La mission que nous allons débuter va nous prendre près d’une semaine, et elle va nous emmener hors du Pays du Feu. Et elle est d’une importance cruciale pour l’évolution du conflit. Pour l’heure nous allons sortir du village et nous approvisionner en équipement chez moi. Je vous donnerai les instruction complètes par la suite.
Là encore, le ton de sa voix évoquait quelque chose. Takeo-sensei parlait presque toujours d’une voix tranquille, voire enjouée. Mais sa voix semblait receler quelque chose. Comme une impression de puissance maîtrisée, tenue en laisse. Un léger avertissement.

Le voyage fut silencieux. Ni rapide ni lent, et aucun membre de la team n’eut le temps de s’ennuyer. Enfin s’ils se permettaient de s’ennuyer. Après tout, le métier de shinobi est à plein temps et à plein individu : théoriquement, il ne laisse pas vraiment de place à quelque chose d’aussi égoïste et individualiste que l’ennui.

Au bout de quinze minutes, ils arrivèrent à leur première étape. Ce ne fut pas une surprise : non seulement elle était visible comme le nez au milieu de la figure, et ce depuis qu’ils s’étaient élevés au dessus des frondaisons, mais en plus, les paroles de Takeo-sensei avaient indiqué à Honshû et à Kanjiro où la team se rendait : chez lui.

Les quatre ninjas quittèrent gracieusement le chemin de bois pour poser le pied sur une terre domptée par l’homme. Il était facile de voir que la colline a été aménagée. Bien qu’elle fût discrète, comme beaucoup de collines sylvestres, l’absence d’arbres la démarquait. Le sol était en friche, aucune culture n’était visible.

Mais le signe de civilisation le plus évident, c’était bien évidemment le fortin, demeure non-ancestrale des Gîru. Il était à leur image : simple, massif, presque brut. La palissade n’était pas élaborée, le portail n’était pas travaillé, l’architecture n’était pas ciselée, aux rares endroits où il semblait y avoir une architecture. Il était si rêche et brutalement simple dans son apparence qu’il semblait être né de la colline, comme si, au lieu d’avoir été élevé par l’homme, il faisait partie intégrante de la forêt.

Lorsqu’ils s’approchèrent des remparts, Kanjiro sentit que son corps avait des difficultés à bouger, comme si ses membres étaient alourdis par quelque chose. Comme lorsqu’ils avaient affronté Takeo-sensei, mais dans une moindre mesure. C’était une sensation moins pesante, plus diffuse. Leur maître sourit tandis qu’il marchait tranquillement vers le portail. Il était chez lui.

Au moment où il allait franchir le seuil de la porte qui était grande ouverte, une petite voix guillerette retentit, accompagnée d’un sifflement, un peu comme celui d’une pierre qui tombe.
-Takeo-nii-san !!
Kanjiro sentit brusquement sa nuque se hérisser sous l’effet d’une tension qui emplissait soudainement l’atmosphère, et un bruit tonitruant résonna, comme deux lourdes masses de métal se heurtant brutalement. L’espace d’un instant, Kanjiro crut voir une silhouette minuscule suspendue dans l’air, pesant d’un poids inimaginable sur un Takeo-sensei qui ployait sous l’effort. Puis il y eut un autre choc. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, les genin de la team 10 eurent une vision singulière.

C’était la première fois qu’ils voyaient Takeo-sensei à terre. L’évènement était d’importance. Sur son dos, recouvrant de son petit corps l’Akakumo no Tora, était une enfant minuscule, encore plus petite qu’Anko. Un assemblage hirsute de mèches noires couvrait un visage rieur et espiègle ; Kanjiro fut étonné lorsqu’il le détailla : elle était très semblable à Anko, et en même temps très différente. Son visage portait encore les rondeurs caractéristiques des enfants, mais ses traits prenaient déjà des accents plus rudes, plus prononcés. Mais plus encore, ses yeux étaient le premier indice de son origine : ils étaient aussi rieurs que son visage, mais Kanjiro pouvait déceler en eux une lueur innée de férocité, presque cruelle. Le contraste avec l’innocence de son visage d’enfant était à la limite de l’effrayant.

Elle était pour l’instant occupée à sautiller joyeusement sur le dos de Takeo, faisant entendre ainsi un bruit métallique, un peu comme celui que le choc avait produit, mais en dix fois moins puissant. Et pour cause : elle était revêtue d’un manteau similaire à celui de Takeo, adapté à sa petite taille, et lesté de lourdes plaques de métal. Le long bras du jônin l’attrapa par le col et la souleva, permettant ainsi à Takeo de se lever, car la gamine avait l’air de peser son poids. Même en étant un bon mètre au-dessus du sol, elle continuait de rire et de gesticuler avec entrain.
-Junko-chan…je te l’ai déjà dit cent fois, si tu fais ça sans prévenir, tu vas vraiment finir par me broyer une cervicale ou deux , fit Takeo en prenant une grosse voix.
Elle se contenta de rire un peu plus doucement, en hochant la tête. Le jônin la leva au niveau de son visage, en souriant largement comme à son habitude.
-Dis donc, ils t’en ont rajouté combien ? 15 kilos ?
-Voui ! dit-elle avec fierté.
-Eh ben…à ce train-là tu m’auras bientôt rattrapé !
-Je pourrais jamais te dépasser, nii-san ! protesta-t-elle sans cesser de manifester son énergie.

