Tu débordes d'imagination scénaristique. Tu as imaginé des histoires parallèles à celle de Naruto. Alors asseyons-nous autour d'un feu et raconte-nous ton histoire dans le monde des ninjas.
en fait ce qui se passe c'est que lebibou base sa partie concernant les démons comme si c'étaient des démons à la base. Après, dans une vie humaine il y a naissance mariage et mort.
Ca va être poilant dans quelques temps.
"kyubi tu veux pas m'épousé ?
- nan
-kyubi tu veux pas m'épousé ?
- nan
- Kyubi, prend ca dans ta gueule" XD
Quand on voit la tournure que prend le manga, il est vrai qu'il y a maintenant un énorme décallage entre cet aspect humain que lebibou veut développer et le coté animal que l'on connaissait à kyubi. Mais il faut voir la suite pour voir comment et si il va prendre en compte ces nouveaux paramètres.
Après je trouve que les nouvelles idées sont originales et bien osées pour une fic. moi qui m'interresse a tout ce qui touche à l'histoire, Lebibou a réveillé un nouvel attrait très bon.
Et c'est rare que l'on touche à l'histoire dans des univers prèconstruit en dehors, bien sur de l'auteur original.
Un grand merci à Arakasi pour sa très longue review, et non, tu ne passes pas pour une hystérique (enfin si mais pas trop, on va juste dire que tu t'es laissé emporté par tes mots).
Si je dis que je n'avais strictement rien planifié, du moins, très très peu, vous me croyeriez ? Le meurtre de Sakura ? C'est juste parce que je n'arrivai pas à commencer le chapitre donc je l'ai tué. Elle m'énervait. Pour le reste du scénario, j'avais plutôt des "flashs" (n'ayant pas d'autre mot pour désigner ses images qui me traversent l'esprit n'importe quand) et j'essayais de broder autours. Je me suis laissé porté par l'histoire et elle devait normallement se finir dans le temple de Juubi. Mais je me souviens avoir lu ça : " on sent que c'est bientôt la fin " et je sais pas pourquoi, je me disais que ça ne pouvait pas se finir comme ça. Et j'avais déjà en tête une seconde partie de scénario, qui se passerait hors de la grotte, avec une guerre à l'échelle international. Mais bon, maintenant j'ai le scénario à peu de chose près en tête. J'ai toujours des ajouts de scénario, une complexification de l'histoire (comme si elle l'était déjà pas assez). D'ailleurs, je suis content d'une idée que j'ai eu grâce à une remarque d'Itachi San. Enfin bref.
En ce qui concerne l'histoire du mariage, la vision de Jainas me semble être la bonne. Je n'avais pas dans la tête une vision avec le cérémoniale autours. C'est juste un état de fait, une façon de reconnaitre Kyubi comme à peu de chose prêt son égal, et peut être d'avoir des enfants démons. J'ai employé le terme d'épouser, mais plus j'y pense, et plus je lis la review de Jainas, plus je me dis que ce n'était le bon terme. Une grosse erreur de ma part. Que dire de plus ?
J'ai pris beaucoup de temps pour créer des personnages qui se tiennent. Je me souviens que j'avais lu une fic pas trop mal, mais souffrant de la présence d'une mary sue (même si l'explication sur son origine s'expliquait assez bien). Il y'avait eu l'attaque de quelques membres de l'Akatsuki, et ils avaient perdus. Mais ces personnages n'avaient quasiment aucune saveur, aucun passé. Ils sont venus et ils sont morts. Point à ligne. Quid de leur passé ? Je ne demande pas un passé détaillé mais juste quelques lignes. Quid de leur caractère ? Quid de leur origine ? C'est en lisant cette fic que je me suis promis, si un jour j'écrivais une fic, de ne pas faire des personnages aussi niais et sans saveur. Pure anecdote, au départ, j'avais décris le personnage de Kaitetsu comme un personnage tout petit et hyper-actif. Ce n'était pas du tout le frérot du Yondaime. Bref voici voilà. Pour le personnage de Juubi, je l'adore. Il est stylé, méchant, et intelligent. Le coup de la cigarette, au départ, c'était juste un effet visuel (enfin, plutôt un effet écrit). Ca a fini par devenir un tic, et j'ai bien aimé. C'est d'ailleurs, plus qu'une description du physique, les tics qui définissent un personnage. Ces petits détaillent qui font que l'on reconnaitra le personnage sans se lancer dans de longue description. (vous aurez tous reconnu Juubi à la fin du chapitre, alors que je ne l'ai pas décrit. C'est là où je veux en venir)
Première fois que je parle de ma fic et de mon hobby aussi longtemps. Pour le prochain chapitre, il faudra patienter un peu. Je viens tout juste de poser les premiers mots.
Ps : un grand merci à tous les lecteurs. C'est vous qui faîtes vivre mon travail. Et un énormissime merci à tous ceux qui prennent sur leur temps pour écrire quelques lignes d'encouragement, de critiques, ceux qui me poussent à continuer. (je me demande bien si Smog (shadowseth) va s'attaquer à cette fic)
Edit pour Jainas : je me souviens que tu disais que tu t'étais vachement inspiré de maldoror. Je me demandais qui s'étais donc j'ai lancé quelques recherches et je suis tombé sur un écrivain du XIXe siècle je crois. Ces écrits étaient pour le moins difficile à lire en raison des horreurs qu'il décrivait et j'avoue que je n'avais pas compris où tu t'étais inspiré. Après recherche sur les différents forum, j'ai compris que tu parlais d'un auteur de fan fiction.
Un bruit de chaînes cliquetantes rythmait chacun des pas d'Orochimaru. Il ne manquait pas de sourire chaque fois que Tsunade lançait un regard inquiet en arrière. Il n'y lisait aucunement de la peur, plutôt une inquiétude sourde mêlée à une confiance peu affirmée. « Par contre, les trois ANBU qui me suivent, eux, transpirent la peur. Mon dieu qu'ils sont pathétiques. La peur a imbibé leur âme comme l'eau le sucre. »
Il faillit avoir un rire bref, mais se retint. Il allait enfin accéder à la pièce qu'il avait toujours aspirée à visiter. Même lorsqu'il était dans les petits papiers du Sandaime, l'accès lui avait été formellement refusé. Et il n'était pas question de s'y infiltrer, d'une part parce que les pièges étaient de légions, d'autre part parce que se faire prendre aurait été synonyme de trahison. Non pas qu'il n'envisageât pas de fuir, déjà depuis sa prime enfance il savait qu'il quitterait Konoha, mais plutot parce que certaines de ses expériences n'avaient pas encore abouti et que les laisser en suspens lui briserait le coeur. Et ce n'était pas avec un Yondaime qui le tenait en grippe et qui en avait renforcé la protection qu'il avait espéré avoir une chance de la parcourir à son gré. Mais là, dans les minutes qui allaient suivre, il savait qu'il pourrait la visiter. Et il refusait de gâcher toutes ses chances pour un simple rictus.
Néanmoins, il savait comment rester désagréable sans dépasser la ligne.
« Avoue Princesse, posa-t'il avec douceur
- Quoi ? grogna une Tsunade qui aurait préféré que la marche se fasse en silence
- Que tu as toujours rêvé de me voir nu avec des chaînes. »
Il n'était pas tout nu, mais dévoilait son torse imberbe. La peau blanchâtre de son hôte brillait d'une lumière quasi fantomatique dans la presque obscurité du couloir. Seuls quelques rares halogènes disposaient au plafond à une distance peu stable, éclairaient le corridor de cette luminosité étrange, à mi-chemin entre le jaunâtre et le blanchâtre. Le sourire d'Orochimaru s'agrandit. Si Orochimaru se déplaçait dans cet accoutrement peu réglementaire, c'était sous ordre de la Godaime qui craignait qu'il ne cache quelconques armes ou autres matériels sous sa robe. C’était du moins ce qu’elle avait affirmé. Mais il savait que c’était une façon d’affirmer son pouvoir. Tsunade savait qu’il n’était pas friand des armes cachées.
Elle fixa Orochimaru, les sourcils froncés indiquant que s'il disait un mot de plus, son visage allait tâter de son poing. Cela ne n'effraya guère Orochimaru qui reprit de même voix.
« Il faut avouer que tu as toujours eu ce côté dominatrice. Ça devait être le pied avec Dan, n'est-ce pas Princ… »
Ladite Princesse saisit Orochimaru au cou et le plaqua contre le mur.
« Je t'interdis de parler de Dan, cracha-t’elle, le visage déformé par la haine. La colère affluait et refluait le long de son épine dorsale.
- Très bien, répondit Orochimaru d'une voix égale, bien qu'un peu étouffé par la pression qu'exercé Tsunade sur son cou. »
Elle relâcha son ancien équipier qui glissa le long du mur, avant de retomber sur ses deux pieds. Les trois ANBU avaient observé la scène, impuissants. D'ailleurs qu'auraient-ils pu faire ? Mise à part quelques proches, tout le monde avait oublié la relation qui avait uni Dan et Tsunade. Il ne pouvait anticiper la réaction de l'Hokage. Et même s'il l'avait pu et avait voulu la stopper, en auraient-ils été capable ?
Tsunade, plus remontée que jamais, rouvrit la marche suivie par Orochimaru et les Trois ANBU.
Tsunade désactiva les pièges les uns après les autres. La plupart étaient d'une simplicité effarante, mais ils avaient le mérite d'être long et difficile à rendre inoffensif. Leur but premier était de ralentir au maximum les visiteurs impromptus et non de les blesser. De plus, les visiteurs avaient tendance à penser que tous les pièges seraient de ce type et étaient à la merci des autres pièges, bien plus complexes et cachés avec grand soin. La plupart des ninjas seraient tombés dans le panneau et seraient morts dans d'atroces souffrances.
C'est tout du moins le raisonnement que faisait Orochimaru alors qu'il traversait ce couloir qui s'enfonçait de plus en plus dans les entrailles de Konoha. « Même si, moi, n'aurait eu aucun problème à parcourir ce long couloir. C'est bien ce qui me semblait. La surveillance s'est relâchée depuis la mort du Sandaime. Pas étonnant avec les pertes qu'a occasionné notre escarmouche. » jugea Orochimaru
Ils parvinrent une demi-heure plus tard face à une lourde porte en fonte, très simple dans sa forme et ses décorations, mais au combien résistante. Orochimaru lui-même s'avoua qu'il ne connaissait pas de jutsu capable de l'ouvrir en silence.
Tsunade plongea une de ses mains dans son décolleté à la recherche de l'unique clef capable d'ouvrir cette porte. Elle ressortit une vieille clef en cuivre qui avait déjà commencé à devenir verte avec le temps et l'oxydation. Elle l'introduit dans la serrure et tourna. Un clic retentissant raisonna et l'écho rejoua cette même note plusieurs fois. La Godaime poussa la porte dans un profond grincement qui donnait la chair de poule.
Une bonne odeur de vieux parchemin remonta dans les narines d'Orochimaru. Celui-ci sourit. Il y était. Enfin.
Tsunade lui fit signe de s'approcher. Ce fut presque avec hésitation qu'il entra. Il en avait tellement rêvé qu'il voulait garder quelques secondes de plus cette intense sensation de satisfaction. De réussite. « Tellement d'années que je la convoite, et la voilà à portée de main. »
Elle était l'image même qu'on se faisait de la bibliothèque. Imposante, solennelle et dégageant une forte odeur de moisie. Tsunade n'avait pour le moment pas allumé la lumière et seules les lampes extérieures à la bibliothèque, c’est-à-dire celle du couloir, éclairé la bibliothèque... Une grande partie était encore dans l'obscurité, accentuant cette impression d'immensité vide. Tsunade se dirigea vers le générateur à la droite et releva d'une main experte les différents interrupteurs. Quelques clics sonores retentirent. Il semblait évident que cette salle n'avait pas été visitée depuis longtemps et quelques ampoules avaient lâché, peu habitué. Il n'empêchait pas que les lampes en forme de chandelier sur les murs émettait une douce lumière orange, très romantique, presque intimiste.
