Mort et Renaissance
Publié : jeu. 26 oct. 2006, 11:14
Mort et Renaissance
Ikonoklaste
Chapitre 1
“Sasuke ! Vas y ! Tue le !”
Les mots retentirent comme un coup de feu, secouant le Uchiha hors de sa courte perte de concentration, l'extirpant d'un coup de son monde nuageux d'incompréhension et le ramenant brutalement devant la sanglanate réalité des évènements. Il pouvait sentir le grain rapeux des bandages qui entouraient la poignée de son kunaï, il pouvait sentir l'odeur du sang qui imprégnait la caverne teintée de rouge au centre de laquelle il se trouvait, il pouvait sentir sur son corps la chaleur des flammes noires qui l'entouraient de manière menaçante, mais surtout, il pouvait, sans même lever les yeux, sentir la présence sombre et lourde de son adversaire.
Cet adversaire qui faisait hurler d'incompréhension les sentiments et instincts du jeune shinobi. Cet adversaire qui possédait cette aura aîgre douce, cette odeur de nostalgie teintée de regret, cette odeur d'amour teintée de haine, cette odeur de pardon teintée de vengeance, mais surtout cette incroyable sensation de puissance controlée et incontrolable, froide tempête de raison et de déraison destructrice, qui faisait saturer de peur les instincts naturels de Sasuke et de n'importequel être doté de sens sur cette terre.
Le ninja releva la tête et fixa sa cible dans les yeux, levant son kunaï. Cet homme si puissant, intouchable, immortel, était presque hors de combat, son corps parcouru de spasmes, posant malgré tout problème à celui qui l'aggripait par les épaules, l'empêchant tant bien que mal de s'échaper. Sasuke ne savait plus quoi faire. Il devait le tuer. Voilà la seule réponse possible. Comment pourrait il en être autrement ? Ses doutes n'avaient aucun sens, et pourtant...
Toute sa vie n'avait été qu'un long enfer, il s'était laissé noyer d'abord dans la peur, puis la désespération, puis la haine. Il avait fait des choses incroyablement stupides dans le but d'étancher ses sentiments : il s'était éloigné de tous, il avait fui ceux qui lui donnaient de l'amour ou de l'amitié, il s'était jeté dans les bras d'un taré qui avait fini par le transformer en monstre insensible... Et là, sa cible, sa solution finale était juste devant ses yeux. Et devant ses yeux dansaient les images d'Orochimaru. “Tue la”. Ces deux mots lui revinrent en mémoire, ricochant contre les parois de son psyché. Il avait suffit que le serpent le lui dise et il l'avait fait, détruisant ses barrières mentales et créant une vague d'horreur et de culpabilité en lui même. Il s'était libéré d'Orochimaru en tuant une fille qu'il considérait comme gênante et inutile, jusqu'à ce qu'il la tue de ses propres mains. La perte de cette fille lui avait fait comprendre qu'elle était en fait sa seule rédemption possible, la seule présence féminine qui ne le faisait vomir.
Et aujourdhui, il devait à nouveau tuer. Et devant le mur d'émotions devant lui, Sasuke était perdu dans son introspection. Et si il était manipulé par quelqu'un ou quelque chose, encore une fois ? Et si son frère n'était toujours que cela, son frère ? Mais surtout, maintenant qu'il avait le pouvoir de le tuer, il ne le pouvait plus. Ses mémoires se mélangeaient, lui montrant des images d'un frère qu'il aimait et d'un qu'il haïssait. Confus, perdu, il commençait à se demander si ce n'était pas lui même qui avait détruit sa propre vie, déchirant la toile de sa propre personalité à coups de couteaux.
Serait il juste un fratricide ? Un monstre manipulé et formé par Orochimaru pour haïr celui que le ninja légendaire craignait le plus ? Pourquoi n'arrivait il pas à trouver le moindre sens à sa vie où à ses actions ?
La cible entr'ouvrit un oeil...
Une vague de panique froide parcourut le corps de Sasuke. Cet oeil avait le pouvoir de détruire Sasuke, et il le savait. Mais aussi, il pouvait se souvenir du temps ou regarder son frère dans les yeux n'était pas un danger de mort. Il se devait de détruire ces yeux, même si il les avait chéris comme ceux de son frère. Même si ils étaient autrefois doux et protecteur. Sasuke ne savait plus quoi faire. Devait il vraiment tuer son frère ? Le voulait il vraiment ? Il hurla un “Non !”
désespéré, court mais empli d'émotions, et éclata en un sanglot extrêmement bruyant, son front se plissant sous les efforts désespérés de son cerveau de contenir le flot d'émotions négatives. Au même instant, son arme finit par s'abattre, tranchant rapidement et profondément, de haut en bas, tout le visage de sa victime. Un jet de sang puissant jailli de la faille creusée dans la face du shinobi adverse, et recouvra de la tête au pied le corps de Sasuke, qui se permit un moment de flottement. Son cerveau s'était déconecté, refusant ouvertement de prendre en compte l'information de ce qu'il venait de faire.
“C'est bon Sasuke, tout va bien, c'est fini maintenant, on l'a eu.”
Ces paroles n'étaient vraiment pas désirables. C'était fini. Oui, et maintenant ? Sasuke laissa échapper un hurlement animal, rauque, tout en laissant s'échapper un flot de larmes. Il se recroquevilla sur lui même, se laissant tomber à genoux, baignant dans le sang de son ennemi. Son frère était mort. Sa seule raison de vivre était morte. Orochimaru, le souvenir de son clan, son frère lui même, tous voulaient que Sasuke haïsse et pourchasse son ainé. Et maintenant plus rien ne pouvait le raccrocher au monde réel. Il n'avait plus de cible, et sa vie de misère introspective n'avait maintenant plus de sens. Il n'avait rien construit, rien accompli, il n'avait plu à personne, il avait trahi, il n'avait formé aucun liens sociaux. Il était maintenant une coquille vide, un moins que rien. Le sens de sa vie n'était en fait que le sens de sa destruction. Les crocs terribles de la folie engloutirent le cerveau du jeune ninja, qui pouvait sentir les vagues de sensations nauséeuses d'incompréhension et de peur qui l'envahissaient comme une douleur physique tout autant que psychique. Cela faisait très mal. Criant du haut de sa voix, exprimant un désespoir primal qui remontait dans sa gorge d'un hurlement rauque, il continuait de pleurer, ne laissant cesser les manifestations de sa douleur.
“Sasuke ! Qu'est ce qui se passe ? Calme toi !”
Pour toute réponse, le ninja fixa son coéquipier dans les yeux, comuniquant l'entièreté du mal profond qui le rongeait par un simple échange de regards. Le rival et ami de Sasuke comprit en un instant. Il était si proche et si émotionellement lié à Sasuke que la compréhension de ses sentiments était la chose la plus simple au monde, et Naruto fut perdu devant l'immensité du vide qu'exprimait son ami et rival. Il savait que Sasuke n'avait pas toujours de bonnes idées, mais comment pouvait il s'être trompé à ce point sur son propre compte, sa propre humanité, et ses propres sentiments?