Takeo sourit puis la déposa au sol. Puis il la poussa doucement de la jambe, en disant :
-Allez, continue ta ronde !
L’enfant acquiesça puis commença à marcher avec ce sérieux ridicule si typique des enfants imitant les adultes. Kanjiro sourit devant ce spectacle familier. Honshû avait l’air plus consterné qu’amusé.
-Sensei, c’est votre petite sœur ?
-Oui. Gentille, pas vrai ?
-Oui, elle me rappelle quelqu’un…enfin, et elle porte combien sur le dos ?
-50 kilos.
Le jeune Nara regarda la gamine d’un air encore plus incrédule qu’à l’accoutumée.
-Mais ça doit faire près de 2 fois son poids…
-Et alors ?
Silence. Honshû poursuivit.
-Le vôtre de manteau fait combien ?
-Un peu plus de 200 kilos.
-Mais alors…comment est-ce que vous faites pour bouger ?
Takeo regarda Honshû comme un simple d’esprit qui aurait dit une énormité.
-Il serait peut-être temps que vous nous parliez de vos pouvoirs, intervint Yukito.

Takeo se contenta d’un sourire et d’un signe de tête les invitant à le suivre dans le fortin. Un peu comme les places fortes féodales, il se composait d’un mur d’enceinte, au fond duquel se dressait un château, un donjon ou un grand bâtiment quelconque, le vide entre le bâtiment et le mur formant une grande cour. Le fortin même rappelait par sa structure les châteaux des temps anciens ; mais il était en réalité très différent : il était fait de bois, et malgré cela semblait terriblement solide, intraitable. Logiquement, un Katon d’une ampleur suffisante aurait suffit pour le démolir, mais on sentait, en voyant ses poutres lourdes et puissantes, qu’il avait bien l’intention de se tenir là, ferme et vigilant, contre vents et marées, comme si un pouvoir caché le soutenait.

La cour n’en était pas vraiment une, et évoquait plus une ville miniature, car elle abritait une quantité astronomique d’ateliers artisanaux, forges, menuiseries, charpenteries et autres, où s’activaient les membres du clan. On pouvait voir toutes sortes d’équipements militaires et agricoles sur les étals, et des foules de clients qui examinaient la marchandise avec admiration.

La team suivit une des grandes rues qui convergeaient vers le bâtiment central, marchant tranquillement au milieu des membres du clan, pour la plupart vêtus comme des gens du commun, pour l’hiver. Tous semblaient amicaux, pas autant que Takeo-sensei (qu’ils saluaient tous d’ailleurs), mais quelque chose dans leur attitude, dans leur façon de se mouvoir ou dans leurs yeux mettait Kanjiro légèrement mal à l’aise. Mais le pire arriva lorsqu’il tourna la tête vers ses camarades.

Honshû était aussi tranquille que d’habitude, mais Yukito était comme Kanjiro ne l’avait jamais vu. Il avait peur. Et il ne parvenait pas à le cacher entièrement. Ses yeux passaient rapidement d’un Gîru à l’autre, et la nervosité se lisait sur son visage.
-Yukito ? demanda calmement Kanjiro.
Le genin de Kiri tourna brusquement la tête vers lui, et lui dit d’une voix qui tremblait presque imperceptiblement.
-Regarde…
Comprenant rapidement, Kanjiro activa son Byakugan d’une pensée.
-Oh putain…

Chaque être qu’il croisait dans cette rue semblait être une balise d’agressivité et de férocité contenue. Il se rappela la légère difficulté qu’il avait à bouger, et s’aperçut bien vite que l’air était empli de chakra diffus, un chakra qui rappelait terriblement celui de Takeo-sensei, ce chakra brutal et bestial. Ici, hors des lois de la société de Konoha, chaque Gîru laissait entrevoir sa vraie nature, se relâchait. Et Kanjiro avait l’impression que n’importe lequel de ces gens, jusqu’au plus petit enfant jouant dans les rues, aurait pu à tout moment lui sauter dessus pour l’égorger. La nature spirituelle de ce chakra était si intense, si volontaire, qu’il suffisait d’un peu de sensibilité pour se sentir mal à l’aise. Pour Kanjiro et Yukito, qui pouvaient en appréhender la vraie nature, c’était un vrai panier de crabes. Seules quelques rares personnes semblaient ordinaires dans cet océan de fauves.

Remarquant leur nervosité, Honshû leur demanda :
-Qu’est-ce que vous avez ?
-Tu sens pas ça ? répliqua Kanjiro, incrédule.
-Ben…il fait froid.
C’était comme si Honshû était trop solide, trop épais pour que cette sensation l’atteigne.
-C’est dingue…
-Mais quoi ?
-Tu peux pas savoir…c’est comme nager dans un bassin rempli de requins…
Honshû regarda un instant son ami, avec un air consterné.
-Y a des fois, je suis content de pas avoir tes yeux, Kanji…
-…Bonne idée, répondit Kanjiro en désactivant son Byakugan.
Il garda néanmoins conscience de toute cette férocité et se sentit plus que mal à l’aise, comme observé par des dizaines d’yeux avides.

Tentant de se changer les idées, il promena son regard sur les ateliers. Fourches, houes, socs de charrue, jougs ; shuriken, kunai, ninja-to, fils d’acier ; katana, wakizashi, pièces d’armure, naginata, poignards…Les Gîru semblaient pouvoir fournir tout un pays en matière d’outils, d’équipement et d’armes de la meilleure qualité. Et Kanjiro, après avoir vu ce que contenait le manteau de Takeo, savait qu’ils pouvaient en faire usage, sans doute mieux que quiconque.

En passant devant une forge, ils virent un jeune homme portant l’uniforme des ninja de Konoha, et arborant une couronne hirsute de cheveux blonds comme les blés. Il examinait sur l’étal un étrange kunai, dont la lame se divisait en trois branches, et dont le manche était couvert d’inscriptions cabalistiques. Impressionné, le jeune Hyûga effleura l’épaule de Honshû.
-Eh ce serait pas…
-Ouais, c’est lui, fit Honshû tout aussi admiratif.
-La vache, qu’est-ce que j’aurais aimé l’avoir comme sensei…
Takeo toussota assez violemment. Kanjiro fit comme si de rien n’était et reporta son attention sur les autres ateliers.