« Nous y sommes » posa Tsunade. Un léger tremblement affleurait dans sa voix. La dernière remarque d'Orochimaru trônait encore dans son esprit.
Orochimaru acquiesça, et contempla la bibliothèque. Tsunade le fixait, cherchant la moindre note d'excitation maligne, la moindre lueur qui lui permettrait de conclure qu'Orochimaru n'était pas venu que pour filer un coup de main. Elle ne vit rien. Le visage d'Orochimaru n'exprimait rien d'autre qu'une excitation enfantine. « Soit c'est un très bon acteur, soit… »
Non. Ça ne pouvait être qu'un très bon acteur. Lui qui était tellement égoïste, il ne se battrait pas que par pure charité. Il avait quelque chose à gagner, mais quoi ? Elle devait rester sur ses gardes.
« Je propose que l'on fasse un rapide tour à la recherche de livre qui pourrait t'intéresser.
- Très bien Princesse. »
Tsunade lui coula un long regard.
« Qu'y a-t-il ? demande Orochimaru
- Rien. »
En fait il y avait quelque chose. Autant lorsque Princesse sortait de la bouche de Jiraya, elle y sentait toujours une pointe d'affection, mêlée à du regret. Ils avaient fait une connerie une fois, et elle avait tout fait pour l'oublier. Pas Jiraya. Il s'y était accroché, avec cet infime espoir, mais cela importait peu. Il continuait toujours de l'appeler princesse. Mais lorsque ce même mot ressortait de la bouche d'Orochimaru, on y lisait une pointe de dégoût, de haine et, assez bizarrement, de complicité. Cela devait venir du fait qu'ils ont formé une belle équipe pendant longtemps, et Orochimaru ne pouvait l'oublier. On ne pouvait l'oublier. Le nombre de mission ensemble, le nombre de fois où il s'était mutuellement sauvé la vie. Un monstre n'en reste pas moins humain. « C'est ça qui le rend effrayant. »
Orochimaru marcha devant et passa en revue les différents rayons de la bibliothèque, lisant les uns après les autres les titres des livres, demandant parfois à ce qu'on retire la poussière pour qu'il puisse les lire.
Cela prit une heure. Une fois qu'ils eurent arpenté les nombreux rayons et qu'ils furent de retour aux points de départs, Tsunade se laissa tomber sur l'unique fauteuil de l'unique table de toute la salle. Cela n'avait rien d'étonnant lorsque l'on savait que cette salle ne pouvait être visité, du moins en théorie, que par l'Hokage. Tsunade posa une nouvelle fois son regard sur Orochimaru, et envisagea pour la première fois les conséquences de ses actes sur le plan politique. Le conseil allait sans aucun doute s'étouffer lorsqu'ils apprendraient la nouvelle. Ne parlons pas de la réaction des habitants, des différents clans qui s'insurgeraient contre un Hokage devenu totalement sénile. Et il ne fallait pas oublier le fameux Danzo. Qu'était-il en train de manigancer. Comme si c'était le bon moment pour faire face à une guerre interne en plus qu'une guerre externe. Elle doutait qu'aucun Hokage n'eût affronté de cas pareil. C'est sur un ton pour le moins désagréable qu'elle parla à un Orochimaru fort pensif.
« Alors, tu as trouvé un livre intéressant ? »
Orochimaru se tourna doucement. Son regard émeraude plongea dans le regard noisette de la Godaime. Et il sourit. Il sourit d'un sourire carnassier.
« Il se pourrait bien que j'ai trouvé quelque chose. En tout cas, une chose est sûre. Un livre n'a pas sa place ici.
- C’est-à-dire ?
- C’est-à-dire qu'il y'a un livre qui ne provient pas de cette bibliothèque. »
Tsunade fronça les sourcils
« Explique toi. De quoi est ce que tu me parles ?
- Je pense que quelqu'un a volé un livre dans la bibliothèque d’Ieyasu Inoue, l'actuel seigneur du pays du feu. »
Sur le visage de Tsunade se lisait l'incompréhension. Elle fronça les sourcils à un tel point que ça en devenait presque comique.
« Deux questions. Comment sais-tu que ce livre provient de la bibliothèque d'Ieyasu Inoue ? Et je croyais que sa bibliothèque était intouchable.
- Toutes les tranches de ses livres de sa bibliothèque sont peintes en jaune. Cet homme n'a aucun respect pour les livres. »
Son visage exprimait un dégoût que Tsunade avait rarement lu.
« Quant à la prétendue inviolabilité de sa bibliothèque, j'y ai moi-même fait plusieurs escales sans difficulté. Mais il est vrai qu'elle reste peu accessible. »
Un long silence suivit les dires d'Orochimaru. Mis à part le bruit de la respiration de Tsunade, rien ne venait entacher cette atmosphère.
« Où as-tu vu ce livre ? reprit l'Hokage
- Au fond de la troisième allée, deuxième étages. »
Tsunade marcha d'un pas lent en direction de ce livre. Elle le repéra du premier coup d'oeil. Il est vrai qu'une tranche jaune est quelque chose d'assez visible. Étonnant qu'elle n'ait pas tilté lors de leur premier passage. Mais c'était la dernière rangée qu'ils avaient parcourue, et la lassitude l'avait déjà envahi. Le fait de voir de la paperasse à longueur de journée avait sans doute eu son mot à dire.
Elle saisit le livre avec fermeté, et regarda la couverture.
« Requiem pour une naissance… murmura t-elle. Qu'est ce que ça veut dire ? Le requiem est un chant pour les morts, alors qu'elle est son rapport avec la naissance ? »
Elle ouvrit la première la page. Le nom de l'auteur avait disparu, ou non… L'encre avait pâli à un tel point qu'elle s'était fondue avec la page. Et toute tentative de déchiffrage semblait vaine. Elle feuilleta les pages qui suivirent. Le texte semblait avoir été écrit il y'a fort longtemps. Ce n'était ni l’état du livre, ni l’écriture délavée qui permet à Tsunade de conclure. Au contraire. Le livre était en parfait état, et mis à part quelques mots, (souvent un nom nota la Godaime) tout était aussi lisible que si le texte avait été écrit la veille. C'était le texte et les mots en eux-mêmes qui lui permettait d'en déduire l'âge. Tsunade n'arrivait pas à lire une phrase en entière sans buter sur un mot, un groupe de mot, voire la phrase en entière. C’était du vieux Konohanien. « Orochimaru devrait pouvoir le lire. »
Elle retourna en direction du sannin, le livre à la main et le posa sur la table, fixant Orochimaru.
« Lis-le-moi maintenant qu'il a l'air de t'intéresser. »
« Continue ton histoire, Kyubi, murmura une petite voix »
Un filet de sang au bord des lèvres, une respiration haletante, les bras entravé par des chaînes, des empreintes plus ou moins récentes de coups, quelques de côtes de fêlés. « Elle a changé. Beaucoup changé. À l’exception d'une chose… Son regard. Un regard qui vous défie, un regard qui vous conseille de la tuer avant qu'elle ne le fasse. »
Taishigi, hirsute et sale, les bras croisés, le dos droit, observait la petite soeur de son ami de l'autre côté des barreaux. Alors âgée de dix-huit, elle était devenue belle, très belle. Des hommes n'hésiteraient pas à tout donner pour un simple regard, un simple sourire. Sauf qu'elle n'avait jamais souri. Depuis que son frère était mort, elle n'avait pas souri.
C'était ce tout du moins ce qu'on lui avait rapporté. Lui venait de rentrer d'une guerre qui avait pris dix ans de sa vie, et qui avait emporté la moitié de son armée. Lors de son retour, sa punition avait été moins sévère que ce à quoi il s'attendait. Il devait juste mener l'armée du seigneur, alors en guerre contre des peuples situés au nord, dans des régions très froides. Il avait serré les dents et accepté. Ça avait été dur. Il avait souvent été confronté la mort, jusqu'à en sentir sa faux sous son cou. Mais il avait tenu. Il n'avait pas d'autre choix s'il souhaitait revoir sa femme et ses enfants. Sauf que sa famille avait péri durant les grandes épidémies, huit ans après son départ. Il venait tout juste de l'apprendre de la bouche de son seigneur. Son visage était resté impassible devant le seigneur, la seule chose qui laissait transparaître son trouble était un léger tremblement de la main, aussi avait-il pris soin de garder les mains dans le dos. Le seigneur n'y avait vu que du feu. Presque fut-il heureux de voir que le capitaine de sa garde était capable de prendre de telles nouvelles avec détachement. Cependant, alors que Taishigi traversait l'antichambre, il fut en proie à un terrible abattement. Son visage se décomposa, ses mains se mirent à trembler et tout son corps fut agité de soubresauts spasmodiques. Les gardes avaient été forcés de le soutenir pour ne pas qu'il s'effondre. Il l'avait posé sur un fauteuil, où il était resté hébété pendant de longues minutes, puis peu à peu, son visage avait repris des couleurs, son regard s'était fait plus assuré. Il quitta l'antichambre une dizaine de minutes plus tard, rassurant les gardes en disant que tout allait bien. Il s'était ensuite dirigé vers un bar, où il avait entrepris de se bourrer méthodiquement la gueule. Il n'avait repris conscience que le lendemain, à quelques pas du bar d'où il avait sans doute était expulsé. Ne connaissant plus personne dans la ville, sa maison était vide. Il avait cherché à voir celle qui était quelque part à l'origine de sa déchéance. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il apprit qu'elle séjournait dans les cachots du palais. Il s'en était enquis auprès du garde qui survellait les cachots.
« Je croyais pourtant qu'en tant qu'unique héritière de la lignée, elle allait plutôt vivre dans le palais et non dans le cachot.
- Pour sûr, chef. Mais on voit que ça fait longtemps que vous êtes pas rentré. Elle en est quand même à sa soixantième tentative de meurtre à l'encontre de notre bon seigneur. »
La garde avait une voix nasillarde, un brin agaçante. Elle donnait mal au crâne, mais Taishigi mit cela sur le compte de l'alcool.
« Soixantième ? Pourquoi notre seigneur ne l'a-t-il pas fait exécuté dès la première fois, ou ne l'a-t-il pas gardé en prison. Parce que je ne peux pas croire qu'elle ait mis sur place autant d’assassinats depuis sa cellule.
- Ben en fait, notre seigneur, il la fait libéré toujours un mois après sa tentative. Parait qu'il n'a jamais autant en forme que depuis qu'elle est arrivé et qu'elle tente de le tuer.
- Vous plaisantez !!! s'exclama Taishigi. »
Le garde eut un regard bizarre, où l'on pouvait lire de la vexation.
« Non, chef, je plaisante pas. Au départ, paraît qu'il ignorait la petite. Mais un jour, au cours d'un repas, son goûteur est mort dans en se tenant le ventre. Il était comme ça, debout en train de manger, puis pouf (il mima quelqu’un en train de s’effondrer) il est tombé. On s'est rendu compte que c'était elle (il avait accentué le "elle" comme pour témoigner de sa surprise) qui avait mis du poison de la nourriture. Paraît que depuis ce jour, le seigneur est en pleine forme. Il dit que jamais il se serait attendu à avoir une fin de règne aussi amusante. Il a d'ailleurs d'ores et déjà annoncé que quelques soit la façon dont il mourrait, ce serait elle qui hériterait du trône. » Il ajouta après une pause. « Parait aussi que ça a fait du remous dans la haute société. Personne ne s'attendait à ce que cette fille qu'ils ont tous traitée de bâtarde obtienne le trône par des moyens aussi bizarres.
- Je crois que quiconque ne s'attendait pas à ça. Euh… Je voudrais aller la visiter.
- Pas de problème chef. Je vous y conduis. »
Et il était devant elle, et à sa grande surprise, il était intimidé. Il lui en voulait, elle lui en voulait.
« Que me veux l'assassin de mon frère ? »
La voix était rauque et mélodieuse. Taishigi trouva qu'elle allait à merveille avec son physique.
« Je ne te veux rien du tout. Je suis venu mû par la curiosité. Soixante tentatives de meurtre ? Il faut dire que ce n'est pas mal.
- Pourtant je n'ai eu que des échecs. Mais je sais bien qu'un jour je réussirai.
