Désolé pour le double post, mais c'est pour la bonne cause !
Me revoilou avec un nouveau chapitre qui j’espère vous plaira. Honnêtement, c’est de loin mon préféré jusqu’à présent, je le trouve un ton au-dessus des précédents. J’y ai instillé quelques touches d’humour, dîtes moi si elles ne nuisent pas à la crédibilité et si elles vous ont fait rire, ou tout du moins sourire. Voilà, bonne lecture.
Chapitre 3 : Professeur Everton.
Le soleil se leva de bonne heure sur cette province d’Angleterre inondant de lumière chaque recoin du château de Poudlard. L’excitation, la peur et le fait de reprendre un rythme scolaire furent dévastateurs. L’ensemble des élèves eurent une nuit agitée et c’est les yeux cernés, l’air avachi et avec l’irrépressible envie de bailler que tous descendirent dans la grande salle pour le petit déjeuner. Enfin, tous non, trois élèves se démarquèrent. Ils avaient une forme resplendissante, leurs sommeils devaient être plus que réparateurs.
-Bonjour, z’allez bien ? Fit Ron en engouffrant joyeusement un croissant.
-Parle pas si fort ! Mal à la tête… Hermione appuyait sa tête sur son coude gauche qui était quant à lui, juste à côté de son assiette. De la sorte, elle n’avait donc qu’à bouger le poignet droit pour planter la fourchette dans les œufs brouillés puis les amener à sa bouche.
-La pêche… Ginny répondit avec autant de conviction qu’un agent SNCF assurant que ses trains arrivent toujours à l’heure tandis qu’elle contemplait avec admiration son thé depuis cinq minutes.
-C’est bizarre, tout le monde a l’air fatigué. Remarqua Neville. Peut-être parce qu’hier on nous a mis une énorme charge sur les épaules, le stress, la peur et l’appréhension ont dû les empêcher de dormir… Ce qui est bizarre, c’est qu’avec tout ça j’ai très bien dormi…
-Tiens moi aussi… Firent en chœur Harry et Ron.
-Je me demande pourquoi, ajouta Ron.
-Mais c’est évident ! Hermione sortit de sa léthargie. Fumseck, sa présence apaise et rassérène. Avec, vous êtes sûrs de dormir paisiblement.
Une fois réveillée, Hermione se plongea dans le journal.
-Tu as vu Harry, ils ont découvert une table très mystérieuse dissimulée par de nombreux sortilèges dans la cave de Gryffondor. A ce qu’ils disent, il va falloir des années pour déchiffrer toutes les inscriptions.
Le problème pour Hermione, c’est qu’Harry ne fit même pas semblant de l’écouter, il était bien trop occupé à manger.
-On commence avec quoi ?
Hermione distribua les emplois du temps et tous s’aperçurent que les séparations entre années subsistaient le matin. Pour les duels ou le sport, tout le monde débutait de zéro, les élèves pratiqueraient donc ces matières en commun.
-Initiation aux arts auror… Un peu pompeux comme titre, fit Ron, arborant une moue dubitative.
Cinq minutes plus tard, l’ensemble des septième années, soit une dizaine d’élèves, se tenait devant une salle de classe au rez de chaussée. Monsieur Everton ne se distinguait pas par une haute taille ou par des muscles taillés à la serpe. Il était anodin, un mètre soixante quinze au garrot, un tantinet enrobé sans être grassouillet, la raie doublement au milieu, les yeux marrons clairs et le teint hâlé. Sa présence se faisait sentir par son manque total de charisme et il est de vérité générale que le vide est un aimant pour l’œil comme l’a démontré Loana la philosophe. Son sourire dénotait de son attitude gênée à devoir se frayer un chemin entre ses élèves afin d’ouvrir la porte.
Hermione doutait de la capacité de ce bonhomme à se faire respecter mais fut néanmoins rassurée de constater qu’aucun de ses camarades n’était pas d’humeur à rire, bavarder ou défier l’autorité en cette première matinée de « formation ». Le professeur prit la parole une fois tout le monde installé.
-Bien, je vois que vous êtes prêt à apprendre. Alors je me présente, Il prit sa baguette et ses nom et prénom s’inscrivirent au tableau. Je m’appelle Douglas Everton mais appelez moi professeur.
La surprise régnait dans l’assemblée, la voix grave et assurée ne collait pas au reste du personnage.
