No Country For Old Men

Tu aimes les salles obscures, tu veux parler du dernier film qui t'a fait hurler, crier ou mourir de rire. Fais-nous partager ton plaisir.

Modérateur : Ero-modos

Heaven smile
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No Country For Old Men

Message par Heaven smile »

No Country For Old Men (non ce pays n'est pas pour le vieil homme)

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:arrow: Informations sur le film :

- Réalisé par : Joel & Ethan Coen
- Avec : Josh Brolin, Javier Bardem, Tommy Lee Jones
- Durée du film : 2h02
- Sortie le : 23 Janvier 2008


L'adaptation du best-seller de Cormac McCarthy, lauréat du prestigieux Prix Pulitzer pour son dernier ouvrage, The Road. No Country For Old Men était en compétition à Cannes lors du 60e Festival. Il marque le retour des frères Coen après Intolérable Cruauté (2003) et The Ladykillers ( 2004)...(plus tous leurs précédents classiques oeuf course).


:arrow: Résumé :

A la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de cadavres ensanglantés, il ne sait rien de ce qui a conduit à ce drame. Et quand il prend les deux millions de dollars qu'il découvre à l'intérieur du véhicule, il n'a pas la moindre idée de ce que cela va provoquer...

Moss a déclenché une réaction en chaîne d'une violence inouïe que le shérif Bell, un homme vieillissant et sans illusions, ne parviendra pas à contenir. Moss doit désormais échapper à ceux qui le pourchassent, notamment à un mystérieux cerveau du crime qui décide du sort de ses ennemis en jouant leur vie à pile ou face.



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(Accrochez-vous, ça va faire mal !)

Voilà voilà. Je vais y aller cette semaine bien entendu :mrgreen:
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zanji
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Re: No Country For Old Men

Message par zanji »

Vu hier en v.o. dans le petit cinéma de ma ville (je n'y vais jamais :???: ). J'ai passé un bon moment, on rigole pas mal, même au moment des meurtres, l' acteur qui joue le psychopathe (dsl j'ai pas son nom) est énorme!! :lol: Il fait trop flipper, surtout lorsqu'il tape la discute avec ses futures victimes. Sinon je dois dire qu'on ne sent pas vraiment le temps passé, et que limite, à la fin j'étais un peu frustré...

Sinon c'est un film assez violent, donc même si j'aimerais le conseiller à tout le monde, certaines scènes, et limite le comportement du tueur m'en empêchent!! :???:

SPOIL

Moss se fait buter d'une manière assez surprenante, on le suit partout pendant tout le film, on le quitte 5 minutes, il est retrouvé mort... :sad:

Heinz
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Re: No Country For Old Men

Message par Heinz »

Idem, vu hier en VO...
Que dire ? GRANDIOSE ! :yes:
Ce film m'a vraiment fait pensé à un ancien film Coen, Fargo de 96... On peut surtout faire le lien entre des psychopathes invétérés :siffle: !
M'enfin voila, pas encore remis... On est tout de mm face à un film qui nous fait réfléchir, tu sort pas de la salle en comprenant tout, faut cogiter dur pour faire le lien entre chaque scene (freud t'accompagne pour les dernières phrases du film), et perso j'ai pas encore du cogiter assez :mrgreen: .
Non mais vraiment, des acteurs à couper le souffle (dont Mr psychopathe coiffure beatles :lol: ), des plans grandioses sur des serrures et des paysages :hein: , et pas un scénar de Barbie princesse des iles, c'est du gros Coen ! :trans:
J'ai aussi fait le rapprochement inconscient au film Trois Enterrements, mais bon, faut croire que Tommy Lee Jones ça aide :siffle: .
Voila voila, j'ai dit que j'avais bien aimé ? :kamool:
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COCOTOUCH
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Re: No Country For Old Men

Message par COCOTOUCH »

Vu aussi mais un avis mitigé !