Comment se faisait il que Naruto, en offrant à Sasuke ce qu'il désirait, ait enclenché la destruction de ce dernier ?
Le ninja blond était maintenant lui aussi perdu dans une mer de vagues négatives, ressentant encore plus la douleur de son partenaire à travers les variatons de chakra autour d'eux. Naruto en était complètement malade. Et sur l'instant, une seule solutions s'offrait à lui. La seule et unique. Celle instinctive qui hurle : fais ce que je te dis, il n'y a pas d'autre moyen. Mais aussi celle qu'on regrette un peu après. Mais à cet instant rien n'occupait son esprit à part la douleur de Sasuke.
Il avait complètement pété un plomb.
Plus encore que ce que Naruto avait jamais vu jusqu'alors, plus encore qu'Orochimaru ou que quelque autre membre déjanté de l'akatsuki. Le blond ne pouvait voir du monde et du futur de son camarade qu'on éternel et insupportable enfer introspectif, légume social et militaire, qui ne pourrait même plus protéger son honneur de lui même. Cela était inconcevable. Sasuke ne serait jamais ainsi, et Naruto ne laisserait jamais son ami dans un état pareil. Le mélange de son instinct shinobi avec celui plus naturel de son humanité ne lui permit qu'une seule chose. Achever la douleur de son ami. Inconsciemment, la décision avait déjà été prise. Consciemment, Naruto était incapable de réflechir. De part sa stupidité naturelle et de part la situation complètement incompréhensible. Il laissa donc la pensée qui s'était permit d'apparaitre soudainement dans son esprit prendre le contrôle. C'était la seule qui lui restait : “met fin à sa souffrance, tu lui dois ça, tu es son ami.”.
La solution fut vite accomplie. Posant un pouce de chaque coté de la nuque du shinobi qui se trouvait à ses pieds, il écrasa simultanément les deux carotides de son ami, mettant fin aux hurlements incessants de celui ci. Un silence horriblement plus bruyant que les sanglots précendents envahit la salle. Les nuages de chakra environnant commençaient à se dissiper, ne laissant que les plus récents, chargés des émotions les plus noires. Naruto retint un sanglot et un vomissement et s'échapa en courant de la caverne du massacre, disparaissant dans le monde brumeux de son état actuel d'inconscience, et courant à vive allure dans une direction complètement aléatoire, ne portant aucune attention au monde qui l'entourait, mimant, sans le savoir, les tentatives de son esprit de s'enfuir et d'oublier.
Cela ne s'était pas passé, c'était impossible, il n'avait pas tué son meilleur ami. Complètement impensable, quelle que soit la situation. Les yeux bleux du jeune shinobi étaient injectés de sang, et le picotement qu'engendraient ses larmes devenaient insoutenables. Sa respiration était devenue saccadée, comme sil était mourant. Appercevant un lac devant lui, sans se poser de question sur comment il était arrivé là, il plongea la tête sous l'eau, y restant en apnée pour plus de 10 minutes, noyant ses suffoquements et sanglots sous la surface du lac. Quand il retira la tête de l'eau, son esprit était plus calme, plus frais. Ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Son action lui revint immédiatement à l'esprit, mais aussi le souvenir des vagues presques toxiques d'émotions qu'émettait son ami. L'instant d'après, il était en train de vomir de la bile et du sang sur le sol, purgeant son corps des atrocités que son cerveau lui communiquait.
Epuisé, blessé par un combat intense, bouleversé par des évènements invraisemblables et par la destruction du monde qu'il s'était construit, Naruto finit par s'endormir dans l'herbe, ou plutôt s'évanouir, laissant son esprit s'échapper dans le néant le plus généreusement total. Son corps s'immbolisa dans l'herbe, recroquevillé et tendu, le visage applatit dans ses propres régurgitations.
Au loin, quelque part, une belle histoire commençait certainement, mais, pour le cas de Naruto, il semblait que rien ne serait plus jamais beau.
Le sommeil fut comme un court instant de mort. Le chakra interne de Naruto avait été tellement chamboulé que sa respiration s'était arrêtée. Aucun rêve, aucun cauchemard ne vinrent déranger le shinobi en pleine perte de soi. Et le réveil fut comme une extension de cette absence de vie. Inconscient et insoucieux de l'heure, de la date, ou de combien de temps il avait dormi, Naruto préférait laisser son esprit vaquer dans un vide abstrait qui ne permettait à aucune pensée construite de s'y accrocher. Cela représentait pour lui sa seule chance de resister à la folie. Des pensées contraires et destructrices s'empilaient en lui. Colère, peine, culpabilité, impuissance et peur se mélangaient à l'intérieur de sa conscience fragilisées. Il se rendait compte qu'il devrait peut être rentrer à Konoha donner son rapport. Mais en même temps une partie de son esprit le lui interdisait. Les sentiments que cela engendrerait pour Naruto et ses camarades de village seraient beaucoup trop puissant pour le jeune blondinet qui se sentait vaciller entre raison et folie.
Il se devait de disparaitre de la conscience de Konoha. Encore une fois, cela semblait être la seule solution possible. Devenir un criminel et redevenir un paria ne l'intéressait pas, et simplement imaginer la présence d'autres personnes capables de ressentir des émotions le rendait malade. Il se releva lentemant, remarquant à peine l'odeur immonde du vomi qui collait maintenant a son visage et à ses cheveux.
Sans un moment d'hésitation, dans un mouvement de retour à la nature et à la spontanéité instinctive, il se débarassa de son uniforme de shinobi, le jetant le plus loin possible, avant de plonger dans l'eau froide du lac. Il y pataugea pendant à peu près deux heures, sifflotant un air qu'il venait d'inventer, marchant en rond dans le lac dont le niveau d'eau atteignait à peu près son bassin. Il plongeait de temps en temps le bout de ses dix doigts dans l'eau et creusait des sillons sur la surface du lac. En même temps, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la résilience de cet élément, l'eau, qui semblait être l'incarnation de la perfection humaine : souple et maître de tout. L'eau du petit lac finit par être teintée de sang et de vomissures, sans que Naruto ne s'en rende même compte. Il était bien trop occupé à tenter de faire de son état d'inconscience rêveuse un état de conscience qui permettrait le contrôle de ses émotions négatives. C'était pas gagné.
Au bout des deux heures, l'intérêt de patauger mollement dans un lac finit par disparaitre, et Naruto s'extirpa du liquide froid et salvateur. Il n'avait plus du tout conscience de sa nudité, et son regard parcourait la forêt autour de lui à la recherche du chemin à suivre. Les critères de son choix étaient encore une fois guidés par l'instinct. C'est fou ce que peuvent faire les pulsions animales de l'homme lorsque la raison et la passion perdent de leur valeur comme garants de la sanité mentale.
Dans le cas présent, son instint lui dit : va vers la montagne enneigée que tu vois là bas, il y fait tellement froid et tu es tellement à poil que tu pourra crever gentiment, et les émotions s'arrêteront d'être. Donc Naruto se mit en marche. Un jour auparant, le voyage aurait pris 10 minutes. Aujourdhui, plus de 3 heures furent nécessaires. Le ninja n'avait plus la force d'esprit pour faire plus que marcher, et son chakra avait tellement souffert des interférences à l'intérieur de la caverne que de toute façon l'effort physique lui serait vraisemblablement impossible à accomplir. Une voix anonyme à l'intérieur de lui pipa : “Si Kyubi était encore là...”