- Je n'en doute pas. Et quand bien même tu échoues, le temps réussirait. »
Un long silence suivit cette dernière tirade. Ils parlaient comme deux vieux amis, usant du tutoiement sans s'en rendre compte. Mais il éprouvait une haine tenace l'un vers l'autre. Personne ne comprendrait cette relation.
« Dis-moi ce que tu es venu faire. Il y'a autre chose que la curiosité qui t'a poussée à venir. Pourquoi n'est-tu pas avec ta famille ? J'ai cru entendre que tu venais tout juste de rentrer. »
Nouveau silence. Taishigi le brisa.
« Me croirais-tu si je te disais que tu es la seule personne que je connaisse dans cette ville.
- Oui. J'ai appris pour ta famille. J'en ai parlé pour te blesser. »
Encore un silence. Leur conversation était pour le moins décousue. Il n'avait rien à se dire malgré les années qui les séparaient. « Je n'aurai pas dû venir ici » songea Taishigi. Alors qu'il s'apprêtait à la saluer, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Taishigi se retourna prestement, et fit face à un homme d'une trentaine d'année, mal rasé, une pipe fumante à la main. Et avec des yeux de braises.
« Sir Taishigi, lança-t’il d'une voix joviale, quel plaisir de rencontrer un homme de votre stature.
- Qui êtes-vous ? répliqua Taishigi méfiant.
- Oh, et bien… On me connaît sous divers nom, mais le plus courant est Juubi. »
La future Kyubi tiqua lorsqu'elle entendit ce nom. Cela se caractérisa par un froncement de sourcil, avec une légère mise en retrait.
- Juubi ? répéta Taishigi, d'une voix circonspecte
- Tout à fait. Maintenant, si vous vouliez bien nous laisser. Je souhaiterais discuter avec cette jeune fille.
- En quel honneur ? Que je sache les visites sont interdites.
- Disons que j'ai une dérogation. »
Une voix s'éleva derrière Taishigi.
« Laissez-le ! »
Taishigi se tourna. Il la fixa et s'apprêta à répliquer qu'il était de son devoir d'assurer à la sécurité des prisonniers, et qu'il ne connaissait aucun Juubi, mais quelque chose dans son regard le dissuada. C'était un regard qui lui conseillait de fuir, de courir sans s'arrêter. Taishigi n'en avait jamais vu des comme ça, même pendant sa campagne dans le nord. Il déglutit, et acquiesça.
« Très bien. »
Il sortit, non sans poser un dernier regard méfiant sur l'inconnu, à travers l'atmosphère qui peu à peu s'emplissait d'une fumée nacrée. Lorsque le bruit d'une porte qui se ferme retentit, Juubi s'approcha de la cellule.
« Enfin je vous rencontre. Vous savez… Ça va faire longtemps que je vous observe. »
Elle ne répondit rien.
« Allons, discutons un peu, je vous ai observé pendant dix ans.
- Je sais qui vous êtes. »
Le sourire de Juubi devint carnassier.
« Ah oui ?
- Oui. J'ai trouvé des écrits de mon frère. Il parlait d'un démon qui est apparu sur Terre il y'a mille ans. Un démon qui aurait changé de nom au fil des siècles, passant de Ichibi, Gobi, Kyubi et enfin Juubi. »
Ce fut au tour de Juubi de se taire. Il se contenta de fixer sa pipe. Après une bonne minute, il dit :
« Continuez. Vous êtes sur la voie.
- Mon frère a réussi à retracer ton histoire à l'aide d'écrits et de gravures. Qui a fait chuter l'empire de Kengi Ghan à cause d'une information erronée ? Qui a vendu Joachim Vrist quelques sous d'or ? Sur tous les écrits, on entend parler d'un homme aux yeux de feu. On trouve toujours à la source des plus grandes catastrophes un homme aux yeux de feu. En un mot, le Mal. Oui, le mal, vous êtes le Mal, le Yang, l'Impur. Ou plutôt son incarnation physique. »
Juubi partit d'un rire tonitruant.
« Vous avez parfaitement raison. Je suis le Mal. Mais oseriez vous dire que tous ceux qui sont contre moi sont le Bien ? Qu'est ce donc que le bien et le mal ? Est ce une même chose par laquelle nous témoignons avec rage notre impuissance et la passion d'atteindre à l'infini par les moyens même les plus insensés ? Ou bien sont-ce deux choses différentes ? Imaginons que je ne fusse pas intervenu en faisant chuter l'empire de Kengi Ghan. Cet homme était un brillant stratège, ne possédant aucun égal de par le monde. Il l'aurait mis à sa botte sans la moindre difficulté. Et aujourd'hui, ce ne serait pas votre père à la tête de ce royaume, mais bien une descendance de Kengi Ghan. Je suis le Mal oui. Mais je suis un Mal nécessaire. Je ne fais que rétablir l'équilibre. Il faut bien que quelqu'un s'occupe d'éliminer les hommes trop puissants pour leur époque. Un contre-pouvoir est nécessaire.
- Aucun mal n'est nécessaire. Et la mort de Joachim ? Etait-ce un mal nécessaire ? Si les écrits disent vrai, il n'a jamais porté tort à quiconque.
- C'est vrai. Mais son potentiel était inquiétant. Il était bien trop en avance pour l'époque. Et puis, je lui ai filé un sacré coup de main. Jamais il n'aurait atteint l'éternité si je n'avais pas été là. Il ne serait resté qu'un homme parmi les autres. Jamais il n’aurait accédé au rang de semi-divinité.
- Qu'importent les raisons, un meurtre reste un meurtre. »
Juubi secoua la tête, comme déçu par cette phrase.
« En voilà des mots pour une personne qui en est à sa soixantième tentative de meurtre. Vous pensez être plus pur que moi ? Peut-être n'avez vous pas commis autant de crimes que moi, mais peut-être est-ce parce que vous n'avez pas vécu autant que moi. Qui sait comment vous seriez comporté à ma place ? »
Elle parut prise au dépourvu. Juubi avait réussi à briser sa carapace.
« Ce… Ce n'est pas pareil.
- Vraiment ? En quoi est ce différent ? Parce qu'il est à l'origine de la mort de votre frère ? Voyons, dans ce cas vous n'avez rien à me reprocher. Kengi Ghan a pillé, violé et tué. Ce n'est qu'un juste retour des choses. À ce propos, envisagez vous de tuer Taishigi maintenant qu'il a perdu toute sa famille ? Ou non, suis je bête ? Peut-être aviez-vous seulement envisagé de tuer sa famille et de le laisser en vie ? Comme il avait fait avec vous, n'est-ce pas ? »
Elle ne répondit rien.
« Vous savez ce qu'on dit. Qui ne dit mot consent.
- Que me voulez-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ? »
Sa voix tremblait plus qu'elle ne le voulait. Juubi avait vu juste. Elle avait peut-être émis de façon hypothétique l'idée de tuer la famille de Taishigi. Mais la maladie lui avait en quelque sorte coupée l'herbe sous le pied. Et puis, ça n'avait été une idée jetée l'air. Jamais elle ne serait passée à l'acte. Mais elle l'avait envisagé . Elle avait envisagé de tuer des personnes qui n’avait rien à voir dans cette histoire. Est ce que ça faisait d'elle un monstre ?
« Non, non… Je l'ai juste envisagé. Jamais je n'aurai fait ça. Jamais. Du moins, je l'espère. »
Oui elle l'espérait.
« Pourquoi suis je ici ? (il marqua une pause de quelques secondes, comme s'il avait oublié et farfouillé dans sa mémoire.) Ah oui. Vous avez un pouvoir intéressant. Pourtant, vous n'en avez jamais usé.
- Un pouvoir ? Quel pouvoir ?
- Ne me dites pas que vous avez déjà oublié. Vous avez une habilité naturelle à user du chakra. Peut-être que si vous aviez travaillé ce don au lieu de vous entêter à élaborer des tentatives de meurtres toutes plus absurdes les unes que les autres, alors vous seriez capable à l'heure qu'il est de manipuler les éléments sans la moindre difficulté.
- De manipuler les éléments ? Le chakra ? Mais que… comment… je n'ai jamais usé de chakra de ma vie.
- On va mettre sur le contrecoup de la mort de votre frère. Juste après sa mort, votre corps émettait du chakra. C'est ce chakra qui a empêché Taishigi de vous saisir. »
Elle fronça les sourcils. Ce que disait Juubi lui rappelait quelque chose. Un sentiment de puissance, d'inviolabilité. L'impression de ne faire qu'un avec le monde qui l'entourait. Et puis, cette énergie qui coulait en dehors de son corps, cette énergie semblable à un nuage de fumée, cette énergie dans laquelle elle baignait comme dans un lac.
« C'était donc ça le chakra ? »
« Je vois que ça vous rappelle quelque chose, reprit Juubi. Tant mieux. Et bien voyez-vous, je suis en train de me créer une petite armée. Il me manque un membre alors je me suis dit que vous pourriez peut-être en faire partie. Vous en avez les compétences.
- Et qu'est ce que j'y gagnerai ? Pourquoi vous rejoindrai-je ? J'ai peut-être fait partie de vos plans, mais vous n'avez jamais fait partie des miens.
- Tu parles de tuer le seigneur et de prendre sa place ? Je peux t'y aider. J'ai l'intention de te fournir plus de pouvoir qu'aucun homme n'en a jamais eu. Tu pourrais faire ce que tu veux. Le monde sera à tes pieds.
- Et moi aux votre, n'est-ce pas ?
- C'est à peu près ce que j'avais en tête. Mais réfléchissez bien. Quand je parle d'avoir plus de pouvoir que tout homme, je n'exagère pas. Je n'ai moi-même jamais essayé, mais je pense qu'avec le chakra, il est possible de ressusciter les morts. »
Elle resta interdite. Les dents de Juubi prenaient la forme de crocs. Il savait qu'elle allait dire oui.
« Je… J'ai besoin de réfléchir un peu. Laissez- moi vingt-quatre heures. »
Juubi était surpris mais il ne laissait rien transparaître. Il pensait qu'elle allait dire oui tout de suite. Voilà qui rend cette fille d'autant plus attrayante , songea Juubi, puis il reprit.
« Très bien. À demain alors. »
Il sortit, sa pipe toujours à la main mais depuis longtemps consumée.
Malgré ses bras enserrés de chaînes, elle réussit à avoir suffisamment de mou pour que son pouce rejoigne ses incisives. C'était un tic qu'elle avait pris tout petit déjà lorsqu'elle réfléchissait.
« Est ce possible… Est ce possible que je puisse te revoir grand frère ? Est ce que j'ai une chance de revoir un jour ton sourire mi-moqueur mi-sérieux ? En ai-je le droit ? Mais qu'est ce que je dois faire ? Dis moi Grand frère, dis-moi. »
Elle parlait, elle parlait. Mais comme toujours, le ciel se taisait. Il ne lui avait jamais semblé bon de s'inquiéter pour une petite fille comme elle.
« Qu'est ce que je dois faire ? D'un côté, c'est le Mal en personne, mais de l'autre, c'est vrai qu'il n'a pas tout à fait tort, c'est un mal nécessaire. Non arrête ! Je ne me suis quand même pas laissé influencer par ses paroles. Mon frère avait souligné au stylo rouge le terme de mal. Mais si je peux le revoir, le caresser… Qu'est ce que je dois faire ? Dois-je devenir un démon ? Mais pourquoi a-t-il besoin d'une armée. Et ma vengeance dans tout ça ? Si ce qu'il me dit est vrai, j'aurai tout pouvoir pour l'achever, mais est ce que je veux vraiment ? Est ce que je veux vraiment tuer le seigneur ? Est ce que je veux vraiment tuer Taishigi ? Qu'est ce que ferait mon frère à ma place. Je suis sûr qu'il refuserait. Mais si j'étais mort à cause du seigneur, qu'aurait-t'il fait ? »
« Grand frère, aide-moi. »
Elle s'endormit sur ses paroles.
Une odeur de tabac la réveilla.