EEn effet le film est vraiment sympat et passe plutot bien !
Mais par moment qu'est ce qu'on s'emmerde :lol: :lol: Il y a de trop nombreux passage ou il ne se passe rien et ou franchement je chercher le rapport avec l'histoire du film

SPOIL

les long passage vers la fin avec le sherif , je les ai trouver plus que chiant :evil:

Enfin bref il est sur que ce film ne fera pas parti des plus marquant de l'année pour moi :???:
Aizen
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Re: No Country For Old Men

Message par Aizen »

Putain quelle claque :shock: . Plus j'y repense, plus je revisualise plus je me rend compte de la grandeur de ce film. Par quoi commencer ? Il a tellement de matériel, tellement de choses à dire. Je vais sans doute en oublier, qu'importe. Tout d'abord, qu'est ce que "No Country for old men" ? Le titre est tiré d'une poésie de Wiliam Butler Yeats, Voyage vers Byzance. Mais là où le poème narrait le périple et l'arrivée vers Byzance, ville de la magnificience, là elle narre la chute d'une société complètement rongé par le fric et ses dogmes sociétaux. Qui est cet homme entreprenant ce voyage dans le film ? C'est évidemment le flic, le personnage spectateur de la course poursuite entre ce cow-boy et ce tueur à gage. Une partie du film repose sur l'évolution psychologique de ce flic qui se rend compte petit à petit, qu'il n'appartient plus à ce monde. Il souhaite un retour passéiste et son seul refuge sera d'abandonner, de trouver refuge dans son petit univers, auprès de sa femme, loin des préoocupations de ce monde qui lui échappe. Un monde où la violence gratuite semble de plus en plus implacable.

Le film est un western, il rappelle les codes du genre. Les poursuites à travers le pays, les vastes étendues désertiques, les face-à-faces d'une extrême tension. Les rendez-vous dans les hôtels, motels miteux. Les scènes sanglantes, d'une violence rare. Les frères Coen montrent une amérique complètement enfermée dans ses petits univers, complètement cadenassés. Enfermés chez eux, enfermés par les cadres de la caméra, ils montrent le rapport à l'argent. Et le seul qui n'a pas ce rapport mercantile et veinale est incarné par le tueur fou psychopathe du film. L'ange de la mort. Ce film montre la vie minable de chacun, que cela soit au sein de sa petite station service paumée, que l'on soit gardienne de quelques caravanes ou perché en haut de son building. Chacun est enfermé dans ses propres codes, dans son univers clos et ne peut en sortir. Cette amérique des grands espaces, ce semblant de liberté qu'offrent les paysages apparaît toujours contredit chez dans ce film par la présence d'élément venant enfermer (présence de voiture, d'hommes) le cadre. Et enferme un peu plus les hommes. D'ailleurs où sont filmés les hommes ? Lorsqu'ils sont dehors, ils meurent (la tuerie mexicaine, au pied de l'arbre, l'automobiliste et le deux costards cravates...). Pour survivre l'homme aurait-il besoin d'être enfermé ? Non, c'est une mort différente qui l'attend, un endroit où sa vie se joue à pile ou face. Mais là où réside la force du film, c'est de montrer à quel point, les hommes s'enferment dans leur propre univers, comme les morts sont enfermés dans un cercueil. Chaque lieu, chaque place devient une tombe potentiel.

Oui c'est un film noir, d'une noirceur apocalyptique.

Mais là, nous n'avons pas encore traité de la chasse à l'homme. Des face-à-face orchestrés avec une tension admirable, dans un découpage, dans un choix des cadres absolument génial. A chaque fois les face à face avec le tueur sont absolument étouffants, les frères Coen arrivent à créer une tension incroyable. Car, c'est bien là la force de ce film, avant d'être un film aux questionnement philosophiques et métaphysiques, c'est avant tout un formidable film de genre. Un western du XXIè siècle avec les codes que cela génèrent. C'est donc également la possibilité de dresser une peinture sans concession d'une société où le fric devient le centre de tout puisque la base du récit, la course poursuite, est axée sur ce cow-boy moderne trouvant une valise pleine de billets et des tueurs lancés ses trousses sont chargés de la récupérer. Dont l'exceptionnel Javier Bardem, tout simplement malsain dans le film.

Il n'y a pas à hésiter, même si j'ai dû oublier de relever certains questionnements du film, il s'agit tout simplement d'un chef d'oeuvre. Un film d'une grandeur et d'une puissance évocatrice incroyable.
Vous avez remarqué l'absence de musique, le formidable travail sur les textures de sons, l'ambiance que cela génère ? L'absence de pathos, la sécheresse du son révèlant la sécheresse du film, de son propos et donc des rapports entre les persos, de la sécheresse d'une société en complète déliquescence ?