Quelques minutes plus tard, Takeo les avait guidés jusqu’à un bâtiment différent de la plupart des ateliers, bâti en dur et fermé, là où tous les autres avaient une ouverture sur la rue. Sur le fronton, on pouvait lire une inscription calligraphique : « Quand la sœur tuera le père, quand le frère mangera la sœur ».
-Takeo-sensei…commença Kanjiro Qu’est-ce que c’est cette inscription ?
-Oh, rien, répondit Takeo sans se départir de son éternel sourire, c’est une maxime, pour rappeler aux membres du clan qu’ils ne doivent jamais s’en prendre les uns aux autres.

Il ouvrit la porte et entra, les genin à sa suite. En passant le seuil, les trois jeunes shinobi plissèrent instinctivement les yeux et se protégèrent le visage de leurs mains. La chaleur qui régnait dans la grande pièce unique était d’autant plus insupportable qu’elle contrastait violemment avec la température hivernale. C’était manifestement une verrerie, comme l’indiquaient les creusets, le sable qui y était régulièrement versé, les soufflets et la chaleur infernale. Le seul problème était que Kanjiro ne voyait guère qu’un seul ouvrier pour s’occuper de tout l’atelier. Le pire était qu’il y parvenait manifestement très bien.

Sa silhouette grande et dégingandée était malgré tout impressionnante, enveloppée par la lumière aveuglante qui s’écoulait du four, comme par une armure ou une seconde peau qui rendait sa présence et sa carrure irréelles. Il semblait s’y fondre alors que son attention restait focalisée avec une intensité formidable sur son ouvrage, qui était pourtant assez simple, se résumant à la simple tâche d’examiner un seul objet. Et malgré tout, le visage en lame de couteau de cet homme ridé et buriné était contracté par l’effort, et ses sourcils effilés étaient froncés à l’extrême.

Yukito tremblait presque. Kanjiro se tourna vers lui.
-On dirait un serpent, murmura le genin de Kiri.
Brusquement, Kanjiro se rendit compte qu’il se sentait mal. Il avait d’abord cru qu’il s’agissait de la chaleur, mais Yukito avait perçu avec plus de justesse que lui l’atmosphère ambiante. Lorsqu’il se concentra, Kanjiro crut sentir des serpents glisser lentement sur sa peau, parcourir l’air et s’affairer dans la pièce. Il activa rapidement son Byakugan et vit pourquoi la verrerie n’avait besoin que d’un ouvrier. Autour de chacun des éléments de l’atelier, il voyait une masse de chakra, concentrée et précise ; son intensité spirituelle était terriblement focalisée, elle ne s’étendait pas à toute la pièce comme le chakra de Takeo aurait pu le faire, mais sa puissance, lorsqu’on la perçait à jour, était tout aussi effrayante, peut-être plus. Le pouvoir de cet homme dépassait tout ce que Kanjiro avait pu imaginer à propos des Gîru : c’était un contrôle parfait de la dévastation à l’état pur, à un point que le jeune Hyûga n’avait jamais vu. Ce ne pouvait être que le chef du clan.

Takeo effleura l’épaule du verrier.
-Père…chuchota-t-il.
L’homme ouvrit les yeux et se retourna doucement vers lui. L’atelier devint soudain silencieux, obéissant à sa seule volonté.
-Bonjour, fils.
Il posa ses yeux sombres sur les genin, et les salua d’un signe de tête.
-Bienvenue. Je suis Gîru Furyû, chef du clan des Gîru.
Les trois jeunes gens s’inclinèrent immédiatement, poussés par la déférence et aussi par la présence de cet homme.
-Tu as pu les terminer ? demanda Takeo.
-Bien sûr, répliqua Furyû, tu m’as laissé trois jours. Tu crois vraiment que je ramollis ?

Les deux Gîru éclatèrent de rire, et le père se dirigea vers les rangements qui se trouvaient dans le coin. Il en sortit une petite boîte toute simple, qu’il tendit à Kanjiro. Le jeune Hyûga l’ouvrit et y trouva deux petites lentilles noires ainsi qu’une paire de lunettes.
-Qu’est-ce que…
-Tu en auras besoin pour la mission.
-Et en quoi elle consiste cette mission ?, demanda Yukito, une note d’impatience dans sa voix.
-A la base ce sera une mission d’enquête. Mais selon ce qu’on trouvera là-bas, ça pourra tourner à la diplomatie, à l’espionnage ou même à l’assassinat.
-Il va falloir voyager sur combien ?
-Beaucoup, jusqu’à Kusa no Kuni.
Yukito s’apprêtait à demander plus de détails, lorsque Furyû tapa sur l’épaule de Takeo et lui dit avec un signe de tête vers la porte.
-Allez viens, je dois m’entraîner un peu et toi tu dois la voir avant de partir.
-Peut-être, mais pas dans cette tenue…répliqua Takeo.

Furyû se tourna vers le mur. Il plissa les yeux et une armoire s’ouvrit, révélant une armure noire luisante, plus simple et fonctionnelle que les armures complètes des temps féodaux, que Kanjiro avait pu voir dans la demeure des Hyûga. Les sourcils de Furyû se froncèrent, et l’armure quitta son abri, traversa les airs et vint se fixer sur le corps du Gîru, plastron, jambières et protections d’avant-bras. La lumière du feu jouait sur le métal sombre et sur les arabesques qui le couvraient, mi aquatiques mi serpentines. Le gorgerin de l’armure arborait un dragon qui se lovait autour du cou, et le dos de l’armure portait une gravure élaborée de la même créature, ainsi qu’une inscription : « Kuromizu no Ryû » (Le Dragon des Eaux Noires).
-Mieux, fit Takeo.

