drabbles ? topic général

Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.

Modérateur : Ero-modos

Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

Oro/Tonton ??? :shock: :shock:

damned... j'avoue, j'y aurais pas pensé. Ce sera quoi ? Oro au magasin d'animaux ? :lol: bon j'arrête d'essayer de deviner, yora plus de suspens sinon
Sakoni
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Message par Sakoni »

Un sujet de drabble? "Pourquoi Orochimaru a quitté l'Akatsuki" traité sur un mode parodique, z'en pensez quoi? :roll: Pour ceux qui connaissent, y'a un fanart qui correspond bien à ce à quoi je pense (je le cherche et j'édite).

edit: la voici :grin:
Jainas
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Message par Jainas »

Je préfère celui ou evil Itachi lui fout la trouille en jetant son muffin par terre... :yes:


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lebibou
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Message par lebibou »

Bon, avec un retard conséquent je poste deux petites reviews sur les derniers one shots.

Sakamoto Julietta : J'ai bien aimé. C'est bien écrit et j'ai beaucoup aimé la petite allusion à Iruka soul. Bon, j'avoue que je ne vois pas quoi dire d'autre, le texte étant assez court, et exempt de gros défauts. Ah si. Je ne vois pas du tout quel personnage parle. Si ma mémoire est bonne, Shishui était le "super" pote de Sasuke, mais la fille je vois pas. Voici voilou

Tayuya : Visiblement adepte du principe : " une histoire d'amour DOIT se finir mal. " Je n'ai pas une vision aussi pessimiste des choses, mais l'histoire est bien traité et bien écrite. L'idée POV alterné est bien usé, mais j'avoue que j'aurai bien aimé que le texte soit à la première personne. Ca aurait renforcé le côté sentimentale.
Autre détail : j'avais sauté le début de ton chapitre, celui où tu annonces clairement que l'histoire va mal finir. J'ai donc été surpris par la fin. Ce qui n'est pas plus mal. Tout ça pour dire que si tu pouvais mettre le début à la fin, ça rendrait beaucoup mieux pour les personnes qui n'ont pas lu ta fic.
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Tayuya
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Message par Tayuya »

[quote="lebibou"] Visiblement adepte du principe : " une histoire d'amour DOIT se finir mal. " Je n'ai pas une vision aussi pessimiste des choses, mais l'histoire est bien traité et bien écrite. L'idée POV alterné est bien usé, mais j'avoue que j'aurai bien aimé que le texte soit à la première personne. Ca aurait renforcé le côté sentimentale. quote]

béééé !! c'est pas vrai, je suis pas adepte de ce principe :evil: je trouve juste que c'est plus intéressant à écrire d'un point de vue sentimental. Et pi oh, toutes mes histoires d'amour finissent pas mal ^^ Naruto est bien avec Hinata dans mes fics, non ? :grin:

Pour la narration à la première personne, c'est vrai que maintenant que j'y réfléchis, ça aurait pu être pas mal. ça aurait renforcé le côté sentimental comme tu dis. Mais j'aurais pas pu aller si loin dans l'introspection. Bah, j'en ferai une autre à la première personne pour voir ^^
lebibou
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Message par lebibou »

Mon petit lapin…

Il l'avait fait. Sa première mission d'extermination. Ca avait été plus facile qu'il ne l'avait prévu. Il avait pénétré dans le village et tué les différentes sentinelles sans le moindre problème. Il avait ensuite commencé par massacrer le plus de monde possible dans leur sommeil. Cela s'était fait sans heurts, sans bruit. Il tranchait les gorges, laissant les personnes mourir dans un gargouillis inaudible. Il aurait pu continué dans ses conditions optimal si sa lame n'avait pas touché l'artère d'un vielle homme, le barbouillant lui et sa femme de sang. La femme avait ouvert les yeux et n'avait pas mis longtemps à comprendre ce qu'il se passait. Elle avait hurlait, donnant l'alerte. Elle mourut la seconde d'après.
Il l'avait laissée crier, espérant qu'un village sur le branle bas de combat rendrait sa mission plus attractive. Il avait eu raison. Il s'approcha à la seule fenêtre de la chambre et patienta. Les choses se passèrent à une vitesse qui le fit jubiler. Sous ses yeux , une foule commençait à fondre vers la seule issue du village. Un sourire étrange se dessina sur son visage. Il s'agissait plus d'une vaine imitation que d'un sourire joyeux. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas souri pour de bon, et ses muscles tentaient de s'en souvenir. Voyant qu'il n'y arriverait pas, il cessa. Il pencha la tête, observant. Il avait bloqué la seule issue avec un jutsu de terre. Les villageois ne le comprirent qu'une fois qu'ils tentèrent de pousser les portes. Celle ci ne bougea, malgré la marée humaine qui s'y étaient agglutiné. Les cris de désespoirs se firent entendre, et tout le monde se blottit contre la porte, comprenant que c'était fini, qu'il n'y avait aucun échappatoire.
L'homme ouvrit la fenêtre et bondit. Une fois sur le sol, il progressa posément vers les villageois, sa lame rouge étincelante au clair de lune. Il avait ensuite méthodiquement éliminé les fuyards, commençant par ceux qui avait tenté de l'attaquer. Il avait ignoré les protestations, les lamentations, les demandes de grâce. Ils avaient tué, encore et encore, les insultes, les promesses, les prières, les excuses glissant sur la carapace qu'il s'était forgé. Il avait massacré, homme, femme, enfant. Certains avaient cherchés à se défendre, d'autre avaient juste baissé la tête, sa lame mettant fin à leur peur. Certains avaient essayé d'escalader la porte, mais quelques kunaïs les avaient bloqués dans leur élan. Certaines avaient cherché à négocier leur vie en échange de leur corps et leur vertu. Ils les avaient tuées comme les autres.
Il n'avait pas le droit de faire dans la dentelle. Les ordres avaient été clairs, et d'une simplicité effroyable. Tuer tout le monde sans exception. Et Orochimaru avait tout particulièrement insisté sur le tout. Sasuke n'avait pas cherché à savoir ce qu'ils avaient fait pour attirer le courroux d'Orochimaru. Peut être avaient ils cessé ou refusé de payer une taxe de protection. Peut être avaient ils un jour refusés l'hospice à un ninja du son. Attention. Non pas qu'Orochimaru soit particulièrement attaché à ses sous-fifres. A vrai dire, ils les considéraient comme de simples pions, n'ayant que le droit d'obéir et de mourir pour lui. Alors, leur fierté, n'ayons pas peur des mots, il s'en foutait royalement. Mais Orochimaru considérait ce genre de refus comme une remise en cause de son pouvoir. Aussi réprimandait il avec fougue ce genre d'insubordination. Et comme Kabuto était déjà en mission, c'était sur Sasuke qu'était retombé cette mission.