Non, non il n'est plus là et c'est mieux comme ça....
N'est ce pas ?
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Grimper le long d'une montagne enneigée, c'est théoriquement impossible sans le bon matériel. Les ninja en général avait prouvé que cette théorie était fausse depuis bien longtemps. Par contre, Naruto venait de réinventer le seuil human de tolérance au froid. Il procédait à l'ascension de la montagne avec calme et minutie, laissant son corps ouverts aux agressions de la météo. Complètement nu, il laissait le vent qui aurait gelé les os de n'importequel autre homme fouetter contre lui, créant des engelures et des micro cicatrices partout sur son corps. Ses lèvres gercées, totalement sèches, ses os cassants, ses yeux plissés et ensanglantés par les cristaux de glaces contenus dans la tempête qui faisait râge, tout ces éléments ne semblaient n'avoir aucun effet sur lui.
A un instant, son instinct lui avait dit : va vers la montagne. Une fois qu'il s'était retrouvé au pied de celle ci, complètement nu, sa prochaine action était apparue clairement dans son esprit : grimper la montagne. Sinon, pourquoi s'y serait il rendu ? Bien sur, il se devait d'arriver jusqu'en haut, car une demi escalade de montagne ne comptait certainement pas comme une escalade complète. Complètement impensable.
Il n'avait même pas eu à décider de combattre le froid. Son instinct lui avait encore une fois parlé, lui sussurant que le froid ne lui ferait rien d'autre que du bien, submergeant son malaise intérieur. Encore une fois, il l'avait écouté, cela lui évitait de devoir se poser des questions.
Il était donc maintenant dans ce monde blanc et froid, miroir de son état interne, avançant tant bien que mal malgré que son corps semble flancher sous l'influence d'une espèce de fatigue que Naruto n'avait jamais ressenti auparavant. Son chakra s'était noué et dégradé à l'intérieur de lui, la négativité qui l'avait envahie après la mort des deux derniers Uchicha avait crée comme des tumeurs qui pourrissaient l'intégralité de son chakra, et donc de sa santé physique.
Le ninja commençait à se rendre compte de là où il se trouvait, mais n'avait pas encore la présence d'esprit pour questioner sa présence en ce lieu, et surtout sa nudité en ce froid. Il continuait son ascension, ne parvenant pas à atteindre le moindre état de reflexion. Il n'avait aucune conscience, pour l'instant, de son état désastreux.
Et cela lui permit de continuer encore et encore, de plus en plus haut, malgré tout les éléments extérieurs et intérieurs qui théoriquement rendraient l'escalade de la montagne impossible. Il grimpait le long de hauts murs de roches couverts de neige, s'aggripant à des rochers pointus, couverts de neige et de verglas. Il manqua de tomber plus d'une fois, ses mains émettant à peine assez de chakra pour lui permettre de resté accrocher à la paroi rocheuse qu'il se contentait d'escalader, ne faisant pas attention au sang qui coulait de ses membres couverts de cicatrices dûes aux prises rapeuses qu'il agrippait à pleines mains pour se permettre l'escalade de la montagne.
Malheureusement, même le plus puissant des ninja aurait fini par s'effondrer à cause de la fatigue et du froid, quel que soit son état de conscience, et le corps de Naruto obéissait de moins en moins à ses ordres. Lorsqu'il atteint une petite cornniche, ses muscles flanchèrent finalement, et il s'effondra dans la neige, se laissant noyer dans le froid et l'humidité, fermant les yeux et laissant son esprit s'endormir. Il savait que s'endormir ici amènerait sa mort. Et il savait que de toute façon, il n'aurait jamais la force de redescendre de là où il était. Mais il ne regrettait pas d'avoir grimpé jusque là. Pour lui, cela avait été la chose à faire, fuire là où personne ne viendrait le chercher. Il se demandait aussi si il n'avait pas commencé son escalade justement pour mettre fin à sa vie. Comme un instinct du suicide qui ne passait même pas par son processus de pensée avant de s'exprimer à lui. Il n'avait pas décidé de se tuer, il l'avait fait, tout simplement. Au moment ou cette pensée atteint son esprit, il se rendit compte que quelquechose n'allait pas du tout.
Il fallait qu'il se réveille, qu'il fasse quelquechose. Cela ne lui ressemblait pas. Comment avait il pu faire quelquechose d'aussi stupide et défaitiste ? Il essaya de bouger un bras, mais ne parvint même pas à tortiller le doigt. Pareil pour les jambes. Sa soudaine lucidité lui permit de sentir le froid qui s'emparait de lui, et c'était pas vraiment agréable. Mais il ne pouvait rien faire, il était bloqué ici, perdu... seul...
“ET MEEEEERDE !”
Avec son dernier souffle, il parvint à émettre un dernier hurlement de frustration et de rage devant sa propre stupidité et sa propre faiblesse. Il avait laissé les évènements le posséder... Comment pouvait il prétendre être digne d'être un Hokage ? Il avait essayer d'aider son ami et avait fini par le mener à la folie et par le tuer... Et il allait mourir ici dans la neige. Quel destin. Une larme coula le long de sa joue et gela presqu'instentanemment alors que ses yeux se refermaient lentement, le faisant sombrer dans une obscurité totale.
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La Hokage fixait un des innombrables rapports empilés de manière complètement aléatoire et désordonée sur son bureau. Elle n'avait pas le courage de le lire, épuisée comme elle l'était de lire depuis la matinée des rapports tous aussi ennuyeux les uns que les autres. Les seuls rapports intéressants qu'elle recevait ses derniers jours étaient ceux provenant des groupes spéciaux affectés à la recherche de l'Akatsuki, ou des groupes spéciaux affectés à l'observation des groupes spéciaux affectés à la recherche de l'Akatsuki. Et ceux là était toujours accompagnés d'un ninja messager à l'air sérieux, irradiant généralement la pièce de la sensation que quelquechose de terrible était arrivé, la chasse à l'akatsui ayant tendance à créer une grande quantité de pertes du côté des troupes de Konoha et de ses alliés.
Justement, voilà qu'un ninja messager à l'air sérieux apparaissait devant elle, passant par la fenêtre de son bureau, pour se placer devant son bureau, au garde à vous. Tsunade reconnaissait ce ninja comme faisant partie de l'équipe occupée de surveiller l'équipe de Naruto, qui s'était lancée à la recherche d'Uchiha Itachi et son compère. Dès qu'elle croisa le regard du message, la Hokage devina que les nouvelles étaient mauvaises, très mauvaises. Elle tendit sa main ouverte pour que le shinobi pose le rouleau sur sa paume, ce qu'il fit. Elle déroula lentement le rouleau, osant à peine connaitre quel genre d'information pourrait rendre aussi mal à l'aise un anbu de niveau supérieur.