Les deux Gîru sortirent, et les genin eurent un peu l’impression d’être traités comme partie négligeable. Ils se séparèrent devant l’entrée, Furyû se dirigeant vers une partie plus ouverte de la cour qui servait apparemment de zone d’entraînement, tandis que la team prenait le chemin du château proprement dit.
-Question équipement vous êtes au point ? leur demanda Takeo.
Les trois genin acquiescèrent : bien sûr qu’ils étaient au point. On ne part pas à la guerre sans équipement au point.
-Tant mieux. Nous allons pouvoir prendre la route assez rapidement.

Le château les dominait de sa masse alors que le portail s’ouvrait devant eux. Ses couloirs de bois n’étaient pas reluisants, ses shôji n’étaient pas décorés, pas plus que les nombreuses salles qu’ils entraperçurent. S’y affairaient d’autres membres du clan, hommes comme femmes, tout comme à l’extérieur, mais là où la cour semblait le domaine de l’acier, la demeure appartenait au papier. Registres, parchemins ninja, livres d’histoire, traités de stratégie, d’agriculture ou d’artisanat… Les Gîru disposaient d’un savoir impressionnant, aussi bien technique que théorique, sans doute acquis au cours de leurs siècles d’errance.

Les quartiers de Takeo-sensei étaient simples, voire spartiates, à peu près autant que le repas qui leur fut servi. Kanjiro préféra porter son attention sur le jônin. D’habitude, une fois débarrassé de son manteau, il semblait moins impressionnant. A présent, ce qui semblait par moments être sa seconde peau était posé sur un présentoir, dont les grincements plaintifs indiquaient le poids du manteau. Et pourtant, alors même que Takeo mangeait avec tranquillité, la tension ne disparaissait pas, et le simple fait de le regarder un peu trop longtemps mettait Kanjiro mal à l’aise. C’était peut-être cet endroit, ou la perspective d’une mission dangereuse qui attisait son agressivité.

Après son deuxième bol de riz, Takeo reposa se baguettes et prit la parole.
-Bon, je vais vous faire un petit briefing sur la mission.
Yukito s’arrêta de manger et regarda Takeo droit dans les yeux : il s’entraînait à endurer la tension. Kanjiro savait ce qu’il faisait, parce qu’il aurait fait la même chose.
-Comme je vous l’ai dit, nous nous rendons à Kusa, pour une mission qui pourrait avoir une influence capitale sur l’évolution du conflit. Je compte donc sur vous pour ne pas vous planter.
Honshû n’avait pas cessé de manger : il pouvait très bien s’occuper de l’évolution d’une guerre mondiale et s’occuper de son estomac en même temps.
-Comme Kusa est un allié de Konoha, je suppose qu’il va falloir dénicher des espions ou repousser des assaillants qui auraient établi une tête de pont, fit le jeune Nara entre deux bouchées de riz.
-Pas très logique, répliqua Takeo, pourquoi un pays avec une puissance militaire à lui aurait besoin d’une team de genin étrangère pour ce genre de travail ?
-C’est aussi ce que je me disais, fit Honshû. Alors ?
-Alors nous n’allons pas exactement à Kusa. Nous allons à Tempô.

A en juger par son expression, Yukito n’en savait pas plus que Kanjiro sur le sujet. Le genin de Kiri se contenta de lancer un regard interrogateur à son sensei, qui fit signe à Honshû.
-Tempô est une ville franche située sur la frontière entre Kusa et Tsuchi. Et depuis le début du conflit, aussi bien Konoha que Tsuchi essayent de s’en faire une alliée.
-Pourquoi ?
-Deux raisons : premièrement, si d’ordinaire il n’y a qu’une seule récolte de riz par an, à Tempô il y en a trois chaque année.
Pas besoin d’en dire plus : une source de ravitaillement constitue un atout inestimable en temps de guerre.
-La deuxième raison est aussi la raison pour laquelle Tempô a pu préserver son statut de ville franche pendant toute la durée du conflit, sans que personne puisse s’en emparer par la force.
Il marqua une pause pour finir son repas.
-Depuis la fondation des villages cachés, la nature de la puissance militaire a radicalement changé. Autrefois elle était assurée par les membres de la caste aristocratique, entraînés à se battre en suivant un code de l’honneur et des traditions courtoises bien établies. A présent ce sont les shinobi qui constituent la puissance militaire, et les membres de la caste aristocratique sont devenus les dirigeants politiques, et ont donc abandonné les traditions guerrières de jadis.

Kanjiro savait tout cela, et il savait aussi que les Hyûga faisaient partie aujourd’hui encore de la caste aristocratique. Quant à leurs traditions guerrières…il se rendit compte soudain qu’il en savait très peu sur l’histoire de son clan, ou même pourquoi il avait choisi de rejoindre Konoha.
-Seulement, Tempô possède une petite armée, qu’on appelle les Ashigaru (pieds légers), qui s’entraînent et se battent suivant l’ancienne voie de la guerre. Là où un homme ordinaire est incapable de faire face à un ninja, les Ashigaru, grâce à leur entraînement, peuvent faire jeu égal avec nous.
Une force militaire conséquente, capable de créer la surprise, et sans doute bien plus solide qu’une force de shinobi, qui elle serait spécialisée dans l’intervention rapide, sans compter la possibilité de créer d’autres unités du genre en exploitant les secrets de leur entraînement. L’esprit de Kanjiro entrevoyait en un éclair les possibilités politiques et militaires, comme si c’était un réflexe naturel, inscrit dans sa nature.

