Umineko no naku koro ni (Le Sanglot des goélands)
Publié : dim. 02 févr. 2014, 19:46
Allez fuck, j'me lance !
Certains d'entre vous ont sans doute déjà vu l'anime Higurashi no naku koro ni, qui a envoyé plus d'un sous-vêtement au lave-linge et retourné plus d'un cerveau. Umineko, c'est la plus ou moins suite, qui se situe dans le même univers et repose sur un principe similaire − la répétition d'un scénario de meurtres dont il faut tirer des indices pour trouver la(les) cause(s) et le(s) coupable(s). Cependant, les similitudes s'arrêtent là, vu que les seules choses qui lient les deux séries sont trois personnages secondaires et quelques brèves références.
Alors de quoi ça cause ? Eh bien nous sommes le 4 octobre 1986. La richissime famille Ushiromiya se réunit comme tous les ans pour tenir sa conférence familiale ; mais cette année le climat est particulièrement tendu : le patriarche, Kinzō, n'a plus guère de temps à vivre et la question de son héritage n'est toujours pas réglée. Ça tombe mal : ses quatre enfants, Krauss, Eva, Rudolf et Rosa, sont tous dans une situation financière plus que précaire et auraient bien besoin de quelques étrennes. Mais le paternel refuse de quitter son étude et de parler à qui que ce soit, trop occupé qu'il est par ses recherches sur la magie noire.
Mais tout ça passe au-dessus des petits-enfants, Jessica, George, Battler et Maria, qui sont simplement heureux de se retrouver et de causer du bon vieux temps. Ou de la légende qui a cours sur la petite île : celle de la Sorcière Béatrice, et des 10 tonnes d'or qu'elle aurait offertes en apparaissant devant Kinzō il y a des années. Sous le gigantesque portrait de la Sorcière qui est accroché à l'entrée du manoir, est inscrite une mystérieuse épitaphe en forme d'énigme (que vous pouvez lire ci-dessous).
Peu après l'arrivée de la famille, un typhon se lève, isolant les 18 personnes sur l'île. Lors du dîner, où Kinzō est là encore absent, alors que tout le monde mange tranquillement, Maria sort de son sac une mystérieuse enveloppe, frappée du sceau du Chef de la famille. Ladite lettre annonce aux membres de la famille que Kinzō, selon le contrat passé avec la Sorcière, vient de renoncer à l'or qu'elle lui avait donné, et qu'en conséquence celle-ci a le droit de collecter comme intérêts tout ce que possède la famille. Cependant, si l'un d'eux parvient à résoudre l'épitaphe sous le portrait et à découvrir l'or caché avant le 5 octobre à minuit, elle renoncera à ce droit et lèguera cet or à l'heureux gagnant. La lettre est signée de la Conseillère alchimiste de la famille, la Sorcière Dorée, Béatrice.
Le lendemain matin, les membres de la famille découvrent ce que signifie la "collecte des intérêts"…
LES PERSONNAGES
Les cousins :
Les parents :
Les domestiques :
Autres :
Je ne liste ici que les personnages qui apparaissent ou sont mentionnés dans le premier arc ; beaaaaucoup d'autres viennent s'y ajouter par la suite, même si ces 20-là restent au centre de l'histoire. Et évidemment je ne donne que le résumé du début de l'Épisode 1, mais c'est à la fin de celui-ci que l'histoire commence réellement. Je vous laisse cependant le plaisir de découvrir par vous-même comment l'histoire se développe ensuite. :þ Les petits spoils que j'ai mis sont importants mais ne disent pas tout non plus.
Comme Higurashi, l'histoire est divisée en deux grandes parties : 4 arcs "questions", destinés à présenter les énigmes et distiller les principaux indices, et 4 arcs dits "centraux", qui se concentrent sur le développement des personnages clés de l'histoire et bien sûr donnent les principales réponses. Attention cependant, contrairement à Higurashi, ces réponses ne sont pas entièrement servies sur un plateau, et il faudra faire l'effort de lire entre les lignes pour vraiment comprendre les sentiments et motivations du(des) coupable(s).
C'est aussi la raison qui fait qu'Umineko est moins populaire que son aîné (outre la frontière souvent très floue entre ce qui est réel et ce qui est illusoire) : c'est une histoire complexe qui demande une lecture active et un effort de reflexion plus important que d'ordinaire si l'on veut avoir plus que des réponses superficielles aux énigmes. En cela, elle est sans doute moins "accessible". Encore que le manga apporte pas mal de clarifications dans le dernier Épisode par rapport au VN, mais en restant toujours dans cet esprit.
Car Umineko, malgré le pitch de départ qui peut sembler sortir tout droit d'un roman d'Agatha Christie, c'est avant tout une histoire de sentiments humains. Il y est question de recherche de la vérité, de l'ambiguité de cette vérité et de notre façon de faire face à une réalité qui nous est insupportable. Il y est aussi beaucoup question d'amour, celui qui enivre et addoucit le quotidien, mais aussi et surtout celui qui fait souffrir et pousse parfois à la folie (l'exemple le plus perturbant étant Kinzō et son amour pour Béatrice).