Dès qu'elle eut finit de lire les quelques lignes du rapport, elle avala lentement sa salive et prononça d'une voix cassée : “Dis à tes collègues que votre équipe est dissoute, prenez une journée de congée, je vous convoquerai plus tard pour vous assigner une autre mission.” Le jônin hocha de la tête et s'éclipsa par la fenêtre, laissant la Hokage seule avec les mauvaises nouvelles du jour.
L'équipe de Naruto avait trouvé la trace du frère de Sasuke et s'était lancée à sa poursuite. La rencontre tourna très vite en un combat sanglant, et les shinobi qui n'étaient là que pour observer le combat assistèrent de loin, impuissants, à la mort des deux coéquipiers de Naruto et Sasuke. Le combat avait ensuite complètement dégénéré et s'était accéléré jusqu'à ce que les quatres adversaires disparaissent complètement du champ de vision des jônins qui les observaient, complètement incapables de suivre du regard les mouvements hyper-rapides des quatres ninja qui avaient clairement un niveau véritablement sur-humain. Une demi heure plus tard, l'équipe d'observation retrouvait les cadavre de Uchiha Sasuke, Uchiha Itachi et Hoshigaki Kisame au fond d'une caverne, dans une mare de sang, les murs de la cave creusés par des cratères immenses. Aucun signe de Uzumaki Naruto.
La Hokage fit claquer sa langue et, l'instant d'après, son bras droit Shizune se tenait devant elle, prêt à prendre des ordres.
“Va chercher 3 ninja au moins de niveau jônin proches de Naruto ici. Peut importe lesquels, prend les premiers que tu trouve.”
La kunoïchi aquiesca, et disparut dans un nuage de fumée, laissant la Hokage de nouveau seule avec ses pensées et sa paperasse.
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Le Grand Prêtre du Temple Tao de la Paix se sentait parfaitement calme ce matin. Comme d'habitude. Il admira avec fièreté le Temple et ses disciples, leur offrant un regard des plus bienveillants. Ses yeux scintillaient du bonheur d'être en vie, et son visage était orné du sourire le plus honnête et le plus agréable qui soit. Le Grand Prêtre était sans aucun doute l'homme le plus rassurant que l'on puisse rencontrer : chacun de ses traits, chacun de ses mouvements, chacune de ses paroles... tout en lui n'était que calme et paix.
Plaçant ses mains l'une contre l'autre, il chanta d'une voix basse mais magnifique un petit couplet en l'honneur de la paix et du Tao, priant pour une nouvelle journée de calme et d'amour. Lorsqu'il acheva sa prière, des petits filets de lumière s'échapèrent de ses doigts, se mélangeant à l'air lourd de la fumée des encens.
Il décida ensuite qu'une petite promenade lui ferait le plus grand bien. Il traversa d'un pas extrêmement lent le luxuriant jardin du Temple, admirant comme il le faisait chaque jour les plantes décoratives comme médicinales dont ses disciples s'occupaient avec soin. Le petit passage de pierre qu'il empruntait lui faisait traverser une jungle de plantes hautes, colorées et délicieusement odorantes, et le menait droit vers le grand portail d'or gravé de symboles religieux qui marquait la séparation entre le Temple et l'extérieur.
Sans s'arrêter, le Grand Prêtre s'avança vers le portail, qui s'ouvrit de lui même, ses deux battants s'écartant comme par magie et dans un silence total. Le prêtre traversa les portes et posa son pied nu à l'extérieur, le laissant s'enfoncer dans la neige humide. En quittant le temple, le vieil homme avait complètement changé d'environement. Alors qu'il se trouvait l'instant d'avant dans un jardin baigné de lumière et d'une chaleur acceuillante, il était maintenant debout au milieu d'une puissant tempête de neige, sur le plus haut plateau d'une des plus hautes montagnes du monde.
Et pourtant, cela ne semblait guère le gêner. Malgré le froid, le vent, et sa tenue religieuse plus que légère. Il inspira une grande bouffée d'air froid et admira la beauté d'une vue plongeante du haut d'un des plus hauts plateaux connus de l'homme. Il reprit ensuite sa marche, s'approchant lentement du bord du plateau et du vide. Arrivé à ce même vide, il ne s'arrêta pas, lançant son pied en avant, le posant sur... rien du tout. Et pourtant, il ne fit pas une chute mortelle, comme aurait pu s'y attendre un observateur éventuel, son pied se fixa dans les airs, comme sur une surface parfaitement solide, un peu plus bas que l'autre. Et il continua d'avancer, plaçant son second pied encore plus bas que l'autre, celui ci s'arrêtant aussi sur ce qui aurait semblé être une marche invisble. Et ainsi, descendant un escalier complètement imaginaire, le Grand Prêtre descendait le long de la montagne, permettant à ses jambes de se dégourdir alors qu'il admirait le panorama.
Il n'avait pas vraiment de but précis, il ne faisait que “marcher” laissant ses pas le guider. Suivant avec rigueur les préceptes du Tao, il ne prit pas la peine de décider de la marche à suivre. Le Tao le guiderait.
Et le Tao le guida. Quelques minutes après le début de sa promenade, le Grand Prêtre apperçut une forme inconnue recroquevillée dans la neige, sur une petite corniche qui dépassait du coin de la montagne. Il s'approcha lentement, et observa d'un oeil curieux le corps de l'inconnu affalé là dans la neige : il était plutôt rare de voir qui que ce soit tenter l'escalade du Mont Sacré seul, surtout nu. Il se pencha en avant et souleva le corps, se permettant un constat rapide : ce jeune garçon était un ninja, au vu de ses muscles noueux et sa peau meurtries par de multiples cicatrices. Pauvre enfant... Mais le Tao avait guidé cet enfant ici, et le Tao avait guidé le Grand Prêtre à cet enfant, qui pourrait peut être enfin trouver la paix.
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Le ninja qui répondait au nom Zetsu était au même moment confronté à quelqu'un de beaucoup moins amène, et de beaucoup moins détendu que le Grand Prêtre du Tao de la Paix : son chef. Il amenait des nouvelles, et des mauvaises... très mauvaises.
“... et le jinchuuriki Kyuubi a fini par se diriger vers une haute montagne, assez proche du lieu de combat.”
Le chef de l'akatsuki laissa les mots de Zetsu peser dans l'air pendant un instant avant de prendre parole, tentant de se persuader qu'en aucun cas il ne pouvait y avoir quelqu'un d'aussi débile et incapable dans son organisation.
“Zetsu. Si tu m'a bien décris la situation, le combat s'est déroulé dans la région la plus plate de tout le pays du feu... explique moi s'ilteplait comment le jinchuuriki a fait pour trouver une montagne là où il n'y en a pas ?”
Le “s'ilteplait” du grand chef avait quelquechose d'assez effrayant, même pour quelqu'un du calibre de Zetsu. Autour des deux interlocuteurs, tout les autres membres de l'akatsuki restaient silencieux.
“Chef, je vous assure qu'il y avait une montagne, et que le jinchuuriki s'y est dirigé. Mais je n'ai pas fini chef, il y a pire... quelques secondes après que Kyuubi ai commencé à escalader... la montagne a disparu.”
“Disparu ?”
Jamais les membres de l'akatsuki n'aurait pu imaginer que leur chef puisse dégager autant d'énergie négative.