Il l'avait fait. Il en avait enfin fini. Il se tenait debout au milieu de son carnage, le visage faiblement éclairé par une torche suspendu à la porte. La lune avait depuis longtemps fermé les yeux sur ce massacre, préférant que les nuages noirs soient spectateurs à sa place. Les nuages noirs, eux chargés de colère, comprendraient. Il faisait donc nuit noir mais Sasuke s'en moquait. Il avait depuis longtemps perdu le droit de vivre à la lumière.
Le vent commença à souffler. Les nuages finirent par céder leur place à la lune. Mais en lieu d'une lune blanche, le rouge prédominait. Le rouge comme ses sharingans, le rouge comme le sang, le rouge comme des yeux qui ont trop pleurés. Sasuke baissa la tête. Il avait tort. Il n'avait pas encore tout à fait fini. Il lui restait encore de nombreuses maisons à visiter à la recherche des trouillards. Il tourna la tête, comptant le nombre de maisons qu'il aurait à visiter. Il en dénombra une cinquantaine. Mais qu'importe. Il avait toute la nuit devant lui.

Première maison. Vide.
Deuxième maison. Vide.
Troisième maison. Vide.
Quatrième maison. Deux survivants. Morts maintenant.


C'étaient les seules pensaient qu'il s'autorisait à formuler. Il refusait de penser à ce qu'il faisait. Depuis le moment où il avait attaché la lanière de son fourreau autours de sa poitrine, fourreau qui accueillerait la lame réglementaire de tout ANBU, il était passé en mode automatique. Il allait pour tuer, mais il ne s'en rendrait même pas compte. Il n'était pas encore assez mauvais pour prendre plaisir aux massacres. Il avait certes tenté de sourire à la piètre tentative de fuite des villageois, mais s'il avait pu essayer, c'était parce qu'il avait l'impression d'observer la scène à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Il n'était pas concerné par tout ça. Son seul objectif, sa seule motivation se réduisait à enfoncer sa main dans la torse de son frère. Tous les à côté n'avait peu d'importance par rapport à son objectif final. Il était prêt à tout pour y arriver, même à offrir son corps au diable. Mais à son grand regret, il était encore trop humain pour des massacres de ce genre. Alors il essayait d'avoir l'approche la plus robotique possible.

Dix-huitième maison. Vide.
Dix-neuvième maison. Un survivant. Mort maintenant.
Vingtième maison. Vide.


Quarante-cinquième maison. Vide.
Quarante-sixième maison.


Il entendit quelques bruits étranges. Il tendit l'oreille, n'étant pas sur de ce qu'il avait entendu. Au départ, il crut à qu'il s'agissait de bruit que font les arbres avec le vent. Mais plus il se concentrait, plus il se rendit compte que ça ne pouvait pas être ça. C'était trop aiguë, trop fort. La solution eut l'impact d'un fouet. Un bébé pleurait dans cette maison. Sasuke posa sur la poignet, prêt à pénétrer dans la maison. Il trouva la poignet étrangement froide et moite. Il ne se rendit pas compte que c'était sa main qui était froide et moite. Il ne bougea pas pendant trois très longues minutes, ne pensant à rien, mais étant dans l'incapacité de bouger. Et à sa grande surprise, sans qu'il n'y puisse grand chose, il lâcha la poignet et décida qu'il vaudrait mieux finir avec celle ci.

Quarante sixième maison. Un survivant minimum. A revenir.

Cinquante deuxième maisons. Vide.