« Vous avez décidé ? »
Elle n'eut pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qui s'adressait à elle. Elle se contenta de répondre d'un ton assez froid :
« Je croyais qu'on avait dit vingt-quatre heures ?
- Mais cela fait vingt-quatre heures. Le soleil vient de se coucher. »
Elle entrouvrit une paupière et s'assura des dires de Juubi en regardant par l'unique ouverture de sa cellule. Il disait vrai. Dans sa surprise, elle ne remarqua pas le sourire de Juubi. Celui-ci avait usé d'un jutsu pour la forcer à dormir. Ainsi elle avait moins eu le temps de poser le pour et le contre, et vu l'état d'instabilité psychique qu'il avait insinué en elle, il savait qu'elle ne pouvait que dire oui.
« Alors qu'avez-vous décidé ? Vous me devez une réponse, non ?
- C'est vrai. Et bien, je… j'accepte. »
Elle avait répondu d'un ton las. Elle n'en avait pas vraiment envie, mais elle pensait qu'elle n'avait pas d'autre solution. La seule chose dont elle était sûre, c'était de son envie de revoir son frère
« À la bonne heure. Bon, je vais te défaire tes chaînes et nous allons nous isoler quelque temps dans la forêt.
- Attends ! Avant ça je voudrais que tu répondes à une question. Pourquoi avez-vous tant besoin d'une armée ?
- Mais pour conquérir le monde évidemment.
- Mais pourquoi ? Je veux dire… À vous entendre, on a l'impression que vous avez déjà le monde dans le creux de la main. On a l'impression que vous avez tout pouvoir, que rien ne vous est impossible. Vous avez fait chuter des empires, des hommes que l'on disait intouchables. Vous avez provoqué des sécheresses, des inondations. Vous avez sans doute tué par pur plaisir, vous devez pouvoir faire ressusciter qui bon vous semble. Alors pourquoi ? »
Pour la première fois depuis qu'elle avait rencontré ce démon, Juubi prit un air grave.
« Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu étais sur Terre ? Comment tu es arrivé sur Terre ? Moi, j'ai trouvé mes réponses il y'a longtemps. Je pense que je suis ce qui apparaît quand l'Homme en vient à douter de lui-même. Au départ l'Homme ne doutait pas. Il avait confiance en chacun de ses actes, en tout ce qu'il faisait. Mais ça a changé au fil des millénaires. De plus l'Homme émet du chakra sans s'en rendre compte. Normalement, ce chakra est blanc et pur, et c'est ce chakra qui fait que l'on se sent bien dans certain lieu alors qu’on ne connaît personne. Ces lieux respirent la joie de vivre. En fait, on ne fait que sentir inconsciemment ce chakra blanc et pur. Mais lorsque l’Homme doute de ses propres actions, qu'il est en discorde avec les siens, il émet un chakra noir, invisible. Au fil des ans, ça m'a donné, moi. Je ne suis que de l'énergie négative, un pur résidu de chakra ayant pris forme et conscience. J'ai pris conscience que je devais être le Mal pour le bien de l'humanité. J'ai fait mon job, j'ai renversé des empires, des pays, des hommes. Mais je me suis lassé. Passer mille ans à détruire ce que les hommes ont créé, même si je suis le Mal, j'ai fini par m'ennuyer. Je n'en voyais pas l'utilité. Alors je me suis interrogé sur ce que je devais faire, pourquoi j'étais là. Mon travail de contre-puissance ne me satisfaisait pas, et j'ai compris que c'était vain, car l'homme n'assumerait jamais ces actes et il aurait toujours besoin de moi. Alors j'ai pris une décision. (Son air grave disparut et un large sourire fendit son visage) Je vais prendre le contrôle de cette planète. Les Hommes ont voulu le mal, ils l'auront. Je vais faire ce qu'ils attendent de moi. Ils sont trop lâches pour assumer leurs actes. Ils ont besoin de quelqu'un de suffisamment fort à leur tête. Je vais créer un monde à mon image. C'est la seule réponse à la raison de mon existence. Je vais conquérir le monde et tous ceux qui se mettront en travers de ma route périront. Point à la ligne. Alors, es-tu toujours d'accord pour me suivre ?
- Je… (pense à ton frère, lui susurra une petite voix dans le creux de son esprit. ) Je… (pense à ton frère, pense à ton frère) Je… (imagine que tu le sers dans tes bras. Et puis, qu'est ce qui te retient ici ? Tous t'ont traitée de bâtarde, depuis le début tu sais que tu n'as rien à faire ici.) Je veux revoir mon frère… Je suis prêt à tout pour ça, même si je dois faire équipe avec toi. Rien ne me retient ici de toute façon. »
Juubi tapa dans les mains comme s'il s'apprêtait à faire un tour de magie.
« Parfait. »
Il posa sa main droite sur un barreau qui fondit en une seconde. Il réitéra la même opération avec les différents barreaux jusqu'à tant qu'il est suffisamment de place pour passer sans avoir à se tortiller. Il en fit de même avec les chaînes au poignet et une minute après, ils étaient dehors. Elle mit ses mains devant les yeux, aveuglés par le soleil bas qui irradiait de sa lumière orange. Juubi marchait en tête.
« Suis- moi, dit-il simplement. »
Ils marchèrent jusqu'à la lisière de la forêt, puis s'y engouffrèrent ignorant la nuit.
Aucun son ne résonnait dans cette clairière, qui fut quelques minutes plus tôt, un bout de forêt. Les herbes et les arbres semblaient pourrir où que Juubi passait. Il y régnait cette odeur fade, nécrosée, plus forte que celle du pus.
« La mort. C'est cette odeur que répand maintenant Juubi. » conclut-elle.
Tous les animaux semblaient avoir fui les environs. Ils étaient seuls, dans un lieu que Juubi avait rendu inaccessible.
« Que va-t-il se passer maintenant ? questionna-t'elle
- Je vais d'abord réveiller tes capacités latentes, ensuite je vais te manger. »
Elle recula de quelques pas.
« Attendez, ce n'est pas ce qui était prévu.
- C'est un passage obligé. Tu dois renaître pour devenir démon. Pour ça, il faut que tu meures une première fois. N'aie crainte, tu ne vas rien sentir. (du moins pendant les premières minutes, ajouta-t'il en aparté. ) Je me dois aussi d'ajouter deux choses. Primo, il faut que tu choisisses un animal en totem. Deusio, sache que ton nom n'existera plus que dans ton esprit. Personne ne pourra l'entendre, lorsque tu l'écriras, il se fondra dans la page. Ton nom n'existe plus à partir du moment où tu deviens un démon, c'est d'accord ?
- Oui. »
Juubi acquiesça.
« Très bien, commençons par choisir ton totem. Quel animal choisis tu ? »
Elle s'assit dans les herbes mortes, enfonça ses mains dans sa tête. Une minute plus tard, elle sortit sa tête.
« Le renard.
- Pourquoi ? questionna Juubi
- C'est un animal rusé. Pour moi qui est passé des mois à mettre en place des tentatives de meurtres, il me convient à merveille.
- C'est vrai. D'ailleurs avec ta couleur de cheveux…
- Et vous, quel animal êtes-vous ?
Quel est l’animal qui domine tous les autres ?
- Le lion…
- Tout à fait. Bien je crois qu'il est temps. Au revoir, ######. Place à Ichibi. »
Juubi se métamorphosa. Peu à peu son visage s'aplatit pour laisser place à une face de lion. Ses cheveux prirent l'apparence d'une crinière, son corps s'allongea et il gagna en volume. Il faisait près de cinq mètres de haut, et dix queues battaient chacune à son rythme derrière lui.
Elle ne cria pas lorsqu'elle Juubi l'avala.
#####
Voilà le nouveau chap. Bon, il a un jour de retard, mais je n'ai jamais eu autant de mal à écrire une scène. Le passage où Juubi rentre dans la prison pour voir Kyubi m'a filé un sacré mal de crâne. J'avais bien en tête l'arrivé de Juubi et tout, mais après, zob. Dans la première mouture de ce chap, Taishigi meurt. C'est net, précis, et ça prend trois lignes. C'était stylé, ça avait le mérite de surprendre le lecteur, surtout que je m'étais coltiné un résumé de ses dernières années avec la mort de la famille. Bon, je disais que c'était sympa et tout, mais ça m'avait bousillé ma scène. Je ne savais pas du tout comment Kyubi devait réagir après ça. Elle a été tour à tour hystérique, froide, j'en foutiste, chaleureuse. Voyant que ça ne me menait nul part, j'ai répris ce passage depuis le début et ça donne un résultat que j'aime assez bien.
Tout ça pour dire que c'est pas un hobby de tout repos.
[/i]
Dernière modification par lebibou le mar. 14 févr. 2006, 06:41, modifié 1 fois.
Ils parlaient comme deux vieux amis, usant du tutoiement sans s'en rendre compte. Mais ils éprouvaient une haine tenace l'un vers l'autre. Personne ne comprendrait (pas) cette relation.
A part ça
Bon sinon quand je relis le début de ta fic et ce châpitre j'ai du mal à croire qu'il s'agit de la même fic Les changements dans ton style d'écriture et de narrations sont assez incroyables, et honnêtement ce novueau style ne me déplaît pas du tout Tout est très fouillé dans ce châpitre, la petite "connerie" qu'ont faite Jiraiya et Tsunade je crois que j'ai déjà vu ça dans plusieurs fics, il semble que ce soit une idée très populaire L'histoire avec Joaquim de je sais pas quoi, l'empereur Genjis Kahn (euh...) et surtout
Qu'est ce donc que le bien et le mal ? Est ce une même chose par laquelle nous témoignons avec rage notre impuissance et la passion d'atteindre à l'infini par les moyens même les plus insensés ?
Je comprends que ça t'ai donné mal au crâne @_@ Rassure-moi t'as pas trouvé ça tout seul quand même @_@ Limites tu pourrais écrire ton propre manga avec une histoire aussi riche @_@
Excellent châpitre donc
PS : Alors comme ça t'as eu une idée grâce à MÔÔÔA ?
Reflexions of fear make shadow of nothing...
Shadow of Nothing...
You're still blind if you see winding road
'cause ther's always a straight way to the point you see.
Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace
Trés bon chapitre!
On ne répétera jamais assez que le juubi est exellent, la réflexion sur le mal est intéressante et le côté je me suis emmerdé donc je suis passé à autre chose, présenté comme ça m'a bien plu.
Sérieusement, 1000 ans de vie peuvent expliquer une certaine "lassitude"...
J'ai pas mal de sympathie pour Taishigi mais j'imagine qu'il ne va pas tarder à connaître une mort aussi violente que rapide (j'éspére pour lui du moins... car si elle n'est pas rapide, je préfére ne même pas imaginer comment elle sera.)
Itachi-san:
@_@ Limites tu pourrais écrire ton propre manga avec une histoire aussi riche @_@
La plupart des mangas que j'ai eu l'occasion de lire ou de feuilleter ne montrent pas un scénario aussi riche que celui-ci, moi je trouve qu'on se croirait dans un bon roman et ça me plaît énormément.
Bonne continuation et bon courage!
Et fais nous toujours des chapitres de cette qualité!
Que de compliments…
Je suis d'autant plus surpris que je n'étais pas beaucoup satisfait de ce chapitre. Je trouvais qu'il ne se passait pas grand chose. Ce n'est qu'après coup que je me suis rendu compte du nombre de chose que j'ai dîtes.
Pour le coup du :
Qu'est ce donc que le bien et le mal ? Est ce une même chose par laquelle nous témoignons avec rage notre impuissance et la passion d'atteindre à l'infini par les moyens même les plus insensés ?
La phrase n'est pas de moi. Je l'ai tiré de Maldoror (pas le même que Jainas) un écrivain du 19e siècle. C'est parce que Jainas en avait parlé que j'ai fait une recherche. Ses textes sont très difficile d'accès et j'ai du m'accrocher pour lire trois paragraphes. Ce qui est marrant, c'est que le héros (si on peut dire ça) est un personnage très mauvais et il le dit lui même. Mais il a écrit des phrases très belles et fait de très belles reflexion sur le bien et le mal, dont celle là.