Takeo reprit la parole.
-Pour préserver son indépendance, Tempô refuse de se mêler des affaires extérieures : elle est ouverte au commerce, mais elle n’admet aucun shinobi dans son enceinte. Et il est hors de question de tenter de forcer l’accès, ce serait courir droit à la mort.
-Et notre mission consiste en quoi exactement ? demanda Yukito d’une voix toujours aussi patiente.
-Nous devons infiltrer Tempô en nous faisant passer pour de simples voyageurs, et enquêter. D’après les rapports politiques, Tempô serait en train de pencher vers une alliance avec Tsuchi, ce qui n’est pas de bonne augure pour Konoha et ses alliés.
-Comment ça se fait ? Je croyais que la ville tenait à sa neutralité, observa Kanjiro.
-Corruption, pressions ou menaces directes, dit simplement Yukito.
-Nous devons enquêter discrètement et nous débrouiller pour supprimer ce qui fait pencher Tempô de l’autre côté, voire si possible faire pencher la ville de notre côté.

Yukito eut un soupir discret. Kanjiro sourit : lorsqu’une personne qui dissimule ses intentions donne un signe pareil, c’est toujours volontaire.
-Mission politique ? demanda Yukito avec une pointe de déception dans la voix.
-Pas forcément, observa Kanjiro, Si ce sont des shinobi, ça peut très bien tourner à la bagarre.
-Et s’il s’agit d’une team spécialisée dans l’action politique, ça peut être assez facile, conclut Honshû.
-Ne vous emballez pas, coupa Takeo, Nous ne savons absolument pas ce à quoi nous avons affaire. Ca peut aller du politicien magouilleur à la team de jônin. Donc ça peut devenir extrêmement dangereux, et rien n’est garanti. Pas même votre survie, dit-il avec un sourire inquiétant.
-Alors pourquoi envoyer une team ordinaire ? demanda Kanjiro.
-C’est de la reconnaissance en milieu hostile à la base, donc le Conseil préfère ne pas envoyer directement des shinobi plus gradés. Si besoin est nous devons appeler des renforts.
-Et pourquoi nous en particulier ?
-Parce que vous êtes les meilleurs, parce que Konoha n’a pas de place pour la médiocrité, et parce que je suis là. Je connais vos capacités, et je saurais comment les utiliser ; mais si vous voulez sortir vivants de cette mission, je vous conseille de suivre mes ordres à la lettre.
-C’est si dangereux que ça ? demande Honshû, un peu incrédule.
-Oui. Et je le suis aussi.
Il marqua une pause, comme pour savourer la lueur d’inquiétude dans leurs yeux.
-Vous voilà prévenus, conclut-il avec son éternel sourire.

Le temps que les trois genin avalent nerveusement leur salive, son visage avait changé à nouveau. Son sourire avait disparu, ses traits s’étaient relâchés et dans ses yeux, pour autant que Kanjiro pouvait en juger, s’était allumée une lueur étrange, presque désemparée. Il se reprit dans l’instant et se leva, enfila son manteau et se dirigea vers le panneau, qu’il ouvrit doucement, d’un geste presque hésitant. Il tourna son visage vers eux, sans qu’ils puissent le voir complètement.
-Finissez de manger et préparez-vous : nous partons dans une dizaine de minutes.
Kanjiro était plus qu’intrigué, tout comme Yukito : la tension avait presque totalement disparu. Takeo-sensei s’était…adouci, aussi inconcevable que cela puisse paraître. Le genin de Kiri haussa légèrement les épaules et se mit à examiner ses affaires une dernière fois avant de partir. Mais Kanjiro était trop intrigué pour renoncer.

Il se tourna vers le mur, de sorte que ses camarades ne voient pas son visage. Il ferma les yeux et activa son Byakugan. Il prit quelques secondes pour examiner le contenu de son sac et de son fourre-tout : tout était en place. Ni ses yeux ni son visage ne bougèrent, mais son regard se tourna vers le couloir, à la recherche de son sensei. Lorsqu’il le vit, le Byakugan confirma son impression : son flux de chakra était parfaitement régulier, tranquille, et pas la moindre trace d’agressivité n’était présente dans l’air.

Le jônin était adossé au mur, son visage était tranquille, serein, ses lèvres bougeaient doucement tandis qu’il chuchotait. Son manteau était entrouvert, un peu comme s’il enveloppait quelque chose. Kanjiro précisa son regard, et failli désactiver son Byakugan lorsqu’il vit ce que le manteau contenait.

Contre le poitrail de Takeo-sensei était blottie une femme, revêtue d’une veste et d’un pantalon de toile très simples, ses cheveux ramenés en deux chignons jumeaux au sommet de sa tête. Elle était si petite et fragile en comparaison de la masse qu’était le shinobi, mais elle semblait tout représenter pour lui. Le large manteau, abri d’instruments de mort, l’enveloppait comme pour la protéger de tout le reste ; la tête penchée contre ses cheveux, le jônin chuchotait doucement. C’était sa femme, Kyûfei, comme Honshû lui avait dit.

Tout cela était tellement incongru…dans l’esprit de Kanjiro, Takeo était un être dont la vraie nature, souvent cachée, était inquiétante, terrifiante même. Son cœur était une bête assoiffée de sang. Le voir ainsi était incroyable. Ses gestes, d’habitude rapides, secs et précis, étaient lents et hésitants, tandis que ses mains se posaient doucement sur le ventre de son épouse. Dans la petite pièce spartiate, les yeux de Kanjiro s’ouvrirent doucement : elle était enceinte de plusieurs mois déjà.

Elle irradiait la vie, et le jeune Hyûga découvrait avec émerveillement une deuxième vie qui s’éveillait en elle. Le spectacle de cet enfant, si petit, si fragile, était merveilleux : les deux keirakukei formaient un agencement parfait, et la vie se déversait d’un être à l’autre, pour fortifier le bébé, l’aider à naître, à être prêt à vivre. Takeo semblait les protéger doucement, et sa tendresse adoucissait son cœur.