Il avait fini de visiter toutes les bâtisses que contenait ce village. Il n'en restait plus qu'une qu'il avait décidé de garder pour la fin. Il ne savait pas pourquoi, mais cet état de fait s'était insinué dans son esprit sans la moindre difficulté, et il n'avait pas eu l'envie d'y résister. Alors il avait obéi à ses envies et l'avait gardé pour la fin. Il se rendit compte que les pleurs avaient cessés. Il reposa à nouveau sa main sur la poignet. Elle avait eu le temps de refroidir et il retrouva à nouveau une poignet froide. Mais cette fois, il trouva la force de la tourner et de pénétrer dans la maison.
Il trouva que l'air était lourd, beaucoup trop lourd. Mais qu'importe. La maison était modeste, et bien décoré, ne tombant pas dans le tape à l'oeil. Les anciens locataires n'avaient pas pris le temps d'éteindre la lumière, permettant à Sasuke de la détailler à loisir. Ce qu'il fit. Il avait encore tout son temps n'est ce pas ?
Il progressa lentement, touchant du bout du doigts tous les cadres posé sur les commodes, tous les verres encore remplis de vin rouge, symbole qu'il était intervenu un soir qui devait se solder par une belle relation. Il observa les photos. Il ne reconnaissait pas les personnes qui avaient habités dans cette maison, alors qu'il venait tout juste de les tuer. Il avait tué beaucoup de monde, alors un ou deux visage d'oubliés. A sa grande surprise, il trouva que cette explication ne le satisfaisait pas. Il voulait, il devait se rappeler de ses deux visages. Pourquoi ? Il ne le savait pas. Il s'agissait plus d'une impression diffus, d'une toute petite voix dans son esprit.
Il secoua la tête. Il devait se reprendre. Il s'était promis de ne pas penser à ce qu'il faisait. D'un accord tacite avec lui même, il avait dit qu'il tuerait puis qu'il oublierai. Il se dirigea avec lenteur en direction de l'escalier qui devait le mener à l'étage, là où se trouvait le bébé. Respectant sa promesse, il détourna la tête lorsqu'il passa devant le miroir qui ornait le couloir. Il refusait de se voir couvert de sang. Il posa son pied sur la première marche, puis sur la deuxième. Il sentait qu'il allait mieux. Il allait tuer ce bébé puis il retournerait vers Orochimaru l'esprit tranquille. Et peut être qu'en gage de bonne réussite, Orochimaru lui enseignerait les invocations. Cette pensée le revigora pour de bon, et c'est d'un pas léger qu'il arriva devant la porte de la chambre.
La lumière filtrait par l'entrebâillement de la porte. Un tic tac régulier se faisait entendre. Sasuke remarqua une vieille horloge dans le couloir, le balancier encore en marche. Il la fixa un temps puis poussa la porte du bout des doigts. Elle grinça, ce qui lui déplut fortement. Il ne voulait pas que le bébé se réveille. Il s'approcha à pas feutrés, évitant avec soin les planches susceptibles de grincer. Avec patience et minutie, il arriva près du landau.
Le bébé dormait à poings fermés, les joues humides du trop plein de larmes qu'il venait d'évacuer. Sasuke ferma les yeux. Il préférait éviter de voir, que ce soit par ses yeux ou par celui d'un autre, lorsqu'il ferait ce qu'il avait à faire. Il leva sa main droite et attrapa l'épée qu'il avait dans le dos. Il la sortit du fourreau d'un geste rapide, et tendit le bras. La lame n'était plus qu'à quelques centimètres du bébé. Il la leva, prêt à l'abattre sur lui. Mais il fit une erreur. Il ouvrit les yeux pour s'assurer qu'il visait bien.
A ce moment précis, le bébé ouvrit les yeux et fixa Sasuke. Ne voulant pas prendre le temps de réfléchir, Sasuke amorça son geste. Mais alors que la lame allait pénétrer dans la chair, Sasuke trouva que ce bébé lui rappelait fichtrement quelqu'un. Ces grands yeux bleus prêt à vous envelopper, ce même regard idiot, dépourvu de toute haine, de toute envie de blesser.
« Ce gamin a le même regard que l'Idiot. »
Et sans qu'il s'en soit rendu compte, il avait stoppé son geste à quelques millimètres de sa cible. Sasuke fixa sa lame avec un mélange d'étonnement et de colère. Il n'allait pas laisser cette abruti lui pourrir la vie alors qu'il n'était même pas là. Il n'allait mettre en l'air toute sa vengeance à cause d'un bébé, tout ça parce qu'il avait le même regard qu'un autre idiot qu'il avait connu dans une autre vie.
Il se rendit compte qu'il avait le souffle très court, et que son corps était recouvert de sueur.
« Bon, on se calme. On respire calmement. Tu as mal vu. Ce gamin n'avait absolument pas le même regard que l'Idiot. C'est juste une façon de ne pas l'oublier. Il est impossible qu'une autre personne dans le monde est le même regard que cette idiot. Un regard aussi abruti il n'en existe qu'un par siècle. Allez calme toi. Tue ce bébé et retourne au pays du Son. La bas tu rigoleras de ce moment d'hésitation et tu n'en parleras pas à Orochimaru. On fait comme ça ? »
« On fait comme ça. » murmura t'il.
Il releva son épée, de nouveau prêt à l'abattre, et prit bien soin de refermer les yeux. Il n'allait pas tenter le diable en recroisant son regard. Il abattit son épée. Celle ci stoppa sa course à quelques centimètres du bébé. La lame tremblait comme une feuille. Sasuke tremblait comme une feuille. Il ne pouvait pas tuer ce bébé. Il ne voulait pas tuer ce bébé.
« Pourquoi ? Pourquoi je bloque sur bébé alors que je viens de massacrer tout un village sans sourciller ? POURQUOI ! »
Ce bébé continuait de le fixer, ses grands yeux bleus étincelants dans le noir. Sasuke réarma son mouvement.
« Bon, on arrête de penser. Je vais lacher mon épée et elle va le trancher sans que j'ai besoin d'intervenir.
Il s'exécuta. La lame tomba avec une lenteur presque insolente. Elle tomba, tomba. Sasuke ferma les yeux, prêt à entendre le dernier râle.
Mais ce râle ne vint jamais. Le sabre était tombé à côté à côté du bébé. « Tombé à côté ? Mais c'est impossible. J'avais parfaitement visé. » Ou tout du moins tentait il de s'en persuader. « J'ai bien visé. J'ai bien visé. J'ai bien…» Il tentait de se calmer. Les Uchiwa ne perdaient jamais le contrôle d'eux même. Ils n'avaient pas le droit de perdre le contrôle. Sasuke inspira profondément à plusieurs reprises, usant des exercices de méditations que le binoclard lui avait appris. Les tremblements s'estompèrent.
« Bien… Si je ne peux pas le tuer avec une lame, je vais le tuer avec les mains. »
Il fixa ses deux paumes couvertes de sang, puis observa le dos de sa main. Il forma ensuite deux poings, résolument fermé, preuve qu'il allait le faire. Il réouvrit ses mains et les approchèrent du cou du bébé. Il ignora les grands yeux bleus qui l'observaient en silence. Ses deux mains trouvèrent le cou, et il commença à serrer. Ou il le croyait.
En fait, il ne forçait pas. Si il avait l'impression de forcer, c'était à cause de la tétanisation de ses muscles. Un haut le corps le souleva. Il relâcha le bébé. Sasuke se plia si fort qu'on l'aurait dit mû par un ressort. Un liquide verdâtre sortit de sa bouche, barbouillant le tapis jaune. Il tomba à genoux, posa les mains sur le sol et continua de vomir. Puis il s'évanouit.