Tout simplement, LE film à voir en ce début d'année et sans doute pour les années à venir.
Un chef d'oeuvre !!!
Heaven smile
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Re: No Country For Old Men

Message par Heaven smile »

Aizen, tu as dis énormément de choses :mrgreen:
Si bien que j'ai la cruelle impression que mes propos ne seront qu'une simple répétition...

Tant pis :redface:

No Country For Old men marque le retour des Coen sur le devant de la scène cinématographique. Après deux longs métrages cherchant vainement leur place dans l'œuvre Coenniene, No Country For Old Men, lui, se pose en figure maitresse; véritable clé de voute d'une filmographie atypique. Les frères livrent ici un film d'une grande noirceur, d'une beauté exceptionnelle et surtout, d'une complexité rare, laquelle résulte de la richesse débordante du métrage.

Film noir développant une vision métaphorique extrêmement sombre du devenir de l'humanité, No Country For Old Men dénote une maturité nouvelle des Coen, amère et désabusée. Véritable cosmogonie d'un Ouest moderne incontrôlable supplantant le précédent et anéantissant les codes qui le régissent, le long métrage des frères Coen s'attache à dépeindre également l'évolution moral des comportements et les angoisses métaphysiques de l'espèce humaine. Le personnage porteur de ces thématiques est le shérif Bell. Il est l'élément maintenant constamment en équilibre la structure du film. Personnage omniscient, il pose un regard d'une grande maturité sur l'évolution constante de cet Ouest dont il se sent de moins en moins familier. Les codes le régissant se perdent et les mentalité changent. Les actions de Bell sont emblématiques de sa conduite morale. Fidèle à ses idées et conscient du retard le séparant de cette nouvelle ère complexe, il se résigne, indiquant donc la fin d'une époque. Il est le "vieil homme" et c'est principalement à travers lui que notre regard se place.

Narrant la cavale implacable entre un cowboy possédant une mallette chargée de dollars, un tueur à gage n'obéissant qu'à son propre code moral et un shérif, No Country For Old Men joue sur plusieurs registres et s'approprie à la fois les codes du Western et du polar. Film multiples brillamment orquestré et saupoudré d'un humour Coennien corrosif, No Country... nous interroge, tout comme Fargo : "Aurez-vous le courage d'en rire ?". Les personnages, eux, apparaissent comme des pions sur un vaste échiquier mobile et sont chacun à leur façon, porteur d'un message représentatif d'une évolution sociale spécifique. Froid et éprouvant, le métrage laisse pourtant transparaitre de fuguasses éclats d'humanité, malheureusement nullement salvateurs. Tueur à gage, Chigurh, lui, se révèle être un personnage extrêmement complexe. Véritable allégorie réelle de la mort, il répand le chaos et infeste chaque lieu d'une peur nocive, contagieuse. Le final, déroutant, laisse une profonde empreinte dans l'esprit. Inflexible aux aléas de la vie, il continue sa propagation et symbolise l'incertitude des années à venir. Par le biais de cette spirale destructrice produisant de multiples dommages collatéraux, les frères Coen mettent ainsi en lumière, comme je l'ai déjà dis, une vision profondément pessimiste de la nature humaine et de sa déliquescence, insistant sur la vacuité de l'homme.

La mise en scène, elle, opère un retour aux sources. Epurée, elle dénote cependant une puissance filmique rare avec des cadrages bruts, dénués de tout artifice. Une sècheresse formelle donc. Sècheresse qui, comme l'a dis Aizen, se propage elle aussi. Elle est visuelle et sonore. Les étendues désertiques, magnifiés par la photographie du chef opérateur Roger Deakins, ne sont donc pas sans évoquer (puisqu'il est d'actualité), Into The Wild de Sean Penn, nottamment sur le plan du rapport étroit qu'entretient l'homme avec la nature. Une nature encore brute, hostile, dans laquelle l'homme n'a plus sa place. S'en détache donc un aspect relativement contemplatif des espaces, évoquant là encore des cinéastes comme Malick pour qui les paysages, leur devenir et leur influence sur l'homme font parti intégrante de leurs filmographie. Dans le désert, le temps se dilate, les repères disparaissent et l'homme, lui, s'éteint.

Il y aurait encore énormément à dire concernant ce film et, comme l'a dit Dahan dans son excellente (mais trop courte) critique, il faudrait au moins 2h30 pour pouvoir pleinement en parler.