-Tout d’abord, laissez moi vous faire un topo sur les thèmes que nous allons étudier. Aujourd’hui, je vais évaluer votre niveau pour permettre à chacun de progresser à son rythme. Car, comme le professeur McGonagall vous l’a dit, il n’y a ni programme ni sélection durant ces quelques mois, notre leitmotiv est de vous rendre plus forts. Nous nous attaquerons ensuite aux techniques d’infiltration, de guet-apens, de filature, de détection et de création de sorts affairant. Je vous accompagnerai aussi pendant les duels pour développer vos talents au combat. Des questions ?
Une main se leva instantanément.
-Mademoiselle Granger ?
-Vous… Vous connaissez mon nom ?
-Oui, j’ai étudié vos fiches. Et comme moyen pour vous reconnaître, mes collègues m’ont appris que vous aviez toujours la main levée pour participer en cours.
Hermione rougit…
-Il t’a parfaitement cerné, chuchota Ron.
-Et c’est aussi grâce à ça que je sais que le garçon roux ayant toujours le nez dans vos notes se nomme Ron Weasley.
Ce fut au tour du teint de Ron de s’empourprer. Il arrêta toute activité et tenta vainement de se faire tout petit.
-Bien, quelle était votre question Mlle Granger ?
-J’aimerais savoir ce qui nous attend à partir du mois de novembre ?
-N’allez pas plus vite que la musique, concentrez vous déjà sur mon enseignement, vous saurez tout en temps voulu. Sortez vos baguettes sans plus tarder et montrez moi votre maîtrise des sorts que je vais vous citer.
Le cours passa à toute vitesse au gré de sorts parlés ou pensés tels que « Petrificus totalus », « Impedimenta », « Protego » et autres. Cinq minutes avant la sonnerie, Everton fit signe à ses élèves de s’asseoir et de l’écouter attentivement jusqu’à la fin de l’heure.
-Laissez moi mettre l’accent sur quelque chose que beaucoup oublient ; l’effet de surprise. Donnez le premier coup, dupez l’ennemi, étonnez le, faites tout pour gagner. Il n’y a rien de chevaleresque dans un combat à mort, ce qui importe c’est votre survie. Laissez le bouche bée et vous aurez gagné. Feignez d’être cul de jatte si cela vous permet de lui donner un coup de pied bien placé. Je vois dans vos regards une sorte de dégoût mais soyez assurés que nul ne vous tiendra rigueur sur la manière dont vous avez tué un mangemort. Ils retiendront juste que vous avez éloigné la menace de leur foyer, et vous en seront reconnaissants. Retenez bien cela, celui qui donne le premier coup est souvent celui qui donne le dernier. Sur ce, rangez vos affaires et allez rejoindre votre cours de métamorphose si je ne m’abuse, des capacités dans ce cours vous donneront l’effet de surprise, soyez-y donc studieux.
La sonnerie retentit, les élèves s’exécutèrent. Ils croisèrent les sixième années qui allaient rejoindre leurs précédents cours.
-Alors, il est comment l’auror ? Demanda Ginny.
-Bah hormis le fait qu’il veuille nous transformer en machine à tuer, il est sympa, Ironisa Ron.
-Non Ron, à mon avis il veut juste nous permettre de survivre. S’il venait à nous arriver quelque chose après, il se sentirait coupable, reprit Hermione.
-T’en penses quoi Harry ?
-Qu’il a des choses à nous apprendre… Harry semblait absent, pensif des paroles de son nouveau professeur.
…
-M. Londubat, distribuez ces photographies moldues à vos camarades.
Neville remplit cette mission avec brio, bien qu’anodine pour le commun des mortels, ne pas faire tomber des feuilles ou ne pas trébucher en traversant une classe avec ses innombrables et traîtres pieds de chaises et de bureaux relevait de l’exploit pour Neville.
-Maintenant, examinez l’image pendant une minute. Elle ne bouge pas c’est normal.
La minute s’égraina dans un silence seulement entrecoupé par des mises en perspective différentes afin de percer le mystère de l’exercice, des bruissements de feuilles, par des ongles venant se frotter sur les cuirs chevelus comme si un effort de réflexion pouvait provoquer des démangeaisons, et par quelques rares chuchotement.