Ikonoklaste
Chapitre 1
“Sasuke ! Vas y ! Tue le !”
Les mots retentirent comme un coup de feu, secouant le Uchiha hors de sa courte perte de concentration, l'extirpant d'un coup de son monde nuageux d'incompréhension et le ramenant brutalement devant la sanglanate réalité des évènements. Il pouvait sentir le grain rapeux des bandages qui entouraient la poignée de son kunaï, il pouvait sentir l'odeur du sang qui imprégnait la caverne teintée de rouge au centre de laquelle il se trouvait, il pouvait sentir sur son corps la chaleur des flammes noires qui l'entouraient de manière menaçante, mais surtout, il pouvait, sans même lever les yeux, sentir la présence sombre et lourde de son adversaire.
Cet adversaire qui faisait hurler d'incompréhension les sentiments et instincts du jeune shinobi. Cet adversaire qui possédait cette aura aîgre douce, cette odeur de nostalgie teintée de regret, cette odeur d'amour teintée de haine, cette odeur de pardon teintée de vengeance, mais surtout cette incroyable sensation de puissance controlée et incontrolable, froide tempête de raison et de déraison destructrice, qui faisait saturer de peur les instincts naturels de Sasuke et de n'importequel être doté de sens sur cette terre.
Le ninja releva la tête et fixa sa cible dans les yeux, levant son kunaï. Cet homme si puissant, intouchable, immortel, était presque hors de combat, son corps parcouru de spasmes, posant malgré tout problème à celui qui l'aggripait par les épaules, l'empêchant tant bien que mal de s'échaper. Sasuke ne savait plus quoi faire. Il devait le tuer. Voilà la seule réponse possible. Comment pourrait il en être autrement ? Ses doutes n'avaient aucun sens, et pourtant...
Toute sa vie n'avait été qu'un long enfer, il s'était laissé noyer d'abord dans la peur, puis la désespération, puis la haine. Il avait fait des choses incroyablement stupides dans le but d'étancher ses sentiments : il s'était éloigné de tous, il avait fui ceux qui lui donnaient de l'amour ou de l'amitié, il s'était jeté dans les bras d'un taré qui avait fini par le transformer en monstre insensible... Et là, sa cible, sa solution finale était juste devant ses yeux. Et devant ses yeux dansaient les images d'Orochimaru. “Tue la”. Ces deux mots lui revinrent en mémoire, ricochant contre les parois de son psyché. Il avait suffit que le serpent le lui dise et il l'avait fait, détruisant ses barrières mentales et créant une vague d'horreur et de culpabilité en lui même. Il s'était libéré d'Orochimaru en tuant une fille qu'il considérait comme gênante et inutile, jusqu'à ce qu'il la tue de ses propres mains. La perte de cette fille lui avait fait comprendre qu'elle était en fait sa seule rédemption possible, la seule présence féminine qui ne le faisait vomir.
Et aujourdhui, il devait à nouveau tuer. Et devant le mur d'émotions devant lui, Sasuke était perdu dans son introspection. Et si il était manipulé par quelqu'un ou quelque chose, encore une fois ? Et si son frère n'était toujours que cela, son frère ? Mais surtout, maintenant qu'il avait le pouvoir de le tuer, il ne le pouvait plus. Ses mémoires se mélangeaient, lui montrant des images d'un frère qu'il aimait et d'un qu'il haïssait. Confus, perdu, il commençait à se demander si ce n'était pas lui même qui avait détruit sa propre vie, déchirant la toile de sa propre personalité à coups de couteaux.
Serait il juste un fratricide ? Un monstre manipulé et formé par Orochimaru pour haïr celui que le ninja légendaire craignait le plus ? Pourquoi n'arrivait il pas à trouver le moindre sens à sa vie où à ses actions ?
La cible entr'ouvrit un oeil...
Une vague de panique froide parcourut le corps de Sasuke. Cet oeil avait le pouvoir de détruire Sasuke, et il le savait. Mais aussi, il pouvait se souvenir du temps ou regarder son frère dans les yeux n'était pas un danger de mort. Il se devait de détruire ces yeux, même si il les avait chéris comme ceux de son frère. Même si ils étaient autrefois doux et protecteur. Sasuke ne savait plus quoi faire. Devait il vraiment tuer son frère ? Le voulait il vraiment ? Il hurla un “Non !”
désespéré, court mais empli d'émotions, et éclata en un sanglot extrêmement bruyant, son front se plissant sous les efforts désespérés de son cerveau de contenir le flot d'émotions négatives. Au même instant, son arme finit par s'abattre, tranchant rapidement et profondément, de haut en bas, tout le visage de sa victime. Un jet de sang puissant jailli de la faille creusée dans la face du shinobi adverse, et recouvra de la tête au pied le corps de Sasuke, qui se permit un moment de flottement. Son cerveau s'était déconecté, refusant ouvertement de prendre en compte l'information de ce qu'il venait de faire.
“C'est bon Sasuke, tout va bien, c'est fini maintenant, on l'a eu.”
Ces paroles n'étaient vraiment pas désirables. C'était fini. Oui, et maintenant ? Sasuke laissa échapper un hurlement animal, rauque, tout en laissant s'échapper un flot de larmes. Il se recroquevilla sur lui même, se laissant tomber à genoux, baignant dans le sang de son ennemi. Son frère était mort. Sa seule raison de vivre était morte. Orochimaru, le souvenir de son clan, son frère lui même, tous voulaient que Sasuke haïsse et pourchasse son ainé. Et maintenant plus rien ne pouvait le raccrocher au monde réel. Il n'avait plus de cible, et sa vie de misère introspective n'avait maintenant plus de sens. Il n'avait rien construit, rien accompli, il n'avait plu à personne, il avait trahi, il n'avait formé aucun liens sociaux. Il était maintenant une coquille vide, un moins que rien. Le sens de sa vie n'était en fait que le sens de sa destruction. Les crocs terribles de la folie engloutirent le cerveau du jeune ninja, qui pouvait sentir les vagues de sensations nauséeuses d'incompréhension et de peur qui l'envahissaient comme une douleur physique tout autant que psychique. Cela faisait très mal. Criant du haut de sa voix, exprimant un désespoir primal qui remontait dans sa gorge d'un hurlement rauque, il continuait de pleurer, ne laissant cesser les manifestations de sa douleur.
“Sasuke ! Qu'est ce qui se passe ? Calme toi !”
Pour toute réponse, le ninja fixa son coéquipier dans les yeux, comuniquant l'entièreté du mal profond qui le rongeait par un simple échange de regards. Le rival et ami de Sasuke comprit en un instant. Il était si proche et si émotionellement lié à Sasuke que la compréhension de ses sentiments était la chose la plus simple au monde, et Naruto fut perdu devant l'immensité du vide qu'exprimait son ami et rival. Il savait que Sasuke n'avait pas toujours de bonnes idées, mais comment pouvait il s'être trompé à ce point sur son propre compte, sa propre humanité, et ses propres sentiments?
Comment se faisait il que Naruto, en offrant à Sasuke ce qu'il désirait, ait enclenché la destruction de ce dernier ?