Profondément nihiliste, No Country For Old Men s'inscrit clairement dans la lignée des chefs d'œuvre du septième Art, tant la richesse filmique et thématique dont il fait preuve est impressionnante. Véritable œuvre d'art suffocante et éprouvante, il est l'exemple même que le cinéma est loin d'avoir tout dit et qu'il est encore possible de vivre de réelles expériences viscérales et psychologiques dans les salles obscures.
Aizen a écrit :Tout simplement, LE film à voir en ce début d'année et sans doute pour les années à venir.
Un chef d'oeuvre !!!
+10

C'est un chef d'œuvre, alors allez-y.
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Aizen
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Re: No Country For Old Men

Message par Aizen »

Je suis retourné le voir. Et une chose m'a marqué par rapport à l'idée que je m'en étais faite, c'est à propos de la psychologie du sheriff. Dès le début, il se place dans la conception d'un passé idéalisé où les sheriffs n'auraient pas porter d'armes. Où la violence aurait été quasi inexsitante, un monde idéalisé en quelque sorte. Et c'est là qu'interviennent trois éléments extrêmement importants.

Pour le premier élément, il s'agit de la scène où il entre dans le motel où fut tué Llewelin. Lorsqu'il y retourne, il observe la serrure absente et y observe le raie de lumière et sur le plan suivant que voit-on ? Cigurgh, planqué un fusil à la main. La première pensée est évidemment de croire que le tueur se trouve tapi dans l'ombre et attend le sherrif. Ce qui est démentit par la suite. Et là, je crois qu'il s'agit d'un fantasme de ce vieux sherrif. Ce qu'il croit attendre derrière cette porte, c'est la mort. Et ce tueur est le symbole de cette mort.

Le second élément, la suite, ne peut que donner raison à cette hypothèse, je m'explique. Lorsqu'il va chez son beau-père (il me semble que c'est son beau-père puisque son père est mort alors qu'il était très jeune, il le dit dans la scène suivante). Celui-ci lui raconte l'histoire d'un de ses ancêtres. Abattus par 7 gars sur sa maison alors qu'il courrait chez lui se défendre. Le parallèle est évidemment à faire avec la situation du meurtre de Llewelin qui est assassiné par une bande de mexicain sur le pallier du motel, en tentant vraissemblablement de courir chercher son arme (et c'est pour cette raison sans doute que l'on ne suit pas la mort de LLewelin avec Llewelin mais par l'oeil du sherrif). Ce qu'il voit, c'est l'histoire qu'on lui racontera quelques temps plus tard. Le parallèle est évident. Et là, il faut se rendre à l'évidence pour le vieux sherrif, ce ne sont pas les temps qui ont évolué, la violence a toujours été la même suivant les époques. C'est sa propre perception de cette violence qui a évolué. A partir du moment, où il ne l'accepte plus, il doit se retirer et en quelque sorte mourir.

Et enfin le dernier élément. C'est la scène de clôture du film. Elle synthétise à elle seule le film. Le premier rêve du sherrif parle du rapport à l'argent, cet argent qu'il perd et venant de son père (rapport à l'argent qui sous-tend l'ensemble du film et les rapports entre chacun mais ça on l'a dit plus haut :langue: ). Par contre le deuxième rêve est incontestablement le plus important puisque c'est sur lui que se termine le film. Que raconte ce rêve ? il raconte que son père est à cheval dans les montagnes, une torche à la main comme au bon vieux temps et s'éloigne de lui.
Où va son père ? Il va, à mon sens, vers la mort. Son père est mort et lui, comme ultime refuge doit aller vers lui et trouver la mort. Voilà, le Byzance qu'il recherche à présent, son ultime voyage, son ultime fuite du monde après cette retraite, sera la mort vers laquelle il est prédestinée et l'amènera vers ce père.
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Re: No Country For Old Men

Message par Heaven smile »

Très bonne analyse :redface:

Du coup j'ai bien envie d'y retourner (surtout que j'ai un peu occulter le discours d'ouverture de Lee Jones)
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iori
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Re: No Country For Old Men

Message par iori »

J'ai enfin vu ce film ^^'

Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi en penser.
En le regardant j'ai été assez décontenancée, désemparée, et dé plein de chose mais en tout cas pas emballée....
Maintenant, avec un peu de recul j'ai l'impression de mieux comprendre certains passages, ou pas vraiment des passages, mais le propos même du film (ouai je mets du temps à comprendre)