Une découverte inattendue, qui engendrait surprise sur surprise. Il n’y avait pas d’autre mot : c’était merveilleux. Kanjiro sourit avec tendresse et referma les yeux, laissant Takeo-sensei et son épouse tranquilles.

Quelques minutes plus tard, ils quittaient le fortin des Gîru pour commencer leu voyage. La forêt du Pays du Feu était, comme le reste de la région, prise dans le carcan de l’hiver, et à chaque arbre que les membres foulaient, un peu de poussière blanche tombait. Parfois, lorsque Takeo-sensei n’assurait pas assez sa vitesse, tout l’arbre se retrouvait dénudé d’un coup. C’était ainsi que s’animait le voyage, par des petits détails dans l’immensité blanche et morne : un voyageur de route aperçu l’espace d’un instant, un rayon de soleil perçant la couche de nuages gris, une rivière à moitié gelée, une branche trop souple…

Comme auparavant, le voyage fut silencieux, et Kanjiro préféra ne pas s’adonner à trop de réflexions sur la mission, ayant encore à l’esprit les paroles de Takeo-sensei : c’était lui qui était aux commandes, pas eux. Takeo allait jusqu’à les menacer de mort pour s’assurer de leur obéissance, et pourtant il pouvait se montrer d’une telle tendresse… Comment pouvait-il y avoir tellement de différence ?

Le soir, ils s’arrêtèrent dans une petite clairière et établirent un camp discret. Comme chaque hiver, les étoiles semblaient briller plus fort que le reste de l’année, la lune montrait doucement un croissant timide, et la forêt endormie ne faisait entendre aucun bruit. Les arbres noirs les encerclaient comme de grandes sentinelles, un petit ruisseau faisait entendre son chant étouffé par le gel, et quelques rochers s’élevaient vers le ciel, et attendaient, comme toutes les pierres.

Les craquements de leur feu résonnaient entre les arbres, mais le silence s’installait. L’atmosphère s’alourdissait. Takeo-sensei était encore différent : depuis le début du voyage il s’était renfermé. A Konoha il se montrait jovial et avenant, mais une fois la mission commencée, il semblait ne plus accorder d’importance à quoi que ce soit d’autre que son devoir. Et les discussions n’en faisaient pas partie.

Kanjiro prit son courage à deux mains.
-Dites-moi sensei…
Il leva la tête. Son regard était impénétrable, presque inquiétant, comme s’il retenait quelque chose.
-Vous avez dit que vous connaissiez nos capacités. Mais nous ne connaissons pas les vôtres.
Yukito approuva du chef.

Un long moment de silence s’écoula, laissant les genin dans l’incertitude. Puis Takeo sourit.
-Bon, d’accord, puisque vous insistez.
La team se détendit, l’espace d’une soirée.
-Le Kekkei Genkai des Gîru s’appelle le Kikawa (peau de l’esprit). Pour l’expliquer, il faut remonter à nos origines.
Il s’arrêta de manger et jeta un regard à son manteau qui était posé sur…sur rien, de nouveau.
-Avant même que l’époque des guerres féodales ne commence, le clan Gîru existait déjà. Mais ce n’était pas un clan au sens où on l’entend aujourd’hui, et nous vivions à l’écart de la société.
-Pourquoi ? demanda Honshû, alors qu’il connaissait sûrement la réponse.
-Eh bien…lorsque la civilisation a commencé à conquérir les terres sauvages, nous avons accepté de faire avec, et de changer certaines de nos…coutumes. Ca n’a pas été facile. Nous étions sauvages…bestiaux même. Ce qui fait que, même pour la société martiale de l’époque, notre conception du meurtre était assez difficilement acceptable. Et comme je le dis, ça n’a vraiment pas été facile.

Les trois genin se regardèrent : ils n’étaient pas sûrs de vouloir en savoir plus, mais maintenant qu’ils avaient demandé…
-Plus clairement ? demanda Kanjiro.
-Eh bien…pour faire une comparaison explicite…qu’est-ce que ça te ferait si je te demandais d’arrêter de respirer ?
Silence. Très long silence.
-Sensei…vous exagérez j’espère…
-A peine. Pour nous, tuer c’était vivre. C’est vous dire si ça a été dur de vivre en société. Et pour tout dire, au début on n’a pas réussi. Comme la volonté simple ne marchait pas, nous avons cherché un moyen plus…radical pour nous séparer de notre nature prédatrice.
Son regard se fit étrange, à la fois nostalgique et colérique, comme si une partie de lui protestait.
-Comment ça s’est passé exactement, je ne sais pas : tous les Kekkei Genkai ont une origine plus ou moins mythique. Toujours est-il que finalement, notre côté bestial s’est retrouvé séparé du reste de notre âme, et isolé dans notre corps. Et nous nous sommes bien vite rendus compte que ça pouvait nous servir en combat.

Il marqua une pause pour finir son repas en toute tranquillité.
-Bon. Vous savez que le chakra se compose d’énergie physique et spirituelle ?
Affirmatif.
-Eh bien, pour faire simple, cette part bestial, c’est une masse d’énergie spirituelle isolée. Elle est surchargée d’émotions agressives, de pulsions de mort et de soif de sang : c’est tout ce qui pousse la bête à tuer, sans les raisons. Cette part ne se soucie pas de la faim, des sentiments ou de quoi que ce soit : elle est toute entière agressive.
Kanjiro sourit.
-Je commence à comprendre pourquoi vous ne bougez pas beaucoup en plein combat.