Ce n'est pas la première fois que je repose une phrase que j'ai recopié. Chaque fois que je lis, je me dis toujours « Ah ouai cette phrase elle pete, faudra que je la case. »
Ce que je fais bien entendu. Ca brise un peu le mythe de l'écrivain mais qu'importe. Je n'ai pas envie de flouer en disant que c'est moi qui l'ait imaginé. Mais peut-être qu'un jour j'arriverai à faire des phrases aussi jolie.
Pendant dix minutes, je suis resté avec le curseur qui clignotait dans le vide. Je me demandais si je pouvais intégrer des faits historiques dans ma fic. Ne parvenant pas à me décider, j'ai finalement opté par faire des allusions à peine voilées d'où le Kengi Ghan et le Joachim Vrist (Joachim est à peu de chose près l'équivalent hébreux de Jésus. Vrist est une déformation de Christ et je me suis rendu compte après coup que Wrist en anglais veut dire poignet. Un comble quand on a été cruxifié.)
En ce qui concerne la connerie de Jiraya et de Tsunade, ayant moi même écrit un One-Shot sur cette connerie, je me suis permi de la glisser.
J'ai, comme à mon habitude, joué gros avec ce la motivation de Juubi Pourquoi envahir le monde ? Il est vrai que de nombreux personnage de Shonen ont pour objectif de prendre le contrôle du monde, mais on sait rarement pourquoi, ou plutôt, on sait pourquoi (Robotnik dans Sonic) mais on en voit pas l'intérêt (exercer un vieux fantasme d'enfant ?). Je me suis alors imaginé Juubi comme un personnage qui s'ennuie et qu'est ce qu'il y'a de plus amusant que de prendre le contrôle du monde. Surtout quand on en a la possibilité.
J'ai au passage développer le côté humain de Juubi, malgré sa nature purement chakreste (dico siouplait) avec son interrogation sur sa venue au monde.
Je pense que quand j'aurai ma fic (j'en vois pas le bout, c'est étrange comme impression), je reprendrai toute l'histoire à zéro pour la réécrire et faire quelque chose de cohérent dans l'ensemble.
Un grand merci pour vos review!
Dernière modification par lebibou le mer. 15 févr. 2006, 23:45, modifié 1 fois.
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You're still blind if you see winding road
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Pour arrêter le hoquet, prendre un sucre avec du vinaigre : dégueu mais efficace
Un cri. Le garde, la tête affalée sur son épaule se réveilla en sursaut. Il marmonna quelques mots, témoignant de sa surprise. Des hein, des quoi et autres qu'est ce qui passe fusèrent à travers le couloir. Il secoua sa tête puis s'asséna une baffe pour se maintenir éveiller. Ou en donner l'illusion.
D'un geste habile, il se lissa la moustache et se frotta les yeux. Il se leva puis marcha d'un pas lourd en direction de l'unique cellule de la salle. On disait cellule, n'ayant pas d'autre terme pour désigner une salle sans fenêtre, où le peu de lumière provenait d'une ampoule grésillante au plafond. L'unique porte était en fonte et cernée de sceaux. À vrai dire, il était impossible de savoir ce qu'il se passait à l'intérieur de la cellule sans jeter un coup d'oeil par le judas. Ce que fit le garde.
Il souleva le cache du judas et son regard se posa sur la cellule. Il resta immobile pendant quelques secondes, puis lança un « merde » retentissant. L'ampoule avait lâché. Il ne savait pas pourquoi mais l'ampoule avait décidé de lâcher.
Ce fut avec le même pas lourd qu'il se dirigea à l'autre bout du couloir, puis qu'il pressa le bouton rouge de l'unique interphone de l'aile. Il y eut un grésillement assez étrange, comme si quelqu'un passait avec un aimant à côté des hauts parleurs.
Le grésillement dura quelques secondes, puis il s'arrêta. Le garde fronça les sourcils, se demandant si ce détail était à reporter au centre de contrôle. Il décida que non. Chaque chose en son temps. D'abord il allait parler de l'ampoule. L'interphone était vétuste. S'il signalait le grésillement, tout ce qu'il risquait, c'était d'attraper une réputation de trouillard. Il s'éclaircit la voix d'un petit toussotement puis lança d’une voix claire :
« Ici Eishiki, du secteur F3. L'ampoule de la cellule a sauté. Si vous vouliez bien activer l'éclairage secondaire, ça m'arrangerait. Ça a crié. Je voudrais voir ce qu'il se passe. »
Quelques secondes de flottement s'écoulèrent et le grésillement réapparut. Mais avant qu’Eishiki ait eu le temps d'y penser, il obtint une réponse.
« Ici centre de contrôle. Éclairage secondaire activé, vous pouvez vérifier. » La personne à l'autre du bout de l'appareil marqua une légère pause comme s'il hésitait sur ce qu'il allait dire. « Faites bien gaffe quand même. On ne sait pas de quoi c'est capable. »
Eishiki grogna quelque chose qu'il ressemblait vaguement à un oui, puis il coupa court à la communication. Il savait qu'il devait faire gaffe. Il savait également que cette chose était capable de tout. Il savait tout ce qu'il devait savoir à l'exception d'un truc. Le fait de renverser son café sur le Raikage valait-il une telle punition ? On l'avait consigné à ce rôle de gardien, lui, un chuunin hautement qualifié. Là, ça faisait une semaine qu'il n'avait pas quitté ce couloir, la nourriture arrivant pour lui et son prisonnier à horaire plus ou moins régulière. « C'est pas une punition ! C'est une torture ! conclut-il»
Il soupira. Son soupir était bref, semblable à un livre qui se referme brusquement. Il se porta jusqu'à la cellule et nota que la lumière filtrait par l'embrasure de la porte. « Les mecs du centre de contrôle ont bien fait leur boulot. C'est déjà ça. »
Son oeil se posa sur le judas. À sa grande surprise, il ne vit rien au premier coup d'oeil, alors que d'habitude, Ça se tenait juste devant lui. Il détailla la salle en entière à la recherche du moindre indice. Il ne voulait pas avoir à ouvrir la porte. Une boule d'angoisse monta en lui. « Non, tu as forcément mal vu. Cette chose est bardée de sceaux qui la brûlent jusqu'aux os et l'empêche de faire un mouvement sans que ça ne lâche un grognement. Il ne faut pas oublier les chaînes qui l'enserrent de partout. Il n'y a pas la moindre issue. C'est donc à l'intérieur de la cellule. »
Il regarda de nouveau à travers le judas. Il sursauta et sauta en arrière en lâchant un cri bref.
Il avait vu un oeil. Un oeil bleu comme la mer l'avait fixé. Ça aurait pu être un oeil tout ce qu'il y'avait de plus beau s'il n'était pas parcouru par toutes ses veines sanglantes comme s'il n'avait pas dormi depuis des mois. Mais peut-être était-ce le cas.
Et puis il y avait cette lueur dans ce regard. « Cette lueur de folie , songea Eishiki. »
Le coeur battant à la chamade et le souffle haletant, il avait tout sauf l'apparence d'un chuunin bien entraîné. Mais Ça lui fichait une trouille bleue.
Trois queues battaient à un rythme hypnotique. Il avait chuté. La douleur l'avait stoppé net alors qu'il galopait en toute quiétude à travers la montagne. Il s'était remis sur ses quatre sabots, se servant de ses queues pour se rééquilibrer. Il observa tout son flan, à la recherche de la moindre blessure qui pourrait expliquer cette douleur. Il n'aperçut rien, si ce n'était une tache orange. Il commença à trembler. Elle lui en avait parlé et il n'avait que trop compris qu'est ce qui venait de se passer.
« Aïe ! s'exclama Orochimaru, levant les yeux du livre qu'il déchiffrait. »
Tsunade, qui avait écouté avec une attention qui lui était rare tout le récit de celle qui devint Kyubi, leva les yeux vers le Sannin, un brin surprise. Aucun ANBU n'avait bougé, et le sursaut de douleur d'Orochimaru ne trouvait aucune explication rationnelle.
« Qu'y a-t-il ? lança t'elle, d'une voix qui se voulait détachée. »
Orochimaru lui coula un regard encore plus étrange qu'à son habitude.
« J'ai eu l'impression qu'on m'appelait. »
Il cria. Elle aussi.
« Tu l'as ressenti ? demanda Naruto à une Kyubi tombée à genoux. »
Il ne put entendre que quelques jurons, et une phrase.
« Le salaud ! Il les appelle. »
Le visage éclairé par la lumière orange du soleil couchant Juubi se tenait sur le sommet de son palais, assis en tailleur, une cigarette dans la main. Il souriait.
« Tous ceux qui restent… Ils ont dû entendre mon appel. »
« Comment ça il les appelle ? questionna Naruto »
Kyubi prit appui sur ses mains puis se releva. Elle laissa sa tête tombée contre le grillage qui lança un ci strident comme s'il s'offensait de ce geste.
« Il appelle tous les démons, ou les jinchiruki. C'est du pareil au même.
- Mais… Mais pourquoi ? »
Kyubi lui décocha un regard indéfinissable, un regard comme Naruto n'en avait jamais vu. Crainte, excitation, folie et colère se mêlaient en un seul et même regard.
« Mais pour leur donner le choix Naruto. Pour reprendre une expression très usitée : Soit ils sont avec lui, soit ils sont contre lui. »
« Comment ça tu as eu l'impression qu'on t'appelait ? relança Tsunade »
Orochimaru répondit sans lever les yeux du livre.
« J'ai eu cette impression, c'est tout. »
En son for intérieur, Orochimaru pesta. Qu'est ce qui lui avait pris ? Il avait certes eu cette douleur qui s'était propagée le long de son échine dorsale, puis cette impression que quelque part quelqu'un l'appelait, mais de là à le dire tout haut… « Qu'importe… De toute façon, je ne risque pas grand chose. Je suis le seul à pouvoir décrypter ce texte. »
Orochimaru se tordit légèrement le cou et il en ressortit un long et langoureux craquement, chose forte étonnante lorsque l'on connaissait la capacité élastique de son cou. Mais Orochimaru savait que ce bruit avait quelque chose de morbide qui mettait tout le monde mal à l'aise… Sans doute parce que bon nombre d'entre eux avait déjà entendu ce bruit après s'être glissé dans le dos de leur cible.
Il sourit. Il avait clairement vu que les ANBU s'était un brin tendu.
« Au lieu de t'amuser à mettre tout le monde sur les nerfs, que dirais-tu de reprendre où tu t'étais arrêté ? »
Au départ, elle avait vraiment cru qu'elle était morte. Elle avait vraiment cru que tout allait s'arrêter et que ce Juubi s'était bien foutu de sa gueule. Puis il y avait eu cet instant de flottement qui avait aussi bien pu durer une minute ou bien une année. Elle avait été le déversoir d'un flot brut et ininterrompu de sensations, d'émotions. Et de douleur. Elle avait souffert comme elle n'avait jamais souffert. Ces os avait été comme arrachés puis replacés à vif. Son coeur s'était comme arrêter de battre pendant un long laps de temps, puis il avait repris, mais au lieu de pomper du sang, il avait pompé du métal en fusion. Ses yeux l'avaient brûlé comme si l'on y avait glissé du cyanure. Et puis, toutes ses émotions brutes… Compassion, gratitude, amour, fierté, bonheur, dépression, tristesse, espoir, soulagement, honte, dégoût, culpabilité, peur, anxiété, jalousie, envie, colère… Elle avait cru que jamais ça ne cesserait. Elle avait été de nombreuse fois au bord du gouffre de la folie. Elle était sans doute tombée de nombreuses fois. Mais elle avait toujours remonté la pente. Elle ne pouvait se laisser mourir ici. Elle devait venger son frère, elle devait se venger pour elle. La vengeance avait été ce qui l'avait maintenu en vie durant toutes les années qui avait suivi la mort de son frère. Ca allait encore être ce qui allait la sauver.
Puis tout s'arrêta.