« Des pleurs ? Ca doit être le bébé de mon oncle. Pourtant je pensais qu'il faisait des nuits complètes. C'est pas bien grave. Il devrait arrêté de crier dans pas longtemps. Ou alors c'est père qui va faire un scandale, et il sera suivi de Grand Frère. Bon essayons de se rendormir. »
Sauf que les pleurs ne cessèrent pas. Ils redoublèrent.
« Qu'est ce qu'il font à côté ? Je pensais qu'ils allaient s'en occuper de ce bébé. Et puis, qu'est ce que c'est que cette odeur ? »
Il ouvrit et mit un certain temps à comprendre où il était et à remettre tous ses souvenirs en place. La mise à mort de son clan, son enfance solitaire, son arrivé dans l'équipe 7, Naruto, Orochimaru, sa mission et enfin, le bébé. Le bébé que son inconscient lui empêchait de tuer. Le bébé qu'il devait pourtant mettre à mort. Le bébé qui était en train de pleurer.
Il remarqua qu'il avait un drôle de goût dans la bouche. Il fit claquer plusieurs fois sa langue pâteuse, puis il finit par constater qu'il avait la tête dans son vomi. Il se releva brusquement, honteux d'avoir somnolé dans ses propres déjections.
Le bébé hoquetait, à bout de souffle, et il recommença à hurler. Sur le coup, Sasuke eut envie de le tuer pour le faire taire, puis il se rappela qu'il ne pouvait pas.
« Mis à mal par un bébé. Moi qui ait la prétention de vouloir tuer mon frère, mis à mal par un bébé. N'est ce pas pitoyable ? »
Malgré les pleurs qui l'empêchait de réfléchir pleinement, il prit une décision. Le village le plus proche était situé à une vingtaine de kilomètres. Personne ne se rendrait compte du massacre qui venait d'avoir lieu avant une bonne semaine. Ce qui était largement suffisamment à un bébé pour mourir de déshydratation. Il allait le laisser là, tout seul, et ça équivalait à le tuer. Orochimaru n'en saurait jamais rien, et il pourrait continuer de marcher dans les ténèbres en toute quiétude.
« Ouai, ça m'a l'air d'être un bon plan. »
Il ouvrit la fenêtre, et sortit. Il refusait de passer par l'entrée. Ce n'était pas la peine de prendre des risques inutiles. Plus vite il serait sorti, plus vite il serait en paix. Il se dirigea d'un pas léger vers la seule issue du village, chassant les corbeaux et autres charognards à coups de shurikens. C'était du gaspillage, mais qu'importe. Il était à la lisière du pays du Son, pays où il serait vite en sécurité. Il enjamba les nombreux corps qu'ils avaient tranchés et débloqua la porte d'un coup de sabre. Il voulut faire un pas à l'extérieurs, mais il fut de nouveau saisi par une crise de tétanie. Il ne pouvait plus avancer seulement reculer. Il fit un pas en arrière, mais ce fut pour mieux partir en avant. Ca ne marcha pas. Toute tentative de sortie se soldait par un violent conflit avec son inconscient.
« Tout ça à cause de ce bébé ? A cause de ce bébé ! »
Il secoua la tête. Non, ce n'était pas la faute de ce bébé.
« Tout ça à cause de l'Idiot. A cause de l'idiot. Mais jusqu'où va t'il me pourrir la vie. »
Il donna un grand coup de poing dans la gigantesque porte.
« Hein Naruto ? Jusqu'où va tu me pourrir la vie. Jusqu'où ! » hurla t'il
« Ce n'était pas trop de demander de pouvoir accomplir ma vengeance ! Tout ce que je demandais c'était la force d'accomplir ma vengeance ! J'ai voulu rejoindre Orochimaru pour obtenir plus de pouvoir. Cela devait se passer sans heurts pour personne. Mais non, bien sur ! Il a fallu que tu viennes me chercher, que tu tentes de me ramener vers la force. J'ai réussi à te battre ! J'avais enfin le mangekyou sharingan à portée de main. Mais je n'ai pas réussi à te tuer. A cause de ton putain d'air d'ahuri ! Alors je t'ai laissé en vie, pensant que tu me foutrai la paix ! Bordel, je t'ai même laissé mon bandeau barré. Mais tu as continué à sillonner le monde pour me retrouver. Et même maintenant, loin de moi, tu continues à me pourrir la vie ! Mais tu ne vois pas dans quelle merde tu me fous ! Si je ne le tue pas, je perds toutes mes chances avec Orochimaru. Mais tu t'en fous ! Tout ce qui t'a toujours intéressé, c'est de me foutre dans l'embarras. Hein, Naruto ? Comme la fois où tu avais planqué des araignées dans mon repas. Si tu avais eu un appareil photo, tu aurais encadré mon visage pour l'éternité. Bon dieu, mais qu'est ce que je t'ai fait ! »
Une petite voix rigola dans le coin de sa tête. Il reconnut tout de suite ce petit rire. Cela faisait longtemps que Naruto ne lui avait pas parlé. Qu'il n'avait pas imaginé qu'il lui parlé. Cette petite voix lui dit.
« Si tu n'es pas capable de le tuer alors garde le. Je suis sur que tu feras un excellent papa. Je vois d'ici les câlins le soir, les couches, le biberon. »
- Je t'emmerde Naruto ! répliqua t'il
- Eh, on se calme. Moi je dis ça pour aider
- Bien sur. Je suis que ça t'éclate de me voir dans cette situation.
- Ce n'est pas faux. Mais je ne rigole pas en disant que tu devais le prendre avec toi. Je suis sur que ça te ferai énormément de bien. De toute façon, si tu ne peux pas le tuer, que penses tu que feras Orochimaru ?
- Rien du tout. Il ne peut rien me faire. Je lui ai vendu mon corps en échange de la force.
- Mais tu penses réellement qu'il va continuer à te confier des missions si tu n'as pas été capable de tuer un bébé ? Personnellement, je pense qu'il va t'enfermer dans un cachot bien sombre et qu'il va venir récupérer ton corps.
- Et, toi, l'idiot du village, que me conseilles tu alors ? »

Sasuke trouvait que sa conversation avec Naruto n'avait aucun sens. Il imaginait qu'il parlait avec Naruto, mais ça n'avait aucune réalité physique. La petite voix de Naruto se contentait de lui poser les questions que lui même se posaient. Et il formulait aussi les réponses que lui même n'osait pas formuler. Mais il y en avait une qu'il ne voulait surtout pas matérialiser…
« Fuis en emportant le bébé. Et cache toi. »
Trop tard, songea t'il. Naruto l'avait fait. Il avait formulé ce qu'il n'osait murmurer, cette idée qu'il repoussait de tout son être, de peur qu'elle ne s'envole. Il l'avait fait. Sasuke retourna près de la place centrale, détacha la lanière qui retenait son fourreau et s'appuya contre un mur, se laissant tomber de tout son poids. Il posa son fourreau sur ses genoux et ne bougea pas pendant de longues minutes.
Malgré la distance, il entendait toujours les cris du bébé. Que devait il faire ? Il ne pouvait pas prévenir Orochimaru, et quand bien même le pouvait il, le ferait il ? Il ne pouvait pas quitter ce village, ou, non, il ne pouvait pas quitte le bébé. Nuance. Cependant, il avait du mal à envisager son retour à Oto No Kuni, avec un bébé dans les bras. Il eut un rire bref, imaginant la tête que ferait Orochimaru lorsqu'il présenterai le bébé, expliquant qu'il était dans l'incapacité de le tuer à cause d'un conflit interne. « Je ne suis pas sur qu'il apprécierait. » Il repensa alors à la proposition de Naruto. Fuir avec le bébé. Tout oublier, sa vengeance, ses techniques de ninja, son clan.
« Ou non. Je peux très bien faire ça de façon temporaire. Je me pose deux, trois ans, et je peux reprendre ma vengeance plus tard.
- Bien sur ! intervint une seconde voix. On fait une petite pause pour la déconne, puis on reprend tout après. Comme si ça pouvait se passer comme ça. Tu ne vis que pour ta vengeance. Que penses tu qu'il va se passer si tu t'arrêtes pour réfléchir ? Tu vas te ramollir et tu n'auras plus aucune chance face à Itachi. Allez. Va donc tuer ce bébé. Si tu réussis, tu peux être certain qu'Itachi sera à ta portée.
- Mais je ne peux pas. Je n'y arrive pas ! Il a le même regard que l'Idiot. J'ai l'impression de me retrouver face à lui.
- Si tu peux !
- Non je ne peux pas !
- Si tu peux !
- Non je ne peux pas !
- Si tu peux !