Devant le regard interrogateur de ses camarades, Kanjiro se lança dans une explication, et remercia silencieusement Saito pour ses connaissances.
-Par défaut, le chakra est un mélange équilibré des deux énergies. Donc, il est spirituel et immatériel à 50% : c’est assez pour faire voler des feuilles et faire frissonner quelqu’un, mais pas assez pour arrêter des coups ou diriger des kunai. Pour avoir un chakra à impact physique véritable, il faut une majorité d’énergie physique. Ca paraît simple, mais le problème c’est qu’alors le chakra n’est pas équilibré, instable et donc incontrôlable. La seule solution, c’est d’avoir une part d’énergie spirituelle non pas grande, mais intense, concentrée. Et pour obtenir ça, il faut soit avoir un contrôle parfait de son esprit et de ses émotions, ce qui est très dur, soit avoir des émotions très puissantes et qui vont toutes dans le même sens. Donc, la part bestiale, avec son agressivité unilatérale et intense, est idéale pour créer du chakra physique. Mais par contre, ça suppose une grande dépense d’énergie physique, donc peu de mobilité pour éviter la fatigue.
Takeo sourit largement.
-Bonne explication.
Kanjiro était impressionné : le chakra à impact physique était une rareté, et exigeait généralement un self-control mental quasiment surhumain. Personne de sa connaissance n’était capable d’en créer. Si celui des Gîru découlait de leur férocité…elle devait être totalement inhumaine.

Takeo s’étira et bailla.
-Le Kikawa est ce qui se produit lorsqu’on créé du chakra physique avec l’énergie spirituelle de notre part bestiale. En gros, c’est une zone limitée autour du Gîru, emplie de ce chakra. Comme le lien spirituel est très intense, il est facile d’utiliser ce chakra pour manipuler des objets matériels.
Il ferma les yeux, et les genin sentirent leurs nuques se hérisser, tandis que leurs sacs se mettaient à voler dans les airs.
-Dans le rayon du Kikawa, le Gîru peut commander à la matière : c’est une forme basique et assez grossière de télékinésie. Ensuite, il y a deux manières de se spécialiser, et de déformer son Kikawa : Kengo consiste à manipuler la globalité du Kikawa. On peut l’étirer pour qu’il couvre plus de terrain, mais en diminuant son intensité, concentrer tout le chakra en une couche pour former un bouclier, créer une impulsion pour repousser les assaillants…Dans tous les cas, le Kikawa garde sa forme : c’est toujours une zone plus ou moins circulaire. C’est dans ce domaine que je me suis spécialisé.
Les détails du combat contre Takeo-sensei revinrent à l’esprit de Kanjiro : tout paraissait logique à présent.
-Mon père, lui, a emprunté la voie de Kibin: ça consiste à changer la forme de son Kikawa. Grâce à cela il est possible de manipuler des objets avec bien plus de précision, de créer des armes, des outils, d’agir à grande distance…là encore les possibilités sont très nombreuses. Mais chaque effet qu’on y applique, dans le cas de deux disciplines, nécessite des mois d’entraînement, exactement comme pour une technique conventionnelle.
-Comment ça se fait ? demanda Honshû, captivé comme ses camarades.
-Appliquer un effet précis au Kikawa, c’est comme essayer de convaincre un fauve affamé de manger avec des baguettes. Il faut plier l’agressivité de la Bête à sa convenance.
-La Bête ?

Le sourire de Takeo se fit plus inquiétant.
-La part bestiale que nous avons séparée est comme un héritage : elle est présente dans chaque nouveau-né à la naissance. Comme c’est un morceau d’esprit isolé, elle finit, avec le temps, par se définir, par prendre une identité. Et lorsqu’elle se manifeste, elle possède déjà un caractère bien particulier et un nom.
C’était là l’origine de l’Akakumo no Tora et du Kuromizu no Ryû.
-A cause de sa nature héréditaire, la Bête influe sur le caractère du Gîru : plus la Bête est agressive et sanguinaire, plus elle laissera un vide dans la personnalité, et plus cette personnalité compensera avec ce qui lui reste.
En un mot, plus le Gîru était jovial et sympathique, plus la Bête était féroce et assoiffée de mort. Kanjiro déglutit avec difficulté lorsqu’il se souvint qu’aucun Gîru n’était plus avenant que Takeo-sensei.

Le jônin sourit de toutes ses dents.
-Oui…de toutes les Bêtes, l’Akakumo no Tora est sans doute la plus féroce. Et vous n’avez pas tout entendu. Quant on fricote avec quelque chose d’aussi dangereux qu’une Bête, on prend des risques. Les Gîru sont entraînés dès l’enfance à contrôler leurs émotions et à s’habituer à tuer. Mais plus on utilise d’énergie spirituelle issue de la Bête, plus elle pourra manifester sa propre volonté.
-Alors…

Il fouilla dans une des innombrables poches de sa veste et en sortit trois petits parchemins couverts de caractères, qu’il lança à ses disciples en disant :
-Tenez. Si jamais je perds le contrôle, vous avez intérêt à ne pas me rater, ou à courir plus vite que moi. Ce sont des sceaux qui obligeront mon Kikawa à se résorber.
-Et…pourquoi vous perdriez le contrôle ?
-…Parce que je serais tombé sur un ennemi trop puissant, parce que j’aurais trop utilisé le Kikawa, ou parce qu’un de mes élèves m’aurait trop tapé sur les nerfs, dit-il tout sourire, avant de partir s’allonger sur sa couverture. Kanjiro, tu prends le premier tour de garde.
Il devait vraiment avoir l’habitude, pour faire comme si de rien n’était. Kanjiro était assez satisfait de son sort : il n’était pas sûr de pouvoir dormir tranquille avec un pareil…truc à côté. Il avait l’impression d’avoir une bombe à retardement pour sensei.

Il alla s’asseoir en tailleur sur un des rochers et ferma les yeux. Après quelques minutes, il était parfaitement relaxé et put activer totalement son Byakugan sans difficulté.