Le ninja blond était maintenant lui aussi perdu dans une mer de vagues négatives, ressentant encore plus la douleur de son partenaire à travers les variatons de chakra autour d'eux. Naruto en était complètement malade. Et sur l'instant, une seule solutions s'offrait à lui. La seule et unique. Celle instinctive qui hurle : fais ce que je te dis, il n'y a pas d'autre moyen. Mais aussi celle qu'on regrette un peu après. Mais à cet instant rien n'occupait son esprit à part la douleur de Sasuke.
Il avait complètement pété un plomb.
Plus encore que ce que Naruto avait jamais vu jusqu'alors, plus encore qu'Orochimaru ou que quelque autre membre déjanté de l'akatsuki. Le blond ne pouvait voir du monde et du futur de son camarade qu'on éternel et insupportable enfer introspectif, légume social et militaire, qui ne pourrait même plus protéger son honneur de lui même. Cela était inconcevable. Sasuke ne serait jamais ainsi, et Naruto ne laisserait jamais son ami dans un état pareil. Le mélange de son instinct shinobi avec celui plus naturel de son humanité ne lui permit qu'une seule chose. Achever la douleur de son ami. Inconsciemment, la décision avait déjà été prise. Consciemment, Naruto était incapable de réflechir. De part sa stupidité naturelle et de part la situation complètement incompréhensible. Il laissa donc la pensée qui s'était permit d'apparaitre soudainement dans son esprit prendre le contrôle. C'était la seule qui lui restait : “met fin à sa souffrance, tu lui dois ça, tu es son ami.”.
La solution fut vite accomplie. Posant un pouce de chaque coté de la nuque du shinobi qui se trouvait à ses pieds, il écrasa simultanément les deux carotides de son ami, mettant fin aux hurlements incessants de celui ci. Un silence horriblement plus bruyant que les sanglots précendents envahit la salle. Les nuages de chakra environnant commençaient à se dissiper, ne laissant que les plus récents, chargés des émotions les plus noires. Naruto retint un sanglot et un vomissement et s'échapa en courant de la caverne du massacre, disparaissant dans le monde brumeux de son état actuel d'inconscience, et courant à vive allure dans une direction complètement aléatoire, ne portant aucune attention au monde qui l'entourait, mimant, sans le savoir, les tentatives de son esprit de s'enfuir et d'oublier.
Cela ne s'était pas passé, c'était impossible, il n'avait pas tué son meilleur ami. Complètement impensable, quelle que soit la situation. Les yeux bleux du jeune shinobi étaient injectés de sang, et le picotement qu'engendraient ses larmes devenaient insoutenables. Sa respiration était devenue saccadée, comme sil était mourant. Appercevant un lac devant lui, sans se poser de question sur comment il était arrivé là, il plongea la tête sous l'eau, y restant en apnée pour plus de 10 minutes, noyant ses suffoquements et sanglots sous la surface du lac. Quand il retira la tête de l'eau, son esprit était plus calme, plus frais. Ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Son action lui revint immédiatement à l'esprit, mais aussi le souvenir des vagues presques toxiques d'émotions qu'émettait son ami. L'instant d'après, il était en train de vomir de la bile et du sang sur le sol, purgeant son corps des atrocités que son cerveau lui communiquait.
Epuisé, blessé par un combat intense, bouleversé par des évènements invraisemblables et par la destruction du monde qu'il s'était construit, Naruto finit par s'endormir dans l'herbe, ou plutôt s'évanouir, laissant son esprit s'échapper dans le néant le plus généreusement total. Son corps s'immbolisa dans l'herbe, recroquevillé et tendu, le visage applatit dans ses propres régurgitations.
Au loin, quelque part, une belle histoire commençait certainement, mais, pour le cas de Naruto, il semblait que rien ne serait plus jamais beau.
Le sommeil fut comme un court instant de mort. Le chakra interne de Naruto avait été tellement chamboulé que sa respiration s'était arrêtée. Aucun rêve, aucun cauchemard ne vinrent déranger le shinobi en pleine perte de soi. Et le réveil fut comme une extension de cette absence de vie. Inconscient et insoucieux de l'heure, de la date, ou de combien de temps il avait dormi, Naruto préférait laisser son esprit vaquer dans un vide abstrait qui ne permettait à aucune pensée construite de s'y accrocher. Cela représentait pour lui sa seule chance de resister à la folie. Des pensées contraires et destructrices s'empilaient en lui. Colère, peine, culpabilité, impuissance et peur se mélangaient à l'intérieur de sa conscience fragilisées. Il se rendait compte qu'il devrait peut être rentrer à Konoha donner son rapport. Mais en même temps une partie de son esprit le lui interdisait. Les sentiments que cela engendrerait pour Naruto et ses camarades de village seraient beaucoup trop puissant pour le jeune blondinet qui se sentait vaciller entre raison et folie.
Il se devait de disparaitre de la conscience de Konoha. Encore une fois, cela semblait être la seule solution possible. Devenir un criminel et redevenir un paria ne l'intéressait pas, et simplement imaginer la présence d'autres personnes capables de ressentir des émotions le rendait malade. Il se releva lentemant, remarquant à peine l'odeur immonde du vomi qui collait maintenant a son visage et à ses cheveux.
Sans un moment d'hésitation, dans un mouvement de retour à la nature et à la spontanéité instinctive, il se débarassa de son uniforme de shinobi, le jetant le plus loin possible, avant de plonger dans l'eau froide du lac. Il y pataugea pendant à peu près deux heures, sifflotant un air qu'il venait d'inventer, marchant en rond dans le lac dont le niveau d'eau atteignait à peu près son bassin. Il plongeait de temps en temps le bout de ses dix doigts dans l'eau et creusait des sillons sur la surface du lac. En même temps, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la résilience de cet élément, l'eau, qui semblait être l'incarnation de la perfection humaine : souple et maître de tout. L'eau du petit lac finit par être teintée de sang et de vomissures, sans que Naruto ne s'en rende même compte. Il était bien trop occupé à tenter de faire de son état d'inconscience rêveuse un état de conscience qui permettrait le contrôle de ses émotions négatives. C'était pas gagné.
Au bout des deux heures, l'intérêt de patauger mollement dans un lac finit par disparaitre, et Naruto s'extirpa du liquide froid et salvateur. Il n'avait plus du tout conscience de sa nudité, et son regard parcourait la forêt autour de lui à la recherche du chemin à suivre. Les critères de son choix étaient encore une fois guidés par l'instinct. C'est fou ce que peuvent faire les pulsions animales de l'homme lorsque la raison et la passion perdent de leur valeur comme garants de la sanité mentale.
Dans le cas présent, son instint lui dit : va vers la montagne enneigée que tu vois là bas, il y fait tellement froid et tu es tellement à poil que tu pourra crever gentiment, et les émotions s'arrêteront d'être. Donc Naruto se mit en marche. Un jour auparant, le voyage aurait pris 10 minutes. Aujourdhui, plus de 3 heures furent nécessaires. Le ninja n'avait plus la force d'esprit pour faire plus que marcher, et son chakra avait tellement souffert des interférences à l'intérieur de la caverne que de toute façon l'effort physique lui serait vraisemblablement impossible à accomplir. Une voix anonyme à l'intérieur de lui pipa : “Si Kyubi était encore là...”