Elle ouvrit les yeux, mais elle était encore dans le noir. Et puis, il y avait cette chose qui l'entourait, avec cette texture qu'elle n'arrivait pas à nommer. Le dit mot (placentaire)
lui traversa l'esprit, mais elle ne parvint à le saisir. C'était visqueux et gluant, dégageant une forte odeur d'acétone où se mêlaient des relents d'urine. Tout d'abord, elle essaya d'en sortir avec calme, mais ses doigts ne parvenaient à en saisir les rebords. Mais plus les minutes s'écoulaient, moins elle parvenait à conserver son flegme. Elle commença à s'agiter, donnant des coups de partout et criant pour évacuer sa peur de ne jamais ressortir de ce cercueil gluant. Elle se débattit pendant une bonne heure avant de parvenir à s'épuiser. Le souffle court, elle ne parvint à se calmer qu'après deux bonnes minutes. Puis ses cris et ses coups désespérés reprirent de plus belles.
« IDIOTE !!! tonna une voix dans sa tête. Sers toi du chakra. »
Elle en reconnut le timbre en une seconde. C'était la voix de son frère. Elle expira et inspira lentement à plusieurs reprises, le tremblement de son corps s'estompant au fur et à mesure. Elle ferma les yeux pour se concentrer. Elle avait pourtant peur de ne pas réussir à faire évacuer le chakra de ses pores. Pourtant, au fond d'elle-même, elle savait qu'elle allait y arriver. C'était comme faire de flûte. Ca ne s'oubliait pas, même si son subconscient l'avait longtemps refoulé.
Peu à peu elle sentit que le chakra affluait à travers ses cavités. L'enveloppe qui l'avait enserrée pendant de longues minutes commença à fondre, se déversant à ses pieds et formant une flaque d'un liquide bleu et visqueux. Elle fixa cette flaque d'un air incrédule. « Alors comme ça, c'est cette chose informe qui m'a mis dans des états pareils. »
Deux mains se posèrent sur ses épaules. Elle déglutit, sachant pertinemment qui se tenait derrière elle.
« Heureux de voir que tu t'en es tiré. J'aurai été très désappointé si tu avais péri lors de la renaissance. Mais sans surprise, tu as dépassé tous mes espoirs. Tu es la première à en être ressorti si vite. »
Elle ne se retourna pas et ne dit rien. Elle avait ce drôle de goût dans la bouche, celui du doute. Plus elle y pensait, plus elle se disait qu'elle avait fait le mauvais choix. S'écoula une longue minute, où elle se sentait abrutie par cette incertitude. Juubi n'avait rien dit, la laissant se murer dans un silence. Peut-être avait-il mis ce silence sur le contrecoup de la renaissance. Ou bien savait-il qu'elle allait hésiter, remettre en cause tous ce qu'elle venait faire.
Il ne fallait pas oublier que Juubi l'avait observé pendant des années, depuis le moment où il l'avait ressenti. Il n'existait pas de termes simples pour décrire ce qu'avait ressenti au moment où le chakra était ressorti de son corps. Dans un monde désespérément noir, elle était ressortie en jaune, comme la flamme d'une allumette. Il s'était téléporté la seconde d'après à proximité, et n'avait eu aucune difficulté à deviner ce qu'il venait de se passer…
Rares avaient été les petites flammes au cours du millénaire qu'il avait traversé. Les rares qu'il avait ressenties avaient en général pour origine des experts en arts martiaux, ou bien des personnalités politiques possédant un charisme hors du commun. C’étaient des personnes peu influençables. Par contre, les seuls neufs enfants qu'il avait croisés et qui bénéficiait de cette capacité faisaient maintenant partis de sa garde. Tous, sans exception. Eux avaient été facilement influençables. Il avait suffi qu'ils les croisent de temps en temps pour les pousser dans sa direction. Il était aussi intervenu de nombreuses fois pour tuer les personnes auxquels ils tenaient pour les pousser dans la voix dans la vengeance. Sa méthode ne s'éloignait que trop peu de celles d'un certain Orochimaru de nombreux siècles après.
« Tu es toujours décidé à me suivre ? »
Sa voix avait tranché comme une lame un silence devenu bien trop épais. Il avait fait sursauté la nouvelle démone.
« Oui.
- Bien… Et maintenant, que veux-tu faire ? »
Sang. Elle s'était allongé dans la flaque de sang de son père qu'elle venait tout juste de tuer, ou plutôt de massacrer. Jamais elle n'aurait pensé en être capable. Pour elle, ce n'était devenu au fil des ans qu'un simple jeu, entre elle et lui. Le jeu venait de prendre fin et elle en était ressorti vainqueur. « Je l'ai tué. Je l'ai tué. »
Elle partit d'un puissant éclat de rire. Dans son état normal, jamais elle n'aurait cru pouvoir le tuer de sang-froid. Heureusement que Juubi lui avait donné la " force " d'y arriver.
Cette " force " n'avait été qu'un simple mot qu'il lui avait murmuré dans le creux de l'oreille. Après quoi, il avait laissé glisser sa langue sur son oreille, comme pour la mettre mal à l'aise. Elle avait été surprise, mais n'avait rien dit, alors que dans d'autres conditions, elle n'aurait pas hésité à frapper l'impudent. Elle l'avait déjà fait. Mais Juubi dégageait cette énergie brute qui faisait qu'on y réfléchissait toujours à deux fois avant de se laisser aller à ce genre de comportement.
Il lui avait murmuré un simple mot qui avait traversé les siècles pour désigner une chose universelle qui n'avait jamais changé : « sang »
Un jour, un poète a dit que le sang attire le sang. Jamais il n'avait eu autant raison qu'avec ce cas-là.
Le mot sang avait réveillé en elle des mécanismes qu'elle ignorait. Son passage par ce magma brut d'émotion avait exacerbé ses propres émotions, les avaient mis à fleur de peau. Et ce simple mot lui avait donné une soif d'hémoglobine.
Alors elle s'était dirigé vers le palais, voulant goûter à celui de son père. Car quitte à boire de ce liquide pourpre, autant commencer par celui d'un roi non ? Les gardes l'avaient laissée passer, s'écartant sur son passage et ne tenant pas compte de son apparence physique plus qu'inhabituel. En effet, ses cheveux en batailles étaient clairsemés de branches et de feuilles mortes. Quant à son corps, des monceaux de terre avaient élu résidence au niveau de ses genoux et coudes. Son long kimono orange était en lambeaux et tombait le long de ses épaules. Les gardes en avaient conclus qu'elle avait rampé dans la forêt mais pas plus. Ils ne firent aucune remarque et la laissèrent passer, ayant reçu l'ordre de lui permettre de se déplacer à sa guise dans le palais.
Elle avait enfin ouvert la porte qui lui permettait d'accéder à la salle du trône. Elle aperçut le roi qui se tenait assis sur son trône, son épée dans son fourreau, situé entre ses deux jambes et servant d'appui à ses deux bras. Il faisait son âge, c’est-à-dire la cinquantaine, et ses longs cheveux gris étaient retenus par une simple queue-de-cheval. Il arborait aussi une barbe assez courte et très effilée. Elle nota qu'il ne portait pas ses vêtements d'apparat qu'il adorait afficher à tout le monde. Non, au lieu de ça, il avait revêtu son armure frappée aux armoiries du royaume : une lance cernée d'épée qui formait un huit penché, signe de l'infini et symbole de la prospérité de cette famille.
« Quelle dérision , songea la toute nouvelle Ichibi. Rien n'est éternel. »
Son armure était en cuir laqué, doublées de soie, pour se protéger. Cette armure plus légère lui donnait plus de possibilités de mouvements, une meilleure vision, et moins de fatigue, lui donnant un avantage par rapport à leurs adversaires. S'il était frappé par une flèche, elle pénétrait la peau et perçait la chair mais la soie n'était pas percée, simplement tirée dans la blessure. Un docteur pouvait alors facilement retirer la flèche, enveloppée du tissu, de la blessure, cela réduisait les chances d'infection et facilitait le nettoyage et le bandage de la plaie, lui permettant même parfois de retourner au combat immédiatement. Si le général est preux, les soldats sont braves était son leitmotiv.
« Je me demandais quand nous allions enfin cesser ce jeu de cache-cache pour passer à un affrontement direct. »
Il fit lentement craquer chacune de ses phalanges et sortit l'épée de son fourreau.
« Ca ne va pas être un affrontement, répliqua t’elle, d'une voix froide. Ca va être un massacre à sens unique. »
Le seigneur remarqua qu'elle avait des canines anormalement développées.
« Et puis cette aura maléfique qu'elle dégage… En trois jours, elle a changé… Beaucoup changé… »
Il la fixa intensément, prêt à anticiper le moindre mouvement. De l'autre main, il sortait avec une lenteur désespérante la lame de son fourreau. Mais sans qu'il s'en rende compte, elle disparut de son champ de vision.
La lame gicla de son fourreau et fendit l'air dans un sifflement. Elle la frappa de plein fouet dans l'épaule. Du rouge éclaboussa le seigneur. Ce rouge qui représente tantôt la luxure et l'engouement des sens, tantôt la mort…
Elle posa ses yeux sur la lame qui avait pénétré sa peau. Elle ne s'enfonçait que de quelques centimètres alors que le coup avait été d'une violence peu commune. Son adversaire posa lui aussi ses yeux sur la plaie et fut étonné par la superficialité de la plaie. Il retira vivement sa lame et bondit en arrière.
« Elle est décidément pleine de ressources. »
La blessure cicatrisa dans un nuage de chakra rouge. Elle tourna la tête sur son côté droit, et lécha avec volupté le sang qu'il restait. Elle lui fit un clin d'oeil d'une complicité si obscène qu'il sentit la chair de poule lui remonter le long des bras, puis elle sourit. Il recula d'un pas. Quelque furent les champs de bataille qu'il avait côtoyés, jamais il n'avait pu voir un sourire comme celui-là. Elle avait dévoilé tous ses crocs, et malgré le contre-jour, il put y décerner quelques gouttes de sang.
La règle qu'il s'était imposée était de fuir un ennemi trop fort pour lui. Cette fois, il n'en eut pas l'occasion.
« Tu as fini ? demanda-t'il, nonchalamment »
Il se tenait appuyé sur la pipe, sa pipe à la main. Il avait changé de vêtement et arborait maintenant un kimono blanc, en signe de deuil.
Elle se tenait allongée dans une flaque de sang, son kimono orange étant recouvert d'une mince pellicule de sang, d'un rouge plus vif que de la terre cuite, mais qui en séchant, allait s'obscurcir dans les mêmes tons de brun. Ses cheveux baignaient dans ce qui était les restes du corps de son père.
« Les gardes ont depuis longtemps fuis. Depuis que les hurlements ont commencé à vrai dire. Mais ça ne change rien au fait que tu es maintenant celle qui règne ne maître sur ces terres.
- Ca ne m'intéresse pas, répliqua-t'elle d'un ton abrupt. Tout ce que je voulais, c'était venger mon frère.
- Et tu te sens comment, maintenant que tu as parachevé ta vengeance ?
- Vide. »
Juubi acquiesça. Toutes les personnes qui n'avaient eu que la vengeance comme unique but se trouvait vide une fois qu'ils avaient atteint leur objectif. Ensuite, il leur fallait soit trouver une autre motivation, soit mourir. Il en fit part à son nouveau jouet.
« Tu n'as maintenant que deux solutions. Soit tu continues avec moi, soit tu meurs. Mais je doute que ton frère est un jour souhaité que tu meurs. »
Elle leva la tête pour le fixer. C'était un regard empli de détermination que Juubi avait le loisir d'observer. Il souriait en son for intérieur. Il savait que le fait d'impliquer son frère dans ses raisonnements lui donnerait toujours raison.
« Si j'étais sentimental, je trouverai ça très triste , songea-t'il. Pour elle, sa vie s'est arrêté à la mort de son frère. Depuis, elle n'a fait qu'exister. Pour un mon plus grand plaisir. »
« Je vais t'aider à faire ce que tu veux, dit-elle d'une voix lasse, lasse… Je n'ai plus aucun intérêt en ce monde. Tout ce qu'il me reste, c'est la dette que j'ai contractée. Et mon frère m'a dit de toujours solder mes comptes. »
Juubi cligna ses paupières avec une infini félicité. Il avait réussi. Comme d'habitude , manqua-t'il d'ajouter.