-Qui veut me décrire l’image ? Le professeur soupira. Personne à part Miss Granger ? Quinze secondes s’écoulèrent durant lesquelles aucun élève ne sourcilla, aptitude sûrement acquise grâce au célèbre jeu « 1, 2, 3 soleil ! » dont les enfants plein de vie raffolent après une bonne tranche de pain recouverte par une non moins célèbre pâte à tartiner au chocolat. McGonagall abdiqua. Miss Granger ?
-Cette photographie nous montre un paysage à première vue banale, mais un regard plus approfondi nous permet de déceler plusieurs informations. Tout d’abord les feuilles fraîchement tombées nous indiquent que l’automne vient à peine de commencer ses méfaits sur la végétation, il est donc permis de penser que cette photo a été prise au cours d’un mois d’octobre. De plus, la cime des arbres est hors cadre et au sol, à part la mousse, il n’y a pas de végétation, c’est donc une forêt de type européen à laquelle nous avons affaire. Pour plus de précisions, intéressons nous aux caractéristiques des feuilles mortes, elles présentent des nervu…
-Parfait Miss Granger, très bel exposé… La coupa son professeur.
-Mais je n’ai pas fini… tenta timidement Hermione.
-Peut-être, mais ce n’est pas du tout ça que je vous demandais. Tenez l’image dans le bon sens et examinez en le centre, entre les deux arbres, remarquez vous quelque chose d’anormal ?
Au bout de quelques secondes, le bras de Neville eut comme un sursaut avant de repasser instantanément sous la table, ce qui n’échappa pas à McGonagall.
-M. Londubat ? Le voyant rougir, elle décida de l’encourager. Allons, lancez vous, ce n’est pas grave si vous vous trompez, fit-elle d’un ton complaisant.
-D’a… D’accord, au centre on dirait que les feuilles mortes sont fausses et il y a une bosse anormale, mais je ne sais pas ce que c’est, hésita-t-il.
-C’est exactement ce que je voulais vous montrer, maintenant quelqu’un saurait me dire ce que… Elle aperçut un éclair dans les yeux de Harry. Monsieur Potter ?
-Oui, je pense que c’est un membre d’une espèce de commando moldu. Ils doivent se camoufler et attaquer discrètement, les moldus aiment tout particulièrement les reportages les montrant.
-Mais, je ne comprends pas le rapport avec notre cours professeur, réagit Hermione, légèrement vexée de la situation.
-Il est pourtant évident. Cette photographie démontre que l’œil peut facilement être trompé. Il ne distingue clairement que ce sur quoi le cerveau porte son attention, c’est donc le cerveau qui commande l’œil, et non l’œil qui alerte le cerveau. En élargissant, nous pouvons toucher à la diversion aussi, éclairez un objet pour vous faufiler dans l’ombre de celui-ci. Enfin, trêve de discours, ce trimestre sera consacré au camouflage et j’aimerais que quelques uns d’entre vous soient capables d’exécuter cette technique d’ici à décembre.
Elle prit sa baguette dans sa main droite, tapota deux fois son bras gauche. Ce dernier disparut instantanément, ou plutôt, il était possible de voir à travers lui comme à travers un fond de bouteille en verre, c’était flou.
-C’est la luminosité qui vous permet de distinguer mon bras, pensez que dans l’obscurité aucun rayon de lumière ne traversera mon bras, il sera donc invisible.
-Mais, professeur, est-il possible de se rendre totalement invisible ?
-Non, sinon l’image que je vous ai montrée et mes explications auraient été superflues. Une parfaite maîtrise de ce sort vous donnera à peu près ce résultat. Sachez aussi que son maintien exige beaucoup d’énergie et de concentration. Il faut donc en user avec parcimonie. Après vous avoir expliqué les gestes et formules à accomplir, vous vous exercerez sur des animaux de plus en plus gros. Vous ne pourrez vous permettre quelconque approximation lorsque vous l’utiliserez sur vous. Je vous laisse découvrir pourquoi…
…
-Pommes de terre sautées et poulet rôti, parfait, à table !!! Ron, affamé, sauta joyeusement sur la nourriture.