Non, non il n'est plus là et c'est mieux comme ça....
N'est ce pas ?
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Grimper le long d'une montagne enneigée, c'est théoriquement impossible sans le bon matériel. Les ninja en général avait prouvé que cette théorie était fausse depuis bien longtemps. Par contre, Naruto venait de réinventer le seuil human de tolérance au froid. Il procédait à l'ascension de la montagne avec calme et minutie, laissant son corps ouverts aux agressions de la météo. Complètement nu, il laissait le vent qui aurait gelé les os de n'importequel autre homme fouetter contre lui, créant des engelures et des micro cicatrices partout sur son corps. Ses lèvres gercées, totalement sèches, ses os cassants, ses yeux plissés et ensanglantés par les cristaux de glaces contenus dans la tempête qui faisait râge, tout ces éléments ne semblaient n'avoir aucun effet sur lui.
A un instant, son instinct lui avait dit : va vers la montagne. Une fois qu'il s'était retrouvé au pied de celle ci, complètement nu, sa prochaine action était apparue clairement dans son esprit : grimper la montagne. Sinon, pourquoi s'y serait il rendu ? Bien sur, il se devait d'arriver jusqu'en haut, car une demi escalade de montagne ne comptait certainement pas comme une escalade complète. Complètement impensable.
Il n'avait même pas eu à décider de combattre le froid. Son instinct lui avait encore une fois parlé, lui sussurant que le froid ne lui ferait rien d'autre que du bien, submergeant son malaise intérieur. Encore une fois, il l'avait écouté, cela lui évitait de devoir se poser des questions.
Il était donc maintenant dans ce monde blanc et froid, miroir de son état interne, avançant tant bien que mal malgré que son corps semble flancher sous l'influence d'une espèce de fatigue que Naruto n'avait jamais ressenti auparavant. Son chakra s'était noué et dégradé à l'intérieur de lui, la négativité qui l'avait envahie après la mort des deux derniers Uchicha avait crée comme des tumeurs qui pourrissaient l'intégralité de son chakra, et donc de sa santé physique.
Le ninja commençait à se rendre compte de là où il se trouvait, mais n'avait pas encore la présence d'esprit pour questioner sa présence en ce lieu, et surtout sa nudité en ce froid. Il continuait son ascension, ne parvenant pas à atteindre le moindre état de reflexion. Il n'avait aucune conscience, pour l'instant, de son état désastreux.
Et cela lui permit de continuer encore et encore, de plus en plus haut, malgré tout les éléments extérieurs et intérieurs qui théoriquement rendraient l'escalade de la montagne impossible. Il grimpait le long de hauts murs de roches couverts de neige, s'aggripant à des rochers pointus, couverts de neige et de verglas. Il manqua de tomber plus d'une fois, ses mains émettant à peine assez de chakra pour lui permettre de resté accrocher à la paroi rocheuse qu'il se contentait d'escalader, ne faisant pas attention au sang qui coulait de ses membres couverts de cicatrices dûes aux prises rapeuses qu'il agrippait à pleines mains pour se permettre l'escalade de la montagne.
Malheureusement, même le plus puissant des ninja aurait fini par s'effondrer à cause de la fatigue et du froid, quel que soit son état de conscience, et le corps de Naruto obéissait de moins en moins à ses ordres. Lorsqu'il atteint une petite cornniche, ses muscles flanchèrent finalement, et il s'effondra dans la neige, se laissant noyer dans le froid et l'humidité, fermant les yeux et laissant son esprit s'endormir. Il savait que s'endormir ici amènerait sa mort. Et il savait que de toute façon, il n'aurait jamais la force de redescendre de là où il était. Mais il ne regrettait pas d'avoir grimpé jusque là. Pour lui, cela avait été la chose à faire, fuire là où personne ne viendrait le chercher. Il se demandait aussi si il n'avait pas commencé son escalade justement pour mettre fin à sa vie. Comme un instinct du suicide qui ne passait même pas par son processus de pensée avant de s'exprimer à lui. Il n'avait pas décidé de se tuer, il l'avait fait, tout simplement. Au moment ou cette pensée atteint son esprit, il se rendit compte que quelquechose n'allait pas du tout.
Il fallait qu'il se réveille, qu'il fasse quelquechose. Cela ne lui ressemblait pas. Comment avait il pu faire quelquechose d'aussi stupide et défaitiste ? Il essaya de bouger un bras, mais ne parvint même pas à tortiller le doigt. Pareil pour les jambes. Sa soudaine lucidité lui permit de sentir le froid qui s'emparait de lui, et c'était pas vraiment agréable. Mais il ne pouvait rien faire, il était bloqué ici, perdu... seul...
“ET MEEEEERDE !”
Avec son dernier souffle, il parvint à émettre un dernier hurlement de frustration et de rage devant sa propre stupidité et sa propre faiblesse. Il avait laissé les évènements le posséder... Comment pouvait il prétendre être digne d'être un Hokage ? Il avait essayer d'aider son ami et avait fini par le mener à la folie et par le tuer... Et il allait mourir ici dans la neige. Quel destin. Une larme coula le long de sa joue et gela presqu'instentanemment alors que ses yeux se refermaient lentement, le faisant sombrer dans une obscurité totale.
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La Hokage fixait un des innombrables rapports empilés de manière complètement aléatoire et désordonée sur son bureau. Elle n'avait pas le courage de le lire, épuisée comme elle l'était de lire depuis la matinée des rapports tous aussi ennuyeux les uns que les autres. Les seuls rapports intéressants qu'elle recevait ses derniers jours étaient ceux provenant des groupes spéciaux affectés à la recherche de l'Akatsuki, ou des groupes spéciaux affectés à l'observation des groupes spéciaux affectés à la recherche de l'Akatsuki. Et ceux là était toujours accompagnés d'un ninja messager à l'air sérieux, irradiant généralement la pièce de la sensation que quelquechose de terrible était arrivé, la chasse à l'akatsui ayant tendance à créer une grande quantité de pertes du côté des troupes de Konoha et de ses alliés.
Justement, voilà qu'un ninja messager à l'air sérieux apparaissait devant elle, passant par la fenêtre de son bureau, pour se placer devant son bureau, au garde à vous. Tsunade reconnaissait ce ninja comme faisant partie de l'équipe occupée de surveiller l'équipe de Naruto, qui s'était lancée à la recherche d'Uchiha Itachi et son compère. Dès qu'elle croisa le regard du message, la Hokage devina que les nouvelles étaient mauvaises, très mauvaises. Elle tendit sa main ouverte pour que le shinobi pose le rouleau sur sa paume, ce qu'il fit. Elle déroula lentement le rouleau, osant à peine connaitre quel genre d'information pourrait rendre aussi mal à l'aise un anbu de niveau supérieur.