Il contempla le trône maintenant vide, détaillant les bas-reliefs et les pierres précieuses avec un intérêt peu éveillé. Pour lui qui avait vécu pendant mille ans, toutes ces marques de richesse semblaient futiles. Mais il n'en restait pas moins contemplatif du travail que fournissaient certains artisans dans l'assemblage des métaux.
Il inspira profondément, l'odeur du sang éveillant en lui des souvenirs qu'il trouvait particulièrement heureux. Il cessa de fixer le trône pour se concentrer sur sa nouvelle Ichibi. Et il fut soufflé.
Lorsqu'il la revit, allongée dans ce liquide rouge, le kimono à moitié déchiré et dévoilant certaines courbes de son corps, il se surprit à ressentir une bouffé de désir, de concupiscence comme il n'en avait jamais eu auparavant. Cela se traduisit par une bouffé de chaleur, l'apparition d'une petite boule qui noua son estomac. Un long frisson remonta le long de son échine et il se laissa emporter, ne souhaitant nullement y mettre fin. Peut-être était-ce le sang ou bien autre chose qui avait éveillé ses sens, mais une chose était sûre, il la voulait. Plus que son âme, plus que son corps, c'était de tout son être qu'il aspirait à prendre possession. Qu'elle soit à lui pour l'éternité.
Il avait déjà eu de nombreuses conquêtes. Malgré toutes ses bonnes manières, il n'en conservait pas moins toute sa bestialité enfouit au profond de lui et qui n'attendait pas grand-chose pour se réveiller. Et elle venait de se réveiller. Il la voulait, et il n'était pas du genre à calmer ses envies.
Il s'approcha d'elle d'un pas léger puis il s'assit juste à côté d'elle, son kimono trempant dans le liquide pourpre. Il attrapa sa main. Il la trouva étrangement chaude. Elle lui jeta un regard surpris.
« Qu'est ce qu'il te prend ? demanda-t'elle dans un souffle
- Je te veux, répondit-il »
Elle se contenta d'acquiescer. Elle aussi elle le voulait. Après un combat aussi intense, elle cherchait quelque chose d'au moins aussi intense.
« Toujours ses sensations à fleur de peau. »
Juubi lécha le sang qui s'était collé aux mains de celle qu'il voulait posséder. Il lâcha sa pipe qui tomba dans une flaque et s'éteignit dans un nuage de fumée.
« Je te veux et je t'aurai. dit il avant de l'embrasser. »
…des morsures… des griffures… des cris… la lumière tamisée et rougeoyante des torches… des corps enchevêtré recouvert de sueur et de sang…le temps qui perd tout son sens…l'aube qui arrive enfin…
Quelques rayons de soleil filtraient à travers les rideaux de la salle du trône. Ces mêmes rayons transperçaient un rideau de fumée avant de venir lui caresser le visage de la nouvelle Ichibi. Son corps se roula sur le sol de pierre. Elle entrouvrit les paupières, la chaleur du soleil l'éveillant avec une douceur incomparable. Elle s'étira de tout son long, lâchant un profond grognement de plaisir. Elle chercha Juubi du regard et l'aperçut, assis sur le rebord de la fenêtre, un genou plié et l'autre jambe tendu. Il fixait l'horizon, sa pipe à la main.
« Bien dormi ? demanda t'il sans se retourner. »
Elle se releva et s'approcha d'un pas léger vers la fenêtre.
« Oui. Et toi ? »
Il y avait quelque chose d'étrange dans son ton, comme une pression sous-jacente. C'était une énergie très basse, très grave, mais pas vraiment hostile. Juubi le remarqua et se retourna pour lui faire face.
« Quelque chose ne va pas ?
- Si si… Tout va très bien… »
Sa voix s'effaça dans un murmure. Elle avait perdu cette impression d’avoir toutes ses émotions à fleur de peau. Après sa nuit avec Juubi, elle se sentait plus humaine et beaucoup moins bestiale. Ce qui n’était pas plus mal trouvait t’elle. Elle n’aimait pas l’impression d’avoir perdu le contrôle, chose qu’elle partageait avec de nombreuses personnes.
« Je ne te crois pas, mais qu'importe , ajouta t'il en aparté, puis il reprit :
- Bien, reprit-il. Pour répondre à ta question, je n'ai pas dormi. Je ne dors jamais. »
Elle ne répondit rien et se contenta d'opiner.
« Pas de sommeil… Comme les nuits doivent lui sembler longues, mais peut-être est ce les moments qu'il préfère. Les moments de silence, de vide, où il peut retourner au néant, l'endroit d'où il vient. Peut-être qu'il déteste être là et que tout ce qu'il souhaite, c'est quitté cette terre. Peut-être… »
Juubi quitta sa fenêtre et reposa ses pieds sur le sol froid. Il fit quelques étirements et craquer chacune de ses articulations.
« Qu'est ce que tu veux faire maintenant ?
- Ressusciter mon frère. »
Il acquiesça.
« Comme tu veux. De toute façon, la prochaine réunion ne prendra place que dans un an. Pendant ce temps-là, tout le monde a quartier libre. C'est valable pour toi aussi. Tu pourras mettre ce temps à profit pour apprendre à maîtriser tes nouvelles capacités, comme, la transformation en animal. Sans oublier la manipulation du chakra. De toute façon, ça te seras obligatoire si tu veux ramener ton frère.
- Tu ne m'aides pas ?
- Non. Ça, ça ne regarde que toi.
- Je… Euh… (un temps) Est ce que je te reverrai avant la réunion ? »
Juubi fronça les sourcils et pencha la tête, la dévisageant.
« Pourquoi cette question ?
- Pour rien, pour rien ! s'empressa t'elle de répondre.
- Peu importe. Pour répondre à ta question, je l'ignore. Peut-être si je passe dans les parages, je ferai un détour.
- Très bien… »
Une minute s'écoula dans le plus profond silence.
« Bien, avant de partir, je vais te donner un conseil. Prend le trône. Ca te donnera accès à de nombreuses sources d'informations. Ca pourra t'aider dans ta quête. Sur ce, je te laisse. »
Juubi ouvrit la fenêtre et sauta dans le vide. Elle ne put retenir un cri d'exclamation. Elle se pencha à la fenêtre et l'aperçut en train de courir à la verticale, le long du mur, une légère lumière orange lui recouvrant les pieds, puis il disparut dans un nuage de fumée.
« Bon, ben, je crois que j'ai un peu de boulot avant de réussir à maîtriser mon chakra. »
Elle se retourna et se dirigea vers le trône. Est ce qu'elle devait s'asseoir dessus pour prendre un pouvoir dont elle n'avait jamais voulu ? Ou bien devait elle fuir, laissant le trône vacant.
« Qu'est ce que tu aurais fait grand frère ? Tu aurais d'abord pensé aux autres n'est ce pas ? Mais moi, qu'est ce que je dois faire ? Si jamais je laisse le trône vacant, ça va se finir en une guerre intestine et ce pays va en ressortir plus affaibli que jamais avec pour conséquence, une guerre à plus grande échelle. Tout ce qu'il risque d'en sortir, c'est des pertes, beaucoup de pertes pour tout le monde. Tu n'aurais jamais laissé faire ça. Tu ne m'aurai jamais pardonné de faire ça. Je suis sûr que tu aurais voulu que je le prenne. Pour que la mort du seigneur, et accessoirement notre père, ait servi à quelque chose. Très bien, je vais prendre le pouvoir, mais pour une année, pas plus, le temps de pouvoir organiser mon départ. Et puis, Juubi a raison, ça me permettra d'accéder au maximum d'informations possible. Je doute que je sois la première à m'intéresser à la façon de ressusciter quelqu'un. »
Elle traîna ses pieds jusqu'à la seule entrée (et accessoirement sortie) de la pièce. Lorsqu'elle ouvrit, elle fit face à une marée humaine composée de toute la garde du château ainsi que des serviteurs. Les différents chefs militaire, à l'exception de Taishigi, étaient aussi présents, prêts à jurer fidélité au nouveau seigneur. Seul quelques membres de la noblesse brillait par leur absence. Tous s'accroupirent dès qu'elle sortit de l'encadrement de la porte. Un silence solennelle accompagna chacun des pas qu'elle faisait, puis quelqu'un lança un « VIVE LE SEIGNEUR !!! » retentissant qui fut repris en choeur par toute l'assistance.
Le brouhaha continua de plus belle pendant cinq minutes. Elle eut une pensée un brin ironique : « Le seigneur est mort, vive le seigneur… Voilà comment trente ans de règne sont balayés… Le signe de l'infini en guise d'armoiries, je ne crois pas qu'il soit plus possible de se tromper… »
D'un coup d'oeil, elle balaya la salle.
« Et maintenant qu'est ce que je fais ? Un discours ? Une révérence ? La fuite m'apparaît comme la meilleure option… Allez, va pour un discours. »
D'un geste de la main, elle fit signe à l'audience de se calmer. Puis elle entreprit de se lisser un peu les vêtements pour paraître plus présentable.
« Bien. Comme vous le savez tous, le précédent seigneur m'avait désigné comme légitime héritière après sa mort. Il vient de mourir après un combat acharné que nous nous sommes livrés. »
Comme si elle n'avait rien dit ou plutôt, comme si le précédent seigneur n'avait jamais existé, tous reprirent « VIVE LE SEIGNEUR ! » d'une même voix enthousiaste.
« Super… C'est comme si tu n'avais rien dit. Bien joué ma petite. »
Elle fit une révérence et les acclamations repartirent de plus belle. Elle recula d'un pas, rentrant dans la salle du trône et ferma la porte.
« Tu es fière de toi je présume ? »
La voix était cassante. Elle se retourna et aperçu Taishigi appuyé contre le mur, juste à côté de la porte. Il avait toujours la même apparence hirsute, mais au moins s'était il changé, arborant maintenant ses vêtements de militaires et non ses vêtements de civil. Et puis, une gigantesque épée ornait son dos, avec une garde en forme de serpent. Elle l'a reconnu tout de suite. C'était l'épée que son frère avait manipulée avant de mourir. D'un geste habile, Taishigi la fit sortir de son fourreau et l'épée frappa le sol dans un claquement sourd.
« Tu es venu pour me tuer ? demanda t'elle avec détachement
- A ton avis ? Je ne peux pas te laisser vivre plus longtemps. Te rends tu seulement compte de ce que tu as fait ? Tu t'es acoquiné avec le Mal en personne tout ça pour assouvir une stupide vengeance. Je me suis renseigné sur ce Juubi, j'ai trouvé une quantité de choses intéressantes à son sujet. Et puis, u dis qu'il y'a eu un combat acharné avec le seigneur. Alors pourquoi lorsque je regarde l'état de la pièce, j'a l'impression qu'il n'y a eu qu'un massacre à sens unique. Crois tu seulement que tu honores la mémoire de ton frère en faisant ça ? »
Il ressentit alors quelque chose d'horrible et de lourd qui se collait à son corps. Il vit que le nouveau seigneur irradiait d'une lumière rouge.
« Cela ne te regarde pas ! lui lança t'elle d'un ton froid, puis elle s'assit sur le trône. »
Taishigi releva la lame et se mit en garde.
« Tu as raison. Tu as fait tes choix et ils ne me regardent pas. Cependant, je ne peux te laisser continuer à salir l'honneur de ton frère en agissant ainsi. En garde ! »
Elle ne bougea pas de son fauteuil. Taishigi fit alors un pas en avant, réduisant l'écart entre elle et lui.
C'est à ce moment-là que les autres chefs militaires décidèrent d'entrer dans la salle du trône. Ils ne mirent pas longtemps à comprendre que Taishigi était sur le point d'attaquer, aussi sortirent ils tous leur sabre de leur fourreau.
« Qu'est ce que tu fais Taishigi, lança l'un d'entre eux, qui était aussi bien bâti que Taishigi, mais qui arborait une large crinière rousse. »
Taishigi baissa son arme. Seul face à quatre hommes, malgré son niveau, il savait qu'il n'avait aucune chance. Et il se refusait à blesser l'un de ses frères d'armes s'il savait qu'il n'avait aucune chance.