Chaque jour, de nouveaux dangers s’annonçaient, mais ils le laissaient dans l’incertitude. Il ne savait qu’attendre de Takeo-sensei ou de cette mission qui pouvait à tout instant passer du simple espionnage au jeu de massacre en règle. Il était dans le flou. Il lui fallait quelque chose pour focaliser son esprit. Quelque chose de plus prenant qu’un tour de garde dans le froid et une forêt silencieuse et morne.

Takeo-sensei et Honshû dormaient comme des bienheureux, mais Kanjiro savait pertinemment que tous deux étaient prêts à s’éveiller au moindre bruit suspect. Quant à Yukito…Yukito n’était pas couché. En fait il n’était même pas là.

Kanjiro sauta sur ses pieds, alerté. Il ne pensa même pas à scruter les environs : son esprit était trop embrouillé.
-Eh l’ahuri ! fit une voix traînante au pied du rocher.
Kanjiro soupira avec exaspération et regarda Yukito d’un œil torve.
-Et si on s’entraînait un peu ? lâcha le genin de Kiri, un sourire aux lèvres.
Le jeune Hyûga sourit à son tour, de ce même sourire froid et coupant. Voilà de quoi focaliser son attention.
-Je suis partant.
-Ah ouais ?
-Ouais.
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Tayuya
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Message par Tayuya »

Nickel :grin: c'était bien plus agréable à lire que les autres chapitres jusqu'à présent, plus léger : on entre dans l'action et les caractères se dévoilent, j'ai lu ton chapitre d'une traite ;-)

Le personnage de Takeo me plait beaucoup décidément. Yukito aussi. Cette faculté à analyser le chakra ambiant lui donne un côté vulnérable plaisant ^^
Kanji
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Message par Kanji »

Merci :grin:

Pffou...faut croire que le travail paye : on a passé tout l'aprem à repasser sur le chap pour le travailler, le rendre plus mieux, plus lisible...donc je suis vraiment content que ça plaise, on essaiera de continuer comme ça.
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Asano Akodo
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Message par Asano Akodo »

chouette la critique, ça fais plaiz
le truc le plus drôle c'est que ce chap qui passe tout seul est le plus long à avoir été écrit (ou si fait Doutes et courbature fait 18 pages) comme quoi la longueur ne veut rien dire.

et ne t'égare pas Tayuya, ce n'est pas parceque Yukito peut analyser le chakra par sa simple sensibilité qu'il est vulnérable, c'est même justement le contraire, ça permet de savoir quoi faire quand il le faut, c'est juste que là, dans le fortin il ne pouvait qu'avoir peur compte tenue de ce qu'il avait senti. Je suis très fier de mon invention qu'est le Kikawa, attendez de voir
lebibou
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Message par lebibou »

Yes !
Enfin une mission autre que de choper trois rats qui se battent en duel, enfin des explications sur le pouvoir des Girûs. On a enfin l'impression d'avancer dans le scénario, qu'il va se passer quelque chose.
Y'a pas à dire, se plaindre porte ses fruits.:lol:

Bien, que dire d'autre ?
Comme Tayuya, j'aime bien Takeo. J'ai aussi bien aimé l'allusion bien voilé au Yondaime.
Le style, c'est comme d'hab. Bien écrit mais avec quelques longueurs par-ci par là, mais nettement moins qu'avant, ce qui n'est pas plus mal. On a moins l'impression de se perdre dans les méandres de l'esprit de Kanjiro, pour se concentrer sur ce qui se passe.


le truc le plus drôle c'est que ce chap qui passe tout seul est le plus long à avoir été écrit (ou si fait Doutes et courbature fait 18 pages) comme quoi la longueur ne veut rien dire.
Ce n'est pas la longueur qui importe. S'il ne se passe rien sur 3000 mots, on s'ennuyera plus qu'en lisant un chapitre de 6000 mots où il y'a plein de choses à raconter.
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Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

Ben ca alors... Quand j'ai teminé de lire ton chapitre, je me suis dit: C'est du Kanji (sans blague) mais en mieux...
Tes descriptions étaient interressantes et pas lourdes pour un sous. Tes personnages sont de plus en plus creusés.
Tu dis que ce chapitre faisait 16 pages et bien j'ai eu du mal a y croire tellement je me suis retrouvé vite au bas de ton post...

Ca m'embete tout ca, d'habitude je trouve toujours un "mais" à mes comm élogieux...
mmm, voyons voir... Voilà j'ai trouvé! :grin:

Mais ceci dit, je t'attend au tournant pour la description du prochain combat... :twisted:
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Message par Kanji »

Prochain combat qui arrive dès le début du prochain chapitre, sachant que quand Yukito et Kanji "s'entraînent", ça risque de déménager.
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NickyLarson
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Message par NickyLarson »

J'ai lu toute ta fic, d'un coup (elle a la classe lol 8-) 8-) ) bon je vais pas enumere les qualités car je pense qu'il y en a trop, par contre le point noire c'est que j'ai l'etrange impression qu'il ne se passe rien et que tu reussi a nous pondre 100 mots avec Kanjiro qui est mange des Corn Flakes (bon je caricaturise mais l'idee est la), sinon je vais quand même enoncé selon moi les points forts de ta fic, j'aime bien les relations de rivalité qu'il y à (il y en a que deux donc je vais pas les enumeres lol), grace a ta grande (trop???) description il est assez simple de s'imagine les scénes (aussi bien les combats que les scénes quotidiennes), tu a reussi à crée des personnes pré-Naruto sans crée d'incoherence avec le manga, donc j'aime bien personnelement j'ai hate de voir la suite ;-) .

PS: j'ai bien aimer Yondaime en Guest Star lol
Si tous ceux qui disaient du mal de moi, savaient ce que je pense d'eux, ils en diraient encore bien plus.
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