Ses camarades le regardaient avec dégoût, comment pouvait-il s’empiffrer après le cours de métamorphose… Personne n’avait prévu de blouse protectrice. Cet ustensile s’avère toutefois d’une grande utilité lorsque l’animal que l’on essaie de rendre invisible explose et recouvre le corps d’hémoglobine. Au liquide écarlate vinrent s’ajouter des poils, morceaux d’intestins et autres garnitures atterrissant pour certaines dans les bouches bées des apprentis sorciers. Leurs esprits n’étaient donc pas disposés à ingurgiter quoi que ce soit avant que leurs estomac les ramène à la raison, ce souvenir était bien trop présent. Ce fut leur professeur de métamorphose qui les incita à se nourrir, ils avaient duel en début d’après midi et devaient être en pleine forme. C’est donc à contre cœur que les septièmes années ingurgitèrent quelques légumes, pas de viande, l’obéissance au professeur a des limites quand même.
Une heure plus tard, l’ensemble des élèves et du corps professoral se retrouvèrent à l’extérieur. Le professeur Flitwick énonça les règles, tout d’abord il rappela que les blessures n’étaient pas nécessaires au cours de cet exercice. Ensuite que la victoire allait à celui qui parvenait à désarmer ou à immobiliser son adversaire. Et enfin, il demanda à chaque élève de se mettre avec une personne qu’il n’avait jamais côtoyé afin d’évaluer plus justement le niveau de chacun.
Les premiers combat furent instructifs diraient certains, mais les personnes honnêtes emploieraient plus volontiers le terme « risibles ». Apprendre un sort c’est bien, bien former les mouvements de baguette c’est très bien, prononcer la formule au moment opportun c’est excellent, la penser même serait génial, mais exécuter le tout en conditions réelles c’est… dur. Surtout quand l’opposant ne se laisse pas faire, là ça en devient presque de la triche. Pouce ! Allez, on dit qu’on n’a pas le droit de bouger, d’accord ? Non, bon…
Les seuls à s’en sortir correctement étaient ceux là même qui avaient déjà lutté pour leur vie. Cet exercice ne les décontenançait pas, ils s’amusaient même. Luna, Neville, Ginny, Ron, Hermione et Harry se débarrassèrent aisément de leurs adversaires, trop aisément même.
-Bien, ça sera Harry Potter contre Dav Heed. Une minute passa et Harry attendait patiemment son adversaire, le professeur Flitwick s’impatienta… Dav Heed et John Attane arrêtez de discuter !
-Désolé monsieur mais je lui demandais s’il voulait venir pour les vacances, car comme je n’ai pas changé d’adresse…
-Je m’en contrefiche ! Coupa le professeur. Votre adversaire est déjà en position, il vous attend !
Dav se mit en position et mit ses méninges en action, en ébullition même. Alors c’est Potter que je dois affronter, ça ne va pas être facile, il a survécu à je ne sais combien d’attaques de mangemorts et de ... Ah, je n’arrive même pas à penser son nom ! C’en est pitoyable ! Bon, arrête de t’éparpiller coco et mets au point une stratégie. D’entrée de jeu, j’attaque avec un expelliarmus légèrement sur sa droite pour qu’il esquive et se retrouve bloqué par le mur. Ensuite, il voudra certainement contre attaquer pour se sortir de ce guêpier, là j’use de mon bouclier et je l’achève par l’impedimenta. Voilà une tactique frôlant le génie !
-Un… Deux… Trois…
Dav leva sa baguette pour mettre son plan à exécution, mais le mouvement fut trop ample et lent…
-
Accio baguette !
La baguette de Dav lui échappa des mains, il ne la tenait pas assez fermement. Cette dernière atterrit dans la main gauche d’Harry. Dav, l’air pantois, resta muet, il se contenta de se répéter mentalement « tiens, j’y avais pas pensé à ça… ».