Et enfin le thème central, qui était déjà en partie esquissé dans Higurashi, c'est le fait d'essayer de comprendre les personnages, leurs traumatismes, leurs sentiments, et de les accepter dans leurs bons comme dans leurs leurs mauvais côtés. Pas forcément les pardonner, ni même justifier leurs actes, mais faire l'effort de comprendre. C'est bien à cette épreuve qu'est confronté le personnage principal Battler, qui ne pourra atteindre la vérité qu'en sortant de sa posture vengeresse et en faisant cet effort.
Comme pour Higurashi, chaque Épisode est adapté en manga, avec 5/6 tomes par Épisode et un dessinateur différent pour chacun. Contrairement à Higurashi, je vous déconseille fortement de commencer un Épisode sans avoir fini le précédent, vu qu'il y a une continuité cette fois (oui, malgré le scénario qui se répète… vous comprendrez à la fin de l'Épisode 1). Les 5 premiers Épisodes sont traduits en anglais par WTDND (ainsi que des morceaux des 3 derniers), et niveau trad française la Miam-Miam Team en est aux deux tiers de l'Épisode 2 (on sort deux chapitres par mois). Dans les deux cas, vous pouvez lire ça sur Batoto. La trad anglaise est de qualité assez aléatoire (encore que ça s'améliore au fil du temps j'ai l'impression), mais si vous ne voulez pas attendre…
Un petit mot sur l'anime : … beh c'est un peu de la merde. En soi c'est un anime plutôt correct, mais en tant qu'adaptation son intérêt est nul, tant DEEN semble avoir fait des efforts pour retirer toute l'intensité émotionnelle des scènes importantes. Et évidemment, étant donné qu'il compresse 4 VN de 15-20 heures chacune en 26 épisodes, beaucoup de détails sautent, voire parfois des morceaux entiers de l'histoire comme dans le dernier épisode. Bref, si vous voulez vraiment vous frotter au côté "énigme" de l'histoire, l'anime est plutôt déconseillé. Il peut servir d'introduction à l'univers, cela dit.
Quand aux VN, qui restent quand même le meilleur moyen d'apprécier l'expérience, ils se trouvent assez facilement mais il n'existe hélas aucun patch français. Les patchs anglais sont sur le site de Witch-Hunt ; il existe aussi un patch appelé UmiTweak, pour avoir les graphismes et voix de la version PS3. Si vous avez la flemme de télécharger et d'installer tout ça, le manga reste cependant une bonne alternative. =D Mais les passages les plus bavards passent forcément mieux avec les musiques − et quelles musiques !
Aussi, si vous avez assez de courage pour lire la VN en entier, il peut être utile de lire cette analyse détaillée sur Béatrice après − mais seulement après ! l'avoir finie.
Voilà à peu près tout ce qu'y a à savoir avant de commencer. Alors si vous êtes tentés, n'hésitez pas et embarquez dès maintenant sur Rokkenjima, équipés d'un cerveau en état de marche de préférence.
Certains d'entre vous ont sans doute déjà vu l'anime Higurashi no naku koro ni, qui a envoyé plus d'un sous-vêtement au lave-linge et retourné plus d'un cerveau. Umineko, c'est la plus ou moins suite, qui se situe dans le même univers et repose sur un principe similaire − la répétition d'un scénario de meurtres dont il faut tirer des indices pour trouver la(les) cause(s) et le(s) coupable(s). Cependant, les similitudes s'arrêtent là, vu que les seules choses qui lient les deux séries sont trois personnages secondaires et quelques brèves références.
Alors de quoi ça cause ? Eh bien nous sommes le 4 octobre 1986. La richissime famille Ushiromiya se réunit comme tous les ans pour tenir sa conférence familiale ; mais cette année le climat est particulièrement tendu : le patriarche, Kinzō, n'a plus guère de temps à vivre et la question de son héritage n'est toujours pas réglée. Ça tombe mal : ses quatre enfants, Krauss, Eva, Rudolf et Rosa, sont tous dans une situation financière plus que précaire et auraient bien besoin de quelques étrennes. Mais le paternel refuse de quitter son étude et de parler à qui que ce soit, trop occupé qu'il est par ses recherches sur la magie noire.
Mais tout ça passe au-dessus des petits-enfants, Jessica, George, Battler et Maria, qui sont simplement heureux de se retrouver et de causer du bon vieux temps. Ou de la légende qui a cours sur la petite île : celle de la Sorcière Béatrice, et des 10 tonnes d'or qu'elle aurait offertes en apparaissant devant Kinzō il y a des années. Sous le gigantesque portrait de la Sorcière qui est accroché à l'entrée du manoir, est inscrite une mystérieuse épitaphe en forme d'énigme (que vous pouvez lire ci-dessous).