Dès qu'elle eut finit de lire les quelques lignes du rapport, elle avala lentement sa salive et prononça d'une voix cassée : “Dis à tes collègues que votre équipe est dissoute, prenez une journée de congée, je vous convoquerai plus tard pour vous assigner une autre mission.” Le jônin hocha de la tête et s'éclipsa par la fenêtre, laissant la Hokage seule avec les mauvaises nouvelles du jour.
L'équipe de Naruto avait trouvé la trace du frère de Sasuke et s'était lancée à sa poursuite. La rencontre tourna très vite en un combat sanglant, et les shinobi qui n'étaient là que pour observer le combat assistèrent de loin, impuissants, à la mort des deux coéquipiers de Naruto et Sasuke. Le combat avait ensuite complètement dégénéré et s'était accéléré jusqu'à ce que les quatres adversaires disparaissent complètement du champ de vision des jônins qui les observaient, complètement incapables de suivre du regard les mouvements hyper-rapides des quatres ninja qui avaient clairement un niveau véritablement sur-humain. Une demi heure plus tard, l'équipe d'observation retrouvait les cadavre de Uchiha Sasuke, Uchiha Itachi et Hoshigaki Kisame au fond d'une caverne, dans une mare de sang, les murs de la cave creusés par des cratères immenses. Aucun signe de Uzumaki Naruto.
La Hokage fit claquer sa langue et, l'instant d'après, son bras droit Shizune se tenait devant elle, prêt à prendre des ordres.
“Va chercher 3 ninja au moins de niveau jônin proches de Naruto ici. Peut importe lesquels, prend les premiers que tu trouve.”
La kunoïchi aquiesca, et disparut dans un nuage de fumée, laissant la Hokage de nouveau seule avec ses pensées et sa paperasse.
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Le Grand Prêtre du Temple Tao de la Paix se sentait parfaitement calme ce matin. Comme d'habitude. Il admira avec fièreté le Temple et ses disciples, leur offrant un regard des plus bienveillants. Ses yeux scintillaient du bonheur d'être en vie, et son visage était orné du sourire le plus honnête et le plus agréable qui soit. Le Grand Prêtre était sans aucun doute l'homme le plus rassurant que l'on puisse rencontrer : chacun de ses traits, chacun de ses mouvements, chacune de ses paroles... tout en lui n'était que calme et paix.
Plaçant ses mains l'une contre l'autre, il chanta d'une voix basse mais magnifique un petit couplet en l'honneur de la paix et du Tao, priant pour une nouvelle journée de calme et d'amour. Lorsqu'il acheva sa prière, des petits filets de lumière s'échapèrent de ses doigts, se mélangeant à l'air lourd de la fumée des encens.
Il décida ensuite qu'une petite promenade lui ferait le plus grand bien. Il traversa d'un pas extrêmement lent le luxuriant jardin du Temple, admirant comme il le faisait chaque jour les plantes décoratives comme médicinales dont ses disciples s'occupaient avec soin. Le petit passage de pierre qu'il empruntait lui faisait traverser une jungle de plantes hautes, colorées et délicieusement odorantes, et le menait droit vers le grand portail d'or gravé de symboles religieux qui marquait la séparation entre le Temple et l'extérieur.
Sans s'arrêter, le Grand Prêtre s'avança vers le portail, qui s'ouvrit de lui même, ses deux battants s'écartant comme par magie et dans un silence total. Le prêtre traversa les portes et posa son pied nu à l'extérieur, le laissant s'enfoncer dans la neige humide. En quittant le temple, le vieil homme avait complètement changé d'environement. Alors qu'il se trouvait l'instant d'avant dans un jardin baigné de lumière et d'une chaleur acceuillante, il était maintenant debout au milieu d'une puissant tempête de neige, sur le plus haut plateau d'une des plus hautes montagnes du monde.
Et pourtant, cela ne semblait guère le gêner. Malgré le froid, le vent, et sa tenue religieuse plus que légère. Il inspira une grande bouffée d'air froid et admira la beauté d'une vue plongeante du haut d'un des plus hauts plateaux connus de l'homme. Il reprit ensuite sa marche, s'approchant lentement du bord du plateau et du vide. Arrivé à ce même vide, il ne s'arrêta pas, lançant son pied en avant, le posant sur... rien du tout. Et pourtant, il ne fit pas une chute mortelle, comme aurait pu s'y attendre un observateur éventuel, son pied se fixa dans les airs, comme sur une surface parfaitement solide, un peu plus bas que l'autre. Et il continua d'avancer, plaçant son second pied encore plus bas que l'autre, celui ci s'arrêtant aussi sur ce qui aurait semblé être une marche invisble. Et ainsi, descendant un escalier complètement imaginaire, le Grand Prêtre descendait le long de la montagne, permettant à ses jambes de se dégourdir alors qu'il admirait le panorama.
Il n'avait pas vraiment de but précis, il ne faisait que “marcher” laissant ses pas le guider. Suivant avec rigueur les préceptes du Tao, il ne prit pas la peine de décider de la marche à suivre. Le Tao le guiderait.
Et le Tao le guida. Quelques minutes après le début de sa promenade, le Grand Prêtre apperçut une forme inconnue recroquevillée dans la neige, sur une petite corniche qui dépassait du coin de la montagne. Il s'approcha lentement, et observa d'un oeil curieux le corps de l'inconnu affalé là dans la neige : il était plutôt rare de voir qui que ce soit tenter l'escalade du Mont Sacré seul, surtout nu. Il se pencha en avant et souleva le corps, se permettant un constat rapide : ce jeune garçon était un ninja, au vu de ses muscles noueux et sa peau meurtries par de multiples cicatrices. Pauvre enfant... Mais le Tao avait guidé cet enfant ici, et le Tao avait guidé le Grand Prêtre à cet enfant, qui pourrait peut être enfin trouver la paix.
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Le ninja qui répondait au nom Zetsu était au même moment confronté à quelqu'un de beaucoup moins amène, et de beaucoup moins détendu que le Grand Prêtre du Tao de la Paix : son chef. Il amenait des nouvelles, et des mauvaises... très mauvaises.
“... et le jinchuuriki Kyuubi a fini par se diriger vers une haute montagne, assez proche du lieu de combat.”
Le chef de l'akatsuki laissa les mots de Zetsu peser dans l'air pendant un instant avant de prendre parole, tentant de se persuader qu'en aucun cas il ne pouvait y avoir quelqu'un d'aussi débile et incapable dans son organisation.
“Zetsu. Si tu m'a bien décris la situation, le combat s'est déroulé dans la région la plus plate de tout le pays du feu... explique moi s'ilteplait comment le jinchuuriki a fait pour trouver une montagne là où il n'y en a pas ?”
Le “s'ilteplait” du grand chef avait quelquechose d'assez effrayant, même pour quelqu'un du calibre de Zetsu. Autour des deux interlocuteurs, tout les autres membres de l'akatsuki restaient silencieux.
“Chef, je vous assure qu'il y avait une montagne, et que le jinchuuriki s'y est dirigé. Mais je n'ai pas fini chef, il y a pire... quelques secondes après que Kyuubi ai commencé à escalader... la montagne a disparu.”
“Disparu ?”
Jamais les membres de l'akatsuki n'aurait pu imaginer que leur chef puisse dégager autant d'énergie négative.