Au bout d’une demie heure, des groupes de niveau furent formés, les six présents au ministère de la magie composèrent le plus élevé. C’est le professeur Everton qui les supervisa. Il décida d’opposer les deux Weasley. Ron s’en sortit difficilement, mais sa robustesse et sa maîtrise du sort « Protego » lui permirent de résister aux sorts que lui envoyait sa sœur tandis que celle-ci se prit de plein fouet la plupart des incantations de son aîné. Neville dut quand à lui affronter Hermione et, au grand désarroi de cette dernière, il emporta la victoire de fort belle manière. Le début fut nettement à l’avantage de Granger grâce à son agilité, sa rapidité et à sa précision, mais le duel finit par transcender le jeune Londubat. La situation lui rappela cette fameuse nuit au ministère, l’adrénaline du danger, la peur, l’ardeur qu’il avait mise au combat, tout était revenu d’un coup. Quoi de plus excitant qu’un combat en conditions réelles où l’instinct de survie prend le dessus sur toute autre chose. Quoi ? Aujourd’hui ce n’est qu’un ersatz de duel, face à une amie ? Quelle amie, il n’avait pas d’amie, Hermione ? Connaissait pas ! Il ne voyait qu’un ennemi essayant de le blesser, que dis-je ? De le tuer ! Neville trébuchait, sautait, courait, esquivait de manière peu orthodoxe mais visait de plus en plus juste et augmentait constamment la cadence des sorts. Hermione était débordée et, à bout de forces, elle se prit dans l’abdomen le sort « impedimenta », puis fit un vol plané de trois mètres avant de perdre légèrement connaissance. A l’instant où Hermione toucha le sol, le visage de Neville blêmit, il se rappela qu’elle était son amie, que ce n’était qu’une joute amicale. Il fut horrifié par la violence qui avait émané de lui et courut vers son adversaire en priant pour qu’elle n’ait aucune blessure.
-Pardon Hermione, implora-t-il en lui effleurant l’épaule, il n’osait pas la toucher, il venait de sacrément l’amocher sans raison. Excuse moi, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je…
-Laissez M. Londubat. L’auror examina rapidement Hermione puis la gifla sans ménagement, elle émergea de suite, pantoise. Vous avez fait ce que je vous demandais, et mlle Granger se porte à merveille. Vous avez mis vos tripes dans un combat contre un adversaire apparemment plus fort et vous vous en êtes parfaitement tiré. Je vais maintenant m’attacher à vous faire maîtriser cette fougue qui fait votre force. Miss Lovegood, M. Potter, à vous.
Luna, avec ses carreaux de soudeur et sa tenue extravagante, se mit nonchalamment en position, comme si rien n’avait d’importance. Harry, inquiet de l’état de son amie avait la tête ailleurs jusqu’à ce qu’elle lui sourit et l’encourage. La sachant en pleine forme, il se concentra et leva sa baguette.
-Un… Deux… Trois…
Les deux crièrent leurs sorts en même temps :
-
Expelliarmus ! –
Protego !
Luna avait prévu le coup, sachant qu’Harry attaquerait à l’instant où le duel commencerait, elle avait opté pour la défense. Sa stratégie fit mouche, Harry fut quelques instants décontenancé. Elle en profita pour contre attaquer avec un « impedimenta ». Harry ne put rien faire et se trouva propulsé dans les airs, il se ressaisit vite et se remémora les grimoires qu’il avait lus. A l’instar de certains sorts sans baguettes créés dans un état de panique, il est possible de créer des sorts simples à l’aide de baguette. Il pensa donc fortement à amortir sa chute puis brandit sa baguette vers le lieu supposé de son atterrissage. La terre et l’herbe poussèrent subitement créant une espèce de coussin permettant à Harry de déraper dessus sans heurt. Dans ses yeux, l’envie irrésistible de gagner avait pris le pas sur la sympathie qu’il vouait à Luna, il était en colère même, vexé de s’être fait spolier de cette manière. Comment cette ingénue avait elle osé le prendre à défaut, lui, le survivant ?!? Il enchaîna avec rage plusieurs sorts d’une rare force, ne laissant aucune échappatoire à Luna.
-
EXPELLIARMUS, IMPEDIMENTA, PETRIFICUS TOTALUS !!!
Luna paniqua en voyant ces énormes jets de lumière, elle n’avait jamais eu à se prémunir de tels sorts, elle tenta en toute hardiesse de créer un bouclier. Elle y parvint mais ce dernier ne put qu’amoindrir les effets des techniques. Le premier manqua de lui arracher le bras tenant la baguette, le deuxième fut tel un énorme direct dans l’estomac et enfin la troisième paracheva l’action et l’immobilisa. Les deux précédents coups l’avaient vidée de toute volonté. Elle vacilla puis tomba. Mais à cet instant, deux « finite incantatem » se firent entendre et Luna put se rattraper. Harry et le professeur Everton avaient réagi à temps.