- NON JE NE PEUX PAS ! »
Il entendit de nombreux battements d'ailes, et aperçut de nombreuses formes noires dans le ciel. Il avait hurlé sans s'en rendre compte, effrayant les corbeaux. Mais les pleurs n'avaient toujours pas cessés. Sasuke se leva et se dirigea d'un pas lourd vers l'origine de ses pleurs.

Le prendre dans ses bras fut plus facile que ce à quoi il s'attendait. D'abord hésitant, il s'était finalement décidé à le prendre sous le flot de larme qui inondait le bébé. Il le secouait, de haut en bas comme il avait déjà vu faire. Mais de façon peut être un peu trop violente. A son grand regret, les cris ne cessèrent pas.
« Bon, qu'est ce qu'il a ce bébé ? Réfléchis un peu… Il doit avoir faim. Prions pour qu'il y ait du lait dans le frigo. Ca boit bien du lait ces machins là, non ? »
Il descendit dans le salon avec le bébé dans les bras, continuant de le secouer comme une bouteille d'orangina. Il pénétra dans la cuisine et ouvrit le frigo du bout du pied. Il l'inspecta d'un rapide coup d'oeil et grommela. Pas de lait. Mais qu'importe. Tant pis s'il devait se coltiner toutes les maisons du village, il finirait bien par trouver du lait.
Il trouva ce qu'il cherchait à la troisième. Dans le frigo, là, une bouteille de lait en verre, encore fermé. Sasuke la saisit et fit sauter le bouchon d'une seule main. Alors qu'il commençait à pencher la bouteille sur la bouche du bébé, il se rendit compte qu'il risquait de l'étouffer s'il ingurgitait une telle quantité de lait d'un coup.
« Qu'à cela ne tienne, je vais le faire manger à la petite cuillère. »
Il posa le bébé sur un tabouret qui tronait dans le salon,
« Tu ne bouges pas ! Compris ? »
Il partit chercher une cuillère dans la cuisine. A peine eut- il fait un pas en direction de celle ci qu'il se retourna, ayant pris conscience d'une chose. Il sauta les bras en avant, rattrapant le bébé in extremis.
« Comme si un bébé de cet âge là pouvait tenir assis. D'ailleurs, quel âge a ce bébé ? »
Sasuke l'observa et lui donna (au hasard le plus total) environs huit mois. Il marcha avec lui vers la cuisine, récupéra une petite cuillère ainsi qu'un bol pour verser le lait, puis il retourna dans le salon et réussit à le nourrir de façon plus ou moins habile. Moins que plus d'ailleurs, si l'on observait l'état de ses vêtements. Le bébé eut un retour qui surprit Sasuke, et le fit lacher quelques jurons. Le bébé recommença à pleurer une minute plus tard.
« Et c'est pour quoi que tu cries cette fois ? »
Sasuke se releva et recommença à le secouer. Avec peut être un peu plus de douceur. Il commença à farfouiller dans sa mémoire à la recherche de vieux souvenirs égarés.
« Qu'est ce qu'aurait fait ma mère dans ce cas là ? »
Et sans qu'il y prenne gare, une vieille comptine lui revint. Il pensait cette comptine perdu et oublié. Elle avait un goût de miel et sentait bon le chocolat chaud. Elle l'enveloppait d'une fine sensation d'être protégé et que ce serait toujours le cas. Elle avait un goût de miel, et c'est avec une pointe de nostalgie et de larme dans la voix que Sasuke commença à chantonner.

Mon petit lapin
S’est sauvé dans le jardin.
Cherchez-moi, coucou, coucou,
Je suis caché sous un chou.

Remuant son nez
Il se moque du fermier.
Cherchez-moi, coucou, coucou,
Je suis caché sous un chou.

Frisant ses moustaches
Le fermier passe et repasse,
Mais ne trouve rien du tout !
Et lapin mange le chou.

Le bébé avait fini par s'endormir, mais Sasuke reprit la même chanson encore une fois, par plaisir. Lorsqu'il eut fini, il se sentait bien. Le bébé dans les bras, il se dirigea vers la sortie, et disparut à l'horizon.


Cinq ans plus tard,

«  Papa, papa ! Y'a un monsieur qui veut te dire quelque chose. »
Noruta déboula dans le salon, renversant une bouteille d'eau qui tronait sur la table basse. Sasuke n'eut aucun mal à la rattraper. Cela faisait peut-être longtemps qu'il ne s'était pas battu, mais il n'en avait pas pour autant perdu ses réflexes. Peut-être s'étaient ils un peu émoussés à la limite. Reposant soigneusement la bouteille d'eau dans un long soupir, il se tourna vers son fils adoptif.
« Calme toi ! Qui s'est ce monsieur ? » posa Sasuke
Noruta sautillait sur place, étant dans ces moments, presque aussi excité que son presque homonyme. D'ailleurs, ils étaient forts semblable d'un point de vue physique. Blonds, les yeux bleus dans lesquels brillaient cette même lueur coquine, espiègle. Peut être que dans les yeux de Naruto, cette lueur cachait une profonde tristesse, mais ce n'était pas le cas de Noruta. Lui n'avait connu qu'une vie agréable, et Sasuke espérait que ça serait toujours le cas. Mais il se doutait que ça ne serait pas possible. Il faudrait bien lui révéler un jour la vérité. Et lui même, qu'allait il faire ? Il était toujours un fugitif pour Konoha, et un fugitif pour Oto. Peut être Konoha serait il plus indulgent qu'Oto mais rien n'était moins sûr. Alors dans le doute, il restait cacher. Naruto finirait bien par trouver leur cachette.
« Ben en fait, il te ressemble beaucoup ce monsieur. »
Sasuke déglutit difficilement, mais il réussit quand même à garder le sourire.
« Très bien. Je vais aller le voir. Quant à toi, tu ne bouges pas de la maison. Quoiqu'il arrive tu ne bouges pas de la maison.
- Mais pourquoi ?
- Ne discute pas, fais ce que je te dis.
- Mais je vais m'ennuyer.
- Tu n'auras qu'à chanter. »
Sur ces mots, Sasuke se dirigea vers la porte de la vieille bicoque qu'il avait acheté pour une bouchée de pain. Il avait pourtant bien avancé dans sa reconstruction, mais il avait décidé de s'attaquer à l'entrée qu'à la fin des travaux.
Juste avant qu'il ne pose sa main sur la poignet, il lança un dernier regard en direction d'un Noruta boudeur, et lui lança, d'une voix sincère :
« Je t'aime. »
Noruta leva juste les yeux et tira la langue.

