No Country For Old Men

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

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Rilakkuma
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Re: No Country For Old Men

Message par Rilakkuma »

Etant donné que je parlais toujours de la malette, je ne pensais pas à cette séquence mais celle de bien avant, quand Llewelyn arrive pour la première fois dans un motel. :razz: Mais tu as raison pour la belle-mère, enfin cela dit,

SPOIL

comme je l'ai mis plus haut, dans ce monde tout est monnayable. Et lorsque le type lui offre gentiment, gratuitement son aide, elle s'étonne, un étonnement agrémenté de préjugés à deux balles, mais elle s'étonne. Peut-on, maintenant, vraiment lui en vouloir d'avoir naïvement accepté cette aide qui n'était que pure gentillesse pour elle ? :langue:

EDIT; j'indique quand même les balises spoil :ange:
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NewKel
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Re: No Country For Old Men

Message par NewKel »

Après s'être essayé à des comédies (Intolérable cruauté, Ladykiller, O'Brother) avec plus ou moins de succès (O' brother étant selon moi le mieux réussi), Les Coen reviennent à un genre de film plus noir, à l'image d'un Fargo (prix de la mise en scène à Cannes) ou d'un Miller's crossing même si « No country for old men » reste à mon sens le plus sanglant de tous.
Ce film est directement inspiré du roman éponyme de Cormac McCarthy, qui figure parmis les piliers de la littérature moderne américaine.

No country for old men s'appuie sur un anti-héros que l'on est bien loin d'admirer, mais pour lequel on s'attache cependant tout au long de la course poursuite. C'est en effet quelqu'un à qui l'on pourrait tous ressembler, quelqu'un devant assumer les conséquences de ses choix mais s'y refusant, et s'engluant ainsi, petit à petit dans une spirale infernale, emmenant avec lui tous les êtres qui lui sont chers. Cet homme, incarné très justement par Josh Brolin, fuit la mort, implacable, durant l'ensemble du film.
Javier Bardem est quant à lui véritablement bluffant dans son rôle d'assassin froid et véritablement dérangeant. Un mec que l'on n'aimerait pas avoir à nos trousses. Un acteur que personnellement je ne connaissais pas, mais qui réalise la meilleure prestation du film, avec en point d'orgue la scène dans le magasin. Il représente la mort, la violence inarrêtable qui s'empare du monde.
Tommy Lee Jones sort lui de son registre habituel et joue le rôle qui porte le plus de sens. Il incarne un vieux flic, désabusé, et se sentant de plus en plus impuissant face à la violence regnant dans le monde. Il se trouve dépassé par les événement qui surviennent et se dit que finalement, ce temps n'est plus le sien, ce pays n'est plus fait pour lui.

Un film assez profond donc, dans lequel chaque personnage fait figure de représentation allegorique servant à la trame et au sens de l'oeuvre. A noter que le casting est totalement inédit, puisque les Coen aiment habituellement s'entourer de leurs acteurs fétiches. Bien évidemment l'ensemble ne manque pas non plus de l'humour cinglant auquel sont habitués les Coen.

La photographie reste, au dela de la perfomance globale de la mise en scène, un point fort dominant. Les paysages du texas, notamment au début du film, donne une impression de calme immense avant que s'enchainent les événements de violence venant tout devaster comme un ouragan. Cela est appuyé par la longueur des plans, des choix de mise en scène, des cadrage. Tout monte petit à petit en intensité et est amené pour créer une tension qui va crescendo.

Au final, les Coen qui m'avaient déçu récemment, et donnaient peut-être l'impression qu'ils avaient été surestimés, nous rappellent ici pourquoi on aime leur films. Parce que c'est simple, efficace et profond.
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