-Parfait, parfait, mlle Lovegood, votre « attaque-défense » était fort bien pensée, je vous félicite, vous avez suivi mes conseils. Et sans le coup de génie d’Harry pour éviter de tomber lourdement, la victoire était votre. Harry, quant à vous, il va falloir améliorer votre tactique de combat. Vous tendez le bâton pour vous faire battre là et vous ne pourrez pas toujours vous appuyer sur vos talents supposés pour reprendre le dessus.
-Bien monsieur, tenta Harry, dubitatif.
-Accepteriez vous de m’affronter pour vous faire appréhender vos défauts ?
-Ou… Oui, bien sûr, hésita-t-il.
-Un… Deux… Trois…
Deux jets de lumière jaillirent successivement de la baguette d’Everton, mais Harry ne s’en formalisa pas. Il créa un bouclier tout en pliant son bras, puis le déplia instantanément pour contre attaquer. Les deux sorts ennemis furent totalement absorbés sans faire ne serait-ce que tressaillir le bouclier ou son auteur. -Impedimenta ! L’auror évita le sort par un simple pas de côté. Il s’élança sur Harry à toute vitesse en lançant à nouveau deux sorts, mais cette fois, il ne les dit pas à haute voix, il se contenta de les penser. Un deuxième bouclier fut créé mais lui aussi pensé, le premier sort fut absorbé, et le deuxième ricocha dessus pour s’écraser au sol devant Harry.
-
Levicorpus, Finite incantatem ! Pensa-t-il.
Les jambes du professeur se soulevèrent rapidement sur la gauche suivant le mouvement de poignet de Harry jusqu’à ce que le charme soit brisé. Le corps retomba lourdement à terre. Harry en profita pour s’élancer à son tour sur son adversaire. Sans crier gare, le sol se déroba sous ses pieds, il n’eut pas le temps de se rattraper et chuta, laissant échapper sa baguette des mains. A peine fut-il au sol qu’il entendit « Accio Baguette ! », cette incantation sonnait le glas de ce duel, Harry avait perdu.
Quelques applaudissements se firent entendre, tous avaient stoppé leurs activités pour profiter de ce combat et visiblement, le spectacle les avait ravis. Everton aida Harry à se relever et lui rendit sa baguette en souriant. La foule se dispersa laissant les deux protagoniste en aparté.
-Bravo Harry, vous m’avez donné du fil à retordre. Mais ce qui vous a perdu, c’est votre trop grande prévisibilité. Mlle Lovegood invoquait ses sorts à haute voix, donc vous faisiez pareil, quand moi-même je le faisais à haute voix, vous me copiiez, quand je les taisais, vous les taisiez. Inconsciemment, vous vous adaptez à votre adversaire. Or ce n’est pas une danse, ce n’est pas votre partenaire, vous ne devez pas accorder votre rythme au sien, vous devez imposer le vôtre, celui dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise. Si ce matin je vous ai fait un sermon sur la nécessité de surprendre l’adversaire, ce n’était pas pour occuper les cinq dernières minutes du cours, vous me comprenez ?
-Oui monsieur. Mais dîtes moi, qu’est ce qui m’a fait trébucher ? Je ne vous ai pas vu lancer de sort pourtant.
-Encore une fois, je me suis servi de votre prévisibilité. Vous maîtrisez à merveille le bouclier, mais ça vous fait oublier l’intérêt de l’esquive. Je savais qu’avec un sort normal je ne pourrais percer votre défense, j’ai donc fait ricocher sur votre bouclier un sort créant un trou invisible dans la terre. Si vous l’aviez esquivé, ou si vous l’aviez encaissé, cela aurait été pour moi en pure perte, mais je savais ce que vous alliez faire. Mais ne vous inquiétez pas, l’entraînement physique sera là pour rendre votre corps plus réactif et habile. Avec vos capacités, vous deviendrez bientôt aussi agile qu’un chat. Aucun sort ne pourra vous atteindre.
-Dîtes moi professeur, vous êtes vous donné à fond ?
-Bien sûr, affirma-t-il en rangeant sa baguette, qui n’était en fait qu’une misérable brindille sur laquelle était rattachée une plume de phénix ayant visiblement subi tous les effets du temps. Sa poche laissa découvrir sa vraie baguette, en parfait état.
Le reste de la journée se passa dans le calme, les élèves étaient exténués, et peu se risquèrent à rester éveillés jusqu’aux heures avancées de la nuit. C’est ainsi que Poudlard fut plongé dans l’obscurité la plus totale dès onze heures du soir.
A suivre…