« Tu as grandi, mon frère. Mais tu sembles t'être affaibli. »
Itachi. Il se tenait à une cinquantaine de mètres et parlaient d'une voix forte, mais pourtant si froide. Sasuke le détailla. Celui ci portait toujours la cape aux armes de l'Akatsuki, et conservait ses profondes cernes qu'il n'avait jamais perdues. Il paraissait très détendu, et même si sa garde paraissait faible, Sasuke savait qu'il était quasi inattaquable.
« Et moi qui n'ai pas combattu depuis des années. »
« Je te répondrai que tu n'as pas changé. » répondit simplement Sasuke
Itachi s'approcha de Sasuke, réduisant petit à petit les cinquante mètres qu'ils y avaient entre eux. Lorsqu'il n'était plus séparé que par cinq mètres, il stoppa sa marche.
« C'est pour élever ce gamin sans intérêt que tu as disparu ? Tu me déçois énormément. Dire que je m'imaginais que tu avais disparu pour devenir plus fort. Tu as donc renoncé à ta vengeance.
- Oui. Et ce n'est pas plus mal. Elle me dévorait de l'intérieur. Je suis bien content de m'en être débarrassé. Ce gamin, comme tu dis, m'a fait énormément de bien.
- Et tu penses que cette réponse va me suffire ? »
Sasuke secoua la tête. Si son frère était venu, ce n'était que pour une seule et unique raison. Pour mettre fin à un combat qui avait commencé il y'a plus d'une décennie.
« Je préférai que l'on fasse ça plus loin. Il y'a une clairière cinq cent mètres au sud. C'est la bas que nous y mettrons fin.
- Très bien. »
Ils marchèrent tous les deux en direction de cette clairière. Sasuke, malgré son inactivité, restait assez confiant. Il était plus fort. Oui. Il était plus fort.

Dans la maison, Noruta chantait comme lui avait demandé son père.
« Mon petit lapin
S’est sauvé dans le jardin…

Fin

Ca faisait longtemps que je n'avais pas écrit de one-shot. J'ai écrit celui ci en un jet, et lorsque je l'ai relu, j'y ai à peine retouché. Tout ça pour dire que j'ai pris plaisir à l'écrire, même si le sujet ne s'y prête pas. Le plus important est que j'espère avoir été suffisament juste.
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Arakasi
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Message par Arakasi »

Trés bon one-shot.
Le comportement de Sasuke sonne trés juste, son comportement avec le bébé est attendrissant, en parfait contraste avec le massacre.
La fin est trés bien: on ne sait pas qui réussira à survivre, mais quoi qu'il arrive Sasuke a vaincu à la fois Orochimaru et son frére.
C'est du beau, trés beau boulot!
Jainas
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Message par Jainas »

je l'ai déjà dit, je le répête : somptueux.

vala, :)
Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

Impressionnant une fois de plus ^^ Histoire très émouvante qui montre Sasuke sous un angle plus humain que d'habitude. J'ai bcp aimé la façon dont tu décris son incapacité à tuer le bébé. On croirait que c'est physique alors que c'est purement mental. Vraiment, chapeau :grin:

Juste un truc : tu sautes des mots à plusieurs reprises
Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

et bien et bien... snif quoi!

J'ai beaucoup aimé. La fin m'a un peu ému, je sais pas si c'était voulu. Alors ben bravo, je le trouve bien réussis ton one shot.
I Think I'm Dumb...(repeat)
Jainas
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Message par Jainas »

ATTENTION : CECI EST UN DELIRE PUR; ET JE NE PEUT ËTRE EN AUCUN CAS TENUE RESPONSABLE DES DEGAS CEREBRAUX PROVOQUES PAR LA LECTURE DE CE DRABBLE...

Plus serieusement... vous vous souvenez des temps lointains de la naissance de ce topic ?
Oui ? Et est-ce que vous vous souvenez que l'un des tout premiers sujet que j'avais proposé, c'était Itachi en mission aux bains ?... Oui ?

Bon ba voilà, c'est fait... :roll:

---

Mission : Improbable


Pour la première fois depuis longtemps, Itachi Uchiha regrettait presque son choix de carrière.

Pas de méprise, hein, il ne regrettait pas de s'être débarrassé du Clan, cette bande d'idiots rétrogrades aux œillères plus épaisses que les murs de Suna, et il ne regrettait pas non plus d'avoir laissé vivre son inconséquent petit frère plein de rage.
Il avait eu ses raisons à l'époque, et elles étaient encore valables aujourd'hui –bon, évidemment le choix d'allégeance du cadet Uchiha laissait un peu à désirer, mais il fallait bien admettre que trois ans en compagnie d'Orochimaru feraient probablement beaucoup de bien à sa haine…
Non. Ce qu'il regrettait en cet instant précis, c'était de ne pouvoir dire au leader de l'Akatsuki d'aller se faire foutre chez les tanukis, ou quelque chose d'approchant.
Il avait rejoint la Lune Rouge à cause des Bijus, et de leur but commun, certainement pas pour ce genre de mission improbable !!
S'il n'avait pas su que le Chef avait autant d'humour qu'un pot à lait –c'est-à-dire aucun-, il aurait presque pu considérer qu'il s'agissait d'une punition un peu –beaucoup?- tordue pour ne pas avoir réussit à récupérer le Kyuubi la dernière fois.
Non, honnêtement… L'assigner, lui, à ce type de mission ? Comment diable le Boss espérait-il qu'il reste inaperçu alors que son équipier était mi-homme mi-requin, faisait deux mètres de haut, et en plus d'une peau bleue trimbalait sur son épaule une épée gigantesque ?
Au début, Kisame n'avait pas plus que lui été ravi par la mission d'infiltration et de récupération… Mais c'était principalement parce qu'elle impliquait qu'il abandonne sa Samehada adorée avec leurs manteaux de l'Akatsuki dans une cache à l'extérieur de la ville. Itachi avait eut beau argumenter patiemment que personne ne la trouverait, et que même si par le plus grands des hasards cela arrivait, le personne en question serait tout à fait incapable ne serait-ce que de la soulever-, il n'avait rien voulu entendre.
Puis il avait suffit que l'Uchiha développe un peu l'ordre de mission, et il avait complètement changé d'avis, ce traître. Itachi était à présent à peu près certain qu'on aurait pu acheter sa loyauté contre une simple bassine d'eau chaude. Vraiment navrant.
Il fixa avec irritation la porte par laquelle le ninja déserteur de la Brume avait disparu, et recroquevilla ses orteils contre le dallage trop frais. Il ne serait pas dit qu'Uchiha Itachi avait reculé devant une stupide mission de récupération…
D'un geste volontaire il resserra la serviette qui lui ceinturait les reins, et pénétra dans les bains à la suite de Kisame.