Ce qui, à mon sens, est désarmant, c'est principalement (ou entre autres) le fait qu'on ne sait pas vraiment qui l'on suit pendant le film: On a longtemps l'impression qu'on suit celui qui est traqué (j'ai pas la mémoire des noms ^^)
Mais même en le suivant, il y a toujours ce changement d'angle pour certaines scènes, et presque une similitude entre le "méchant" et le "gentil" (je sais plus bien à quel moment mais ils ont une manière similaire de retirer leurs bottes et/ou chaussettes, comme s'ils étaient aussi méticuleux l'un que l'autre.
C'est assez difficile à expliquer, mais du coup ça créé une sorte de malaise, comme l'impression que quelque chose cloche sans arrêt, et en fait il y a bien un truc qui cloche.
Je me suis demandé pendant presque tout le film pourquoi le "gentil dont j'ai oublié le nom" ne laissait pas tomber la valise, tout bêtement, histoire de reprendre une vie pépère sans sous, mais une vie quand même!
Ben non! Le mec il a un super tueur fou au trousses, ben il continue tête baissée :fou:
Ça me dépasse, et je crois que pour ça le but du film est atteint: on comprend très bien le découragement du sheriff, qui préfère son train train pendant que le monde court à sa perte (enfin pas tout le monde quand même: juste les cinglés qui se battent pour quelques billets)

Je pense que c'est pour ça que je n'arrive pas à dire "waouh génial j'adore ce film" : parce qu'en fait je ne l'adore pas, il me fait froid dans le dos, et ce n’est pas forcément le plus méchant du film qui y est pour quelque chose (il fait pourtant super peur, mais je crois que ce n’est pas lui qui m'a le plus dérangée)


Enfin voilà, peut être que je garderais un excellent souvenir de ce film, mais en tout cas c'est une expérience à vivre ^^


ps: je viens de lire vos analyses! ben heuuu je sais pas si je vais poster mes petites idées à la gomme moi du coup ^^ (oh et puis hein même pas honte d'abord!!! esprit rebelle avec moi \o/)
Heaven smile
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Re: No Country For Old Men

Message par Heaven smile »

iori a écrit :Je me suis demandé pendant presque tout le film pourquoi le "gentil dont j'ai oublié le nom" ne laissait pas tomber la valise, tout bêtement, histoire de reprendre une vie pépère sans sous, mais une vie quand même!
Ben non! Le mec il a un super tueur fou au trousses, ben il continue tête baissée :fou:

Cet aspect là est pourtant clairement expliqué dans le film :langue:

Comme le dit Carson, l'infortune de Llewelyn est d'être tombé sur cette rixe en plein désert. L'argent comme moyen de destruction latent. Quand bien même il déciderai de rendre l'argent, Chigurh le traquerait, au simple motif qu'il l'a dérangé. La valise est l'élément central de tout cet engrenage.
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Rilakkuma
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Re: No Country For Old Men

Message par Rilakkuma »

Un film MONSTRUEUX.

Mais que poster après toutes ces excellentes critiques ? :hein:

Déjà, merci, car grâce à vos analyses, et en prenant du recul, je me rends compte maintenant du véritable rôle de Tommy Lee Jones dans ce film. Celui qui "arrive par après", trop tard, et qui constate. "No country for old men". Il nous livre, dès l'introduction, plusieurs anecdotes sur les diverses formes de violence connues, que ce soit celle du jeune garçon condamné à mort pour avoir tué une fille de quatorze ans (parce qu'il voulait simplement "tuer", connaître l'acte), du couple qui torturait des vieillards pour leur soutirer leur pension, en passant par celle de Charlie Walser, piétiné par des boeufs. C'est en quelque sorte le "témoin" qui regarde d'un oeil désenchanté l'humanité, je reprends vos termes, en pleine déliquescence, tout en gardant un pied dans le passé, et je dirais même que le point d'orgue de tout cela, pour lui, c'est la séquence où il intercepte le conducteur transportant les cadavres (pour les amener à la morgue je suppose) à peine attachés, susceptibles de culbuter sur la route, exposés à l'oeil de tous comme on transporterait des cages de volailles... Mais le conducteur trouvait ça normal. L'expression la plus dangereuse de la violence, c'est lorsqu'elle réside dans la normalité. Que l'on ne peut combattre.