« Laissez nous ! tonna une voix. »
Taishigi leva les yeux. Elle avait demandé à rester seule avec lui alors qu'il venait de la menacer.
« Soit elle a une absolue confiance en ses capacités, soit elle est folle. Peut-être les deux. Bon, dans le doute, mieux vaut écouter ce qu'elle a dire. »
« Laissez nous, reprit elle d'une voix plus douce. Ou plutôt, non… Restez ici. Je vais parler avec Sir Taishigi dans mes appartements. Faites également quérir quelques personnes pour nettoyer la salle. »
Ils se courbèrent tous les quatre et la laissèrent passer alors qu'elle était suivie d'un Taishigi qui venait de ranger son épée dans son fourreau. Alors qu'il traversait le couloir, il ne pouvait s'empêcher d'être assaillie de doute. Pourquoi lui avait elle laissé la vie alors qu'il avait tué son frère et l'avait directement menacé ? Pourquoi voulait elle lui parler seul à seul ? Et puis cette aura qu'elle dégageait, était ce une des conséquences de sa rencontre avec Juubi ? Certes, il l'avait déjà vu dégager cette aura, mais à ce point là…
Ils arrivèrent face à ses appartements, où, s'il avait bien compris, elle avait passé moins de temps que dans la prison. Elle ouvrit une porte rouge puis ils pénétrèrent dans une coquette chambre avec un lit à baldaquin, des murs peints en rouge, quelques bougies éclairant d'une lumière douce l'ensemble de la chambre.
Elle désigna d'un geste de la main une autre salle où se trouvait un bureau en cèdre et deux chaises. Elle lui fit signe de s'asseoir. Après un long silence, elle dit :
« Tu as raison. J'ai fait un pacte avec le diable. Mais là où tu te trompes, c'est que ce n'est pas pour assouvir ma vengeance, du moins pas que pour ça.
- Pourquoi alors ! s'exclama t'il
- Pour pouvoir ressusciter mon frère. Et je risque d'avoir besoin de ton aide. »
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Ouai !!! Un nouveau chapitre.
Alors autant je n'ai éprouvé aucune difficulté à écrire la première partie, autant j'en ai bavé pour la deuxième à partir du passage où Juubi vient la voir après la mort de son père. La scène " d'amour " a été l'un des trucs les plus durs de ma vie. J'arrivais pas à aligner deux mots. Je voulais surtout pas que Juubi donne l'impression d'être ragnagnagna, je voulais qu'il garde ce côté "je-contrôle-tout-mais-je-me-lache". J'ai eu du mal je l'avoue, et je ne suis même pas sur que ça ai bien rendu.
Je suis le premier surpris par l'importance que prend Taishigi. Je m'y attender pas du tout, mais ça m'est venu tout seul et je suis pas du genre à laisser passer ce genre d'idée.
Pour ce qui était d'introduire les autres démons, l'idée m'est venu alors que je rentrais épuiser, et je peux vous assurer que j'ai hésité avant de les mettre. Je trouvais mon histoire déjà bien dur à gérer, mais là, c'est le summum. Mais bon, j'étais fan de cette idée, et je ne pouvais pas ne pas la mettre. Au passage, je regrette qu'il n'y est pas d'équivalent de "it" en français pour la première partie, dans la prison. En désespoir de cause, je me suis rabattu sur le Ça, si cher à Stephen King.
Que dire d'autre ? Je ne suis pas totalement satisfait de la dernière partie du chapitre, mais je ne trouvais rien d'autre. Voici Voilou, en espérant que vous ayez passé un bon moment.
Dernière modification par lebibou le mer. 01 mars 2006, 22:27, modifié 1 fois.
Exellent chapitre, selon moi.
La passage présent/passé est un peu abrupt mais ce n'est pas trop gênant. J'aime la premiére partie du chap, le POV du garde est trés bien, mais la seconde partie me plaît encore plus.
J'avoue que j'attendais avec impatience la scène de euh... "amour" n'est probablement pas le bon mot... entre Kyubi et Juubi. Les pulsions du démon sont bien décrites, un mélange d'humanité et de bestialité, intéressant et assez révélateur du personnage... Il ne ment donc pas quand il affirme que Kyubi est particuliére pour lui.
Il ne dort donc pas non plus, un perso étrange vraiment qui tout en étant l'incarnation du mal ne parvient pas être antipathique. D'un autre côté, vu mes goûts niveau persos...
Taishigi ne va pas crever tout de suite! Content Arakasi. Décidemment ce type me plaît.
Preuve que j'aprécie les braves types aussi, de temps en temps.
yep
j'avai pas rewievé les deux derniers chapitres (l'avant dernier, parce que j'avais été absent deux semaines).
Ben c'est le meme constat qu'Arasaki, de très bons chapitres sauf que je trouve que le "kyubi gaiden" reste un tantiné long mais très interressant :).
sinon, oui, je trouve un peu dommage aussi que ton histoire ait moins de reviews qu'à un moment car elle s'est particulièrement enrichie dans la profondeur et, donc forcément, j'en attache tout aussi un plus grand interet.
(je tiens aussi a te faire une confidence tant que j'y suis > c'est l'une des premières fan fic que j'ai lu en arrivant ici.
Et après un long moment sans avoir écris moi meme, aussi l'une qui m'a donné le plus envie d'écrire sur cet univers dont, j'espere que "lumière et ombre" en fais un peu honneur.)
Voili voilou (note bien au passage que la confidence a servi à remplir ce post desespérement pauvre T_T).
Je suis un peu incoérente après avoir fini tout ça... Y'a pas a dire, t'as vachement progressé depuis le début de cette fic...
Dèjà, les passages avec Orochimaru sont du pur miel, vraiment. La manière dont même désarmé il s'arrange pour porter sur les nerfs de tout le monde tout en gardant sa superbe... Et il est lié au démon ?! hum... :)
Ensuite, l'évolution de l'histoire de Kyuubi... autant le tout premier chapitre flash back ne m'avait pas 100% convaicue, autant ceux là... Rien a dire, c'est superbement fouillé, très développé et on s'attache à tout les personnages... Et puis le glissement passé/présent se fait de manière très fluide.
Au niveau du style il y a bien un nombre non négligeable de coquilles, mais face au plaisir qu'on prend à te lire...
après avoir lu ça j'en ai presque homte de mes fics... hmf... va faloir que je me mette à cogiter serieusement le scénar ^^
Wow !!! (copyright Néo)
Que de compliments pour ce chapitre. Au risque de me répéter, j'étais pas super satisfait de ce chapitre. J'étais par ailleurs très tendu par les réactions que vous risquiez d'avoir à propos de Juubi et surtout de son caractère. Je ne sais pas pourquoi, je trouvais que la scène du réveil sonnait faux. Je trouvais qu'il ne respectait pas son caractère. Pourtant, lorsque j'ai relu le chapitre sur Naruto-trad, j'ai trouvé que ça sonnait bien.
C'est assez étrange, je trouve le rapport qu'à l'écrivain sur son oeuvre. Une fois que j'ai posté les chapitres ou les one-shots, je n'ai plus l'impression qu'ils m'appartiennent. Ce sont les oeuvres de quelqu'uns d'autre et j'arrive à avoir une distance que je n'ai pas en écrivant. (Ne pas oublier de dire que toutes les reviews positives doivent sans aucun doute me rassurer). Je prend donc plaisir à me relire car j'ai presque l'impression de redécouvrir l'histoire.
Pour ce qui est du fait que le nombre de review est baissé par rapport à une certaine période, ça ne m'inquiète pas plus que ça. Ce que je veux dire, c'est que tant que j'ai une ou deux reviews ça me suffit. De plus, je vois que mon " topic " a passé la barre des 4300 (plus que 100 et c'est le titre d'une série) je me dis qu'il doit y avoir pas si peu de personnes qui lisent ma fic. Et à noter que d'après les stat de ff.net, environs 100 personnes suivent ma fic régulièrement.
D'un autre côté, il est vrai que je regrette de ne pas avoir autant de review que certaine fic comme la flamme perdue, mais qu'importe. Ce qui me gène le plus, c'est quand certaine fic qui traîtent de sujet totalement aberrant obtiennent une cinquantaine de review en deux chapitres (Je me souviens avoir vu une fic qui parlait d'inceste entre Itachi et Sasuke, ne l'ayant pas lu, je ne peut pas vraiment m'avancer, mais bon… Je pense qu'il s'agit plus d'un fantasme commum à beaucoup de personne de la gente féminine et ceci explique cela. ) Mais qu'importe, c'est les lecteurs qui décident de ce qui leur plaisent et je n'ai rien à redire à cet état de fait.
Pour continuer ma réponse sur Kydash, ça me fait plaisir de savoir que cette fic t'a donné envie d'écrire. J'avoue que je ne sais pas quoi dire d'autre à ce genre de chose. Ca me fait plaisir, vraiment.
Pour répondre à Arakasi à propos de son attachant vis-à-vis de Juubi et surtout du fait qu'il ne soit pas antipathique, j'avouerai que le rendre antipathique n'était pas vraiment mon objectif. Je ressens moi-même de la compassion pour ce personnage. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que les personnages qui ont comme rôle de faire le mal sont des personnes très tristes. Du moins, c'est comme ça que je le vois. Et puis, le fait qu'il ne dorme pas me rend encore plus mélancolique à son égard. Bizarre comme je m'y suis attaché à ce petit démon.
Taishigi aussi me plait beaucoup. Je le trouve très attachant et j'aime bien la façon dont il interagit avec Kyubi.
Ça me fait plaisir que tu es pris plaisir à me lire. Je me suis bien éclaté pour les passages avec Orochimaru. Autant je ne l'aimai pas dans le manga, autant depuis que j'écrit sur lui… Marrant encore une fois cette évolution par rapport au personnage, ça m'a fait pareil avec Tayuya. Et puis la façon dont il essaie d'être méchant au possible avec juste un mot, un geste. Y'a bien qu'avec lui que je trouve l'inspiration pour ce genre de truc.
En ce qui concerne mon style, je commence à en être assez content. Il y a des tournures de phrases dont j'use et j'abuse peut-être un peu trop mais ça ne me gêne pas tellement. Pour ce qui est de l'évolution, la pratique doit y être pour beaucoup, et le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de combat me permet d'appuyer beaucoup plus mes descriptions et de m'infiltrer dans l'esprit des personnages.
Pour les coquilles Mea Culpa.
Et pour la toute petite phrase en tout petit, je répondrai que ce n'est pas le scénario le point prépondérant de tes fics. C'est plutôt tout le reste (ce qui est déjà pas mal)
Je prend donc plaisir à me relire car j'ai presque l'impression de redécouvrir l'histoire.
.
Tu peux pas savoir a quel point je suis pareil (sur toute les fics que j'ai écrites, tu divise le nombre de 'vu' par deux puisque c'est moi qui me relis)...
Je prend donc plaisir à me relire car j'ai presque l'impression de redécouvrir l'histoire.
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Tu peux pas savoir a quel point je suis pareil (sur toute les fics que j'ai écrites, tu divise le nombre de 'vu' par deux puisque c'est moi qui me relis)...
Moi de même!
Je pense que ça doit être ainsi pour pas mal de fanficqueurs.
Je me relie de temps en temps ou je survole en vitesse un chapitre, rien que pour voir, comme ça, si ça donne un bon effet.
Et il me faut toujours un temps de relecture, sur le moment de l'écriture, j'ai vraiment beaucoup de mal à juger le chapitre en cours, des tournures de phrases me semblent maladroites et je m'énerve pour rien.
Une fois complétement terminé, j'essaie de le relire avec un oeil neuf et... oh surprise! La plupart du temps j'en suis assez contente et je ne change pas grand-chose et je me dis que ça alors??? je ne m'en suis pas si mal tirée.
Sûr que les remarques aident pas mal à considérer d'un oeil plus positif son propre travail!
Faut supporter le stress en attendant les premiéres critiques( aimeront? aimeront pas?) mais ça aussi ça fait partie du charme.