---

Aussitôt la vapeur l'enveloppa d'un voile cotonneux tandis qu'il se glissait avec précaution dans le bassin le plus proche. L'eau était incroyablement chaude, et l'espace d'une fraction de seconde, il eut l'impression que sa peau allait se détacher.
Finalement, ce n'était pas si mal que ça, songea t'il en s'enfonçant un peu plus dans l'eau. Cela faisait une éternité qu'il ne s'était pas accordé un instant de véritable détente… Peut-être même bien qu'il reviendrait après la mission ?
Mais malgré tout, il se serait senti encore plus détendu s'il avait pu glisser un étui de shurikens, ou même un simple kunaï sous sa serviette… Se balader sans armes était presque contre nature…
Il jeta un coup d'œil inexpressif autour de lui, enregistrant sans même y accorder un effort conscient la position de chacun des autres occupants du bassin, et alla se placer dans un coin dos au mur –tout génie que l'on soit, être un ninja déserteur en vie impliquait une dose de paranoïa non négligeable.
Quelques minutes plus tard, il foudroya du regard un homme d'âge respectable qui avait fait mine de pénétrer son espace personnel. L'autre s'immobilisa brutalement, comme s'il venait de marcher tête la première dans une porte vitrée, puis tourna les talons avec une célérité impressionnante, poursuivit par le regard 'période glaciaire' de l'Uchiha.
Depuis l'autre bout de la piscine ou il barbotait avec une délectation non feinte et forces éclaboussures, Kisame lui adressa une discrète expression accusatrice, lui signalant qu'il ne jouait pas sa part du rôle.

Evidemment, quand on le considérait du simple point de vue logique, le plan était non seulement d'une simplicité à toute épreuve, mais aussi d'une fonctionnalité confondante…
Si l'on faisait abstraction de la dureté de ses traits et du potentiel glaciateur de son regard, Itachi devait admettre à son vague regret qu'il n'avait pas une stature très impressionnante. En tout cas pas vraiment du genre qu'on était en droit de s'attendre à trouver chez un ninja déserteur. Il n'était pas très grand, et malgré sa musculature sèche et parfaitement équilibrée entre fluidité létale et potentiel destructeur, sa carrure passait totalement inaperçue à côté de celle de Kisame.
Quelque chose dans son maintient régalien, dans son froid détachement et dans sa manière vaguement insaisissable de se déplacer attirait bien le regard, aimantant les coups d'œils discrets dans son dos, mais c'était très différent du genre d'attention que le ninja de la Brume provoquait.
Son partenaire assurerait la diversion –même muet et immobile il attirait l'attention et les regards circonspects- et lui profiterait de l'occasion pour jouer sa part du rôle.
"Mes salutations jeune homme… Vous êtes seul ?"
Nous y voilà…
Itachi soupira mentalement, et impliqua sur son visage une expression impassible et vaguement ennuyée –non pas que ça le change beaucoup de d'habitude- avant de se tourner vers son interlocuteur.

L'homme était encadré par deux gorilles à l'expression patibulaire qui émergeaient de l'élément liquide comme deux îles jumelles. Il était entre deux âges, et portait autour du cou une amulette en métal sombre pendue à une chaîne d'argent.
Seul le fait que cela l'aurait immédiatement fait identifier reteint Itachi de le plonger dans le plus douloureux des genjutsus qu'il connaissait lorsque le type le déshabilla d'un regard dégoulinant –non pas qu'il y ait beaucoup à enlever de toute façon, avec ces serviettes ridiculement petites.
Il se contenta donc de fixer l'autre sans répondre, d'un regard indéchiffrable.
Le Chef allait lui payer ça. CHER.
"Peut-être que je pourrais vous offrir un verre en sortant ?"
Itachi pencha un peu la tête sur le côté, et un sourire sibyllin affleura, provoquant chez l'autre une expression satisfaite.
L'Uchiha répétait quand sa tête les règles du Clan, pour se retenir de lui frire le cerveau d'un coup de Sharingan bien placé. Ou peut-être serait-ce l'occasion d'utiliser le Chidori qu'il avait copié lors de sa dernière rencontre avec son cher petit frère ? –quoique à la réflexion, un jutsu d'électricité dans une piscine n'était peut-être pas l'idée du siècle…
Dommage.

Quelque part dans le fond de la salle, Kisame heurta "accidentellement" un homme à la silhouette pesante, et gronda une insulte bien sentie envers ses ancêtres -et possiblement ses descendants aussi, mais Itachi n'était pas sûr, parce que la fin de sa phrase fut couverte par les menaces des hommes athlétiques à la posture dangereuse combattants qui entouraient l'homme massif.
Hé oui, quelle coïncidence, l'un des chef Yakuza locaux avait l'habitude de fréquenter les bains avec toute sa clique, et vraiment, on avait pas idée d'être aussi susceptible…
En temps normal, la stature et le sourire plein de dents du colosse à la peau bleue étaient suffisants pour lui gagner un respect unanime, qui se mesurait par la taille du vide autour de lui quand il se déplaçait dans une foule de civils –et pour cela Itachi devait bien admettre qu'il n'était pas totalement désagréable de voyager avec lui- mais dans ce cas précis, l'Honneur avec un grand "H" était en jeu, et les hommes de main du Yakuza s'avancèrent.
Pendant que ses deux gorilles manœuvraient pour se placer entre eux et l'altercation, la cible, enhardie par le silence d'Itachi et stimulée par la rixe toute proche, se rapprocha un peu plus de lui.
"N'ayez point d'inquiétude jeune homme, mes hommes garderons ces mécréants loin de nous."
Itachi contrefit brillamment l'esquisse d'un sourire sincère, ce qui le fit paraître plus jeune que ses dix huit ans et, une fraction de seconde, plus accessible.
Règle 3, paragraphe a-bis), alinéa deux : Un Uchiha doit en tout cas et dans toute circonstance faire honneur au Clan, et agir de manière à défendre l'intégrité morale de ce dernier…
Incroyable comment ce tas de conneries qu'il aurait pourtant juré avoir oubliées depuis une éternité revenait facilement, pile à propos pour occuper son esprit… Comme quoi le Clan lui aurait apporté quelque chose au moins une fois…
Un muscle fut pris d'un tic nerveux près de son œil droit lorsque la main du type frôla la sienne.
Sous section Hyuuga, paragraphe b) : Un Uchiha ne doit jamais apparaître inférieur à un Hyuuga. Dans le pire des cas un statu quo égalitaire doit être maintenu à tout prix, mais la supériorité naturelle du Sharingan sur le Byakugan doit pouvoir s'affirmer dans tous les domaines, et-…
"Alors beau ténébreux, tu as un nom ?"
Le souffle de l'autre était vraiment très proche de sa joue, et Itachi décida soudain qu'en ce qui le concernait les bornes des limites avaient largement été dépassées.
Un lent sourire naquit sur son visage, causant à l'autre un frisson d'anticipation, et d'un mouvement fluide ses bras jaillirent, et vinrent se placer sur les épaules de l'homme, tout contre les maillons froids de la chaîne. Un sourire extatique illumina le visage de la cible alors que ses mains se déplaçaient en direction des hanches d'Itachi… et disparu complètement lorsque avec un bruit sec la chaîne se rompit, et que le "beau ténébreux" releva la tête, révélant des prunelles glaciales dévorées par un feu écarlate.
"Mon nom ? Je suis Uchiha Itachi", dit Itachi.
Et malgré sa voix calme, ces quelques mots promettaient une mort douloureuse et sanglante –et avec un peu de chance violente. Le type devint plus blanc que neige, et sembla littéralement se liquéfier sur place –beurk, l'eau allait certainement être contaminée après ça…