Le lendemain matin, les membres de la famille découvrent ce que signifie la "collecte des intérêts"…
LES PERSONNAGES
Les cousins :
Comme Higurashi, l'histoire est divisée en deux grandes parties : 4 arcs "questions", destinés à présenter les énigmes et distiller les principaux indices, et 4 arcs dits "centraux", qui se concentrent sur le développement des personnages clés de l'histoire et bien sûr donnent les principales réponses. Attention cependant, contrairement à Higurashi, ces réponses ne sont pas entièrement servies sur un plateau, et il faudra faire l'effort de lire entre les lignes pour vraiment comprendre les sentiments et motivations du(des) coupable(s).
C'est aussi la raison qui fait qu'Umineko est moins populaire que son aîné (outre la frontière souvent très floue entre ce qui est réel et ce qui est illusoire) : c'est une histoire complexe qui demande une lecture active et un effort de reflexion plus important que d'ordinaire si l'on veut avoir plus que des réponses superficielles aux énigmes. En cela, elle est sans doute moins "accessible". Encore que le manga apporte pas mal de clarifications dans le dernier Épisode par rapport au VN, mais en restant toujours dans cet esprit.
Car Umineko, malgré le pitch de départ qui peut sembler sortir tout droit d'un roman d'Agatha Christie, c'est avant tout une histoire de sentiments humains. Il y est question de recherche de la vérité, de l'ambiguité de cette vérité et de notre façon de faire face à une réalité qui nous est insupportable. Il y est aussi beaucoup question d'amour, celui qui enivre et addoucit le quotidien, mais aussi et surtout celui qui fait souffrir et pousse parfois à la folie (l'exemple le plus perturbant étant Kinzō et son amour pour Béatrice).
Et enfin le thème central, qui était déjà en partie esquissé dans Higurashi, c'est le fait d'essayer de comprendre les personnages, leurs traumatismes, leurs sentiments, et de les accepter dans leurs bons comme dans leurs leurs mauvais côtés. Pas forcément les pardonner, ni même justifier leurs actes, mais faire l'effort de comprendre. C'est bien à cette épreuve qu'est confronté le personnage principal Battler, qui ne pourra atteindre la vérité qu'en sortant de sa posture vengeresse et en faisant cet effort.
Comme pour Higurashi, chaque Épisode est adapté en manga, avec 5/6 tomes par Épisode et un dessinateur différent pour chacun. Contrairement à Higurashi, je vous déconseille fortement de commencer un Épisode sans avoir fini le précédent, vu qu'il y a une continuité cette fois (oui, malgré le scénario qui se répète… vous comprendrez à la fin de l'Épisode 1). Les 5 premiers Épisodes sont traduits en anglais par WTDND (ainsi que des morceaux des 3 derniers), et niveau trad française la Miam-Miam Team en est aux deux tiers de l'Épisode 2 (on sort deux chapitres par mois). Dans les deux cas, vous pouvez lire ça sur Batoto. La trad anglaise est de qualité assez aléatoire (encore que ça s'améliore au fil du temps j'ai l'impression), mais si vous ne voulez pas attendre…
Un petit mot sur l'anime : … beh c'est un peu de la merde. En soi c'est un anime plutôt correct, mais en tant qu'adaptation son intérêt est nul, tant DEEN semble avoir fait des efforts pour retirer toute l'intensité émotionnelle des scènes importantes. Et évidemment, étant donné qu'il compresse 4 VN de 15-20 heures chacune en 26 épisodes, beaucoup de détails sautent, voire parfois des morceaux entiers de l'histoire comme dans le dernier épisode. Bref, si vous voulez vraiment vous frotter au côté "énigme" de l'histoire, l'anime est plutôt déconseillé. Il peut servir d'introduction à l'univers, cela dit.
Quand aux VN, qui restent quand même le meilleur moyen d'apprécier l'expérience, ils se trouvent assez facilement mais il n'existe hélas aucun patch français. Les patchs anglais sont sur le site de Witch-Hunt ; il existe aussi un patch appelé UmiTweak, pour avoir les graphismes et voix de la version PS3. Si vous avez la flemme de télécharger et d'installer tout ça, le manga reste cependant une bonne alternative. =D Mais les passages les plus bavards passent forcément mieux avec les musiques − et quelles musiques !
Aussi, si vous avez assez de courage pour lire la VN en entier, il peut être utile de lire cette analyse détaillée sur Béatrice après − mais seulement après ! l'avoir finie.
Voilà à peu près tout ce qu'y a à savoir avant de commencer. Alors si vous êtes tentés, n'hésitez pas et embarquez dès maintenant sur Rokkenjima, équipés d'un cerveau en état de marche de préférence.