Ensuite, oui, l'omniprésence de l'argent et le rapport malsain qu'il entretient durant tout le film. Pour une poignée de dollars de plus, les gens sont à votre service. Car dans ce monde, tout est monnayable, rien n'est gratuit. Ainsi, quand les trois jeunes aperçoivent Llewelyn, le visage en sang, mal au point, réclamant une veste en échange de 500 dollars, ils veulent s'assurer d'abord s'il possède réellement cet argent, ils veulent le voir entre ces mains ensanglantées. Puis ils repartent, après l'avoir empoché... Normal, quoi. En revanche, on s'attend à un soupçon d'humanisme avec les garçons sur leur bicyclette, lors de l'accident de Chigurh. L'un d'eux accepte volontiers de lui filer son t-shirt, il dit que c'est "normal", qu'il est blessé, c'est normal. Mais voilà, Chigurh le corrompt parce que le silence, ça s'achète aussi.

Carla Jane est un personnage clef, dans le sens qu'elle incarne tout simplement la pureté et la raison. Sa dernière réplique le démontre: "ce n'est pas la pièce qui décide, mais toi seul". Cette séquence est symbolique, même le dernier souffle d'humanisme s'est éteint. Et l'absurdité l'emporte, et rien ne l'arrêtera...

Que dire sur Chighur ? Mon personnage préféré du film. Ses principes déroutantes, sa coupe de cheveux, sa bonbonne, son aptitude à se soigner avec minutie qui le rend presque invincible, son sang froid,... Mais quel bonhomme!

Au fait, il y a une séquence que je n'ai pas du tout suivie... Au motel. Qui étaient ces mexicains dans la chambre où Llewelyn était supposé se trouver ? :hein: J'ai cru comprendre qu'ils s'agissaient des poursuivants de la malette, mais comment ont-il su ? :columbo: Je n'ai rien capté à cette histoire de numéro de chambres... :mrbrelle:
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Heinz
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Re: No Country For Old Men

Message par Heinz »

Rilakkuma a écrit :Au fait, il y a une séquence que je n'ai pas du tout suivie... Au motel. Qui étaient ces mexicains dans la chambre où Llewelyn était supposé se trouver ? :hein: J'ai cru comprendre qu'ils s'agissaient des poursuivants de la malette, mais comment ont-il su ? :columbo: Je n'ai rien capté à cette histoire de numéro de chambres... :mrbrelle:
Bon alors ça fait longtemps, je vais ptet dire une connerie, mais il me semble que ces mexicains ont été placé dans la fausse chambre de Llewelyn en couverture, il les a payé pour defendre cette chambre...
Il serait ainsi au courant de l'arrivée du tueur, et en plus ils avaient ptet une infime chance de le tuer...

Voila, si on parle bien de la mm scène, ce que j'ai compris... :hein:
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Rilakkuma
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Re: No Country For Old Men

Message par Rilakkuma »

il les a payé pour defendre cette chambre...
Il ? Llewelyn ? :heink:

En fait, peut-être qu'ils possédaient également un transpondeur et comme la malette se trouvait plus dans cette partie là de la chambre, elle émettait un signal plus fort dans cette pièce plutôt que l'autre... Enfin, je m'embrouille. Mais ce passage est, selon moi, particulièrement ardu à suivre.
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guiguizmo
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Re: No Country For Old Men

Message par guiguizmo »

C est malin, merci messieurs Coen! Maintenant je fear grave les personnes qui se promenent avec des bombonnes d air comprimé.


Et sinon, on a encore la preuve qu on devrait liquider sa belle-mere avant de se marier.
Rilakkuma a écrit :Au fait, il y a une séquence que je n'ai pas du tout suivie... Au motel. Qui étaient ces mexicains dans la chambre où Llewelyn était supposé se trouver ? :hein: J'ai cru comprendre qu'ils s'agissaient des poursuivants de la malette, mais comment ont-il su ? :columbo: Je n'ai rien capté à cette histoire de numéro de chambres... :mrbrelle:
Bah c est justement par rapport a ma 2e remarque. Le mexicain qui aide la belle-mere est un mafieux. Et cette connasse de belle-mere lui dit ou elles vont.
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Aizen
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Re: No Country For Old Men

Message par Aizen »

Réponse à Guiguiz qui spoile :redface: :
Non Rila parle de la séquence au premier Motel, où des mexicains squattent la chambre de LLewelin, donc il va dans celle juste derrière, et les mexicains se font butés par Cigurh.
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