Puis soudain le jeune homme émergea de l'eau, et ses pieds nus reposèrent sur la surface au niveau du torse de l'autre.
"Kisame, fini de jouer. J'ai l'amulette."
L'homme à la peau bleue se tourna vers lui, attrapa par la tête le Yakuza qui tentait de profiter de son "inattention" pour lui faire un étranglement sanguin, et l'envoya voler d'un geste nonchalant.
L'impact désintégra les carrelages du mur qui eut la malfortune de se trouver sur sa trajectoire, et lorsque le type toucha finalement terre, il ne se releva pas.
"Déjà ?" Puis, voyant que son partenaire se tenait sur l'eau et que ses yeux étaient suspicieusement écarlates: "Itachi, les mots "discrétion" et "incognito" te disent-ils quelque chose ?"
"Cette mission était tordue depuis le début. Avec toi dans les parages à créer une 'diversion', il n'aurait pas fallu plus de cinq minutes au plus stupide des shinobis pour faire le lien avec nous. Comment le Chef espérait il que nous passions incognito avec un plan pareil ? Et j'ai ce que nous sommes venu chercher, c'est l'essentiel."
Kisame eut un –énorme- sourire entendu.
"A ouais, l'amulette… Je me demande bien pourquoi le patron peut avoir besoin d'un talisman de fertilité d'ailleurs… Elle n'a pas été trop… dure à récupérer ?"
Itachi le foudroya d'un regard inexpressif de sa conception, et choisit de ne pas relever le sous-entendu.
"Je n'y peux rien si elle ne peut-être transmise que par don volontaire –donc pas de torture pour l'obtenir- ou lorsque le porteur est en état d'excitation sexuelle", répliqua t'il sans gène aucune –et puis il n'allait certainement pas se laisser embarrasser par Kisame.
"Je sais je sais… pas de chance que ce vieux porc ait eu un goût prononcé pour les jeunes hommes bruns et aussi chaleureux qu'une banquise en plein hiver… C'est toi qui a été obligé de te la jouer kunoïchi-style…"
Cette fois ci le regard qu'Itachi riva sur son partenaire n'avait plus grand-chose d'inexpressif –du moins selon ses critères- et Kisame sembla estimer de manière judicieuse que le sujet était clos.
Avec un soupire, il émergea à son tour de l'eau, profitant du mouvement pour marcher vigoureusement sur la tête d'un autre Yakuza qui sombra dans un glapissement de bulles.
Après avoir hésité quelques secondes et consulté du regard leur patron qui tentait de s'éloigner le plus discrètement possible, les deux récifs de service se lancèrent à l'assaut avec un cri rauque, vites imités par les Yakuza restants.

Les fous.

---

Lorsqu'ils émergèrent des bains dix minutes plus tard, la fumée noire s'échappait des fenêtres en tourbillonnant, répandant une tenace odeur de brûlé. Et à peine eurent-ils fait une vingtaine de pas que le toit s'effondra dans leur dos.
La vague de chaleur fit voler leurs vêtements, et les flammes aveuglantes jaillirent avec une intensité redoublée, attirant les villageois paniqués qui tentèrent de maîtriser le sinistre inexplicable –et qui le resterait, pour la bonne raison qu'il n'y avait aucun survivant pour l'expliquer.
Et tandis qu'ils s'éloignaient d'un pas égal, Itachi jeta un infime coup d'œil en arrière.
"Je crois que je ne reviendrais pas, finalement."


---
lebibou
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Message par lebibou »

Génial !!!


Ca peut paraître bête mais la mission est très crédible, tout du moins dans le déroulement. Par contre, l'aurait pas des problèmes avec sa femme le chef de l'Akatsuki ? Parce que bon, pour vouloir l'amulette de la fertilité, je vois pas tellement d'autre possibilité…
Au niveau du style (je crois d'ailleurs que je vais arrêter de parler du style avec toi. J'ai l'impression de toujours me répeter). Je disais donc, au niveau du style, c'est de très, très, très bonne facture. Il n'y a jamais de mot en trop, ça coule, ça glisse tout seul. Même quand tu te lances dans des expressions pour le moins étranges, elles ne sont pas lourdes et restent toujours agréables à lire. J'adore les petites citations du code de conduite d'un Uchiwa modèle. Ca fait tellement vrai. J'ai par contre cherché dans le dictionnaire la définition de régalien. Maintenant je sais !

On a été gâté ces deux derniers jours. Deux fics de Jainas. Wouhou !
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Sakamoto Julietta
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Message par Sakamoto Julietta »

J'ai bien aimé, franchement.. En fait j'adore tes descriptions comparaisons... Elles me fout toujours sourire...
I Think I'm Dumb...(repeat)
Tayuya
Gennin
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Message par Tayuya »

une de tes fics comme je les aime !! :grin: style décalé et plein d'humour tout en gardant une expression sérieuse.
C'était vraiment excellent !! jtrouve même pas les mots pour exprimer mon admiration :lol:

tu es défintivement mon idole ;-)
Aya Völsunga
Gennin
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Message par Aya Völsunga »

Trop drôle! Qui aurrait pu penser à un truc pareil?
J'aime bien tes description comparatives "Le regard période glaciaire" et toutes celles-ci. Ca rend vivant le texte et très humoristique^^
C'est de bonne facture ;-)
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